Maubeuge, 14 août 1982

journalistefrançais a écrit:

Plusieurs questions restent intéressantes.

_Une épicerie fine ? Franchement, je crois pas que les Piot faisaient dans l'épicerie fine, sinon ils auraient baissé le rideau assez vite. Il n'y a pas de clientèle bourgeoise à Maubeuge, qui est une ville ouvrière. C'était une épicerie lambda qui pouvait parfois, vendre des produits plus rares comme le champagne, ou des vins fins très prisés dans les milieux ouvriers lors des fêtes, anniversaires, pots de départ. Donc rien d'étonnant à ce qu'il y ait eu plus de 200 bouteilles en rayon, même dans une ville globalement assez pauvre.

Et surement que beaucoup de Belges venaient s'y fournir en vins, champagnes et spiritueux, je pense que c'était moins cher qu'en Belgique, notamment grâce aux différences de taxation. De ce fait c'était un magasin bien connu des Belges du coin, comme l'est par exemple Auchan Louvroil. Je sais que les Belges faisaient souvent passer en fraude du champagne et du vin pour les grandes occasions (mariages etc).

Sur killersbrabant on ne parle plus de thé mais de foie gras :

Samedi 14 août 1982 à 03h25 , Maubeuge, Place des Nations n° 44, Nord 59 – France

Deux hommes commettent un vol dans une épicerie.

L’un, grand, de forte corpulence, visage dissimulé sous un passe-montagne avec petite visière, fait le guet. Il est armé d’un fusil ou d’une carabine à canon scié. Le second, sans élément d’identification, fracture la porte vitrée et pénètre dans l’épicerie. Bien que l’épicerie soit vide d’occupant, il arrache le fil du téléphone et dérobe des denrées alimentaires, des bouteilles de vin et de champagne et du foie gras.

Un appel téléphonique anonyme avise le commissariat de police du cambriolage en cours. Trois policiers se rendent à pied sur les lieux. Ils sont accueillis par le tir de deux armes à feu, l’un d’eux est blessé par balle.

Les auteurs prennent la fuite à bord d’une voiture de grosse cylindrée foncée, sans doute identifiée comme la VW Santana couleur bleu métallisé volée au garage BRICHAU à Lembeek.

Pas d'indication sur l'immatriculation de la santana ?

totor a écrit:

Pas d'indication sur l'immatriculation de la santana ?

Faut se référer à la découpe de la plaque retrouvée à la clinique Derscheid à Boitsfort... c'est sur le site mais où...
Il s'agit d'une doublette d'un véhicule identique dont le propriétaire habite avenue Huysmans à ixelles
A noter que la voiture Austin volée pour se rendre à Leembeek voler ensuite la Santana a été volée à 20 minutes de l'avenue Huysmans (avenue d'Italie)
Zone de confort? autour de ce secteur? Car proche aussi pour le retour du lieu où est brûlée la voiture (5' de l'avenue d'ITALIE)

[quote="totor"]

journalistefrançais a écrit:

Plusieurs questions restent intéressantes.

_Une épicerie fine ? Franchement, je crois pas que les Piot faisaient dans l'épicerie fine, sinon ils auraient baissé le rideau assez vite. Il n'y a pas de clientèle bourgeoise à Maubeuge, qui est une ville ouvrière. C'était une épicerie lambda qui pouvait parfois, vendre des produits plus rares comme le champagne, ou des vins fins très prisés dans les milieux ouvriers lors des fêtes, anniversaires, pots de départ. Donc rien d'étonnant à ce qu'il y ait eu plus de 200 bouteilles en rayon, même dans une ville globalement assez pauvre.

Je sais bien que maubeuge c'est un peu sinistré aujourd'hui, mais en 85 il y avait encore pas mal d'usines et dans les usines il y a certes les ouvriers mais aussi la maitrise, les cadres, et les grandes familles de l'Avesnois propriétaires. La place de Nation c'était quand même haut de gamme, je ne me rappelle pas de PIOT, mais à mon avis si c'est place des Nations, c'était forcément une épicerie fine, il ne faut pas tout remettre en cause systèmatiquement.
C'est vrai qu'aujourd'hui sur maubeuge il vaut mieux ouvrir un lidl ou un leader price qu'une epicerie fine...malheureusement

billbalantines a écrit:

totor a écrit:

Pas d'indication sur l'immatriculation de la santana ?

Faut se référer à la découpe de la plaque retrouvée à la clinique Derscheid à Boitsfort... c'est sur le site mais où...
Il s'agit d'une doublette d'un véhicule identique dont le propriétaire habite avenue Huysmans à ixelles
A noter que la voiture Austin volée pour se rendre à Leembeek voler ensuite la Santana a été volée à 20 minutes de l'avenue Huysmans (avenue d'Italie)
Zone de confort? autour de ce secteur? Car proche aussi pour le retour du lieu où est brûlée la voiture (5' de l'avenue d'ITALIE)

Rien ne dit qu'à Maubeuge elle était déjà immatriculée DSN237, je connais toute l'histoire sur la plaque DSN237 mais je voulais savoir si un quelconque PV mentionnait l'immatriculation. Je ne l'ai vu nulle part donc je suppose que non. En effet il n'y aurait que 4 témoins (3 policiers et le témoin anonyme).

