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 Haemers, Patrick

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Et In Arcadia Ego

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 15:07

Il s'agit d'Arsène PINT et non PINTE. drunken

Il y a sur le forum un fil très intéressant consacré au Colonel:

https://tueriesdubrabant.1fr1.net/t804-pint-arseen?highlight=Pint
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 15:21

SCRIBD Haemers Eric Patrick Achille Cruysmans....!
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 15:57

Pas grand chose d'intéressant dans ce document en définitive. A quoi correspondent les bouts de papier ? Qui est l'individu dont on voit le cadavre ?
Haemers ?
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 16:41

Il y a peut-être plusieurs versions de "Haemers Eric Patrick Achille Cruysmans" sur Scribd ?
Car ici il n'y a pas que "des bouts de papier"...
http://fr.scribd.com/doc/46787522/Haemers-Eric-Patrick-Achille-Cruysmans
Quant à l'individu en question, une recherche rapide sur ce forum montre qu'il s'agit de Thierry SMARS. study

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 19:33

Et In Arcadia Ego a écrit:
Il y a peut-être plusieurs versions de "Haemers Eric Patrick Achille Cruysmans" sur Scribd ?
Car ici il n'y a pas que "des bouts de papier"...
http://fr.scribd.com/doc/46787522/Haemers-Eric-Patrick-Achille-Cruysmans
Quant à l'individu en question, une recherche rapide sur ce forum montre qu'il s'agit de Thierry SMARS. study


Merci pour la précision au sujet de la victime. Les photos ne me semblaient pas être en rapport avec lui car nous disposions déjà d'une photo (couleur) où le corps paraissait enflé et la tête nettement plus abimée. Comme il n'y a aucun commentaire avec les photos, difficile de dire qui...Je me doutais un peu que ce n'était pas Haemers à cause des photos des lieux qui n'étaient pas celles d'une cellule.
Je trouve assez décousu ce qui figure sur le site que j'ai indiqué.
Voyez-vous des choses plus intéressantes ?
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 19:34

Que disent ces bouts de papier griffonés selon vous ?
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 20:13

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 21:57

Juste pour revenir sur une info que vous m'aviez donné quelques posts plus hauts, en fait Hammers n'a sans doute pas fait de formation militaire, ce serait une faute de frappe sur le fil Pint, en fait c'est Eric Lammers, sauf si vos sources sont différentes bien sur.
Il y a eu un erratum sur l'autre fil que j'ai découvert suite à vos posts.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 22:03

Et pour en revenir au scribd, juste un truc sans doute anodin, sur le papier 'griffonné' on y voit une somme en argent suisse (300000). Vous vous rappelez la carte de 'parkage alternatif' qui figure sur le site de la CBW et dont on se demande d'où elle peut bien venir?
J'ai toujours cru que c'était une carte suisse, d'une part parce que le mot 'parkage' y est frequemment utilisé, mais surtout parce que les symboles sont issus du code de la route suisse, et non français ou belge.
Bref, un détail mais pour avoir 300000 Francs suisse, sans doute faut-il aller en suisse ou y avoir un compte...çà nous fait au moins une personne qui avait une bonne raison de disposer d'une carte de parking suisse, même s'il n'est sans doute pas le seul.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 22:09

Qui est SAELS (conseiller juridique) ?
Camille RENARD ?
Pourquoi ce mélange de plein de choses tournant autour de HAEMERS sur ce fameux site.
SOGEMA, entreprise française de gros-calibre, que vient-elle faire là?
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 22:19


Plainte contre l'avocat de Moqadem

Belga

Mis en ligne le 09/12/2008

Cette action expliquerait aussi le "retour" de Me Motte de Raedt parmi les conseils de Bouchaïb Moqadem, même si l'intéressée prétend qu'elle n'avait "jamais quitté sa défense". Me Amrani dément les faits.


Une plainte pour tentative de viol va être déposée mardi en fin de matinée contre Me Abdelhadi Amrani, l'un des avocats de Bouchaïb Moqadem, annonce Sud Presse sur son site internet. La plainte émane d'Isabelle Saels, avocate qui a défendu, jusqu'à la semaine dernière, les intérêts du père des cinq enfants tués par leur mère le 28 février 2007 à Nivelles.

La plainte, avec constitution de partie civile, devrait être déposée mardi en fin de matinée entre les mains d'un juge d'instruction bruxellois. "L'accusation est grave: il s'agit ni plus ni moins d'une tentative de viol, de faux et usage de faux, de violation du secret professionnel", précise le site d'info. Les faits présumés remontent au voyage préparatoire au procès Lhermitte organisé par les parties civiles à Agadir. L'incident se serait produit à l'hôtel.

Cette action expliquerait aussi le "retour" de Me Motte de Raedt parmi les conseils de Bouchaïb Moqadem, même si l'intéressée prétend qu'elle n'avait "jamais quitté sa défense". Me Amrani dément les faits.

Me Amrani continue à défendre Bouchaïb Moqadem

Me Abdelhadi Amrani, un des avocats de Bouchaïb Moqadem, qui est l'objet d'une plainte pour tentative de viol de la part d'une consoeur qui avait défendu le même client, a indiqué mardi qu'il continuait à défendre M. Moqadem. Il a nié toute tentative de viol.

"C'est du délire total", a dit Me Amrani au sujet de ces accusations, à l'occasion d'une interruption d'audience de la cour d'assises du Brabant wallon qui juge Geneviève Lhermitte. cheers a de son côté confirmé à l'Agence Belga avoir déposé mardi matin une plainte portant sur une tentative de viol de la part de Me Amrani à Agadir où les avocats de M. Moqadem s'étaient rendus, avec leur client et quelques journalistes, une semaine avant l'ouverture du procès, du 28 au 30 novembre. La plainte porte également sur des faux et usages de faux, violation du secret professionnel et atteinte à l'honneur de Me Saels.

La tentative de viol dénoncée se serait passée au premier jour dans une chambre d'hôtel. Me Amrani, qui conteste toute tentative de viol, affirme qu'immédiatement après les faits aujourd'hui dénoncés, Me Saels l'a rejoint au bord d'une piscine, où il y avait des témoins, et lui a proposé de travailler avec elle dans une autre affaire. Ce qui, ajoute-t-il, prouve qu'il n'a rien commis.

C'est au cours des deux jours suivants que Me Saels a appris qu'elle ne défendrait pas M. Moqadem devant les assises, dit Me Amrani, qui estime que cela aurait pu motiver la plainte. Il affirme que Me Saels n'a jamais défendu M. Moqadem que dans le dossier de son divorce avec Geneviève Lhermitte et pas dans le dossier pénal. "Je garde la confiance de mon client. Je continue à défendre M. Moqadem devant les assises", a-t-il conclu.










































































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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 22:21

Donc Saels, Avocate (de Smars ? Haemers ?) et dans l'article ci-dessus, on parle de Motte de Raedt, avocate de Haemers..
Je me trompe ?
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 22:30

Dans le document scrib: Darville, spécialiste de la télécommande....
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 23:05

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 23:06

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 23:24

Bob BERGEN serait très ami avec le nommé Guy ROMANUS, un ingénieur.L'intéressé est un visiteur régulier de clubs-privés de la Porte de Namur et consacreraitd'énormes sommes d'argents à cette activité. Il serait l'administrateur de trois sociétés : SOGEMA, ORBIT et ARCH. De la fraude à grande échelle serait opérée dans cesentreprises. Tant l'avocat de BERGEN que celui de ROMANUS est le nommé SAELS (Bld.Gen. Jacques à Ixelles).L'année dernière, BERGEN aurait donné 1.000.000 FB à ROMANUS pour qu'il l'investisse(?) dans SOGEMA. Aucun document n'a été établi à ce sujet, toutefois un document setrouverait chez l'avocat SAELS.Vers les mois de juin-juillet 1989, une enveloppe contenant de l'argent suisse (pour une valeurde 300.000 FB) se trouvait chez les parents de Bob BERGEN. Cette enveloppe était destinée àROMANUS, mais probablement parce qu'il s'agissait d'argent suisse "brûlé", ROMANUSn'est pas allée la chercher. (Peut-être argent de VDB).ROMANUS s'occupe de fausses factures, établies par une firme dont l'adresse est la mêmeque celle du comptable (même étage). L'identité du comptable est Camille RENARD,domicile probable rue du Cloître à 1020 BRUXELLES.ROMANUS aurait aussi un compte à la CAISSE PRIVEE. D'après l'informateur,Bob BERGEN disposerait d'une grande somme d'argent qui se trouverait en Belgique.

...

ROMANUS fréquente encore toujours BERGEN Bob. Ils étaient ensemble dans un café-restaurant vendredi le 29/06/1990 au soir. Ils avaient visiblement beaucoup à se dire. Dans le -même établissement se trouvait DE LEE Didier, mais il se tenait à l’écart des intéressés,malgré qu’il fasse des affaires avec ROMANUS et qu’il soit à la hauteur du trafic deBERGEN.D’après l’informateur il semble que ROMANUS et DE LEE aient ouvert une affaire de petitmatériel électronique et téléphones à la chaussée de Louvain. DE LEE serait joignable aunuméro 02/736.45.06 (numéro du magasin). Ce numéro a été attribué à THERESE,vêtements-confections, Chaussée de Louvain 469 à SCHAERBEEK.Tout porte à croire que BERGEN a mis une part de son argent dans cette affaire.

http://www.scribd.com/doc/15109318/Rapport-VBDJ-Haemers-traduction-francaise
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMar 26 Juin 2012 - 23:29

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 10:03

Ces derniers développements démontrent si besoin est qu'en cherchant et en mettant à contribution les bonnes volontés, on aboutit à un résultat positif.

