Massagrande, Elio

(...)




(traduction)

Mais même GRAZIANI, MASSAGRANDE, FRANCIA, ne peuvent pas cacher les relations et les liens qu'ils avaient avec les néofascistes belges ou anglais ou français ou espagnols (voir l'ensemble du vol. VII et les déclarations d'Affatigato dans le fasc. 7 vol. II) ; c'est-à-dire qu'avec eux trouvera refuge et protection à Madrid Annie OTAL (voir les déclarations de FRANCIA et de TISEI, fasc. 5 vol. II, fasc. 13 en vol. III et tout le VII) qui avait été inculpée par la police française pour avoir aidé le célèbre SPAGGIARI dans un vol commis à Nice ; et, presque certainement, avant Madrid, OTAL avait été à Rome comme invitée de CONCUTELLI.

Par conséquent, aux fins de la subversion internationale, DELLE CHIAIE, GRAZIANI, MASSAGRANDE, FRANCIA et d'autres étaient en fait liés à un épisode particulier, comme celui de l'usine ou de l'atelier de réparation d'armes découvert par la police espagnole à Madrid en janvier 1977 (voir vol. VII) ; et dans cet atelier de la calle del Pelayo à Madrid, il est certain que le but était de construire quelque chose de très identique à la mitraillette Ingram avec laquelle CONCUTELLI à Rome avait déjà tué OCCORSIO.

Outre cette première partie où sont tracés les contours généraux de l'environnement de droite dans lequel le meurtre a mûri, la sentence énonce d'autres faits, tous imputables à l'activité subversive d'A.N. et O.N., qui sont indiqués en résumé :

~ réunion d'Albano Laziale (p. 19 à p. 37) ;
~ mémorial d'Eliodoro POMAR (p. 39) ;
~ les arrestations en Espagne des adhérents de l'ORDINE NUOVO (page 40) ;
~ rencontre en Corse entre DELLE CHIAlE, MASSAGRANDE et CONCUTELLI (page 42) ;
~ Les disputes de DELLE CHIAlE avec GRAZIANI parce que le premier avait des relations avec les SERVICES SECRETS (p. 44~45) ;
~ disputes entre MASSAGRANDE et DELLE CHIAlE à "EL APPUNTAMENTO" (page 46) ;
~ qui a eu lieu à Nice à la mi-août 1976 (p. 47 et 48) ;
~ DELLE CHIAlE et le vol au ministère du travail (pages 50 et 51).

De la motivation de l'ordonnance de condamnation, on peut déduire la lourde responsabilité de DELLE CHIAlE en tant qu'instigateur du meurtre de OCCORSIO. Ces événements, ainsi que ceux de GRAZIANI, MASSAGRANDE, FRANCIA et d'autres, sont liés à un épisode particulier, comme celui de l'usine d'armes découverte par la police espagnole à Madrid en janvier 77, dont le but était de fabriquer une arme similaire à l'Ingram avec laquelle CONCUTELLI avait tué OCCORSIO (page 9).

D'ailleurs, lors de la réunion d'Albano, DELLE CHIAlE a déclaré que l'un des ennemis à abattre était OCCORSIO (page 24).

Pour DELLE CHIAlE et ses partisans, la lutte politique en Italie en décembre 1975 n'a été possible que par la clandestinité (p. 30).

DELLE CHIAlE leur rappelait sans cesse qu'ils étaient tous sous la hache de OCCORSIO, le principal ennemi à abattre (p. 32).

Lors de la réunion de Nice, il a d'ailleurs été décidé de mener "une action de frappe pour contrebalancer la résonance des actions des B.R." (page 32).

Qu'en décembre 1975, GRAZIANI, MASSAGRANDE, DELLE CHIAlE, SIGNORELLI, avec la présence et, donc, l'approbation de CONCUTELLI, PUGLIESE, COZI, à Nice, a voulu donner le maximum d'impulsion à la lutte armée en Italie et qu'un des principaux ennemis était représenté par le juge OCCORSIO (page 33).

CONCUTELLI, en outre, au moment de son arrestation le 12/02/77 a été trouvé en possession du numéro de téléphone à Madrid de l'avocat Jerez RIESCO,. alter ego de DELLE CHIAlE (page 37).

FRANCIA et POZZAN ont reconnu qu'ils étaient à l'origine de nombreux faits contenus dans les mémoires de POMAR, avec lequel ils ont été détenus pendant plusieurs mois dans la même prison madrilène de Carabanjel, et FRANCIA et POZZAN n'ont aucun doute pour indiquer que POMAR est l'auteur des mémoires (p. 39).

Il y a eu aussi une rencontre en Corse en 1976 entre GRAZIANI, DELLE CHIAlE, MASSAGRANDE, CONCUTELLI, PUGLIESE et SIGNORELLI (p. 42).

Il existe des preuves d'un désaccord en 1976 entre GRAZIANI et DELLE CHIAlE. FRANCIA fut le premier à le mentionner, qui rapporta qu'en mai 1976, GRAZIANI était furieux parce que DELLE CHIAlE continuait à avoir des relations avec les SERVICES SECRETS (p. 44).

DELLE CHIAlE fait intervenir la police dans l'usine d'armes de Madrid et arrête tous les ordinovistes présents dans cette ville. Une autre querelle furieuse a eu lieu dans les locaux de EL APUNTAMIENTO à la fin du mois de juillet 1976 entre MASSAGRANDE et DELLE CHIAlE, qui reprochait à MASSAGRANDE d'avoir laissé "les jeunes" porter un toast au champagne à la mort de OCCORSIO. La querelle a été confirmée par GIORGI (p. 46).

À Nice, vers août 1976, GRAZIANI, MASSAGRANDE, DELLE CHIAlE, PUGLIESE et SIGNORELLI étaient présents, mais la participation de CONCUTELLI à cette réunion n'est pas aussi certaine.

Lors de cette réunion, ils ont discuté de l'activité de lutte armée menée "entre-temps en Italie par le groupe dirigé par CONCUTELLI et SIGNORELLI" (page 47).

Il ne fait donc aucun doute que DELLE CHIAlE dirige cette activité subversive et la lutte armée menée en commun par les membres de l'O.N. et de l'A.N. En fait, dans ce procès, comme dans d'autres, on voit comme accusés des personnages tels que DELLE CHIAlE, GIORGI, TILGHER, considérés comme les plus grands exposants de l'A.N. avec des personnages tels que SIGNORELLI, CALORE, FRANCIA, MASSAGRANDE, POZZAN et d'autres appartenant à l'O.N.".

(traduction)


Il y a tout d'abord une dimension internationale des mouvements que ces hommes ont toujours faits, sans jamais se séparer les uns des autres.

GRAZIANI et MASSAGRANDE se sont déplacés entre Athènes, Londres, Nice, Barcelone, Madrid, Paris, Bruxelles, Allemagne de l'Ouest, Corse (voir les déclarations de FRANCIA, PUGLIESE, COZI dans le vol. II, fasc. ; les déclarations de l'AFFATIGATO dans le vol. II, fasc. 7 ; fasc. 8 du vol. II A ; l'ensemble du vol. III ; dossiers 1 et 2 du tome VII ; tout le tome X ; volumes XV ~ XV ! ~ XVII ~ XVIII).

DELLE CHIAlE ajoute à toutes ces localités européennes d'abord l'Angola et le Costa Rica, puis s'étend au Chili, à l'Argentine, à la Bolivie (voir, outre les indications précédentes, également les déclarations de GIORGI dans les fascicules 5 et 6 du vol. II ; les déclarations d'ARCANGELI dans le dossier 6 vol. II ; les déclarations de RICCI et LANFRE' dans le vol. 7 vol. II ; dossier 15 vol. III ; tout le volume V).

