Ed è un'indicazione pazzesca perché in quell'edificio di proprietà dell'Inps, all'ultimo piano, il Sid aveva insediato per trent'anni la segretissima sede del Centro di controspionaggio. Infine il sopralluogo si dirige verso via Roma. "Ecco, in quel palazzo siamo entrati. Ma non dal portone: da quell'accesso con la sbarra, che porta in cortile". È l'entrata secondaria, riservata agli inquilini del condominio adiacente, di Palazzo Carli, la sede del Comando Ftase. La Nato.
(...)
(traduction)
Et c'est une indication folle car dans cet immeuble, propriété de l'Inps, au dernier étage, le Sid avait installé, pendant trente ans, le siège très secret du Centre de contre-espionnage. Enfin, l'inspection est dirigée vers la Via Roma. "Nous sommes entrés dans ce bâtiment. Mais pas par la porte principale : par cet accès avec le bar, qui mène à la cour". Il s'agit de l'entrée secondaire, réservée aux locataires du bâtiment adjacent, du Palazzo Carli, le siège de la Ftase. L'OTAN.
_ _ _
(...)
Come agente segreto, Delfino ha il nulla osta “Cosmic”, che garantisce l’accesso ai massimi livelli di segretezza Nato (al pari, per esempio, di Amos Spiazzi), e si muove tra Washington, il comando Shape di Bruxelles (quartier generale delle potenze alleate in Europa) e il delicato teatro strategico del Mediterraneo. Si è indagato a lungo per capire se fosse lui l’ufficiale golpista che si nascondeva dietro il nome in codice “Palinuro”; il Delfino si è sempre difeso sostenendo che quello fosse il nome in codice di un suo collega dell’Arma, Giancarlo D’Ovidio. Nessuna sorpresa, dunque, se risultasse confermato che bazzicava gli uffici veronesi della Nato.
(...)
(traduction)
En tant qu'agent secret, Delfino possède l'habilitation "Cosmic", qui garantit l'accès aux plus hauts niveaux du secret de l'OTAN (comme, par exemple, Amos Spiazzi), et se déplace entre Washington, le Shape de Bruxelles (le quartier général des puissances alliées en Europe) et le délicat théâtre stratégique de la Méditerranée. Une longue enquête a été menée pour comprendre s'il était l'officier du coup d'État qui se cachait derrière le nom de code "Palinuro" ; Delfino s'est toujours défendu en soutenant qu'il s'agissait du nom de code d'un de ses collègues de l'Armée, Giancarlo D'Ovidio. Il n'est donc pas surprenant qu'il soit confirmé qu'il fréquentait les bureaux de l'OTAN à Vérone.
HERVE
Nombre de messages : 21559 Date d'inscription : 08/12/2009
FERRARI “DALL’ULTIMA INCHIESTA SUL 28 MAGGIO 74 EMERGE CHE LE STRAGI FASCISTE E DI STATO SONO ANCHE STRAGI ATLANTICHE”
Posted on : 3 Febbraio 2022 - 18:08
(traduction)
FERRARI "LA DERNIÈRE ENQUÊTE SUR LE 28 MAI 1974 MONTRE QUE LES MASSACRES FASCISTES ET ÉTATIQUES SONT AUSSI DES MASSACRES ATLANTIQUES".
Une confirmation forte de l'existence d'un lien entre les néo-fascistes de Ordine Nuovo, les services secrets italiens et américains, l'OTAN et les carabiniers ; de l'existence de bureaux des services et de l'OTAN où avaient lieu des rencontres entre ces sujets ; de l'existence d'un axe Brescia-Vérone à l'origine de l'environnement d'où sont sortis les auteurs du massacre de Piazza Loggia et des attentats précédents dans notre ville.
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HERVE
Nombre de messages : 21559 Date d'inscription : 08/12/2009
L’OTAN et les massacres en Italie : ce n’est pas un roman
Lisez l’histoire. De la Piazza Fontana à la Piazza della Loggia et à la gare de Bologne : de nombreux éléments historiques ont émergé de la connexion entre les groupes néo-fascistes et les responsables de l’Alliance atlantique.
La dernière enquête sur le massacre fasciste de Brescia le 28 mai 1974 a conduit les enquêteurs au seuil d’entrée du Palazzo Carli à Vérone, siège du commandement de l’OTAN. Ils y ont été amenés par un témoin à l’époque dans les chambres d’Ordine Nuovo ("On"), le groupe fondé par Pino Rauti responsable du massacre de la Piazza Fontana ainsi que celui de la Piazza della Loggia.
Pour raconter l’histoire des massacres en Italie, il faut partir du « principe de réalité », brut mais efficace, exprimé par le général Mario Arpino en commission parlementaire sur les massacres : « Il y avait un parti politique qui pour nous – l’armée – était presque représentatif de l’ennemi. C’était le cas à l’époque. C’était le cadre historico-politique : la guerre froide entre blocs militaires opposés.
Dans ce contexte, en Italie, le phénomène des massacres est apparu avec une continuité et une violence sans précédent dans l’Europe de l’époque. Le pays était une zone frontalière géopolitique, insérée dans l’OTAN mais « habitée » par la contradiction irréductible : la présence du plus grand parti communiste d’Occident, fondateur de la République.
Les caractéristiques anticommunistes de la subversion de 1969-1974 indiquent à quel point les massacres sont des « filles » de la division bipolaire du monde et comment il est inévitable de discuter du rôle de l’OTAN dans notre pays, ou d’un instrument d’alliance militaire de la guerre froide dans une fonction antisoviétique.
Au cours des décennies qui ont vu les sanglots lents des procès pour les « massacres d’État », de nombreux éléments de connexion entre les groupes néofascistes et les responsables de l’OTAN ont émergé.
L’enquête du juge Guido Salvini sur la Piazza Fontana a montré comment les dirigeants de "On", Carlo Digilio (qui fabriquait les bombes), Sergio Minetto et Giovanni Bandoli étaient liés au capitaine du commandement de l’OTAN à Vérone David Carret. Les relations des dirigeants ordinovistes avec les services secrets - dans les actes des massacres de la commission parlementaire - configurent "On" comme un groupe encadré dans les soi-disant « états-majors élargis » ou un champ opérationnel militaro-civil anticommuniste « mixte » décrit lors de la conférence de l’Institut Pollio à Rome en 1965 (financée par le ministère de la Défense) dans laquelle la stratégie "stragiste" a été théorisée.
Les dirigeants des forces armées ont été reconnus coupables de faits liés aux massacres (Gianadelio Maletti, chef du contre-espionnage du Sid, pour avoir aidé et encouragé Marco Pozzan et Guido Giannettini pour la Piazza Fontana); référents reconnus de groupes néofascistes (le général Giuseppe Aloia a commandé à Rauti et Giannettini le pamphlet provocateur « Les mains rouges sur les forces armées »); identifié comme responsable du matériel militaire anticommuniste (général Giovanni De Lorenzo avec le « Piano Solo » de 1964).
La figure la plus importante du renseignement italien Federico Umberto D’Amato, chef du Bureau des affaires confidentielles, est indiqué par la nouvelle enquête sur le massacre de Bologne du 2 août 1980 comme l’un des instigateurs du massacre. Une salle du siège de l’OTAN à Bruxelles porte son nom. Junio Valerio Borghese pour son « gouvernement » avait élaboré un programme - dans les actes de l’enquête sur le coup d’État du 8 décembre 1970 - qui prévoyait l’augmentation de l’engagement financier et militaire de l’Italie envers l’OTAN et une politique pro-atlantique en Méditerranée avec les dictatures de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal.