Labor improbus omnia vincit !

On peut imaginer le résultat d'une telle démarche collective si les contributeurs étaient en possession d'éléments du dossier TBW.

Loin de moi l'idée de minimiser le travail des enquêteurs mais sur ce forum, à l'évidence, certains d'entre nous disposent d'un degré d'expertise permettant de faire avancer les choses, avec une vision complémentaire.

Si ce document scrib se retrouve je ne sais comment à la portée des internautes, quid d'autres éléments ?

Eu égard au caractère tout à fait exceptionnel du dossier TBW, rendre public certaines informations et mieux encore des documents serait salutaire.

Quant au sujet, Haemers, j'observe qu'il n'y a pas de livre qui lui est consacré hormis celui consacré à l'enlèvement de VDB. C'est assez curieux quand on compare par exemple avec le cas Mesrine, à l'origine de pas mal de littérature.

Ce chapitre Haemers mérite d'autres développements pour pas mal de raisons: les liens avec la France (Lille), le milieu français, mais bien entendu le sentiments (la certitude ?) de Philippe.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 10:24

Sans oublier David VDS et une à deux autres personnes.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:24

En l'absence de réelle documentation de réfernce à la portée du public, je me propose de poster ici toute une série d'articles sur Haemers &Co. tirés du quotidien Le Soir.

J'ai conscience que certains sont d'une importance mineure mais peut-être pas pour tous.
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:25

LES ENQUETEURS CROULENT SOUS LES INDICES: TOUT TOURNE AUTOUR D'HAEMERS

GUILLAUME, ALAIN

Vendredi 17 février 1989

VDB, fourgons attaqués,

tueries: Haemers au coeur d'indices convergents

L'enquête sur l'enlèvement de Paul Vanden Boeynants progresse à pas de géant. D'abord avec l'arrestation à Metz, mardi soir, d'un truand belgo-yougoslave (Basri Bajramhi, dit «Tosca») en possession de 198.000 francs suisses... qui pourraient bien provenir de la rançon versée pour la libération de V.D.B. Ensuite, et surtout, avec la perquisition, faite hier à Bruxelles, dans un box pour voiture qui livre aux enquêteurs autant de bonnes surprises que de terribles interrogations portant sur bon nombre de grands dossiers judiciaires de l'histoire récente: les tueries du Brabant, l'assassinat de Juan Mendez, les attaques de transports de fonds.

Dans un box de garage d'Uccle, fréquenté par le plus recherché des truands belges, Patrick Haemers, et ses lieutenants (dont le truand arrêté à Metz), les gendarmes et les policiers ont saisi une voiture qui a peut-être servi récemment à l'attaque meurtrière de Grand-Bigard contre un fourgon de la société G.M.I.C. Ce véhicule était muni de reproductions de plaque copiant l'immatriculation d'un véhicule appartenant à Mme Vanden Boeynants.

Mais dans le même box, il y avait aussi des explosifs en quantité et un arsenal comprenant, entre autres, trois armes volées à l'ingénieur commercial de la F.N. Juan Mendez, abattu en 1985. Quand on se souvient que ce vol et cet assassinat sont mis en relation avec les tueries du Brabant, on comprend la stupéfaction des enquêteurs. En un même endroit, ils viennent de découvrir quantité d'indices matériels liant apparemment les tueries du Brabant, l'assassinat de Mendez, une série de hold-up contre des fourgons de Securitas, les attaques meurtrières contre les fourgons de Verviers et de Grand-Bigard, et l'enlèvement de l'ancien Premier ministre Paul Vanden Boeynants! Le plus simple pour comprendre cette extraordinaire et inquiétante histoire est sans doute de la reprendre dans l'ordre chronologique.

ALAIN GUILLAUME.

L'attaque sanglante du fourgon de Grand-Bigard: «Tosca» avoue à Metz, et dénonce Haemers

C'est en octobre 85 qu'on découvre l'importance de Patrick Haemers. Des policiers bruxellois avaient fait un rapprochement entre son signalement et le portrait-robot d'un inconnu qui avait déjà attaqué, à l'arme lourde, plusieurs fourgons de Securitas. Après plusieurs jours de filature, on déclencha des perquisitions chez Haemers (à Chaumont-Gistoux), chez son ami Philippe Lacroix (à Bruxelles) et chez la compagne de ce dernier. C'est ainsi qu'on saisit de nombreuses armes, 3 millions de francs... et les clés d'un fourgon Securitas attaqué quelques semaines plus tôt à Drogenbos. Haemers fut interrogé à ce propos... mais aussi sur son éventuelle participation aux tueries.

L'enquête permit, finalement (en 87), d'accuser Haemers et sa bande de rien moins que neuf attaques contre des transports de fonds commises entre 84 et 85 (à Casteau, Soignies, Drogenbos, Evere, Leerbeek, Wezembeek et Verviers, en novembre 85 quand deux postiers périrent dans l'explosion d'une charge de TNT). Les soupçons pour les tueries ne se matérialisèrent jamais.

Le 13 août 87, lors d'un transfert entre la prison de Louvain et le palais de justice de Bruxelles, Haemers réussit à prendre la fuite. Deux ou trois de ses complices venaient d'attaquer son fourgon cellulaire à l'arme lourde... comme ils avaient attaqué les fourgons de Securitas. Lors de cette opération de commando, un surveillant de prison et un gendarme furent très gravement blessés.

Depuis lors, on traque Haemers et ses lieutenants parmi lesquels Lacroix (qui a «monté» l'évasion), Basri Bajramhi (dit «Tosca», qui a participé à l'évasion et a été condamné en 88, par défaut, à dix ans de prison pour vols), plusieurs malfrats français et quelques albanais. Les policiers estiment que la «bande Haemers» est capable de mobiliser une cinquantaine d'hommes, tous considérés comme dangereux. Dans ce «commando», la «bande des frères Hilger» et «la bande à Tomicic» ne sont pas les moins connues.
Dès l'enlèvement de Paul Vanden Boeynants, des soupçons se portèrent «par pure déduction», sur Haemers et ses hommes de main qu'on traquait essentiellement pour leur participation à des attaques de fourgons. L'épouse et la fille de «Tosca» furent donc mises sous filature, il y a plusieurs jours, à Breda où elles résident. Mardi, les deux femmes traversèrent la Belgique pour se rendre à Metz. Un voyage au cours duquel elles furent suivies par des policiers hollandais, belges puis français. A Metz, par pur hasard, un gendarme de Louvain tomba nez à nez avec «Tosca», dans le hall de la gare.

Des silences

«Tosca», qui allait prendre le train pour Paris, fut arrêté sur-le-champ. Il portait sur lui 198 billets de 1.000 francs suisses (environ 5 millions de FB). Interrogé par des policiers français et belges, «Tosca» a avoué, hier, sa participation - avec Haemers - à l'attaque de Grand-Bigard. Il a expliqué la préparation et l'exécution du «coup». Par contre, s'il a reconnu que le fourgon de la G.M.I.C. ne transportait pas un seul franc suisse... il n'a trouvé aucun héritage, aucune généreuse grand-mère pour expliquer d'où viennent «ses» 198.000 FS.

Les policiers comprennent d'autant mieux ces silences... qu'une partie au moins de la rançon versée pour V.D.B. se composait de billets de 1.000 F.S. Selon nos informations les numéros de ces billets n'ont pas été répertoriés avant la remise de rançon. Les autorités judiciaires belges ont fait parvenir à Metz une demande d'extradition; on saura bientôt si les Français l'acceptent.

Mais avant qu'on ne se lance très sérieusement aux trousses de Haemers, «Tosca» et Lacroix, une enquête alors «banale» avait remarquablement été ouverte, à Uccle, en octobre de l'année dernière, grâce au sens civique d'un habitant de l'immeuble situé 8 drève des Renards, au bord de la forêt de Soignes. Un Ucclois s'inquiétait du comportement de nouveaux locataires de l'immeuble installés dans un flat du quatrième étage. Ils abandonnaient leur grosse moto (une 1.000 cc) ou leur auto (qui avait une vitre cassée et les fils du contact arrachés) dans les allées du parking...

Marchande de caleçons

Les policiers ucclois découvrirent bien vite que la dame qui avait loué l'appartement sous un faux nom et qui se disait «Parisienne, représentante pour une firme de caleçons américains», ainsi que ses amis, n'étaient que des truands. On surveilla l'appartement, puis on y fit une perquisition, en janvier. Dans le flat: de nombreux indices intéressant les enquêteurs, les empreintes de Haemers et Lacroix, un contrat d'assurance-vie signé par Haemers pour son fils.

A Uccle encore, une autre planque de la «bande Haemers» allait se révéler encore plus intéressante. Une fois de plus, c'est un habitant des environs qui avait déclenché, par ses soupçons, l'enquête de la police communale relayée par la Brigade nationale et la PJ de Bruxelles. On s'intéressait cette fois à un box situé au 733 de la chaussée d'Alsemberg. Un vrai «coffre à trésor»... Pendant près de trois semaines, les gendarmes de l'Escadron spécial d'intervention y ont attendu la visite de truands. Mais sans succès. Hier midi, pour la seconde fois, les policiers ont ouvert ce box. Pour en retirer une voiture immédiatement confiée aux spécialistes du laboratoire de la P.J. de Bruxelles.

Première suprise des policiers: le box était une cache de Haemers et de ses complices (dont on retrouva les empreintes sur place). Les malfrats avaient déposé là une bonne dizaine d'armes et environ 1,5 kg d'explosifs! Des explosifs qui pourraient - selon les premiers avis des experts du déminage - avoir servi à faire sauter le fourgon postal de Verviers et celui de Grand-Bigard (un gardien du G.M.I.C. «pulvérisé» le 31 janvier dernier).

