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CS1958




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Haemers, Patrick - Page 9 Empty
MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:31

POUR SES AVOCATS, LA REMISE L'A "CASSE"

VAN DAMME, GUIDO

Vendredi 14 mai 1993

Pour ses avocats, la remise l'a «cassé»

A peine une vingtaine de minutes que l'huissier a ouvert les deux grands battants de bronze du Palais de Justice. Deux silhouettes gravissent le grand escalier d'entrée rendu très glissant par le crachin. Ce sont deux des défenseurs de Haemers, Mes Fernande Motte de Raedt et Denis Bosquet. Les lèvres de ce dernier tremblent. Celui-ci parvient difficilement à dénouer sa gorge:

- C'est affreux, tout simplement. Hier soir, nous en discutions encore en disant que notre client serait bien le seul pour lequel la menace d'un suicide pouvait être écartée, tant était grande la surveillance dont il faisait l'objet. Et puis voilà!

C'est un magistrat qui nous a téléphoné. Notre client s'est en quelque sorte «pendu en public». Il a d'abord réussi à barricader sa porte, puis, tout étant prêt pour son geste désespéré, il a appelé les gardiens en leur disant: Je vous donne trente secondes pour m'apporter mes médicaments. Aussitôt, il s'est pendu avec un cordon aux barres d'un radiateur. C'est impuissants que les gardiens ont assisté à la scène. Quand la porte fut débloquée, il était trop tard.

- Mais pourquoi?

Me Motte de Raedt se reprend, surmonte son émotion, et dit:

- Nous le saurons bientôt sans doute, puisqu'il a laissé des écrits. Patrick Haemers a eu une panique bleue de ne pas «tenir» au cours de son procès. Il a eu peur de craquer, et il n'a pas pu supporter de laisser cette image de lui. Il avait fait un effort immense pour étudier son dossier pour le 29 avril. Depuis la remise, c'est un homme brisé, cassé. Et vivant dans des conditions sur lesquelles nous aimerions nous expliquer. Nous demanderons au bâtonnier un feu vert pour l'expliquer dès aujourd'hui.

- Ces conditions?

- Inhumaines. C'était l'isolement complet. La dernière fois qu'il a comparu en chambre des mises, il n'était même plus capable de tenir sur son banc. Le procureur général s'en est aperçu, et il nous avait promis de «faire quelque chose» pour notre client. On a songé alors de lui permettre de circuler un peu dans une sorte de grande cage. Mais l'homme avait sa fierté, il a refusé cette cage.

Me Denis Bosquet enchaîne:

- Haemers a été «cassé» par la remise de son procès. Le lendemain de cet ajournement, il m'a dit: Maître, à présent, occupez-vous de votre femme, de vos gosses et de vos autres clients. Il estimait que, pour lui, tout était fini.

Deux souvenirs nous reviennent aussitôt en mémoire. Celui du même Denis Bosquet qui nous disait, au lendemain de la remise: Haemers m'a dit qu'il avait encaissé cette remise comme un coup de matraque sur la tête. Celle d'un procureur aussi, qui nous disait avant Haemers I: Vous verrez, Haemers, ce n'est plus le héros de légende. Bourré de valium. Un zombie.

C'est à ces choses-là que les avocats pensent sans doute lorsqu'ils nous disent: Cet homme n'a pu supporter une telle image de lui-même. C'était un homme très fier.

Tout aussi émue, Me Françoise Roggen, défenseur de Philippe Lacroix, semble partagée entre la plus grande irritation et la plus grande compassion... sans exclure évidemment celle pour les victimes d'Haemers et des autres accusés.

- Je pense aussi intensément à la douleur des proches, aujourd'hui. De ce fils de huit ans auquel on devra apprendre cette horreur. Au père de Patrick Haemers aussi, qui aura perdu ses deux fils la même année, et tous deux dans des circonstances dramatiques.

Puis, soudain, sévère:

- Cet homme avait besoin de soins, médicaux ou psychiatriques, depuis longtemps. Et cela, les rapports en attestent, les autorités le savaient.

Me Roggen verra Philippe Lacroix en prison ce soir. Impact redoutable de la nouvelle sur des structures mentales fragilisées. Le hasard veut que la veille du suicide de Haemers, Me Roggen ait demandé aux autorités pénitentiaires de faire voir son client par un médecin psychiatre parce que certaines choses ne me paraissaient pas rassurantes.

GUIDO VAN DAMME

QUELQUES HEURES APRES LE SUICIDE D'HAEMERS, KAPLAN ARRETE A ZELLIK HAEMERS VICTIME DE LUI-MEME PLAIDOIRIES POSTHUMES

GUILLAUME, ALAIN; VAN DAMME, GUIDO

Samedi 15 mai 1993

Quelques heures après le suicide d'Haemers, Kaplan arrêté à Zellik

Après Lacroix, c'est le deuxième évadé de la prison de St-Gilles repris. Seul Bajrami court toujours.

Le vendredi ne porte pas chance aux gangsters évadés de la prison de Saint-Gilles le 3 mai. Une semaine exactement après l'arrestation de Philippe Lacroix à Laeken, Kaplan Murat a subi le même sort hier soir. Repéré depuis jeudi, il a été repris - comme l'autre truand Djurika Djordjevic, évadé de Verviers en mai 1992, qui l'accompagnait - par des membres de deux unités d'intervention de la gendarmerie au terme d'une course poursuite entre Ternat et Zellik. De ces évadés, seul Basri Bajrami courait donc encore hier soir, dernier membre de la «bande Haemers» encore en liberté.

Une bande qui a perdu l'un de ses chefs dans la nuit de jeudi à vendredi, quand Patrick Haemers s'est donné la mort en se pendant avec le cordon électrique de sa radio attaché au radiateur de sa cellule de la prison de Forest.

Haemers a laissé deux courtes lettres derrière lui. Deux «mots» pleins de fautes. Le premier est pour sa femme: Je n'en peux plus. J'ai trop mal. Je suis trop fatigué. Mes dernières pensées sont pour toi et notre fils. Le second est adressé au ministre de la Justice Wathelet: Wathelet, je t'emmerde!

Patrick Haemers était toxicomane et soigné par le médecin de la prison depuis longtemps, avec, semble-t-il, un traitement de substitution. Ce traitement avait été diminué et récemment arrêté. Le médecin avait donné l'ordre de ne pas donner au détenu le médicament qu'il aurait pu sans doute réclamer.

HAEMERS PROJETAIT PEUT- ETRE DE S'ÉVADER

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Haemers - qui avait cessé de manger depuis quelques jours et ne recevait plus de somnifères - a appellé le gardien de l'aile C où il occupait, seul, la cellule 1.006. Il a réclamé qu'on lui rende ses pilules. Le surveillant a prévenu l'infirmier de garde puis a répondu à Haemers, par le judas de la porte, qu'il ne pouvait lui donner les médicaments. Haemers a menacé de se suicider si on ne lui donnait pas ses pilules dans les quinze minutes. Il s'est barricadé en entassant lit, table et chaise devant la porte de sa cellule. Les surveillants ont pris peur.

C'était peut-être une vraie crise d'un toxicomane en manque. Ou la tentative d'un détenu sachant que la prison est mal gardée la nuit, et prêt à tout faire pour qu'on ouvre sa porte, pour prendre des personnes en otage. Cette crainte n'était pas gratuite. Après l'évasion de Bajrami, Lacroix et Kaplan, pouvons-nous révéler, le juge d'instruction De Ruyver avait fait fouiller la cellule d'Haemers. On y avait trouvé un fragment d'un mot attribué à Dominique Lambert (incarcéré à St-Gilles pour le meurtre de soeur Justine en janvier 92 à Anderlecht). Lambert y expliquait qu'un de ses familiers travaille pour lui dans le projet à l'extérieur. On en déduisit qu'il s'agissait d'un projet d'évasion, car le familier dont Lambert parlait est un complice connu de Kaplan, Lacroix et Bajrami.

Hier matin, les surveillants appelèrent donc leur directeur de garde et la police communale de Forest. Ils tentèrent de «négocier» avec Haemers. Ils dirent enfin, quand les policiers les eurent rejoints, qu'ils étaient prêts à lui donner ses pilules mais qu'il devait démanteler sa barricade. Haemers ne répondit plus. Les policiers forcèrent la porte. Trop tard. Il était 3 h 20. Haemers était à genoux, pendu à un radiateur d'un mètre cinquante par le cordon électrique de sa radio. Il avait suscité la peur une dernière fois.

Le substitut Bérangère Weerts, le juge d'instruction Jacques Pignolet et le médecin légiste Frederic Bonbled sont rapidement descendus à la prison. Le juge, en charge d'une instruction pour homicide involontaire, a saisi le courrier d'Haemers mais aussi le registre médical de la prison.

Dans l'après-midi, les avocats d'Haemers ont fait de courtes déclarations à la presse. Des déclarations franches, courageuses, qui paraîtront aussi scandaleuses. Me Motte de Raedt a dit qu'il ne s'agissait pas du banal suicide d'un polytoxicomane, mais bien du choix délibéré d'un homme qui a prémédité sa mort. Me Bigwood a dit que l'homme qu'il avait découvert n'avait rien à voir souligné qu'il était mort présumé innocent. Me Leclercq a estimé qu'on avait oublié qu'il s'agissait d'un être humain. Enfin, Denise Tyack, l'épouse d'Haemers, a affirmé que son mari souhaitait un enterrement discret.

LA RÉACTION

DU MINISTRE DE LA JUSTICE

Le ministre de la Justice, Melchior Wathelet, a brièvement commenté l'événement: Un suicide est un acte personnel. C'est le résultat d'un dialogue entre soi et soi. Je n'ai pas de commentaire à faire. Patrick Haemers était très sévèrement surveillé. Tout ce qui se trouvait dans sa cellule était autorisé par les règlements. Tout le monde, au moment des événements, a fait le maximum de ce qui était en son pouvoir. S'il est vrai que la procédure ouverte à charge d'Haemers et consorts a été longue, c'est aussi dans le but de préserver les droits de la défense, ce qui, il est vrai, peut aussi avoir des effets pervers.

ALAIN GUILLAUME

Éditorial et «À bout portant»

PATRICK HAEMERS VICTIME DE LUI-MEME

Il était soumis à un régime strict. Pas sans raison. L'acte d'accusation était des plus effrayants.

Patrick Haemers était démoralisé, disent tous ceux qui l'ont cotoyé récemment. Par sa détention, la perspective de sa condamnation et ses conditions sévères d'isolement; par la mort récente de son frère Éric dans un accident de voiture; par sa séparation avec son épouse Denise Tyack et son fils (âgé aujourd'hui précisément de 8 ans); par ce qu'il disait être une très réelle absence de moyens financiers ; et enfin par la récente évasion de deux de ses complices. Sans doute trouvera-t-on là quelques explications à ce suicide.

IL A EU SA CHANCE

Il était né à Schaerbeek le 2 novembre 1952 et était donc agé de 40 ans. Il avait grandi dans une famille bourgeoise de Woluwe-St-Lambert et y avait connu, avec de nombreux copains, une adolescence heureuse. Il abandonna cependant ses études à l'âge de 15 ans.

Plusieurs témoins affirment qu'à la fin des années 70 Haemers sombra dans l'alcoolisme et la toxicomanie. C'est l'époque où il fréquentait bars et dancings. Celle où il découvrit la prison sous le coup d'une condamnation pour viol. Le père du truand affirme que cette condamnation était injuste. Elle causa en tout cas l'échec du premier et éphémère mariage d'Haemers et une profonde déception amoureuse.

Le «grand blond» entama alors une liaison durable avec Michèle Dewit (qui sera plus tard la compagne d'Axel Zeyen). Enfin, il rencontra Denise Tyack en 1983, au club «Happy Few» (avenue Louise) qu'il gérait alors avec son père. Il l'épousa en 1985 et eut d'elle un fils la même année.

C'est la période au cours de laquelle il plonge dans la truanderie. Celle au terme de laquelle il se retrouve accusé, aux assises du Brabant, de treize hold-up, quatre assassinats et un enlèvement.

Hier matin, on nous a reprécisé ce qu'était la vie d'Haemers à Forest. Il lui était interdit d'entretenir tout contact avec des codétenus et d'une manière générale avec le monde extérieur. Il était seul en cellule, seul aux promenades. Sa cellule était visitée régulièrement (tous les deux ou trois jours) et une «observation visuelle» fréquente était opérée. En d'autres termes, un surveillant ouvrait le judas de sa porte deux ou trois fois par heure et fréquemment pendant la nuit pour l'observer. Il était cependant autorisé à regarder la télévision, écouter la radio et lire les journaux. Il avait évidemment droit à la visite de ses avocats et de sa famille plusieurs fois par semaine.

DES CHARGES TERRIBLES

Si Patrick Haemers était soumis à un tel statut, c'est évidemment que les accusations pesant contre lui étaient extrêmement lourdes et que les risques d'évasion étaient grands. «Le» chef de la bande? Un d'entre eux en tout cas...

Voilà dans le détail les faits qu'on reprochait à Haemers:

- 2 novembre 1983: hold-up à la poste de Herstal alors occupée par 32 personnes;

- 20 août 1984: hold-up à la poste de Neufvilles;

- 1er mars 1985: attaque à Wilsele d'un fourgon postal.

- 20 mai 1985: attaque d'un fourgon postal à Neufvilles;

- 4 novembre 1985: attaque à l'explosif d'un fourgon postal à Verviers. Les postiers Henriette Genet (30 ans) et Yves Lambiet (31 ans) sont tués. Le gendarme Daniel Rahir (34 ans), pris en otage, est grièvement blessé;

- 17 mars 1986: attaque d'un fourgon Securitas au GB de Drogenbos;

- 28 mars 1986: attaque d'un fourgon Securitas à Evere;

- 17 juillet 1986: hold-up à Gooik-Leerbeek contre un transport de fonds Securitas. Un convoyeur, Georges Vindevogel (24 ans), est abattu sur place.

- 17 septembre 1986: attaque d'un fourgon Securitas à Wezembeek;

- 13 août 1987: évasion, à Louvain, de Patrick Haemers. Deux gendarmes sont blessés;

- 21 juin 1988: tentative de hold-up contre un fourgon postal à Tournai. Deux employés des postes sont blessés par l'explosion d'une grenade jetée dans leur fourgon;

- 29 juillet 1988: hold-up à l'explosif contre un fourgon Brink's-Ziegler à Etterbeek;

- 14 janvier 1989: enlèvement de P. Vanden Boeynants;

- 31 janvier 1989: attaque à l'explosif d'un fourgon GMIC sur l'autoroute de la mer à Grand-Bigard. Un mort (Ronny Croes, agé de 22 ans) et un blessé dans l'attaque.

Contacté hier matin, Paul Vanden Boeynants, l'une des victimes de la bande, nous a dit froidement ses réactions à l'annonce du suicide. Je vais être laconique, dit-il. Pour moi, la mort d'un homme est une chose dramatique. C'est tout. Je n'ai pas d'autre commentaire.

ALAIN GUILLAUME


Une partie des informations de cette page a paru dans nos éditions de vendredi après-midi. Que les lecteurs concernés veuillent bien nous en excuser.

Plaidoiries «posthumes» et dithyrambiques de ses avocats

Hier après-midi, au palais de Justice, quatre des avocats de Patrick Haemers et Denise Tyack, son épouse, ont fait de courtes déclarations à la presse.

Certaines étaient sans doute plus franches ou sensiblement moins mesurées que d'autres. Sans doute même choqueront-elles les proches des quatre morts de l'«affaire Haemers».

À chacun, maintenant, d'y réfléchir et de les apprécier.

En voici quelques extraits significatifs.

Denise Tyack, les larmes aux yeux: Mardi, à la visite, il m'avait dit qu'il n'en pouvait plus. On venait de lui enlever ses photos de famille. On ne m'a pas avertie, on ne m'a pas donné la lettre qu'il m'a écrite. C'est scandaleux, je ne comprends pas que cela ait pu se produire avec le régime de surveillance qui lui était infligé. Il m'avait dit ses dernières volontés. Il ne veut pas de service religieux; il veut être incinéré; il ne veut ni fleurs ni couronnes; il veut peu de monde et pas de journalistes.

Me Marie-Fernande Motte de Raedt: Patrick Haemers avait des choses essentielles à dire. Je regrette que ces choses-là ne soient pas dites. Nous ne pouvons qu'être tous profondément émus. Il y avait chez lui une dimension particulière. Sa personnalité - dans ses relations avec ses avocats - était attachante. Il était correct dans son comportement vis-à-vis de ses avocats, correct vis-à-vis des gardiens de prison. Sachant même, en dépit de tout, gratifier chacun d'un sourire qui éclairait son visage d'une façon très particulière. Son film préféré était «Cyrano de Bergerac»: il n'était pas un médiocre. Nous avions tous décelé chez lui un certain sentiment de «pureté» que j'ose appeler ainsi. Les experts, en écrivant à son sujet, nous disaient qu'il avait la nostalgie d'un monde idéalisé et honnête. J'ajoute: le paradis perdu! Il ne s'agit pas d'un polytoxicomane à qui on a enlevé ses médicaments. C'est une banalisation inadmissible. Il a voulu et prémédité sa mort. Il a préféré mourir debout, même s'il était à genou et accroché à un radiateur.