D'après les actes, il ne semble pas que GRAZIANI, MASSAGRANDE, DELLE CHIAlE à l'étranger se soient donné un travail rentable et honnête pour obtenir, outre ce qui est nécessaire pour subvenir à leurs besoins, les moyens de faire tous les voyages mentionnés ci-dessus, étant donné que d'après l'expérience commune, ce sont des voyages très coûteux et non accessibles à l'homme moyen.

D'autre part, RICCI Mario (voir vol. II, phase. 7) a confirmé qu'ENIESA ~ société d'import-export établie à Madrid entre DELLE CHIAlE et MASSAGRANDE (voir vol. II fasc. 5, déclarations de FRANCIA Salvatore) ~ n'a jamais travaillé pour les fins pour lesquelles elle a été créée, agissant alors comme une boîte vide à remplir de temps en temps avec le produit de trafics jamais déclarés.

Par conséquent, les déclarations explicites de TISEI ~ et plus voilées par d'autres ~ par lesquelles plus d'un délit romain a donné à SIGNORELLI la facilité et l'opportunité de financer GRAZIANI et MASSAGRANDE, au-delà des collectes faites pour ces deux-là ~ avec le résultat très modeste de quelques centaines de milliers de lires ~ par PUGLIESE et COZI, acquièrent la juste importance. Ce n'est pas non plus un hasard si, à l'automne 1976, CONCUTELLI qualifiera GRAZIANI et MASSAGRANDE de "nationalturisti".

Les sources d'entrée de DELLE CHIAlE sont moins définies ; mais ~ à partir du journal de 71~74 écrit de sa propre main (aujourd'hui joint au vol. 14, mais provenant des circonstances du vol. 5) ~ DELLE CHIAlE lui-même énonce, illustre et éclaire ses très riches relations avec les milieux du régime franquiste en Espagne et la rencontre qu'il a eue au Chili avec le dictateur Pinochet. Il ne fait aucun doute non plus que DELLE CHIAlE a noué des liens profonds avec le prince SISTO di BORBONE~PARMA (pour le compte duquel et en se mêlant des vols et de Vienne, voir dossier 15 du vol. III, et les déclarations de RICCI dans le fasc. 7 vol. II)

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Note : on peut ajouter qu'un témoin dit avoir rencontré Stefano Delle Chiaie avec "Jimmy le Belge" (Guillaume Vogeleer) à Bangkok.

(traduction)

Elio Massagrande, sa femme, Sandra Grocco (récemment liée au meurtre de Santiago Bouard), Eliodoro Pomar et Bruno Luciano Stefano, vivent désormais sur la Costa del Sol, où ils tiennent une pizzeria à Marbella.

(traduction)

En 1977, Massagrande a été arrêté en Espagne lors de la découverte d'une usine d'armes. "En mars 1977, rue Pelayo à Madrid - poursuit le juge Vigna - la police a découvert une usine d'armes dirigée par des terroristes italiens. Aucune des personnes impliquées (y compris Stefano Delle Chiaie) n'a été remise aux tribunaux italiens. Aucun des terroristes accusés du meurtre d'Occorsio. Ces gens continuent à vivre en paix en Espagne. "

Jamais mieux dit. Elio Massagrande, sa femme Sandra Grocco (récemment liée au meurtre de Santiago Brouard), Elìodoro Pomar et Bruno Luciano Stefano vivent désormais sur la Costa dei Sol, où ils tiennent une pizzeria à Marbella. Bruno Luciano Stefano a été en contact avec le commissaire de police de Marbella, Carlos Cabrerizo Rica, qui est actuellement démis de ses fonctions.

L'opinion de Stefano Delle Chiaie sur son camarade Massagrande n'est pas moins pittoresque : "Elio, sans aucun doute, était l'un des patrons de Ordine Nuovo, mais l'année dernière il s'est consacré au trafic de faux dollars et de tableaux volés avec un autre personnage appelé Gaetano Orlando".

A propos d'Eliodoro Pomar, Delle Chiaie dit : "C'est un type curieux lié à Ordine Nuovo et aux Rosi di Venti, un groupe qui est un

(...)

Jusqu'en 1982, Sandra Crocco, l'épouse de Massagrande, avait travaillé dans l'entreprise Viajes Transalpino, située au numéro 9 de la Plaza de Espana, à Madrid. Le directeur de cette agence de voyage, Andrea Amieville Piery, originaire de Bruxelles mais de nationalité italienne, avait installé la pizzeria Apuntamento dans la rue Marqués de Leganés à Madrid.

Giusseppe Calzona était en cuisine, Stefano Deile Chiaie était le comptable et Amieville était le gérant. A ces tables passait le numéro un de l'Internationale Fasciste : Salvatore Francia, Franco Preda, Marco Pozzan, Augusto Cauchi... Un désaccord met fin à tout : le 28 avril 1981, trois bombes au domicile d'Amieville, dans sa voiture et à Transalpino

(...)

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El terrorismo en España
Alejandro Muñoz Alonso
Planeta, 1982 - 279 pages

L'article suivant (2020) est très intéressant car il relie Paolo Bellini (la "Primevère noire" de l'attentat de Bologne, dont le procès commence demain) à Elio Massagrande.

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http://www.reggioreport.it/2020/05/un-tedesco-con-paolo-bellini-a-bologna-il-giorno-della-strage-riemerge-una-testimonianza-del-1983/

(traduction)

"Un Allemand avec Bellini à Bologne le jour du massacre."
La primevère noire et Thomas Kram,
nouvelle lumière du témoignage de 1983

(...)

UN PASSAGE TRÈS DÉLICAT

Le passage est extrêmement délicat. Il s'agit, en fait, de l'attribution d'un fait précis, en particulier d'un massacre. La responsabilité de ces affirmations était donc, pour Maggi, extrêmement lourde.

Mais l'homme de Plaisance ne s'est pas arrêté là : "La conversation avec Guido Bellini, à laquelle je viens de faire référence, a eu lieu un mois et demi avant sa mort, un fait dont je me souviens bien, ayant assisté à ses funérailles".

A ce moment-là, le procureur Marino a posé la question suivante : Guido Bellini a-t-il mentionné le nom de Massagrande ?

Réponse de Maggi : "Bellini Guido a bien mentionné le nom de Massagrande, mais pour exclure sa présence parmi les auteurs du massacre. Il m'a seulement dit que Massagrande avait aidé son frère alors qu'il était en fuite en Amérique du Sud. Il a ajouté que Massagrande "tient les rangs" de tous les extrémistes de droite en fuite en Amérique du Sud".

Pour récapituler, Guido Bellini - un mois, un mois et demi avant sa mort (donc entre la mi et la fin du mois de mars 1982) - a confié à son prétendu ami Gianfranco Maggi que son frère Paolo, alors en fuite, avait accompagné en voiture, avec Luciano Ugoletti, trois personnes à Bologne le 2 août 1980 pour déposer à la gare du "matériel" pour commettre l'attentat : Stefano Delle Chiaie, idéologue de l'organisation clandestine Avanguardia Nazionale (avant-garde nationale), Gaetano Orlando, ancien bras droit de l'ex-partisan, Carlo Fumagalli, chef du Mouvement d'action révolutionnaire (MAR), actif principalement en Valtellina, et ce mystérieux Allemand.

Ils auraient mentionné le nom d'Elio Massagrande, ancien militant de l'Ordine Nuovo, mais pour exclure sa présence à Bologne.