Les armes de Mendez

Dans l'arsenal, les policiers saisirent trois armes volées, en mai 85 à Juan Mendez, l'homme de la FN assassiné à Rosières en janvier 86. Un vol et une exécution sans doute en rapport avec les tueries du Brabant et d'autres grandes affaires criminelles! Une hypothèse des enquêteurs voudrait que Mendez ait été exécuté parce qu'il avait pressenti «des choses» sur les tueurs.

Il y avait aussi une B.M.W. 535 i dans le box de la chaussée d'Alsemberg. Très probablement celle qui a servi à attaquer le fourgon de la G.M.I.C. à Grand-Bigard. Mais pourquoi ce véhicule était-il muni d'une plaque... reproduisant l'immatriculation de la VW Golf appartenant à Mme Vanden Boeynants? Un hasard? Impossible, répondent les enquêteurs. Une provocation, un truc pour perturber les enquêteurs? Pas exclu, disent ceux-ci qui ne peuvent croire qu'un «pro» comme Haemers fasse l'erreur de mettre sur une B.M.W. les copies d'une plaque attribuée à une Golf. Un signe réel que Haemers et sa bande aient quelque chose à voir avec l'enlèvement de V.D.B.? D'autant plus crédible que «Tosca» vient d'être arrêté avec ses francs suisses.

Guerre de magistrats

Deux attaques meurtrières de transports de fonds, l'enlèvement de V.D.B., les attaques de fourgons Securitas, les tueries du Brabant, l'assassinat de Mendez... Les enquêteurs craquent. Tant d'indices, tant de pistes qui filent dans tous les sens, c'est trop pour eux. Ils «n'y retrouvent plus leurs jeunes». D'autant que, pour une fois que «la guerre des polices» ne sévit pas, c'est «la guerre des magistrats» qui risque de tout perturber.

En effet, une dizaine de magistrats sont potentiellement concernés par ces enquêtes: le juge Decoux, à Louvain (pour l'évasion de Haemers et une attaque de fourgon à Heverlee); le juge Colin, à Bruxelles (pour une série de «dossiers Haemers» relatifs à des attaques de fourgons), le juge Vlogaert, à Bruxelles (pour l'attaque de Grand-Bigard), le substitut Van Lysebeth, à Bruxelles (pour la même attaque), le substitut Vandoren, à Bruxelles (pour l'enlèvement de V.D.B.). Jusqu'à hier, une véritable guerre était ouverte entre les magistrats de Bruxelles et ceux de Louvain. Et il faut y ajouter que, outre ces deux arrondissements judiciaires, les parquets de Liège, Charleroi, Nivelles, Tournai et Hasselt sont concernés par tous ces dossiers! Faire «circuler l'information», trouver un interlocuteur valable (que les Français cherchent toujours), prendre une décision importante, dans de telles conditions est, tout simplement impossible.

Après trois semaines de pagaille, ces magistrats ont organisé, hier après midi à Bruxelles, une grande «table ronde» visant à résoudre le problème. C'est en tout cas ce qu'espéraient les policiers et les gendarmes qui confiaient ces derniers jours qu'«il y a là bien du travail pour une commission d'enquête parlementaire qui s'intéresse pour l'instant aux problèmes de la Justice».
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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:26

TOSCA EXTRADE, UN GENDARME SERIEUSEMENT MENACE DE MORT

GUILLAUME, ALAIN

Samedi 13 mai 1989

«Tosca» extradé, un gendarme sérieusement menacé de mort

Basri Bajrami (34 ans) est arrivé hier midi à Bruxelles. Ce truand yougoslave, ami de Patrick Haemers, auteur présumé de l'enlèvement de VDB, auteur présumé de nombreuses attaques de transports de fonds, a été immédiatement placé sous mandat d'arrêt par le juge Collin.

Surnommé «Tosca», Bajrami était sous la garde des spécialistes de l'Escadron spécial d'intervention de la gendarmerie depuis Longwy, où les autorités françaises l'ont livré - venant de la prison de Metz - aux autorités belges.

En marge de cette affaire et de ce qui concerne la «bande Haemers», on a encore appris, hier, que des truands de la «bande à Simone Menin», proches de l'ennemi public numéro un, ont «mis un contrat» sur la tête d'un des gendarmes lancés aux trousses de Haemers!

Bajrami avait été arrêté à Metz le 14 février dernier. Des enquêteurs belges pensaient à l'époque, depuis quelques jours, qu'avec Haemers et le reste de sa bande il était sans doute l'un des ravisseurs de Paul Vanden Boeynants. En Hollande on avait mis son amie, Evelyne Braibant, sur écoute. Dans une conversation enregistrée par la police hollandaise, Bajrami parlait de «l'argent du ministre» et proposait à sa femme de lui en donner une partie à Metz. Un rendez-vous où se retrouvèrent évidemment bien des enquêteurs...

Hier matin, «Tosca» a donc quitté la prison de Metz sous bonne escorte policière. Près de Longwy, à la frontière franco-belge, il a été remis aux gendarmes de l'ex-brigade Diane. Un convoi de trois véhicules (dont la Mercedes blindée transportant le détenu!), précédé par des motards et survolé par un hélicoptère a alors pris la route de Bruxelles où il est arrivé, à l'annexe du palais de Justice, à midi pile, comme prévu.

Dans l'après-midi, le juge Collin a entendu Bajrami puis l'a inculpé de meurtre, tentative de meurtre, destruction de voiture à l'explosif, vol, recel et association de malfaiteurs (à propos de l'attentat sanglant contre un fourgon du GMIC à Grand-Bigard); de coups et blessures volontaires (à propos de l'attaque, en commando, d'un fourgon cellulaire transportant Haemers, dans le but de libérer le truand); de prise d'otage, extorsion, association de malfaiteurs, faux et usage de faux, faux passeports, recel (pour l'enlèvement de VDB). De quoi, s'il échet, envoyer Bajrami aux assises et l'y faire condamner à mort.

Bien avant cet éventuel procès... c'est un gendarme de la BSR de Hal qui a été condamné à mort par des proches de Haemers et de Simone Menin (condamnée pour trafic de chèques). Des tueurs à gages ont été recrutés et un prix a été fixé pour la mort de ce maréchal des logis à l'origine du coup de filet qui vient d'être récemment accompli à la Costa del Sol, dans l'entourage de Menin et de Haemers. La nouvelle a été diffusée on ne peut plus officiellement, hier, par le parquet de Bruxelles... manière de montrer aux intéressés, sans doute, qu'on est au courant de leurs méchants projets.

AFFAIRE HAEMERS: L'ARTIFICIER EST ARRETE A BRUXELLES

GUILLAUME, ALAIN

Mercredi 23 août 1989

Affaire Haemers: l'artificier est arrêté à Bruxelles

Du fond de sa cellule brésilienne, Patrick Haemers avouait devant les télés que l'attaque du fourgon postal de Verviers (2 morts, en novembre 1985), c'était lui. Lui encore, l'assaut contre un fourgon de la GMIC, sur l'autoroute de la mer (1 mort, en janvier 1989).

Lui toujours, l'enlèvement de VDB et... «tant d'autres attaques qu'il ne peut s'en souvenir». «Regrettant» les morts du bout des lèvres Haemers «expliquait» que c'étaient en quelque sorte des «accidents»: son fournisseur d'armes et d'explosifs lui avait livré des bombes «mal calculées».

Comme un coup de tonnerre, la nouvelle vient de tomber: le juge Collin est persuadé d'avoir identifié ce marchand d'explosifs qu'il vient de placer sous mandat d'arrêt.

Un fournisseur d'armes que les enquêteurs traquaient avec d'autant plus d'acharnement qu'il aurait également livré à Haemers des armes volées (?) chez l'ingénieur de la FN Juan Mendez et qu'il pourrait savoir des choses intéressantes sur les tueurs du Brabant.

Jeudi après midi, après des semaines de recherches, plusieurs enquêteurs de la Cellule Gamma (chargée des «dossiers Haemers») ont frappé à la porte d'un armurier d'Anderlecht pour y interpeller un certain Robert D. Agé d'une trentaine d'années, cet armurier est soupçonné par les enquêteurs d'être le fournisseur d'armes et d'explosifs de Patrick Haemers et de sa bande.

Se fondant sur plusieurs indices matériels, et bien que Robert D. nie tous les faits qu'on lui reproche, vendredi le juge d'instruction Collin a inculpé «son» suspect d'association de malfaiteurs, de participation comme auteur ou co-auteur à diverses attaques meurtrières (et entre autres l'attaque de Verviers), d'infraction à la législation sur les explosifs. Il doit passer aujourd'hui devant la Chambre du Conseil de Bruxelles dans la perspective de l'éventuel renouvellement, pour un mois, de son mandat d'arrêt.

Plusieurs perquisitions ont été effectuées et divers documents et objets saisis.

Robert D. est d'abord suspecté d'avoir vendu à Haemers la bombe qui explosa, en novembre 85, sur un fourgon des postes à Verviers, en tuant deux postiers. On suspecte un certain Thierry Smars d'avoir participé à cette attaque avec Haemers et Philippe Lacroix (en fuite). Smars se fâcha, disent ses proches, sur «celui qui avait fourni une bombe trop forte». Le 21 mai 86, on retrouva Smars (24 ans) «suicidé» dans son appartement. C'est peut-être une affaire que l'arrestation de Robert D. permettra de mieux comprendre et en tout cas, le juge Collin paraît extrêmement intéressé.

