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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mar 20 Déc 2022 - 15:23
Il est intéressant de noter qu'il y avait à Vérone (et avec l'implication de Amos Spiazzi) une section locale des "Vétérans du Roi Albert 1er" ainsi qu'une section locale des "Guerrilleros de Cristo Rey".
_ _ _
Back to the "Guerrilleros de Cristo Rey", this was a paramilitary network organized in Spain under the ultracatholic Mariano Sanchez Covisa, protected by Franco's regime. Chapters of the "Guerrilleros" were found active in Verona and Pavia.
Delle Chiaie was a good friend of Sanchez Covisa, who protected and gave hospitality to the members of Avanguardia Nazionale in Spain and met for years Delle Chiaie almost daily.
In 1976, after Franco's death, many Italian neofascists (many of them members of Avanguardia Nazionale) were put under arrest in Spain with Sanchez Covisa as they were trying to establish an illegal weapons factory in one of the buildings of Sanchez Covisa (in Calle Pelayo, Madrid).
The project was to obtain a more stable Ingram machine-gun with some modification on which was working Eliodoro Pomar, the engineer who was a fugitive after the warrant of the judge Tamburino. And who made the project for this modification on the Ingram? Amos Spiazzi. The Ingram gun (probably modified following Spiazzi's project) was the weapon used by Concutelli to kill the judge Vittorio Occorsio (Delle Chiaie was investigated as he was accused to be one of those who gave the OK to Concutelli's operation).
The three Simone's brothers were the leaders of Ordine Nuovo in Verona (very important since many of the members of Ordine Nuovo were very close to the responsible of the Piazza Fontana massacre and they were also friends with Spiazzi). The three brothers were Valter Simone, Enzo Simone and Fortunato Simone.
HERVE
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Il est question de Amos Spiazzi et du Ftase dans un très bon livre qui vient de sortir :
Generazione Settanta Storia del decennio piú lungo del secolo breve 1966-1982 Miguel Gotor (2022)
(traduction)
En outre, il a été établi que l'acronyme Nuclei di Difesa dello Stato (Noyaux de défense de l'État) est apparu pour la première fois à la fin de 1966 dans une lettre anonyme qui, à l'initiative des jeunes néofascistes Franco Freda et Giovanni Ventura, a été envoyée à de nombreux officiers de l'armée italienne : la missive invitait les gens à rejoindre de tels Nuclei mis en place "au sein des forces armées" par des "soldats de grand prestige et d'une loyauté authentique" avec la "tâche d'écraser l'infection avant qu'elle ne devienne mortelle" ; en bref, il s'agissait de participer à une "lutte victorieuse contre la Subversion, ou bien, pour vous aussi, la Subversion lèvera ses fourches". Et ce sera, dans ce cas, la récompense méritée pour les "traîtres". Dans son contenu, cette missive semblait s'inspirer à la fois du rapport de Filippani Ronconi et du contenu d'un pamphlet intitulé Le mani rosse sulle forze armate (Les mains rouges sur les forces armées), publié en 1966 par les journalistes Rauti et Giannettini, également participants à la conférence de l'Institut Pollio. Certains représentants de Ordine nuovo de la région du Triveneto participent à la formation des Noyaux de défense de l'État : à Vérone, par exemple, il existe une " légion " de 50-60 éléments dirigée par le colonel Amos Spiazzi. L'enquête menée par le magistrat Guido Salvini a permis d'établir les relations organiques entre ces composantes militaires et civiles italiennes et le réseau d'information américain stationné au Commandement des forces terrestres alliées de l'OTAN pour l'Europe du Sud (Ftase) à Vérone : il aurait exercé "une activité non seulement d'observation, mais aussi de conseil technique, et donc de propulsion dans presque tous les attentats à partir de 1969".
Le 16 avril 1968, une cinquantaine de néofascistes italiens liés à Ordine nuovo, à Avanguardia nazionale et à l'Europa civiltà "évolienne" (dont Loris Facchinetti, Pino Rauti, Giulio Maceratini, Stefano Delle Chiaie et Mario Merlino) effectuent un voyage d'étude, de formation et d'information dans la Grèce des colonels, sous la protection des services secrets de Kyp, étroitement liés à la CIA par la figure du ressortissant hellénique Thomas H. Karamessines, vice-président de la CIA et ancien chef du siège de l'agence à Rome en 1963. Selon un rapport de la source "Arte", le voyage a été organisé sur les instructions du colonel Enzo Viola, directeur du bureau D du Sid, et avec la collaboration de l'officier supérieur du bureau R en poste à Athènes, Augusto Pièche. Il était le fils du Général des Carabiniers, Giuseppe, déjà référent, selon une note du Bureau des Affaires Confidentielles, "de l'activité en Italie d'un service de sécurité américain parallèle", peut-être identifiable avec le "Noto servizio", et certainement en collaboration directe d'espionnage avec l'"organisation Gehlen" en Italie au cours des années 50. Les militants néofascistes sont accueillis à l'Académie des jeunes officiers de l'armée grecque et, à leur retour (on pense, par exemple, à Mario Merlino, représentant de Avanguardia Nazionale), ils infiltrent le monde anarchiste romain et le mouvement étudiant, camouflés avec barbes et cheveux longs, l'esquimau vert et le sac Tolfa, convaincus d'être des anarcho-fascistes "libertaires dans leurs droits et fascistes dans leurs devoirs", comme ils continueront à le prétendre des décennies plus tard dans une tentative désespérée de défendre leur honneur.
En février 1966, à l'initiative du Bureau des affaires confidentielles, des "affiches chinoises" signées par des groupes communistes italiens staliniens fictifs ont été placardées à Rome, Venise, Mestre, Padoue et Milan. Le rédacteur en chef de l'hebdomadaire "Il Borghese", l'ancien républicain Mario Tedeschi, organise la provocation pour le compte d'Umberto Federico D'Amato, une opération de désinformation et de guerre psychologique anticommuniste sous un faux drapeau qui révèle les relations étroites entre l'appareil du ministère de l'Intérieur et la galaxie néofasciste. En fait, il a impliqué des militants du groupe Avanguardia nazionale, dirigé par Stefano Delle Chiaie, qui se sont prêtés à l'action.
(...)
Une semaine après les événements de Padoue, le 22 avril 1969, une charge de dynamite placée devant le Palazzo dell'Agricoltura à Vérone a fait sauter la porte d'entrée et provoqué l'effondrement d'un plafond. L'attentat, bien que de proportions modestes, s'est produit de manière significative dans la ville où le colonel Amos Spiazzi était responsable de la section locale des Nuclei di Difesa dello Stato (Noyaux de défense de l'État), une organisation qu'il considérait lui-même comme institutionnelle et illégale, et qui était le siège, dans le centre de la Via Roma, du quartier général de l'OTAN des Forces terrestres alliées pour l'Europe du Sud (Ftase), auquel était rattachée une structure d'information-espionnage avec des branches et des fonctions de coordination dans toute la région du Triveneto.
Trois jours plus tard, le 25 avril 1969, à l'occasion de l'anniversaire de la libération du nazi-fascisme, une bombe explose dans le stand Fiat de la Fiera Campionaria de Milan, faisant vingt blessés, sans gravité. Une autre bombe a explosé peu après dans la succursale de la Banca Nazionale delle Comunicazioni (Banque nationale des communications) à la gare centrale de la capitale lombarde, aux heures de fermeture. Le commissaire Antonino Allegra, chef du bureau politique de la préfecture de police de Milan, s'est empressé d'indiquer dans son rapport que les attaques étaient d'"origine anarchiste".
(...)
Souvent, les ordinovisti n'avaient pas seulement des relations directes avec le Sid, l'UAR ou d'autres appareils d'État, mais aussi avec la CIA et les services militaires du Corps de contre-espionnage (Cic) stationné à Vérone. Parmi les administrateurs présumés du réseau d'espionnage américain en Italie entre 1969 et 1974 figurent les noms suivants : Dario Zagolin, entrepreneur en cosmétiques, lié à la base américaine Ederle de Vicence, visiteur fréquent de Licio Gelli en 1972 et réfugié à Paris après avoir été impliqué dans l'enquête sur la Rose des vents ; Carlo Maria Maggi, chef de la branche vénitienne de l'Ordine nuovo, en contact avec les Américains par l'intermédiaire de Marcello Soffiati et condamné avec une peine définitive à la prison à vie pour le massacre de Brescia en 2017 ; Lino Franco, administrateur de la CIA, chef de la zone de Vittorio Veneto et avec une activité de couverture dans une société qui distribuait des flippers et des juke-boxes dans les bars de la région ; Benito Rossi, une "antenne", selon Digilio, du réseau d'information américain dans le Trentin Haut-Adige, anciennement actif dans la RSI et membre de la SS italienne ; Giovanni (John) Bandoli, un sous-officier italien américanisé servant dans le commandement de la Setaf de Vérone et Vicence en tant qu'instructeur audiovisuel ; le professeur véronais Pietro Gunnella, ancien membre de la RSI et actif depuis 1959 dans le MSI, élément de liaison avec le colonel Spiazzi et avec les Nuclei di Difesa dello Stato ; Sergio Minetto, chef de zone de la CIA pour la région du Triveneto et membre de la structure d'information dépendant du Comando Ftase de Vérone, avec une position moyenne-haute et la tâche de gérer personnellement un réseau d'informateurs italiens.
