Massagrande, Elio

Aristide Gunnella devait connaître Pierre Joly

https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2013_num_91_4_8477

Intéressant de voir les liens entre André Moyen et Pierre Joly

Gladio
Willems, 1991

(...)  Après la débâcle de mai 40, il (André Moyen) entre dans la résistance et met sur pied "un groupe d'intervention spéciale", le "Service 8", dont les "troupes de choc" se chargeaient notamment de l'exécution des traîtres à la patrie ou supposés tels. On a parfois affirmé que sous le couvert de ses activités de résistant, Moyen s'appliquait déjà à faire du renseignement et de l'action anticommunistes.

On le retrouve ensuite en compagnie du colonel Mampuys au sein du réseau de résistance "Athos" qui collabore étroitement avec l'OSS (Office of Strategic Services) américaine. En 1944, Moyen est d'ailleurs intégré dans cet organisme de renseignement qui devient, en 1947, la CIA (Central Intelligence Agency).

Après la guerre, cette collaboration avec les services secrets américains se poursuit. Le principal contact de Moyen est l'officier de renseignement américain en poste en Paris, René Solborg. Moyen devient d'ailleurs "le" spécialiste du renseignement et de l'action anticommuniste en Belgique, pour le compte des services secrets militaires belges et, vraisemblablement, des services de renseignements américains.

Sous divers pseudonymes, il publie des articles anticommunistes dans des hebdomadaires d'extrême droite, tels Europe-Amérique, Vrai, Septembre.

Dans le parcours de Moyen apparaissent aussi d'autres fréquentations d'extrême droite qui semblent aujourd'hui bien encombrantes. Tel fut le cas notamment du "docteur" Henri Martin. Théoricien de la 'Cagoule', puis mêlé aux coups tordus de l'OAS (Organisation Armée Secrète), Henri Martin a été, en 1956, le cerveau de ce que l'on a appelé la conjuration du "Grand 0" qui visait à instaurer un "ordre nouveau" en France à la suite d'un putsch militaire. Ce complot nettement fasciste - auquel a notamment participé le fïls du consul de France à Liège, Pierre Joly - a été récupéré de justesse par le général de Gaulle, lors de sa prise de pouvoir, le 13 mai 1958.

Avec la collaboration d'Henri Martin et des agents du service de renseignements privé Milpol - voir également plus bas - Moyen a notamment mis sur pied la rocambolesque évacuation de Belgique de l'ancien ministre de l'Intérieur, Albert De Vleeschauwer. Le 21 août 1950, dans le plus grand secret, De Vleeschauwer est conduit dans un village de Bretagne avec le concours d'agents de Milpol et d'Henri Martin. Il y séjourne pendant plusieurs jours, craignant, semble-t-il, des actes de représailles après l'assassinat du président du Parti Communiste de Belgique, Julien Lahaut.   (...)

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(traduction d'un extrait)

(...) Un autre épisode que j'ai mentionné dans l'interrogatoire du 12.10.01 est celui lié à la conférence européenne qui s'est tenue à Este en juin 70.Cette conférence a été organisée par Ariosto ZANCHETTA et, dans ce cas également, des groupes européens d'extrême droite y ont participé, en plus d'anciens membres de la R.S. ! et des nazis allemands. La presse locale a parlé de cette conférence, j'ai participé à l'événement officiel mais aussi dans ce cas, comme cela s'est déjà produit pour l'événement de Milan, des réunions restreintes ont eu lieu entre les chefs des groupes qui y ont participé. Pour l'occasion, Ariosto ZANCHETTA a emprunté la propriété de campagne appelée "Ca' Oddo" dans la municipalité de Monselice, propriété du prince Ruffo di Calabria, un proche de Giorgio ALMIRANTE. (...)

(traduction partielle)

Le témoin a déclaré que Tramonte lui avait révélé qu'il avait fait partie des services et que son nom de code était Triton. Il lui avait confié qu'il n'avait pas parlé aux services du métayer du prince Ruffo di Calabria qu'il connaissait ; qu'au procès, il avait profité du moment où il avait été autorisé à saluer Felli pour lui demander de l'aider à se sortir de cette situation, sans recevoir de réponse ; que Tramonte s'était plaint que les enquêteurs avaient enquêté, par erreur, sur le frère d'un de ses amis au lieu de ce dernier qui s'appelait Bruno ; il s'était également plaint qu'en dépit de tous les éléments qu'il avait fournis, les enquêteurs n'avaient pas pu identifier les propriétaires du Duetto et de la Porsche.

Francesco Di Paola Ruffo di Calabria and his villa in Monselice

This branch of the family was tied with Paola 's one in this way: Don Francesco Ruffo di Calabria (born in 1842) had a son, Don Umberto Ruffo di Calabria (born in 1883), that had as son Francesco Di Paola Ruffo di Calabria. But also Don Francesco Ruffo di Calabria (born in 1842) had a brother, Don Beniamino Tristano Ruffo di Calabria (born in 1848) that had a son, Don Fulco Ruffo di Calabria (born in 1884), that had as seventh daughter Donna Paola Ruffo di Calabria (born in 1937). Donna Paola Ruffo had as third brother Fabrizio Ruffo di Calabria (born in 1922), was suspected to be friend of the coupist and P2 member Edgardo Sogno and to be linked to "Maggioranza Silenziosa" (Silent Majority), a fascist-monarchist group in Milan, with many ties with far-right terrorists, so judge Arcai asked to "Guardia di Finanza" to acquire information on him and on Edgardo Sogno (attachment 1). One of the reasons of this suspect was that his son, don Augusto (born in 1955), was collaborating with neofascist newspaper "Lotta Europea" printed by Luciano Buonocore (later elected in Berlusconi's list) one of the leader of the "Maggioranza Silenziosa" (attachment 2). In 1969, Fabrizio was accused of negligent homicide because of his dangerous driving (see Stampa Sera, Agnelli's newspaper, attachment 3), but was later acquitted (attachment 4). Both (Francesco and obviously Fabrizio) were present at Paola Ruffo's wedding.