La Commission Pike du Congrès américain a dénoncé en 1976 le financement illicite par la CIA d’activités anticommunistes en Italie. 800 000 dollars sont venus à Vito Miceli (chef du SID) et de lui aux groupes d’extrême droite et au MSI, comme on l’a dit en 1993 à « La Stampa » le missino Giulio Caradonna « L’argent du Département d’Etat, qui est venu par le général Miceli alors chef du SID et donc haute autorité de l’OTAN, a amené pierfrancesco Talenti directement à Almirante ».
Cette dynamique complexe a été synthétisée par la formule « stratégie de la tension », pour représenter la combinaison de deux facteurs : la déstabilisation de la vie civile par l’utilisation anonyme de la violence et la stabilisation politique dans un sens réactionnaire comme réponse à la démocratie conflictuelle conçue par la Constitution.
Le conflit continuité/rupture qui avait déjà éclairé le caractère de la transition de l’Italie d’après-guerre a été mis à jour. « La continuité – écrit Claudio Pavone – n’est pas synonyme d’immobilité », elle tend à s’exprimer comme un mouvement dynamique et fort face aux forces novatrices de rupture (celles présentes en Italie dans les années 43-45 et 60-70) pour assurer la continuité des équilibres historiques et des structures sociales données. La Constitution antifasciste et non anticommuniste était l’objectif principal de ce mouvement.
Dans les « jours du Quirinal » qui viennent de s’écouler, un guide institutionnel résolument « atlantiste » a été évoqué avec animosité (par la presse et les politiciens). Oublier le sens de ce terme en Italie dans les années de la guerre froide et oublier que les présidents de la République et du Conseil jurent allégeance à la Charte de 1948 où aucune mention n’est faite des alliances militaires et où la guerre est rejetée.
En franchissant le seuil des commandements de l’OTAN à Vérone, vous trouverez peut-être certaines des preuves que Pasolini n’avait pas lorsqu’il a expliqué « ce qu’est ce coup d’État ». Ainsi, une solution pourrait également être apportée à l’autre problème du poète : « Le problème est le suivant : les journalistes et les politiciens, bien qu’ils aient des preuves, et certainement des indices, ne nomment pas de noms ».
HERVE
Nombre de messages : 21559 Date d'inscription : 08/12/2009
Contrairement à l'amiral Stansfield Turner, auquel il va succéder à la direction de la Central Intelligence Agency (C.I.A.), M. William Casey a toujours été un personnage de second plan. Il n'a jamais réussi - ou cherché - à occuper le devant de la scène, bien qu'il ait exercé des fonctions de responsabilité dans différents secteurs : les services de renseignement, les affaires, le gouvernement, les campagnes électorales.
Pour cet avocat new-yorkais de soixante-sept ans, la direction de la C.I.A. est un retour aux sources. Pendant la seconde guerre mondiale, basé à Londres, il dirigeait les services de renseignement américains en Europe. Il s'occupa à nouveau du Vieux Continent après la défaite allemande, mais cette fois comme conseiller du plan Marshall...
M. Casey revint à New-York un peu plus tard pour y faire fortune comme conseiller fiscal. On lui doit des ouvrages aux titres alléchants, du genre Comment se procurer de l'argent pour faire de l'argent. Un homme aussi précieux ne pouvait qu'attirer l'attention de M. Nixon, qui le nomma, en 1971, président de la Commission des opérations de bourse. M. Casey devint ensuite sous-secrétaire d'État aux affaires économiques et président de l'Export-Import Bank.
Le nouveau directeur de la C.I.A. a toujours milité activement dans les campagnes électorales du parti républicain. Sans jamais se faire élire lui-même. Une expérience malheureuse en 1966 lui fit renoncer à toute ambition dans ce domaine. Mais c'est à lui que M. Ronald Reagan fit appel en février dernier lorsqu'il voulut changer de directeur de campagne. Et après la victoire, une première récompense lui fut accordée : le poste - mal défini - de président de l'équipe de transition.
M. Casey va prendre en charge une énorme machine qui compte quelque quinze mille employés. La C.I.A. a toujours la même mission que lors de sa création en 1947 : recueillir des informations, les classer, les analyser et les présenter de manière " intelligente et intelligible " au Conseil national de sécurité, dont elle dépend. Mais beaucoup de choses ont changé en trente-trois ans : les techniques, le rôle des États-Unis dans le monde et le prestige de la fameuse agence de renseignement.
Au début des années 70, les Américains avaient appris avec stupéfaction toutes les activités illégales de la C.I.A. Cela allait des écoutes téléphoniques à l'assassinat d'hommes d'État étrangers, en passant par l'usage de drogues. Le Congrès chercha à contrôler et à réduire les pouvoirs de cette machine déréglée par une série de dispositions.
M. Casey arrive à un moment plus favorable. Les événements d'Iran et d'Afghanistan ont persuadé, à nouveau, l'opinion américaine de la nécessité d'une C.I.A. efficace. Le nouveau directeur aura d'ailleurs affaire à un Congrès plus conservateur, donc moins tatillon.
Un rapport sur les services secrets
Un rapport sur les services secrets vient d'être remis à M. Reagan par des spécialistes républicains. Il suggère d'augmenter la " productivité " des activités de renseignement, dont la C.I.A. n'a pas le monopole aux États-Unis, puisque onze autres agences, dépendant généralement des différents ministères, sont chargées, elles aussi, d'informer le gouvernement. L'une des idées est de constituer un fichier central, malgré les protestations des libéraux. Les conseillers de M. Reagan proposent, d'autre part, des études " concurrentes ", qui amèneraient les différentes agences à confronter leurs analyses. La C.I.A. serait encouragée à multiplier ses activités clandestines à l'étranger pour influencer des gouvernements, faire pièce à l'espionnage soviétique et au terrorisme international.
Les positions personnelles de M. Casey ne sont pas encore connues, mais on peut penser que le successeur de l'amiral Turner a été consulté par les auteurs de ce rapport et qu'il en partage les grandes lignes. C'est un homme énergique, aimant l'efficacité sans trop se soucier des bavures. Son âge rassure néanmoins les plus inquiets : à soixante-sept ans, quelles que soient ses intentions, M. Casey n'aura pas le temps de se constituer un empire.
HERVE
Nombre de messages : 21559 Date d'inscription : 08/12/2009
Francesco Delfino a été fait "Chevalier de l'Ordre de la Couronne" en Belgique, "en reconnaissance des services rendus".
Il a très probablement connu Carlo Maria Maggi (à la tête d’Ordine Nuovo en Vénétie) qui était en contact étroit avec Yves Guérin-Sérac (Aginter Presse).
Comment les États-Unis ont pendant des années recruté, formé et utilisé des anciens criminels de guerre nazis ou pro-nazis en Europe de l'Est contre l'influence soviétique. Ce livre court et tonique nous rend compte de ce clair-obscur entre espionnage et infiltration que les Américains et certains Européens ont monté dans le cadre des réseaux anticommunistes, où le cynisme fit que les anciens ennemis devinrent, en dépit des victimes, des alliés de circonstances.
Enfin ces archives révèlent les liens qu’entretinrent pendant la guerre les nationalistes ukrainiens de Stepan Bandera avec les nazis, chassant et assassinant juifs et Polonais.
Après la guerre, pour infiltrer l’Ukraine sous le régime soviétique, les services secrets occidentaux utilisèrent tour à tour Bandera, qui restait le héros du nationalisme ukrainien.
Le public verra avec stupeur que certaines problématiques très actuelles, comme la présence de néonazis en Ukraine, trouvent leurs racines dans ces années sauvages où derrière l'humanisme des vainqueurs se cachaient les anciens bourreaux trouvés dans l'ombre d'Hitler.