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Ven 30 Déc 2022 - 16:04
Stragi 1992-93, la Dia indaga sull'estremista di destra Delle Chiaie
Accertamenti sui suoi spostamenti, un teste lo vide a Firenze prima dello scoppio, qualche indizio anche sulla sua presenza a Palermo negli attentati del 1992
(traduction)
vendredi, 30 décembre 2022
Attentats 1992-93, la Dia enquête sur l’extrémiste de droite Delle Chiaie
Enquêtes sur ses déplacements, un témoin l’a vu à Florence avant l’explosion, quelques indices aussi sur sa présence à Palerme dans les attentats de 1992
Massacres 1992-93, mouvements suspects et « piste noire »
Un volet de l’enquête sur les massacres de 1992-1993 est rouvert par surprise. Cette série d’attaques a été particulièrement violente, pour laquelle des voitures piégées ont également été utilisées. Des enquêtes sont en cours – selon le Fatto Quotidiano – sur les mouvements de l’extrémiste de droite Stefano Delle Chiaie, fondateur du mouvement Avanguardia Nazionale. Le ministère public de Caltanissetta après la publication des enquêtes journalistiques sur le fait et le rapport en juin dernier a délégué le Dia pour comprendre ce qui est vrai dans les déclarations qui ont localisé l’extrémiste noir à Capaci dans les mois précédant le massacre du 23 mai 1992 dans lequel le juge Giovanni Falcone, son épouse Francesca Morvillo et les trois agents d’escorte ont été tués. Des réponses sont demandées aux déclarations faites confidentiellement, donc anonymes et sans possibilité d’utilisation procédurale, à la Carabinieri déjà en octobre 1992 par Maria Romeo, compagne du collaborateur de justice (décédé) Alberto Lo Cicero et sœur de ce Domenico Romeo qui connaissait bien Delle Chiaie au point de l’accompagner en Sicile en décembre 1991.
Le Dia - poursuit Il Fatto - travaille également sur les massacres de 1993, dont le trentième anniversaire aura bientôt lieu, pour vérifier la soi-disant « piste noire », cette fois par délégation des procureurs de Florence. Les procureurs adjoints de Florence, Luca Turco et Luca Tescaroli, enquêtent depuis quelques années sur les massacres de 1993 à Florence et Milan (10 morts) et la double attaque contre les basiliques de San Giorgio et San Giovanni, ainsi que contre Maurizio Costanzo et les carabiniers du stade olympique, à Rome. Des doutes également sur la présence de Delle Chiaie dans un train en direction de Florence avant le massacre, un témoin déclare l’avoir vu et pour le parquet sa déclaration est fiable. D’où la réouverture d’une affaire jamais résolue et les nouvelles enquêtes sur la « piste noire ».
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Ven 30 Déc 2022 - 16:31
Les massacres de 1992 et 1993 en Italie : aujourd’hui encore, d’autres protagonistes émergent, longtemps restés insoupçonnés, et des hommes qui depuis des années ont choisi le silence. Et il est de plus en plus évident que dans les massacres de ces années-là, il y a la main des instigateurs extérieurs. « Report », l’émission menée par Sigfrido Ranucci diffusée le lundi 2 janvier à 21h25 sur Rai 3, revient pour y faire face avec « State of honor », un reportage de Paolo Mondani avec la collaboration de Roberto Persia qui, pour la première fois, montre les informations établies par le capitaine des carabiniers de l’époque, Gianfranco Cavallo, où la présence de Stefano delle Chiaie à Capaci à la recherche d’explosifs a été signalée, juste avant le massacre. Une information d’une grande valeur d’enquête, mais incroyablement pas approfondie par les carabiniers. Pourquoi?
Ce n’est qu’aujourd’hui, en relisant l’histoire, que nous comprenons comment, pour identifier les responsables derrière les années les plus sombres de notre République, il faut prendre en compte les éléments récurrents d’un système dans lequel opéraient les hommes de droite subversive, les francs-maçons, les hommes d’État et les mafiosi.
Ce n’est pas de l’histoire ancienne, aujourd’hui que la législation développée pour lutter contre la mafia par Falcone et Borsellino est mise à l’épreuve et de toutes parts tente de réécrire la période des massacres et ses auteurs se multiplient.
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Sam 31 Déc 2022 - 11:56
ATTENTATS DE 93, LE VIRAGE NOIR SUR LA PISTE POLITICO-MAFIEUSE.
Après la publication des enquêtes journalistiques du Fatto et de Report de Rai3 en juin dernier, le parquet de Caltanissetta a délégué la Direction des enquêtes antimafia pour comprendre ce qui est vrai dans les témoignages sur la présence de l’extrémiste noir Stefano Delle Chiaie en 1992 à Capaci. Dans le journal d’aujourd’hui, Marco Lillo a relaté les enquêtes sur les mouvements du fondateur du mouvement Avanguardia Nazionale par le Dia, qui mène en même temps un travail beaucoup plus large: vérifier la soi-disant « piste noire » des massacres de 1993, dont il pourrait y avoir d’autres instigateurs extérieurs à Cosa Nostra, en plus des patrons condamnés. Delle Chiaie a disparu en 2019 mais si les enquêtes ont révélé un fil noir qui relie les massacres des années 90 à ceux des décennies précédentes, toute l’histoire de l’Italie devrait être réécrite. Sur le Fatto de demain, vous lirez le deuxième épisode de cette enquête exclusive.
Le parquet de Florence enquête sur les déplacements de Stefano Delle Chiaie, fondateur de Avanguardia Nazionale décédé en 2019, entre Rome et Milan à l'époque des massacres de 1993 qui ont causé la mort de cinq personnes à Milan le 27 juillet et du même nombre à Florence le 27 mai 1993. Il convient de noter que Delle Chiaie a fait l'objet de plusieurs enquêtes ou inculpations pour divers épisodes d'attentats, mais a toujours été acquitté. À Florence, il a été entendu pour les déclarations du collaborateur de justice Luigi Sparacio et acquitté en 2002 à la demande des procureurs. La prudence et la garantie sont donc de mise.
Afin de mieux reconstituer les faits 30 ans plus tard, les procureurs adjoints du parquet de Florence, Luca Turco et Luca Tescaroli, considérant le regain d'intérêt de Palerme et de Caltanissetta pour la "piste noire" des massacres de 1992, ont décidé d'ouvrir une enquête. Ils font le point sur ce qui est déjà apparu lors d'enquêtes antérieures à Florence et à Milan. Faits utiles pour clarifier ce qui s'est passé, même au détriment des protagonistes. Des faits qui sont en tout cas intéressants car jusqu'à présent inédits.
(...)
Entendu par Il Fatto sur le point de la présence de Delle Chiaie à Via Padova 31, Salvini explique : "Rognoni est un personnage important : chef historique de Ordine Nuovo, organisateur en 1973 d'un attentat contre le train Turin-Rome qui aurait pu déboucher sur un massacre, fugitif pendant de nombreuses années en Espagne avec Stefano Delle Chiaie.
(...)
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Sam 31 Déc 2022 - 18:04
Stragi '93, la traccia nei verbali di Delle Chiaie 31 Dicembre 2022
(traduction)
Attentats 1993 - la trace dans les minutes de Delle Chiaie
Il Fatto Quotidiano révèle les documents inédits de l’enquête du parquet de Florence
Il y a une trace « noire » dans l’enquête sur les donneurs d’ordre externes que mène le parquet de Florence. Une trace qui, comme Marco Lillo l’a expliqué dans Il Fatto Quotidiano, mène à Stefano Delle Chiaie, fondateur d’Avanguardia Nazionale décédé en 2019.
C’est sur ses mouvements que se concentre l’attention des magistrats de Florence, Luca Turco et Luca Tescaroli. Les enquêteurs ont amassé des documents qui figuraient dans d’anciens dossiers.
Évidemment, à l’heure actuelle, nous ne pouvons parler que d’hypothèses et de traces, en tenant compte du fait que le même Delle Chiaie a fait l’objet d’enquêtes ou d’accusations à plusieurs reprises pour différents massacres et faits qui concernaient l’histoire du pays, mais il a toujours été acquitté. Et aussi pour les soi-disant massacres sur le continent, il a été inscrit au registre des suspects à la suite des déclarations du collaborateur de justice Luigi Sparacio, mais ensuite déposé en 2002 à la demande des mêmes procureurs.
Mais aujourd’hui, nous voulons toujours regarder attentivement, bien que prudemment, certains éléments aussi pour comprendre s’ils sont de simples coïncidences ou non.
Hier, Il Fatto avait raconté le témoignage d’un médecin, Giovanni Bertini, qui avait dit qu’il avait certainement vu Delle Chiaie dans le train qui allait de Rome à Milan le jour du massacre de Via dei Georgofili, et que toujours l’ancien chef d'Avanguardia Nazionale pouvait être l’homme qu’il voyait monter, le matin même, dans une voiture qui s’éloignait de la gare florentine.
Déjà en 1993, des enquêtes ont été menées sur ce point et il est apparu que Delle Chiaie, le 27 mai, n’était pas à Florence, mais à Bolzano. Et donc cette piste a été immédiatement abandonnée. En 1999, cependant, il est apparu que sur le téléphone portable de Delle Chiaie, il y avait des appels téléphoniques entre Delle Chiaie et un numéro au nom d’une entreprise d'un de ses amis, avec des appels avec le préfixe 055, qui est celui correspondant à Florence.