Me Jean Bigwood: M. Haemers n'avait pas grand-chose à voir avec l'image de desperado que l'opinion publique s'en était faite. Il avait au contraire une tendresse, un humour, une intelligence qui faisaient de lui une personnalité hors du commun, incontestablement attachante. Je suis ému de savoir qu'il avait perdu l'espoir de s'expliquer publiquement. Mon émotion est mélangée d'un sentiment d'indignation car ce suicide est dû, notamment, à ce qui s'apparente à une faillite de notre pouvoir judiciaire, incapable de préserver jusqu'au procès l'espoir auquel M. Haemers avait droit. Auquel tout homme a droit.

Me Denis Bosquet: M. Patrick Haemers est mort présumé innocent. Nous, ses avocats, pouvons certifier qu'il voulait son procès, qu'il voulait s'exprimer devant ses juges. M. Patrick Haemers avait rassemblé toutes ses forces, diminué qu'il était par une détention extrêmement longue et un régime carcéral terriblement éprouvant, pour affronter son procès. Nous pouvons attester que l'homme s'est brisé à l'annonce de la remise de son procès, qu'il ne croyait plus en rien et que, depuis de nombreux jours, il sentait qu'il ne retrouverait plus les mêmes ressources indispensables une seconde fois.

Me Emmanuel Leclercq: On a oublié que c'était un être humain et on a pensé que, au regard des accusations qui pesaient sur lui, rien ne serait assez dur et que sa détention était déjà sa condamnation. Il ne se défendra donc pas. Pis encore, personne ne pourra le faire à sa place. Personne ne saura ce qu'il aurait dit, ce qu'il aurait reconnu, ce qu'il aurait contesté. Il aura eu le dernier mot, celui auquel on ne s'attendait pas.

Al. G.

Brisé par la remise de son procès?

Les avocats, qui ont réagi «officiellement» vendredi après-midi, s'étaient exprimés «à chaud», si l'ose écrire, tout en début de matinée.

Il y avait à peine une vingtaine de minutes que l'huissier avait ouvert les deux grands battants de bronze du Palais de Justice que deux silhouettes gravissaient le grand escalier d'entrée rendu très glissant par le crachin.

Mes Fernande Motte de Raedt et Denis Bosquet. Les lèvres de ce dernier tremblaient et il parvenait difficilement à dénouer sa gorge:

- C'est affreux, tout simplement. Hier soir, nous en discutions encore en disant que notre client serait bien le seul pour lequel la menace d'un suicide pouvait être écartée, tant était grande la surveillance dont il faisait l'objet. Et puis voilà!

C'est un magistrat qui nous a téléphoné.

Pourquoi ce suicide? Les conditions de détention?

- Inhumaines. C'était l'isolement complet. La dernière fois qu'il a comparu en chambre des mises, il n'était même plus capable de tenir sur son banc. Le procureur général s'en est aperçu, et il nous avait promis de «faire quelque chose» pour notre client. On a songé alors de lui permettre de circuler un peu dans une sorte de grande cage. Mais l'homme avait sa fierté, il a refusé cette cage.

Me Denis Bosquet enchaînait:

- Haemers a été «cassé» par la remise de son procès. Le lendemain de cet ajournement, il m'a dit: Maître, à présent, occupez-vous de votre femme, de vos gosses et de vos autres clients. Il estimait que, pour lui, tout était fini.

Deux souvenirs nous reviennent aussitôt en mémoire. Celui du même Denis Bosquet qui nous disait, au lendemain de la remise: Haemers m'a dit qu'il avait encaissé cette remise comme un coup de matraque sur la tête. Celle d'un procureur aussi, qui nous disait avant Haemers I: Vous verrez, Haemers, ce n'est plus le héros de légende. Bourré de valium. Un zombie.

C'est à ces choses-là que les avocats pensent sans doute lorsqu'ils nous disent: Cet homme n'a pu supporter une telle image de lui-même. C'était un homme très fier.

Tout aussi émue, Me Françoise Roggen, défenseur de Philippe Lacroix, semble partagée entre la plus grande irritation et la plus grande compassion...

- Je pense aussi intensément à la douleur des proches, aujourd'hui. De ce fils de huit ans auquel on devra apprendre cette horreur. Au père de Patrick Haemers aussi, qui aura perdu ses deux fils la même année, et tous deux dans des circonstances dramatiques.

Puis, soudain, sévère:

- Cet homme avait besoin de soins, médicaux ou psychiatriques, depuis longtemps. Et cela, les rapports en attestent, les autorités le savaient.

Me Roggen appréhendait pour Lacroix l'impact redoutable de la nouvelle sur des structures mentales fragilisées. Le hasard veut que la veille du suicide de Haemers, Me Roggen ait demandé aux autorités pénitentiaires de faire voir son client par un médecin psychiatre parce que certaines choses ne me paraissaient pas rassurantes.

GUIDO VAN DAMME
Le jour anniversaire de son fils

Me André Dumont, un des avocats de Denyse Tyack, l'épouse de «l'ennemi public no 1», nous parle du fils de Patrick Haemers. C'est le jour de son huitième anniversaire, ce vendredi 14 mai, qu'il fallait lui annoncer tout cela.

L'enfant était fort attaché à son père, nous dit Me Dumont. Il a d'ailleurs fallu, progressivement, le détacher de ce modèle paternel, comme disent les psychiatres, pour éviter de gros problèmes ultérieurs.

Dans la première école communale de Woluwe-Saint-Lambert où il avait été placé, on lui avait donné un nom d'emprunt, pour éviter la cruauté des autres enfants de la classe et la curiosité malsaine d'adultes.

Actuellement, l'enfant est en internat et les choses, en ce milieu plus clos, se passent différemment. Il y est suivi par des psychologues et pédopsychiatres.

Il a tant réclamé les visites à son père qu'il a fallu le lui accorder. Devant la vitre d'abord, puis même à table. C'était avant le régime de stricte surveillance. Comme son père, il est particulièrement doué pour le dessin. Sa mère, qui avait trouvé un certain équilibre personnel par la pratique de l'équitation, a tenté la même pédagogie pour son fils. Mais l'enfant n'a marqué que peu d'enthousiasme pour les poneys.

Il disait: vous verrez, après le procès, papa reviendra à la maison.

Comme les enfants des victimes, les enfants des gangsters paient cher, eux aussi, les crimes d'adulte.

G. V .D.

PHILIPPE LACROIX ARRETE...POUR LE HOLD-UP D'UN AUTRE

GUILLAUME, ALAIN

Samedi 8 mai 1993

Philippe Lacroix arrêté... pour le hold-up d'un autre

L'un des évadés se retrouve en prison. Coup de chance et joli succès pour les «îlotiers» de la police bruxelloise.


Quatre jours de liberté: voilà tout ce que Philippe Lacroix aura «gagné» avec sa spectaculaire évasion de la prison de Saint-Gilles, et les quatorze prises d'otage qui la rendirent possible. Pas de chance: Lacroix a été arrêté par la police de Bruxelles... qui croyait mettre la main sur l'un des braqueurs qui venaient d'attaquer un Unic, avenue Houba de Strooper.

OK! OK! Calmez-vous, je me rends, furent les premiers mots de celui que toutes les polices du pays traquaient depuis lundi. Ben, m... Je me fais harponner pour un truc où j'ai rien à voir!, dit-il plus tard, tout dépité d'apprendre par les policiers comment on l'avait vraiment attrapé.

«Flash-back»: il est 12 h 30. Deux hommes armés de pistolets font irruption dans le magasin Unic de l'avenue Houba de Strooper. C'est la troisième attaque de ce supermarché - fréquenté par le commissaire en chef de la police de Bruxelles en personne! - et les caissières gardent leur calme. Pendant que l'une d'elles tente d'ouvrir sa caisse comme les malfrats lui en donnent l'ordre, une autre employée du magasin parvient à donner l'alarme. Les policiers de la 8e division de Laeken arrivent vite... mais trop tard pour arrêter les deux auteurs.

Une cliente du magasin a vu fuir les deux truands dans une Renault 5 bleue. Le signalement des fugitifs et de leur voiture est rapidement donné par radio à toutes les polices. Quelques dizaines de minutes plus tard, une assistante de police, qui conduit une Renault Clio des polices de l'agglomération, manque d'avoir un accident avec une R 5 blanche qui brûle un feu rouge et disparaît dans la circulation de l'avenue Houba. L'assistante est au courant du hold-up et du fait qu'on recherche une R 5 bleue. A tout hasard, elle donne le signalement de la voiture avec laquelle elle a presque eu un accrochage... et son numéro de plaque (KUV 244).

Tous les policiers bruxellois ont ces renseignements. Trois d'entre eux - les îlotiers Johnny, Charly et Victor - circulent alors à pied et en civil à l'angle de la rue Charles Demeer et du boulevard Bockstael. Ils appartiennent à cette brigade territoriale de sécurité qui ne cesse de prouver son utilité et son efficacité. S'ils sont en civil, c'est qu'ils s'apprêtent à arrêter un jeune homme qui habite par là et qu'ils savent être l'auteur d'un cambriolage commis récemment.

A l'angle du boulevard, ils aperçoivent alors une R 5 beige. Son immatriculation correspond à celle que l'assistante de police a relevée. Un homme est assis sur le siège passager, attend ou fait mine d'attendre son chauffeur. Les policiers n'hésitent pas, s'approchent de la voiture, ouvrent la porte et mettent l'homme en joue. Ils l'ont sorti de la voiture en un instant, explique l'épicière grecque qui a tout vu. C'était un très grand type, avec des cheveux noirs, de grosses lunettes de soleil, mal rasé. Ils l'ont mis par terre - il criait - et ils l'ont menotté.

Les policiers ne savent pas encore qui ils viennent d'arrêter. L'homme n'a pas de papiers d'identité. Dans sa poche: une grenade de fabrication yougoslave. A ses pieds: un pistolet automatique 9 mm d'origine tchèque. C'est seulement en arrivant au commissariat que les policiers comprennent qu'ils viennent de mettre la main sur Lacroix. Le Parquet est averti et des dizaines d'enquêteurs arrivent à la 8e division de police, place Bockstael, à deux pas.

Très vite, les policiers bruxellois se débarrassent de leur encombrant colis qui est amené à la prison de Forest. Dans la soirée, il est extrait de sa cellule et conduit à la gendarmerie, rue de Louvain, pour un interrogatoire qui s'annonçait très long: l'origine des armes des évadés, les méfaits commis pendant leur cavale...

Une énorme enquête de police est évidemment relancée avec cette arrestation. On ne sait si Lacroix était accompagné d'un complice dans les minutes qui ont précédé son arrestation. Des recherches importantes sont donc déclenchées autour du propriétaire de la R 5 à bord de laquelle il se trouvait, et dans le «quartier» où on l'a arrêté (pas loin de l'autoroute d'Anvers et le parking de la discothèque où les fugitifs furent aperçus pour la dernière fois, lundi).

Ces recherches permettront-elles de mettre la main sur Bajrami et Kaplan, les deux autres évadés qui courent toujours? C'est évidemment ce que des dizaines d'enquêteurs espéraient, à nouveau, hier soir. On a des raisons de croire qu'au moins Bajrami et Lacroix sont restés ensemble, en Belgique, ces derniers jours, et que s'ils ont bien des «amis», ils ne disposent pas pour autant de moyens financiers considérables. Gendarmes et policiers se remettent donc à espérer.