ANALYSE 2 : le vol avec effraction à l’épicerie Piot à Maubeuge (14/08/82)

Après avoir analysé le vol de la VW Santana, je me suis penché sur le vol avec effraction commis à Maubeuge quelques mois plus tard. Voici le résultat de mes réflexions.

Quels sont les éléments connus à propos de ce vol ?

1. La date du vol : dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 août 1982 (entre 3h30 et 4h du matin). Soit plus de 3 mois après le vol de la VW Santana à Lembeek.
2. Le lieu du vol : en France, dans une épicerie située dans le centre de Maubeuge (place des Nations), à quelques kilomètres de la frontière belge, à 20 Km de Mons via la N2, à 30 Km de Binches, Lobbes ou Thuin via la D649.
3. Le butin : des bouteilles de vin, de champagne, du foie gras et des denrées alimentaires.
4. Le nombre des auteurs : deux ou trois, dont un individu grand à forte corpulence qui faisait le guet.
5. Arme utilisée par les truands : un pistolet de calibre 7,65mm qui, d’après la balistique, aurait également été utilisé lors du braquage chez Dekaise un mois et demi plus tard.
6. Véhicule utilisé : une voiture de grosse cylindrée de couleur foncée munie de plaques belges, probablement la VW Santana volée au garage Brichau.
7. Autres informations sur les faits :
- c’est un appel anonyme qui a prévenu la police d’un cambriolage en cours
- les fils téléphoniques ont été arrachés (alors que les propriétaires de l’épicerie étaient en voyage)
- des empreintes ont été relevées mais elles n’ont pas permis d’identifier les auteurs du vol. Aucune information n’a été communiquée sur l’endroit où ces empreintes ont été prélevées, nous ne pouvons donc pas être certain que ces empreintes ont bien été laissées par l’un des voleurs.

Qu’est-il possible de déduire de ces différents éléments ?

1. Les auteurs :

Avant de commencer à tirer des déductions, il est très important de s’assurer en premier lieu que ce vol a bien été commis par les tueurs du Brabant.

Outre l’expertise balistique, cinq autres éléments permettent de lever les éventuels doutes :

- le véhicule, dont la description correspond à celui utilisé lors du braquage chez Dekaise.
- les fils de téléphone arrachés : les tueurs du brabant les arracheront systématiquement, même lors des hold-up commis dans les grandes surfaces.
- le vol de denrées alimentaires : ce type de vol a également été commis à Beersel en décembre 82 et à Nivelles en octobre 83, le mobile n’est donc pas un mobile anormal.
- la proximité avec Lobbes, Anderlues et Mons, trois localités qui seront plus tard liées aux tueurs.
- la promptitude à utiliser des armes à feu, même pour des faits mineurs. Des policiers surprennent les truands à Maubeuge, ils tirent, des policiers les surprennent à Wavre ou à Nivelles, ils tirent.

2. La localisation géographique :

La grande majorité des faits liés aux tueurs sont localisés à Bruxelles ou en Brabant. Cependant une autre zone géographique peut être délimitée pour toute une série de faits : le vol à Maubeuge, le vol à main armée dans une bijouterie d’Anderlues, l’abandon à deux reprises de véhicules utilisés par la bande dans un bois près de Lobbes, et l’abandon dans les rues de Mons du taxi d’Angelou Constantin.

L’existence de cette deuxième zone géographique laisse à penser qu’au moins un des membres de la bande résidait dans cette zone.

Cette hypothèse permettrait d’expliquer différents faits :

- Elle pourrait expliquer que des vols aient été commis à Maubeuge et à Anderlues, loin de la zone géographique principale (le Brabant Wallon). Surtout que commettre un cambriolage en France à une époque où l’espace Schengen n’existait pas encore demandait nécessairement de connaître les petites routes frontalières pour éviter de passer devant les postes de douane.

- Elle pourrait également expliquer pourquoi la VW Golf volée à Plancenoit (14/02/83) a été abandonnée à plusieurs dizaines de kilomètres de la périphérie bruxelloise, au Bois d’Hourpes plus précisément (Lobbes).
Cette voiture a été retrouvée le 9 juin 1983, soit le lendemain du vol de la Saab 900 dans un garage de Braine l’Alleud.
Ainsi, nous pouvons imaginer que le membre de la bande habitant cette région s’est rendu le mardi 7 juin en train jusqu’à Bruxelles, à participer au vol de la Saab dans la nuit du 7 au 8 et est rentré chez lui au volant de la Golf, avec pour mission de s’en débarrasser au plus vite, ce véhicule devenant inutile. Ce qu’il fit le jour même au bois d’Hourpes (non sans avoir récupéré au préalable tout ce qui avait de la valeur, tels que les sièges, le volant, la batterie, les phares,…)

- Elle permettrait aussi d’expliquer que le taxi d’Angelou Constantin ait été retrouvé à Mons et que l’Audi 100 volé à Waterloo ait été retrouvé à Ixelles mais j’y reviendrai plus en détail une prochaine fois.