À Il Fatto, l’expert en informatique, aujourd’hui avocat, Gioacchino Genchi, a expliqué qu'"un appel téléphonique indiqué dans les tableaux avec la zone '055' pourrait concerner une zone beaucoup plus grande que Florence et inclure également plus de provinces toscanes. L’appel sortant à la zone 055 en 1993 nous dit seulement que l’appelant était en Toscane et ne nous dit rien sur l’appelé. En 1993, comme aujourd’hui, il n’y avait pas d’étude détaillée de la station de base et du secteur du rayonnement du signal, mais seulement de la macro-zone de la région où se trouvait l’appelant, qui pouvait comprendre plusieurs provinces ». Donc, au moins selon cette première analyse, il n’y aurait rien d’anormal dans ces conversations.
Un autre point de départ concerne le massacre de Milan le 27 juillet 1993.
Cette année-là, Delle Chiaie, en tant que non-suspect, a été entendu à deux reprises à titre d’informations sommaires par Digos au nom du parquet de Milan, qui avait reçu un appel téléphonique anonyme. Le lendemain de l’explosion de la Fiat Uno dans la Via Palestro à Milan, un sujet avec une voix masculine avait téléphoné au numéro du bureau du procureur Francesco Saverio Borrelli, disant ce que la veille il avait vu « dans une pizzeria de la via Padoue 31 il y avait Stefano Delle Chiaie avec quatre personnes ». Et il a également dit qu’ils étaient arrivés sur place avec deux voitures, l’une avec des plaques d’immatriculation de Brescia et l’autre à Rome.
Sur ce point, Delle Chiaie a été entendu et aujourd’hui Il Fatto Quotidiano a rapporté le contenu du procès-verbal.
La première date du 3 août 1993. « J’étais à Milan dans l’avant-dernière semaine de juillet – a-t-il dit aux magistrats – et précisément le samedi 24 et le dimanche 25, dans la soirée de laquelle je suis ensuite parti, voyageant en train – couchette pour Rome. Je ne me souviens pas si avec l’arrivée à la gare Termini à 7h10 ou 8h10 le lundi 26. Cependant, un ami est venu me chercher à la gare Termini. Milan était en fait la dernière étape d’une série de villes que j’ai touchées en raison de mon engagement politique au sein de l’organisme dont je suis l’un des fondateurs, qui s’appelle « Alternativa Nazional Popolare » anciennement « Lega Nazional Popolare ». En fait, je me suis rendu dans les villes de Bolzano, Côme, Bergame et Milan même pour participer à des réunions programmatiques en vue des prochaines élections auxquelles le mouvement dont je fais partie a l’intention de participer. (...) En fait, mon séjour à Milan peut être clarifié comme suit: « J’arrive à Milan en fin d’après-midi du 21 ou 22 et je suis hébergé par le chef du restaurant 'Le Passere' dans cette via Padova, Claudio Scarpa, qui a un logement dans le même bâtiment que le restaurant. Je pars le lendemain pour Bolzano et retourne à Milan le soir même. Le lendemain matin, je pars pour Côme et en fin de soirée je retourne à Milan. Le dimanche matin, j’en suis sûr, je suis allé à Bergame avec un retour à Milan vers 16h30. Je suis parti définitivement en train le dimanche soir pour Rome en prenant place dans une voiture-couchette du train partant à 00h40. En ce qui concerne le voyage en train de retour à Rome, je peux certainement montrer le billet de train tel que je l’ai gardé pour que la note de frais soit incluse dans le budget du mouvement auquel j’appartiens. Certes, j’ai dîné au restaurant 'Le Passere' pour la soirée du dimanche 25 avant mon départ. Évidemment, à Milan, j’étais avec des amis connus sous mon nom pour leur passé politique ».
À cette occasion, Delle Chiaie raconte également avoir été accompagné à Milan par un ami, puis être retourné à Rome, avec sa propre voiture. Il a ensuite ajouté qu’il avait dîné avec deux autres personnes qui l’avaient conduit sur les lieux. Et puis il a conclu : « Je considère profondément offensant le fait que je doive justifier mes mouvements à l’occasion de crimes qui ont déjà permis dans le passé de déchaîner une infamie déchirante sur moi-même et sur ceux qui l’entourent ».
À l’époque, aucune question n’avait été posée sur le 26 mai et sur la façon dont il était arrivé à Bolzano.
Claudio Scarpa, chef du restaurant « Le Passere », propriété de Giancarlo Rognoni (le juge d’instruction Guido Salvini a demandé sa condamnation pour le massacre de Piazza Fontana en 1969. Rognoni a été condamné en première instance, mais a finalement été acquitté en 2004), qui a accueilli Delle Chiaie en ces jours « chauds » de juillet. Ce dernier a reconstitué certains mouvements de cette journée.
Par la suite, Delle Chiaie a été entendu à nouveau le 27 septembre 1993 et a précisé quelques points sur l’arrivée à Milan et sur le transfert à Bolzano, puis il a également livré le billet de train avec lequel, dans la nuit du 25 au 26 juillet, il est retourné à Rome. Tous ces documents sont présents dans le dossier florentin sur les massacres. Et aujourd’hui, le parquet de Florence s’est remis au travail sur ces idées.
Strage dei Georgofili, la procura di Firenze indaga sul ruolo di Delle Chiaie
31 DICEMBRE 2022 ALLE 12:59
(traduction)
Attentat de Georgofili, le Procureur de Florence enquête sur le rôle de Delle Chiaie
Les magistrats veulent clarifier l'éventuelle implication du fondateur de Avanguardia Nazionale dans les complots qui ont accompagné la campagne d'attentats de 1993. Des enquêtes similaires ont également été menées à proximité des attentats, sans toutefois que cela ne soit confirmé.
Stefano Delle Chiaie, fondateur de l'organisation néo-fasciste Avanguardia Nazionale, plusieurs fois lié à certains des attentats les plus graves (il a été acquitté pour les attentats de 1993, mais aussi pour celui de Piazza Fontana en 1969 et celui de la gare de Bologne en 1980) de l'histoire italienne, a-t-il joué un rôle dans l'attentat de Georgofili ?
Une autre facette s'ouvre dans l'enquête du parquet de Florence sur les instigateurs cachés de la campagne d'attentats de 1993. Une enquête, dirigée par le procureur par intérim Luca Turco et le procureur adjoint Luca Tescaroli et menée par le Dia, a mis en lumière les possibles imbrications entre la mafia, la politique et les secteurs déviés de l'État. Et s'est développée à partir d'un impressionnant travail d'"archives", avec l'analyse d'innombrables documents, souvent particulièrement datés : pour donner le signal aux nouvelles vérifications, le rapport (déjà objet de vérifications qui n'avaient pas eu de développements) d'un médecin florentin, qui, le jour après la bombe dans la Via dei Georgofili, s'est présenté au Parquet de Florence, racontant qu'il avait vu un homme reconnu comme Delle Chiaie, le matin du 26 mai, et donc, le jour avant le massacre de Georgofili, sur l'Intercity Rome-Milan.
L'homme a également expliqué qu'il est descendu à Florence à 11 heures du matin et a remarqué la même silhouette à nouveau : "J'ai été frappé par la personne de l'homme qui s'était placé à côté du chauffeur ; la personne était en chemise blanche et je l'ai vu un moment où il avait le visage tourné, quoique légèrement, dans ma direction, comme s'il regardait la route", a-t-il déclaré, comme le rapportait hier Il Fatto Quotidiano. "Là, même si je n'avais et n'ai toujours aucune certitude, j'ai associé cet individu à celui que j'avais reconnu comme étant Delle Chiaie, à tel point que je me suis demandé ce qu'il faisait à Florence". Pour ce genre de considération, j'ai essayé de rassembler quelques données à partir de la voiture".
Les déclarations du médecin ont été vérifiées par les magistrats florentins, sauf qu'elles ont été apparemment contredites par une note des "digos" florentins indiquant la présence de l'extrémiste noir, le même jour, à Bolzano. Mais associer Delle Chiaie (décédé il y a trois ans) à l'attentat qui a dévasté Florence, c'est aussi autre chose. Une consultation, en 1999, que les magistrats florentins ont demandée pour vérifier la présence dans les archives des appels téléphoniques également du fondateur d'Avanguardia Nazionale. Le téléphone portable enregistré au nom de Delle Chiaie le 26 mai 1993 aurait eu deux contacts téléphoniques avec le téléphone portable enregistré au nom d'une société : les deux appels auraient accroché la cellule de Florence, le premier (sortant) à 11h17, à une heure compatible avec le transit du train Rome-Florence, l'autre (entrant) moins de trois heures avant l'explosion à Florence, à 22h09.
La pista nera sulle stragi, Delle Chiaie e i documenti spariti: cosa sappiamo
01 gennaio 2023 • 10:45 Aggiornato, 01 gennaio 2023 • 11:21
(traduction)
La piste noire sur les massacres, Delle Chiaie et les documents manquants : ce que l'on sait
Le terroriste noir Stefano Delle Chiaie était à Capaci avant le massacre qui a tué, le 23 mai 1992, les juges Giovanni Falcone, sa femme Francesca Morvillo et les agents Vito Schifani, Rocco Dicillo et Antonio Montinaro.
Le parquet de Florence enquête également sur la piste noire depuis un certain temps, mais maintenant Report révèle d'autres détails, que Domani peut anticiper, dans le deuxième épisode de l'enquête, organisé par Paolo Mondani, diffusé ce soir sur Rai3.
