Massagrande, Elio

(traduction)

des faits appris au moyen d'une personne avec laquelle le contact, comme vous pouvez l'imaginer, ne pouvait manquer d'être affecté par ce minimum de méfiance que suscite celui qui est pratiquement un étranger, au moyen d'une personne avec laquelle la conversation a été évidemment dentelée et faite d'allusions, facilement équivoques, en particulier pour ceux qui, comme Bucciarelli, ne connaissaient pas les faits, les personnages et l'environnement auquel Orlando a fait référence. Prenons par exemple le fait que Bucciarelli indique comme "ordinovistes" non seulement Graziani, Massagrande et Francia, mais aussi Pozzan, Pomar et Orlando, qui ne sont pas "ordinovistes". C'est le signe d'une conversation tout sauf organique et détaillée, qui a eu lieu entre des personnes d'horizons différents, dont l'une, Bucciarelli, a ignoré toutes ou presque toutes les distinctions des différents mouvements de droite, les acronymes de chaque mouvement, leurs adresses et les objectifs politiques et stratégiques.

(...)

Lorsque Bucciarelli précise que le groupe d' "ordinovisti" réfugiés en Espagne qui avait décidé du meurtre de Vittorio Occorsio était composé de Orlando, Graziani, Massagrande, Pomar, Francia et Pozzan, il fait une déclaration qui est la sienne et non celle d'Orlando. C'est en substance Bucciarelli qui affirme que le groupe d' "ordinovisti", qui a décidé du meurtre, était composé de Graziani, Massagrande, Francia, Pomar, Pozzan et Orlando lui-même, alors que Orlando avait cité ces noms pour indiquer ceux avec lesquels il avait des contacts en Espagne.

D'autre part, ni Orlando, ni Pomar, ni Pozzan n'étaient "ordirnovisti", de sorte qu'il ne fait aucun doute que Orlando, parlant du "groupe ordornovisti" qui avait condamné la mort d'Occorsio, ne pouvait pas faire référence à eux.

(...)

Elio Massagrande a nié le crime, mais il est clair que les deux documents avec sa photo trouvés en possession de Benvenuto Pietro (...) - voir les numéros 12 et 13 de l'acte d'accusation - il ne peut les avoir obtenus que par lui-même ou par des tiers agissant en son nom.

(...)

Note : il est ensuite question du renvoi de Clemente Graziani et de Elio Massagrande devant la cour d'assises de Florence pour répondre des crimes dont ils sont accusés (meurtre de Vittorio Occorsio et introduction, possession et port illégaux d'armes de guerre).

On les retrouvera tous les deux au Paraguay ; un informateur affirmera à l'adjudant Goffinon avoir vu Elio Massagrande et Jean Bultot ensemble dans ce pays.

La vérité a souvent été difficile à établir à cause de nombreuses manipulations ("depistaggio") des enquêtes en Italie. Ce n'est peut-être pas si différent dans les dossiers qui nous intéressent.

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Italia oculta: Terror contra democracia
Giuliano Turone
(2019)

(traduction)

En effet, c'est le SISDE qui a reçu et transmis au parquet de Bologne les très importantes déclarations de Giorgio Farina, arrêté, qui a déclaré avoir reçu de Dario Pedretti, quelques mois avant le massacre, "la demande d'une énorme quantité d'explosifs (150 kilos) à utiliser dans des attentats terroristes". Quelque temps plus tard, Pedretti lui-même, accompagné de Sergio Calore, lui avait dit "que l'attentat voulait célébrer, au mois d'août suivant, le massacre du train Italicus" ; et que "comme lieu de l'attentat, il avait fait explicitement référence à la gare de Bologne, et comme date du samedi précédant immédiatement le 4 août".

Après avoir reçu une déclaration de Giorgio Farina, le procureur de Bologne, le 26 août 1980, les accusant du crime d'appartenance à un gang armé et de possession d'explosifs, a émis un mandat d'arrêt contre plusieurs membres des organisations subversives qui avaient pu renaître des cendres de l'ON et de l'AN, dont Paolo Signorelli, Francesca Mambro, Roberto Fiore et Gabriele Adinolfi, ainsi que Pedretti et Calore,

_ _ _







(traduction)

Cependant, le 15 mai 1980, l'épisode s'est produit, rapporté plusieurs fois auparavant, dans lequel PEDRETTI m'a demandé l'explosif, me disant qu'il serait utilisé pour un attentat à Bologne.