Mais l'armurier d'Anderlecht pourrait avoir à rendre des comptes sur d'autres attaques à l'explosif commises par Haemers et sa bande. Du fond de sa prison brésilienne, c'est Haemers lui-même qui a expliqué qu'après «l'accident» de Verviers, il avait demandé à «son technicien-fournisseur» de lui livrer un engin explosif moins puissant, mieux calculé. De fait, l'engin placé, en février 89, sur un fourgon de la société GMIC, à Grand Bigard était «moins puissant». Il pulvérisa quand même le chauffeur du fourgon! Une troisième machine infernale utilisée par la bande Haemers, elle, n'explosa pas: elle fut fixée à Etterbeek sur un transport de fonds de la Brink's dont l'équipage riposta à coups de feu à l'attaque des truands.

A Rio de Janeiro, Haemers nous avait dit: «Je refuse de donner le nom de celui qui me fournissait mes armes et mes explosifs. C'est bien cet homme qui m'a vendu plusieurs armes appartenant à Mendez. Je ne m'en suis rendu compte que plus tard...» Robert D. est donc encore suspecté par les gendarmes et les policiers de la cellule Gamma d'être celui qui a vendu au truand belge plusieurs armes découvertes ces derniers mois à Bruxelles et Lille, dans des boxes pour voitures. Ces armes avaient été «volées» à Juan Mendez, un ingénieur de la FN découvert criblé de balles en janvier 86 à Rosières. Un assassinat mis en relation avec les tueries du Brabant. Nul doute que l'armurier d'Anderlecht soit interrogé sur la provenance de ces armes et sur les bonnes relations qu'il semblait entretenir, dans des clubs de tir, avec Juan Mendez ou l'ancien directeur de prison Jean Bultot... pour lequel on n'a toujours introduit aucune demande d'extradition au Paraguay! Des noms qui, avec d'autres, renvoient vers les affaires criminelles les plus sanglantes de ces dernières années... et les plus mystérieuses.

Enfin, toujours dans le contexte de «l'affaire Haemers», on a appris hier, par le correspondant de l'agence Belga à Rio, que Denise Tyack, l'épouse du truand, ne sera pas remise en liberté comme elle l'avait demandé à un juge brésilien. Au Brésil, on a également confirmé que la décision d'extrader Haemers, Tyack et Axel Zeyen pourrait encore être prise avant la fin de ce mois.

Al. G.

JUGE COLLIN VISITE HAEMERS BRESIL

METDEPENNINGEN, MARC

Mardi 23 janvier 1990

Affaire Haemers: le juge Collin s'en va au Brésil

Le juge d'instruction Collin et son greffier doivent s'embarquer aujourd'hui à destination du Brésil pour y entendre le truand belge Patrick Haemers, en aveux de l'enlèvement de M. Paul Vanden Boeynants et d'une série impressionnante d'attaques à main armée contre des transports de fonds. Le départ du juge bruxellois intervient alors que les autorités judiciaires brésiliennes n'ont toujours pas donné de suite utile à la demande d'extradition formulée par la Belgique au lendemain de l'arrestation de Patrick Haemers à Rio de Janeiro, au mois de mai dernier.

Patrick Haemers, son épouse Denise Tyack et son lieutenant Axel Zeyen recevront donc dans les jours qui viennent la visite du juge d'instruction Collin qui traite depuis Bruxelles les différents dossiers mis à leur charge dont le rapt de M. Paul Vanden Boeynants, l'attaque sanglante (deux postiers tués) contre un fourgon postal à Ensival (novembre 1985), l'agression mortelle (le convoyeur tué par une charge explosive) contre un fourgon de la Gmic à Ternat (31 janvier 1989) et une vingtaine d'autres forfaits. Arrêté en mai dernier à Rio de Janeiro, le trio est aujourd'hui détenu à la prison fédérale de Brasilia.

Au lendemain de l'interpellation d'Haemers et de ses complices, les autorités judiciaires belges introduisaient, par le canal du ministère des Affaires étrangères, une demande d'extradition fondé sur un traité conclu entre la Belgique et le Brésil en 1975. La Cour suprême approuvait en juillet le principe de l'extradition, se réservant de statuer ultérieurement sur le bien-fondé de cette demande.

La multiplicité des infractions reprochées à Patrick Haemers a induit de nombreux problèmes techniques qui ont jusqu'à présent retardé la prise en considération du dossier par la Cour suprême de Brasilia. C'est ainsi qu'il a notamment fallu fournir aux autorités judiciaires brésiliennes la traduction légalisée en portugais des différents articles de la loi pénale belge sur lesquels se fonde la demande d'extradition. Dès que la Cour aura pris position, il faudra encore attendre la décision du département brésilien des Affaires étrangères.

Le juge Collin souhaitait depuis longtemps déjà augmenter rapidement son dossier d'instruction d'un premier interrogatoire de Haemers, Tyack et Zeyen. Cette procédure, si elle n'est pas prévue par le traité belgo-brésilien n'est cependant pas interdite. La longue liste de questions que le juge compte poser au trio a dû, elle aussi, être traduite en portugais.

Au parquet de Bruxelles, on se refusait hier en fin de journée de commenter l'annonce du départ vers Brasilia du juge Collin.

M. M

ALAIN GUILLAUME.

UNE HEURE AVANT DE QUITTER LE BRESIL, HAEMERS CROYAIT ENCORE A SA CHANCE TROIS INCULPES... UN PEDIGREE EPAIS...

GUILLAUME, ALAIN

Mardi 3 avril 1990

Une heure avant le départ, Patrick espérait encore

Si le dispositif de sécurité était lourd, il a également été relativement cher. «C'est vrai, dit le substitut Van Lysebeth, que tout cela a coûté beaucoup d'argent. Et pourtant, nous avons cherché les billets d'avion les moins chers et nous avons même essayé de trouver un hôtel moins coûteux que celui que j'avais utilisé pour mon précédent voyage au Brésil. A deux, pendant une semaine là-bas, le capitaine de gendarmerie qui m'accompagnait et moi-même, nous avons dépensé, tous frais compris, quelque 250.000 F. Nos tickets d'avion ont coûté 60.000 F par personne. C'est beaucoup comparé à notre premier voyage (quatre personnes qui étaient restées plus longtemps, pour un total de 300.000 F)... parce que nous avons changé notre argent au cours officiel et que l'inflation atteint des records au Brésil. Le voyage en C-130 a été estimé, quant à lui, à 2,4 millions. Il y a aussi des «frais cachés» - les hélicoptères en Belgique, les dépenses personnelles pour les gens qui sont restés un jour au Brésil, le travail des gendarmes... - qui sont difficiles à chiffrer pour l'instant et qui seront supportés par différents ministères. Il y a enfin les dépenses engagées à leur compte par les Brésiliens qui peuvent être évaluées à 1 million de FB (hélicoptères, véhicules, personnel...)»

Tout cela, ce sont des «frais judiciaires». Ils sont pour l'instant à charge du ministère de la Justice. Si Haemers et sa bande sont condamnés, ils seront également condamnés aux dépens du procès, aux frais de justice... Reste à savoir si l'on trouvera en leur «possession» assez d'argent pour rembourser les frais qui viennent d'être engagés par l'Etat. Reste à savoir si l'on trouvera en leur «possession» assez d'argent pour rembourser les frais qui viennent d'être engagés par l'Etat.

Al. G.

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:27

LES EXTRADÉS DU BRÉSIL

A eux trois, les «extradés du Brésil» totalisent déjà dix mandats d'arrêt... et une quantité impressionante d'inculpations, du «simple» recel au meurtre et à la destruction de biens par explosifs.

Ces accusations se rapportent à l'enlèvement de VDB, aux attaques à l'explosif du fourgon postal de Verviers et d'un fourgon de la GMIC à Ternat. Quelques-uns, seulement, des méfaits mis au compte de la «bande Haemers».

Pour Patrick Haemers, le premier de ces mandats se rapporte à l'attaque du fourgon postal de Verviers, le 4 novembre 1985, dans laquelle deux postiers avaient perdu la vie suite à l'explosion d'une bombe. «Erreur de calcul de notre artificier», nous avait dit Haemers au Brésil, sans ajouter un mot de regret «car cela ne pourrait quand même rien changer». Cette attaque vaut au truand d'être inculpé de meurtre pour faciliter le vol; de destruction par explosif d'un véhicule; de vol à l'aide de violences et de menace; de vol à l'aide d'effraction et d'association de malfaiteurs.

Le second mandat d'arrêt délivré contre Haemers se rapporte à l'attaque - à l'explosif - d'un fourgon de la GMIC, le 31 janvier 1989. Le chauffeur du fourgon allait perdre la vie dans l'explosion. Pour cette affaire, Haemers est inculpé de destruction d'un véhicule par explosif; de vol simple; d'association de malfaiteurs.

L'enlèvement de Paul Vanden Boeynants (en janvier 1989), libéré contre une rançon de 63 millions de francs, vaut à Haemers son troisième mandat d'arrêt. Pour prise d'otage, extorsion et association de malfaiteurs.

Détenu à Rio, Haemers y a fait de nombreuses déclarations à la presse et à divers enquêteurs. Sur la base de ces témoignages, d'autres inculpations ont été retenues contre le malfrat. Le quatrième mandat d'arrêt se rapporte ainsi à l'attaque d'un fourgon de la société de transports de fonds Brinks Ziegler, le 29 juin 1988 à Etterbeek. Lors de cette attaque, un complice de Haemers (Marc Vandam, toujours en fuite) a été blessé par erreur par un autre homme de la bande, et a eu le bras arraché. Pour cette attaque à l'explosif manquée, Haemers est inculpé de tentative de vol à l'aide de violences, de tentative de destruction de véhicule par explosif, de vol à l'aide d'effraction et d'association de malfaiteurs.