"Cet Etat ne veut pas connaître la vérité sur les massacres de 1992-1993", a jugé l'ancien magistrat Roberto Scarpinato, ancien procureur général de Palerme et aujourd'hui sénateur du M5.
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Dim 1 Jan 2023 - 12:19
Parmi celles-ci, la sénatrice a rappelé Pino Rauti, « désigné par Giorgia Meloni comme son étoile polaire », dont la fille, Isabella Rauti, aujourd’hui sous-secrétaire à la Défense, s’est retrouvée ces derniers jours dans un tapage médiatique pour ses célébrations du parti fondé par son père, « et Clemente Graziani ». « Tous deux dirigeants d’Ordine Nuovo, centre de culture fasciste et incubateur de la stratégie de la tension », a souligné l’ancien magistrat. En 63, Graziani écrivait : « Le terrorisme implique la possibilité de tuer ou d’avoir tué des personnes âgées, des femmes et des enfants. Ces formes d’intimidation terroriste sont non seulement considérées comme valables, mais parfois nécessaires. Les idées et les enseignements sont ensuite mis en pratique par les membres d’Ordine Nuovo », a commenté le sénateur. Certains de ces représentants sont « reconnus par des phrases définitives auteurs des massacres néo-fascistes : Franco Freda, Giovanni Ventura, Carlo Digilio, Carlo Maria Maggi, Maurizio Tremonti. Des sujets qui ont bénéficié de protections de la part d’appareils d’État qui ont induit en erreur les enquêtes judiciaires, y compris le général Genadelio Maletti, chef du département de contre-espionnage du Sid dans les années 70, condamné avec une peine finale pour avoir aidé et encouragé les responsables du massacre de Piazza Fontana du 12 décembre 1969 ».
(...)
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Dim 1 Jan 2023 - 13:34
Clemente Graziani, esponente di Ordine Nuovo, si legge: «Il terrorismo implica ovviamente la possibilità di uccidere o far uccidere vecchi, donne e bambini. Azioni del genere sono state finora considerate alla stregua di crimini universalmente esecrati ed esecrabili e, soprattutto, inutili, esiziali ai fini dell’esito vittorioso di un conflitto. I canini della guerra rivoluzionaria sovvertono però questi principi morali ed umanitari. Queste forme di intimidazione terroristica sono oggi non solo ritenute valide ma a volte assolutamente necessarie».
(traduction)
Commission d'enquête parlementaire sur le terrorisme en Italie et la non-identification des responsabilités des attentats
L'utilisation de la violence et du terrorisme aveugle est mise en hypothèse dans de nombreux documents et textes produits par des hommes liés à des groupes d'extrême droite, comme cela a été constaté dans les travaux de la Commission parlementaire d'enquête, présidée par le sénateur Giovanni Pellegrino, sur le terrorisme en Italie et sur la non-identification des responsabilités dans les attentats.
Les textes à partir desquels il est facile de déduire les positions de la droite radicale et terroriste sont nombreux ; quelques références suffiront ici. Dans un programme rédigé en 1963 par Clemente Graziani, un représentant de l'Ordine Nuovo, on peut lire : "Le terrorisme implique évidemment la possibilité de tuer ou de faire tuer des personnes âgées, des femmes et des enfants. Les actions de ce type étaient jusqu'à présent considérées comme des crimes universellement exécrables et, surtout, comme inutiles, exacerbant l'issue victorieuse d'un conflit. Les canons de la guerre révolutionnaire, cependant, subvertissent ces principes moraux et humanitaires. Ces formes d'intimidation terroriste sont aujourd'hui non seulement considérées comme valables mais parfois absolument nécessaires".
Guido Giannettini était l'un des rédacteurs du document dit de Nuoro (avec d'autres terroristes noirs dont Mario Tuti, Azzi, Fumagalli et Malentacchi). Dans ce document, on trouve des déclarations telles que : "Le terrorisme aveugle peut être indiqué pour déclencher l'offensive contre les forces du régime en comptant sur l'impression produite tant sur l'ennemi que sur les forces qui nous sont au moins partiellement favorables. La masse de la population sera amenée à nous craindre et à nous admirer, tout en méprisant l'État pour son incapacité".
Guérin-Sérac avait lui-même rédigé un mini-manuel du parfait terroriste, intitulé "Missions spéciales", où l'on pouvait lire les passages suivants : "Le terrorisme brise la résistance de la population, obtient sa soumission et provoque une rupture entre la population et les autorités. Il prend le pouvoir sur la tête des masses en créant un climat d'anxiété, d'insécurité et de danger". Le terrorisme aveugle détruit la confiance du peuple en désorganisant les masses pour mieux les manipuler.
(...)
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Dim 1 Jan 2023 - 14:47
I nemici della Repubblica Vladimiro Satta
(traduction)
Une partie de la droite italienne soutient la cause et les méthodes de l'OAS. Evola exprime sa sympathie pour la figure du " soldat politique " incarnée par le militant de l'OAS, et le périodique " Il Borghese " d'avril 1961 le qualifie de " symbole du meilleur de ce que notre civilisation occidentale peut encore exprimer ". Graziani et Ordine nuovo ont eu "une véritable histoire d'amour" avec l'OAS. (50) Graziani a pris une carte OAS et a même été mandaté pour travailler pour l'organisation en Italie. Il connaissait bien les formes de lutte pratiquées en Algérie, et les approuvait, y compris le "terrorisme aveugle" ; ce dernier, selon Graziani,
implique, bien sûr, la possibilité de tuer ou de faire tuer des vieillards, des femmes, des enfants. Jusqu'à présent, de telles actions étaient considérées comme des crimes universellement exécrables et, surtout, inutiles, exacerbant l'issue révolutionnaire d'un conflit. Les canons de la guerre révolutionnaire, cependant, subvertissent ces principes moraux ou humanitaires. Ces formes d'intimidation terroriste sont, aujourd'hui, non seulement considérées comme valables, mais parfois absolument nécessaires. [...] L'OAS, en Algérie, avec le peu d'hommes dont elle disposait, appliquant ces critères de guerre révolutionnaire (bien assimilés, d'ailleurs, par d'innombrables manifestations reçues par le Fln) a réussi à bloquer toute la population musulmane dans ses quartiers. (51)
La direction du MSI a toutefois clairement pris ses distances avec l'OAS.
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Dim 1 Jan 2023 - 20:11
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Lun 2 Jan 2023 - 22:31
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mar 3 Jan 2023 - 10:48
(traduction d'un extrait)
(...) Les enquêtes journalistiques sur ce point se poursuivent également. Hier, Report sur Rai3 a diffusé une enquête de Paolo Mondani sur les éventuels instigateurs externes des attentats de 1992 et 1993 (attribués par les jugements uniquement à la mafia), en interrogeant également Roberto Scarpinato. L'ancien procureur de Palerme, aujourd'hui sénateur du M5s, a souligné que, lorsqu'il enquêtait sur les relations Delle Chiaie-Mafia dans la seconde moitié des années 1990, personne ne l'a informé des révélations de Sparacio sur les relations entre Delle Chiaie et les patrons des attentats de 1993.
Un malentendu ? Manque de coordination ? Le secret entre les bureaux du procureur ? Il est certain que si Palerme, Florence et Caltanissetta avaient coordonné leurs efforts à cette époque, cette histoire d'attentats mafieux et "noirs" aurait été plus clairement close.
Il faut répéter la prémisse : Stefano Delle Chiaie, fondateur de Avanguardia Nazionale, un mouvement d'extrême droite dissous dans les années 1970 pour violation de l'interdiction de reconstitution des partis fascistes, est mort en 2019. (...) de la Piazza Fontana de Milan en 1969 à la gare de Bologne en 1980 - il était toujours acquitté ou blanchi (...)
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mar 3 Jan 2023 - 15:10
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Le fondateur de Avanguardia Nazionale, Delle Chiaie, à Capaci : les témoignages ignorés et la note d'information exclusive
Comme le raconte Roberto Scarpinato, procureur général de Palerme de 2013 à 2022 et aujourd'hui sénateur du M5S, qui a longtemps enquêté sur les massacres de Capaci et de Via D'Amelio, la piste concernant la présence du fondateur de Avanguardia Nazionale, Stefano Delle Chiaie, à Capaci n'avait pas été développée à l'époque.
J'ai découvert bien des années plus tard que nous n'avions pas été mis au courant d'éléments très importants qui nous auraient permis de développer l'enquête. Et c'est qu'il existait (elle avait été rédigée le 5 octobre 1992 par le commandant de la section de la police judiciaire du parquet de Palerme), une note informative envoyée à différentes autorités, dans laquelle il était communiqué qu'une source confidentielle, qui a été identifiée par la suite comme Maria Romeo, la sœur de ce Domenico Romeo lié à Stefano Delle Chiaie, avait révélé qu'en avril 1992 Stefano Delle Chiaie était venu à Palerme, avait rencontré un patron appelé Troia et qu'ils avaient cherché des explosifs pour Capaci.
Ce n'est que plus tard que des preuves ont été réunies qui ont conduit à la condamnation d'Antonino Troia et qu'il a été établi que c'était bien lui qui avait stocké les explosifs et qui avait accueilli le commando du massacre de Capaci.
Pourtant, cette piste n'a pas du tout été exploitée par les carabiniers et la note a disparu pendant des années.
