Wavre, 30 septembre 1982

Fin septembre 1982 à Wavre , un armurier Daniel Dekaize a pignon sur rue. Il s'est spécialisé depuis longtemps dans la fabrication d'armes spéciales et son commerce est très connu et ce y compris à l'étranger. Ce jour-là, pendant qu'ils parlent avec des clients, deux hommes non masqués entrent en trombe dans le magasin et menacent le gérant de leur arme. Ils prennent une série d'armes bien particulières. Alerté par des passants, un policier communal s'approche de l'armurerie et veut s'interposer. Il n'aura même pas le temps de comprendre ce qui se passe. Il est abattu par le chauffeur de la voiture qui attendait les tueurs. Ceux-ci prennent la fuite. Ils sont cependant poursuivis par une patrouille de la gendarmerie. Les truands, sans la moindre hésitation, ouvrent le feu et blessent grièvement les deux représentants des forces de l'ordre. Les deux gendarmes blessés ont toujours été persuadé que ceux qui leur avaient tiré dessus étaient des collègues vu la façon dont ils maniaient leurs armes... Interrogé plus tard par les enquêteurs, l'armurier Dekaize donnera une description de ses assaillants : un homme portant moustache et un jeune homme qualifié par l'armurier de "petite tapette marocaine" (sic)

La première piste suivie par les enquêteurs fut celle de deux truands évadés de la prison de Lantin : Michel A. et Francis R.. Des témoins ont affirmé avoir reconnu ces deux individus lors de l'attaque de l'armurerie. Cette piste ne donnera rien.

Le fameux Jean Bultot a un jour affirmé que l'auteur de l'attaque de l'armurerie de Wavre était un certain Bruno V., un petit truand. Un autre informateur lança les mêmes accusations. Bruno V. ne parlera plus : il a été assassiné à Ostende en 1988.

Bonjour Michel,

Comment Bultot justifiait-il sa "connaissance" de cette identité? par ses ancienne fonctions professionnelle?

Bultot a fait ses révélations à la presse. Il a prétendu qu'avec ses amis politiques (extrême-droite), il avait enquêté sur les tueries et qu'il avait découvert qui avait fait le coup de l'armurerie Dekaize. Il citait le nom de Bruno V. et disait que les armes avaient été déposées dans la commune de Leeuw-saint-pierre (dans la banlieue de Bruxelles).

Bultot accusait un mort et n'a jamais été pris au sérieux semble-t-il par les enquêteurs car l'ancien directeur de prison fanfaronnait trop souvent.

michel a écrit:

Fin septembre 1983 à Wavre , un armurier Daniel Dekaize a pignon sur rue. Il s'est spécialisé depuis longtemps dans la fabrication d'armes spéciales et son commerce est très connu et ce y compris à l'étranger. Ce jour-là, pendant qu'ils parlent avec des clients, deux hommes non masqués entrent en trombe dans le magasin et menacent le gérant de leur arme. Ils prennent une série d'armes bien particulières. Alerté par des passants, un policier communal s'approche de l'armurerie et veut s'interposer. Il n'aura même pas le temps de comprendre ce qui se passe. Il est abattu par le chauffeur de la voiture qui attendait les tueurs. Ceux-ci prennent la fuite. Ils sont cependant poursuivis par une patrouille de la gendarmerie. Les truands, sans la moindre hésitation, ouvrent le feu et blessent grièvement les deux représentants des forces de l'ordre. Les deux gendarmes blessés ont toujours été persuadé que ceux qui leur avaient tiré dessus étaient des collègues vu la façon dont ils maniaient leurs armes... Interrogé plus tard par les enquêteurs, l'armurier Dekaize donnera une description de ses assaillants : un homme portant moustache et un jeune homme qualifié par l'armurier de "petite tapette marocaine" (sic)

Cet armurier avait mis au point un accessoire original: un silencieux pour mitraillette, c'est ce qui interressait les tueurs.
Quelles armes "particulières" ont t'ils dérobé chez Dekaise ?

Les tueurs se sont emparés de plusieurs armes dont certainrs étaient des prototypes mises au point par l'armurier de Wavre : Magnum 357, Ruger, Colt 45, Smith et Wesson 9 mm, Beretta, un pistolet mitrailleur Ingram 9x19, un Bernadelli 7,65 mm, Ruger 44 magnum.

On notera que peu avant ce vol, des phalangistes libanais (nous sommes en pleine guerre du Liban) étaient venus à Wavre se renseigner sur les pistolets mitrailleurs Ingram qui pouvaient leur être utiles lors de la guerre.

C'est cette arme-là (avec d'autres) que les tueurs subtilisèrent. Ils quittèrent le magasin en déclarant : On a ce que l'on cherchait.

Cette affaire et celle de Tamise me fait penser à une affaire crapuleuse d'espionnage industriel. Les tueurs s'emparent violemment d'armes et de gilets pare-balles pouvant ainsi être recopiés et produits à l'étranger.

Heuuu... Michel, l'ingram était construit depuis des dizaines d'années ! Il fut même utilisé au Vietnam par les Forces Spéciales, il pouvait aussi être muni d'un silencieux américain, l'armurier de Wavre n'a fait qu'un autre modèle de silencieux, rien de plus. Concernant les gilets pare balles, rien de très spécial non plus, donc en résumé la piste de l'espionnage ne tient pas. De plus, si nous étions face à de l'espionnage, il suffisait simplement d'acheter ces produits, pas de tuer pour se les procurer ! Même en utilisant un faux nom...