À cette occasion, PEDRETTI m'a également dit, ce que je n'avais pas dit jusqu'à présent, qu'entre-temps il s'adressait à moi, comme il me garantissait que mon frère était en contact avec eux. Cela ne m'a pas surpris car je savais que mon frère occupait des postes d'extrême droite et qu'au Venezuela, il avait aidé des personnes du calibre de GRAZIANI, MASSAGRANDE et d'autres.

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Il faccendiere
Antonella Beccaria
(2013)

(traduction)

En 1984, des enquêteurs locaux ont écrit d'Amérique latine aux autorités italiennes :

Confidentiellement [Farina] a déclaré qu'il y a au Venezuela un haut dirigeant du fascisme et qu'il a participé à l'enlèvement et au meurtre d'Aldo Moro, il a dirigé le massacre de Bologne où [...] avec Elio Ciolini a été témoin du groupe terroriste qui a commis le crime [...]. Il a également déclaré que son frère [Fabrizio] avait des relations avec le terroriste Stefano Delle Chiaie, qui était au Venezuela et qui était entré avec un faux passeport au nom d'Alfredo Modugno et qu'il avait des relations avec Licio Gelli, recherché internationalement comme chef de la loge P2

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Note : comme toujours avec Elio Ciolini, il faut rester très prudent car c'est un habitué de la manipulation ; de même, je ne sais que penser de Giorgio Farina lorsqu'il parle du "réseau terroriste international de Fabrizio".

Voir aussi :

https://bologna.repubblica.it/cronaca/2010/10/06/news/ex_terrorista_nero_sgozzato_arrestato_e_scagionato_per_il_2_agosto-7794824/

27 febbraio 2017 - Aggiornato alle 08.54

Ex terrorista nero sgozzato arrestato e scagionato per il 2 agosto

Sergio Calore, ex terrorista nero e collaboratore di giustizia è stato ucciso in un casolare di Guidonia. Individuato come uno degli organizzatori della strage dopo le rivelazioni di un detenuto al Sisde, fu poi scagionato. Fu il primo depistaggio nell'inchiesta sulla strage

(traduction)

Sergio Calore, ancien terroriste noir et collaborateur de la justice, a été tué dans un chalet à Guidonia. Identifié comme l'un des organisateurs de l'attentat d'après les révélations d'un prisonnier du Sisde, il a ensuite été disculpé. Ce fut la première manipulation ("depistaggio") de l'enquête sur l'attentat.

Sergio Calore, 58 ans, ancien terroriste de droite (militant de "Ordine Nuovo") et collaborateur de la justice, a été tué, probablement avec un couteau, dans une ferme de la campagne de Guidonia. Calore aurait une profonde blessure à la gorge. C'est sa femme qui a donné l'alarme aux carabiniers, inquiète du fait que l'homme ne soit pas rentré chez lui. Les carabiniers ont commencé des enquêtes et des relevés scientifiques dans la maison de Calore.

Sergio Calore était considéré comme l'un des principaux repentis du terrorisme noir ; l'ancien terroriste en fait, avec ses déclarations, a contribué à reconstruire une grande partie de l'histoire de la subversion de droite en Italie, qui a également eu comme protagonistes certains des accusés dans le procès sur le massacre de Bologne.

En juin 1989, il a épousé Emilia Libera, une autre terroriste repentie historique, connue sous le nom de guerre de "Nadia" pendant les années de plomb et amie d'Antonio Savasta, un autre terroriste repenti. Leur amour est né dans les murs de la super prison de Paliano où ils étaient enfermés.

Calore a été l'une des figures les plus importantes du terrorisme noir et a été impliqué dans une série d'attentats et de meurtres également liés au trafic d'armes et à l'espionnage. Il a aussi été impliqué dans l'enquête sur l'attentat de la gare de Bologne le 2 août 1980. Calore a été l'un des destinataires des premiers mandats d'arrêt émis par le tribunal de Bologne le 28 août 1980 : avec d'autres militants d'extrême droite (dont Paolo Signorelli et Aldo Semerari), Calore a été identifié comme l'un des organisateurs de l'attentat. Les arrestations ont été déclenchées par les révélations faites à la Sisde par le prisonnier Giorgio Farina et ont constitué la première erreur due à de la manipulation dans l'enquête sur l'attentat. Plus tard, Calore a été disculpé. Ses déclarations, comme l'ont dit les juges à l'époque, ont donné "une contribution décisive pour reconstruire avec précision les actions des organisations néo-fascistes" et aussi pour le groupe "Fachini, Signorelli, Fioravanti dans l'attentat". Fachini et Signorelli ont alors été acquittés. Ses déclarations étaient également importantes pour établir un lien entre Fioravanti et Gelli.