3. Le mobile :

Le mobile semble évident. Or si le mobile dans ce fait est effectivement le vol, vu la violence déployée pour un simple cambriolage de nuit dans une épicerie, il est logique de penser que pour tous les autres faits commis par les tueurs du Brabant, pour la plupart beaucoup plus rentable que ce vol, le mobile sera le même !

Il est donc important de bien s’assurer qu’un mobile autre que le vol ne pourrait se trouver derrière ce cambriolage. Le seul élément qui pourrait éventuellement remettre en doute le mobile est le coup de téléphone anonyme qui a averti la police d’un cambriolage en cours. (S’il n’y avait pas eu ce coup de téléphone, le cambriolage se serait déroulé sans incident et le mobile serait donc indiscutable)

Si ce coup de téléphone a été donné par un voisin réveillé par les bruits d’effraction, le seul mobile possible reste bien sûr le vol.

Examinons les autres possibilités (en ratissant très large) :

- Ce coup de téléphone a été donné par les tueurs du Brabant eux-mêmes. Mais dans ce cas là, quelle raison pourrait pousser des malfaiteurs à se mettre ainsi en danger. Se confronter aux forces de l’ordre ? Mais pourquoi ? Et pourquoi en France et en simulant un cambriolage ? Cela n’a guère de sens ! Et il faudrait encore expliquer dans cette hypothèse pour quelle raison les fils téléphoniques auraient alors été arrachés ! De plus il apparaît que dans toutes les autres situations où ils ont été confrontés à des policiers (à Wavre, à Hoeilaart, à Nivelles et à Braine l’Alleud), c’est bien le hasard et la fatalité qui sont à l’origine de ces affrontements et non pas une intention délibérée ‘’d’en découdre’’.

- Ce coup de téléphone a été donné par une personne qui était informée du projet de cambriolage à Maubeuge et qui souhaitait que les auteurs se fassent arrêter. Ici aussi cela n’a pas beaucoup de sens car il faudrait que cette personne ait été mise au courant de ce cambriolage et surtout de l’heure exacte à laquelle il serait commis. De plus il faudrait encore expliquer dans cette hypothèse quelles auraient été les raisons qui auraient pousser cette personne à effectuer cette dénonciation, pourquoi elle ne se serait tout simplement pas contenter de dénoncer les noms des truands ou l’endroit de leur cache et pourquoi elle ne se serait plus manifester par la suite, voyant que sa dénonciation n’avait pas donné les résultats escomptés. Cette possibilité, tout comme la précédente, ne tient donc pas la route.

- Ce coup de téléphone a été donné par une sorte de commanditaire, qui désirait faire passer un test aux truands avant de leur confier des missions plus importantes (hypothèse soulevée sur ce forum). Dans cette hypothèse, il faudrait déjà expliquer pourquoi le véhicule a été volé plus de 3 mois avant les faits et pourquoi les truands auraient choisi un véhicule lourd peu adapté pour commettre des exactions. De plus, j’imagine mal comment ce commanditaire aurait présenté ce cambriolage aux truands (‘’je vous paie pour aller voler des bouteilles et des denrées dans telle ville, dans telle épicerie, tel jour’’) et surtout comment il s’en serait sorti par après pour faire comprendre à ces truands qu’il n’était en rien responsable de l’arrivée impromptue des policiers. Il existe sans nul doute d’autres moyens de faire passer un test à des truands sans que ceux-ci ne viennent à penser que leur commanditaire leur a joué un mauvais tour. Tout comme les deux précédentes, cette hypothèse paraît donc assez invraisemblable.

Il n’y a dès lors guère de doute à avoir, les tueurs du brabant étaient bel et bien à l’origine des petits truands désœuvrés qui avaient pour seul mobile l’argent. Dans un premier temps, ils se contentaient de commettre de simples cambriolages de nuit dans des commerces, pour finir, appâter par l’argent facile, par commettre des hold-up à main armée dans des grandes surfaces.

Outre le cambriolage plus ou moins similaire commis à Nivelles en septembre 1983 (vol là aussi de denrées alimentaires), deux autres éléments viennent renforcer la thèse des truands cambrioleurs : la découverte au bois de la Houssière de toute une série de télécommandes (volées probablement en même temps que des appareils TV et vidéo dans un commerce spécialisé) et d’une carte routière avec toute une série de localités qui ont été soulignées (le fait que ces localités étaient groupées par zone laisse penser que les truands les ratissaient au fur et à mesure pour y perpétrer des cambriolages).

4. L’usage de la force :

Ne pas hésiter à tirer sur des policiers pour un simple cambriolage afin de ne pas se faire attraper est assez typique de truands qui ont déjà fait quelques années de prison. Et qui sont prêts à prendre tous les risques pour ne pas devoir y retourner. Un primo délinquant qui commet pareil vol ne risque pas grand-chose. Mais la sanction peut être lourde pour un multirécidiviste, surtout s’il se trouve en liberté conditionnelle et si sa peine comportait du sursis pour partie. Plusieurs autres petits détails laissent penser que les tueurs étaient d’anciens taulards, qui avaient probablement fait connaissance en prison et qui étaient libérés depuis peu au moment de commettre leurs premiers méfaits en 82. J’y reviendrai ultérieurement.