HERVE
Nombre de messages : 21559 Date d'inscription : 08/12/2009
Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Sam 19 Nov 2022 - 13:05
Aux quatre coins du monde, les espions se plaisent à se retrouver dans des lieux emblématiques, propices aux discussions feutrées comme aux rencontres impromptues. Intelligence Online explore cette semaine la Fraternelle des agents parachutistes, où se retrouvent aujourd'hui les opérateurs des forces spéciales belges ainsi que les hauts gradés de l'OTAN, dans une ambiance chaleureuse de club anglais.
Edition du 18/11/2022
La Fraternelle des agents parachutistes (FAP) se refait une beauté : cette ancienne demeure d'un riche marchand de marbre, sise au 46 rue du Châtelain dans la commune bruxelloise d'Ixelles, est actuellement en pleins travaux. Les membres des forces spéciales belges, le Special Operations Regiment (SOR) de Christophe Comhair - anciennement Régiment Para-Commando, lui-même héritier des parachutistes belges du Special Operations Executive (SOE) et du Special Air Service (SAS) britanniques - aiment habituellement se retrouver en ce lieu également fréquenté par de hauts cadres de l'OTAN.
Ornée sur son fronton extérieur d'une plaque rendant hommage aux 150 Belges tombés au combat après avoir été formés comme parachutistes par le SOE et le SAS durant la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'aux forces spéciales belges tuées en opérations extérieures depuis 1952, la FAP accueille régulièrement des événements festifs dans ses salons feutrés. Les opérateurs du SOR y ont en effet eu leurs habitudes le premier mercredi du mois, de retour de leurs entraînements sur les bases de Solenzara en Corse et d'Otterburn en Ecosse. L'endroit est même utilisé deux fois par an pour des exercices des commandos belges "en conditions réelles".
Le 46 rue du Châtelain constitue aussi une adresse prisée des généraux de l'OTAN de passage à Bruxelles pour se retrouver dans un cadre discret et garanti sans micros, autour d'un bourbon et d'un cigare Creme de Jamaica, à la chaleur d'un feu de cheminée. Que l'on soit para-commando belge ou général quatre étoiles de passage, les repas se déroulent sur les vastes tables en bois de l'une ou l'autre des deux salles à manger, ornées de nombreuses reliques de la guerre contre le IIIe Reich, de drapeaux belges et de photos de la famille royale - belge également.
Commando un jour, commando toujours
Lors de leur retour à la vie civile, les anciens parachutistes belges du SOE et du SAS ont souhaité se retrouver au sein d'un club privé à la britannique. Non sans conserver des liens avec le monde de l'espionnage : ainsi Jean Renaut, réalisant en pleine guerre froide la liaison Bruxelles-Moscou pour la société aérienne nationale Sabena, renseignait au passage les services occidentaux. Dans ce "boys' club" d'abord officieusement interdit aux femmes, et équipé de son propre pub, des projets d'enlèvements du collaborateur belge Léon Degrelle ou du commandant de la 2e division SS Das Reich, Heinz Lammerding, se sont fomentés dans la fumée de cigarettes et au son des verres qui s'entrechoquent, sans être toutefois mis à exécution. Durant la guerre du Katanga (1960-1963), Jean Schramm, partenaire belge de Bob Denard, y a aussi traîné ses godillots, ainsi que d'autres aventuriers gravitant autour du Congo.
L'association éponyme, désormais gérée par les enfants des fondateurs, a récupéré dans les années 1980 la charge du bâtiment, précédemment opéré par le Régiment Para-Commando. En sus de son travail de mémoire et d'identification des anciens parachutistes ainsi que de leurs descendants, elle y a installé un petit musée riche en pièces historiques : cartes de soie (faciles à brûler en cas de capture), armes, médailles, équipements de transmissions, etc. Le dernier étage, où quatre chambres ont été aménagées, est quant à lui loué à des étudiants. Pour cause de Covid-19 et de rénovation, les visites des commandos et des généraux se sont récemment faites plus rares à la FAP. Mais l'association compte bien relancer la machine dès la fin des travaux, courant 2023.
Luxemburgse geheimen (2): Waarom Juncker weg moest
Waarom moest Jean-Claude Juncker vorig jaar aftreden als premier van het Groothertogdom Luxemburg? Wellicht omdat Juncker door de top van ‘zijn’ eigen inlichtingendienst in de val werd gelokt. Toen het deksel van de beerput vloog en een parlementaire onderzoekscommissie de omvang en de aard van de wantoestanden bij de Luxemburgse geheime dienst blootlegde, was zijn positie onhoudbaar.
Emile Krieps was een held van het verzet tijdens de Tweede Wereldoorlog. Na de Duitse invasie en annexering van het Groothertogdom Luxemburg door de nazi’s had de schoolmeester uit Differdange een clandestiene organisatie opgericht, die gevluchte geallieerde krijgsgevangenen over de grens naar Frankrijk smokkelde. In 1942 werd Krieps opgepakt door de Gestapo en in een concentratiekamp opgesloten. Hij werd vrijgelaten om medische redenen, en vluchtte via Frankrijk, Spanje en Portugal naar Groot-Brittannië. Daar sloot hij zich aan bij het Belgische leger en kreeg er een opleiding als parachutist en geheimagent. Een maand na de landing van de geallieerde troepen in Normandië werd Krieps in de Ardennen gedropt, samen met de Belgische verzetsstrijder Jean-Pierre Bonsang (die later agent werd van de Amerikaanse vliegtuigconstructeur Lockheed).
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Na de oorlog was Bonsang, samen met een aantal Belgische legerofficieren, één van de oprichters van de vzw Centre National de Parachutisme. Hij was ook een van de oprichters van de American and Common Market Club in Brussel, een pro-Atlantische vereniging waarin Brusselse bouwtycoons uit de entourage van Vanden Boeynants, zoals Ado Blaton en Charly De Pauw, een toonaangevende rol speelden. In de jaren zeventig werd Bonsang ook beheerder van de Aéro Club Royal de Belgique (Koninklijke Belgische Aero-Club).
Voorzitter van deze Brusselse vereniging van luchtvaartliefhebbers was prins Antoine de Ligne. De prins was ook erevoorzitter van de Cercle des Nations, een selecte Brusselse privéclub waarvan de ledenlijst leest als de who-is-who van de vrienden van VDB.
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Main basse sur Bruxelles: argent, pouvoir et béton Georges Timmerman
HERVE
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Sam 19 Nov 2022 - 18:18
LA MAISON DE VERRE AGENTS ET RESEAUX DE RENSEIGNEMENTS EN BELGIQUE OCCUPEE 1940-1944
Thèse - Emmanuel DEBRUYNE (2006)
HERVE
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Sam 19 Nov 2022 - 18:31
https://www.cercleshoah.org/spip.php?article876
Roger, âgé de 19 ans, va alors rejoindre le réseau de renseignement Delbo [5], créé en juin 1942 à l’initiative du service de la Sûreté de l’État belge à Londres et qui travaille en coopération avec l’état-major allié. Le major Émile Delannoy (alias Delbo), avec l’aide de Jean-Pierre Bonsang (alias Brulage), installe son quartier général à Paris. Les activités se déploient sur la façade de l’Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord pour recueillir des renseignements sur les défenses allemandes avant leur transmission aux Alliés. Mais suite à l’arrestation de plusieurs agents et à la découverte de planques parisiennes par la Gestapo le 22 mai 1943 à Paris, Emile Delannoy est exfiltré vers l’Angleterre et le quartier général est déplacé à Niort. Le réseau Delbo devient alors le réseau Delbo-Phénix.