Le cinquième mandat d'arrêt, décerné lui aussi sur base des déclarations de l'inculpé à Rio, se rapporte à l'attaque d'un fourgon postal à Wilsele (en juin 1983) d'un fourgon de Securitas à Wilsele encore (en décembre 1985), d'un autre Securitas à Drogenbos (en septembre 1988) et d'un transport de fonds de la GMIC à Waterloo (en novembre de la même année). Pour ces hold-up, Haemers est inculpé de vol à l'aide de violences; de tentative de vol à l'aide de violences; de vol à l'aide d'effraction et d'association de malfaiteurs.

VDB: PAS DE CHARGE CONTRE DENISE TYACK

Denise Tyack, elle, est sous le coup de deux mandats d'arrêt, se rapportant à l'évasion d'Haemers (en août 1987), dans laquelle elle a joué un rôle important, et dans l'attaque du fourgon de la GMIC, en janvier 1989 à Ternat. Elle est ainsi inculpée de complicité de vol à l'aide de violences, recel, usage de faux passeport, faux en écritures. Les mandats d'arrêt délivrés par le juge Collin pour obtenir l'extradition du trio se rapportaient, à l'origine, pour Tyack, à l'attaque de Ternat, à l'évasion d'Haemers et l'enlèvement de VDB. Cette dernière affaire n'est plus mise à charge de l'épouse de Haemers. Denise Tyack n'est pas inculpée de complicité de meurtre ou d'association de malfaiteurs.

TROIS MANDATS D'ARRET POUR AXEL ZEYEN

Axel Zeyen, enfin, est sous le coup de trois mandats d'arrêt se rapportant à son intervention dans l'évasion d'Haemers, dans l'attaque de Ternat et dans l'enlèvement de VDB. Il est ainsi inculpé de recel, association de malfaiteurs, meurtre pour faciliter le vol, destruction de véhicule par explosif, prise d'otage, extorsion de fonds, usage de faux passeport.

Ces mandats d'arrêt, délivrés dimanche, doivent être confirmés par la Chambre du Conseil du tribunal de première instance de Bruxelles dans les cinq jours. C'est-à-dire avant la fin de la semaine. Il y a cependant peu de chances que les trois inculpés soient transférés au Palais pour y comparaître, accompagnés de leurs avocats (Me Motte de Raedt pour Haemers et Tyack sans doute, Me De Quevy pour Zeyen) devant le tribunal. Cette comparution pourrait - comme on le fit pour les membres des CCC - se faire à la prison même.

Enfin, il est très possible que d'autres mandats d'arrêt soient délivrés, pour d'autres faits, contre les trois inculpés.

ALAIN GUILLAUME

Le «pedigree» d'Haemers: aussi épais que... le Code pénal

Si Patrick Haemers doit être «présumé innocent», le moins qu'on puisse dire... c'est que, depuis belle lurette, il est aussi le présumé auteur d'une série impressionnante de méfaits. A peu de choses près, sans doute, on le soupçonne d'avoir fait tout ce que le Code pénal interdit, comme en témoigne la liste des fraudes, meurtres, assassinats, hold-up et enlèvement qui lui sont attribués, à lui ou à sa «bande», et que voici résumée...

En 1982: attaque d'une agence bancaire de la BBL, à Deerlijk (Courtrai).

Le 1er juin 83: attaque manquée d'un fourgon postal à Wilsele.

Le 20 août 1984: agression dans un bureau des postes de Casteau-Soignies. Butin: 10 millions de francs.

Le 1er mars 1985: hold-up sur un fourgon postal à Wilsele. Butin: 13 millions de francs.

Le 20 mai 1985: attaque d'un fourgon postal à Casteau-Neufvilles. Butin: 2 millions de francs.

Le 1er octobre 1985: attaque d'un fourgon postal sur la route de Casteau à Neufvilles. Pas de butin.

Le 4 novembre 1985: attaque d'un fourgon des postes blindé sur le parking de la poste d'Ensival (Verviers). Les agresseurs font exploser le fourgon à l'aide d'une charge explosive. Deux agents des postes sont tués. Butin: 7 millions de francs.

Le 23 décembre 1985: attaque d'un fourgon de Securitas à Wilsele. Butin: 17 millions.

Le 17 mars 1986: un fourgon Securitas attaqué au riot-gun sur le parking d'un GB à Drogenbos. Butin: 38 millions de francs.

Le 28 mars 1986: attaque d'une voiture de Securitas à Evere. Butin: 10 millions de francs.

Le 17 juillet 1986: attaque d'un transport de fonds Securitas à Leerbeek. Un employé de la firme, Georges Vindevogel, est abattu d'une balle dans la bouche. Butin: plusieurs dizaines de millions de francs.

Le 17 septembre 1986: attaque d'un fourgon Securitas contenant des sacs d'or et des chèques en blanc. Butin: 10 millions de francs.

Le 13 octobre 1986: arrestation à Bruxelles.

Le 13 avril 1987: condamnation de Patrick Haemers à deux ans de prison et 500.000 francs d'amende dans une affaire de fausses factures.

Le 13 août 1987: Haemers s'échappe d'un fourgon cellulaire à Heverlee, alors qu'il était conduit de la prison de Louvain-Centrale au palais de Justice de Bruxelles. Un gendarme est grièvement blessé dans cette attaque en commando accomplie par des amis de Haemers.

Le 14 août 1987: tentative de vol d'un hélicoptère du service Samu à Leeuw-Saint-Pierre.

Le 30 juin 1988: attaque (à l'explosif) manquée d'un fourgon de la Brink's, à Etterbeek. Marc Vandam, un des hommes de la bande, est grièvement blessé au bras d'un coup de riot gun tiré, par erreur, par un de ses complices.

Le 22 septembre 1988: attaque d'un fourgon de Securitas au GB de Drogenbos. Pour un butin de 17 millions.

Le 14 novembre 1988: hold-up sur un fourgon de la GMIC à Waterloo. Butin: quelques centaines de milliers de francs.

En novembre 88: hold-up à la poste de Beloeil, encore pour quelques centaines de milliers de francs.

Le 14 janvier 1989: enlèvement de Paul Vanden Boeynants, séquestré un mois au Touquet, puis libéré contre le paiement d'une rançon de 63 millions de francs.

Le 31 janvier 1989: attaque d'un fourgon blindé de la société GMIC, à Ternat, sur l'autoroute Bruxelles-Ostende. Le chauffeur du véhicule, Rony Croes, est tué dans l'explosion. Butin: 3,3 millions de francs environ.

Le nom de Patrick Haemers a également été cité à propos du meurtre de l'ingénieur de la FN Juan Mendez et du vol d'armes commis à son domicile.

Enfin, comme «on ne prête qu'aux riches», mais aussi parce que les enquêteurs ont découvert ces derniers mois, sur les traces de Haemers, une série d'indices troublants (et fragiles), on a encore évoqué l'hypothèse que «l'ennemi public numéro un» soit mêlé aux tueries du Brabant. Et même à l'assassinat d'Olaf Palme... mais ici on frise le surnaturel.

Patrick Haemers est né le 2 novembre 1952, à Schaerbeek. En mars 1985, il avait épousé une Française, Denise Tyack, surnommée «Sabrina». En avril 1985, Kevin naissait de cette union.

Al. G.

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:28

FIN DE CAVALE A BOGOTA POUR DEUX RAVISSEURS DE VDB

GUILLAUME, ALAIN

Mardi 19 mars 1991

Fin de cavale à Bogota pour deux des ravisseurs de VDB Lacroix et Van Dam, deux complices de Haemers trahis par leur compte en banque.

Philippe Lacroix et Marc Van Dam sont sous les verrous à Bogota, en Colombie. Si les noms de ces deux truands sont moins connus dans le public que celui de Patrick Haemers, cette double arrestation n'en est pas moins extraordinairement importante. Lacroix et Van Dam sont en effet deux des ravisseurs présumés de Paul Vanden Boeynants, deux des membres de ce qu'on appelle «la bande Haemers», qu'on suspecte d'avoir commis près d'une vingtaine d'attaques et d'avoir tué six personnes.

Depuis mars 1987, Lacroix et Van Dam sont traqués dans le monde entier par la police belge. On avait failli les arrêter à Rio, le 27 mai 1989, en même temps que Patrick Haemers, son épouse Denise Tyack et leur ami Axel Zeyen. Mais les deux hommes avaient échappé in extremis à la «policia federal» brésilienne. Le 20 novembre 1990, des gendarmes belges étaient partis pour Bogota, où l'on venait de retrouver leur trace. Quelques jours plus tard, on découvrait que les deux fugitifs avaient, une fois de plus d'extrême justesse, échappé à l'arrestation. À cette époque, Van Dam et son amie Corine exploitaient un garage («Car Largo») à Bogota; Lacroix et son épouse Vera avaient créé une école de langues («Way»).

Depuis cette occasion manquée, et alors qu'en Belgique le juge Laffineur se lançait à corps perdu dans la reconstitution des plus importants méfaits de la bande, les gendarmes et les policiers belges rassemblés dans la «cellule Gamma» n'avaient jamais cessé de traquer Van Dam et Lacroix.

La DAS (département administratif de sûreté, la police nationale colombienne) a donc retrouvé leur trace la semaine dernière, grâce à des renseignements rassemblés par les gendarmes de la cellule Gamma. Ceux-ci avaient découvert les comptes en banque de Lacroix en Europe, l'un d'eux étant toujours crédité de 5 millions. Imprudent, Lacroix utilisait toujours ces réserves d'argent avec un pseudonyme connu des enquêteurs: André Hofler.

Tout transfert de fonds d'Europe vers les Amériques passe par l'Autriche et New York. Il y a trois semaines, des enquêteurs de la cellule Gamma se rendirent donc à New York, où ils retrouvèrent un transfert de fonds au profit d'un Hofler vers une institution financière de Bogota.