Au moment de l'arrestation pour le massacre de Bologne, Calore était déjà en prison pour le meurtre d'Antonio Aleandri tué à Rome en 1979. L'ex-terroriste, en fait, faisait partie d'un commando qui voulait assassiner l'avocat Giorgio  Arcangeli, mais l'ouvrier a été tué par erreur. Cependant, le commando a été intercepté par une voiture de police qui a arrêté le groupe.

En prison, entre 83 et 84, il a commencé à travailler avec la justice et est ainsi devenu l'un des repentis du terrorisme noir. Ses aveux éclairent la reconstitution de Ordine Nuovo et ses déclarations ont toujours ajouté des détails sur le meurtre du juge Vittorio Occorsio, assassiné par Pierluigi Concutelli en 1976, et sur d'autres meurtres survenus lors des vols autofinancés de l'organisation.

(06 octobre 2010)

https://it.wikipedia.org/wiki/Sergio_Calore

https://roma.repubblica.it/cronaca/2010/10/06/news/terrorismo-7789024/

Conclusion : personne ne le saura. Il faudra des années pour savoir qu'une lettre très éloquente écrite par Massagrande à un camarade, un certain Romano, a quitté Vérone. La lettre dit (les marques de grammaire sont dans l'original) :

En revenant de Sardaigne - pour les célèbres tirs de missiles à des fins d'entraînement - je trouve chez moi sa lettre du 25 juillet 1966 dans laquelle il m'informe de l'envoi de 5 exemplaires de "Mains Rouges sur les FF.AA" et me demande de les porter à la connaissance des officiers de notre armée ressuscitée. C'est une tâche trop difficile car avant de me livrer à quelqu'un, je dois m'assurer de son passé pour qu'il ne se retrouve pas entre les mains d'un traître !  Quoi qu'il en soit, j'ai déjà remis deux d'entre eux à deux officiers de foi avérée et pour lesquels ils ont subi la perte de l'avancement de leur carrière. Quant à la livraison aux officiers américains, je suis sur la bonne voie, ayant fait connaissance avec l'officier pilote - le colonel - à l'aérodrome de Vicenza. Espérant un succès efficace de notre surveillance des adversaires d'hier et aujourd'hui. J'ai oublié de signaler que le colonel de Vicenza est un camarade très cher qui jouit d'une grande estime et d'une grande confiance auprès de l'OTAN à Vicenza. Dans l'espoir de son succès, il vous adressera des salutations cordiales et distinguées.
Elio.





L'Orchestre noir: Enquête sur les réseaux néo-fascistes
Frédéric LAURENT

La conférence de l'hôtel Parco dei Principi se tient les 2, 4 et 5 mai 1965. Discrètement financée par le bureau D du S.I.D., elle est organisée sous l'égide d'un mystérieux « Institut d'études militaires et historiques Alberto Polio ».

(...)

Le général Aloja commande aux hommes du Parco dei Principi un ouvrage dénoncant les infiltrations communistes dans l'armée italienne. Intitulé "Mains rouges sur les Forces armées", l'ouvrage est compilé par Beltrametti, Rauti et Giannettini.

Note : Piero Citti, arrêté par les juges de Florence enquêtant sur le meurtre du magistrat Vittorio Occorsio tué par les Nar, les dangereux noyaux armés révolutionnaires.



(traduction)

ADR Je n'ai jamais connu Concutelli personnellement et je répète, comme je l'ai dit dans les autres interrogatoires, qu'en décembre 75, je savais qu'il était en Espagne avec Delle Chiaie ; je sais qu'à la fin 75 début 76 Delle Chiaie et Concutelli avec Massagrande sont partis en Angola pour la guerre, mais je répète que moi Concutelli je ne l'a jamais vu en personne. Je confirme qu'en Espagne, Delle Chiaie s'est disputé avec Carmassi ; je n'exclus pas que Concutelli m'ait vu. Je ne sais pas si Delle Chiaie et Concutelli sont allés en Corse.

_ _ _

Stefano Delle Chiaie et Elio Massagrande étaient donc ensemble en Angola.

C'est confirmé en ce qui concerne Stefano Delle Chiaie :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Stefano_Delle_Chiaie#En_Angola

En 1976, Stefano Delle Chiaie se rend en Angola pour soutenir la guérilla menée par l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) de Jonas Sawimbi contre le gouvernement du MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola) d'Agostinho Neto. En effet, le pays, qui est devenu indépendant le 11 novembre 1975, a vu le pouvoir confisqué par le MPLA qui instaure un régime à parti unique, la République populaire d'Angola, soutenu militairement par l'Union soviétique et Cuba.

Un élément qu'il faudrait probablement investiguer :

https://mozsnake.skyrock.com/1741484384-Le-livre-que-personne-n-a-ose-publier.html

(...)