ALAIN GUILLAUME
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:32

ALAIN GUILLAUME

CE QUI SERA CHANGE DANS LE PROCES LACROIX ET COMPAGNIE
VAN DAMME,GUIDO
Samedi 15 mai 1993
Ce qui sera changé dans le procès Lacroix et compagnie
Faudra-t-il changer l'appellation du «grand procès» qui s'ouvrira malgré tout, à l'estime de la plupart, le 6 septembre? Parler de «procès Lacroix» comme on parlait hier de «procès Haemers»?
Médiatiquement, on serait tenté de répondre par l'affirmative, tant il est incongru de mener le procès d'un mort. L'accusé Philippe Lacroix se passera cependant bien de cette succession de «notoriété». Mais juridiquement, il n'en est rien: le «programme» du «procès Haemers et consorts» ne se trouvera guère modifié, on ne rédigera pas un autre acte d'accusation dont Patrick Haemers serait gommé, on ne modifiera même pas le libellé des charges qui sont portées contre lui. Ce n'est qu'au moment de la rédaction de l'arrêt qu'il sera dit que pour l'accusé Patrick Haemers l'action publique est éteinte. Tout au plus fera-t-on quelques coupures dans les questions posées au jury, en vertu du pouvoir discrétionnaire du président.
Pas de report donc mais ils seront seulement sept ou huit accusés dans le box au lieu de neuf. Sept, si on ne parvient pas à capturer Basri Bajrami.
Et que se passera-t-il pour ce dernier, dans l'hypothèse où on ne parvient pas à ramener le fugitif?
Bajrami ne sera pas jugé par contumace. Outre que la procédure est extrêmement complexe, le fait qu'il ait déjà été présent à l'ouverture du procès et qu'il ait simplement répondu à l'interrogatoire d'identité, fait problème. Il aurait donc été décidé de «disjoindre» les faits à charge de Basri Bajrami, et cette disjonction pourrait avoir lieu immédiatement après la constitution du jury.
Si Bajrami était retrouvé après l'arrêt de disjonction, il serait alors jugé au cours d'une autre session, également par un jury d'assises, et pas seulement par des juges professionnels, comme c'est le cas dans la procédure de contumace.
G. V. D
HAEMERSII FAIT ESCALE DANS LES PLANQUES DE LA BANDE LACROIX : JE NE CROYAIS PAS ARRIVER ICI
GUILLAUME, ALAIN
Jeudi 16 septembre 1993
«Haemers II» fait escale dans les planques de la bande Lacroix: «Je ne croyais pas arriver ici»
Septième journée d'audience, hier, aux Assises du Brabant où se déroule le procès «Haemers II». A son rythme - lent - le paquebot croise sur une mer calme. Pour la météo, le vent ne devrait se lever que demain, quand l'avocat général Morlet annoncera dans son réquisitoire (comme l'a révélé «La Libre Belgique») qu'en effet, la défense de Vander Elst avait raison: les «observations téléphoniques» qui pèsent (ou pesaient) lourdement contre lui étaient illégales.
Mais hier donc, la mer était calme. Le capitaine du navire avait emmené ses passagers en excursion dans cinq des sept boxes pour voitures louées par des membres de la bande Haemers et retrouvés par les enquêteurs. Plusieurs guides dirigaient l'excursion: les juges Collin et Lafineur; les gendarmes Tollet, Verdurmen, Van Brussel et De Jonghe; les «péjistes» Elise et Clavie.
Philippe Lacroix explique alors aux jurés que, très tôt dans son «parcours», avec sa bande de copains, ils avaient commencé à louer des boxes. Pour y entreposer leurs armes, leurs butins. Lentement, la «bande de copains» est devenue ce qu'il appelle le groupe... et que l'avocat général qualifie d'association de malfaiteurs. On peut dire - explique Lacroix - que c'était un groupe, un noyau, de sept ou huit personnes. Autour gravitaient peut-être 20 ou 30 personnes. On se faisait confiance, on se rendait des services. On savait que j'étais un garçon équilibré, ordonné, et on m'avait demandé de m'occuper du paiement des locations. A sept ou huit, on avait tous des doubles des clés. C'est pour ça que je ne sais toujours pas pourquoi telle arme ou telle voiture se trouvait plutôt ici que là. Je n'ai jamais pensé qu'à cause de cela on pourrait me reprocher des choses que je n'ai pas faites. À cette époque, je n'imaginais pas que je pourrais me retrouver ici, devant vous. Autrement...
Un des boxes avait été loué pour Thierry Smars; on en vient donc à l'assassinat, le 21 mai 1986, du jeune homme alors âgé de 24 ans. «Assassinat»? Pas vraiment: pour le juge Collin c'est peut-être un suicide. Un gendarme, M. Van Brussel, émet des doutes. Il a raison; l'attitude de la Justice dans cette affaire est scandaleuse. Une gigantesque liste d'indices (l'absence d'antimoine sur les mains du «suicidé», la position de son arme, les traces de sang qui remontent (!) le long du cou ...) démontrent que Smars a bien été assassiné. Mais qui s'en inquiétera? Et qui s'inquiétera des raisons pour lesquelles certains témoins ont tenté de manipuler la presse dans cette affaire? Qui s'inquiétera du rôle joué dans l'histoire par l'escroc Elio Ciolini qui prétendait à l'époque s'appeler «colonel Bastiani», et oeuvrer pour la CIA américaine (ou le SDECE français).
C'est une affaire annexe dans le dossier qui nous occupe, tranche le président. On en vient alors à deux autres «incidents». On parle ainsi d'un PV dressé ces derniers jours par l'un des gendarmes qui surveillent les accusés. A l'occasion d'une pause dans le procès, explique M. Wezel, Denise Tyack se serait plainte des horaires tardifs de la Cour et du fait qu'elle n'avait pu faire son ménage. Lacroix, poursuit le président, lui aurait répondu en substance, ouais, mais c'est bientôt moi qui vais «faire le ménage». Lacroix se lève, souriant: Demandez au gendarme qui est là. J'ai dit: «je voudrais bien être à ta place, en liberté, et pouvoir faire le ménage».
Lacroix en liberté? C'est le thème du second incident. Dans un bout de phrase, le président Wezel évoque la dernière tentative d'évasion de Lacroix, il y a quelques semaines, quand il était à la prison de Malines. Me Krywin bondit pour son client: Ce n'était pas un projet d'évasion. Lacroix s'explique: Il y a deux ans et demi que je suis enfermé. En régime strict, en isolement. Vous n'imaginez pas ce que c'est; les problèmes psychologiques qu'on a. On ne sait plus qui on est. On a terriblement besoin de vie sociale. J'essaye de communiquer, avec tout le monde et n'importe qui. Un détenu me crie «Philippe, tu veux quelque chose», un autre me passe un mot. C'est interdit, mais je le fais, clandestinement bien sûr. Je fantasme, je veux m'en sortir. Un jour un détenu me demande ce que je veux. Je lui réponds: «Tu as un plan de la prison, des informations sur le directeur?»... Ce n'est pas un projet d'évasion!
Comme d'habitude, la réplique de l'avocat général tombe, froide et tranchante comme un couperet: D'accord, mais il y a au moins un cas récent où l'on a dépassé le stade du fantasme. Une allusion évidente à l'évasion avec prise d'otages dans laquelle Lacroix s'est embarqué en mai.
ALAIN GUILLAUME
HAEMERS II ET LA MOISSON DE DEUX HOLD-UP POSTAUX AVEUX ET DENEGATIONS DE LACROIX
GUILLAUME, ALAIN
Vendredi 17 septembre 1993
Haemers II et la moisson de deux hold-up postaux
Aveux et dénégations de Lacroix
En avant toutes! Aux assises du Brabant, le paquebot Haemers II glisse à pleine vitesse sur une mer calme. Sur la passerelle, le commodore Wezel, président de la Cour, profite sereinement des embruns; sur le pont, plusieurs quartiers-maîtres de la défense ont cédé la place à de jeunes matelots; dans les cales, seul l'accusé Philippe Lacroix s'intéresse à la marche du navire.
Il faut dire que les faits dont on parle ne concernent que lui... et feu Patrick Haemers. On ne parle ce jeudi que du hold-up commis à la poste de Herstal le 2 novembre 83, et de celui qui se déroula à la poste de Neufvilles le 20 août 84.
MAIGRES INDICES
L'attaque d'Herstal, Philippe Lacroix nie avec la dernière énergie y avoir participé. On court peu de risque à penser - en attendant d'apprécier le talent de l'avocat général sur cette question - que le jury fera confiance au truand.
Le président Wezel a fait venir quantité de témoins pour raconter les faits, disséquer l'enquête. Ce jour-là, une trentaine de facteurs avaient été pris en otages pendant une grosse demi-heure. Le temps qu'arrivent les facteurs disposant des clés permettant d'ouvrir les coffres de la poste et de s'y emparer de 9,5 millions. Ils avaient filé à bord d'une BMW volée où l'on avait retrouvé un mégot de Marlboro.
À Rio, Haemers avait avoué ce hold-up... sans donner le nom de ses complices. Mais des facteurs avaient entendu des voleurs s'appeler par leurs prénoms: «Philippe et Thierry». Philippe Lacroix et Thierry Smars? On serait tenté d'y croire, d'autant que Lacroix fumait à l'époque des Marlboro!
Comme indices de culpabilité, c'est peu. Et Lacroix le sait, lui qui sourit en expliquant qu'il n'était pas le seul, dans le pays, à fumer des Marlboro. Et qui précise que dans la bande on a toujours eu l'habitude de s'appeler par de faux prénoms pendant les «coups». Ses avocats savent aussi combien l'accusation est faible, eux qui ont noté scrupuleusement les déclarations de plusieurs témoins disant que celui qu'on appelait «Philippe» était un grand blond, avec des yeux bleus sous sa cagoule. Tiens, tiens...
C'est en somme le commissaire Elise (de la 23e brigade de PJ) qui tranche, en constatant qu'en Belgique, 30 % des hold-up seulement sont élucidés. Et que si les truands n'ont pas tiré, ont pris soin de porter des gants et des cagoules pendant l'attaque, il leur suffit de nier quand on les interroge pour avoir une chance sur deux d'échapper à la justice.
Le hold-up de Neufvilles, c'est autre chose. Ici, Lacroix qui manifeste encore et toujours un étonnant besoin de «s'expliquer» avoue sans ambages. Oui, c'était bien lui. Avec deux «copains» dont il refuse bien entendu de donner le nom. C'était d'ailleurs son premier gros coup. Il était nerveux, tendu, explique-t-il en substance, car il ne faut pas s'imaginer: quand on fait un coup comme ça, on est stressé. L'occasion est trop belle pour le procureur qui ne peut s'empêcher de remarquer qu'il y en a d'autres qui restent sous le choc.
Neufvilles aussi, c'était «un beau coup». Sans effusion de sang, vite fait bien fait, en somme. Les truands avaient attendu l'arrivée du fourgon postal. Ils avaient maîtrisé les facteurs, le chauffeur et le convoyeur. Ils s'étaient fait ouvrir la porte du fourgon et y avaient pris l'argent: 10,7 millions.
À Neufvilles aussi, il y avait un grand blond, se souvient un facteur. Après avoir éventré un sac d'argent - avec le long poignard fixé à sa cuisse, comme Rambo - le grand blond avait dit, les yeux pétillants: Bon blé, bon grain.
ALAIN GUILLAUME

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:33

JOURNEE EN POINT D'ORGUE AU PROCES HAEMERS II ACTE D'ACCUSATION?PAS LA BIBLE
VAN DAMME, GUIDO
Vendredi 24 septembre 1993
Journée «en point d'orgue» au procès Haemers II
Acte d'accusation? Pas la Bible!
Ce procès Haemers II sera bien avant tout celui de la «preuve» à fournir par l'avocat général Pierre Morlet. La défense a-t-elle déjà réussi à évacuer le hold-up de Gooik (17 juillet 1986: un mort) pour lequel seul Patrick Haemers était poursuivi, et qui n'intéresse plus les jurés que dans la mesure où il faut examiner une prévention de recel pour sa veuve? Possible.
En tout cas, après le rapport de synthèse esquissé jeudi soir par les juges d'instruction, il est permis de douter du sérieux du portrait-robot, et même de la présence de Patrick Haemers sur les lieux. Ce doute se fonde sur l'histoire... d'un fermier conduisant des vaches.
Car le sympathique Jean-Pierre Orts, fermier de son état à Leerbeek, a bien vu la voiture suspecte. Dame, elle lui interdisait l'accès à sa prairie. Je l'ai bien vu, cet automobiliste. Même qu'il portait une boucle d'oreille en forme de chaînette! Le président Wezel, qui dirige ces débats avec un remarquable souci d'instruire à décharge autant qu'à charge, interroge d'abord les coaccusés du box. Personne n'a jamais vu Haemers porter une boucle d'oreille. Pas son genre! ajoutera Lacroix. On indaguera.
Même chose pour la carabine 22 long utilisée lors du hold-up de Wezembeek le 17 septembre 1986, que l'accusation impute à Philippe Lacroix. Les témoins, placés devant un choix d'armes, ont immédiatement repéré la 22 long qui appartenait à Philippe Lacroix. Le président Wezel fait préciser: est-ce la 22 long que vous avez vu ce jour-là, ou seulement une arme de ce même type? Réponse des témoins: de ce type là, monsieur le président. Comme des 22 long il en est des masses, Me Ann Krywin se dresse sur ses ergots et fait remarquer aux jurés que dans l'acte d'accusation on écrit que ces témoins ont formellement reconnu «la» 22 long «de» Lacroix. L'avocat général perd soudain sa sérénité. Il se retranche derrière les documents d'enquête et s'étonne de l'attitude de la défense. C'est Me Krywin qui gagne le set, en rétorquant que les jurés n'ont que l'acte d'accusation comme écrit de référence. L'acte d'accusation? C'est pas la Bible! D'autant qu'il ne peut deviner ce que les témoins viendront raconter à l'audience.
Un témoin révèle qu'un des auteurs du hold-up de Wezembeek parlait très correctement le flamand. Ce n'est pas le cas de ceux qui sont dans la cage. Le président Wezel demande au juge d'instruction Laffineur s'il a vérifié ce point linguistique. Sans intérêt, dit-il en substance, car les quelques mots prononcés ne s'écartent pas du savoir néerlandophone du bruxellois moyen. Est-ce bien certain? Le gangster, ordonnant l'ouverture immédiate des sacs, a dit: Doe dat onmiddelijk open! Foi de Bas-Fond ou de Meulebeek, à Bruxelles, on dit direct, et onmiddelijk n'appartient pas au vocabulaire des ketjes!
DES FANTOMES DE THIERRY SMARS ET DU MAJOR VERNAILLEN AUX FEUX FOLLETS DE PROCES-VERBAUX EN GOGUETTE HAEMERS II:DES TEMOINS...
VAN DAMME, GUIDO
Mercredi 22 septembre 1993
Des fantômes de Thierry Smars et du major Vernaillen aux feux follets de procès-verbaux en goguette
Haemers II: des témoins muets ou bavards
Mardi, Philippe Lacroix, Michel Vander Elst et Robert Darville ont marqué quelques petits points.
Un défilé de témoins plein de surprises a caractérisé la douzième journée du procès Haemers II aux assises du Brabant. Les uns, dont on attendait beaucoup, ont perdu la mémoire et le président Wezel a même demandé à l'un d'entre eux s'il avait peur. D'autres, convoqués pour faire nombre, ont soudain fait sortir de la marmite de bien étranges révélations.
Le tout sur fond de deuil avec la mort de Thierry Smars le «compagnon de jadis» et sur fond de «rapines propres» avec ce hold-up du 17 mars 1986 au GB de Drogenbos (pas de blessés... et un butin de 38 millions). Philippe Lacroix est «preneur» pour cet exploit de banditisme qu'il a avoué peu après son arrestation en Colombie. Avec une franchise, pour laquelle il escompte en retour que les jurés croiront qu'il n'est pour rien dans la «rapine sale» de Verviers (deux morts).
L'OMBRE DES TUEURS
Regroupons deux témoignages: celui de Baudouin Erpicum, qui fut barman dans l'établissement de Woluwe où se rencontraient ces messieurs, et celui de Guy Smars, le père du premier suicidé dans la chronologie de cette saga. On espérait, du côté de l'accusation, que le barman redirait ce qu'il a affirmé dans un premier temps aux enquêteurs: à savoir qu'en visite chez Philippe Lacroix, il aurait vu sur la table une vingtaine de journaux relatant l'attaque du fourgon blindé de Verviers. Aujourd'hui, il est moins précis, il dit qu'il peut avoir confondu et qu'il pourrait s'agir de l'affaire Vernaillen. On sait que le major Vernaillen, très actif dans la recherche des tueurs du Brabant wallon, avait subi une attaque en son domicile alostois. Me Ann Kriwin fonce dans ce sentier et demande au témoin si Thierry Smars et Philippe Lacroix ne se cachaient pas pour Bastiani.
Ce Bastiani, alias Ciolini, alias le colonel, il en sera encore question dans la déposition du père de Thierry Smars. Je crois que c'est lui qui a manipulé Thierry. Je crois même qu'il lui a réclamé de l'argent. Quatre millions? Et pour financer quoi?
COPIES QUI RAPPORTENT
Notons encore dans cette déposition du père de Thierry Smars la confirmation d'un point chaud du dossier. Guy Smars va confesser les fautes de son fils à la justice. On m'a d'abord conseillé de le faire d'une façon anonyme. Tiens! Pour cacher quoi? Surprise plus tard quand j'ai reçu la visite de Philippe Lacroix qui m'a mis une photocopie de ce procès-verbal sous le nez. Des fuites sur lesquelles on n'a pas fini d'épiloguer.
En vertu de son pouvoir discrétionnaire, le président a aussi convoqué la maman de Thierry Smars. Elle révèle que c'est sur les conseils du commissaire de police de Woluwe qu'elle a demandé à son avocat, Me Michel Vander Elst, de demander restitution du riot gun saisi par la justice au moment d'une perquisition. On en vit plusieurs baisser la tête au niveau de la banquette: ceux qui avaient suspecté Michel Vander Elst d'avoir réclamé cette arme d'initiative et sans l'avis de la famille pour ravitailler on ne sait trop qui en armes.
Bonne journée pour Darville. Les témoins à charge se sont pris les pieds dans les filets, suspectant même leur ancien associé d'avoir fait des sortes de fausses factures. Des baudruches qui se sont dégonflées à l'audience. Avec le dernier mot à Me Guy François, qui mit un terme à une immense polémique autour de l'achat d'un modèle bien déterminé d'émetteur: Preuve nulle, à partir du moment où n'importe quel émetteur agissant sur la fréquence choisie peut allumer la bombe. Une péroraison semblable à celle qu'il fit un jour en ramenant une plaidoirie à quatre lettres: Cqfd.
GUIDO VAN DAMME
GUIDO VAN DAMME
EVADE DE LOUVAIN, HAEMERS AVAIT LAISSE UN MOT A SON JUGE:SALUT DECOUX HAEMERSII:TEMOINS ESSENTIELS ENTENDUS AUJOURD'HUI
GUILLAUME, ALAIN
Jeudi 30 septembre 1993
Evadé de Louvain, Haemers avait laissé un mot à son juge: «Salut Decoux!»
Haemers II: témoins essentiels entendus aujourd'hui
Dix-huitième audience du procès «Haemers II», hier aux assises du Brabant. On y a poursuivi l'examen de deux aspects du dossier: un hold-up commis à Strombeek le 6 juillet 1987 pour un butin de 14,5 millions et l'évasion sanglante de Patrick Haemers (deux blessés dans un fourgon cellulaire), le 13 août 1987 à Heverlee.
Une demi-journée intéressante, consacrée à l'audition de six gendarmes (MM. Leteul, Verdurmen, De Jonghe, Tollet, Hautera et Van Brussel) et de deux «péjistes» de la Brigade nationale (MM. Elise et Clavie). Intéressante surtout parce qu'elle a révélé une météo turbulente pour les interrogatoires de témoins qui devraient se dérouler ce jeudi et demain (où l'on parlera entre autres de «la piste des armes» évoquée lundi). Des interrogatoires qui pourraient être particulièrement captivants, certains témoins ayant - pour l'heure - une étrange allure de suspect...
Qui donc a organisé et participé à l'évasion de Patrick Haemers?
Philippe Lacroix? Il était sur une plage du midi de la France. Certes, il savait qu'Haemers devait s'évader. C'est d'ailleurs pour cela qu'il s'est confectionné un faux alibi (une déclaration de perte de permis de conduire à la police française). Mais tout ce qu'il a fait, dit-il, c'est remonter vite-vite vers Paris où il a rencontré son copain Patrick avant que celui-ci s'envole vers Rio.
Faut-il le croire? Peut être. Mais il a dû rouler (ou voler en avion) très rapidement pour arriver à temps. Et puis, on l'a vu avec un talkie-walkie (comme on en a utilisé pour l'évasion) et certains témoins se disent convaincus qu'il a participé à l'attaque du fourgon cellulaire. D'autres affirment même que Haemers leur en a fait la confidence. On entendra ces témoins aujourd'hui.
Et Marc Vandam, était-il à Heverlee? Que non. Il travaillait ce jour-là avec un ami mécanicien sur un avion Broussard à l'aéroport de Grimbergen. C'est le jour où les gendarmes ont contrôlé les passagers d'un Beechcraft américain se souvient-il.
Faut-il le croire? Peut-être aussi. Le Broussard était là, le Beechcraft et les gendarmes aussi. Le copain mécano de Grimbergen pourrait bien s'en souvenir aujourd'hui. Mais il reste les déclarations de quelques témoins, dont le truand Frédéric Hilger, qui se souviennent avoir entendu (de la bouche de Bajrami entre autres) que l'évasion avait été le fait de Bajrami, Lacroix et un certain Vanden ou Vandam. On entendra ces témoins-là ce jeudi également.
Et Denise Tyack, a-t-elle également participé à l'attaque du fourgon? Que non! Bien sûr, elle savait que ce jour-là était décisif. D'ailleurs, à la date du 13 août 1987 sur le calendrier qu'Haemers avait dans sa cellule, il avait écrit Salut Decoux! (le juge qui l'avait emprisonné). Bien sûr, elle a loué une BMW qui a servi à l'évasion, placé un million (d'origine douteuse) la veille de l'évasion dans une banque luxembourgeoise, acheté des tickets d'avion, arrangé de faux papiers pour sa famille, attendu (ou accompagné) son époux en fuite dans un hôtel parisien... Mais est-ce assez pour qu'elle soit coupable de complicité dans l'évasion? Ici encore, quelques témoins devraient préciser tout cela aujourd'hui.
Et l'avocat Vander Elst, on n'en parle pas? Non, pas dans l'acte d'accusation. On ne lui reproche rien pour l'évasion. Mais on parlera quand même de lui, et pas un peu, ce jeudi. Parce qu'un détective privé par ailleurs figure de proue historique de l'extrême droite belge (Francis Dossogne) l'a accusé des pires choses et lui a même tendu un piège. Une provocation policière avec la complicité du commissaire en chef (suspendu) de la PJ de Bruxelles, Frans Reyniers? On n'en serait pas surpris. Ce sera le «bouquet final» de l'audience de ce jeudi.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:34