Toutefois des empreintes ont été apparemment prélevées sur le lieu du cambriolage, la recherche d’identification n’ayant par ailleurs rien donné. Ce qui ne va pas bien évidemment dans le sens de l’hypothèse émise ci-dessus. Aussi, il serait intéressant de savoir où ces empreintes ont été prélevées. Car, outre le fait qu’il est difficile d’imaginer que les truands n’étaient pas gantés pour commettre leur méfait, à moins que ces empreintes aient été retrouvées sur des douilles, il me semble compliqué, dans un lieu tel qu’un commerce, de pouvoir affirmer avec certitude qu’elles appartiennent effectivement à un des malfaiteurs et non pas à un proche des commerçants, à un fournisseur ou à un client.

Quel est le scénario le plus vraisemblable ?

A partir des déductions faites sur le vol des voitures et le cambriolage à Maubeuge, nous pouvons élaborer un scénario capable d’expliquer de manière logique les faits commis par les truands jusqu’en septembre 1982 :

Après s’être fourni en armes, les truands se mettent à la recherche d’un véhicule adéquat pour commettre des cambriolages de nuit dans des commerces. Pour ce faire, il faut que le véhicule soit puissant et qu’il propose un grand coffre compartimenté (pour que la marchandise volée ne soit pas visible de l’extérieur). A l’occasion, l’un des truands, résidant Ixelles, aperçoit en rue une voiture qui vient d’être commercialisée et qui pourrait parfaitement convenir : une VW Santana. Il prend note de la plaque d’immatriculation du véhicule et se met à chercher chez des concessionnaires un modèle d’exposition neuf de même couleur que le véhicule repéré. Il fini par trouver pareil véhicule au garage Brichau de Lembeek. Ce garage offre de plus l’avantage d’être mal sécurisé. Les plaques de la voiture repérée sont dupliquées. Le vol du véhicule est planifié pour le lundi 10 mai. Ce soir là, une fois la nuit tombée, il se rend à pied avec un complice dans le sud d’Ixelles. A la première opportunité qui se présente à eux, les deux individus s’emparent sous la menace du fusil à canon scié volé quelques mois plus tôt à Dinant d’une Austin Allegro. Ils se servent de ce véhicule pour se rendre jusque Lembeek, via la Chaussée de la Hulpe et le ring Ouest. Ils abandonnent le véhicule sur place et repartent avec la VW Santana neuve munie des fausses plaques dupliquées au préalable.

Les mois suivants, à l’aide de ce véhicule, ils commettent de nuit de nombreux cambriolages sans qu’aucun incident ne survienne. Jusqu’au samedi 14 août. Cette nuit là, après avoir fait un crochet pour prendre leur comparse habitant la région de Lobbes, les truands passent la frontière pour profiter du fait qu’à cette période de l’année, la majorité des français sont partis en vacance. Ils se rendent à Maubeuge et décident de s’attaquer à une épicerie peu sécurisée. Un des trois malfaiteurs fait le guet. Les deux autres forcent la porte d’entrée, sectionnent les fils téléphoniques (au cas où les propriétaires seraient malgré tout présents à l’étage) puis chargent dans le coffre de la VW Santana tout ce qui a un minimum de valeur. Cependant les bruits de l’effraction ont réveillé un voisin qui s’empresse d’avertir la police. De peur d’avoir des ennuis par après avec les malfrats, nombreux dans la région, il ne laisse pas son nom. Lorsque les policiers arrivent sur place, le guetteur n’hésite pas à se servir de son pistolet de calibre 7,65mm (arme de petit calibre). Profitant de l’effet de surprise et de la confusion, les truands prennent rapidement la fuite direction la Belgique, probablement via Jeumont.

Cette confrontation avec les forces de l’ordre ne restera toutefois pas sans conséquence. Les truands, malgré qu’ils s’en soient sortis indemnes, vont effectivement prendre conscience à cette occasion qu’ils ne sont pas suffisamment armés en cas de gros pépin. Et décideront d'y remédier.

Bravo, clair précis, cohérent et pertinent, 100% d'accord (et je suis maubeugeois d'origine donc je valide vos thèse sur l'environnement Maubeuge/mons)!!

Très cohérent et beaucoup plus crédible que beaucoup d'articles de presse : des faits précis, avérés et peu d'allégations.

Juste une idée concernant le tir contre les policiers : peut-être simplement la panique du débutant peu aguerri et plus tard, à Hoeilaart, ceux qui ne risquaient peut-être que quelques mois de prison pour cambriolage savent que l'ardoise sera beaucoup plus salée avec une attaque à mains armées contre les forces de l'ordre. D'autant plus qu'étant dans un véhicule déjà repéré à Maubeuge, le lien aurait été vite fait. Et surtout, entre temps, l'ardoise est devenue un pavé avec le meurtre du policier chez Dekayse.

De fil en aiguille, ils comprennent qu'ils peuvent battre la police, et ce besoin de ne pas être pris (à tout prix) se comprend quand on risque perpete

J'ai quelques réserves, quelques doutes:

1) A Beersel il n'y a pas eu de vol de denrées alimentaires même si on retrouve toujours cet aspect car il s'agit d'une auberge. Il faut voir les liens entre Van den Eynde et Angelou qui ont travaillé pour la même société de taxis, cela ressemble à une liquidation liée à un trafic de drogue probablement.


