Meurtre de la champignonnière - 13.02.1984

Voyez comme on part souvent vers des explications bizarres. L'alias Vicious chez les punks se réfère plus que probablement à Syd Vicious, bassiste des Sex Pistols, figure de proue du mouvement punk.

Jacques B. a écrit:

Voyez comme on part souvent vers des explications bizarres. L'alias Vicious chez les punks se réfère plus que probablement à Syd Vicious, bassiste des Sex Pistols, figure de proue du mouvement punk.

Bien vu. Je n'y avais pas pensé. Ce n'est pas évidemment une musique dont je raffole.

Ce n'est qu'une question d'âge, sans plus.

michel a écrit:

Christine Van Hees a-t-elle été exécutée parce qu’elle avait appris un projet d’attaque de Vielsalm ? Cela parait difficile à croire. Pourtant c’est ce que raconte Clooth.
Il met en cause :
• John,
• le Grand Charles,
• Vicious,
• le Russe,
• Rocky,
• Laurence
• Sophie.
Vicious était le surnom de Renaud T.
Qui étaient les autres ? Sophie pourrait être une Sophie V. petite amie de Renaud T.
Christine Van Hees a connu également un dénommé John C. Le frère de Christine a travaillé dans une radio libre dont le patron se prénommait John (le même ?)
Un individu surnommé Rocky faisait partie de radio Activité. Mais cela devait être un surnom courant à l’époque vu le film du même nom.
Le Russe pourrait correspondre à un para surnommé Popov qui fréquentait aussi le Poséidon.
Christine Van Hees semblait connaitre plusieurs militaires (ou miliciens) : Albert DB., un militaire qui fréquentait beaucoup le Poséidon et pour qui Christine a posé pour des photos artistiques. Ce Albert était caserné à Louvain. Ce Albert DB fut un moment soupçonné d’être l’auteur du meurtre. Il est possible aussi que Christine qui fréquentait les punks connaissait Renaud T. dit Vicious (pourquoi un tel surnom ?) accusé par Clooth d’avoir été présent à la champignonnière. Renaud T. faisait son service à PROPSTEIERWALD. Des amis de Christine ont témoigné qu’elle était en contact avec un para Marc G.(3ième para à Tielen). Christine avait également une liaison avec un jeune para (ESR-Allemagne ?). Il fut question d’un certain Rudy G.
Enfin, Clooth faisait en 1984 son service militaire à …Vielsalm. Enfin, faire son service militaire est un grand mot. Mais les enquêteurs se sont déplacés jusque là pour l’interroger sur l’affaire.
On remarque aussi que Clooth en accusant certains de ses copains parle d’un autre individu dont il ne connaissait pas l’identité comme co-auteur. Le père de Clooth affirme que le meurtre de la champignonnière était une affaire politique et que son fils a peur. Un autre individu parle de l’implication d’un groupe d’extrême-droite (groupe des 20). Un groupe des 60 existait au sein de Gladio. Un groupe des 15 (WNP) s’entrainait dans un club d’art martial.
Tout cela est brumeux. Mais les enquêteurs n’ont jamais suivi cette piste politico-militaire.

Autre élément : un autre témoin X Nathalie W. avait comme marraine en 1983 l’épouse du commandant de la caserne de Vielsalm, Paul Mathen.

Citation :

Clooth faisait en 1984 son service militaire à …Vielsalm

Mais c'était bien après l'attaque, qu'il était à Vielsalm, non ?

C'est ce que je cherche à vérifier.

Ici aussi si quelqu'un a un éventuel contact dans les milieux militaires afin d'en connaître plus sur Clooth et son parcours.