AU PROCES HAEMERS II,VANDER ELST DANS LA MIRE DU PRESIDENT LE RICHE BOX DE MME DEBLANGER
GUILLAUME, ALAIN
Vendredi 15 octobre 1993
Au procès Haemers II, Vander Elst dans la mire du président
Le riche box de «Mme Deblanger»
La locataire du «box Apollon» avait le téléphone d'une usine de bouillon-cube.
A la Cour d'assises du Brabant qui se penche, encore et toujours sur le volumineux «dossier Haemers», on a poursuivi, hier, l'examen des faits relatifs à l'attaque commise par «la bande» le 31 janvier 89 contre un fourgon de la GMIC, sur l'autoroute de la mer.
Dans la matinée, c'est le témoignage de Peter Bultinck (29 ans), le survivant de l'attaque, qui a retenu toute l'attention. Froidement, méthodiquement... et brièvement, l'homme a ranimé ses souvenirs devant le jury. Aujourd'hui, Bultinck a repris son travail. La balle qui lui est entrée dans le genou l'empêche de faire du sport, mais... ça va. Oui, maintenant cela s'arrange.
Plus tôt, deux enquêteurs de la Brigade nationale de PJ et deux autres de la BSR de Louvain étaient venus raconter leur enquête à la Cour. Les premiers se sont attardés sur l'origine de certaines armes de «la bande». Pour eux, pas de doutes: l'armurier Deliens a vendu à Durselen (à ce moment tenancier de la taverne La Belle époque) bien des armes. Et entres autres quelques-unes volées en mai 85 à l'ingénieur de la FN Juan Mendez (qui fut assassiné: une affaire mise en rapport avec les tueries du Brabant). On n'a découvert ces faits que récemment. Deliens dit avoir recu ces armes de Madani Bouhouche. Bouhouche, lui, nie fermement. Mais c'est une autre histoire...
Les gendarmes, eux, ont expliqué qu'au soir de l'attaque, trois suspects ont mangé à la taverne «The Rider» à Wemmel. Selon certains témoins et, particulièrement, un témoin désirant garder l'anonymat, Haemers, Lacroix et Bajrami étaient là, à table devant deux steak et un spaghetti, quelques dizaines de minutes après l'attaque. Quel témoin? Et comment peut-il être si sûr de la date de repas? demandent les avocats de Lacroix. Pas de réponse.
Après un impressionnant défilé de témoins - qui circulaient sur l'autoroute au moment de l'attaque du fourgon de la GMIC - on entend M. Grégoire, qui gère une centaine de boxes pour voiture à Uccle - le complexe Apollon - où l'on a découvert, entre autres, la voiture qui a sans doute servi à l'attaque. L'administrateur de sociétés explique qu'il avait demandé à la police d'Uccle de «jeter un oeil» sur ses garages et que les policiers avaient accepté. Ils lui avaient demandé de leur fournir régulièrement la liste des locataires abandonnant ou prenant une location. Un jour donc, la police d'Uccle - dit il, en contredisant le témoignage des policiers - lui fit remarquer que la locataire du box 404, «Mme Deblanger» n'existait pas, que son adresse était fausse et que son numéro de téléphone était celui d'une fabrique de bouillon-cube!
Mais au fait, interroge le président avec un soupçon d'agressivité, cette Mme «Deblanger» ressemble étrangement à une certaine «Deblander» qui fut l'épouse de Me Vander Elst. L'avocat-accusé ne s'explique pas pourquoi. Mais d'autres indices (des expertises graphologiques - contradictoires - entre autres) pèsent encore sur l'avocat. Ici encore Michel Vander Elst se défend, becs et ongles. Mais c'est finalement Lacroix qui vient à son secours. Il avait déjà dit qu'il savait qui a loué le box et, en tout cas, assure-t-il, Michel Vander Elst qui est un type bien n'a absolument rien à voir dans cette affaire. Je regrette une chose: c'est de l'avoir laissé venir chez moi, de l'avoir laissé s'asseoir à une table autour de laquelle il y avait des gens qu'il n'aurait pas du côtoyer.
ALAIN GUILLAUME
HAEMERS II:CONTRADICTIONS SUR LES EXPLOSIFS GAUTHIER ACCUSE DARVILLE QUI NIE
BELGA
Mercredi 20 octobre 1993
Haemers II: contradictions sur les explosifs
Gauthier accuse Darville qui nie
Robert Darville et Michel Gauthier ont encore été au centre des débats mardi au procès Haemers II où l'on juge Philippe Lacroix, Marc Vandam, Michel Vander Elst, Axel Zeyen, Robert Darville, Michel Gauthier et Denise Tyack, la veuve de Patrick Haemers, tous poursuivis pour hold-up ou attaques meurtrières de transports de fonds, et l'enlèvement de Paul Vanden Boeynants.
La cour examine actuellement les attaques par explosifs: le fourgon postal de Verviers le 4 novembre 1985 (deux postiers tués), la tentative du 21 juin 1988 à Tournai contre un fourgon postal (un blessé grave), la tentative contre un fourgon Brink's et Ziegler le 29 juin 1988 à Etterbeek (un des malfaiteurs blessé) ainsi que l'attaque à l'explosif du 31 janvier 1989 à Grand-Bigard contre un transport de fonds de la firme GMIC (un mort, un blessé). Darville et Gauthier sont soupçonnés d'avoir fabriqué ou livré les explosifs ou grenades. Leurs explications sont contradictoires: Gauthier ne nie pas avoir fabriqué ou fourni des substances explosives mais il dit ignorer leur destination finale et avoir agi à la demande de Darville, ce que ce dernier nie.
Michel Gauthier dit avoir voulu impressionner Darville pour le convaincre de le prendre comme associé dans son commerce d'armes. Il estimait mes capacités techniques insuffisantes, explique Gauthier qui a alors voulu prouver ce dont il était capable. La matière que je dominais le mieux à l'époque était les explosifs, a-t-il ajouté. Toujours selon Gauthier, Darville aurait par la suite, vers 1985-1986, dit qu'il connaisait des gens intéressés.
Darville nie que Gauthier lui ait fourni des explosifs et des détonateurs et ajoute n'avoir jamais vu Gauthier en fabriquer. Mais pour ce dernier, le litige qui les divise (Darville s'est associé avec un autre) n'est pas suffisant pour l'inciter porter sans fondement de telles accusations. Pourquoi alors ne dirais-je pas que je l'ai vu fabriquer un détonateur, et pourquoi me limiter à dire l'avoir vu tourner une pièce métallique?
Robert Darville a aussi été interrogé sur la découverte, lors d'une perquisition chez son amie, d'une carte de fidélité d'un magasin de la chaussée d'Ixelles avec la mention «Radio Robbe - 18240», sans date d'achat. Selon le commerçant, il s'agissait de la vente d'une radio-commande de marque Robbe, le 5 octobre 1985. Or on trouva sur les lieux de l'attaque du fourgon de Verviers le 4 novembre 1985 un élément du récepteur d'une radio-commande Robbe. Robert Darville dit avoir ramassé cette carte en passant devant le magasin mais il affirme n'avoir jamais acheté d'appareil Robbe chez ce commerçant. Mais pour le commerçant, Darville est l'acheteur qui se présenta sous le nom de Durant. Il est possible qu'il m'ait confondu, répond Darville. (D'après Belga.)
LA BANDE CONNUT DEUX EPOQUES DEBUT DU REQUISITOIRE AU PROCES HAEMERS II M.MORLET PARLERA TROIS JOURS
GUILLAUME , ALAIN
Mardi 7 décembre 1993
La bande connut deux époques
Début du réquisitoire au procès Haemers II:
M. Morlet parlera trois jours
Jusqu'ici, au procès de «la bande Haemers» devant les Assises du Brabant, on avait peu entendu l'avocat général Pierre Morlet. Depuis hier, et pour trois jours, ce mal sera réparé puisqu'on en est enfin arrivé au moment du réquisitoire. Le ministère public n'a pas encore dit ce qu'il réclame du jury. Il n'en a pas moins commencé à offrir sa vision de l'affaire. Les jurés auront inévitablement du mal à le suivre (seuls trois d'entre eux prennent des notes) tant le dossier est volumineux. Première étape de l'exposé: un inévitable cours de droit sur des notions comme «la participation criminelle» ou «l'association de malfaiteurs». Des notions délicates et complexes... qui pourraient coûter cher à ceux que le procureur qualifiera plus tard de satellites de la bande.
Second chapitre: les faits. Pierre Morlet distingue deux phases dans l'activité du «groupe»: Les hold-up du premier type (de l'attaque de la poste de Herstal en novembre 1983 à l'arrestation de Haemers et Lacroix en 1986) et les hold-up du second type (de Tournai en juin 1988 à l'attaque mortelle de Grand-Bigard). Chaque fois, pour ces deux «époques» de la vie du «groupe», l'avocat général procède à un examen systématique des faits: les méthodes (les stratégies) mises en oeuvre, les moyens techniques utilisés (armement, véhicules, planques), ce qui est permanent et ce qui change dans tous ces comportements.
DES REFUGES ÉLOIGNÉS
Entre 83 et 86, dit l'avocat général, les hold-up sont commis par des individus ayant des liens concrets, directs, permanents. Ils ont une vie sociale extérieure; ils jouent jusqu'à un certain point le jeu de l'intégration dans la société; ils agissent dans un cadre géographique limité.
Mais après l'évasion de Lacroix et de Haemers, les choses basculent. On a désormais affaire à des individus vivant dans la clandestinité, opérant depuis des refuges éloignés (l'Amérique du Sud, le midi de la France, les Pays-Bas). Ils n'ont plus rien à perdre: leurs méthodes se durcissent. Mais cette escalade dans la violence - l'utilisation d'armes de guerre, les tirs pour tuer et pas pour intimider, l'emploi de grenades et d'engins explosifs - causera paradoxalement leur perte après avoir augmenté leur vulnérabilité. Ils ont dû multiplier leurs bases logistiques, élargir leurs lignes de communication (par des intermédiaires ou par l'usage du téléphone), faire appel à des spécialistes.
Progressivement, Pierre Morlet tisse le filet qu'il va bientôt jeter sur les accusés. Il y a deux phases... peut-être. Mais toutes procèdent de la même pratique criminelle. Et s'il est vrai que la bande a son noyau dur (Haemers, Lacroix et sans doute Thierry Smars), autour il y a toujours les «satellites», ceux qui servirent de relais avec le reste de la société, comme des «périscopes» (Vander Elst sûrement, Zeyen... quoique...) Au passage, il fait honnêtement une concession à feu Patrick Haemers: c'est vrai, le hold-up mortel de Gooik - que le «grand blond» a toujours nié - est atypique et l'accusation est soutenue par peu d'éléments de preuve matériels. Tyack (qui doit à ce hold-up une inculpation de recel) en tirera tout bénéfice.
PATHÉTIQUES AVEUX
Dans l'inventaire des aveux et des révélations qu'il dresse scrupuleusement, l'avocat général «mouille» au passage quelques «balances», comme Bronselaar ou Van Geem. Elles n'ont à ses yeux qu'un crédit fort limité. Les révélations de Guy Smars (le père de Thierry, un membre de la bande opportunément mort) l'intéressent par contre bien plus. La «liquidation» d'un complice trop fragile et trop bavard? Ce ne serait pas étonnant. Mais cette mort est à la charnière des deux «époques» de la bande et les révélations de Guy Smars (que lui reprocha Lacroix) ne peuvent être que le résultat de réelles confidences de Thierry Smars.
Enfin, on en vient aux «aveux brésiliens» de Haemers. Il faut s'en méfier, certes, mais dans ces revendications médiatiques, il y a quelque chose de pathétique, d'ignoble et de dérisoire. C'est Shakespeare revu et corrigé pour le catalogue du Club Med'. Il y a là de la bassesse et l'ébauche d'une conscience. Des propos absurdes et pathétiques qui donnent l'impression de voir quelque chose qui vient d'avant l'humanité. Une matière brute avec l'étincelle d'une conscience... qui naît et s'éteint en un instant.
ALAIN GUILLAUME
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:34