HERVE
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(...) dans les 280 000 pages (mal comptées) de documents déposés au tribunal et consultés intégralement par la Repubblica, il y a beaucoup plus. Il y a la recherche documentaire habituelle du « deuxième niveau » (celle des hommes incardinés dans les institutions italiennes) et il y a les noms et prénoms des officiers de l’appareil: Sid, Carabinieri, Police. Mais il y a surtout l’indication d’un troisième niveau sans précédent. Parlons du Commandement des forces terrestres alliées pour l’Europe du Sud - lire: OTAN - dont le cœur aurait été au Palazzo Carli, à Vérone, la ville de Toffaloni et Zorzi. Ici, sous couvert de généraux des parachutistes italiens et américains, des réunions préparatoires auraient eu lieu pour un projet de massacre censé subvertir la démocratie italienne et renforcer le front grinçant des régimes méditerranéens. Celui qui, à l’époque, tenait ensemble le Portugal salazariste, la Grèce des colonels et l’Espagne franquiste. (...)
Stimamiglio dit deux choses à l’officier. Deux confidences qu’il aurait recueillies auprès du général à la retraite Amos Spiazzi, une autre très vieille connaissance des complots noirs, du côté du coup d’État, depuis son arrestation pour l’affaire Rosa dei Venti.
La première : la Piazza della Loggia, dans sa phase opérationnelle, aurait été une joint-venture entre les Noirs de Brescia et de Vérone.
La seconde : il y avait un rôle atlantique dans la direction de la bombe, et un homme clé serait Aldo Michittu. Oui, protagoniste officiel d’un scandale d’opérette en 1993, une histoire de prétendues conspirations et de chantage réel a éclos avec sa femme et starlette Donatella Di Rosa, impitoyablement rebaptisée « Lady Golpe ».
Cela ressemble à une intrigue d’une série télévisée, celle de Stimamiglio, qui dans les mois suivants ajoute de nouveaux détails. Il y avait une « école », parmi les durs et purs d’Ordine Nuovo à Vérone, qui entraînait ses adeptes aux attaques. Il évoque Elio Massagrande et Roberto Besutti, deux noms historiques du néonazisme le plus radical, et leurs élèves Paolo Marchetti, Fabrizio Sterbeni, Roberto Zorzi, Umberto Zamboni, Marco Toffaloni. (...)
HERVE
Nombre de messages : 21559 Date d'inscription : 08/12/2009
James Jesus Angleton, la spia che ha ispirato pellicole e libri
10 Maggio 2022 - 14:00
James Jesus Angleton, per gli amici Jim, fu l’uomo cerniera tra i servizi segreti americani e quelli inglesi. La sua vita straordinaria ha ispirato numerose pellicole e libri
(traduction)
James Jesus Angleton, l'espion qui a inspiré films et livres
James Jesus Angleton, que ses amis appellent Jim, est l'homme charnière entre les services secrets américains et britanniques. Sa vie extraordinaire a inspiré de nombreux films et livres
(...)
L'ombre d'Angleton s'étend également sur une autre organisation à cheval entre le renseignement et l'extrême droite, Aginter Presse, dont le siège opérationnel se trouve à Lisbonne. Dans un document inédit des Carabiniers du Ros, Guido Giannettini, "Agent Z", impliqué dans le massacre de Piazza di Fontana du 12 décembre 1969, fait allusion aux liens de l'ancien chef de l'OSS avec Aginter Presse.
(...)
HERVE
Nombre de messages : 21559 Date d'inscription : 08/12/2009
Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Jeu 2 Mar 2023 - 11:48
(traduction)
Nouvelles sensationnelles de Coblence : les États-Unis envisagent d'intervenir dans les États de l'OTAN. Peut-être la bonne piste pour comprendre les massacres des années 1970 par Kay Mersereau
Coblence, Allemagne fédérale. Dans quelle mesure l'OTAN a-t-elle influencé la vie politique des États membres ? Dans quelle mesure les gouvernements de ces États ont-ils connaissance de "certains" programmes de l'Alliance ? Dans quelle mesure les services de renseignement et les représentants militaires étaient-ils et sont-ils au courant de ce que l'OTAN faisait dans leur propre pays ? Et s'ils l'étaient, en ont-ils informé leurs gouvernements ?
Ces considérations et d'autres encore sont la conséquence du procès qui vient de s'achever à Coblence avec la condamnation à perpétuité de l'ancien sergent américain Clyde Lee Conrad, reconnu coupable d'avoir vendu l'ensemble du système de défense de l'OTAN aux services de l'Est en échange de 2 millions de marks (environ un milliard et demi de lires), permettant ainsi au Pacte de Varsovie de neutraliser l'alliance occidentale en quelques heures.
Au même moment, un procès se déroule à Washington contre un autre ancien sergent, James Samsey, anciennement employé en Allemagne par Lee Conrad de 1983 à 1985. Samsey est également accusé d'avoir fourni à la Tchécoslovaquie et à la Hongrie des plans de défense nucléaire de l'OTAN pour l'Europe.
Les autorités allemandes et américaines se sont efforcées de ne pas donner trop de publicité au procès qui se déroule à Coblence, et tout a été fait pour le faire passer pour l'un des nombreux cas d'espionnage découverts en Allemagne au détriment de l'OTAN. Les raisons de ce comportement ne résident pas tant dans la vente par Lee Conrad d'importants plans stratégiques que dans le fait que le soldat américain a également vendu à l'Est des plans américains hautement secrets "pour l'intervention dans les pays de l'OTAN en cas de situations critiques", c'est-à-dire une révolution, un coup d'État ou des événements qui ne plaisent pas à Washington.
Comme les juges de Coblence l'ont constaté, ces plans n'auraient pas été connus des gouvernements occidentaux, mais il n'a pas été établi s'ils étaient en fait connus de tous ou même de certains d'entre eux. "Ce n'est pas le lieu pour une telle enquête", a déclaré le représentant de l'accusation, et pas plus de chance avec d'autres questions sur le sujet posées aux juges et aux avocats.
L'existence de ces plans d'intervention militaire américains a toujours fait l'objet de discussions dans les milieux occidentaux, en particulier dans les milieux du renseignement, malgré les démentis périodiques des gouvernements de l'OTAN, qui accusaient de "fantaisies" tous ceux qui les considéraient comme possibles ; la tâche de l'OTAN, affirment les chefs de gouvernement et les ministres depuis plus de quarante ans, est de défendre les frontières occidentales contre les attaques de l'Est.
Mais voilà que de Coblence arrive la nouvelle déconcertante de l'existence de ces plans d'intervention qui auraient été connus, au moins en partie, par certaines structures des services secrets, y compris italiens, des structures particulières chargées de constituer des dépôts d'armes, de munitions et d'explosifs de production strictement non occidentale et qui, en cas de découverte accidentelle ou d'autres circonstances particulières, devaient se faire passer pour des dépôts de l'OTAN ; un complot services-OTAN, même si l'OTAN n'en avait pas réellement connaissance, dont on a souvent parlé en Italie à propos des actions terroristes.
Ainsi, si ces indiscrétions devaient être confirmées, ces plans d'intervention américains pourraient alors contenir, en ce qui concerne l'Italie, la clé d'interprétation des raisons de certains massacres comme Peteano et Bologne, et de la stratégie de la tension dans les années 1970, qui a culminé avec l'assassinat d'Aldo Moro, destiné à porter les communistes au pouvoir, s'inscrivait probablement dans l'une des hypothèses envisagées pour l'intervention américaine et donc dans certaines structures de service, et expliquerait enfin pourquoi la nationalité de certains explosifs intéressant la justice n'a pu être identifiée.