(...)

Il est vrai que Guido Bellini avait entretenu une certaine correspondance avec la société d'import-export de Gaetano Orlando au Paraguay, Tecnimport srl, basée dans la Calle Piribebuy 931 à Asunción. C'est Guido lui-même qui a dit au procureur adjoint de Reggio Emilia, Giancarlo Tarquini, lorsqu'il l'a interrogé le 26 janvier 1982. Ce contact est donc devenu connu à partir de ce moment-là.

La lettre recommandée est datée du 25 octobre 1980. Guido Bellini et Gaetano Orlando s'étaient rencontrés dans la capitale paraguayenne, au siège de l'entreprise de ce dernier : "Je l'ai rencontré en 1979, lorsque je me suis rendu au Paraguay en août pour lancer l'activité d'import-export dont j'ai parlé ; une activité à laquelle il participait [...] Après août 1979, j'ai retrouvé Gaetano Orlando en décembre 1980, toujours dans cette ville. Après cela, je ne l'ai plus revu".

La présence d'Orlando, Massagrande et Delle Chiaie en Amérique du Sud n'était un mystère pour personne en 1983.

Même, le 23 février 1981 (huit jours après l'arrestation de Palo Bellini à Pontassieve), l'hebdomadaire Frigidaire sortait dans les kiosques avec un long reportage détaillé de Pino Cimò (grand journaliste sicilien, décédé à l'âge de 75 ans le 20 décembre 2013) sur les réfugiés d'extrême droite au Paraguay, protégés par le régime du général Alfredo Stroessner.

Cimò a recherché, rencontré et parlé sans trop de problèmes avec Gaetano Orlando (publiant même les adresses de son domicile et du siège de son entreprise) et Elio Massagrande. Leur présence dans ce pays était un secret de polichinelle. A tel point que cet aspect de l'enquête n'a finalement rien donné.

Par conséquent, en éliminant de la scène du massacre Delle Chiaie et Orlando (que tout le monde savait en fuite en Amérique du Sud), de toute l'histoire spectaculaire de Giancarlo Maggi le 2 août 1980, il ne restait que la présence énigmatique de l'"Allemand", sur lequel Guido Bellini ne pouvait ou ne voulait rien dire.

https://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/2017/03/06/la-verita-e-in-archivio-orlando-si-impegno-ma-non-ha-fatto-nullaBologna05.html

"La verità è in archivio Orlando si impegnò ma non ha fatto nulla"

2017 > 03 > 06

(traduction)

(...) une correspondance qui prouve l'hospitalité donnée en 1984 au Paraguay par le leader d'Ordre Nouveau Elio Massagrande à Licio Gelli (...)

https://www.antimafiaduemila.com/home/primo-piano/74681-strage-di-bologna-l-ex-estremista-nero-paolo-bellini-nuovamente-indagato.html

28 Maggio 2019

(...)  Si tratta di un fotogramma di un video amatoriale girato in Super 8 da un turista tedesco la mattina del 2 agosto. In quel fotogramma - che ora sarà sottoposto ad analisi tecniche - si vede l'immagine di un giovane, capelli folti e baffi, che potrebbe richiamare l'aspetto che Bellini aveva 39 anni fa. L'ex primula nera di Reggio Emilia, dal canto suo, ha spesso negato un passato nelle formazioni di estrema destra, se si escludono i contatti ammessi con la sede di Massa Carrara di Avanguardia Nazionale (ha dichiarato tuttavia di non aver mai conosciuto Delle Chiaie). Eppure altri legami sono emersi in particolare con l'ordinovista veronese Elio Massagrande e con Sergio Picciafuoco. (...)

(traduction)

Il s'agit d'une photo d'une vidéo amateur tournée en Super 8 par un touriste allemand le matin du 2 août. Dans ce cadre - qui va maintenant faire l'objet d'une analyse technique - on peut voir l'image d'un jeune homme aux cheveux épais et à la moustache, ce qui pourrait rappeler l'apparence que Bellini avait il y a 39 ans. L'ancienne primevère noire de Reggio Emilia, pour sa part, a souvent nié un passé dans les formations d'extrême droite, si l'on exclut les contacts avoués avec le siège de Massa Carrara de l'Avanguardia Nazionale (il a toutefois déclaré n'avoir jamais connu Delle Chiaie). Mais d'autres liens sont apparus, notamment avec l'ordinoviste véronais Elio Massagrande et avec Sergio Picciafuoco.

https://www.ultimahora.com/adrenalina-las-nubes-n1058595.html

Adrenalina en las nubes

27 DE ENERO DE 2017

(traduction)

Jusqu'en 1979, officiellement, le parachutisme dans le pays était une activité purement militaire. Cette année-là marque sa naissance en tant que sport avec la fondation de l'Association paraguayenne de parachutisme sportif, grâce à une poignée d'amateurs et grâce à l'immigrant italien Elio Massagrande, qui a donné les premiers cours dans le pays. "Le saut militaire est effectué à basse altitude, car il a des objectifs tactiques et d'infiltration. Nous utilisons également un parachute rond, qui n'est pas orientable, et cela nous distingue. L'équipement utilisé pour le parachutisme sportif, qui allie plaisir et sécurité, est 100 % dirigeable dans des conditions météorologiques optimales", explique M. Maldonado, qui travaille comme instructeur à l'école de parachutisme Skydive Sin Límites les week-ends.

Doppio livello: Come si organizza la destabilizzazione in Italia
Stefania Limiti

(traduction)

En 1981, il devient président de la section italienne de la Ligue anticommuniste mondiale, la WACL : la même année, Elio Massagrande (qui, selon Digilio, était en contact avec Magi Braschi) est actif au sein de la section paraguayenne de la Wacl, pays où il est alors en fuite. Les organismes institutionnels dont il dépendaient ont été enthousiasmés par Magi Braschi. Dans son curriculum vitae de 1958, il est écrit "élément de confiance inconditionnelle", ce qui, dans les milieux militaires, signifie "apte à des tâches extrêmement délicates".

(...)

Ce n'est peut-être qu'une coïncidence, mais c'est pendant son séjour en Orient que naît à Vérone le groupe italien de la secte Ananda Marga (Voie de la félicité éternelle), auquel adhèrent quelques membres du noyau ordinoviste véronais, attirés par les philosophies ésotériques et le sectarisme - un laboratoire spécial de transformation de la personnalité pour l'intelligence de la guerre psychologique.

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https://www.ilgiornaledelloyoga.it/guru-sette-sesso-soldi-miracoli

ANANDA MARGA

Cette secte semble ne s'inspirer d'aucune tradition tantrique préexistante. Il a été fondé en 1955 par un Bengali considéré par ses adeptes comme un avatar de Shiva. Ses adeptes sont des milliers en Inde et dans le monde, il y en a aussi en Italie, mais surtout au Bengale.

Le but de la secte est la "réalisation personnelle", en suivant la discipline tantrique qui mène à la voie de la libération et du bien pour l'humanité. Mais malheureusement, Ananda Marga est devenu célèbre pour un trait particulier qui le caractérise : la violence, considérée comme l'essence même de la vie. Célèbres sont les actes violents de la secte tels que l'exécution de six de ses membres en 1971. Cette secte a contribué à l'image négative du tantrisme en Inde, comme l'écrit Padoux dans "Tantra". Malgré cela, la secte continue d'avoir des adeptes.