Le 26 novembre 1984, dans les locaux de la PJ de Bruxelles, Serge Clooth jette un vase par terre. Il
pique une crise de nerfs, tente de se débarrasser de ses menottes et se met à pleurer comme un enfant.
Toute la matinée, il a expliqué que tout ce qu’il a déclaré jusqu’alors était soit inventé, soit soufflé
par les péjistes. Ses enquêteurs l’ont regardé avec des sourires moqueurs. Pourtant, sans même le
savoir, Clooth a de bonnes raisons de s’énerver. Lors d’un interrogatoire précédent, il avait donné un
alibi pour ses activités du 13 février 1984. Il a l’esprit trop confus pour lire attentivement son dossier
pénal, mais s’il le faisait, il s’apercevrait que cet alibi a été vérifié et qu’en plus – miracle – il est en
béton. Le 13 février, le jour du meurtre, il s’est cassé la main droite et s’est rendu à l’hôpital militaire
de Neder-over-Heembeek pour la faire plâtrer. Une attestation de l’hôpital le confirme.44 Ce soir-là,
son premier souci a été de remettre sa crête en état. C’est une amie qui lui a appliqué la teinture dans
les toilettes du Quick près de la galerie Agora. Le gérant du Quick a même été entendu par la PJ, et il
croit effectivement se souvenir qu’il avait chassé ce couple encombrant de son établissement.


Source : Les dossiers X

Le 14 janvier 1985, Serge Clooth avoue qu’il a organisé ce soir-là, avec sept autres personnes, une
«messe noire» au cours de laquelle Christine Van Hees «a été offerte à Satan». Après un viol
collectif, elle a été ligotée, crucifiée et brûlée. Ensuite, lui et ses amis, quatre garçons et trois filles,
ont brûlé ses habits dans la maison jouxtant la champignonnière. Clooth donne cette fois une série de
détails – la couleur de ses sous-vêtements, les cris qu’elle a poussés... – qui prouvent qu’il doit bien
tenir ses informations de quelque part.45 Le 16 janvier 1985, Clooth répète ses aveux devant le
magistrat instructeur et jure que cela restera «sa dernière version des faits et la seule qui soit exacte».
Bien sûr, il se rétracte à nouveau le 17 juin 1985


Source : les dossiers X

Intéressant.

wil a écrit:

Intéressant.

Il fut question de l'existence d'une secte satanique au début de l'enquête. Mais l'existence d'un tel groupe n'a pas dû échapper aux services compétents.

Et bien moi je trouve que c'est une idée de mythomane. Les punks n'avaient pas la patience pour supporter toutes les simagrées satanistes. Personne ne se rappelle? Ou était-ce un faux punk déguisé en punk?

L'enquête a démontré que certains de ces punks se passionnaient pour l'ésotérisme et la magie noire. Mais que peut-on conclure de cela?

A ma connaissance, il n'existe pas de cas de meurtre satanique en Belgique.

Qu'ils avaient des bouquins sur le sujet. Mais, franchement les voir organiser des mises en scènes dans de ce genre...
Mais ça n'exclue rien, Seulement que cette explication que donne le punk est pour le moins bizarre et ne peut pas servir de base à tout un raisonnement avant d'être recoupé sérieusement.

D'accord avec vous Jacques.

L'explication de Clooth est destinée à noyer le poisson, à se foutre des flics. Du grand guignol.

michel a écrit:

L'enquête a démontré que certains de ces punks se passionnaient pour l'ésotérisme et la magie noire. Mais que peut-on conclure de cela?

A ma connaissance, il n'existe pas de cas de meurtre satanique en Belgique.

Si on voit la "mise en scene" de cette affaire,on peut se poser la question.Non ?

Janvier 1985 : Le juge d’instruction Eloy tombe malade. Le dossier est confié au juge Van Espen.

titu a écrit:

Citation :

Clooth faisait en 1984 son service militaire à …Vielsalm

Mais c'était bien après l'attaque, qu'il était à Vielsalm, non ?

Clooth est entré chez les chasseurs ardennais à Vielsalm le 1/9/1983. Très indiscipliné (plusieurs désertions) il fut renvoyé dans son foyer le 2/2/84 peu de temps avant l'affaire de la champignonnière.

Pas seulement indiscipliné. Il aurait été jugé inapte pour problèmes psychiques. À confirmer !

titu a écrit:

Pas seulement indiscipliné. Il aurait été jugé inapte pour problèmes psychiques. À confirmer !

Exact. Mais souffrait-il vraiment de problèmes psychiques ou stimulait-il pour échapper au service obligatoire?