2) Le vol de Tamise, commis avec la Saab utilisée au Colruyt de Nivelles, ne correspond pas à un profil de petit truands motivés par l'argent ou du café, c'est forcément le fait de personnes bien renseignées qui viennent se procurer des gillets pare balles dernier cri.

3) Les victimes du Colruyt de Nivelles :
Le couple abattu avait des liens avec le CEPIC.
Le gendarme Marcel Morue enquêtait sur l'affaire CCW liée au CEPIC, il n'était pas de service normalement cette nuit là mais il a remplacé en dernière minute un collègue malade.
=> Avait-il rdv avec Fourez-Dewit ?

4) Une fusillade a lieu à hauteur du diable amoureux après l'attaque du Colruyt de Nivelles. Deux des voitures des truands se garent de part et d'autre de la rue tous feux éteints et attendent la golf de police pour effectuer un tir croisé.
Ce ne sont pas des gens qui fuient l'affrontement.
Il en va de même lors de l'attaque d'Alost.

perplexe a écrit:

Juste une idée concernant le tir contre les policiers : peut-être simplement la panique du débutant peu aguerri

L’homme qui a fait feu avec le 7,65mm est décrit comme grand à forte corpulence par les policiers français.

Le gendarme Sartillot décrit lui dans un de ses rapports que le passager de la VW Santana était corpulent. Or c’est précisément le passager du véhicule qui utilisa un 7,65mm pour blesser à plusieurs reprises le gendarme Campinne en duel lors de l’échange de coups de feu à Hoeilaert.

Il s’agit donc probablement du même individu (même arme, même corpulence)

De plus, c’est certainement cette même personne qui blessa puis acheva de sang froid le policier Haulotte à Wavre étant donné qu’il a été tué d’une balle de 7,65mm.

Autrement dit, à trois reprises le même individu se retrouve nez à nez en confrontation avec un policier et à trois reprises il n’hésite pas à tirer et surtout il prend le dessus.

Cela démontre que l’individu, outre qu’il soit déterminé et violent, possède un self contrôle impressionnant puisque lui arrive à viser et toucher sa cible là où les policiers perdent leurs moyens et tirent à côté !

Donc à priori tout le contraire d’un débutant peu aguerri pris de panique.

C’est pourquoi j’émets plutôt l’hypothèse dans mon analyse que les truands (décrits par la majorité des témoins comme des individus d’au moins 30, voir 40ans) ont déjà fait plusieurs années de prison (pour des motifs divers) et qu’ils sont prêts à prendre tous les risques pour ne pas devoir y retourner. Surtout s’ils ont été libérés depuis peu et qu’ils sont par conséquent encore en liberté conditionnelle (le moindre écart signifierait pour eux un retour direct en prison avec le risque de devoir purger l’entièreté de leur peine).

La théorie d’anciens détenus libérés depuis peu permettrait également d’expliquer toutes une série de petits détails.

Imaginons que ces individus se soient connus en prison. Cela pourrait expliquer pourquoi des individus au profil si disparate (tranche d’âge et origine visiblement différente) et habitant apparemment à des endroits fort éloignés (l’un à Bruxelles, un autre dans la région de Thuin) forment une bande alors qu’à priori tout devrait les opposer. Ou pourquoi cette bande n’a jamais fait parler d’elle auparavant alors que ses membres sont relativement âgés.

Cela expliquerait également pourquoi ils ont du se fournir dans un premier temps en armes et en véhicule.

Et pour terminer, cela pourrait expliquer en partie la violence gratuite envers des policiers (rendus responsables de leur enfermement) et la volonté de supprimer tout témoin qui en a trop vu (dans le cas où un des truands a fait de la prison parce qu’il a été reconnu par un témoin)

Evidemment cette théorie reste pour le moins hypothétique et d’autres théories permettraient également d’expliquer beaucoup de choses mais si j’étais en charge du dossier je prendrais au moins la peine de consulter les archives pour voir quels sont les détenus qui ont libéré fin 1981 début 1982 et qui ont élu domicile à Ixelles à leur libération (dans le cas où cela n’a pas déjà été fait bien sûr). Certains profils pourraient se révéler intéressants.

tomboy a écrit:

J'ai quelques réserves, quelques doutes:

1) A Beersel il n'y a pas eu de vol de denrées alimentaires même si on retrouve toujours cet aspect car il s'agit d'une auberge. Il faut voir les liens entre Van den Eynde et Angelou qui ont travaillé pour la même société de taxis, cela ressemble à une liquidation liée à un trafic de drogue probablement.

Pour Beersel, il est écrit dans le rapport parlementaire (page 176) que "des denrées et notamment des bouteilles de vin de grands crus ont été emportées"

Donc le mobile peut très bien être le vol (surtout que l'auberge avait déjà par le passé été cambriolée à plusieurs reprises)

tomboy a écrit:

2) Le vol de Tamise, commis avec la Saab utilisée au Colruyt de Nivelles, ne correspond pas à un profil de petit truands motivés par l'argent ou du café, c'est forcément le fait de personnes bien renseignées qui viennent se procurer des gillets pare balles dernier cri.