Le 20 septembre 1989, je reçois un coup de fil étrange :

-Monsieur Bultot, je m'appelle Lekeu et je vous téléphone de Floride pour vous annoncer l'arriver de Beijer !
-Beijer, l'associé de Bouhouche ?
-Oui, exactement ! Il a eu quelques ennuis en Belgique, mais il vous expliquera. Il ne souhaite que quelques renseignements.

(...)

_ _ _

Selon un informateur de Goffinon, Jean Bultot et Elio Massagrande se connaissaient.

Par ailleurs, Martial Lekeu et Elio Massagrande connaissaient Léon Degrelle.

Une hypothèse est que Elio Massagrande, Léon Degrelle, Martial Lekeu et Jean Bultot faisaient partie d'une même "nébuleuse" au sein de laquelle il y avait de l'entraide et des échanges d'informations.

365 /1068



(traduction)

(...)

Mais à cette image, Pozzan en a ajouté d'autres. En substance, il a déclaré que Delle Chiaie, en plus d'avoir "des contacts avec le Bureau des affaires confidentielles et avec son patron Federico D'Amato", était aussi un membre du Sid qui "connaissait bien Miceli, Maletti et La Bruna", et que d'Espagne il se rendait souvent à Rome "pour rencontrer des personnalités importantes". "Qu'il ait été en contact avec le Sid résulte aussi", explique Pozzan, "de sa parfaite connaissance des services secrets de la Via Sicilia à Rome, de toutes les modalités de mon expatriation, et de mes conversations avec La Bruna". C'est aussi ainsi que l'on peut mieux comprendre les rencontres espagnoles entre La Bruna et Delle Chiaie et celles entre Miceli et Borghese, tout ce que Delle Chiaie lui-même a dit à Pozzan en personne lors d'un déjeuner à Madrid il y a quelques mois ; déjeuner au cours duquel Pozzan a décliné l'offre de rejoindre le groupe de fidèles de Delle Chiale. "C'est à cause de ce refus que j'ai été extradé : c'était un marché sale", a déclaré Pozzan dans le hall de Catanzaro ; "si j'acceptais, un passeport chilien et un billet pour Santiago étaient prêts pour moi ; Elìodoro Pomar [le coup d'État Borghèse] et Elio Massagrande [Ordre Noir] qui ont été arrêtés avec moi n'ont-ils pas été rapatriés ? Les exilés qui ne plaident pas auprès de Delle Chiaie sont condamnés". Et le fasciste padouan a ajouté à ces accusations une description efficace du pouvoir de notre "proconsul noir" à Madrid : "Il est en contact avec divers services secrets, surtout espagnols et chiliens ; il est lié à de puissants hommes politiques espagnols ; il enrôle des mercenaires qui sont envoyés en Afrique et en Amérique du Sud et qui servent à mener des actions terroristes dans la moitié de l'Europe, l'Italie en tête ; bref, Delle Chiaie à Madrid dirige son propre royaume".

Toutes ces déclarations ne peuvent certainement pas être prises pour vraies ; elles font partie de la stratégie défensive de Pozzan et du clan Freda, intéressés à tirer de plus en plus sur Avanguardia nazionale pour couvrir leurs responsabilités. Mais la plupart des choses dites sont vraisemblablement correctes et beaucoup d'entre elles se reflètent en réalité : le pouvoir et la couverture de Delle Chiaie en Espagne, par exemple, ont résulté, même pour votre reporter, de nombreuses sources.

(...)

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L'Orchestre noir: Enquête sur les réseaux néo-fascistes
Frédéric LAURENT



(...)

L'extrait suivant vient de l'audition de Giancarlo Elia Valori.

A son sujet :  https://wikispooks.com/wiki/Giancarlo_Elia_Valori




(traduction)

VALORI. Je ne le connais pas. C'est la première fois que j'entends le nom.
ALBERTO CECCHI. J'aimerais savoir si vous avez rencontré ces diplomates argentins : tout d'abord Vignes, qui a été ministre des affaires étrangères jusqu'en 1976.
VALORI. Le ministre des affaires étrangères, exactement.
ALBERTO CECCHI. Federico Bartfeld ?
VALORI. Je le connaissais parce qu'il était conseiller à l'ambassade d'Argentine à Rome.
CECCHI. Luis Betti, ambassadeur en Italie entre 1975 et 1977 ( ?)
VALORI. Je n'ai jamais, jamais rencontré ce diplomate.
ALBERTO CECCHI. Cesar De La Vega ?
VALEURS. De La Vega une fois en Argentine.
ALBERTO CECCHI. Guillermo De La Plaza ?
VALEURS. Exactement en Argentine.
CECCHI. Savez-vous que son vrai nom était Guillermo Mustafa ?
VALORI. Non, je comprends maintenant.