Quatre adeptes d'Ananda Marga ont été condamnés à la prison à vie parce qu'ils étaient tenus pour responsables du meurtre de Lalit Naravan Mishra, le ministre indien des chemins de fer. Deux autres personnes sont également mortes dans l'attaque et environ vingt-cinq ont été blessées. Cet acte de terrorisme a eu lieu parce que les adhérents de la secte voulaient libérer leur maître spirituel (le célèbre gourou tantrique Prabhat Ranjan Sarkar également connu sous le nom de Shrii Shrii Anandamurti) en prison car il a été accusé de complot et de meurtre, puis acquitté et libéré en août 1978.

Mais cela ne s'arrête pas là. Dans les années 1980, la Ronde pirogene anti-démocratique de Bologne a été considérée comme responsable de l'incendie de cent vingt voitures utilitaires. Curzio Vivarelli et Luca Tubertini, tous deux membres de l'association Ananda Marga, en faisaient partie.

Les voitures étaient considérées comme des "symboles matériels de l'agglomération sociale ouvrière". Ils ont déclaré : "Nous passerons bientôt à la démolition des maisons des mendiants, des bidonvilles, des parias... et dans une troisième phase à la suppression physique de tous les êtres abjects".

Mais Ananda Marga s'est désolidarisé, sans pour autant nier avoir eu des relations avec les deux personnes arrêtées, et a rejeté toute responsabilité dans les "gestes fanatiques et insultants éventuellement attribués aux deux personnages présentant des problèmes psychotiques."

Et puis il y a Paolo Toffaloni, mis en examen pour le massacre de Brescia, qui était mineur à l'époque, et qui, selon les déclarations de Giampaolo Stimamiglio, un ancien militant padouan de l'Ordine Nuovo, aurait eu un rôle opérationnel dans l'attentat qui a fait huit morts et cent deux blessés. Selon le Corriere di Brescia, la bombe a été conçue à Vérone et le massacre a été organisé par la droite Scaligera Ordine Nuovo, avec le parrainage des services secrets américains. Selon le "super-témoin" Stimamiglio, le jeune Toffaloni a été l'exécuteur matériel du massacre. Stimamiglio est le frère de Rita Stimamiglio, arrêtée en 1976 avec Paolo Marchetti, un autre membre de l'Ordre Nouveau. Les deux avaient le passeport de Toffaloni, et Rita Stimamiglio était l'une des signataires de l'acte constitutif de la branche italienne d'Ananda Marga, importée par le professeur Barbarani et Elio Massagrande, "régent" véronais de l'Ordine Nuovo.

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Francesco Barbarani, qui est indiqué dans les enquêtes des carabiniers comme "une personne de la plus haute importance, un cadre occulte de l'Ordine Nuovo, ainsi que le gardien des relations entre cette organisation et le Nucleo di Difesa dello Stato"

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https://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_1990_hos_23_1_4026

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(traduction)

Q. : Savez-vous ce qu'est ANANDA MARGA ?

R. : Oui, c'est une organisation qui est l'émanation d'un mouvement religieux indien qui est souvent entré en conflit avec les autorités gouvernementales de cet État fédéral. Je me souviens que les heurts fréquents provenaient du fait que le chef spirituel d'Ananda Marga ne partageait pas la ligne politique de la famille GHANDI (Indira et Rajiv). Ici, à Vérone, se trouvait l'un des centres d'agrégation d'où est probablement né LUDWIG.

Q. : Le F.B.I. a signalé qu'ANANDA MARGA avait commis des crimes graves aux États-Unis.

R. : En Inde, il était certainement considéré comme un groupe révolutionnaire et je me souviens que ma sœur et mon beau-frère (Paolo MARCHETTI et Rita STIMAMIGLIO) n'ont pas été autorisés à entrer aux États-Unis, peut-être aussi parce qu'ils appartenaient à Ananda Marga.

Q. : L'Office signale qu'un témoin a déclaré qu'ANANDA MARGA est arrivée en Italie par l'intermédiaire du professeur BARBARANI et d'Elio MASSAGRANDE.

R. : Les deux ont certainement travaillé en synergie avec ANANDA MARGA mais j'ai du mal à croire qu'ils étaient les importateurs.

Q. : Savez-vous dans quelle ville italienne est née Ananda Marga ?

R. : Non, je sais que l'un des plus anciens centres était celui de Vérone.

D. : Un témoin déclare avoir assisté à l'acte de constitution d'Ananda Marga, rédigé par un notaire de Soave avec, parmi les signataires, sa sœur, son beau-frère, un certain Mario TONELLO et, peut-être, STERBENI Fabrizio, LODI Claudio et TOFFALONI Marco.

R. : Je ne le savais pas, mais je n'ai aucune difficulté à le croire car ma sœur était l'une des toutes premières adeptes d'ANANDA MARGA.

Q. : Pouvez-vous nous dire pourquoi, parmi toutes les villes italiennes, ANANDA MARGA a choisi Vérone pour naître et pourquoi elle s'appuie sur des personnes d'extrême droite ?

R. : Evidemment il y a eu un contact à Vérone, mais je ne peux pas confirmer que c'était BARBARANI, dont je ne sais pas s'il est allé en Inde, alors que j'exclue que ce soit MASSAGRANDE. En ce qui concerne la deuxième question, ANANDA MARGA était certainement considérée comme représentant la droite indienne.

Pietro Gunnella était important pour Elio Massagrande. Il était le frère d'Aristide Gunnella, politicien membre du "Partito Repubblicano Italiano" et du comité économique de l'OTAN... accusé d'être un "homme d'honneur" de Cosa Nostra.







(traduction)

Dans les archives communales, il existe un dossier intitulé "RONDE PIROGENE ANTIDEMOCRATICHE" (1), dans lequel il est question d'un "GUNNELLA Giovanni, né à Vérone le 17 octobre 1961, qui, d'après les recherches effectuées, est le fils de Gunnella Pietro.





(traduction)

(1)  Association subversive d'inspiration néo-nazie, filtrée selon les préceptes de la secte religieuse "Ananda Marga", opérant dans le nord de l'Italie, notamment à Vérone, Brescia et Bologne, au tournant des années 70 et à la fin de la décennie suivante, à laquelle appartenaient des personnages attribuables au mouvement subversif de "Ordine Nuovo", comme Tubertini Luca , Rossi Damiano, Vivarelli Curzio, tous arrêtés au cours d'enquêtes approfondies menées par le parquet de Bologne.(...)

(traduction)

Dans l'une des lettres saisies, datée du 14 juin 1984, MARCHETTI écrit, entre autres, qu'il se trouvait au Paraguay où il avait rencontré Elio MASSAGRANDE, qui était "très bien connecté avec l'armée et travaille également pour le gouvernement" et que à Asuncyon "Clemente GRAZIANI est également là et récemment Elio nous a dit que Licio Gelli y vit aussi"

(traduction)

- M. et Mme MARCHETTI, résidant à Padoue via Tommaseo 84, sont actuellement au Paraguay où ils sont en relation avec le célèbre Elio MASSAGRANDE;

- de nombreux membres de l'association "ANANDA MARGA" avaient rejoint le mouvement "PROUTIST UNIVERSAL" pour qu'il se soit progressivement transformé d'une secte religieuse en un mouvement idéologico-révolutionnaire.

Great Heroin Coup: Drugs, Intelligence & International Fascism
Henrik Krüger, Jerry Meldon, Peter Dale Scott

https://bologna.repubblica.it/dossier/diario-processo-2-agosto-strage-di-bologna/2021/04/19/news/strage_2_agosto_bologna_gelli_p2_mandanti_bellini-297139392/

Bologna 2 Agosto, diario di un processo

Imputato l'ex esponente di Avanguardia nazionale che avrebbe agito assieme ai Nar Fioravanti, Mambro, Ciavardini e Cavallini

19 APRILE 2021

(traduction)

Bologne 2 août, journal d'un procès

Accusé, l'ancien représentant de l'Avant-garde nationale (Avanguardia nazionale) qui aurait agi avec les Nar Fioravanti, Mambro, Ciavardini et Cavallini.