Il y a deux semaines, d'autres enquêteurs belges partirent donc pour Bogota. Avec les policiers de la DAS, ils attendirent que «M. Hofler» vienne prendre possession de l'argent. Samedi matin, vers 9 heures, «Hofler-Lacroix» se présenta dans l'agence. On le fit patienter, on lui donna l'argent... et les policiers le «filèrent» jusqu'à une maison cossue de la capitale colombienne. Les policiers de la DAS investirent la maison. Les deux Belges résistèrent et furent blessés dans la bagarre.

Van Dam et Lacroix ne résidaient pas à Bogota, mais bien dans la ville côtière de Baranquilla, au bord de la mer des Caraïbes. Ils n'y faisaient rien d'autre... que s'amuser, passer le temps.

Cette double arrestation est évidemment un événement capital pour le juge d'instruction Laffineur et le substitut Van Lysebeth, chargés du «dossier Haemers». Elle permettra peut-être de préciser les responsabilités de tous les membres de la bande, qui était peut-être plus importante qu'on l'avait imaginé. À cet égard, on se souvient que, le 1er mars dernier, deux Belges, Georges Lacroix (le frère de Philippe) et Philippe Matton avaient tenté d'attaquer un atelier de bijouterie à Schaerbeek. Les deux hommes se rejettent la responsabilité de cette agression. Mais, dans cette enquête, les policiers pensent, sur base d'expertises balistiques, que deux des armes utilisées par eux (une mitraillette Uzi et un pistolet-mitrailleur Ingram) ont déjà servi à deux reprises lors d'attaques commises à Wilsele... par «la bande Haemers».

D'autre part, l'arrestation de Lacroix et Van Dam aura aussi un effet négatif sur l'évolution de la procédure. Le procès d'assises que l'on comptait faire (à la fin de l'année) à Haemers et ses complices ne saurait se dérouler sans Van Dam et Lacroix. L'extradition des deux truands ne se fera pas en quelques jours, et de nombreux nouveaux actes de procédure s'imposeront naturellement au juge Laffineur, qui n'est donc pas près de clôturer son instruction.

ALAIN GUILLAUME

LES SECRETS DE LA BANDE SE DEVOILENT PEU A PEU HAEMERS: L'INVENTAIRE PROGRESSE

GUILLAUME, ALAIN

Vendredi 29 mars 1991

Les secrets de la bande se dévoilent peu à peu

Haemers: l'inventaire progresse

Jeudi, la chambre du conseil de Bruxelles a confirmé les mandats d'arrêt délivrés par le juge Laffineur à l'encontre de Philippe Lacroix et de Marc Van Dam. La veille, le même tribunal avait également prolongé d'un mois la détention de Patrick Haemers, d'Axel Zeyen, de Basri Bajrami et de Robert Darville, les autres membres présumés de la «bande Haemers».

En ce qui le concerne, on notera avec intérêt que Philippe Lacroix a été inculpé de...

- meurtre pour faciliter le vol, destruction d'automobile par explosif et association de malfaiteurs dans le cadre du dossier 1/90 du juge se rapportant à plusieurs hold-up commis à Verviers, à Wilsele, à Neufville, à Drogenbos et à Evere (Lacroix a nié, à sa première audition, toute participation à l'attaque sanglante de Verviers, mais a avoué les faits de Drogenbos, d'Evere et de Neufville);

- meurtre pour faciliter le vol, destruction par explosif, tentative de vol à l'aide de violence et association de malfaiteurs pour le dossier 2/90 du juge se rapportant aux hold-up de Tournai, d'Almere et de Grand-Bigard (l'inculpé nie toute participation à l'attaque sanglante de Grand-Bigard);

- prise d'otage, extorsion de fonds et association de malfaiteurs dans le cadre du dossier d'instruction 3/90 se rapportant à l'enlèvement de VDB (auquel Lacroix avoue sa participation);

- tentative de destruction par explosif, tentative de vol à l'aide de violence et association de malfaiteurs, dans le cadre du dossier 4/90 du juge Laffineur se rapportant à une attaque manquée à Etterbeek (pour laquelle Lacroix fait des aveux partiels);

- vol à l'aide de violences et association de malfaiteurs, dans le cadre du dossier 5/90, se rapportant à l'attaque d'un fourgon Securitas à Drogenbos (dont Lacroix ne se souvient plus).

L'autre expulsé de Colombie, Marc Van Dam, est inculpé, lui, de prise d'otage, extorsion de fonds et association de malfaiteurs pour l'enlèvement de VDB (auquel il avoue avoir participé au Touquet en «gardant» l'ancien Premier ministre); de meurtre pour faciliter le vol, destruction par explosif, tentative de vol à l'aide de violence et association de malfaiteurs pour les attaques de Tournai et d'Etterbeek (avec ses aveux pour ce dernier hold-up).

Comme nous l'avions révélé il y a de nombreux mois, c'est au cours de ce hold-up contre un fourgon de la Brink's (le 29 juin 1988, à Etterbeek), que Marc Van Dam a été blessé de cinq balles de «calibre Otan», tirées en rafale, qui l'atteignirent dans le bras et dans la jambe. Une «bavure» commise par un complice, Messaoud Halla (surnommé «Jean-Pierre le grand»)... dont on est sans nouvelles depuis l'été 1988. Halla - disent les enquêteurs et des membres de ce «milieu» - a été exécuté par des membres de la «bande Haemers». Une punition pour son «incompétence» et sa «lâcheté» (il a fui et refusé de reconnaître son «erreur»)... ou un règlement de comptes d'ordre «familial» à l'intérieur de la bande? C'est l'un des derniers thèmes d'investigation auxquels s'attachent maintenant les enquêteurs.

L'autre thème n'est autre que l'assassinat, le 21 mai 1986, à Bruxelles, de Thierry Smars, un autre membre de la bande. Une très sombre affaire (dont nous nous sommes également fait l'écho déjà longuement), où des soupçons se portent sur l'entourage de la victime, sur les membres de la bande (inquiets de la «panique» qui semble avoir étouffé Smars après l'attaque meurtrière de Verviers), et sur un mystérieux «colonel Ciolini», un escroc se prétendant actif dans l'extrême droite et lié à des services secrets.

ALAIN GUILLAUME

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MessageSujet: Re: Haemers, Patrick   Haemers, Patrick - Page 8 EmptyMer 27 Juin 2012 - 13:30

UN LIEN ENTRE L'AFFAIRE MENDEZ ET LA BANDE HAEMERS UN DES ARMURIERS DE HAEMERS DESIGNE L'EX-GENDARME BOUHOUCHE

GUILLAUME, ALAIN

Mercredi 15 janvier 1992

Un lien entre l'affaire Mendez et la bande Haemers

Un des «armuriers» de Haemers désigne l'ex-gendarme Bouhouche

De Bouhouche à Haemers, l'étonnant voyage des armes volées à Juan Mendez un an avant son assassinat à Rosières.

Depuis les années que durent le feuilleton judiciaire de l'«affaire Haemers» et celui de l'«affaire Mendez», on a pris l'habitude des rebondissements, des surprises, des coups de théâtre... et des déceptions policières. Difficile, donc, d'apprécier dès maintenant l'importance d'une arrestation effectuée en décembre dernier dans le contexte de ces deux dossiers, et gardée secrète jusqu'ici. La nouvelle est pourtant de taille: un restaurateur bruxellois vient d'avouer avoir vendu à la bande Haemers quelques armes, dont certaines volées en mai 1985 à Juan Mendez, l'ingénieur de la FN abattu, l'année suivante, à Rosières.

DES ARMES DANS DES COFFRES

Cet homme cite le nom de l'ancien armurier qui lui aurait vendu les armes... et l'armurier dit les tenir de Madani Bouhouche, l'ex-gendarme de la BSR de Bruxelles mêlé à plusieurs et retentissantes affaires judiciaires.

C'est en fait le 18 décembre dernier que les enquêteurs de la Brigade nationale de PJ arrêtent à Bruxelles Roland D., un quinquagénaire amateur et collectionneur d'armes. Chez lui et dans plusieurs de ses coffres bancaires, les enquêteurs saisissent des armes de valeur qui n'ont, pour la plupart, pas servi. L'homme est suspecté d'être l'un des «armuriers» de la bande Haemers dont les membres sont accusés d'une impressionnante série de hold-up et de l'enlèvement de Paul Vanden Boeynants.

Interrogé par les policiers, Roland D. reconnaît avoir cédé certaines armes à la bande et dit les tenir de deux de ses relations, Georges B. et Louis D., lequel fut jadis armurier à Bruxelles. Roland D. est inculpé de vol et de trafic d'armes par le juge Laffineur qui enquête, à Bruxelles, sur les méfaits reprochés à la «bande Haemers».

Confronté à son accusateur, Louis D. aurait reconnu - nous disent deux sources officieuses mais bien informées - avoir cédé ces armes à Roland D. et les tenir lui-même de l'ex-gendarme Madani Bouhouche. Bouhouche - qui est toujours détenu - est, on le sait, inculpé de complicité pour l'assassinat de Juan Mendez, commis en janvier 1986 à Rosières. Il est aussi soupçonné d'avoir volé plusieurs armes au même Mendez en mai 1985. Certaines de ces armes auraient elle-mêmes été volées à l'Escadron spécial d'intervention de la gendarmerie et seraient passées par les mains des tueurs du Brabant.

Voilà une belle «toile d'araignée» qui paraît, une fois de plus, lier bien des choses: un vol d'armes à l'ESI et plusieurs affaires concernant la gendarmerie, l'assassinat de Juan Mendez et plusieurs personnalités fréquentant certains cercles d'extrême droite, les tueries du Brabant et même les méfaits de la bande Haemers.