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Giancarlo Elia Valori était un membre éminent de la loge P2 (avant son expulsion) et était aussi lié à l'AESP et au Cercle... d'où son importance dans les dossiers qui nous intéressent.

Il en est souvent question dans le document de David Teacher. Par exemple dans l'extrait suivant :

https://www.cryptome.org/2012/01/cercle-pinay-6i.pdf




(...)



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Rappel : La Vega dans le schéma de Paul Latinus

(traduction)

Page 274

C'est un type complètement différent de Massagrande : Massagrande pense beaucoup, a une vaste culture ; un ancien séminariste, a étudié la théologie, est pratique ; une personne posée, carrée.

Page 284

SPIAZZI.  Je répète ce que j'ai déjà dit, Monsieur le Président. C'est-à-dire que j'ai toujours eu des relations amicales avec Elio Massagrande, donc je connais bien Ordine nuovo, alors qu'au lieu de Avanguardia nazionale, il se retrouve toujours, par ouï-dire ou autre, dans des moments particulièrement délicats. Par exemple : l'occupation du Virminal, il y avait, il n'y avait pas, la sentence disait non ; mais qui l'aurait exécuté ? Delle Chiaie


Note : sur Amos Spiazzi, voir https://it.wikipedia.org/wiki/Amos_Spiazzi

(traduction)

(...)

Mais le réseau d'amis dangereux de Licio Gelli ne s'arrête pas à la frontière de notre pays. L'occasion d'élargir son champ d'action se présente en février 1973 lorsque, dans le hall de l'hôtel Excelsior à Rome, où il a installé son siège à son arrivée dans la capilale, il rencontre Isabelita Peron et Lopez Rega. Ils étaient venus à Rome pour préparer le retour de Peron en Argentine, qui se trouvait alors encore dans sa villa à Madrid. Une amitié s'établit immédiatement entre Gelli et la Rega. Et ce contact de Gelli a été très utile quand, en octobre 1973, Lopez Rega est devenu l'éminence grise du nouveau gouvernement de Juan Peron. En Argentine, où Rega a occupé le poste important de ministre du bien-être social,Licio Gelli entre rapidement dans les cercles de la franc-maçonnerie et se lie d'amitié avec des personnalités telles que le général Caccatore, actuel maire de Buenos Aires, Guglielmo De La Plaza, ancien ambassadeur à Montevideo, et De La Vega lui-même, chef de la franc-maçonnerie argentine (il a son siège à Buenos Aires, sur la Piazza d'Italia), qui fut d'abord sous-secrétaire à la Protection sociale, puis ambassadeur à Paris et à l'Unesco.

(...)

(traduction)

(...)

Signorelli a toujours souligné qu'il avait joué un rôle central dans Ordine Nuovo depuis l'époque de la fuite de Graziani et Massagrande. Il m'a semblé que Signorelli avait en partie voulu entrer dans Ordine Nuovo avec une position de prééminence et en partie a réellement joué un rôle de premier plan dans Ordine Nuovo.

Signorelli a dit qu'il avait eu de Graziani la direction de l'Ordine Nuovo en Italie pendant que Graziani était à Londres : je sais que Signorelli à Londres a rencontré Graziani au pub "The fox on the hill" : à cette occasion à Londres était également présent De Felice, mais je ne suis pas sûr qu'il ait rencontré Graziani aussi.

(...)

Une lettre de Cesar De La Vega (qui connaissait manifestement très bien Licio Gelli) :







(traduction)

Très respectable et cher Grand Maître:

Une fois de plus, nous avons eu le plaisir de recevoir la visite de notre cher frère Licio Gelli, qui a profité de cette occasion pour nous remettre personnellement le diplôme qui l'accrédite comme Grand Représentant du Grand Orient d'Italie.

Nous avons appris que votre but est de vous rendre en Amérique du Sud et c'est pourquoi je suis heureux de vous inviter cordialement à visiter notre pays et cette Grande Loge. (...)

(traduction)

Les liens de Gelli avec l'armée sud-américaine ne s'arrêtent pas là. Outre les rumeurs selon lesquelles il serait lié au dictateur chilien Augusto Pinochet, son amitié avec le maire de Buenos Aires, le brigadier Osvaldo Andres Cacciatori, avec l'ancien ambassadeur à Montevideo Guglielmo De La Plaza, avec le maçon argentin et ancien ambassadeur auprès de l'UNESCO Cesar De La Vega est certaine. En 1973, lors d'une réunion à l'hôtel Excelslor de Rome, Isabella Peron présente à Gelll celui qui deviendra l'éminence grise de son gouvernement, José Lopez Rega : ensemble, ils préparent le retour de Peron en Argentine. Avec Lopez Rega, Gelli a également rencontré Jorge Conti, considéré comme l'un des dirigeants de la tristement célèbre AAA, les "escadrons de la mort" argentins.