Le procès de Paolo Bellini, ancien membre de l'avant-garde nationale, accusé d'être l'un des auteurs du massacre de Bologne, a débuté. La décision a été prise le 8 janvier 2021 par le juge Alberto Gamberini, qui, à l'issue de l'audience préliminaire, a accepté la demande de renvoi en jugement du Procureur général et des parties civiles. Bellini, selon l'acte d'accusation, aurait participé au massacre du 2 août 1980 (coûtant la vie à 85 personnes et en blessant 200 autres) avec les NAR (Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini), déjà condamnés définitivement, et Gilberto Cavallini (condamné à la prison à vie au premier degré).


Instigateurs et organisateurs
Selon les enquêteurs, les néofascistes ont agi sur les indications de Licio Gelli (chef de la loge secrète P2), d'Umberto Ortolani (son bras droit), de Federico Umberto D'Amato (ex-chef du Bureau des affaires réservées du ministère de l'Intérieur et homme des services) et de Mario Tedeschi (ex-éditeur de "Il Borghese" et ex-parlementaire du MSI), tous déjà décédés et, par conséquent, non inculpables, mais tenus, à divers titres, pour les commanditaires, les financiers ou les organisateurs de l'attentat contre la gare.


Couvertures et mensonges
Le procès concerne également l'ex-carabinier Piergiorgio Segatel, accusé d'avoir détourné les enquêtes, et Domenico Catracchia, administrateur d'un condominium de Via Gradoli à Rome (où à cette époque la NAR a trouvé refuge) responsable de fausses informations aux magistrats, toujours dans le but de détourner les enquêtes.


Les preuves contre Bellini
La demande de renvoi en jugement a été avancée par le parquet général, qui avait précédemment repris, après la demande de non-lieu du ministère public, l'enquête sur le thème des instigateurs du massacre. Dans la demande de renvoi en jugement, plusieurs éléments viennent étayer la thèse du pool de magistrats instructeurs (le procureur général de l'État, Alberto Candi, et les substituts Nicola Proto et Umberto Palma). Sur Bellini, Digos, Ros et Finance ont en effet recueilli un certain nombre d'indices et de nombreuses interceptions, y compris récentes, qui démontreraient son implication et la tentative de détournement de l'enquête encore en cours.

Dans les journaux, outre les interceptions, il y a surtout un film amateur tourné dans les minutes de l'explosion, qui met en scène une personne ressemblant à Bellini, que l'ex-femme de l'extrémiste a reconnu être lui. La même épouse a également rétracté l'alibi que Bellini aurait construit dans les années 80 pour prouver que le jour du massacre il n'était pas à Bologne, mais en vacances avec sa famille. Parmi les documents de l'enquête, il y a aussi des interceptions dans lesquelles il est dit que la bombe a été portée par "l'aviateur", c'est-à-dire Bellini lui-même, connu dans les milieux de la subversion noire pour ses capacités d'aviateur, avec un brevet.


Les autres accusés
En ce qui concerne la tromperie, comme déjà mentionné, Segatel devra répondre. Lors d'un interrogatoire, l'ancien carabinier a nié avoir rencontré la femme de l'exposant de l'Ordre nouveau, Mauro Meli, à qui, avant le massacre, son mari avait confié "que la droite préparait quelque chose de très grand". Enfin, la position de Catracchia, accusé de réticence. Dans ces années-là, il était administrateur d'un immeuble de Via Gradoli loué à Rome aux Brigades rouges, pendant l'enlèvement d'Aldo Moro. Quelques mois plus tard, l'appartement adjacent (mais dans le même immeuble) a été donné à la Nar. Dans un premier temps, Quintino Spella, 91 ans, ancien chef de la Sisde de Padoue, décédé ces derniers mois et ne pouvant évidemment plus être poursuivi, a également été accusé de tromperie.

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https://bologna.repubblica.it/dossier/diario-processo-2-agosto-strage-di-bologna/2021/04/19/news/strage_2_agosto_processo_bologna_mandanti_gelli_p2_bellini-297109728/

16 Aprile 2021 - Due agosto, quarant’anni dopo inizia il processo ai mandanti

Prima udienza. I pm: " La strage fu finanziata dalla P2 e realizzata dalla destra eversiva" In aula Paolo Bellini: " Io come Sacco e Vanzetti". Attesi Carminati, Faranda e i boss della Magliana

19 APRILE 2021

(traduction)

16 avril 2021 - Deux août, quarante ans plus tard, le procès des instigateurs commence.

Première audition. Les procureurs : "Le massacre a été financé par la P2 et exécuté par la droite subversive". Au tribunal, Paolo Bellini : "Je suis comme Sacco et Vanzetti". Carminati, Faranda et les patrons de Magliana sont attendus.

"Je me sens comme Sacco et Vanzetti". Avec l'irrévérence dont il a fait preuve dans ses autres procès, Paolo Bellini a commencé de cette manière en arrivant hier matin au tribunal, où il est accusé du massacre de Bologne. Se souvenant des deux anarchistes italiens injustement condamnés à mort à Boston pour un meurtre qu'ils n'avaient pas commis, l'ancien néofasciste franchit le seuil de la salle d'audience avec ses avocats Manfredo Fiormonti et Antonio Capitella. Chemise bleue et veste vert foncé, il a suivi en silence la première audience du procès de l'attentat du 2 août 1980 qui a coûté la vie à 85 personnes (plus de 200 ont été blessées). Outre l'ancien avant-gardiste - considéré par le ministère public comme le cinquième poseur de bombe présent dans la gare - sont jugés Piergiorgio Segatel, ancien carabinier accusé de tromperie, et Domenico Catracchia, administrateur d'un immeuble de Via Gradoli à Rome, accusé de fausses informations au procureur.

Au-delà des charges, au cours du procès, on tentera surtout de reconstituer les responsabilités de ceux qui sont indiqués par les magistrats comme ayant financé et ordonné l'attentat. Pour l'accusation (le pool de magistrats est composé d'Alberto Candi, Nicola Proto et Umberto Palma), en effet, "le massacre a été financé par la P2 et exécuté par des éléments d'extrême droite manœuvrés par les services secrets dévoyés. En outre, elle n'a pas été réalisée uniquement par le Nar, mais aussi par Terza Posizione et par Avanguardia Nazionale". Pour les enquêteurs, "les fonds pour financer le massacre provenaient du Banco Ambrosiano de Calvi, d'où ils ont été pris par Gelli".

Devant la Cour d'Assises, présidée par le Juge Francesco Caruso, la première audience a été entièrement consacrée à la constitution des parties, au dépôt des listes de témoins et aux exceptions préliminaires. Dans la salle d'audience se trouvaient le maire de Bologne Virginio Merola et la vice-présidente de l'Emilie-Romagne Elly Schlein, venus soutenir la demande d'incorporation de la partie civile de la ville et de la région et exprimer leur proximité avec les familles des victimes. Pour le président de l'association, Paolo Bolognesi, il s'agit "d'un processus qui fait date, parce que non seulement le point sur les principes de la bombe, mais aussi va voir l'avant le massacre et après.