L'AVOCAT-GENERAL A POURSUIVI SON REQUISITOIRE ORGANISATION ET VIOLENCE EXTREME:LES DEUX FACES DE LA BANDE HAEMERS
BELGA
Mercredi 8 décembre 1993
L'avocat-général a poursuivi son réquisitoire
Organisation et violence extrême: les deux faces de la bande Haemers
L'avocat général Pierre Morlet a poursuivi mardi le réquisitoire entamé la veille, dans le procès «Haemers II» qui a débuté il y a quatorze semaines déjà devant la cour d'assises du Brabant, à savoir celui de Philippe Lacroix, Marc Vandam, Michel Vander Elst, Axel Zeyen, Robert Darville, Michel Gauthier et Denise Tyack, la veuve de Patrick Haemers.
M. Morlet s'est attaché à poursuivre son examen des hold-up reprochés aux accusés, et plus particulièrement ceux qu'il a appelés du «deuxième type», à savoir ceux qui ont suivi l'évasion de Patrick Haemers le 13 août 1987 et dans lesquels il trouve une suite logique.
DÉÇUS PAR LA RANÇON?
Ces hold-up sont, pour la plupart, marqués par un échec ou un semi-échec, estime l'avocat général qui y trouve la raison des projets d'enlèvement de l'ancien Premier ministre et ministre d'Etat Vanden Boeynants. Ce sont les circonstances qui ont orienté la bande vers un enlèvement, l'évolution des dispositifs de sécurité rendant de plus en plus difficile la maîtrise de telles opérations, avait déclaré en substance Philippe Lacroix devant le juge d'instruction, rappelle M. Morlet.
Dès lors, pourquoi l'attaque particulièrement violente et sanglante de Grand-Bigard le 31 janvier 1989 alors que, précisément, Paul Vanden Boeynants était encore séquestré?, s'est interrogé M. Morlet qui présente deux hypothèses.
Soit la déception devant la modicité relative de la rançon négociée (63 millions alors que la bande croyait pouvoir obtenir une rançon de 400 millions), soit encore, et M. Morlet ne semble nullement exclure cette hypothèse, parce que l'épisode de Grand-Bigard s'intégrerait en réalité dans une suite prévue d'actions dont l'enlèvement de M. Vanden Boeynants n'était pas nécessairement le terme.
Et l'avocat général de citer alors divers exemples tendant à accréditer cette hypothèse. Il rappelle que, selon le dossier, Philippe Lacroix aurait tenté d'établir des contacts en vue d'un «coup à faire» sur une caisse privée ou un transport de fonds, que deux nouvelles bases logistiques - à savoir les boxes de garage du complexe Apollon à Uccle et de la rue Gosselet à Lille - ont été constituées et qu'on y a stocké des armes et du matériel explosif détenu par la bande.
M. Morlet considère encore que ce hold-up de Grand-Bigard (NDLR: 1 mort, 1 blessé) constitue une opération de «desesperados» au cours de laquelle on a eu recours à une violence extrême, mais au cours de laquelle aussi on a tiré les enseignements du passé en séparant le récepteur de la charge explosive, ce qui permettait de le récupérer, soit pour supprimer ainsi des indices possibles, soit pour pouvoir le réutiliser.
ORGANISATEUR ET TUEUR FOU
Pour M. Morlet, Grand-Bigard est l'«illustration abominable» d'un paradoxe, à savoir l'association, au cours d'un même fait, d'une action élaborée et réfléchie, reposant notamment sur l'enseignement des actions antérieures, avec une violence qui finit par neutraliser les effets de cette stratégie, un peu comme si la bande avait deux faces: la face de l'organisateur et la face du tueur fou.
Parlant de Philippe Lacroix, l'avocat-général s'est interrogé sur les raisons qui peuvent bien pousser cet accusé, «s'il a décidé de renoncer à toute activité criminelle», à séjourner dans la clandestinité dans le sud de la France, à poursuivre de là une forme de gestion de l'infrastructure au risque de se voir impliqué dans des faits commis par la bande et cela sans en tirer aucun avantage.
M. Morlet a aussi ironisé sur l'attitude de Marc Vandam, «le candide absolu», qui a déclaré avoir été approché pour participer à la tentative de hold-up d'Etterbeek - tentative au cours de laquelle il a été grièvement blessé au bras par un «complice maladroit» - sans savoir que des explosifs allaient être utilisés.
Pour M. Morlet, il y a deux possibilités: soit Marc Vandam était porteur de la charge et le hold- up a avorté lorsqu'il a été blessé, soit il n'était pas porteur de la charge et son intervention consistait à entrer dans le fourgon pour y récolter les fonds. Son action était nécessairement coordonnée avec celle des autres, a souligné M. Morlet, pour démontrer ainsi que même dans l'hypothèse la plus favorable à cet accusé, son aide était nécessaire et qu'il en est dès lors co-auteur. Suite du réquisitoire ce mercredi. (B.)
PROCES HAEMERSII:LE DEBUT DU LONG TRAVAIL DE SAPE TENTE PAR LES DEFENSEURS LACROIX EN AVEU DE TROIS HOLD-UP SUR QUATORZE
BELGA
Mardi 14 décembre 1993
Procès Haemers II: le début du long travail de sape tenté par les défenseurs
Lacroix en aveu de trois hold-up sur quatorze
Méfiez-vous des pistes trop rapides, des déductions hâtives: tel est le message que veut faire passer auprès des jurés la défense de Philippe Lacroix qui, lundi matin au procès «Haemers bis», s'est attachée à démontrer la quasi-impossibilité pour Philippe Lacroix d'avoir participé à deux des faits les plus graves que lui reproche l'accusation, à savoir le hold-up du 31 janvier 1989 à Grand-Bigard (un mort, un blessé) et celui du 4 novembre 1985 à Verviers (deux morts).
Lacroix est en aveu de trois hold-up sur les quatorze que lui reproche la justice ainsi que de sa participation à l'enlèvement de l'ancien Premier ministre et ministre d'État Paul Vanden Boeynants. Il conteste «avec la plus grande vigueur» les autres hold-up.
Me Roggen a tenu, au début de son intervention, à rappeler qu'interpellé par le président de la Cour au sujet des faits de Grand-Bigard, Lacroix avait d'emblée précisé qu'il ne pouvait «cautionner ce genre d'acte». L'avocate a ensuite estimé que les enquêteurs n'ont pas suffisamment creusé la piste d'un hold-up «commis par des Gitans». Enfin, elle a souligné, pour appuyer son argumentation, que Haemers, arrêté en mai 1989, avait dit qu'il commettait des hold-up avec un ami depuis une dizaine d'années. En 1979, a insisté Me Roggen, Philippe Lacroix, qui n'avait pas encore 20 ans, se trouvait à Toulouse chez son père tandis que Haemers connaissait déjà le milieu.
Me Anne Krywin s'est elle aussi livrée à cet exercice mais pour ce qui concerne l'attaque de Verviers. Si le père de feu Thierry Smars (ex-associé et ami de Lacroix, qui aurait participé à des hold-up, dont celui de Verviers) ainsi qu'un soi-disant «colonel des renseignements français» ont fait état de la participation de Lacroix au hold-up de Verviers, cela résulte d'impressions mais non de confidences qu'ils auraient recueillies auprès de Thierry. Elle a parlé pour le premier des «élucubrations d'un homme ivre pris de chagrin» et, pour le deuxième, des «élucubrations d'un personnage plus que trouble» et qui, selon elle, aurait pu faire partie de la bande «bien plus qu'on ne le pense».
Selon l'avocate, on peut se tromper de bonne foi et partir sur «une piste hallucinante» comme cela avait été le cas lorsque, sur base d'un témoignage catégorique et la découverte dans une «planque» des CCC (Cellules communistes combattantes, dont les attentats ont défrayé la chronique dans les années 80) d'un article de presse parlant du hold-up de Verviers, on avait conclu à l'époque à un attentat CCC. Or un témoin a aussi fait état de coupures de presse (concernant ce hold-up de Verviers) dans l'appartement de Lacroix et de sa compagne Corinne. Mais le couple l'a quitté en 1981 et le hold-up de Verviers a été commis en 1985!
L'après-midi, Me André Risopoulos a tenu à mettre les jurés en garde contre le danger consistant à faire porter par une personne qui fait partie d'une association de malfaiteurs la responsabilité pénale de tous les actes commis à un moment donné par l'un ou l'autre des membres. Lacroix conteste aussi sa participation à l'évasion de Haemers, le 13 août 1987, ainsi qu'à une tentative de hold-up à Etterbeek. Il faut prendre ces dénonciations avec beaucoup de prudence, a soutenu Me Risopoulos. (B.)
HAEMERSII: QUEL CREDIT ACCORDER AUX DENONCIATEURS? ACQUITTEMENTS DEMANDES POUR LACROIX
BELGA
Mercredi 15 décembre 1993
Haemers II: quel crédit accorder aux dénonciateurs?
Acquittements demandés pour Lacroix
La défense de Philippe Lacroix a poursuivi mardi ses plaidoiries dans le procès «Haemers-bis»
Pour ses avocats, il n'a qu'apporté une aide périphérique relevant de la seule accusation d'avoir fait partie d'une association de malfaiteurs, avec laquelle il a, par ailleurs, tenté de prendre ses distances. Ils demandent donc plusieurs acquittements partiels.
Une des principales tâches à laquelle se sont attelés Me Françoise Roggen et Me André Risopoulos a été de montrer le peu de crédit qu'il faut accorder selon eux aux déclarations de «balances», c'est-à-dire des dénonciateurs, eux-mêmes mus par leur propre intérêt.
C'est ainsi que la femme de l'un de ces dénonciateurs (dont les déclarations successives ont varié et qui se sont terminées sur une forme ou une sorte de marchandage selon les avocats) a vendu son passeport à Denise Tyack avant que celle-ci ne s'envole pour l'Amérique du Sud en compagnie de son mari après l'évasion de celui-ci, lors d'un transfert de prisonniers le 13 août 1987 à Louvain.
Quant à l'autre dénonciateur, il s'agit d'un toxicomane au passé relativement lourd qui pourrait craindre qu'on ne l'implique également dans certains faits puisqu'en décembre 1988 (soit peu de temps avant l'enlèvement de l'ancien Premier ministre et ministre d'État Paul Vanden Boeynants) il a fait un voyage entre les Pays-Bas et Paris avec Basri Bajrami (lui aussi accusé de ces faits mais actuellement en fuite). Or, il a par le passé (vers 1983-1984), commis des hold-up avec ce même Bajrami et pouvait donc craindre à l'époque où il a été interrogé que le délai de prescription ne soit interrompu pour ces faits anciens en raison de ses contacts récents avec Basri Bajrami.
Pour Me André Risopoulos, il existe aussi dans ce dossier différents signes indiquant que Philippe Lacroix a voulu prendre ses distances par rapport à la bande. Lorsqu'il a été libéré en mars 1987 alors que Patrick Haemers restait incarcéré, ce dernier a montré une «incroyable volonté de s'évader». A ce moment-là, Philippe Lacroix, a senti sur ses épaules «une pression amicale» de Patrick Haemers et il a certes effectivement contacté Marc Vandam pour un projet qui ne s'est finalement pas concrétisé, mais il a à chaque fois essayé de s'éloigner de ce qu'il considérait comme un danger considérable, a plaidé l'avocat selon lequel son client n'a pas participé à l'attaque du fourgon cellulaire ayant abouti à l'évasion de Patrick Haemers. Par ailleurs, irait-il en 1987 donner au juge d'instruction son adresse dans le sud de la France s'il était dans l'état de semi-clandestinité que lui prête l'avocat général, a encore demandé la défense?
D'autre part, en 1988, après vingt jours de détention parce que soupçonné d'avoir joué un rôle important dans l'évasion de Patrick Haemers, il a été libéré et «désignalé» au Bulletin central de recherches.
L'avocat s'est également penché sur la tentative de hold-up d'Etterbeek. Il a souligné que si Philippe Lacroix a approché Marc Vandam avant les faits, il lui a sauvé la vie après en contactant un médecin «à visage découvert» et sans cacher son identité. Cela prouve seulement qu'il était encore dans la mouvance de la bande mais non qu'il était sur les lieux. Quant à l'aide qu'il a apportée, elle n'était pas indispensable à la commission des faits. (B)
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:36