(traduction)

Y avait-il un lien entre les néo-fascistes accusés du massacre du train et un magistrat d'Arezzo? Aurelio Fianchlnl l'avait déjà dit au juge d'instruction. Maintenant, il le répète dans cette interview.

(...)

R.  Il parlait de l'avocat Oreste Ghinelli (défenseur des dynamiteurs noirs et représentant du MSI, ed). Ghinelli aurait été en relation avec Clemente Graziani, Elio Massagrande et un certain Birindelli (pas l'amiral) dont j'ignore qui il était (un Birindelli apparaît également, selon les déclarations d'Elio Salcioli, dans l'histoire de Piazza Fontana, ed).

D.  Franci a-t-il parlé de ces gens librement, sans crainte ?

R.  Franci était terrifié. Surtout au moment de la préparation des plans d'évasion, il a dit qu'il avait peur, plus que tout autre, de la réaction de certains personnages, dont le juge, qui étaient liés à une puissante loge maçonnique dont je ne me souviens pas du nom.

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Italicus: 1974, l’anno delle quattro stragi
Aa. Vv.

(traduction)

Franci et Malentacchi ont été arrêtés et en prison Franci a confié, entre autres, à son codétenu Aurelio Fianchini qu'il avait matériellement déposé la plainte sous la dictée de l'avocat Oreste Ghinelli, défenseur des néo-fascistes et représentant du MSI d'Arezzo.

(traduction)

Ils font référence à un avion I. ALJA CHESSNA, qui a été enregistré au nom des célèbres Elio MASSAGRANDE de Vérone et Roberto BESUTTI de Mantoue.

L'avion en question, à l'époque où il appartenait aux susmentionnés, était stationné à l'Aéroclub de Mantoue, où des parachutistes appartenant au mouvement politique dissous "Ordine nuovo" auraient sauté, ce qui est nié par la direction de cet Aéroclub.

BALISTRERI Umberto, en revanche, aurait déclaré avoir assisté à Vérone à des exercices susmentionnés réalisés par MASSAGRANDE.

L'avion a ensuite été stationné pendant longtemps à l'atelier "EURAVIA" de Bologne-Borgo Panigale pour des réparations et a été vendu plus tard à ARU, résidant en Sardaigne, pas mieux indiqué.

(traduction)

Ordine Nuovo est né dans les années 50 à l'initiative de Pino RAUTI, et était un mouvement exclusivement culturel, et en fait il s'appelait "Centro Studi O.N." et avait son siège central à Rome avec d'autres bureaux dans d'autres villes. En 1969, Rauti décide de rejoindre le M.S.I. et dissous les centres d'études susmentionnés. La décision de dissolution n'a pas été acceptée par Graziani qui, avec Massagrande, a poursuivi avec les initiales du mouvement politique "O. N.". C'est un mouvement légal qui a publié un journal légal appelé "Ordine Nuovo Azione". La décision de Rauti a été acceptée par la quasi-totalité de l'équipe de direction mais rejetée par la base qui s'est resserrée autour de Graziani. En plus de Rauti, le mouvement susmentionné a été formé par MACERATINI, ANDREANI, SERMONTI et d'autres. En 1971, le juge OCCORSIO (qui en 1970, après Piazza Fontana, défendit vigoureusement O.N., le définissant comme exclusivement un mouvement culturel) mit en examen O.N., renvoyant en justice une quarantaine de personnes et arrivant au procès de 1973, avec l'accusation de "reconstitution du parti fasciste dissous", la peine a été prononcée fin 73 avec une dizaine ou une quinzaine de condamnations. Les peines principales ont été prononcées contre Graziani, Massagrande et Francia.

Note : on retrouvera plus tard Graziani et Massagrande au Paraguay.

Le document continue avec l'histoire des groupes d'extrême-droite italiens et l'assassinat du juge Occorsio. Voir aussi

https://www.lemonde.fr/archives/article/1976/07/12/un-magistrat-est-assassine-a-rome_2952905_1819218.html

UN MAGISTRAT EST ASSASSINÉ À ROME

Publié le 12 juillet 1976 à 00h00

Rome (A.F.P., Reuter). - En sortant de son domicile, samedi 10 juillet au début de la matinée. M. Vittorio Occorsio, substitut du procureur de la République, a été tué à coups de mitraillette par deux hommes qui circulaient en voiture. Ils ont réussi à s'enfuir.