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mar 3 Jan 2023 - 15:30
https://www.facebook.com/ReportRai3/
REPORTAGE EXCLUSIF : un projet politique qui aurait utilisé l'argent de la mafia et les soutiens institutionnels à tous les niveaux pour créer un nouvel ordre et diriger le pays.
Le secrétaire national adjoint de la "Lega Meridionale Centro Sud e Isole" Antonio D'Andrea, où ont été enrôlés Vito Ciancimino, le chef de la P2 Licio Gelli, le fils de Michele Greco, le " pape " de Cosa Nostra, et Pino Mandalari, le comptable de Totò Riina, raconte en exclusivité à Report le projet de déstabilisation de l'Italie né au sein de la "Lega Meridionale Centro Sud e Isole".
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mar 3 Jan 2023 - 15:47
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Stefano delle Chiaie, chef de Avanguardia Nazionale, à Capaci
Trente ans plus tard, nous avons été les premiers à signaler la présence de Stefano delle Chiaie, chef de Avanguardia Nazionale, à Capaci peu avant l'attentat.
Après la diffusion de notre enquête, un tollé a éclaté, des recherches ont été déclenchées et Paolo Mondani a découvert qu'il avait été intercepté et suivi.
Certains nous ont accusés de tromperie, d'autres de fuite d'informations.
Ce soir, nous tenterons d'ajouter une pièce à cette mosaïque : il s'agit de la figure d'Armando Palmeri, considéré, comme il le dit lui-même, comme " un agent indépendant de Cosa Nostra ", mais en réalité, il est le bras droit de Vincenzo Milazzo, chef de la cosca d'Alcamo considérée comme la "Delta Force" de Cosa Nostra, car elle compte dans ses rangs des experts en armes de guerre, c'est-à-dire la cosca idéale pour ceux qui veulent faire la guerre à l'État.
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Au sujet d' Alcamo (1979) :
(extrait du livre) :
After lifting the ' strawberry filter ” , I asked Padre Papa why in Alcamo people said that he was a mafioso . He was taken aback , I don't think that anybody had ever said that, to his face . “ Me ? ” he asked angrily , and went on explaining that whenever people are generous and are fathers to their citizens , they are described as mafiosi by envious people — the same explanation that all ' godfathers ' generally give. And, by the way, Padre Papa turned out to be Ludovico Corrao's godfather for real. Because the role of the godfather in Sicily is to link important figures with the family , the only important nucleus , the only social group which the Sicilian trusts. Hence the Mafia flavour of the denomination.
_ _ _ _ _ _
Note : Monseigneur Papa a été indiqué comme un homme des Américains qui a facilité le débarquement de ceux-ci en Sicile en organisant l'aide logistique de la mafia d'Alcamo grâce au soutien du patron local alors très puissant, Vincenzo Rimi. En fait, Monseigneur Papa était très actif dans la colonie de Tunisie pendant le fascisme et était également aumônier militaire. Cela amène à croire qu'il était un fasciste convaincu.
Ludovico Corrao avait Tommaso Papa comme parrain : en 1992, il a accueilli la dernière des trois réunions avec des hommes des "services" et le patron d'Alcamo Vincenzo Milazzo afin de proposer une stratégie terroriste ; Milazzo a ensuite été assassiné par Totò Riina le 14 juillet 1992 parce qu'il avait refusé d'adhérer aux propositions qui lui avaient été faites lors de ces réunions.
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mar 3 Jan 2023 - 19:31
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Les relations entre l'extrême droite et le massacre de Capaci
Les relations entre l'extrême droite et le massacre de Capaci : le témoignage d'Armando Palmeri, ancien collaborateur de la justice
Armando Palmeri était le bras droit de Vincenzo Milazzo, chef de la cosca Alcamo considérée comme la Delta Force de Cosa Nostra, car elle compte dans ses rangs des experts en armes de guerre, c'est-à-dire la cosca idéale pour ceux qui veulent faire la guerre à l'État.
En 1998, il a déclaré aux magistrats de Palerme que peu avant le massacre de Capaci, deux hommes des services secrets ont demandé à parler au clan, célèbre pour ses capacités militaires.
Palmeri aurait ensuite été informé par Antonino Gioè, un homme bien structuré de Cosa Nostra qui se trouvait avec Giovanni Brusca à Capaci au moment du massacre, que ce n'était pas Brusca qui avait appuyé sur la télécommande, mais que d'autres avaient donné l'impulsion.
Palmeri a récemment déclaré qu'il avait identifié l'un des deux militaires qui avaient rencontré Milazzo et raconté à nos caméras le trafic de matières radioactives qui avait lieu dans la campagne d'Alcamo jusqu'en 1993. Ce trafic a-t-il également servi à financer la stratégie de massacre de Cosa Nostra en 1992-1993 ?
_ _ _
Le fondateur de Avanguardia nazionale Delle Chiaie aurait remis en 92 une carte indiquant les endroits où les bombes devaient être posées.
Une stratégie d'attentats visant à déstabiliser le pays après l'échec, dans les années 1990, du projet politique des Ligues, qui avait pour but de balkaniser l'Italie.
Le leader de Avanguardia nazionale avait été très occupé et avec lui mafiosi, politiciens et piduistes.
Des détails explosifs sur Delle Chiaie avaient été révélés aux procureurs de Florence par le patron de Messine, Luigi Sparacio, qui était devenu un collaborateur de la justice.
Mais pourquoi cette affaire n'a-t-elle pas fait l'objet d'une enquête ?
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mar 3 Jan 2023 - 19:47
Pourquoi nous obstinons-nous à rechercher la vérité sur les massacres perpétrés par la mafia il y a trente ans ? Parce que comme le disait un vieux philosophe : "L'histoire se répète toujours deux fois". D'abord comme une tragédie, puis une farce". La farce d'aujourd'hui est la mise en scène où nous honorons les héros. avec des larmes dans les yeux et déclarons que les mafiosi sanguinaires ont été vaincus. Et pourtant, il y a encore ceux qui cachent les preuves, déposent et confondent, derrière ces murs, à l'intérieur de ces papiers.
ROBERTO SCARPINATO – SENATEUR M5S – PROCUREUR GENERAL DE PALERME 2013-2022
Le 30e anniversaire des massacres a été triste. Sous la bannière de la suppression, de la normalisation et de la restauration. Le récit qui est donné au public de l'histoire de Falcone et Borsellino peut être résumé dans ce schéma : d'un côté il y a les super-héros, Falcone et Borsellino, héros de l'État, personnification du bien, de l'autre côté il y a les habituels vilains, sales, méchants, des personnages comme Riina, sanguinaire, personnification du mal de la mafia. La mafia de Riina n'est plus, c'est une histoire du passé, nous pouvons la classer en commençant à démanteler pièce par pièce la législation anti-mafia qui avait été construite pendant les années d'urgence. Cet État n'a pas réussi à connaître la vérité sur les commanditaires et les complices cachés des massacres néofascistes ; cet État n'a pas réussi et ne veut pas connaître la vérité sur les massacres de 1992-1993.
SIGFRIDO RANUCCI AU STUDIO 4
Les 30 dernières années n'ont pas été très bonnes pour nous non plus à Report. Trente ans plus tard, nous avons été les premiers à signaler la présence de Stefano delle Chiaie, chef de Avanguardia Nazionale, à Capaci peu avant l'attentat. Nous avions également parlé de ses rencontres avec les patrons de Cosa Nostra, avec Mariano Tullio Troia et Antonino Troia, ou plutôt, avec Antonino Troia, Delle Chiaie serait également allé essayer de trouver les explosifs pour l'attentat. Nous avions également recueilli, lors d'une interview, les déclarations d'un brigadier, Walter Giustini, qui, à son tour, avait recueilli celles d'un confident, Alberto Lo Cicero, qui était le chauffeur de Mariano Tullio Troia. En plus de confirmer à Giustini la présence de Delle Chiaie, Lo Cicero lui avait également dit qui était le chauffeur de Totò Riina, à savoir Salvatore Biondino, des mois avant que les massacres n'aient lieu. Il y avait donc la possibilité d'arrêter le leader de Cosa Nostra avant les massacres. En bref, rien de tout cela n'est arrivé. Après la diffusion de notre enquête, le tumulte a éclaté, des recherches ont été effectuées et Paolo Mondani a découvert qu'il avait été intercepté, qu'il avait été suivi. Certains nous ont accusés de tromperie, d'autres de fuite d'informations. Puis, après l'enquête, il est également apparu qu'Alberto Lo Cicero, c'est-à-dire le chauffeur de Troia, avait également parlé au juge Paolo Borsellino qui enquêtait sur la mort de son ami Giovanni. Il lui avait également confirmé la présence de Stefano Delle Chiaie sur les lieux du massacre. Une figure avait émergé, celle de Stefano Delle Chiaie, leader de Avanguardia Nazionale dans les massacres qui ont déstabilisé le pays. Ce n'était pas la première fois, parce que quelqu'un avait déjà signalé la présence de Stefano delle Chiaie lors de réunions avec la ndrangheta, avant le coup d'État de Borghese et même avant les émeutes de Reggio, mais maintenant il apparaissait aussi parmi les directeurs occultes de la stratégie des attentats de 92 et 93, cette stratégie dont on avait parlé dans de nombreuses réunions où il rencontrait l'élite de Cosa Nostra et aussi des hommes des services secrets, de la P2, de la droite subversive. Ce soir, nous essaierons d'ajouter une pièce à cette mosaïque concernant la figure d'Armando Palmeri, considéré, il se définit lui-même comme : "un indépendant de Cosa Nostra", mais en réalité, il est le bras droit de Vincenzo Milazzo, chef de la cosca Alcamo considérée comme la Delta Force de Cosa Nostra, parce qu'elle compte dans ses rangs des tueurs experts en armes de guerre, c'est-à-dire la cosca idéale pour ceux qui veulent faire la guerre à l'État.