LA PAROLE AUX AVOCATS DE MARC VANDAM: PROCES HAEMERSII, LES SILENCES DE LACROIX
BELGA
Jeudi 16 décembre 1993
La parole aux avocats de Marc Vandam
Procès Haemers II: les silences de Lacroix
La défense de Philippe Lacroix, la première à intervenir après le réquisitoire de l'avocat général dans le procès «Haemers bis» actuellement examiné par la cour d'assises du Brabant, a poursuivi et terminé mercredi matin l'examen minutieux des hold-up mis à charge de cet accusé et que celui-ci conteste. Il s'agit de ceux commis le 1er mars 1985 à Wilsele, le 20 mai 1985 à Neufvilles (Neufvilles II) et le 22 septembre 1988 à Drogenbos (Drogenbos II). Pour rappel, Philippe Lacroix reconnaît une participation aux seuls hold-up de Neufvilles I (20 août 1984), Drogenbos I (17 mars 1986) et Evere (28 mars 1986) ainsi qu'à l'enlèvement de l'ancien Premier ministre et ministre d'État Paul Vanden Boeynants.
Dans la thèse développée tant par Me Anne Krywin que par Me Françoise Roggen, ce n'est pas parce que Philippe Lacroix reconnaît avoir participé à Neufvilles I et Drogenbos I qu'il est automatiquement coupable dans Neufvilles II et dans Drogenbos II.
Les deux avocates se sont attachées à démolir la thèse selon laquelle leur client serait impliqué dans les hold-up de Wilsele et de Verviers (avec mort de deux postiers, le 4 novembre 1985) puisqu'un lien balistique - à savoir l'utilisation d'un seul et même pistolet mitrailleur UZI - a été établi par les enquêteurs entre ces deux faits qu'il nie et deux autres qu'il reconnaît.
Dans l'esprit de l'avocate, il ne faut pas que le silence dans lequel Lacroix s'est muré depuis le début du procès puisse se retourner contre son client, que l'on puisse penser que, «s'il ne parle pas, c'est parce qu'il est coupable». Elle a rappelé à cet égard que, dès l'enfance déjà, Philippe Lacroix avait observé le plus grand mutisme quant à l'auteur des coups qui l'avaient envoyé à l'hôpital avec un nez cassé. Il s'agissait de son père et Philippe Lacroix s'est enfui de l'hôpital lorsqu'on a tenté de l'interroger pour en savoir plus.
Me Françoise Roggen s'est penchée sur le hold-up du 22 septembre 1988 à Drogenbos pour là aussi estimer que son client y est étranger et doit donc être acquitté. Elle s'est notamment intéressée à la soirée du 21 septembre au cours de laquelle, selon les déclarations de Karine, l'ex-amie de Michel Vander Elst, autre accusé au procès, Patrick Haemers, Philippe Lacroix et Basri Bajrami auraient logé dans son appartement. L'avocate a estimé que les déclarations de ce témoin sont sujettes à caution et s'est étonnée que les trois hommes aient pu loger en un endroit si proche d'un poste de gendarmerie, en laissant le véhicule à proximité de l'immeuble, alors qu'à cette époque, a-t-elle souligné, on disposait d'une autre planque, à savoir le flat de la drève des Renards à Uccle, par ailleurs beaucoup plus proche de l'accès à l'autoroute pour aller à Drogenbos.
Jeudi, on entendra les avocats de Marc Vandam. (B.)
HAEMERS II: TERRE EN VUE, ENFIN LES ULTIMES REPLIQUES DES AVOCATS DE LA DEFENSE MODE D'EMPLOI
GUILLAUME, ALAIN; VAN DAMME,GUIDO; BRENY,RENE
Vendredi 7 janvier 1994
HAEMERS II: «TERRE EN VUE!», ENFIN
Lundi, les jurés entreront en délibération dans une caserne. Les accusés seront bientôt fixés sur leur sort.
Sous la conduite du «capitaine-président» Marc de le Court, le «paquebot» des assises Haemers II est enfin entré dans le chenal qui mène au port. Le «procès impossible», le «giga-procès» arrive à son terme après avoir essuyé en quatre mois de «croisière» quelques solides tempêtes.
Concrètement, lundi matin, les douze jurés entreront pour la dernière fois (avant leur délibération) dans la salle d'audience. Ils entendront les derniers mots que les accusés ont - ou pas - à leur dire. Puis on lira les 400 à 450 questions auxquelles il leur faudra répondre. Celles qui feront la vérité judiciaire de «l'affaire Haemers». Le président de le Court expliquera aussi à ces hommes et ces femmes, une dernière fois, ce qu'est leur rôle, quelles sont les règles et procédures qu'ils doivent suivre pour aboutir à leur verdict. Ensuite, en début d'après-midi sans doute, ils entreront en délibération.
Quatre cents questions? Mais cela peut durer des jours si les jurés s'en tiennent strictement à la procédure (les votes écrits, comme expliqué ci-dessous)! Oui. C'est la raison pour laquelle des dispositions exceptionnelles ont été prises par le président et révélées hier.
La loi, explique le M. de le Court, prévoit que le jury ne peut sortir de sa salle tant que sa délibération n'est pas totalement terminée. Pendant cette délibération, elle vous interdit de communiquer avec des tiers. Vous allez donc être isolés du reste du monde, comme des cosmonautes dans une capsule. Les jurés effectifs seront isolés des suppléants, mais tous seront isolés du monde.
Pour assurer l'isolement des douze jurés effectifs (et des cinq suppléants) et leur garantir des conditions de vie correctes pendant plusieurs jours, le président de le Court a décidé de «loger» son jury pendant le temps nécessaire dans la caserne Roi Albert Ier, en face des installations de l'Otan. Les jurés y disposeront des services d'une cuisine, de lieux de repos (des chambrées jadis attribuées à des miliciens, semble-t-il), d'installations sanitaires... A proximité de cette «zone d'isolement», une permanence, où sera toujours présent un greffier de la cour d'assises, sera organisée. Il y aura à cet endroit un téléphone d'où le greffier pourra contacter le président jour et nuit...
SILENCE, ON JUGE
Marc de le Court en vient alors à ses conseils pratiques aux membres du jury... Respectez la consigne de silence pendant le transfert. Ne prononcez aucune parole entre vous ou à l'adresse des forces de l'ordre, du chauffeur ou de toute autre personne. Ces personnes ont d'ailleurs reçu des consignes de ma part pour faire de même.
Une fois que vous serez dans vos locaux, vous ne pourrez plus les quitter. Vous ne pouvez emporter avec vous aucun moyen de communication ou enregistrer la délibération. Pas de téléphone sans fil, de walkie-talkie, de radio, de télévision, d'enregistreur... Je dois vous dire que des dispositions sont prises pour vous retirer ces appareils si nécessaire et pour écarter tout tiers tentant de vous approcher. Prenez avec vous des bagages pour un éventuel séjour prolongé dans des conditions d'isolement: des vêtements de rechange, une trousse de toilette, des médicaments, des cigarettes, un livre. Et - pourquoi pas? - un jeu de société s'il fallait à un moment donné se détendre un peu. Organisez-vous pour ne pas être obligé d'appeler un tiers pour une raison qui est déjà prévisible. Prévenez vos proches de votre isolement. A la fin de votre délibération, ne laissez pas traîner de notes ou des inscriptions sur le tableau noir qui sera à votre disposition.
Si vous rencontrez des difficultés techniques, vous pouvez m'appeler, par écrit, par l'intermédiaire du chef du jury. Je viendrai rapidement sur les lieux avec les accusés, les avocats, les parties civiles et le greffier. Mais, compte tenu de la lourdeur de cette procédure et des contraintes matérielles qui s'imposent, je vous suggère - ce n'est qu'une suggestion - de grouper vos questions et de n'appeler qu'entre 9 et 17 heures. S'il y a un problème urgent, vous pouvez m'appeler à tout moment. Une permanence médicale est d'ailleurs prévue.
Joyeux programme... qui montre une fois encore tout le respect que l'on doit à ces jurés. Mais l'une d'entre eux s'inquiète: Et si quelqu'un de notre famille doit nous joindre d'urgence? Pas de problème: le président mettra le numéro de la «permanence des greffiers» à la disposition des familles.
Difficile de prévoir à quel moment le jury aura accompli sa tâche. Si les jurés ne se plient pas scrupuleusement au prescrit légal, qui impose des votes écrits sur chaque question et la destruction systématique des bulletins, on peut espérer que le délibéré sera terminé mardi soir au plus tôt. S'ils devaient appliquer strictement la procédure de vote, la délibération pourrait durer plus longtemps.
Al.G.
Les ultimes répliques des avocats de la défense
Jeudi matin, avant l'annonce des «précisions techniques» sur le déroulement de la délibération de lundi dans l'enceinte gardée de la caserne d'Evere, les jurés ont entendu les dernières répliques: celles en faveur de Michel Gauthier, fournisseur d'explosifs, et en faveur de Denise Tyack, la veuve d'Haemers.
D'une manière générale, tous les plaideurs ont fait grief à l'avocat général Pierre Morlet d'avoir renoncé à répliquer tout en disant que sa conviction sur la culpabilité était maintenue. Ils ont fait remarquer - et particulièrement Me André Dumont - que l'avocat général ayant la charge de la preuve se devait de réfuter les arguments de la défense autrement que par l'affirmation générale de sa conviction.
Le conflit entre les avocats de Robert Darville l'armurier et de Michel Gauthier l'artificier devait atteindre la cote d'alerte, et les coups les plus fourrés furent heureusement tempérés par une forme littéraire éblouissante et un sens de l'humour, celui qui tempère bien des excès. Ceci dit: de jeunes loups n'auraient pas de dents plus acérées. Il est vrai que le bâtonnier Xavier Magnée, la veille, n'avait pas fait de cadeau à Gauthier. Pas plus que Me Guy François. Le duo Luc Stallaert - Marc Libert ne s'est pas laissé désarçonner. Et pour eux aussi, la meilleure défense sembla être l'attaque. Leur leit-motiv: Michel Gauthier ne connaissait pas les membres de la bande et n'était pas connu d'eux, et, dira avec force Luc Stallaert: mon client a été abusé par l'armurier Darville.
La veille, Mes François et Magnée avaient tenté de démontrer le contraire. Le jury les départagera...
Tant elle avait pu déployer des trésors de psychologie lors de la plaidoirie pour cette Denise Tyack qui doit être acquittée de bien bizarres accusations, tant Me Fernande Motte-de Raedt s'en est tenu strictement au rempart de la loi au cours de sa réplique. C'est le législateur qui a pris une série de dispositions légales pour que la femme qui jure fidélité à son mari ne soit pas soumise aux lois générales qui condamnent le recel de malfaiteurs. Et vous répondrez «non» à cette question qui lui imputerait des coups à la gendarmerie pendant l'évasion de son mari à la prison de Louvain.
Me Dumont choisit, lui, quelques images faisant choc: Dans la criminalité en col blanc, les affaires financières douteuses, met-on systématiquement les épouses en accusation?
Bene trovato. Mais, dans l'ensemble, la défense est dangereusement optimiste dans le résultat de son talent. Tout reste possible. Eux auront tout fait pour leurs clients, et c'est bien tout ce que la loi leur demandait.
BAJRAMI NE S'EST PAS PRESENTE A SON PROCES LE DERNIER MEMBRE DE LA BANDE HAEMERS JUGE PAR CONTUMACE
BELGA
Mardi 25 janvier 1994
Bajrami ne s'est pas présenté à son procès
Le dernier membre de la bande Haemers jugé par contumace
Le procès par contumace de Basri Bajrami s'est tenu lundi au cours d'une brève audience de la cour d'assises du Brabant.
Les débats ont été ouverts par le conseiller Guy Wezel, ce magistrat ayant disjoint la cause de Basri Bajrami de celle des autres accusés tout au début du procès «Haemers bis» et donc bien avant sa récusation le 26 novembre dernier. Le conseiller Marc de le Court avait dès lors repris la place qu'il occupait à l'ouverture du procès le 6 septembre lorsqu'il était encore président suppléant, à savoir derrière la cour composée, outre de M. Wezel, de MM. Bernard Fabry et Michel Degrève.
APPELÉ TROIS FOIS
Comme dans tout dossier examiné par contumace devant la cour d'assises, il n'y avait pas de jury, la cour jugeant seule le dossier. Après que l'huissier, à la demande du président, fut sorti de la salle d'audience pour appeler par trois fois Basri Bajrami par son nom et constater ainsi son absence, les avocats des parties civiles («Groupe 4 Securitas», Régie des Postes et le ministre d'État Paul Vanden Boeynants et ses trois enfants) ont précisé leurs demandes avant que l'avocat général, M. Pierre Morlet, ne prononce son réquisitoire.
M. Morlet a rappelé les faits pour lesquels Basri Bajrami (38 ans) est poursuivi, ainsi que tous les éléments qui, pour le ministère public, démontrent sa culpabilité. Il s'agit de l'évasion violente de Patrick Haemers le 13 août 1987, du hold-up de Strombeek-Bever du 6 juillet 1987 et qui aurait servi, selon l'avocat général, à rémunérer d'avance ceux qui allaient participer à l'évasion, de la tentative de hold-up à l'arme de guerre et à la grenade de Tournai le 21 juin 1988, de la tentative de hold-up à l'explosif du 29 juin 1988 à Etterbeek au cours de laquelle un des auteurs, Marc Vandam, avait été grièvement blessé par le tir d'un complice maladroit, de l'attaque à main armée d'un transporteur de fond au GB de Drogenbos le 22 septembre 1988, du hold-up mortel à l'explosif commis le 31 janvier 1989 à Grand-Bigard (un mort, un blessé) ainsi que de l'enlèvement de l'ancien Premier ministre et ministre d'État Paul Vanden Boeynants.
Pour M. Morlet, depuis son installation en Belgique, Basri Bajrami ne paraît pas avoir eu d'autres activités que des vols à main armée et il a d'ailleurs été condamné par la cour d'appel de Bruxelles le 20 novembre 1990 de 9 années d'emprisonnement pour cinq hold-up et une tentative de hold-up commis en 1982. Selon l'avocat général, Basri Bajrami a fait la connaissance de Philippe Lacroix et de Patrick Haemers entre octobre 1986 et mars 1987, lors de leur incarcération commune, lui-même étant en détention préventive pour les hold-up qui lui vaudront 9 ans de prison.
CRIMINALITÉ PROFESSIONNELLE
Après sa libération le 28 avril 1987, il aurait gardé des contacts avec Philippe Lacroix, auquel il a présenté un de ses amis, Marc Vandam. Il est entré dans la clandestinité en juin 1988, toujours d'après le réquisitoire de M. Morlet basé sur le dossier d'instruction. Avant de conclure en rappelant que Basri Bajrami est passible de la peine de mort pour deux chefs d'accusation liés au hold-up mortel de Grand-Bigard, M. Morlet a tenu à préciser qu'il s'ags'agit, à ses yeux, d'un individu structuré dans la criminalité et la criminalité quasi professionnelle. Le prononcé de l'arrêt de la cour a été fixé au 31 janvier prochain, soit très exactement cinq ans après le hold-up mortel de Grand-Bigard. (Belga)
BAJRAMI, EN FUITE, CONDAMNE PAR CONTUMACE HAEMERS II:TROISIEME PEINE DE MORT
BELGA
Mardi 1er février 1994
Bajrami, en fuite, condamné par contumace
Haemers II: troisième peine de mort
Le procès «Haemers-bis» vient de connaître son épilogue ce lundi 31 janvier devant la cour d'assises du Brabant avec la condamnation par contumace de Basri Bajrami à la peine de mort. Il s'agit de la troisième peine de mort prononcée dans ce procès. Philippe Lacroix et Robert Darville ont en effet déjà été condamnés à la peine capitale, le 19 janvier dernier.
Le dossier de Basri Bajrami, toujours en fuite depuis son évasion spectaculaire de la prison de Saint-Gilles le 3 mai 1993, avait été disjoint de celui des sept autres accusés (Philippe Lacroix, Marc Vandam, Michel Vander Elst, Axel Zeyen, Robert Darville, Michel Gauthier et Denise Tyack, la veuve de Patrick Haemers) à l'ouverture du procès «Haemers-bis», le 6 septembre de l'année dernière. Basri Bajrami a donc été jugé par contumace, c'est-à-dire par défaut et sans jury. L'arrêt le condamnant à la peine capitale sera affiché sur la Grand-Place de Bruxelles.
L'arrêt de la cour d'assises a été rendu cinq ans exactement après le dernier des faits mis à charge de divers membres de la «bande Haemers», dont Basri Bajrami. Il s'agit du hold-up sanglant commis le 31 janvier 1989 à Grand-Bigard, sur l'autoroute de la mer, où un fourgon de la firme GMIC avait été attaqué à l'explosif. L'attaque avait fait un mort et un blessé, et avait rapporté 9 millions de francs à ses auteurs. Il avait été commis au moment où Paul Vanden Boeynants, enlevé le 14 janvier 1989, était encore séquestré dans une villa au Touquet, en France, avant le versement d'une rançon de 63 millions. Rapt également imputé à Basri Bajrami.
Le fugitif était encore poursuivi pour un hold-up commis le 6 juillet 1987 à Strombeek-Bever (butin de 14,5 millions de francs environ) et qui aurait servi à rémunérer d'avance les auteurs de l'attaque du fourgon cellulaire transportant Patrick Haemers, le 13 août 1987.
Enfin, Bajrami était accusé de participation à une tentative de hold-up à l'arme de guerre et à la grenade commise contre un fourgon postal le 21 juin 1988 à Tournai, d'une tentative de hold-up à l'explosif huit jours plus tard à Etterbeek ainsi que de l'attaque d'un transporteur de fonds au GB de Drogenbos le 22 septembre 1988.
Peine capitale symbolique: si Bajrami devait être repris, il y aurait automatiquement opposition et il devrait à nouveau être jugé par la cour d'assises. (B.)
BAJRAMI,LE BRAS DROIT DE PATRICK HAEMERS,A ETE EXTRADE LA MOUCHE S'EST POSEE A BRUXELLES
VAN VAERENBERGH, OLIVIER; BELGA; BRENY,RENE
Lundi 31 juillet 1995
Bajrami, le bras droit de Patrick Haemers, a été extradé
La Mouche s'est posée à Bruxelles
Deux ans après son évasion de Saint-Gilles, Basri Bajrami est à nouveau derrière des barreaux belges. Pour y attendre le procès Haemers III.
Après bien des rumeurs et des rebondissements, Basri Bajrami a finalement été extradé de Macédoine. L'un des hommes les plus recherchés de Belgique, condamné à mort par contumace, chef de file de la bande Haemers, auteur d'un nombre affolant de délits, impliqué dans l'enlèvement de VDB, auteur ou coauteur d'au moins quatre meurtres et acteur principal de la plus spectaculaire des évasions, est arrivé sous escorte dans la nuit de vendredi à samedi à Bruxelles. Et attend dorénavant derrière les barreaux de passer devant un jury populaire, pour un procès d'ores et déjà baptisé Haemers III.
C'est par un avion de la Force aérienne, le Falcon habituellement mis à la disposition du Roi, que Basri Bajrami est donc revenu vendredi soir en Belgique. Réfugié depuis deux ans en Macédoine, Bajrami, surnommé «la Mouche», a immédiatement été soumis à un interrogatoire par le juge d'instruction Deruyver, avant d'être écroué dans une prison dont le lieu est tenu secret. L'opération d'extradition a été dirigée par le magistrat national Duynslager et menée en coordination avec le procureur général de Bruxelles, le juge d'instruction De Ruyver, le parquet de Bruxelles, l'administration pénitentiaire, la gendarmerie, le commissaire général et une brigade spéciale de la police judiciaire, le tout sous la conduite des cabinets de la Défense nationale, des Affaires étrangères et de la Justice. Une débauche d'hommes et de moyens à la mesure du personnage.
En 1993, Bajrami, d'origine albanaise, était censé comparaître devant les jurés du Brabant en compagnie de Haemers, Lacroix et quelques autres, tous accusés d'attaques de banques, de fourgons et de transports de fonds qui avaient provoqué quatre morts et des dizaines de blessés, sans compter le médiatique enlèvement du « Crocodile». Mais «la Mouche» en avait décidé autrement.
Le 3 mai 1993, elle s'envolait de la prison de Saint-Gilles, en compagnie de Philippe Lacroix et de Murat Kaplan. Prises d'otages, fuite en voiture avec un gardien de la prison collé au pare-brise et spectaculaire cavale, le tout au nez des gendarmes. Si Lacroix et Kaplan allaient être repris, Bajrami, lui, partait pour des cieux plus cléments : Skopje, capitale de la Macédoine.
Là, Basri Bajrami se reconvertit dans les boutiques de luxe et une méga-discothèque, fréquente assidûment la fille d'un commissaire local, sur lequel il s'appuiera pour demander la nationalité macédonienne, qu'il obtiendra. Cette nationalité, si elle reflète une soudaine fibre patriotique, lui permettait surtout de contourner toute tentative d'extradition.
En juillet 1994 pourtant, la chance tourne. Les enquêteurs belges retrouvent sa trace, et la diplomatie entre en mouvement. Une enquête est ouverte en Macédoine concernant la manière dont Bajrami a obtenu sa nouvelle nationalité. Elle aboutira à un retrait de nationalité et à son incarcération. Bajrami n'est plus macédonien, il est donc extradable. Il suffisait alors d'attendre que les deux gouvernements se mettent d'accord. Après de longs mois d'attente et de rumeurs, Basri Bajrami est enfin de retour.
Patrick Haemers est mort, suicidé. Lacroix dort en prison. Basri Bajrami, alias «Tosca», alias «la Mouche», était le dernier maillon de la bande encore en liberté. Déjà condamné à mort par contumace, son procès devrait avoir lieu en 1996. Si la «Mouche» ne s'envole plus.
OLIVIER VAN VAERENBERGH (Avec Belga.)
BASRI BAJRAMI REJUGE EN ASSISES
BORLOO, JEAN-PIERRE
Lundi 16 septembre 1996
Basri Bajrami rejugé en assises
Condamné à mort par contumace, Basri Bajrami, le complice de Patrick- Haemers, sera livré aux jurés dès ce lundi.
Début d'un nouveau procès-fleuve, lundi aux assises de Bruxelles. On pourrait l'appeler «Haemers ter». Basri Bajrami était, en effet, un lieutenant du truand blond Patrick Haemers. Il était à ses côtés dans le box des accusés, en avril 1993, lors du premier épisode de de ce méga-procès. Et ce, parmi d'autres noms célèbres de la truanderie : Philippe Lacroix, Marc Vandam, Michel Vander Elst, Axel Zeyen, Robert Darville, Michel Gauthier et Denise Tyack.
La justice reprochait à la « bande Haemers» une série de hold-up particulièrement violents - dont celui de Grand Bigard qui a fait un mort - et l'enlèvement du ministre d'Etat Paul Vanden Boeynants dans une villa du Touquet.
Lors de cette première tentative, la cour d'assises s'est trouvée dans l'impossibilité de réunir un jury. Trop de candidats jurés ont obtenu une dispense de siéger. Le président Wezel n'a pu qu'ajourner le procès «Haemers 1 ».
Deuxième tentative en septembre 1993. «Haemers 2» est annoncé. Le procès pourra commencer, cette fois, mais le box des accusés avait bien changé en quelques mois. Des vides, des ombres...
ÉVASION DE BAJRAMI - LACROIX,
SUICIDE DE HAEMERS
Certains accusés n'avaient pas eu la patience requise pour assister à ce nouveau début de procès : Basri Bajrami et Philippe Lacroix ont profité d'une émeute, le 3 mai à la prison de Saint-Gilles, pour se faire la belle en compagnie de Murat Kaplan.
Une évasion musclée, spectaculaire et audacieuse. Les trois gangsters n'ont pas hésité à prendre plusieurs gardiens et un gendarme en otage. Une grosse voiture les attendait pour la fuite. Et c'est en postant un des otages sur le pare-brise que les truands se sont éclipsés dans la ville sous l'oeil interloqué de notre photographe.
Quelques jours plus tard, un autre rebondissement a secoué cette affaire : Patrick Haemers s'est suicidé dans sa cellule ! A bout de nerfs, il s'est pendu à un radiateur. Ce qui a donné lieu à toutes sortes d'insinuations fantaisistes allant jusqu'à laisser croire qu'on l'aurait «suicidé».
Si Lacroix a été repris quelques jours après son évasion spectaculaire, Basri Bajrami, lui, restait absent lors du procès « Haemers 2». Condamné à la peine de mort par contumace, la justice lui permet, cette fois, d'être rejugé de manière contradictoire. A partir de ce lundi, ce sont donc tous les faits auxquels il est censé avoir participé qui seront réexaminés.
Et ses complices de l'épisode « Haemers 2» feront une apparition, mais comme témoins, cette fois.
CENT VINGT TÉMOINS ONT ÉTÉ CONVOQUÉS
La Cour, présidée par Marc de le Court, se penchera donc sur le hold-up de Strombeek, du 6 juillet 1987, sur l'évasion de Haemers lors d'un transfert de prison, le 13 août 1987, la tentative de hold-up de Tournai, le 21 juin 1988, l'attaque d'un fourgon à Etterbeek, le 29 juin 1988, l'attaque d'un fourgon à Drogenbos, le 22 septembre 1988, le hold-up mortel de Grand Bigard, du 31 janvier 1989, et l'enlèvement de VDB, le 13 janvier 1989.
Basri Bajrami sera défendu par Mes Carine Couquelet, Nathalie Buisseret et Dominique Coenen. Et le siège de ministère public sera occupé par l'avocat général Pierre Morlet.
D'ores et déjà, la gendarmerie annonce des mesures de sécurité renforcées au palais de justice de Bruxelles. Deux pelotons de gendarmerie seront mis à la disposition pour le procès. Portiques de sécurité, badges spéciaux pour la presse, cage métallique pour l'accusé... tout des éléments qui risquent de fort impressionner les 120 ( !) candidats jurés qui ont été convoqués.
Si douze jurés participent aux décisions du jury, la Cour a cependant décidé d'en garder 24 au cas où il y aurait des désistements au cours des nombreuses audiences. Car, on s'en doute, un tel procès risque de prendre du temps. D'ores et déjà, on avance la date du 11 octobre comme échéance possible du procès.
Pour rappel, ses complices avaient écopé de la peine de mort, pour Philippe Lacroix un pilier de la bande et Robert Darville, le fabricant d'armes; de 18 ans de travaux forcés pour Marc Vandam; de 8 ans pour Michel Vander Elst, l'avocat; de 6 ans pour Michel Gauthier, le vendeur d'armes; et de 5 ans pour Denise Tyack, l'épouse de Patrick Haemers.
En plein climat de discrédit, tous azimuts, de la justice, ici c'est une longue et difficile enquête qui trouve son épilogue.
JEAN-PIERRE BORLOO
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:37