M. Vittorio Occorsio avait récemment participé à l'instruction ouverte sur les mouvements d'extrême droite. Un tract signé de l'un d'eux, l'Ordre nouveau, a été trouvé dans son véhicule.

(...)

https://books.google.be/books?id=-wySCgAAQBAJ&pg=PT64&lpg=PT64&dq=Occorsio,+meurtre&source=bl&ots=GwkmqRUkCW&sig=ACfU3U0-nTLCxjTxf3r-7s9p9SIrMmKcvw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiX3OnLi6zqAhVMKewKHYx5CtIQ6AEwAnoECAgQAQ#v=onepage&q=Occorsio%2C%20meurtre&f=false

L'Italie entre chien et loup: Un pays blessé à mort (1969-1994)
Rosetta Loy

Plus loin dans le même document, on retrouve une photo du père Félix Morlion...

Photocopies des articles parus dans le magazine "L'Espresso", datés du 24/11/74 et du 2/2/75, intitulés respectivement : "L'agent Nicoli au rapport" et "Histoire d'une photo de passeport".





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(...)  A Barcelone n'est pas encore arrivé Clemente Graziani qui a préféré se cantonner en Bavière, n'a pas pu arriver Massagrande arrêté par la police grecque sous l'accusation de conspiration contre le nouveau régime. Au lieu de cela, une trentaine de jeunes hommes sont venus, les travailleurs du terrorisme noir, qui semblaient avoir campé au château Delfez et à Matarà, deux stations balnéaires proches de Barcelone. (...)

(traduction)

Le 7 mai 1982, à 15 h 30, la déposition du témoin TISEI Aldo Stefano recommence :

ADR. Toujours à partir des mêmes sources que celles que j'ai citées, je savais qu'Augusto Cauchi, Benvenuto, Flavio Campo, Nardi, Stefano, sa femme Kies, la France, Massagrande, Graziani, Rognoni et d'autres s'étaient réfugiés en Espagne.

ADR. Cauchi était un "ordinovista" d'autrefois, mais il avait des contacts avec la F.N.R.

ADR. Je ne sais rien sur le fait que S.V. me signale l'arrestation du Cauchi en Espagne avec des faux billets. Je sais cependant que les services secrets espagnols ont créé une usine d'armes illégale pour les dirigeants des réfugiés de l'O.N. et de l'A.N. en Espagne, dirigée par Eliodoro Pomar, et une imprimerie illégale dirigée par Benvenuto, où ils ont imprimé des documents et quelques faux dollars. Après la mort de Franco, l'usine d'armes a été découverte et de nombreux militants autres que Stefano Delle Chiaie ont été arrêtés. La gestion du trafic de faux dollars était détenue par Massagrande qui a également pris le faux nom de Vitti Vittorio. En outre, Concutelli s'est plaint parce qu'il n'était plus approprié de procéder au blanchiment de la fausse monnaie américaine, également parce que Massagrande lui-même avait été arrêté quelque temps auparavant en Grèce et trouvé en possession de ces faux dollars, et il estimait qu'une telle activité n'était plus gérable.

ADR. Nous savions que Pomar ne s'était jamais très bien entendu avec Delle Chiaie, mais la politique de l'organisation devait se conformer à certaines directives données par le directeur politique de l'O.N., Clemente Graziani. Concutelli m'a dit que cette divergence s'est amplifiée avec le temps. J'ai ensuite appris de Paolo Signorelli qu'avec l'exode massif des exilés italiens d'Espagne, la divergence s'est transformée en une scission.

(traduction)

Avion néo-fasciste équipé pour le largage de parachutistes

Un membre de "Ordino nero" l'a acheté
Enquêtes à Bologne -
Deux Aretines interrogés -
Perquisition dans la maison d'un sous-secrétaire de Salò

(...)

Dans le cadre des enquêtes de la justice bolognaise sur les "pistes noires", des investigations sont en cours sur un avion, un "Cessna" de fabrication américaine pour le tourisme, adapté en Italie pour le lancement de parachutistes, acheté en 1971, en copropriété avec un pilote de Ferrara, par Elio Massagrande, connu pour être l'un des chefs de file de l'"Ordre Noir".  Massagrande, qui n'était pas dans les conditions économiques pour posséder un avion, avait récemment vendu sa propriété à un marchand sarde.

(...)

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(traduction)

(...)