Par contre, une attaque pour simplement se procurer des armes était bien plus probant...

Le but de l'attaque était de se procurer des armes. Cela ne fait guère de doutes. Mais il semble qu'elles n'ont pas été utilisées par la suite.

Elles ont été toutes pratiquement utilisées, plus de 45 armes différentes ont été utilisées, du Colt 45 au .22 par les TBW.

Bonjour Jean-Luc,

Etes-vous certain de ce chiffre de 45 armes utilisées par les tueurs? Est-il possible d'en avoir la liste?

Excuse moi Michel, j'ai mélangé les munitions et les armes utiisées... J'écris de mémoire ici et ma mémoire défaille ! Les armes + les types de munition représente 44, les armes utilisées de mémoire sont environ une vingtaine.

Si on examine la liste des armes dérobées, il s'agit d'armes de poing "banales": pas de modèles spéciaux justement. Seul les 2 ingram détonnent dans la liste du matériel volé. Les voleurs n'ont pas pris d'armes longues (alors que Dekaise commercialisait des fusils d'assaut, armes qui auraient été fort utiles dans un affrontement avec les forces de l'ordre). De toutes les armes dérobées, les ingram ont été les seuls à ne pas avoir été utilisées...
Mon impression personnelle est la suivante: les tueurs avaient une bonne connaissance des armes à feu, mais n'étaient pas des spécialistes pour autant. L'usage du calibre .22 lors de plusieurs fusillades et en particulier celle de Nivelles me parait très étrange. Ce n'est pas un calibre qu'un "professionnel" aurait utilisé. L'usage des riot-guns renforce l'impression de "rusticité" laissée par les tueurs.

Félix, je trouve votre commentaire intéressant. Cela colle mieux avec tout ce qui a suivi. Nous sommes loin des tueurs méticuleux et très organisés.

raygil a écrit:

Félix, je trouve votre commentaire intéressant. Cela colle mieux avec tout ce qui a suivi. Nous sommes loin des tueurs méticuleux et très organisés.

Cela pourrait donc coller aux Borains ou à la bande De Staercke.

Et bien oui, ca doit etre eux...Depretre avait donc raison...

Quand on lit le pedigree de la bande De staercke, c'est assez révélateur. Beaucoup d'éléments pourraient faire penser que ...... mais d'autres éléments ne collent pas.

photo de la scéne (clic pour voir en grand)



publicité d'époque parue dans un magazine de tir sportif

raygil a écrit:

Quand on lit le pedigree de la bande De staercke, c'est assez révélateur. Beaucoup d'éléments pourraient faire penser que ...... mais d'autres éléments ne collent pas.

Je plaisantais , bien sur...

Quelqu'un peut-il me dire comment s'est déroulé réellement l'attaque de l'armurerie ainsi que la fusillade qui en a suivi
Tout ça n'est pas trés clair quand on lit les livres ou les rapports des 2 commissions.
En particulier en ce qui concerne la mort du malheureux policier Claude Haulotte. Certains indiquent qu'il aurait été abattu par derrière d'une balle dans la tête par le troisième homme qui attendait dans la Santana, d'autres qu'il aurait été blessé puis achevé alors qu'il se trouvait à terre.
De plus, a-t-il fait feu au moment où les deux hommes sortaient de l'armurerie où, au contraire, les coups de feu entre l'homme de la Santana et Haulotte ont-ils avertis les comparses qui se trouvaient dans l'armurerie qui sont sortis alors ?
Dans un rapport, il est écrit me semble-t-il qu'il s'était mis en position de tir attendant les hommes qui allaient sortir de l'armurerie.

Quelqu'un peut-il m'éclairer sur ce point ?
Merci

Extrait de la page 64 du rapport :

Le substitut du procureur du Roi Steppé de Bruxelles a
néanmoins rouvert le dossier en 1990 à la suite d’une
déclaration de Coveliers concernant un procès-verbal relatif
à une déclaration d’une prostituée, dans lequel il est
affirmé qu’un des auteurs du hold-up commis dans l’armurerie
de Dekaise avait également participé, avec son amie,
fin des années quatre-vingt, à des « ballets roses » à
Bruxelles.
Fin d'extrait.

Y a t il eu un suivi? Quelqu'un connait il la suite?
L'amie du braqueur serait il la connaissance de notre fulgurant intervenant du forum?

[quote="Willy"]photo de la scéne (clic pour voir en grand)




Kan iemand mij zeggen of Duterme op deze foto staat?

il y a un truc que j'ai remarquer en relisant le rapport .
il est dit à un moment que dans la voiture qui a servi à l attaque de l'armurie ,il semblerait que celui de derriere aurait tirer à travers le siege avant droit et est dit que un des 3 policiers (dans la voiture banalisée qui a tenté d'arreter le vehicules des tueurs) pensait avoir toucher celui de devant.
pourrait-on penser que lors de cet attaque un des malfrats aurait pu être achever dans le véhicule par un de ses comparses??

nobody a écrit:

L'officier qui resoud tous les problemes.

Absoluut. U zegt het wel!

nobody a écrit:

L'officier qui resoud tous les problemes.

Est-ce celui qui a fait partie du district de NIVELLES?