L'avocat Andrea Speranzoni, représentant les avocats de la partie civile, a rappelé l'importance d'une audience qui "41 ans plus tard aborde la question des mandants : un processus qui s'annonce articulé, difficile, long et serré. En arrière-plan, il y aura le rôle clé de Licio Gelli, de la loge maçonnique P2, d'Umberto Ortolani (bras droit de Gelli), de l'ancien chef du bureau des affaires réservées du ministère de l'intérieur Federico Umberto D'Amato et de Mario Tedeschi, directeur de "Il Borghese" et ancien sénateur du MSI.

Hier, les premières escarmouches ont eu lieu entre l'accusation et la défense, qui se sont affrontées sur plusieurs points. Parmi celles-ci, la valeur d'une vidéo qui montre Bellini à la gare et que la défense souhaite faire analyser par des experts. Immédiatement après, la question s'est déplacée vers les témoins, qui pourraient être plus de 200. Les parties civiles ont demandé à entendre 214 témoins, tandis que 184 sont ceux indiqués par l'accusation.

Dans de nombreux cas, ces noms se chevauchent et il appartiendra à la Cour, la semaine prochaine, de décider quels témoins accepter. Parmi les personnes qui pourraient être citées à comparaître, Massimo Carminati, récemment condamné à dix ans pour Mafia Capitale, l'ancienne Br Adriana Faranda et Maurizio Abatino, un élément important de la Banda della Magliana. Parmi les noms figurent également l'ancien magistrat Gherardo Colombo, l'ancien général des "Ros" Mario Mori, le leader de Forza Nuova Roberto Fiore, les anciens Nar Gilberto Cavallini, Valerio Fioravanti, Francesca Mambro et Luigi Ciavardini (les trois derniers ont déjà condamné de manière définitive pour le massacre) et la secrétaire de Licio Gelli, Nara Lazzarini.

Mesures de sécurité extraordinaires au tribunal, tant pour le sujet du procès que pour le risque Covid. L'accès à la salle d'audience était réservé aux parties, tandis que les journalistes étaient placés dans la Sala delle Colonne où des écrans étaient installés. Afin de rendre les audiences publiques, le Président Caruso a mis en place un streaming sur la chaîne YouTube du Tribunal de Bologne.

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https://www.youtube.com/watch?v=Y-kQi1q0iK0&ab_channel=TribunaleOrdinariodiBologna

Processo ai mandanti della strage di Bologna del 2 agosto 1980 - udienza n.01 del 16.04.2021

Massagrande in Belgium

No proof of the presence of Massagrande in Belgium emerged from the archives. However, he had met with Elio Ciolini and the french fascist Olivier Danet, who had good ties with Belgium. Maybe some more will emerge from this.

Olivier Danet a (notamment) été garde du corps de Giscard d'Estaing.

Il a été condamné pour un trafic d'armes entre la Belgique et la France en 1981.

Du côté belge, il y avait Jean Baugniet, proche de Robert Beijer. Jean Baugniet a souvent été cité dans l'enquête sur les tueurs du Brabant.





Il faut aussi étudier le parcours du capitaine Barril du GIGN.

https://www.lemonde.fr/archives/article/1981/10/10/le-capitaine-paul-barril-chef-adjoint-du-groupe-d-intervention-de-la-gendarmerie-nationale-inculpe_2710997_1819218.html

LE CAPITAINE PAUL BARRIL CHEF ADJOINT DU GROUPE D'INTERVENTION DE LA GENDARMERIE NATIONALE INCULPÉ

Publié le 10 octobre 1981 à 00h00 - Mis à jour le 10 octobre 1981 à 00h00

(...)

Ainsi, l'enquête relative au trafic d'armes " international ", découvert le 4 octobre, connait-elle un rebondissement spectaculaire (le Monde du 8 octobre et nos dernières éditions). Dans cette affaire, dont on a dit à plusieurs reprises qu'elle a des connotations politiques, cinq autres personnes sont pour le moment inculpées et écrouées.

Il s'agit de MM. Yves Cramblin, gérant d'un bar au Raincy (Seine-Saint-Denis), Thierry Tcheng-Tchung, Patrick Letessier et Olivier Danet. Une cinquième personne est gardée à vue (un parfumeur parisien connu M. Léonard), alors que deux autres, identifiées, sont activement recherchées. La sixième section de la direction centrale de la police judiciaire, chargée de la répression des atteintes à la sûreté de l'Etat et des menées subversives, poursuit son enquête.

Parmi les six inculpés, M. Danet, âgé de vingt-sept ans, se détache de par son passé de mercenaire et de baroudeur. Originaire de Rouen - où son père, M. André Danet, est conseiller général (U.D.F.-P.R.), conseiller municipal et vice-président du conseil général de Seine-Maritime, - Olivier Danet, très lié aux milieux d'extrême droite, choisit vite le métier des armes. Vers l'âge de dix-neuf ans, il part rejoindre les militants phalangistes du Liban. On le retrouve ensuite en Rhodésie, puis parmi un groupe de mercenaires qui tente un " raid ", le 16 janvier 1977 sur Cotonou (Bénin), et encore, mais cette fois dans un coup d'Etat réussi, aux Comores, en 1978, dans l'équipe de Bob Denard, alias Morin, alias le colonel Bourgeaud, un " spécialiste " de l'Afrique.

(...)

https://www.humo.be/nieuws/20-jaar-na-de-bende-van-nijvel-6-de-schaduw-van-extreemrechts~b6e3c0ab/

20 jaar na de Bende Van Nijvel (6): de schaduw van extreemrechts

HILDE GEENS
DINSDAG 15 NOVEMBER 2005

(...)

Over één van hen, de extreem-rechtse Italiaanse geheimagent en oplichter Elio Ciolini, die geïnfiltreerd was in de bende van Patrick Haemers, heeft Humo al eerder geschreven. Maar er woonden hier nog andere notoire extreem-rechtse terroristen over wie nog zo goed als niets is uitgelekt. De twee meest beruchte zijn de Duitse huurling Luciano Bender en de voortvluchtige Italiaanse fascist Elio Massagrande. Volgens het gerecht hadden ze allebei banden met de clan-De Staerke.

Opmerkelijk is dat zowel Bender als Massagrande in contact stond met de man die het meest in aanmerking komt als 'rekruteringsofficier' van de Bende van Nijvel: Jean Bultot, de gewezen adjunct-directeur van de gevangenis van Sint-Gillis. Als iemand mensen kon 'uitkiezen op basis van hun dossier’, dan was hij het: hij zat bij de bron. Johnny de Staerke - een trouwe bajesklant - kende hij bijvoorbeeld maar al te goed.

(...)

(traduction)

20 ans après les tueries du Brabant (6) : l'ombre de l'extrême droite

Humo a déjà écrit sur l'un d'entre eux, l'agent secret et escroc italien d'extrême droite Elio Ciolini, qui a infiltré la bande de Patrick Haemers. Mais d'autres terroristes d'extrême droite notoires vivaient ici, sur lesquels presque rien n'a filtré. Les deux plus célèbres sont le mercenaire allemand Luciano Bender et le fasciste italien en fuite Elio Massagrande. Selon la justice, ils avaient tous deux des liens avec le clan De Staerke.

Il convient de noter que Bender et Massagrande étaient tous deux en contact avec l'homme le plus susceptible d'être un "agent recruteur" de la bande de Nijvel : Jean Bultot, l'ancien directeur adjoint de la prison de Saint-Gilles. Si quelqu'un pouvait "choisir des gens sur la base de leur dossier", c'était lui : il était à la source. Johnny de Staerke - un prisonnier loyal - il ne le savait que trop bien.