TOSCA AUX ASSISES DE BRUXELLES BAJRAMI SE TAILLE DES HABITS DE TRUAND AUX MAINS PROPRES
BORLOO, JEAN-PIERRE
Jeudi 19 septembre 1996
«Tosca» aux assises de Bruxelles
Bajrami se taille des habits de truand «aux mains propres»
L'homme forge son image. Il semble avoir travaillé son personnage. Quand Basri Bajrami répond aux questions du président de la cour d'assises de Bruxelles, tout semble réfléchi, mesuré. Le complice de Patrick Haemers tente de se faire passer pour un «truand propre». Quand il savait que des explosifs seraient utilisés, il se désistait. Lui, il parle plutôt de coups qui semblaient faciles et doux.
L'accusé se sert aussi de l'humour pour séduire les jurés. Vous êtes un apatride ? lui demande le président pour tenter d'éclaircir ses origines. Non, je suis yougoslave, répond Bajrami. Mais la Yougoslavie n'existe plus, continue le président Marc de le Court. Je ne viens pas de Mars ou de la Lune. J'ai toujours été yougoslave.
Bajrami a quitté sa patrie pour tenter sa chance ailleurs. A Bruxelles, il a notamment travaillé dans un casino. Il a expliqué au président comment on faisait pour y détourner de l'argent. C'était facile. Il pouvait sortir du boulot avec 50.000 francs en poche.
Ses problèmes avec la justice, ils proviennent des «flics». De 1983 à 1986, ils ne m'ont jamais lâché les baskets, lance-t-il. Bajrami a en effet été soupçonné de deux hold-up, à Louvain et à Liège, ce qui lui a valu de faire de la détention préventive pour rien, puisqu'il a ensuite été blanchi pour ces faits.
Par contre, il a été condamné en 1990 à neuf ans de prison pour une série d'autres agressions à main armée. Des erreurs de la justice, aussi ? Bajrami répond par l'affirmative.
Ses complices des faits pour lesquels il est poursuivi maintenant, il les a notamment rencontrés en prison. J'étais en promenade avec Philippe Lacroix. Et Patrick Haemers, je l'ai vu une fois ou deux, mais de loin. Marc Vandam, il le connaissait depuis plusieurs années.
Si depuis 1993, date du procès de ses complices, Basri Bajrami a avoué plusieurs participations à des attaques, il n'en a pas moins fait un tri méticuleux. La tentative de hold-up à Etterbeek, il conteste y avoir participé : Je savais qu'ils allaient utiliser des explosifs. J'ai refusé pour cela.
- Jamais de la vie je n'aurais accepté un hold-up pareil, dira-t-il un peu plus tard quand le président l'interroge sur l'attaque mortelle du fourgon Securitas à Grand-Bigard. Là aussi, des explosifs avaient été utilisés pour faire sauter tout un fourgon et ses occupants.
Basri Bajrami avoue donc certains faits. Je veux me mettre en règle avec la justice, dit-il. Mais en grand professionnel du «milieu», il s'abstient de parler de ses complices. Ce n'est pas à moi de demander ou de dire ce qu'ils ont fait. Ils vont venir témoigner, vous n'avez qu'à leur demander. Moi, je parle que de moi et de mes responsabilités. Et ça sera comme ça jusqu'à la fin du procès.
Le truand impose ses règles. Et il prend ses distances par rapport aux autres. Vous aviez noué avec Patrick Haemers des liens étroits ? demande le président. Jamais de la vie, répond-il. J'ai eu 5 à 6 contacts avec lui. Et on s'est disputés trois fois. C'était un type qui ne me convenait pas. Je ne l'aimais pas. La bande Haemers ? Je n'ai jamais appartenu à cette bande, prétend-il. D'ailleurs, en 20 mois, on ne peut former une bande solide. Je parle par expérience...
Il dit juste avoir subi les inconvénients de cette étiquette «bande Haemers». En prison, notamment. C'est après la remise du procès Haemers 1, en avril 1993, après plus de quatre années de préventive, qu'il décide alors de s'évader de la prison de Saint-Gilles. Avec quels moyens, interroge le président. Des armes ?
- Bien sûr qu'on avait des armes. Ce n'est pas avec des armes en bois qu'on s'évade. On avait même des grenades. Tout était calculé. C'est pour ça que ça a réussi.
Un vrai professionnel...
JEAN-PIERRE BORLOO
BAJRAMI ET LACROIX, COMME LES DEUX DOIGTS DE LA MAIN LES RETROUVAILLES DES COMPLICES D'HAEMERS
BORLOO, JEAN-PIERRE
Mercredi 25 septembre 1996
Bajrami et Lacroix, comme les deux doigts de la main
Les retrouvailles des complices d'Haemers
Mardi après-midi, la tension est montée d'un cran supplémentaire au palais de justice de Bruxelles. Le complice et ami de Basri Bajrami, Philippe Lacroix, est venu témoigner au procès de «Tosca». Condamné à la peine de mort pour les mêmes faits, Lacroix était bien gardé. A l'audience, c'est très décontracté qu'il a répondu au président Marc de le Court.
Après une entrée musclée au palais, il pénètre dans la salle, menotté entre deux gendarmes, et adresse un large sourire à son ex-complice Bajrami.
Votre nom, demande le président.
- Philippe Lacroix.
Age ?
- 36 ans aujourd'hui.
Profession ?
- Détenu.
Résidence ?
- Lantin.
Vous avez été déchu de votre droit de serment lors de votre condamnation à mort. Je ne vous demanderai donc pas de prester le serment, précise le président.
Le ton était donné. Mais c'est Lacroix qui fixera les limites (restreintes) de sa collaboration avec la justice, comme l'avait déjà fait Basri Bajrami lors des précédents interrogatoires.
- Vous m'interrogez sur des faits précis d'il y a dix ans. Evidemment que je ne m'en souviens plus. Puis j'ai dit que c'est moi qui ai organisé l'évasion de Patrick Haemers. Alors...
Quel a été le rôle de chacun ? insiste le président.
- Je ne répondrai pas !
Qui a tiré ?
- Je ne dirai rien.
Mais il était prévu qu'on tire ?
- Absolument pas.
C'est ce qu'a dit Haemers !
- Il n'y avait ni intention de tuer, ni de blesser. Si Patrick Haemers raconte des conneries... Tout le monde sait que c'est un mythomane.
A propos des grenades, le président a mis en évidence une contradiction entre les déclarations de Bajrami et de Lacroix. Le premier avait expliqué en avoir prévu pour couvrir une fuite lors d'une poursuite. Elles étaient prévues pour la fuite ?, a demandé le président à Lacroix. Un «non» tranchant est tombé.
Tournant tout en dérision - J'ai répondu au juge d'instruction parce que je suis un gentil - Philippe Lacroix s'est aussi montré très dur : Je ne suis pas un informateur de la police, moi... Il y a des questions auxquelles je ne veux pas répondre et je vous le dis clairement.
Le témoin se retire sans avoir apporté grand-chose à la compréhension des faits.
Marc Vandam, un autre complice condamné, lui, à 18 ans, n'a pas, non plus, livré de faits intéressants. Il a juste confirmé ce que «Tosca» a toujours dit : Bajrami n'a pas participé aux faits d'Etterbeek. Lui, par contre, a pris une balle dans le bras et a été très grièvement blessé.
Seul un certain Bronselaer dit avoir reçu des confidences de Bajrami sur sa participation à la tentative de hold-up d'Etterbeek. Il sera entendu plus tard.
JEAN-PIERRE BORLOO
SURPRISE AUX ASSISES DE BRUXELLES, VANDEN BOEYNANTS TEND UNE PERCHE A BAJRAMI
BORLOO, JEAN-PIERRE; PIRAUX,SYLVAIN
Mardi 1er octobre 1996
Surprise aux assises de Bruxelles
Vanden Boeynants tend une perche à Bajrami
Paul Vanden Boeynants, venu expliquer son enlèvement et sa séquestration dans une villa du Touquet aux assises de Bruxelles, a tendu une perche à l'accusé, poursuivi pour différents hold-up, pour l'évasion de Patrick Haemers et pour l'enlèvement de VDB. Il ne l'a pas prise.
A 77 ans et malgré ses problèmes auditifs, le témoignage de Paul Vanden Boeynants a été fort et poignant. C'est avec son franc-parler et un accent bruxellois toujours aussi prononcé qu'il a soulevé un problème qui lui pose un cas de conscience, dit-il. Bajrami nie avoir participé à l'attaque mortelle d'un fourgon à Grand-Bigard, le 31 janvier 1989, date à laquelle VDB était toujours séquestré dans la villa du Touquet. Où se trouvait Bajrami à ce moment-là ? A Grand-Bigard ou au Touquet ? VDB a tenté d'éclaircir ce point.
- Effectivement, vers le milieu de ma détention, sans pouvoir dire la date, je me suis rendu compte qu'un jour de la fin du mois de janvier, il y avait moins d'allées et venues. Il ne devait y avoir qu'une seule personne pour me garder. J'ai demandé qu'on m'enlève les menottes et aussi de pouvoir voir la lumière.
VDB et ses ravisseurs communiquaient par petits billets. Comme le ministre d'Etat avait perdu son appareil auditif lors de son enlèvement, le dialogue était difficile. De plus, le ministre d'Etat et ses gardiens étaient cagoulés.
- J'ai reçu un papier totalement illisible, poursuit-il. J'ai répondu que je ne pouvais pas le lire. Dans le nouveau texte, il était inscrit : «Je m'excuse, mais je suis un peu impressionné devant vous et je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre le français à l'école». Puis il expliquait qu'il était seul et ne pouvait répondre favorablement à ma demande.
Paul Vanden Boeynants tend ensuite une fameuse perche à Basri Bajrami : Qu'ai-je répondu ? Si c'est Bajrami qui me gardait, il doit pouvoir dire ce que j'ai répondu...
Bajrami se lève, confirme que c'était bien lui qui était présent dans la villa à ce moment-là, puis bredouille : Oui, c'est dommage que je n'ai pas eu l'occasion de mieux apprendre le français. Je me souviens aussi que j'ai dit à monsieur Vanden Boeynants que mon père avait aussi des problèmes auditifs.
- Ça, c'était pas ce jour-là, rectifie VDB.
Bajrami n'a pu saisir la perche tendue par le ministre d'Etat qui explique : Je vous ai dit : «Vous allez avoir beaucoup d'argent. Profitez-en pour faire des études et vous remettre sur le ddroit chemin.» Vous auriez dû vous souvenir de cette phrase !
En répondant à Vanden Boeynants, Bajrami aurait-il pu être disculpé pour les faits de Grand-Bigard par cette intervention ? Pas sûr, car il faut encore que la date de cet échange de messages corresponde à celle de l'attaque mortelle du fourgon.
Evoquant les dures conditions de sa détention, VDB a parlé des menaces : Je n'ai jamais été affamé, jamais torturé. On me donnait à boire et à manger... des petits pois et carottes. Ça va un jour ou deux puis ça devient lassant.
Toujours le souci du détail. VDB explique encore qu'au moment de sa libération, ses ravisseurs lui ont demandé s'il désirait une photo souvenir. Il a dit oui et il est parti avec son Polaroïd. Peu après, ils m'ont donné 6.000 francs pour prendre un taxi entre Tournai et Bruxelles. Ils avaient bien calculé : ça m'a coûté 6.300 francs, ajoute Paul Vanden Boeynants.
Son ami Jean Natan est ensuite venu raconter le récit du paiement de la rançon. C'est lui qui a remis, à Genève, la mallette contenant 2.550.000 francs suisses, soit l'équivalent de 63 millions de nos francs.
JEAN-PIERRE BORLOO
QUI A COMMIS LE COUP MORTEL DE GRAND-BIGARD? LACROIX COUVRE SON COMPLICE BAJRAMI
BORLOO, JEAN-PIERRE
Vendredi 4 octobre 1996
Qui a commis le coup mortel de Grand-Bigard ?
Lacroix couvre son complice Bajrami
Dernier fait reproché à Basri Bajrami aux assises de Bruxelles : l'attaque mortelle d'un fourgon GMIC à Grand-Bigard. Hier matin, le convoyeur de fonds qui a survécu à cette agression s'est surpassé, a fouillé sa mémoire malgré les troubles psychiques qui l'habitent encore, et a évoqué la mort de son jeune collègue qui était âgé de 22 ans, ce 31 janvier 1989.
- On roulait à 120 km/h sur l'autoroute. Tout à coup, mon collègue s'est mis à crier. Je ne voyais rien, je ne comprenais pas. Jusqu'au moment où j'ai vu des étincelles jaillir dans la cabine du chauffeur. Puis une grosse BMW nous a dépassés et j'ai compris. Deux hommes faisaient feu sur nous. Un par le toit ouvert, l'autre était assis.
Le fourgon a été immobilisé; les assaillants ont exigé, en français, qu'on ouvre les portes; le conducteur du fourgon a répondu, en néerlandais, que ce n'était pas possible. Les gangsters ont alors utilisé les gros moyens : de l'explosif pour faire sauter les portes arrière du fourgon. J'ai entendu un bruit infernal, a raconté un témoin des faits. Un bruit sourd, de la fumée partout, a ajouté un autre. Dans le véhicule, le corps déchiqueté de Ronny Croes.
Basri Bajrami, dit «Tosca», a toujours nié avoir participé à cette attaque. Il explique qu'à ce moment-là, il se trouvait au Touquet, surveillant le ministre d'Etat Paul Vanden Boeynants séquestré une quinzaine de jours plus tôt. Philippe Lacroix, qui a organisé cet enlèvement, est venu témoigner une nouvelle fois hier. Et il a couvert son complice de l'époque. «Tosca» était seul au Touquet ce jour-là.
L'accusé ne se serait donc pas trouvé en Belgique le jour de l'attaque de Grand-Bigard. Mais Marc Vandam a dit qu'il se trouvait lui aussi au Touquet le 31 janvier 1989 ? Et un coup de téléphone a été donné depuis Bruxelles, trois heures après l'attaque, vers l'hôtel des Pays-Bas où résidait l'épouse de Bajrami ! Philippe Lacroix prend tout sur lui : Quand «Tosca» ne pouvait joindre sa femme, c'est moi qui le faisais.
Il reste ensuite l'argument avancé par les enquêteurs qui ont révélé, mercredi, qu'Eric Haemers était un «indic» et qu'il avait passé une partie de la soirée du 31 janvier en compagnie de son frère, Patrick Haemers, de Philippe Lacroix et... de Basri Bajrami. Ce dernier ne pouvait se trouver en Belgique et en France en même temps.
Philippe Lacroix a une nouvelle fois rué dans les brancards : Ça m'énerve ces trucs. C'est un magouillage des flics. Facile de dire d'une personne qui est décédée qu'il était un informateur.
Reste alors le minutage précis des événements du 31 janvier 1989. L'attaque a eu lieu peu après 20 heures, à Grand-Bigard. Vers 23 heures, c'est du boulevard du Botanique que des appels sont lancés aux Pays-Bas (à la compagne de Bajrami), en France (dans la villa de Lacroix) et, peu après, un coup de téléphone part d'un café de Wemmel vers le Touquet. De qui proviennent-ils ?
Vraisemblablement de moi, lance Lacroix. Mais il ne peut l'affirmer avec certitude. Par contre, ce qu'il soutient, c'est que lui et Bajrami s'occupaient de VBD tandis que d'autres de la même bande «faisaient» Grand-Bigard.
Revenant ensuite sur la rançon de 63 millions versée par Paul Vanden Boeynants, Me Véronique Laurent, avocate du ministre d'Etat, a attiré l'attention de la cour sur le fait que Philippe Lacroix a reconfirmé que l'essentiel de la rançon se trouve sur des comptes de Lacroix.
JEAN-PIERRE BORLOO
GEORGES PRESENTE COMME LE COMPLICE DE SON FRERE PHILIPPE ON REDOUTAIT L'EVASION DE LACROIX
BORLOO , JEAN-PIERRE
Mardi 13 mai 1997
Georges présenté comme le complice de son frère Philippe
On redoutait l'évasion de Lacroix
Pas facile de s'appeler Lacroix, quand on a, de plus, des fréquentations et des activités douteuses. Le plus connu de la famille, c'est Philippe Lacroix. Mais, hier, c'était au tour de son frère Georges de comparaître devant la 45e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles.
Philippe Lacroix a été condamné par la cour d'assises de la capitale à la peine de mort. C'était en janvier 1994 au cours du procès-fleuve de la bande Haemers. La semaine dernière, il devait à nouveau comparaître devant la justice, en compagnie de Murat Kaplan et de Basri Bajrami. Mais, cette fois, pour la spectaculaire évasion de la prison de Saint-Gilles en mai 1993. L'affaire a été remise à une audience de la fin de l'année. Curieusement, les trois prévenus n'avaient pas été extraits de leurs cellules comme cela se fait d'habitude afin de leur signifier la remise.
Ce n'est qu'hier qu'une explication plus précise est intervenue. En fait, une information anonyme a circulé au cours de l'année 1996 dans les milieux policiers. Elle faisait état de l'organisation de hold-up et d'attaques de fourgons dans le chef du frère Lacroix. Ceci afin de se procurer de l'argent pour organiser l'évasion de Philippe lors de sa comparution à l'audience de la semaine dernière.
Georges a donc été suivi et surveillé. C'est ainsi qu'on a constaté qu'il avait des contacts avec David Marloye, surnommé «le métis», notamment dans un courrier adressé par Philippe Lacroix à Patrick Haemers, quand celui-ci était au Brésil. David a de bonnes idées, écrivait Lacroix qui le qualifiait aussi de professionnel et d'ingénieux.
Georges Lacroix fréquentait aussi Stéphane Van Isterdael, condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour meurtre pour faciliter le vol.
Les surveillances ont permis de retrouver un box de garage où se trouvaient des voitures et des motos volées, ainsi qu'une carabine. Et, au cours des filatures, les surveillés se sont trouvés à deux reprises sur le passage de fourgons Securitas...
Il n'y avait aucune intention, expliquent les prévenus. C'est par hasard qu'ils ont croisé des fourgons. Qui n'en croise pas au cours d'une journée en ville ?
Interrogé sur ses intentions, Georges Lacroix a reconnu qu'il gardait des contacts réguliers avec son frère, qu'il servait d'intermédiaire entre Philippe et ses amis, et que ce n'est pas facile à vivre cette situation. Mais il le faisait pour remettre Philippe sur la bonne voie.
Les prévenus sont poursuivis pour association de malfaiteurs, recel de voitures et de motos, et détention d'arme à feu.
Le tribunal a aussi examiné un autre dossier à charge de David Marloye : une tentative de parricide. Il a tiré sur son père suite à une dispute anodine.Suite le 26 mai.
JEAN-PIERRE BORLOO