(...)
_ _ _
Sur Armando Palmeri :
(2022)
(traduction)
Armando Palmeri et moi aurions pu écrire un autre millier de pages dans ce livre, racontant une série infinie d'histoires, de tragédies et d'événements sanglants. Au lieu de cela, nous avons décidé de n'en raconter qu'une partie, peut-être celle qui sert à secouer les consciences. Il n'a pas été facile pour le Collaborateur de Justice de revenir en arrière et de rouvrir certaines blessures. Pendant l'écriture de ce livre, il y a eu des moments de tension entre nous deux, rien de personnel bien sûr, mais une question de trop ou une mauvaise interprétation de ce qu'il me disait l'ont souvent contrarié. J'ai appris à interpréter ses humeurs, mais ce n'était pas facile. Palmeri, "C'est un homme solitaire" et il a choisi le titre du livre, parce que c'est son esprit, se sentir seul. Pas écouté par les responsables. Il a protégé sa famille, il a pu empêcher les attaques contre lui. Afin de corroborer les faits qu'il a relatés, il s'est renseigné. Après des mois de confrontations avec lui, à un moment donné, je lui ai dit que je le considérais comme un infiltré. Un homme qui, seul, avec ses connaissances, avec sa sagesse, avec son tempérament, en tant qu'homme de confiance du chef de la mafia d'Alcamo, Vincenzo Milano, a essayé de faire sauter les plans de la mafia, cette mafia qu'il condamne lui-même pour son arrogance et sa cruauté. Il l'a fait avant et après la mort du patron d'Alcamo, en risquant sa propre vie pour sauver des victimes innocentes. Quand Palmeri me racontait certaines histoires, j'avais l'impression qu'il racontait des mensonges. Au lieu de cela, il m'a envoyé la preuve, l'évidence. Il a su anticiper les circonstances, il m'a donné la preuve de sa connaissance du phénomène mafieux et de la mafia impropre, comme il le répète souvent. Avec l'écriture de ce livre, j'ai la conscience et la gratitude d'avoir réussi là où d'autres n'ont pas réussi, à savoir convaincre Palmeri de raconter son histoire publiquement. Il a lui-même écrit que des journalistes importants avaient essayé, mais qu'il avait refusé. Je ne suis pas un écrivain mais un caméraman engagé depuis 1988, qui a documenté la guerre de la mafia à Alcamo au début des années 1990, avec d'autres collègues. Alcamo a toujours été un bastion de la mafia, peut-être même plus que Corleone si l'on en croit les épilogues historiques. Le livre est divisé en deux parties : les premières pages racontent mon approche du Collaborateur de Justice dans une courte interview, puis ses mémoires.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Et pourtant, il suffirait de commencer par Armando Palmeri, conseiller et bras droit du patron Vincenzo Milazzo d'Alcamo, qui a déclaré aux magistrats de Palerme en 1998 que peu avant le massacre de Capaci, deux hommes des services secrets ont demandé à parler avec le clan, célèbre pour ses capacités militaires.
PAOLO MONDANI Combien de réunions y a-t-il eu entre ces hommes des services secrets et Milazzo ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Trois pour être exact.
PAOLO MONDANI Après chacune des réunions, bien sûr, Milazzo vous parlait. Vous a-t-il déjà dit ce qu'ils demandaient ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Ils demandaient la déstabilisation de l'État : attentats, pollution de l'eau, bombes.
PAOLO MONDANI Qu'a répondu Milazzo à ces demandes ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE J'étais clairement contre, même lui était contre : c'est une... kamikaze, mais quel bien cela fera-t-il à Cosa Nostra. Mais il a été garanti par le chirurgien qui a accompagné ces deux-là.
PAOLO MONDANI Et qui était le chirurgien ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Lauria. Chirurgien en chef, je crois, à l'époque de l'hôpital d'Alcamo.
PAOLO MONDANI Baldassare Lauria.
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Baldassarre Lauria.
PAOLO MONDANI Qui deviendra plus tard un sénateur de Forza Italia entre 1996 et 2001.
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Il avait fait une proposition de guerre bactériologique.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Selon M. Palmeri, Baldassarre Lauria, plus tard sénateur de Forza Italia entre 1996 et 2001, aurait favorisé les trois rencontres entre les services secrets et le patron Vincenzo Milazzo. Mais Baldassarre Lauria a toujours nié toute implication.
PAOLO MONDANI Vous avez fait ces révélations sur les deux hommes des services secrets et les rencontres avec Milazzo. en 1998. Ils ne t'ont pas montré un album photo de sujets que tu aurais pu avoir été en mesure de reconnaître ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Mais oui, bien sûr. Toutes les photos datant de la guerre de 15-18, jaunies. Mais imaginez, sinon quel service secret ils seraient.
PAOLO MONDANI Donc vous dites qu'ils ne voulaient pas que vous... ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Il n'y en avait pas, point final. Il n'y avait ni l'un ni l'autre.
PAOLO MONDANI Milazzo vous a-t-il donné des avis sur ces hommes des services ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Il me disait souvent. Il dit : vous voyez ça ? C'est la vraie mafia, nous ne sommes que de simples... marionnettes en leur présence.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Le 14 juillet 1992, cinq jours avant le massacre de la Via D'Amelio, Vincenzo Milazzo a été tué. Il a ainsi payé son refus de faire partie de la stratégie d'attentats. Peu après, sa fiancée, Antonella Bonomo, qui en savait probablement beaucoup sur Milazzo, a également été tuée. En fait, les tueurs envoyés par Riina craignaient qu'elle ait révélé un secret à l'un de ses proches, Giacomo Quagliata, général des carabiniers d'abord à Sismi, puis à Sisde, bien connu à Alcamo et dans toute la région de Trapani. Milazzo a été tué par son ami le plus proche, Antonino Gioè.
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Gioè ne voulait pas qu'il soit tué par d'autres. A tel point que j'ai ensuite demandé à Gioè lui-même. J'ai dit : Nino, comment est mort Vincenzo ? Il s'est tu une seconde et m'a dit : "En tant qu'homme d'honneur".
ROBERTO SCARPINATO - SÉNATEUR M5S - PROCUREUR GÉNÉRAL DE PALERME 2013-2022 Et à son tour, Antonino Gioè est un homme d'honneur particulier parce qu'en 1967 les carabiniers d'Altofonte ont fait un rapport sur lui en disant que bien qu'il soit le fils d'un mafioso, c'est une personne apte aux opérations secrètes. Ce qui signifie que c'est une personne apte à effectuer des opérations typiques des services secrets.
PAOLO MONDANI Gioè était-il proche des services secrets ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Je l'ai rencontré plusieurs fois, je l'ai accompagné dans des réunions très particulières.
PAOLO MONDANI Avec les hommes du...
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE ...des institutions.
PAOLO MONDANI Avez-vous déjà parlé ensemble du massacre de Capaci ? Parce que Gioè était celui qui, avec Brusca, se trouvait sur la montagne et appuyait officiellement sur la télécommande.
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Exactement. Je te dis que Gioè m'a dit officieusement : "A Giuannineddu ci paria che era iddu a fallo, a fallo..." et il a fait un geste "a fallo" comme s'il avait un petit jouet. C'est-à-dire que c'est quelqu'un d'autre qui a déclenché l'impulsion.
PAOLO MONDANI Il lui a fait comprendre que leur mécanisme, leur, disons.......
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE ...le dispositif qui a déclenché l'impulsion était un petit jouet qui en fait...
PAOLO MONDANI ...était en synergie avec d'autres petits jouets ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Avec d'autres personnes. Qu'est-ce que tu me dis ? C'est une opération militaire, parfaite.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Voici le rapport des carabiniers de Palerme qui, en 1967, définissait Gioè comme "apte à exercer des fonctions particulières de nature confidentielle". Ancien parachutiste et homme de droite, Gioè était le lien entre Cosa Nostra et les services, comme l'a révélé son cousin, le patron repenti Francesco Di Carlo. Une sorte d'agent double entre la criminalité et l'État. Identité similaire à celle de son ami Paolo Bellini, aujourd'hui condamné en première instance comme auteur du massacre de la gare de Bologne en 1980. Bellini, en 1992, a mené une singulière négociation entre les carabiniers de Ros et Cosa Nostra par l'intermédiaire de son ami Gioè, qui, une fois arrêté, après avoir annoncé qu'il voulait collaborer avec la justice, a été retrouvé pendu de manière totalement inexplicable dans la nuit du 28 au 29 juillet 1993. Officiellement un suicide.
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Pour moi, c'était un suicide, car je connaissais bien Gioè et son choix de vouloir collaborer avec la justice afin d'arrêter cette machine criminelle. Même si c'était un tueur impitoyable.
PAOLO MONDANI C'est Gioè qui vous a parlé d'un trafic de matériel radioactif qui avait lieu dans la région... ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE JUSTICE Oui, oui.