Selon le témoin Marco Affatigato, le Chief of Station (COS) de la CIA à Paris, un certain George, en contact avec son homologue de Monte-Carlo, un certain LH Stevenson, a accepté de fournir de l'argent pour aider Massagrande et Graziani au Paraguay.

Marco Affatigato a travaillé pour le SDECE et pour la CIA.

Voir

https://4agosto1974.wordpress.com/2014/03/30/marco-affatigato-dichiarazioni-05-12-1984/

(traduction)

(...)

Pendant que je travaillais au service de la Sdece, j'ai été contacté deux fois par des agents de la CIA à Monte-Carlo entre 1979 et 1980 par Anderson L H qui, à certaines occasions, a signé Stevenson sur un chèque qui était endossé au nom de Soffiati Marcello et sur un autre qui a été donné à sa femme, je dis qu'il a été envoyé par courrier à cette période à la femme de Massagrande Elio pour subventionner sa fuite. Suite aux demandes de Soffiati, j'ai mis ce dernier en contact avec moi, je dis que ce dernier m'a présenté à Monte Carlo à un agent américain très grand, mince, avec une barbichette et des lunettes, d'environ 50 ans, qui était le contact de Soffiati avec la CIA en Italie. Par l'intermédiaire de Soffiati et de cet agent, j'ai été mis en contact avec un certain George, un représentant de la CIA à Paris. J'ai donc commencé à travailler avec la CIA à Paris, tout en rompant toute relation avec l'agent des services américains à Monte-Carlo.

Je me suis également intéressé à l'envoi de l'argent à Graziani par l'intermédiaire de Crocco Alessandra, épouse de Massagrande, et j'ai demandé à la CIA de Monte Carlo de faciliter la libération de Ventura en lui fournissant l'argent nécessaire (5000000, c'est ce que Soffiati m'a dit) pour qu'il soit libéré sous caution en Argentine. J'ai également rassuré la sœur de Ventura parce que je pensais que ce serait facile à faire, mais l'agent américain m'a alors dit que la CIA refusait de l'aider parce que Ventura, au cours de ses interrogatoires, avait mis en cause et révélé des faits et des personnes appartenant à la CIA.

(...)

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https://www.fondazionecipriani.it/Scritti/usticae.html

28 giugno 1980. Il caso Marco Affatigato agente dello Sdece e della Cia

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Le SDECE est intéressant, surtout avec Alexandre de Marenches et le Safari Club.

Note :

Yves Guérin-Sérac a été membre de la 11e Demi-Brigade parachutiste de choc (« 11e choc »), bras armé du service action du SDECE. Ayant rejoint l'OAS, il se réfugie après les accords d'Évian en Espagne, où Franco l'engage pour combattre l'opposition. Il partit ensuite pour le Portugal de Salazar

Au 11e choc, il y a aussi eu Paul Aussaresses, Jedburgh pendant la seconde guerre mondiale (comme John K. Singlaub) et qui deviendra un ami de William Colby (CIA).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Aussaresses

https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Jedburgh

https://fr.wikipedia.org/wiki/11e_r%C3%A9giment_parachutiste_de_choc#Personnalit%C3%A9s_ayant_servi_au_sein_du_r%C3%A9giment

(traduction)

Interrogatoire 5.12.1984 - Dr . GRASSI G.I. :

Il déclare qu'en 1978, il s'est enfui en France et en octobre à Nice. Dans la ville française, il a demandé un permis de séjour aux autorités françaises en janvier 1979. Ce permis lui aurait été accordé à condition qu'il coopère avec les services secrets français et s'engage à ne pas commettre d'attentats ou de propagande contre des cibles françaises. Il aurait accepté et commencé à travailler pour le SDECE. Dans le cadre de ce service, il aurait été contacté à deux reprises à Monte-Carlo entre 1979 et 1980 par un agent de la CIA nommé ANDERSON L.H. qui aurait signé son nom en tant que STEVENSON à trois reprises sur un chèque :

1 - AFFATIGATO a demandé que 2 millions soient envoyés au Paraguay (Asuncion) à GRAZIANI, qui avait des difficultés financières et était entretenu - à contrecœur - par MASSAGRANDE.
Le chèque, tiré par STEVENSON, était signé par AFFATIGATO et envoyé à Alessandra CROCCO, épouse de MASSAGRANDE, et était régulièrement encaissé.

2 - SOFFIATI a demandé à AFFATIGATO que 5 millions soient versés aux autorités argentines en guise de garantie pour la libération du (...)

(traduction)

XI - Documents saisis à SPIAZZI Amos

Le 11 avril 1983, lors de la perquisition effectuée chez Amos SPIAZZI, ont été saisis, entre autres, les agendas relatifs aux années 1980 et 1981 et l'annuaire téléphonique.

De l'examen de l'agenda relatif à l'année 1980, sur la page consacrée au vendredi 11 janvier, il ressort des notes relatives à un certain L.H. Anderson de Montecarlo, à Marco Balian de Milan et à un certain Marco STRACO ou STRACCO, avec un numéro de téléphone du réseau français. Comme vous le savez, en 1980, Marco AFFATIGATO s'était réfugié en France parce qu'il était recherché en Italie, et avait des contacts avec des membres des services secrets américains par l'intermédiaire de Marcello SOFFIATI. Le contact américain à Monte Carlo était un certain L.H. STEVENSON. Sur ce point, Marco AFFATIGATO a fait des déclarations détaillées tant au juge d'instruction de Bologne qu'au juge d'instruction de Milan. En particulier au Juge d'Instruction de Bologne dans l'interrogatoire du 5.12.1984, il a déclaré que "pendant que je travaillais au service du SDECE j'ai été contacté par deux agents de la CIA à Montecarlo entre 1979 et 1980 par ANDERSON L.H. qui à certaines occasions a signé STEVENSON sur un chèque qui a été endossé à Marcello SOFFIATI et sur un autre qui a été remis à sa femme, je dis qu'il a été envoyé par courrier dans cette période à la femme de MASSAGRANDE Elio pour subventionner sa fuite". Dans ces conditions, il n'est pas exclu que Marco STRACCO ou STRACO fasse en réalité référence à Marco AFFATIGATO.

(traduction)

Question : - Pouvez-vous mieux préciser vos relations avec Marcello SOFFIATI, notamment en ce qui concerne sa prétendue appartenance à des organisations internationales qu'il identifiait à la CIA ?

Réponse : - Mes relations avec Marcello SOFFIATI ont commencé en 1976 en prison et ont continué même après nos libérations respectives. En 1979, j'étais déjà un fugitif en France où j'avais des relations avec les services français avec lesquels je collaborais en échange de mon séjour sur le sol français. Le SDECE m'a demandé des informations sur les réfugiés politiques dans le sud de la France, notamment les Nicaraguayens, les Iraniens et les Basques. Comme j'étais toujours en contact avec SOFFIATI, il est venu me rendre visite plusieurs fois à Nice pour des raisons politiques. Nous avons notamment participé à la rédaction d'un texte organisationnel et politique concernant la création d'un mouvement politique au sein des forces armées. Dans cette activité, SOFFIATI était également assisté par le colonel SPIAZZI Amos, avec lequel je me suis entretenu au moins deux fois par téléphone.
A une occasion, j'ai parlé à SOFFIATI de mon activité concernant les cellules nicaraguayennes, iraniennes et basques. Les membres de ces cellules planifiaient l'intensification des attaques contre des cibles de l'OTAN. Cet aspect a été rapporté en Italie par SOFFIATI qui m'a ensuite recontacté pour me demander si j'étais prêt à rencontrer un émissaire de la CIA. J'ai accepté de rencontrer SOFFIATI et l'émissaire de la CIA à Monte Carlo. Il est arrivé dans une FIAT blanche avec une plaque d'immatriculation de Milan et m'a présenté au résident de la CIA à Monte Carlo qui m'a pris en charge. Son nom était STEVENSON. Je lui ai demandé de l'argent en échange de ces informations, argent qui m'a ensuite été remis par chèque de la banque American Express, que j'ai ensuite remis à Elio MASSAGRANDE au Paraguay qui, selon SOFFIATI, était en difficulté. STEVENSON était au courant de la destination réelle de l'argent. En tout état de cause, tous les paiements ont toujours été effectués au moyen de documents et de reçus traçables. Mon pseudonyme était Marco BELMONDO. Suite à cela, j'ai compris que SOFFIATI avait des contacts et des adhésions au sein de la CIA. Dans les années suivantes, je suis entré en contact par l'intermédiaire de STEVENSON avec l'antenne de la CIA de Paris, un certain Gorge, dont je ne me souviens plus du nom. Cet épisode est en tout cas dans le dossier du Dr Nunziata et du Dr Mancuso...