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:38

LACROIX ET DJORDJEVIC CACHAIENT UN STOCK D'ARMES
METDEPENNINGEN, MARC; DELCOURT,CHRISTIAN; SURMONT,EDDY
Mardi 3 février 1998
Lacroix et Djordjevic cachaient un stock d'armes
Un espoir d'élucider l'attaque mortelle du fourgon de la Brink's Ziegler à Waremme ? Les enquêteurs de la PJ de Liège se déclaraient en tout cas «très intéressés», lundi, par une double arrestation opérée vendredi par la gendarmerie dans la région d'Anvers et la découverte d'un imposant stock d'armes de guerre dorénavant soumis à une analyse balistique.
Le 27 janvier dernier, le parquet d'Anvers était saisi par la gendarmerie de Bruges d'une information faisant état de la présence dans un entrepôt d'Aartselaar (entre Anvers et Malines) d'un stock de stupéfiants. La souricière mise en place permit l'arrestation, le 28 janvier, d'un Anversois, dont le nom n'a pas été révélé. Le 29 janvier, les enquêteurs mettaient la main sur Georges Lacroix, le frère de Philippe Lacroix, l'un des principaux complices de Patrick Haemers. Et le lendemain, ils arrêtaient Djurica Djordjevic, qui s'était évadé de la prison de Saint-Gilles le 3 mai 1993. Dans l'entrepôt d'Aartselaar, les gendarmes ont découvert un véritable stock d'armes, dont des kalachnikovs, un fusil FAL et des lance-roquettes.
Djordjevic a été condamné en 1980 à trois ans de prison pour escroquerie. Il s'évada la même année de la prison de Forest grâce à la complicité d'un aumônier. Repris, il écopa de 38 mois pour vol et 3 ans complémentaires pour des hold-up. Il s'évada en 1989 de la prison de Lantin. L'année suivante, il fut condamné à 7 ans pour une série de hold-up. En mai 1992, il réussit à faire la belle de la prison de Verviers. Après l'évasion mouvementée de la prison de Saint-Gilles en mai 1993 en compagnie de Philippe Lacroix, Basri Bajrami et de Murat Kaplan, il fut arrêté à Zellik. Il retrouva la prison de Verviers d'où il s'échappa en juin 1997. Le 15 janvier 1998, il a été acquitté par contumace des faits commis lors de l'évasion de Saint-Gilles.
M.M., Ch.D et E.S.
DIAGONALE De la bande Haemers au vol de CD
DELEPIERRE, FREDERIC
Mercredi 17 décembre 2003
Tout le monde a encore en mémoire la spectaculaire évasion perpétrée le 3 mai 1993 par Murat Kaplan. Ce jour-là, en compagnie de Philippe Lacroix et Basri Bajrami, proches de Patrick Haemers, Kaplan, muni d'armes à feu et de grenades, avait pris en otage des gardiens de la prison de Saint-Gilles avant de libérer ses deux comparses.
Utilisant six gardiens, l'adjoint du directeur de la prison, un infirmier et un travailleur social comme boucliers humains, le trio s'était dirigé vers la sortie. L'inspecteur général des prisons avait ensuite pris la place des otages. Se servant à nouveau de l'inspecteur comme bouclier - la tête coincée dans le toit ouvrant et le corps placé devant le pare-brise -, les trois fuyards avaient réussi à s'échapper.
Onze jours après son coup de force, Kaplan était arrêté à Zellik. Non sans avoir mis la Belgique sens dessus dessous. Cinq ans plus tard, en 1998, le tribunal correctionnel de Bruxelles le condamnait à 54 mois de prison pour sa participation à cette évasion décrite comme celle du siècle. Il devait rester au frais jusqu'en 2008. Mais, au terme d'une longue procédure, son avocat Hein Diependaele obtenait sa libération conditionnelle en avril dernier. Libre, mais en toute légalité cette fois.
Mardi matin, c'est donc par un Mais ce n'est pas vrai de derrière les fagots que Me Diependaele a appris la nouvelle interpellation de Kaplan. La veille, celui qui a déjà passé 19 années en prison faisait ses courses au Carrefour de Drogenbos. Alors que son casier ne recense pas moins de 150 vols, l'homme n'a pu résister à l'abondance de biens proposés au chaland en cette période de fêtes. Et hop, quelques CD dérobés à glisser sous le sapin. C'était sans compter sur l'oeil de lynx du vigile de la grande surface. Direction le bureau du procureur.
Remis en liberté dès lundi soir, Kaplan risque néanmoins de voir sa liberté conditionnelle mise à mal. Pour quelques CD qu'il a finalement payés.
FRÉDÉRIC DELEPIERRE
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyMer 27 Juin 2012 - 14:55

Je revisionne les 30 dernières heures.
Le gérant d'Alost qui témoigne à visage couvert a entendu s'exprimer le TBW.
Que dit-il sur la voix ? L'accent ?
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 1:13

Concernant les articles, est-ce qu'on sait si Elio Ciolini a déjà été entendu sur cette période?

Sinon juste pour faire un point sur Hammers, on sait qu'on a des témoins direct à charge concernant sa présence à Allost, mais concrètement qu'est-ce qu'on a à décharge?
Il me semble qu'il avait pour alibi d'être en prison le soir d'Allost, hors verviers c'est 5 jours avant, et si il est monté sur le coup de Vervier c'est qu'il était libre le 5 novembre et à ma connaissance il n'a pas été arrêté entre le 5 et le 9 novembre 1985 (dites moi si je me trompe, je me base sur le forum, j'ai pas accès à autre chose)?

Supposition: judiciairement il était détenu mais bénéficiait soit d'une permission, soit d'une peine aménagée pendant cette période. Quand la police à vérifié (quand??, sans doute pa dès 85...) ils ont eu accès aux dates aministratives de détension, mais pas aux permission pénitenciaire...possible ou pas en belgique? Qui gère les permissions, aménagement de peine et autre?? Le parquet en est systèmatiquement informé? Est-ce que çà implique par exemple en cas de permission une date de libération puis une nouvelle incarcération, administrativement parlant??
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 16:43

"La rançon d'une vie" de Cleeput et Guillaume:
p.47:
Dans la bouche de VDB:
"Je suis tombé dans les mains de vrais professionnels.Ils étaient organisés militairement. Ils portaient même tous les mêmes chaussures militaires".
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 16:52

Même ouvrage, p.53, alors que la rançon est versée, les 20 000 BF de VDB ont été volés dans son portefeuille...
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 17:26

Haemers est en détention à partir du 13 Août 1986 à Heverlee.
Bajrami a de nombreux contacts aux Pays-Bas (cf. plaque de la Mercedes, Alost). Mais il ne connait Haemers que depuis Octbre 1986.
En page 65 du même ouvrage, pour l'attaque de la bande Haemers à Etterbeek, JP. Halla est surnommé curieusement "Jacques le Grand".
Des masques de carnaval dans le box d'Uccle.La plaque de la BMW reproduisant celle de la femme de VDB.Les armes de Mendez, certaines, volées en mai 1985. Des scanners pour écouter les messages dans la villa du Touquet.
p.70, la galaxie Haemers pouvait recruter une 50 aine de personnes, cela 5 ans après Alost, ce qui ne se fait pas en quelques années et confirme la possible "géométrie variable" des TBW.
Dans le box de la rue Gosselt à Lille, un véhicule volé (?) à un garagiste de Hoillart.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 17:29

Horreur !
Haemers à Bara da Tijucad'août 87 à Mars 89. J'y étais en août 88 !!!
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 20:10

On a posé la question pour Haemers de savoir s'il était ou non en détention pour Alost.

Octobre 1985

Perquisition chez lui dans le cadre du dossier TBW. A Lasnes Chapelle St Lambert. Résultat négatif. Suite à la découverte de son passage comme client chez Van Camp à cette époque.

4 Novembre

Attaque transport de fonds près de Verviers. Deux morts, un grièvement blessé.
Prise en otage d'un gendarme. Butin : 7 249 000 BF.

Puis 23 Décembre, encore un transport de fonds. Butin 17 millions de FB.
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Henry

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyJeu 28 Juin 2012 - 21:32

Dans un autre fil, je m'étais interrogé sur le fait qu'un membre de la cellule avait prétendu au malheureux David van de Steen que Haemers était en prison au moment d'Alost, j'avais mis en évidence le carnage de Verviers quelques jours avant.
C'était pourtant évident vu que personne n'avait été arrêté pour ce coup dans les jours suivants.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 10:15

Haemers mesurait 1,89 M.
On dit que le géant boitait.
A cause de Verviers ? Il s'y serait foulé la cheville ou quelque chose de ce genre ? Haemers boitait t'il entre les deux épisodes ?
Mais peut-être que cela avait déjà été constaté à Braine et Overijse...
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MessageSujet: haemers   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 12:27

Haemers personnellement je n'y crois pas plutot spécialisé dans les attaques de fourgons
A mon avis,les tbw ne sont pas fiché c'est ca la difficulté de résoudre l'affaire
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romeo




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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 12:37

Papadopoulos Géant blond claudiquant alibi pour Alost mais pas pour Braine et overijse
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 12:43

romeo a écrit:
Papadopoulos Géant blond claudiquant alibi pour Alost mais pas pour Braine et overijse
Surtout qu'il y en a deux (Stéréo)
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 12:47

Papadopoulos, Apostolos

Aller à la page : 1, 2
Auteur Message
pol
Invité



Sujet: Re: Papadopoulos, Apostolos Lun 27 Aoû 2007 - 21:43


De:

club_le-happy-few



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Sujet: ... Jeu 22 Nov 2007 - 9:39

--------------------------------------------------------------------------------

A mon avis c'est impossible.

Si tu parles de celui:

Description:
30 / 35 ans (1985)
> 1,90 m
Mince


Selon mes sources, Apostolos est né en 1927 (comme Léon De Staerke).
= 56 ans en 1983
= 58 ans en 1985


Mais il y a un autre Papadopoulos. Sotirios "Stereo" Papadopoulos (né en 1954, 1956 ou 1957). Je ne sais pas que c'est un jeune frère, fils ou juste famille?
Mais celui a le +- le même age de Philippe De Staerke (et amis d'enfance).

Les deux Papadopoulos étaient aussi membre du Bende Van Baasrode (aussi connu comme Bande De Staerke).

Soirée du hold up Delhaize Alost. Philippe (avec sa copine Yvette M.) est venu chercher Sotirios (qui n'était pas en prison) dans sa maison dans la Rue Bara pour lui donner un coffre avec des armes.


Les familles De Staerke et Papadopoulos > zullen elkaar nooit verraden, ongeacht zware gevangenisstraffen (désolée pour le flamand).

Le jour du hold up Alost: on a vu De Staerke. Il y a 3 personnes pour le hold up, mais à mon avis il était encore des autres personnes (comme PDS) dans l'environ du Delhaize pour aider le TBW (en cas de problèmes).

Peut-être pour aider son ami Sotirios? Ou juste pour troubler les pistes? Parce qu'on a vu beaucoup des "crimminels connus" ce jour là à Alost.

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 12:51

Pour le vieux, j'ai toujours trouvé que Léon était un bon client.
Mais je suppose que cela a été vérifié et revérifié....
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 13:44

et çà cadre avec le vol très orienté alimentaire...c'est comme momo vidal pour les lyonnais, toujours des vols de nourritures alors que les mecs faisiaent des casse de plusieurs dixaines de milions de francs parallelement.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 13:49

CS1958 a écrit:
Horreur !
Haemers à Bara da Tijucad'août 87 à Mars 89. J'y étais en août 88 !!!

Malheureux, faut pas dire çà sur le forum, dans 10 jours vous faites parti de la bande hammers et si vous etes sur le forum çà prouve que vous manipulez les gens et que c'est donc eux les tbws!!

Evidemment je plaisante, mais çà prouve bien que le concours de circonstance çà existee!!
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 9 EmptyVen 29 Juin 2012 - 13:54

CS1958 a écrit:
Pour le vieux, j'ai toujours trouvé que Léon était un bon client.
Mais je suppose que cela a été vérifié et revérifié....

Léon est de petite taille entre l1,60 m et 1,65 m.
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