PAOLO MONDANI Et c'est de ce trafic de matériel radioactif que Gioè voulait parler aux magistrats ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Oui, ceci et plus encore.
PAOLO MONDANI Par hasard, Gioè vous a-t-il aussi parlé d'une piste d'atterrissage secrète près de Palerme où arrivaient des hélicoptères transportant des caisses de matériel fissile et nucléaire ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Oui.
PAOLO MONDANI Avez-vous pu voir ces caisses ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DU POUVOIR JUDICIAIRE Oui.
PAOLO MONDANI Et ce trafic de matières radioactives était-il destiné à alimenter le plan de déstabilisation réclamé par ces services secrets ?
ARMANDO PALMERI - ANCIEN COLLABORATEUR DE LA JUSTICE Il y a des enquêtes très délicates en cours ici, alors vous comprendrez, je préfère...
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Palmeri ne veut pas en dire plus en raison des enquêtes en cours sur le sujet. Aucune mention non plus dans son récent livre. Mais la Commission parlementaire antimafia, à la fin de la dernière législature, a approuvé un rapport dans lequel elle affirmait que, précisément à Alcamo, dans la province de Trapani, était "apparu un trafic de matériel fissile à destination de la Libye, qui durait depuis au moins 1976 et s'était poursuivi au moins jusqu'en 1993". En 1983, aux États-Unis, l'agent de la CIA Edwin Wilson, membre d'une alliance clandestine de diverses agences de renseignement appelée "Secret Team", a été condamné pour avoir géré un trafic d'armes à destination de la Libye, y compris des négociations pour la livraison de matériel nucléaire. Trafic avec des complices italiens. Il s'agit donc d'hélicoptères banalisés qui, pendant les années de massacres, auraient déposé des caisses de matériel nucléaire dans cette même zone proche d'Alcamo, un lieu où, historiquement, aucune frontière ne semble exister entre les services secrets, la mafia et les hommes du Gladio de Trapanèse. Un policier connu a également été impliqué dans Alcamo.
ANTONIO FEDERICO - ANCIEN SUPERINTENDANT DE LA POLICE D'ÉTAT Oui, car il y avait un trafic d'uranium entre la Libye, le Maroc et Castellammare.
PAOLO MONDANI Vous avez vérifié ?
ANTONIO FEDERICO - ANCIEN SUPERINTENDANT DE LA POLICE D'ÉTAT Non, je n'ai pas pu le vérifier. Je pense qu'il existe un deuxième État parallèle, c'est-à-dire une structure étatique à côté de l'État honnête. Ensuite, si nous voulons les appeler services déviés, services non déviés, je ne sais pas.
PAOLO MONDANI Cette structure confidentielle avait-elle des relations avec la criminalité ?
ANTONIO FEDERICO - ANCIEN SUPERINTENDANT DE LA POLICE D'ÉTAT Le crime organisé est, de mon point de vue, piloté, commandé, géré par ces personnes.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN À l'automne 1977, le commissaire Giuseppe Peri, commandant de la caserne d'Alcamo, anticipe de vingt ans les conclusions d'Antonio Federico. Il a envoyé son rapport à sept parquets pour reconstituer l'histoire tragique de quatre enlèvements, sept meurtres et la catastrophe aérienne du vol DC 8 d'Alitalia qui s'est écrasé ici de Rome à Palerme le 5 mai 1972, contre la paroi rocheuse de Montagna Longa. 115 personnes sont mortes. Pour le commissaire, il ne s'agit pas d'un accident mais d'une stratégie de la tension.
ROBERTO PERI – FILS DU COMMISSAIRE GIUSEPPE PERI Parce que les corps ont tous été retrouvés désintégrés, il n'y avait donc aucune trace de mort violente due à un impact contre la montagne.
ROBERT PERSIA Et puis il y a aussi les citoyens de…
ROBERTO PERI – FILS DU COMMISSAIRE GIUSEPPE PERI …les citoyens de Carini qui voient déjà l'avion en flammes, une boule de feu se dirigeant vers le point d'impact.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Il n'y a pas si longtemps, le professeur Rosario Ardito Marretta a déposé une expertise sur le massacre au nom de l'Association des proches des victimes. Et avec des méthodes d'analyse ultra-modernes, il a confirmé la thèse de l'explosion à bord.
ROBERT PERSIA Avec quels procureurs avez-vous partagé les résultats de votre travail ?
ROSARIO ARDITO MARRETTA – PROFESSEUR DE GÉNIE AÉRONAUTIQUE UNIVERSITÉ DE PALERME Procureur général de Catane, Caltanissetta, et moi personnellement à Palerme.
(...)
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mer 4 Jan 2023 - 14:17
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Palerme et Caltanissetta se déclarent incompétentes pour le territoire tandis que Catane rejette. Pourtant, derrière le massacre, le commissaire Giuseppe Peri a vu un lien précis dont Giovanni Falcone aura l'intuition bien des années plus tard.
ROBERTO PERI – FILS DU COMMISSAIRE GIUSEPPE PERI Mon père a commencé un travail d'investigation personnel où pour la première fois, à partir de faits divers apparemment déconnectés, il a fait le lien entre l'alliance qui s'est formée entre la mafia et le terrorisme d'extrême droite, entre la mafia et la franc-maçonnerie, entre la mafia et les services dévoyés. Il a ensuite mis en relation des groupes liés à la subversion noire dirigés par Concutelli : Ordine Nuovo, Ordine Nero et Avanguardia Nazionale avec des groupes liés à la délinquance locale dirigés par le patron de Salemi Salvatore Zizzo.
ROBERT PERSIA Qu'est-il arrivé au travail de votre père ?
ROBERTO PERI – FILS DU COMMISSAIRE GIUSEPPE PERI Il a été pratiquement accusé par le procureur de la République de Trapani que son travail était le fruit de l'imagination. Le vicaire de la préfecture de police de Trapani a usé de toutes ses relations ministérielles pour faire en sorte qu'il soit expulsé de Trapani et finalement le juge Cassata, juge du procureur de la République de Marsala, a définitivement archivé ce rapport.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Giuseppe Peri est mort en 1982, isolé et dénigré. Alors que le juge Salvatore Cassata, qui avait archivé son rapport, avait récemment été découvert dans les listes P2 de Licio Gelli. Dix ans plus tard, la même association criminelle découverte par le commissaire Peri revient à Palerme avec des centaines de kilos d'explosifs et une grande envie d'entrer en politique.
SIGFRIDO RANUCCI DANS LE STUDIO 5 En 1977, le commandant du poste de police d'Alcamo était arrivé à la conclusion que ces enlèvements, les meurtres, les 115 morts de la catastrophe de Montagna Longa en 1972 étaient tous victimes de la stratégie de la tension. Il avait découvert ce fil noir de la franc-maçonnerie, de la mafia, des services secrets déviés, de la subversion de droite qui émergera alors 40 ans plus tard des cendres du massacre de Bologne. Ici, les papiers de Bologne ont vraiment donné vie à ces personnages que Falcone et Borsellino enquêtaient également, qui avaient pris au sérieux ce fil de la franc-maçonnerie, des services secrets déviés, de la subversion de droite de ces excellents meurtres qui avaient eu lieu en Sicile et qui avaient été attribués à la mafia comme celui de Piersanti Mattarella. Le rôle de Gladio a été particulièrement pris au sérieux par cette structure réservée du SISMI qui, plutôt que de servir les intérêts de l'État italien, a servi les intérêts atlantiques évoqués par le chef du P2 Licio Gelli. En effet, Licio Gelli et le banquier Ortolani ont été reconnus coupables d'avoir financé le sénateur Tedeschi du Mouvement social italien et le chef du bureau des affaires confidentielles Umberto D'amato, du Viminale, pour avoir organisé et dissimulé le massacre. Gelli et Ortolani ont également financé les auteurs, les extrémistes de droite : Ciavardini, Fioravanti et Mambro ont été définitivement condamnés. Puis, en première instance, Cavallini et Paolo Bellini ont également été condamnés en tant que cinquième homme du massacre de Bologne, juste en avril de cette année en première instance. Ce Bellini qui avait été infiltré par les Ros dans la Cosa Nostra, était un tueur de la 'Ndrangheta, proche de Avanguardia Nazionale, avait été infiltré pour récupérer les œuvres d'art, a-t-on dit. Mais celle de Bellini est l'une des infiltrations les plus mystérieuses de l'histoire de la période des massacres. A-t-il été infiltré parce qu'il devait vraiment récupérer des œuvres d'art ou parce qu'il devait inoculer à l'esprit de Cosa Nostra que mener des attaques contre les biens artistiques du pays rapporterait plus que de les mener contre des vies humaines ? Et parlons des bombes de 93, celles de via dei Georgofili à Florence, celles de Rome à San Giovanni et San Giorgio al Velabro. Maintenant que Bellini n'a récupéré ni œuvres ni contribué à capturer des fugitifs, qu'a-t-il fait ? Il est certainement entré en contact avec Antonino Gioè. Gioè est un homme très structuré de Cosa Nostra qui est en contact direct avec Totò Riina, c'est l'homme qui était avec Giovanni Brusca à Capaci au moment du massacre, à tel point qu'il a confié à Palmeri que ça n'aurait pas été Brusca qui a appuyé sur la télécommande, mais l'impulsion aurait été donnée par d'autres. Gioè dans un rapport de 1967 est défini par les carabiniers. "un jeune apte à la sécurité et à effectuer des missions particulières à caractère confidentiel", qu'entendaient-ils par cette information ? Gioè s'est suicidé dans la nuit du 28 au 29 juillet quelques heures avant d'être entendu par les magistrats, quelques heures après les massacres de Rome et de Milan. Mais plus tôt, il avait dit à Palmeri que c'était lui qui avait tué le patron Milazzo parce qu'il avait refusé de participer à la stratégie du massacre. Sa compagne avait également été tuée de peur qu'elle ne révèle les secrets puisqu'elle avait aussi une amie dans les services de sécurité. Palmeri a répété cette version à plusieurs reprises devant les tribunaux. Ce n'est que récemment, cependant, qu'il a déclaré avoir identifié et reconnu l'un des deux militaires qui avaient rencontré Milazzo. Il a également confirmé le trafic de matières radioactives qui a eu lieu dans la campagne d'Alcamo jusqu'en 1993. C'était probablement du matériel qui devait servir à fabriquer des bombes sales pour l'hémisphère sud, la Libye en particulier. Maintenant, l'anti-mafia enquête sur la mort de deux carabiniers Falcetta et Apuzzo qui a eu lieu en 1976 à Alcamo et les deux ont probablement été tués parce qu'ils avaient découvert un chargement de matériel radioactif. Maintenant la question est, mais ce trafic a-t-il également servi à financer la stratégie de massacre de Cosa Nostra en 1992 et 1993 ? La réponse se trouve probablement dans le procès-verbal scellé de l'interrogatoire de Palmeri.