Après les accusations portées contre le Pacte de Varsovie pour ses interventions en Hongrie et en Tchécoslovaquie, ce sont maintenant les Etats-Unis qui sont mis en accusation. Comment les gouvernements occidentaux vont-ils expliquer cette politique d'intervention planifiée des Etats-Unis qui a été mise en évidence lors du procès de Coblence et qui constituera un nouveau sujet de discussion lors du procès en appel qui aura lieu à Karlsruhe ? Et en ce qui concerne l'Italie, les archives de Fort Boccea, qui devraient contenir des éléments intéressants sur ces plans américains et leurs connexions, seront-elles ouvertes ?
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Jeu 2 Mar 2023 - 13:41
@Hervé
Je n'ai encore qu'une connaissance très très parcellaire de l'affaire TBW, mais a priori je ne vois pas très bien quel lien il pourrait y avoir entre cette affaire et les stay-behind. Ceux-ci, en effet, si je ne me trompe pas, avaient (et sans doute encore aujourd'hui dans le contexte international actuel) pour fonction d'intervenir en cas d'invasion d'un pays de l'OTAN par l'Union Soviétique. A ma connaissance, la Belgique n'était pas à l'époque ainsi menacée.
JFRobert
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Jeu 2 Mar 2023 - 14:34
Franz2 a écrit:
Je n'ai encore qu'une connaissance très très parcellaire de l'affaire TBW (…)
Bonjour Franz, pour commencer à vous informer sur ce sujet (stay-behind), il y a par exemple ce documentaire de la BBC :
HERVE
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Jeu 23 Mar 2023 - 15:38
The best known success of Allen Dulles in World War II was his nego- tiation of the surrender of the German Army in Italy (Operation Sunrise). It was a direct outgrowth of earlier indirect contacts with German military and SS leaders. Those involved included Dulles's assistant Gero Gaever- nitz, Swiss intelligence officers, Swiss and Italian intermediaries, Field Mar- shal Alexander's headquarters at Caserta, future NATO commander Gen. Lyman Lemnitzer, a Czech radio operator secreted in German headquar- ters, and the most unlikely participant in a conspiracy to surrender, SS Gen. Karl Wolff. Dulles accurately recounted this story of high adventure in The Secret Surrender (1966). Although the surrender was not achieved until the last days of the war, partially because of indecision in Washington and London, many lives were saved. The episode precipitated an ugly exchange of correspondence between President Roosevelt and the suspi- cious Stalin that presaged the outbreak of the cold war.
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The Secret Surrender Allen Dulles · 1966
michel-j
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Jeu 23 Mar 2023 - 20:03
Toujours à la pointe des investigations, Hervé ! Bravo pour votre opiniâtreté !
Allen Dulles possède une multitude de facettes peu, ou trop partiellement exploitées par les divers auteurs et historiens. Ses relations avec l'Allemagne nazie s'inscrivaient, ou plutôt ; se poursuivaient par la supervision des investissement américains dans le Reich (le premier étranger à bénéficier de la plus haute distinction civile, remise des mains mêmes du Führer ne fut-il pas Ford en personne ?) en sa qualité d'avocat d'affaires (avec son frangin)... les mêmes avocats qui, plus tard, pour la sauvegarde de leurs intérêts privés, assureront la destitution d'Arbentz ; avoir assuré la direction de la CIA apporte quand même quantité de privilèges... Mais pour en revenir à Allen et la fin de la guerre, s'il s'est fait griller au poteau d'arrivée par les troupes montant de l'Italie du Sud, il n'assurera pas moins une part notable dans l'exfiltration de 1600 dignitaires nazis essentiellement impliqués dans la "recherche", notamment "médicale", et plus prioritairement sur le contrôle des esprits (de même que ce fut le cas pour d'épouvantables "chercheurs Nippons, dont leur chef)... secteur géré (tiens donc !) par le tout aussi célèbre Jésus Angleton, bouffeur de "rouges" même pendant son sommeil (aucun de ses amis n'échappera à sa suspicion !!) que la paranoïa galopante poussera à se faire sauter le caisson avec le fusil de chasse de son fils... comme pour les alcooliques chroniques assaillis par les "bestioles" les plus répugnantes, les morpions bolcheviques lui avaient bouffé le cerveau... mais la leçon la plus effroyable à retenir au niveau européen, c'est que nous leur devons l'installation à la tête des service secrets allemands de l'ancien nazi spécialisé dans la traque des espions Soviets ; Reinhard Ghelen... qui avait tellement la trouille de ne plus servir à rien qu'il multiplia par 7 ou 8 les supposées capacités destructrices de l'URSS... contribuant ainsi, à lui tout seul, à alimenter la dynamique du surarmement... et ce, jusqu'en 1966 ! époque à laquelle les services US parvinrent à implanter leurs propres réseaux derrière le rideau de fer... et la Belgique devint le formidable terrain de jeu de ces joyeux drilles (avec Lemnitzer, éloigné par Kennedy des salons militaires U.S pour une vision trop démultipliées de la directive Westmorland ! Il ne voulait rien moins que faire exploser l'un de leurs propres destroyer dans la baie de Guantanamo pour justifier une invasion de Cuba !) après le coup de pompe aux fesse que le Grand Charles colla aux fesses de l'oncle Sam... pour cause de sympathie trop marquée envers l'OAS et les attentats qui le visaient en personne.
HERVE
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Ven 24 Mar 2023 - 11:23
Sur les contacts de Edgardo Sogno (ami de Manlio Brosio et proche de Lyman Lemnitzer et d'Alexander Haig, notamment via le "Manlio Brosio Center") :
(...) Fece arrestare il capo del Mar (Movimento di azione rivoluzionaria) Carlo Fumagalli che era in stretto contatto con Sogno e Pacciardi, e sciolse le organizzazioni neofasciste Ordine Nuovo e Avanguardia Nazionale. (...)
(traduction)
Il fit arrêter le chef du Mar (Mouvement d'action révolutionnaire) Carlo Fumagalli, qui était en contact étroit avec Sogno et Pacciardi, et dissoudre les organisations néo-fascistes Ordine Nuovo et Avanguardia Nazionale.
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Dans le "Mouvement d'action révolutionnaire", il y avait Gaetano Orlando.
Gaëtano Orlando a reçu de la part d'un magistrat suisse les coordonnées de Mario Spandre à Bruxelles et il y a trouvé refuge.
Mario Spandre était l'avocat et l'ami de Benoît de Bonvoisin.
C'est l'occasion de relire
http://antonella.beccaria.org/tag/mario-spandre/
Note : le lien avec l'OTAN est assez clair ; par ailleurs, Gaëtano Orlando avait des contacts (tumultueux) avec Stefano Delle Chiaie.
HERVE
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Dim 26 Mar 2023 - 19:04
Edgardo Sogno – sue dichiarazioni e valutazione Pm Italicus bis
24 novembre 2013
(traduction)
(...)
C'est Edgardo Sogno lui-même qui a clarifié le rôle et les relations de son groupe :
"Dans les années 70, il y avait des gens prêts à tirer sur tous ceux qui décidaient de gouverner avec les communistes... Aujourd'hui, la D.C. se garde bien de dire ces choses parce qu'elle a peur. Mais nous nous sommes engagés à tirer sur ceux qui gouverneraient avec les communistes. Dans les partis de gouvernement de l'époque, il y avait aussi des lâches, des traîtres, prêts à gouverner avec les communistes... en mai 1970 ont été fondés les Comités de Résistance Démocratique dont l'objectif était d'empêcher par tous les moyens le P.C.I. d'arriver au pouvoir, même par des élections libres... nous ne pouvions nous soumettre à aucune règle, un duel à mort dans lequel nous ne pouvions accepter les règles et les limites de la légalité et de la légitimité, sachant que nous pouvions compter sur le soutien des Etats-Unis et d'autres pays de l'O.T.A.N.".