A cette époque ils avaient déjà commis plusieurs hold-up de grandes surfaces, allaient bientôt en commettre un autre (Beersel) et surtout avaient déjà à plusieurs reprises évité le pire lors d'affrontements avec des policiers. De quoi largement justifier un vol de gilet pare-balles si l'occasion se présentait !

tomboy a écrit:

3) Les victimes du Colruyt de Nivelles :
Le couple abattu avait des liens avec le CEPIC.
Le gendarme Marcel Morue enquêtait sur l'affaire CCW liée au CEPIC, il n'était pas de service normalement cette nuit là mais il a remplacé en dernière minute un collègue malade.
=> Avait-il rdv avec Fourez-Dewit ?

Le couple a été abattu parce qu'ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Le reste n'est que littérature. J'y reviendrai en temps voulu.

tomboy a écrit:

4) Une fusillade a lieu à hauteur du diable amoureux après l'attaque du Colruyt de Nivelles. Deux des voitures des truands se garent de part et d'autre de la rue tous feux éteints et attendent la golf de police pour effectuer un tir croisé.
Ce ne sont pas des gens qui fuient l'affrontement.
Il en va de même lors de l'attaque d'Alost.

Ils ne fuient pas l'affrontement mais ne le cherchent pas puisqu'il y a eu fusillade cette nuit-là uniquement parce qu'ils se croyaient être pris en chasse par le véhicule de police.

Chronos a écrit:

tomboy a écrit:

J'ai quelques réserves, quelques doutes:

1) A Beersel il n'y a pas eu de vol de denrées alimentaires même si on retrouve toujours cet aspect car il s'agit d'une auberge. Il faut voir les liens entre Van den Eynde et Angelou qui ont travaillé pour la même société de taxis, cela ressemble à une liquidation liée à un trafic de drogue probablement.

Pour Beersel, il est écrit dans le rapport parlementaire (page 176) que "des denrées et notamment des bouteilles de vin de grands crus ont été emportées"

Donc le mobile peut très bien être le vol (surtout que l'auberge avait déjà par le passé été cambriolée à plusieurs reprises)

Une enquête de la police avait aussi démontré que des marchandises volées à la Sabena par une hôtesse de l'air étaient écoulées à l'Auberge des Chevaliers de Beersel et aux 3 Canards à Ohain, ce trafic est pour moi très intéressant et pourrait expliquer bien des choses....

développez donc je vous prie...messieurs

au fait où puis-je trouver ce rapport de commission parlementaire ?

il y a encore un truc qui me chipote c'est le vol dans un garage de waterloo de cette audi qui a reçu des impacts de balle, et qu'on retrouve rue lesbroussart ensuite réparée

peu banal pour de simples truands

A Beersel la victime est retrouvée attachée les mains dans le dos et des brûlures de cigarettes sur le corps, trois ou quatre balles derrière l'oreille, comme Angelou

Attachée avec des noeuds tziganes, ce qui ne veut pas dire -attention- que l'auteur provient du milieu des gens du voyages mais que c'est quelqu'un qui a appris à faire des nœuds de toutes sortes, reste à savoir qui utilise ce genre de noeuds, je n'ai rien trouvé à ce sujet sur le net c'est donc surement un type de noeuds assez rare !

Pour les rapports : https://tueriesdubrabant.1fr1.net/t19-rapports-parlementaires-sur-les-tueries

Tiré de l'interview du fils de la victime de l'Auberge de Beersel, Marv Vanden Eynde :

Marc : "Pendant des années ils m'ont toujours tenu en dehors de tout. Je n'ai même pas dû identifier mon père officiellement, je n'ai plus pu le voir. Ce n'est que maintenant qu'ils me disent certaines choses. C'est pour cela que j'en déduis que l'affaire n'était pas simple, et qu'avec une enquête appropriée, ils auraient bien mieux avancé. C'est ainsi que la manière dont un meurtre est commis donne toujours des informations à propos des auteurs. Ils ont ainsi établi que le meurtre de mon père n'est pas signé par la mafia italienne, mais qu'il porte une double signature. Les nœuds du fil du téléphone étaient de style tzigane, et les balles avaient été tirées en arc au-dessus de son oreille, ce que font les Israéliens."

tomboy a écrit:

il y a encore un truc qui me chipote c'est le vol dans un garage de waterloo de cette audi qui a reçu des impacts de balle, et qu'on retrouve rue lesbroussart ensuite réparée

peu banal pour de simples truands

Et quelle serait d'après vous le motif de ce vol ?