Dans les milieux judiciaires, on se méfie cependant de ces amalgames trop tentants: Il y a longtemps que l'on sait que des armes volées à Mendez se sont retrouvées aux mains de la «bande Haemers». Ces derniers développements d'enquête expliquent seulement comment, suivant quelle filière, elles s'y sont retrouvées. Tout simplement une filière de marchands et de trafiquants d'armes.

Dans le «dossier Mendez», on se veut tout aussi prudent: Bouhouche est inculpé depuis longtemps pour le vol d'armes commis chez Mendez. Ceci n'est qu'un élément à charge de plus.

Voilà sans doute quelques-unes des raisons pour lesquelles Roland D. - défendu par Me Delhuvenne - a été libéré ce 10 janvier par la Chambre du Conseil, sans que le Parquet de Bruxelles fasse appel de cette décision. Voilà pourquoi, sans doute, Louis D. a été laissé en liberté par le juge d'instruction Hennart, chargé, à Nivelles, de l'enquête sur l'assassinat de Mendez.

DEUX GIGANTESQUES AFFAIRES

Ces derniers développements d'enquête compliquent cependant les procédures en cours à Nivelles et à Bruxelles, et mettent en relation deux gigantesques affaires.

À Bruxelles - où le juge Laffineur clôture et peaufine son instruction, et où le substitut Van Lysebeth prépare son rapport -, on n'ose plus faire de pronostics sur l'arrivée du dossier Haemers devant le tribunal correctionnel (pour certains suspects) et la cour d'assises (pour d'autres).

À Nivelles, où le mandat d'arrêt de Robert Beijer vient d'être confirmé pour un mois et où Bouhouche attend incessamment le résultat du recours en cassation qu'il a introduit contre son maintien en détention, on se demande encore comment on va se dépêtrer de l'encombrant dossier Mendez.

UNE VERTIGINEUSE SERIE DE MEFAITS LES VICTIMES DE LA BANDE DE 1983 … 1989,TOUS LES FAITS QU'ON LEUR REPROCHE

GUILLAUME, ALAIN; METDEPENNINGEN,MARC; VAN DAMME,GUIDO

Mardi 13 avril 1993

Le procès Haemers (I)

UNE VERTIGINEUSE SÉRIE DE MÉFAITS

Neuf accusés, quatre morts, des dizaines de blessés au fil d'une incroyable série d'attaques, de hold-up et de prises d'otages.

Souvenez-vous, c'était la fin des années 80. La chronique judiciaire du pays «s'enrichissait» chaque jour d'un nouveau crime plus odieux que les précédents. Aux attentats des CCC, à ceux des tueurs du Brabant, avait succédé une vertigineuse série d'attaques contre des banques, des fourgons postaux, des transports de fond de Securitas, de la Gmic ou de la Brink's.

Même si toutes ces attaques n'étaient pas à mettre au compte du même groupe de malfaiteurs, trop de similitudes existaient et l'on avait vite fait, dans les journaux, de parler de la «bande des Securitas». Ce qui frappait surtout, c'était le niveau de violence qui était désormais mis en jeu par les malfaiteurs pour arriver à leurs fins. Avec une glaciale détermination, ils n'hésitaient pas à tirer d'abord, et à lancer leurs ordres ensuite. Leur rage et leur audace n'avait apparemment aucune limite ; à croire que rien ne leur faisait peur, que rien ne les rebutait.

Ils lançaient un, deux ou trois véhicules contre les fourgons qu'ils attaquaient. Ils tiraient dans les pneus et les pare-brise à l'arme lourde. Ils brutalisaient leurs victimes ou les exécutaient. Ils utilisaient même des bombes télécommandées pour faire exploser les fourgons qu'on tardait trop à leur ouvrir. Ils prenaient enfin des otages pour couvrir leurs méfaits ou leur fuite.

En novembre 85, quand la première bombe de «la bande» éclata, à Verviers, on retira des tôles tordues du fourgon postal les cadavres meurtris d'une femme de trente ans, maman de deux jeunes enfants et celui d'un autre facteur de 31 ans. Henriette Genet avait perdu la vie, disent les légistes d'un délabrement crânien important causé par la projection violente d'une barre de fer coudée qui a pénétré à l'intérieur même du crâne. Yves Lambiet était mort exsangue, par section de l'artère fémorale gauche. L'émotion fut grande dans le pays... mais elle n'empêcha pas le sang de couler encore. En juillet 86, à Gooik le convoyeur d'un fourgon de Securitas âgé de 24 ans, Georges Vindevogel, avait été abattu d'une balle tirée de face en pleine tête qui lui perfora la calotte crânienne. En janvier 89, à Grand-Bigard sur l'autoroute E40 en direction de la côte, une nouvelle attaque de transport de fonds, commise une fois de plus à la bombe, avait coûté la vie au convoyeur Ronny Croes, mort le crâne broyé, le bras déchiré, les jambes et les épaules constellées de blessures ouvertes.

Qui aurait imaginé, à cet instant, que les auteurs de ce carnage... étaient les hommes qui, en même temps, détenaient Paul Vanden Boeynants en otage au Touquet depuis dix-sept jours? Le rapt de VDB devait être le couronnement, le coup final de la bande, comme nous le confia au Brésil l'un des accusés. Ce fut en effet le dernier coup de la bande dont les membres présumés comparaîtront dès lundi devant la Cour d'Assises du Brabant. Un enlèvement extraordinaire par la personnalité de sa victime, par celle des kidnappeurs, par le déroulement qu'il connut...

Il commença le 14 janvier 1989, à 18 h 25. Ancien Premier ministre, chef du groupe PSC au conseil communal de Bruxelles et «patron» de la Foire internationale du Heysel, ex- et futur candidat bourgmestre de la capitale, VDB rentrait chez lui, avenue Roosevelt. Plusieurs hommes l'attendaient. Quand il eut rangé sa voiture au garage, ils l'assaillirent. Il y eut une lutte, violente, dans laquelle il perdit une chaussure, sa pipe et son sonotone... les attributs les plus célèbres de cette star du folklore politique national. Un scénario qu'aucuqu'aucun auteur de BD n'aurait jamais osé.

Dans la villa du Touquet où il était enchaîné, VDB négociait ferme avec les truands. Persuadés que l'homme politique «pesait» deux milliards, ils espéraient 400 ou 600 millions de rançon. L'otage les convainquit de l'absurdité de cette somme... et emporta «le marché» à 63 millions. Mieux encore: c'est VDB qui imagina la suite des opérations et proposa le nom de son vieil ami Jean Natan comme intermédiaire pour le paiement de la rançon. Les ravisseurs lui écrivirent et lui téléphonèrent sous le pseudonyme de «Monsieur Léon». Le 10 février 89, au terme d'un «rodéo» - comme disent les policiers - dans les rues de Genève, «Monsieur Léon» prit finalement la malette pleine d'argent des mains de l'ami de VDB et se fondit dans la foule. Trois jours plus tard VDB était rendu à la liberté à Tournai.

Les auteurs présumés de ce rapt et de ces crimes seront bientôt jugés par les Assises du Brabant. Aujourd'hui, et pendant les quatre jours qui suivent c'est l'histoire de cette bande, de l'enquête qu'on mena contre elle, et du procès qu'on lui prépare, que nous tenterons de vous expliquer.

Al. G

Les victimes de la bande: quatre morts, cent meurtris!

La «bande» a fait ses premières victimes le 4 novembre 1985, lors du hold-up commis à Verviers. Deux fonctionnaires des postes, Yves Lambiet et Henriette Genet meurent dans l'explosion d'une charge télécommandée contre le fourgon postal où ils avaient pris place. Au cours du hold-up de Gooik, le 17 juillet 1986, l'agent du «Group 4 Securitas» Georges Vindevogel est abattu d'une balle dans la tête. À Grand-Bigard le 31 janvier 1989, c'est un agent de la GMIC, Ronny Croes, qui sera tué.

Viennent ensuite tous ceux qui ont été physiquement ou moralement touchés et qui n'oublieront jamais ces armes pointées. Ce sont les fonctionnaires des postes de Herstal: Doriano Ceccato, Pierre Donz, Jean-Marie Georges, Tony Dozin, Alfred Mordan et la femme d'ouvrage Jacqueline Bruckmann. Ceux de Neufvilles en 1984: Jacques Mairesse, Michel Boucher, Alain Caulier, Emile Limbourg, Daniel Ruykens, et lors de la deuxième attaque à Neufvilles en 1985: Valéry Leuckx, Michel Boucher. Ceux de Wilsele: Henri Steenwinckel, Etienne Gijsembergh et Geert Conrad. Puis à Verviers, Jean Pirlet, plus chanceux cependant que ses camarades Lambiet et Genet qui furent tués.

Viennent ensuite les «vigiles». À Drogenbos, deux agents du «Group 4 Securitas»: Francis Joosens et Jean-Pierre Barbe. À Evere, deux autres agents de la même société: Robert Mignolet et Alphonse Brousmiche. Le même Brousmiche sera attaqué à Gooik, en compagnie de son coéquipier Georges Vindevogel qui fut tué. À Wezembeek-Oppem, les «Securitas» Marcel Cauwenberghs et Rudi Moons. À Strombeek-Bever, Marc Godefroid et Renatus Vandeput.

Lors de la tentative de hold-up contre un fourgon postal à Tournai, une grenade blessera grièvement à l'oeil le postier Robert Martin, grièvement à la jambe gauche Richard Ostrowski, et causera un choc psychique au postier Jean-Michel Bosquillon.