HERVE
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Sujet: Re: Stay-Behind (OTAN & CIA) / Gladio (Italie) Ven 31 Mar 2023 - 10:55
Exclusivité TPI - Des documents inédits révèlent la seconde vie de Gladio : de nouvelles ombres sur les affaires Alpi et Falcone
Elle a agi pendant plus de trente ans dans l'ombre, avec la plus haute classification de secret. Elle sélectionne des centaines de combattants, civils et militaires, et organise des dizaines d'exercices militaires. Sur le papier, elle n'a qu'un seul ennemi, le bloc soviétique, le péril rouge venu de l'Est. "Stay Behind", infiltrer les arrières de l'ennemi en cas d'invasion, est le nom de code du projet de l'OTAN actif dans tous les pays d'Europe occidentale.
La Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Grèce, la Hollande, la Belgique, la France. Et l'Italie. Ici - dans le pays stratégique projeté vers la Méditerranée - elle était connue sous le nom d'"Opération Gladio". Elle dépendait des services secrets militaires, d'abord Sifar, puis Sid et enfin Sismi, et est née en 1956 grâce à un accord avec la CIA, les services secrets américains.
En 1980, une division spéciale, la Septième, a été créée avec pour mission de coordonner cette structure confidentielle. Elle dispose d'une base d'entraînement en Sardaigne, à Capo Marrargiu, et de 139 dépôts clandestins d'armes et d'explosifs, les "Nasco". L'objectif est de créer un réseau de résistance aux Soviétiques en cas d'invasion, en soutien aux troupes régulières alliées. Telle est la version officielle.
Elle a été annoncée au parlement en octobre 1990 par Giulio Andreotti, alors Premier ministre et l'un des tout premiers hommes politiques italiens à avoir été initié à la "doctrine" de la structure secrète, dès les années 1960. Ce secret était connu de très peu de membres des gouvernements italiens d'après-guerre : Giulio Andreotti, Francesco Cossiga, Luigi Gui, Arnaldo Forlani, Vito Lattanzio, Attilio Ruffini et Lelio Lagorio. Aucun autre.
L'opposition a toujours été tenue dans l'ignorance, considérant le parti communiste italien comme une sorte d'ennemi intérieur, un longa manus des Soviétiques.
Lorsque - un an après la chute du mur de Berlin - Andreotti a annoncé son existence, donnant l'ordre de dissoudre la structure, libérant du secret les civils entraînés et encadrés, le gouvernement et l'appareil militaire ont tout fait pour montrer un visage fondamentalement rassurant du Stay Behind. Une liste de 622 "gladiateurs" est divulguée, liste composée en grande partie de personnes âgées nées au début du siècle et manifestement inoffensives.
Toutes les voix officielles ont juré que toute l'opération était destinée à être activée uniquement en cas d'invasion ennemie du territoire italien et qu'au cours des presque quarante années d'activité, il y avait eu tout au plus un peu d'entraînement. Rien de plus. La réalité était pourtant bien différente et commença à apparaître clairement trois décennies plus tard.
TPI a pu consulter une bonne partie des 190 000 pages des archives officielles de Gladio, déclassifiées par une directive du Premier ministre Mario Draghi le 2 août 2021. Il ne s'agit pas d'une date quelconque, mais d'un symbole. C'est le 41e anniversaire du massacre de Bologne, qui a fait 85 morts en 1980. Il s'agit de l'épisode le plus sanglant de l'histoire de l'Italie républicaine, qui s'inscrit dans la longue traînée de sang de la stratégie de la tension.
Les services secrets, tant militaires que civils, ont joué un rôle de trompeurs et, en fait, de complices des subversifs néo-fascistes qui ont matériellement placé les explosifs dans la salle d'attente de la gare de Bologne. Les membres des familles, de nombreux magistrats et journalistes ont toujours eu un doute : Gladio a-t-il joué un rôle dans les mystères et les massacres italiens ? Le chemin de la vérité est encore long, mais la lumière commence à jaillir.
Des agents "jetables
Le "Stay Behind" en Italie a croisé un système de renseignement souvent très compromis. Le secret absolu de l'opération Gladio a servi de parapluie protecteur pour d'autres intérêts du renseignement militaire, comme le montrent certains dossiers aujourd'hui rendus publics.
Pour comprendre ce qu'était la "fameuse organisation" - une expression souvent utilisée dans les documents de la septième division Sismi - il faut commencer en 1990, l'année du dévoilement de la structure de guerre peu orthodoxe de l'OTAN.
Nous sommes le 13 juillet 1990. Dans les bureaux de Forte Braschi à Rome, un directeur de division, dont le nom est couvert par omission, envoie une note au directeur de Sismi. Objet : "Proposition de création d'une nouvelle structure au sein de la septième division". C'est-à-dire le secteur de la sécurité militaire chargé de Gladio.
Quelques jours plus tôt, le juge d'instruction de Venise de l'époque, Felice Casson, avait pénétré pour la première fois dans les archives du Sismi, avec l'autorisation du président du Conseil des ministres, Giulio Andreotti. Depuis 1987, il menait une enquête sur le massacre de Peteano, l'acte terroriste qui, le 31 mai 1972, avait causé la mort de trois carabiniers dans la province de Gorizia, perpétré par les militants de l'Ordine Nuovo Vincenzo Vinciguerra, Carlo Cicuttini et Ivano Boccaccio.
Pour les Sismi - et pour le gouvernement - il est donc clair que les jours de la "fameuse organisation" sont comptés. Quelques mois plus tard, le 24 octobre 1990, Andreotti révèle à la Chambre des députés l'existence de cette opération.
Dans la note - que nous sommes en mesure de montrer pour la première fois - le fonctionnaire anonyme rappelle certaines opérations menées en collaboration avec les services britanniques au cours de la période 1988-1989 : "Cela a suscité un grand intérêt - avons-nous lu - du fait que les opérateurs étaient tous des agents EXTERNES NON RECONNUS COMME APPARTENANT AU SERVICE ET CONSIDÉRÉS ‘A PERDERE’ ("POUR LA PERTE") (en majuscules dans le texte original, Ndlr)". C'est-à-dire des entrepreneurs "payés au cachet".
Voici ce dont nous avons besoin, explique le haut responsable de la Sismi : "On pense qu'une telle organisation permettrait au Service de disposer d'un bras opérationnel capable de mener TOUTES LES OPÉRATIONS QUI NE PEUVENT PAS ÊTRE EFFECTUÉES PAR DU PERSONNEL RÉEL, PARCE QU'ELLES IMPLIQUENT LA NATION EN CAS D'ÉVOLUTION NÉGATIVE. Il s'agit d'agents jetables, selon la tradition de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Des agents à utiliser dans des actions sales ou embarrassantes.
Permis de tuer
Le haut fonctionnaire du SISMI, grand amateur de James Bond, pour être encore plus clair, cite l'exemple d'une opération qui n'a pas manqué de créer des problèmes aux services français, lorsque leur implication a été découverte : "On peut citer des exemples typiques des dommages découlant de l'absence d'une telle structure : l'attaque du navire de Greenpeace, menée par des agents réguliers, qui a contraint le directeur du FRA (service français, ndlr) à démissionner".
Le 10 juillet 1985, la Dgse, service français chargé des opérations extérieures, place deux charges explosives sous le Rainbow Warrior, navire de l'organisation écologiste stationné dans le port d'Aukland, en Nouvelle-Zélande, et le coule. Un photographe portugais, Fernando Pereira, se noie dans l'attentat.