Chronos a écrit:

tomboy a écrit:

il y a encore un truc qui me chipote c'est le vol dans un garage de waterloo de cette audi qui a reçu des impacts de balle, et qu'on retrouve rue lesbroussart ensuite réparée

peu banal pour de simples truands

Et quelle serait d'après vous le motif de ce vol ?

récupérer les balles coincées dans la portière, mais quel intérêt ? des balles ce n'est que du plomb on ne peut pas faire d'analyses balistiques utiles dessus je pense....

totor a écrit:

Chronos a écrit:

tomboy a écrit:

il y a encore un truc qui me chipote c'est le vol dans un garage de waterloo de cette audi qui a reçu des impacts de balle, et qu'on retrouve rue lesbroussart ensuite réparée

peu banal pour de simples truands

Et quelle serait d'après vous le motif de ce vol ?

récupérer les balles coincées dans la portière, mais quel intérêt ? des balles ce n'est que du plomb on ne peut pas faire d'analyses balistiques utiles dessus je pense....

source: http://www.killersbrabant.be/facts/19830211-genval_fr.php

Un témoin remarque qu’un des auteurs a mis en joue, avec une arme de poing, différentes personnes qui se trouvaient sur le parking du DELHAIZE.
Cet auteur tire ensuite sur une Audi 100, la voiture du témoin, qui a l’heureux réflexe de se coucher sur le siège. Plusieurs impacts de balles atteignent son véhicule.
Les trois complices quittent les lieux à bord d’un véhicule. Il s’agit d’une PEUGEOT 504.
Fin février 1983, l'Audi 100 qui a été la cible de tirs est ensuite volée alors qu’elle se trouve en réparation dans le garage VW de Waterloo.

source: http://www.killersbrabant.be/facts/19830222-waterloo_fr.php

La voiture AUDI 100 blanche immatriculée DKC 329 est entreposée dans le garage VAG depuis le 14 février 1983. Elle attend d’y être expertisée et réparée provisoirement suite aux coups de feu qui l’ont abîmée lors du hold up au Delhaize de Genval le 11 février 1983. Les clés du véhicule sont sur le contact.
Audi 100
Des individus brisent une vitre à l’arrière du bâtiment et s'introduisent dans le garage. Après avoir déplacé une Audi Quatro qui gênait la manoeuvre, les auteurs partent avec l’Audi 100. Le signal d'alarme se déclenche à 04h00.
L'Audi 100 est retrouvée à IXELLES, rue Lesbroussart, face à l'immeuble n° 52 le jeudi 03 mars 1983 vers 11h00.

Chronos a écrit:

tomboy a écrit:

il y a encore un truc qui me chipote c'est le vol dans un garage de waterloo de cette audi qui a reçu des impacts de balle, et qu'on retrouve rue lesbroussart ensuite réparée

peu banal pour de simples truands

Et quelle serait d'après vous le motif de ce vol ?

Chronos, vous êtes bien plus doué que moi pour faire du profilage à partir des faits, je vous renvois donc la question

quelques idées me viennent:

1) il faudrait réexaminer l'attaque de Genval pour voir combien de projectiles ont été tirés sur l'Audi 100. Si ce sont des projectiles peu ordinaires, les auteurs doivent les récupérer à tout prix, au point de déplacer un véhicule Audi quattro qui bloque le passage dans le garage VW
2) A qui appartenait l'Audi ? A-t-on voulu retrouver l'adresse de cette personne en volant son véhicule, pour se venger sur elle ou l'éliminer ? Ce témoin a peut-être vu des détails gênants pour les truands.
3) une Audi 100 ressemble a une Santana, ce qui pourrait indiquer que les auteurs s'y intéressent, soit pour commettre un vol, soit tout bêtement parce qu'un individu aime ce genre de véhicule
4) il n'y a aucun lien et le vol de l'Audi n' a rien à voir avec les tbw, c'est juste une coïncidence
5) on veut embrouiller les enquêteurs, ou les ridiculiser

dans mes souvenirs de cette époque, qui viennent de ce que relatait la presse, les tbw donnaient l'impression d'avoir toujours une longueur d'avance sur la police et de jouer au jeu du chat et de la souris

toutefois la question principale qui se pose dans ce cas précis (si on néglige l'option 4 qui à mon humble avis ne tient pas la route) c'est de savoir comment ils apprennent où se trouve l'Audi 100

Je pense qu'ils avaient un informateur chez D'Ieteren ou Securitas ou dans une concession VAG (pourquoi pas celle de Waterloo). J'avais cru lire que la voiture a été retrouvée réparée (impacts de balle mastiqués).

Perso je pense qu'ils ont voulu envoyer un message à la police et aux témoins, et aussi probablement empêcher l'expertise qu'ils considéraient comme compromettante pour eux !

Encore une fois on se retrouve à Ixelles...décidément !

totor a écrit:

Je pense qu'ils avaient un informateur chez D'Ieteren ou Securitas ou dans une concession VAG (pourquoi pas celle de Waterloo). J'avais cru lire que la voiture a été retrouvée réparée (impacts de balle mastiqués).

Perso je pense qu'ils ont voulu envoyer un message à la police et aux témoins, et aussi probablement empêcher l'expertise qu'ils considéraient comme compromettante pour eux !

Encore une fois on se retrouve à Ixelles...décidément !

je constate qu'il n'y a pas de fil sur le forum "LES FAITS" concernant le vol de l'Audi 100 ne faudrait-il pas en créer un ne fût que pour ne pas s'écarter du sujet de celui-ci?