Sur Affatigato :



(traduction)

15 mars 2014 - 2 commentaires

QUAND PERTINI A SOUHAITÉ UN "JOYEUX ANNIVERSAIRE" AU FUGITIF AFFATIGATO. VOICI LE TÉLÉGRAMME INÉDIT.

"Le jour de votre vingt-cinquième anniversaire, je tiens à exprimer pour vous les vœux les plus fervents. Salutations cordiales. Sandro Pertini". C'est ce qu'écrit, dans un télégramme daté du 11 juillet 1980, le président de la République de l'époque et ancien partisan "Pert" au néofasciste toscan Marco Affatigato, alors en fuite dans les ruelles de Nice.

Le télégramme - 187 Roma Quirinale 27/26 11 113Q F EN GOVT avec le numéro d'envoi COL ETAT 06000 (sur la photo) -, avait été envoyé au domicile de l'ordinoviste-radical, un appartement de la rue Beumont 16, non loin du Théâtre national et du Musée d'art contemporain, à l'occasion de son anniversaire, qui tombe le 14 juillet.

Affatigato et Pertini, 84 ans, s'étaient rencontrés en mars 1980 sur la Promenade des Anglais, juste en face du Palais de la Méditerranée. Un lieu très apprécié du Président, qui s'y promenait chaque matin après avoir pris un café italien près de la gare et salué ses amis de toujours.

Le jeune camarade - à l'époque déjà condamné pour avoir reconstitué le Parti national fasciste et pour avoir aidé Mario Tuti à s'échapper après l'assassinat de trois policiers à Empoli - était réfugié à Nice depuis 1978. Il avait choisi de se soustraire aux mandats d'arrêt émis par le parquet de Florence, également pour le délit d'association subversive, et de poursuivre à partir de là son militantisme politique "contre le régime partitocratique italien et la lutte contre le communisme".

Sandro Pertini, quant à lui, est parti en vacances à Nice. Il avait l'habitude de loger avec son compagnon dans le modeste appartement d'angle, composé de trois pièces et d'une terrasse fleurie, au dernier étage du 49 rue Pastorelli.

Il avait été élu chef d'État seulement deux ans auparavant et aimait beaucoup cette ville de la Côte d'Azur. Il l'avait connue en tant qu'exilé à la fin des années 1920, lorsqu'il avait été condamné pour ses activités contre le régime fasciste. Sa biographie raconte une fuite aventureuse vers la France, à bord d'un bateau à moteur, avec Filippo Turati, Carlo Rosselli et Ferruccio Parri. Quelque temps plus tard, il arrive à Nice et poursuit sa propagande antifasciste, créant même une station de radio clandestine dans une maison louée à Eze, un petit village à mi-chemin entre la capitale et la principauté de Monaco.

Le matin de la rencontre sur la Promenade, c'est Affatigato qui a reconnu Sandro Pertini dans le vieux monsieur fumant la pipe, assis sur un banc.

"Je l'ai vu de loin, pendant que je marchais. Je l'ai reconnu immédiatement. Il regardait la mer, derrière ses lunettes noires. Je suis passé derrière lui deux ou trois fois, en feignant l'indifférence. Je voulais m'assurer qu'il était vraiment seul, qu'il n'y avait pas d'escorte avec lui. À un certain moment, j'ai décidé de m'asseoir et de lui parler. Alors j'ai dit : "Président". Il a tourné son regard - je l'ai remarqué parce qu'il filtrait à travers ses lunettes - et, tenant sa pipe, a répondu : "Oui". Nous avons alors commencé à parler", se souvient avec une certaine fierté, mêlée d'émotion, l'ancien collaborateur des services français et américains, revenu vivre de l'autre côté des Alpes il y a quelques années après un énième mandat d'arrêt.

"C'était une personne vraiment extraordinaire. Affable, gentil, cultivé. Quand je lui ai dit qui j'étais et pourquoi j'étais là, il n'a pas sourcillé, il m'a même rappelé que, jeune homme, il avait lui aussi été contraint de fuir son pays pour ses idées".

Entre Affatigato et Pertini, une relation de respect mutuel est née. "Nous nous sommes revus plusieurs autres fois jusqu'à ce que, immédiatement après la tragédie du DC 9 - Itavia, abattu au-dessus de la mer d'Ustica le 27 juin 1980, un appel téléphonique du lieutenant-colonel de Sismi, Federico Mannucci Benincasa, attribue faussement ma présence dans l'avion et va jusqu'à déclarer ma mort, survenue alors que - selon lui - je faisais exploser une bombe à bord. Ces déclarations ont logiquement conduit à ce que je fasse l'objet d'une enquête".

Cependant, l'hypothèse "agresseur-affilié" a été abandonnée presque immédiatement, puisque le jeune camarade était encore en vie. La fausse piste créée après le massacre de la gare de Bologne du 2 août 1980 n'a pas non plus duré longtemps. Dans ce cas également, le néo-fasciste toscan, "signalé" une nouvelle fois comme l'auteur du carnage perpétré par les hommes des Sismi - commandés par les généraux Pietro Musumeci et Giuseppe Santovito - sera blanchi.

Aujourd'hui, Marco Affatigato raconte que le lendemain du massacre de la gare, alors que tout le monde le croyait coupable, Pertini l'a impétueusement défendu : "C'est impossible, je le connais", aurait-il dit lors d'une réunion.

Le 4 août, cependant, suite à l'application du traité de Yalta, l'extrémiste est arrêté et, le 19 septembre, extradé vers l'Italie. Il a été enfermé dans une cellule de la section spéciale de la prison de Ferrara. Et c'est ici que le vieux "Pert" est allé lui rendre visite.

C'est en novembre que le Président est entré dans la prison.

Ce jour-là, le prisonnier a été informé au dernier moment d'une "visite spéciale" qui l'attendait ; la conversation avec le "mystérieux visiteur" devait avoir lieu dans le bureau du directeur du pénitencier.

Et en fait, au moment même où il a mis le pied dans cette pièce, Marco Affatigato a découvert qu'il s'agissait de Pertini.

S'agissait-il seulement d'une visite "humanitaire" ou y avait-il d'autres raisons, dans ces années de plomb ?

Pierre Joly avait des liens avec Aristide Gunnella dans l' "Ecole internationale des cadres anticommunistes".

Le frère de Aristide Gunnella a servi (au minimum) de boîte aux lettres entre Elio Massagrande au Paraguay et Amos Spiazzi.


The Darkest Sides of Politics, I: Postwar Fascism, Covert Operations, and ...
Jeffrey M. Bale