Le "préjudice", pour les services italiens, n'est pas la mort d'un innocent et la destruction d'un navire appartenant à une organisation non gouvernementale, mais celui de ne pas avoir utilisé des "agents extérieurs", des noms qui auraient pu être brûlés sans que l'opération ne remonte aux services secrets de Paris. En d'autres termes, une opération sale, en dehors des règles, mais à réaliser par des agents irréguliers.
Le magistrat Felice Casson, qui a été le premier à pressentir l'existence de la structure secrète - et qui a continué à s'occuper des secrets italiens en tant que sénateur (Parti démocrate) et secrétaire du Copasir - à la lecture de ce document bondit : "C'est hallucinant, on demande pratiquement d'avoir une sorte de permis de tuer, au sens large, dans le style des services secrets américains et des pires services du monde. En gros, on demande, c'est-à-dire d'aller à l'encontre des règles, d'avoir des gens à "brûler" en cas d'événements graves qu'un État ne peut pas revendiquer".
Casson confirme qu'il n'a jamais vu ce mémo Sismi : "A ma connaissance, ce document n'a jamais été mis à jour. J'ai vérifié et il ne figure pas dans les archives des commissions parlementaires sur les massacres, pour autant que j'aie pu le constater".
La nouvelle structure proposée au sein de la Sismi en juillet 1990 prévoyait d'utiliser comme agents jetables "du personnel appartenant déjà à l'organisation connue", c'est-à-dire Gladio, et "d'anciens membres des forces spéciales", tels que le neuvième bataillon du colonel Moschin et les Comsubin, les commandos incurses de la marine. Deux corps qui, comme nous le verrons, ont été utilisés par l'organisation clandestine "Stay Behind" depuis au moins 1980.
La nouvelle structure, lit-on encore dans la note, devait revêtir un caractère de secret absolu : "Limiter la connaissance et la gestion des personnels précités au directeur de la section des formations spéciales et au titulaire". En d'autres termes, toute la chaîne de contrôle démocratique sur les services secrets - la présidence du Conseil des ministres et la commission parlementaire de contrôle - devait être exclue.
"Il y a un point, l'avant-dernière ligne, de ce document de 1990", commente Casson, "qui est extrêmement intéressant, parce que dans toute cette affaire, il réitère un aspect fondamental : la limite à la connaissance, cela ne doit être connu qu'à l'intérieur de cette structure et rien ne doit en sortir. Cela veut dire : on se fout de la démocratie, des lois, de la constitution, on est au sommet".
Une structure donc subversive ? Je dirais que oui, répond l'ancien magistrat et sénateur, en dehors de la Constitution et du Code pénal. Et cette dernière proposition de secret maximal confirme la ligne adoptée depuis toujours. Il n'était pas question d'en informer le Parlement, le gouvernement et encore moins l'opinion publique. Je crois que dans une démocratie, de tels faits ne sont absolument pas acceptables".
Cette structure a-t-elle ensuite été créée ? Il est difficile de répondre à cette question avec certitude. Ce qui s'est passé après la dissolution du Gladio n'entre pas dans le cadre de la déclassification ordonnée par Mario Draghi. Le voile du secret recouvre encore la vérité sur les aspects les plus sombres de l'histoire récente de l'Italie. Quelques lueurs s'échappent cependant.
Après "Stay Behind"
Deux épisodes tragiques montrent les ombres de la "fameuse organisation". Deux embuscades, survenues après la dissolution de "Stay Behind", ont vu la mort du juge Giovanni Falcone, de son épouse Francesca Morvillo et de trois agents d'escorte, en 1992, et celle de la journaliste Ilaria Alpi et du caméraman Miran Hrovatin, en 1994. Certaines notes inédites semblent lier leur fin tragique à des opérations militaires clandestines. Il s'agit là d'un sujet sensible, qu'il convient de reconstituer avec la plus grande prudence.
Nous avons également montré le document de 1990 à l'ancien procureur général de Palerme, Roberto Scarpinato, aujourd'hui sénateur du Mouvement 5 étoiles et membre de la commission de contrôle des services secrets, le Copasir.
Il était collègue et ami de Giovanni Falcone et, à la lecture de la proposition relative à l'utilisation d'agents jetables, il montre toute son inquiétude : "Les derniers documents trouvés confirment que les composantes névralgiques des services ont opéré de manière continue au fil du temps, même après la fin du danger d'une invasion soviétique, non pas en tant qu'institutions de l'État légal, soumises au contrôle démocratique et au principe de responsabilité, mais en tant qu'appareils de ce que l'on appelle l'"État profond", menant des activités hors de tout contrôle qui, ne pouvant être rattachées à l'État légal, ne pouvaient être couvertes par le secret de l'État. Ce qui a été révélé jusqu'à présent n'est, à mon avis, que la partie émergée de l'iceberg d'un continent submergé".
Un chapitre de l'histoire de Gladio reste encore aujourd'hui obscur : celui des activités clandestines en Sicile. Le 21 juin 1989, Falcone sent que le compte à rebours a commencé pour lui. À cette époque, il alternait son travail au parquet de Palerme, où il suivait l'enquête extrêmement délicate sur l'assassinat de Piersanti Mattarella, homme politique sicilien et frère de l'actuel président de la République tué dans une embuscade le 6 janvier 1980, avec quelques heures passées à la plage dans une villa qu'il avait louée sur la plage d'Addaura.
Les collègues suisses Carla Dal Ponte et Claudio Lehmann étaient arrivés dans la capitale sicilienne pour enquêter sur le blanchiment de l'argent de Cosa Nostra. Tôt le matin, les agents de l'escorte trouvent cinquante-huit cartouches d'explosifs Brixia B5 sur la falaise de la maison où dormait Falcone, ainsi qu'une combinaison de plongée et des palmes abandonnées. Les démineurs sont intervenus et ont déjoué l'attentat (en détruisant d'ailleurs maladroitement le dispositif de déclenchement, ce qui a empêché une reconstitution détaillée de l'origine de l'engin).
Dans les jours qui suivent, Falcone parle d'"esprits très raffinés". Scarpinato ajoute un élément supplémentaire sur ce point : "En ce qui concerne l'attentat contre l'Addaura du 21 juin 1989, au cours du procès pour le meurtre de Rostagno, on a obtenu un document très secret du 10 juin 1989, qui était destiné à être détruit, mais dont quelqu'un avait significativement gardé une copie pour lui, dans lequel on donnait des instructions pour une opération traçable à Gladio avec l'utilisation de moyens du Centre Scorpione, qui devait avoir lieu dans la zone où se trouvait la petite villa habitée par Falcone".
Il s'agit d'une note qui fait référence à une opération "Stay Behind" appelée "Domus Aurea", la maison de l'empereur, qui s'est déroulée dans le bras de mer situé à quelques centaines de mètres de la résidence d'été de Falcone, qui est apparue au cours d'une enquête journalistique menée en 2012 par l'auteur avec Luciano Scalettari, correspondant de Famiglia Cristiana.
La Cour d'Assises de Trapani a mené une enquête approfondie pour comprendre si cette note et d'autres documents attribuables aux services militaires étaient authentiques. La réponse fournie par l'Aise et l'état-major de la Sifesa aux magistrats était interlocutoire, mais pour la cour d'assises, ces notes étaient très probablement authentiques.
Des archives Gladio déclassifiées, il ressort aujourd'hui une autre information qui semble confirmer l'authenticité du message sur l'opération Gladio devant la maison Addaura de Giovanni Falcone : ce même lieu, Torre del Rotolo, était considéré comme une "zone d'atterrissage clandestine" à utiliser pour des opérations classifiées.