En tout cas cet événement est symptomatique.
En relisant la chronologie des faits, nos TBW se montrent très proactifs durant l'hiver 1983 :

28/01/1983 vol d'une Peugeot 504
11/02/1983 attaque Delhaize de Genval
14/02/1983 vol d'une golf à Plancenoit
22/02/1983 vol d'une Audi 100 à Waterloo
25/02/1983 attaque du Delhaize d'Uccle Fort Jaco
03/03/1983 attaque du Colruyt de Halle

Si tous ces coups ont demandé un minimum de préparation, de repérages, celui du 22/02 a été improvisé et intercalé dans la série avec une aisance et une rapidité surprenantes et de ce fait forcément il y a dû y avoir une complicité pour le commettre

ils avaient quand même 11 jours pour pénétrer dans un garage et voler une voiture avec les clés sur le contact, ça reste à la portée du truand moyen à partir du moment où il est bien informé

Oui c'est frappant de voir qu'ils ont été plus prompts à voler le véhicule que la police à procéder à l'expertise vous ne trouvez pas ?

Mais je m'avance peut-être en disant cela, le véhicule pourrait très bien avoir été expertisé sur le plan judiciaire et était en attente de réparation ou d'une expertise pour l'assurance. A creuser...

tomboy a écrit:

Chronos a écrit:

tomboy a écrit:

il y a encore un truc qui me chipote c'est le vol dans un garage de waterloo de cette audi qui a reçu des impacts de balle, et qu'on retrouve rue lesbroussart ensuite réparée

peu banal pour de simples truands

Et quelle serait d'après vous le motif de ce vol ?

Chronos, vous êtes bien plus doué que moi pour faire du profilage à partir des faits, je vous renvois donc la question

quelques idées me viennent:

1) il faudrait réexaminer l'attaque de Genval pour voir combien de projectiles ont été tirés sur l'Audi 100. Si ce sont des projectiles peu ordinaires, les auteurs doivent les récupérer à tout prix, au point de déplacer un véhicule Audi quattro qui bloque le passage dans le garage VW
2) A qui appartenait l'Audi ? A-t-on voulu retrouver l'adresse de cette personne en volant son véhicule, pour se venger sur elle ou l'éliminer ? Ce témoin a peut-être vu des détails gênants pour les truands.
3) une Audi 100 ressemble a une Santana, ce qui pourrait indiquer que les auteurs s'y intéressent, soit pour commettre un vol, soit tout bêtement parce qu'un individu aime ce genre de véhicule
4) il n'y a aucun lien et le vol de l'Audi n' a rien à voir avec les tbw, c'est juste une coïncidence
5) on veut embrouiller les enquêteurs, ou les ridiculiser

dans mes souvenirs de cette époque, qui viennent de ce que relatait la presse, les tbw donnaient l'impression d'avoir toujours une longueur d'avance sur la police et de jouer au jeu du chat et de la souris

toutefois la question principale qui se pose dans ce cas précis (si on néglige l'option 4 qui à mon humble avis ne tient pas la route) c'est de savoir comment ils apprennent où se trouve l'Audi 100

Si je vous ai posé la question, c’est parce que vous aviez émis des doutes sur ma théorie en arguant que le vol de l’Audi 100 criblé de balles était un vol peu banal pour de simples truands.

Je me demandais si vous aviez une théorie autre que celle des truands qui pourrait expliquer de façon plus rationnelle ce vol.

L’argument consistant à expliquer ce vol comme une sorte de message (ou de défi) envoyé par les tueurs à la police ne tient pour moi pas la route. Et ce pour plusieurs raisons :

- de un, rien ne permet catégoriquement de relier ce vol aux tueurs du brabant. Or si vous commettez pareil vol juste pour envoyer un message, vous vous assurez au minimum que le destinataire puisse en identifier clairement l’auteur. Sinon cela n’a absolument aucun intérêt.

- de deux, aucun autre élément du dossier ne permet d’affirmer catégoriquement que les truands ont cherché à défier à un moment ou à un autre les forces de l’ordre.

- de trois, si vous désirez défier les forces de l’ordre en leur envoyant un message, il existe d’autres manières un peu moins alambiquées que le vol d’une voiture pour le faire !

Par ailleurs, il est impossible que ce vol ait été motivé par une quelconque volonté de récupérer les balles car elles sont toujours extraites par la police scientifique avant que le véhicule ne soit remis à son propriétaire ou à son garagiste (l’expertise évoquée ci-dessus est effectivement l’expertise que devait réaliser l’assureur du véhicule en vue de la réparation des dégâts matériels occasionnés au véhicule). De plus, si ces balles risquaient pour une raison pour une autre de compromettre les truands, ils ne les auraient tout simplement jamais utilisées ou, au pire, ils se seraient débarrassés directement de l’arme qui a servi à les tirer.

Pour terminer, l’hypothèse suggérant que par ce vol c’est le propriétaire du véhicule qui était visé n’a guère plus de sens car il aurait suffi aux truands de consulter les documents de bord pour connaître son identité. Par ailleurs, à ma connaissance, on n’a jamais essayé d’attenter à la vie de cette personne (la presse en aurait parlé). De toute façon je ne vois pas très bien ce qu’elle aurait pu voir de plus que les autres témoins présents au moment de la fusillade.

Personnellement, je pense que, pour une raison ou pour une autre, les truands avaient besoin temporairement d’un second véhicule (rappelons que lors du vol de l’Audi, ils étaient déjà en possession de la VW Golf volée quelques jours plus tôt à Plancenoit), et que c’est le hasard qui les a mis en présence de l’Audi 100.