C’est l’un des premiers dossiers que Van Espen, trente-huit ans, aura à instruire. Meurtre et
homicide. Pas vraiment sa tasse de thé. Le juge d’instruction a longtemps été avocat et se sent plus à
l’aise dans les dossiers financiers. Il fait une totale confiance aux péjistes Collignon et Ceuppens, qui
continuent inlassablement à fouiller dans le milieu des punks. Pas plus que son prédécesseur, Van
Espen ne rencontrera les parents de Christine Van Hees. Il ne visitera jamais l’endroit où les faits se
sont déroulés. Il ne voit Serge Clooth pour la première fois que le 20 novembre 1985. Lorsque Van
Espen lui demande comment il peut nier sa participation au meurtre alors qu’il en connaît tant de
détails, Clooth répond: «Au moment de rédiger leurs procès-verbaux, les gens de la police judiciaire
me lisaient ce que je devais déclarer.»

Source : dossiers X

Les relations des jeunes marginaux du dossier Van Hees avec leurs avocats feraient à elles seules
un récit captivant. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1986, nous retrouvons quatre vieilles
connaissances à une «drogue-party» sauvage à Bruxelles. On sniffe et on se shoote à gogo. Sont
présents: Alain Lenglet, Sylvia Rossi, Marc Duriau alias Clochard et le jeune avocat de ce dernier,
Paul Blontrock. Clochard ne survivra pas à la soirée. Lenglet lui a administré une dose d’héroïne un
rien trop royale; il sera condamné pour cela à une peine de prison correctionnelle de six ans. L’année
suivante, l’avocat Paul Blontrock est arrêté pour trafic de drogue avec les suspects de l’affaire Van
Hees. L’un des punks déclarera des années plus tard que «Clochard a été éliminé parce qu’il en savait
trop».
C’est d’ailleurs l’opinion de Clooth lui-même, qu’il explique aux enquêteurs le 10 février 1987. Il
a entendu dire que deux jours avant de mourir, Clochard avait eu une violente dispute avec Lenglet.
Tout tournait autour de l’alibi de Clooth, à savoir sa présence à la galerie Agora le soir du meurtre.
Selon Clooth, Clochard, qui était également présent, regrettait de ne pas en avoir témoigné et voulait
tout raconter à la PJ, ce qui n’était clairement pas du goût de Lenglet.48

Source : les dossiers X

michel a écrit:

Le 14 janvier 1985, Serge Clooth avoue qu’il a organisé ce soir-là, avec sept autres personnes, une
«messe noire» au cours de laquelle Christine Van Hees «a été offerte à Satan». Après un viol
collectif, elle a été ligotée, crucifiée et brûlée. Ensuite, lui et ses amis, quatre garçons et trois filles,
ont brûlé ses habits dans la maison jouxtant la champignonnière. Clooth donne cette fois une série de
détails – la couleur de ses sous-vêtements, les cris qu’elle a poussés... – qui prouvent qu’il doit bien
tenir ses informations de quelque part.45 Le 16 janvier 1985, Clooth répète ses aveux devant le
magistrat instructeur et jure que cela restera «sa dernière version des faits et la seule qui soit exacte».
Bien sûr, il se rétracte à nouveau le 17 juin 1985


Source : les dossiers X

On croirait revivre le scénario de X1. Soufflé par les enquêteurs?
Si exact, pas évident de parvenir à trouver un pigeon pour porter le chapeau de cet odieux crime.
Par contre quid de la déclaration du père de Clooth qui parle de 'peur' de son fils de balancer des 'politiques'? Le fameux groupe des 15 ou des 60???
Piste enterrée rapidement?
Le père Clooth vit-il encore?
Et Clooth lui même qu'est-il devenu? Overdose...?

En 2006, il vivait toujours.

Serge Clooth sera interrogé seize fois au total, il changera onze fois sa version des faits et restera
en détention préventive exactement trois ans, deux mois et quatre jours.46 Lorsqu’il est enfin libéré le
17 novembre 1987, il est débarrassé de sa dépendance à la colle et autres substances et les assistants
sociaux lui ont si bien remonté le moral qu’il s’en va joyeusement vers une nouvelle vie. Tout au
long de ces années, il n’y a qu’un seul élément sur lequel il n’a jamais modifié sa version: le cahier
retrouvé dans son squat. Il ne s’en souvient pas et il pense qu’il pourrait s’agir d’un cahier de la
même marque que celui de Christine. Ou alors que quelqu’un l’a déposé là pour l’accuser. Et le
tatouage sur son torse? C’était une autre Christine, mais les enquêteurs n’ont jamais voulu le croire.


Source : dossiers X