Le magistrat palermitain avait immédiatement deviné que quelque chose d'autre pouvait se cacher derrière "Stay Behind", en particulier un curieux centre créé en 1987 à Trapani, certainement pas un point focal pour une éventuelle invasion soviétique : "Giovanni Falcone, dans les dernières années de sa vie, a concentré son attention sur le rôle de Gladio et sur le Centre Scorpion de Trapani. Il avait acquis la conviction que dans certains crimes politiques de premier ordre, il y avait une convergence d'intérêts entre le système de pouvoir mafieux et des entités extérieures", explique M. Scarpinato.
Il ajoute ensuite : "Des entités composées d'"esprits très raffinés" qui, ce n'est pas un hasard, s'étaient opposés à lui, en flanquant la mafia, avec les dénonciations anonymes du soi-disant "corbeau", prodromes de l'attentat à la bombe d'Addaura, après qu'il eut pris la piste noire de l'assassinat de Mattarella, qui a également eu des projections significatives sur le massacre de Bologne. Comme il ressort clairement des extraits de ses journaux publiés, sur la base de ce que j'ai moi-même vu en tant que témoin direct, ses enquêtes sur Gladio et les crimes politiques ont été entravées par le procureur général de l'époque, à tel point que cela a été l'une des raisons décisives qui l'ont incité à quitter le parquet de Palerme, en acceptant la proposition de Martelli (alors ministre de la justice, ndlr) de passer au ministère de la justice à Rome en tant que "directeur des affaires pénales".
Peu avant son assassinat, Falcone avait l'intention de reprendre les fils de cette enquête : "La dernière fois que je l'ai vu à Rome, raconte Scarpinato, lorsqu'il m'a confié qu'il était presque certain d'être nommé procureur national antimafia, il m'a proposé de retourner travailler avec lui, en me disant que nous pourrions enfin mener à bien les enquêtes, qui nous avaient empêchés de le faire jusqu'à présent".
Retour immédiat
Nous sommes le 14 mars 1994. Bosaso, au nord de la Somalie. La journaliste Ilaria Alpi et le vidéo-opérateur Miran Hrovatin arrivent dans la ville portuaire surplombant le golfe d'Aden avec des instructions précises notées dans les carnets des correspondants de la RAI. C'est une semaine avant l'embuscade du 20 mars, où ils mourront tous les deux.
Un navire appartenant à une compagnie italo-somalienne, le Shifco, est en train d'être détourné. Une partie du personnel à bord - à commencer par le capitaine - est italienne. À 1 300 kilomètres de là, à Balad, au nord de Mogadiscio, se trouve le cœur du contingent italien engagé dans la mission de l'ONU, l'ONUSOM. Il est sur le point de se démobiliser, laissant la Somalie à son sort. L'unité de tête est le neuvième bataillon du colonel Moschin, les auteurs du Folgore.
Mais à Balad, il y avait aussi un noyau de la 7e division Sismi, le département en charge de Gladio. Un câble portant la même date que l'arrivée d'Alpi et Hrovatin à Bosaso et adressé à un officier du Col Moschin à Balad - un document fourni par une source confidentielle et déposé en 2013 par le Dda de Palerme dans le cadre du procès au premier degré pour l'assassinat de Mauro Rostagno, ainsi que le message sur l'opération "Domus Aurea" devant Addaura - révèle une opération militaire en cours à ces heures-là : "Causa presenze anomali in zona Bos/Lasko (Bosaso Las Korey, Ed.) ordinasi Jupiter immediate return base I Mog", peut-on lire. "Présences anormales", c'est-à-dire les deux journalistes. Le document se poursuit ainsi : "Ordre de mouvement tactique Condor vers la zone opérationnelle Bravo, intervention possible".
Qui était Jupiter ? Comme l'a révélé le procès Rostagno, il était le pseudonyme de Giuseppe Cammisa, le bras droit de Francesco Cardella, fondateur de la communauté de réhabilitation pour toxicomanes Saman. Un civil, donc, qui opérait aux côtés des unités militaires.
Une chose est sûre : Cammisa se préparait certainement ce 14 mars 1994 à se rendre de Djibouti à Bosaso, où il arriverait deux jours plus tard. Cette démarche est attestée par certains documents internes de Saman, dont un fax daté du 15 mars 1994 dans lequel Cammisa annonce lui-même son départ pour Bosaso, prévu pour le lendemain, en signant Jupiter.
Au cours de l'enquête à Trapani, confirmant l'importance du document, il s'est avéré que le major du Col Moschin, destinataire de ce message, avait signé en 1984 un engagement de secret de la structure "Stay Behind". Mais il n'était pas le seul.
Dans la documentation déclassifiée que nous avons pu consulter, on trouve également une longue liste d'officiers et de sous-officiers de l'unité de raid de Folgore qui ont rejoint la "fameuse organisation" dans les années 1980. Parmi eux, au moins huit ont servi en Somalie. Parmi eux, un nom bien connu : l'ancien général Marco Bertolini, qui a opéré dans la Corne de l'Afrique jusqu'en 1993. Selon des documents déclassifiés, il était lui aussi membre de Gladio.
Bertolini - qui n'a pas souhaité répondre à notre demande d'interview - joue aujourd'hui un rôle actif au sein de Fratelli d'Italia, à tel point qu'il a été candidat pour le parti de Giorgia Meloni lors des dernières élections européennes.
Retour en Somalie. Vincenzo Li Causi est l'un des chefs de file de la septième division et de l'organisation Gladio. Il servait également à Balad - nous ne savons pas avec quelles règles d'engagement - en tant qu'agent Sismi. Il est mort dans des circonstances mystérieuses le 12 novembre 1993.
Un autre membre de la septième division et, une fois de plus, de Gladio, travaillait avec lui : Giulivo Conti. Conti et Li Causi faisaient partie du groupe Ossi, des agents utilisés pour des opérations spéciales. Une structure qui ressemble incroyablement à celle décrite dans le document du 13 juillet 1990 : une équipe pour des opérations pas toujours propres, que l'ambassadeur Paolo Fulci a indiqué en 1993 comme étant liée à la Falange Armata, acronyme utilisé à partir de 1990 par une mystérieuse organisation de désinformation, de chantage et de subversion qui a commencé à apparaître au moment où l'enquête de Casson se rapprochait de Gladio et où un haut fonctionnaire, comme nous l'avons raconté, demandait la création d'une nouvelle structure avec des agents éliminables.
Sur ce point, aucune enquête judiciaire ou parlementaire n'a réussi à faire la lumière, bien au contraire. Certains témoins clés de l'affaire Alpi n'ont jamais été entendus. Le chef des Sismi en Somalie était Gianfranco Giusti, agent en service à Balad de 1993 à 1995 : curieusement, il n'a jamais été interrogé par les autorités sur l'embuscade du 20 mars 1994 (dans les procès-verbaux du parquet de Rome, seule la mort de Li Causi est mentionnée) ou sur cette opération anormale à Bosaso, qui est formellement entrée dans le procès de Trapani sur la mort de Rostagno.
On ne sait pas quel était l'intérêt de la 7e division pour la Somalie ; il est certain que des archives Gladio ressortent des documents qui montrent un intérêt pour cette région, qui n'a rien à voir avec la doctrine "Stay Behind". Le Centre Pleiadi, actif à Asti, prépare le 10 juillet 1990 un copieux dossier : "Somalia. Derniers événements", le titre. Un intérêt curieux, loin du front officiel avec le bloc soviétique, à des milliers de kilomètres plus au nord. La vérité sur Gladio est encore loin.