À Etterbeek, fin juin 1988, les gangsters eurent devant eux ce jour-là les «Starsky et Hutch» de la Brink's Ziegler, Rudi Baeyens et William Van Neyghem, et ils n'en menèrent pas large. Au GB de Drogenbos, braqués eux aussi, les agents de la «Sécuritas» Denis Niebroj et Didier Leveau. La caissière Jacqueline Dewachter sera blessée. À Waterloo, braquage d'un agent de la GMIC, Ivano Spada. Dans l'agression sauvage d'un blindé de la GMIC à Grand-Bigard, le 31 janvier 1989 (dans lequel Ronny Croes fut tué) Peter Bultinck fut atteint au genou.

Des gens agressés et humiliés du côté des forces de l'ordre. À Wilsele, les gendarmes Alfred Schepmans et Jozef Vandegaer sont braqués, plaqués au sol et menottés. À Verviers, les gendarmes Daniel Rahir et Jean-Marie Noldus furent traités de même façon. Le gendarme Michel Serruys et l'agent d'administration André Vermeulen furent blessés par balles lors de l'évasion de Haemers à Louvain. Triste bilan-record auquel il faut ajouter la victime médiatisée, VDB!

G.V.D.


Demain (II): L'enquête Haemers au fil des ans

De 1983 à 1989, tous les faits qu'on leur reproche Hold-up à Herstal.

Mercredi 2 novembre 1983, 6 h 20.

Trois malfaiteurs attaquent le bureau central des postes de Herstal, occupé par 32 personnes. Butin: 9.480.000 francs (ce sont les préventions E1 et E2). Haemers et Lacroix sont accusés pour ces faits.

Hold-up à Neufville.

Lundi 20 août 1984, 4 h 40.

Attaque d'un fourgon des postes. Deux convoyeurs et trois postiers sont menacés. Butin: 10.716.000 francs (prévention A 13). Haemers et Lacroix sont accusés pour ces faits.

Attaque à Wilsele.

Vendredi 1er mars 1985, 6 heures.

Attaque d'un fourgon des postes. Trois postiers sont dans le fourgon; deux gendarmes l'escortent en «combi». Trois ou quatre malfaiteurs font feu. Butin: 12.640.000 F (prévention A 5). Haemers et Lacroix sont accusés pour ces faits.

Vol d'armes chez Juan Mendez.

Mercredi 15 mai 1985.

Juan Mendez Blaya, responsable commercial du secteur à la Fabrique nationale d'armes à Herstal, signale à la police qu'il a été victime du vol d'une cinquantaine d'armes. Mendez confiera à des proches qu'il craint qu'elles aient servi aux tueurs du Brabant. Certaines des armes volées à Mendez seront retrouvées en octobre 1987 dans un box pour voitures utilisé par «la bande Haemers», aux côtés d'armes volées en 1981 à l'Escadron spécial d'intervention de la gendarmerie. Aucun membre de la bande n'est cependant poursuivi pour le vol de ces armes. Le 7 janvier 1986, Juan Mendez sera assassiné à Rosières.

Attaque à Neufville.

Lundi 20 mai 1985, 4 h 45.

Attaque d'un transport de fonds des postes, et de ses deux convoyeurs. Quatre malfaiteurs font feu. Butin: 10.520.000 francs (prévention A 14). Haemers et Lacroix sont accusés pour ces faits.

Attaque à Verviers (Ensival).

Lundi 4 novembre 1985, 9 heures.

Trois hommes armés attaquent à la gare d'Ensival un fourgon des postes où se trouvent trois convoyeurs. Le fourgon est escorté par un «combi» de gendarmerie. Les malfaiteurs fixent une bombe sur le fourgon. Deux employés des postes perdent la vie dans l'explosion: Henriette Genet (30 ans), de Verviers, et Yves Lambiet (31 ans), d'Eupen. Pour protéger leur fuite, les malfaiteurs prennent brièvement l'un des deux gendarmes, Daniel Rahir (34 ans), en otage. Butin: 7.249.000 francs (préventions A 6 à A 12). Haemers, Lacroix et Darville sont accusés pour ces faits.

Attaque d'un Securitas à Drogenbos.

Lundi 17 mars 1986, 15 heures.

Attaque, par trois malfaiteurs, d'un véhicule de Securitas au GB de Drogenbos. Butin: 35.577.000 francs (prévention A 2). Haemers et Lacroix sont accusés pour ces faits.

Attaque d'un Securitas à Evere.

Vendredi 28 mars 1986, 0 h 15.

Attaque d'un transport de fonds de Securitas à Evere. Les malfaiteurs tirent à deux reprises. Pas de blessés. Butin: quelques valeurs (prévention A 3). Haemers et Lacroix sont accusés pour ces faits.

Assassinat de Thierry Smars.

Mercredi 21 mai 1986.
Thierry Smars (20 ans) est retrouvé mort dans sa chambre. L'affaire est étrangement considérée comme un suicide. Thierry Smars est un membre de la «bande Haemers». Il aurait «perdu la tête» après la mort de deux postiers de Verviers (attaque à laquelle il aurait participé). Des éléments d'enquête démontrent que Smars a été assassiné. Aucun des accusés n'est mis en cause pour cet assassinat.

Attaque d'un Securitas à Gooik.

Jeudi 17 juillet 1986, 23 h 35.

Attaque par deux malfaiteurs d'un véhicule de Securitas devant une agence du Crédit communal. L'un des deux convoyeurs, Georges Vindevogel (24 ans), de Tubize, est abattu de sang-froid, d'une balle dans la tête. Butin: 4.400.000 francs (prévention A 1). Haemers est accusé pour ces faits.

Attaque d'un Securitas à Wezembeek.

Mercredi 17 septembre 1986, 20 h 55.

Attaque par trois malfaiteurs d'un fourgon de Securitas devant une agence du Crédit communal. Butin: 13.765.000 francs (prévention A 4). Haemers et Lacroix sont accusés pour ces faits.

Attaque d'un Securitas à Strombeek.

Lundi 6 juillet 1987, 9 h 30.

Attaque d'un transport Securitas devant une agence de la Kredietbank. Trois hommes maîtrisent les deux convoyeurs. Butin: 12.000.000 F (prévention A 15). Haemers, Lacroix et Bajrami sont accusés pour ces faits.

Évasion de Haemers à Louvain.

Jeudi 13 août 1987, 15 heures.

Trois hommes font feu pour attaquer le fourgon cellulaire qui transporte Haemers (qui avait été arrêté le 14 octobre 1986) de la prison de Louvain vers le palais de justice de Bruxelles. Haemers est libéré; un gendarme et un surveillant de prison (Michel Serruys et André Vermeulen) sont blessés (préventions A 16 et A 17). Haemers, Lacroix, Bajrami, Vandam et Tyack sont accusés pour ces faits.

Tentative de hold-up à Tournai.

Mardi 21 juin 1988, 8 h 15.

Quatre hommes attaquent un véhicule des postes à Tournai. Les malfaiteurs tirent et lancent deux grenades à l'intérieur du fourgon. Deux employés des postes, Robert Martin et Richard Ostrowski sont blessés. Pas de butin (préventions B 8 et B 11). Haemers, Lacroix, Bajrami, Darville et Gauthier sont accusés pour ces faits.

Tentative de hold-up à Etterbeek.

Mercredi 29 juin 1988, 15 h 20.

Un fourgon de la société Brink's s'arrête devant une agence bancaire de la BBL. Plusieurs malfaiteurs tirent sur le fourgon et vers la banque où l'un des convoyeurs, William Van Neyghem, vient d'entrer. Un malfaiteur place une bombe à l'arrière du fourgon. Van Neyghem tire sur cet inconnu. L'un des malfaiteurs, Marc Vandam, est blessé, sans doute par l'un de ses complices. Les truands prennent la fuite sans butin (préventions D 1 à D 12). Haemers, Lacroix, Bajrami, Vandam, Darville et Gauthier sont accusés pour ces faits.

Attaque d'un Securitas à Drogenbos.

Jeudi 22 septembre 1988, 15 heures.

Attaque d'un véhicule de Securitas au GB. Trois malfaiteurs tirent. Butin: 17 millions de francs (préventions E 4 et E 5). Lacroix et Bajrami sont accusés pour ces faits.

Attaque d'un GMIC à Waterloo.

Lundi 14 novembre 1988, 14 h 30.

Hold-up sur un transport de fonds de la Garde maritime, industrielle et commerciale (GMIC) au Sarma. Deux malfaiteurs menacent les convoyeurs du fourgon. Butin: 3.449.000 F (préventions E 3). Lacroix est accusé pour ces faits.

Enlèvement de «VDB».

Samedi 14 janvier 1989, 18 h 25.

Paul Vanden Boeynants est maîtrisé par ses ravisseurs dans l'immeuble qu'il habite à Bruxelles. «VDB» est séquestré au Touquet où il négocie une rançon avec ses ravisseurs. Le 10 février 1989, à Genève, Jean Natan, un ami de «VDB» paye une rançon de 63 millions. L'otage est libéré le 13 février, à Tournai (préventions C 1, C 2, C 11 et C 12). Haemers, Lacroix, Bajrami, Vandam, Vander Elst et Zeyen sont accusés pour ces faits.

Attaque d'un GMIC à Grand-Bigard.

Mardi 31 janvier 1989, 20 heures.

Sur l'autoroute E40 en direction de la côte, des malfaiteurs attaquent à l'arme lourde et à l'explosif un fourgon de la société GMIC. Le chauffeur du fourgon, Ronny Croes (âgé de 22 ans), perd la vie dans l'explosion d'une bombe placée par les malfaiteurs qui s'emparent d'un butin de 9 millions (préventions B1 à B6). Haemers, Lacroix, Bajrami, Darville et Zeyen sont accusés pour ces faits.

Al.G

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