En ce qui concerne les nouvelles rapportées par divers organes de presse sur la réunion tenue par les membres de "ORDINE NERO" le 10 mars 1974 à la pension "GIADA" à Cattolica (FO), une source introduite dans le secteur (1), sur le sujet a rapporté

(...)

Pendant la réunion, les éléments de "ORDINE NERO" ont constamment surveillé la pension de l'extérieur par crainte d'un acte de représailles de la part des forces subversives d'extrême gauche ;

b) outre les personnes déjà signalées, la réunion a également été suivie par :

MASSAGRANDE Sandra de Vérone, épouse de Elio MASSAGRANDE ;
Certainement "NIKO", le tueur à gages peu connu de Vérone.

MASSAGRANDE Elio n'est pas intervenu car il attendait de partir pour la Grèce. De Vérone, il aurait téléphoné à la pension "GIADA" de Cattolica pour informer sa femme qu'il n'était pas encore parti parce qu'il attendait ce document (il s'agissait probablement d'un faux passeport) ;

c) au cours de la réunion, qui était de nature très confidentielle, outre les thèmes relatifs au nouveau mouvement politique d'extrême droite en cours de formation, la campagne de prosélytisme à mener envers les jeunes dissidents du MSI-DN et l'organisation de campements en Grèce, les activités futures de l'"ORDINE NERO" à la lumière des résultats des élections du 12 mai, ainsi que des contacts plus étroits avec d'autres forces d'extrême droite, en particulier l'"AVANGUARDIA NAZIONALE", "VOLONTARI NATIONALI" et des groupes de réfugiés yougoslaves vivant en Italie.

GRAZIANI Clemente (1) semble également avoir illustré le fonctionnement et l'utilisation d'une nouvelle "bombe de papier", sur laquelle la source n'a pas pu trouver d'informations précises.

(...)

_ _ _

On retrouve ces informations, ainsi que d'autres sur "ORDINE NUOVE" et "ORDINE NERO" dans

https://books.google.be/books?id=O-XrDwAAQBAJ&pg=PR100&lpg=PR100&dq=%22ORDINE+NERO%22,+massagrande&source=bl&ots=TZqW59PmDQ&sig=ACfU3U341uZQGcZ4TrNanqwAlvPk6xipkQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwip3JCHpK7qAhXPnKQKHcI4CIQQ6AEwAHoECAkQAQ#v=onepage&q=%22ORDINE%20NERO%22%2C%20massagrande&f=false

Storia di ordine nuovo
Aldo Giannuli, Elia Rosati

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Stefano DELLE CHIAIE a commencé ses activités politico-militaires, motivé par l'idéologie d'extrême droite du fascisme italien. Même si sa trajectoire a été longue, on a observé qu'il a perdu ses motivations idéologiques, pour devenir un mercenaire au service de la subversion, utilisant dans ses actions ses anciens camarades italiens.

On sait également qu'il a travaillé pour divers services secrets, entre autres ceux de son pays, bien qu'il ait été recherché par la justice italienne.

A une date non précisée, il a commencé à fournir ses services aux différents organes d'information espagnols, en venant occuper un poste de chef de groupe - A.T.E. (Anti-terrorisme ETA), la réalisation semble être plusieurs actions, tant en France qu'au Portugal et en Espagne.

Dans le pays lusitanien voisin, sans qu'on sache pour qui il travaillait, il a participé à l'organisation d'un groupe fictif contre la Révolution portugaise, en s'immisçant dans les émissions de radio.

En ce qui concerne les références de la presse au fait qu'en 1976, il a donné un cours de formation à des extrémistes de droite, les informations dont nous disposons à ce sujet sont qu'il ne s'agissait pas d'extrémistes de droite mais de membres des services secrets de notre pays.

Comme preuve de la réalité de l'existence de ces cours, à ces informations sont jointes des photocopies obtenues d'une source confidentielle et sûre, quelques notes et croquis d'armes, réalisés par Stefano DELLE CHIAIE.

Pour l'instant, on ne sait pas où se trouve DELLE CHIAIE, car, bien que soi-disant en Argentine, nous n'avons pas pu le trouver dans ce pays, vu la situation politique actuelle...

Le départ de Jean Bultot au Paraguay


Les tueurs - Six années d'enquête
Gilbert Dupont, Paul Ponsaers
(1988)

Selon un informateur de l'adjudant Goffinon, Elio Massagrande se déplaçait en Belgique dans une mercedes blanche.

Selon un informateur de l'adjudant Goffinon, Elio Massagrande et Jean Bultot se rencontraient au Paraguay.

Difficile de ne pas faire un lien avec ce qui suit :

Les tueurs - Six années d'enquête
Gilbert Dupont, Paul Ponsaers
(1988)