(...)
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mer 4 Jan 2023 - 15:04
ROBERTO SCARPINATO – SÉNATEUR M5S – PROCUREUR GÉNÉRAL DE PALERME 2013-2022 De nombreux collaborateurs de la justice et divers autres éléments nous ont montré qu'effectivement dans la seconde moitié de 1991 un très petit nombre de patrons de Cosa Nostra discutaient longuement d'un projet de déstabilisation, qui leur avait été suggéré par des entités extérieures à eux, qui prévoyaient justement, à travers l'exécution de massacres, de déstabiliser l'ordre politique existant pour ouvrir la voie à un nouveau sujet politique censé garantir l'impunité, garantir l'intérêt de la mafia, de la franc-maçonnerie et de la droite subversive à un moment où le système de la première République s'effondrait. Nous avons constaté qu'effectivement à cette époque il y avait un ferment de création de nouvelles ligues dans le Sud derrière lesquelles il y avait toujours des francs-maçons, il y avait des mafiosi et il y avait aussi Stefano Delle Chiaie et un homme qui lui était lié qui s'appelait Domenico Romeo et qui était Palermitain.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Domenico Romeo est le secrétaire et chauffeur de Stefano Menicacci, ancien parlementaire du MSI et fondateur de dix ligues sécessionnistes en 1990. Menicacci est l'avocat de Stefano delle Chiaie, le chef de Avanguardia Nazionale, impliqué dans la tentative de coup d'État de Borghese, enquêté et acquitté dans les procès sur les massacres de Piazza Fontana et de la gare de Bologne.
PAUL MONDANI En 1992, vous accompagnez Stefano delle Chiaie en Sicile.
DOMENICO ROMEO – COLLABORATEUR DE STEFANO MENICACCI Oui, pour la campagne électorale.
PAOLO MONDANI Je voulais savoir ce dont vous vous souvenez.
DOMENICO ROMEO – COLLABORATEUR DE STEFANO MENICACCI Donc, en Sicile, il y avait Delle Chiaie dans la voiture, et puis j'ai été présenté par Menicacci ce jour-là et il m'a dit de l'accompagner. Il m'avait ordonné de traverser le détroit de Messine et d'aller voir un... politicien... à Ragusa. Et je l'ai laissé là.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Des archives qui semblaient avoir disparu, le rapport d'un renégat presque inconnu a émergé : Alberto Lo Cicero. Un chauffeur et garde du corps du patron Mariano Tullio Troia, connu sous le nom de "U Mussolini". En 1991, quelques mois après le massacre de Capaci, Lo Cicero mettait un brigadier des carabiniers sur la bonne voie, en lui disant que c'était à Capaci que les patrons rencontraient le représentant le plus important de la subversion de droite...
WALTER GIUSTINI - EX BRIGADIER DES CARABINIERS DE PALERME Quelques jours avant le massacre de Capaci, il m'a dit qu'il avait remarqué à Capaci, parce que Lo Cicero habitait à Capaci, la présence de personnalités de Cosa Nostra qui, selon lui, n'auraient eu aucune raison d'être là si ce n'était parce que quelque chose de sensationnel allait se produire.
PAOLO MONDANI Et est-ce que Lo Cicero vous parle de Delle Chiaie ?
WALTER GIUSTINI - EX BRIGADIER DES CARABINIERS DE PALERME Je sais que c'est un ami du frère de Maria. De temps en temps, je le voyais ici à Capaci, mais...
PAOLO MONDANI Delle Chiaie avait l'habitude de venir à Capaci ?
WALTER GIUSTINI - EX BRIGADIER DES CARABINIERS DE PALERME Oui, il l'avait aussi vu quelques fois à Capaci. Cela a fait le tour de Capaci.
PAUL MONDANI Et quand Stefano Delle Chiaie est-il arrivé à Capaci ?
WALTER GIUSTINI - EX BRIGADIER DES CARABINIERS DE PALERME A l'époque où je parlais à Lo Cicero. Avant les massacres.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Lo Cicero fait référence à la relation de Delle Chiaie avec Mariano Tullio Troia et Antonino Troia. Tandis que l'ancienne compagne de Lo Cicero, Maria, parle d'un Stefano Delle Chiaie à Capaci avant le massacre du 23 mai. Maria est également la sœur de Domenico Romeo et Delle Chiaie le connaissait personnellement.
PAOLO MONDANI Alberto Lo Cicero dit que Stefano delle Chiaie est venu superviser, pour ainsi dire,
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO Oui.
PAOLO MONDANI ... le pré-massacre.
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO Oui.
PAOLO MONDANI La préparation du massacre, c'est ce que vous raconte Alberto ?
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO C'est ce qu'Alberto m'a dit, qu'il y en a, et les Bonannos, les Troias s'organisaient et ce Stefano Delle Chiaie était là aussi.
PAOLO MONDANI Stefano Delle Chiaie, combien de fois Alberto l'a-t-il vu ? À votre avis?
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO De son histoire, à quelques reprises.
PAOLO MONDANI Et Stefano Delle Chiaie, combien de fois l'avez-vous vu ?
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO Je l'ai vu… trois fois, quatre fois.
PAOLO MONDANI Expliquez-moi ce qu'Alberto a dit sur le rôle de Stefano Delle Chiaie dans la préparation de cette attaque.
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO Alberto pensait que Stefano Delle Chiaie était le lien entre la mafia et l'État.
PAOLO MONDANI Alberto a dit que Stefano Delle Chiaie avait le rôle de…
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO De porte-parole. De ceux de Rome.
PAOLO MONDANI Et qui étaient ceux de Rome ?
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO Il a parlé de Guido Lo Porto, il a mentionné beaucoup de noms.
PAOLO MONDANI Connaissiez-vous Mme Guido Lo Porto ?
MARIA ROMEO – ANCIENNE COMPAGNE D'ALBERTO LO CICERO Oui.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN En 1969, Guido Lo Porto est surpris par la police en train de tirer dans le champ de tir clandestin de Bellolampo, près de Palerme, avec Pierluigi Concutelli qui retrouvera bientôt Ordine Nuovo et tuera le magistrat Vittorio Occorsio. Trois ans plus tard, en 1972, Lo Porto est élu à la Chambre des députés pour le mouvement social italien. Depuis, il n'a pas raté une miette : toujours réélu, trente ans de suite. En 1994, il a été sous-secrétaire à la défense dans le premier gouvernement Berlusconi et peu de temps après, il a fait l'objet d'une enquête pour concours externe dans une association mafieuse.
PAUL MONDANI Seize repentis ont parlé de sa relation avec un patron du nom de Mariano Tullio Troia, aujourd'hui disparu. En 1998, cette histoire a été archivée. Connaissiez-vous Mariano Tullio Troia ?
GUIDO LO PORTO – ANCIEN MEMBRE DU MOUVEMENT SOCIAL ITALIEN – ALLIANCE NATIONALE Bien sûr.
PAUL MONDANI De quel genre était-il ?
GUIDO LO PORTO – ANCIEN MEMBRE DU MOUVEMENT SOCIAL ITALIEN – ALLIANCE NATIONALE Je pourrais dire un drôle de gars. Il avait certainement un charme particulier, c'était un bel homme, il était généreux, dans le sens où si on allait au bar et que tu te permettais de payer le café… mais je ne suis jamais allé au bar avec lui.
(...)
ROBERTO SCARPINATO – SÉNATEUR M5S – PROCUREUR GÉNÉRAL PALERME 2013-2022 J'ai découvert bien des années plus tard que nous n'avions pas été mis au courant d'éléments très importants qui nous auraient permis de développer l'enquête. En d'autres termes, qu'il existait, une note d'information avait été rédigée le 5 octobre 1992 par le commandant de la section de la police judiciaire du parquet de Palerme qu'il avait transmise à différentes autorités dans laquelle il communiquait qu'une source confidentielle, ultérieurement identifiée comme Maria Romeo , la sœur de ce Domenico Romeo lié à Stefano Delle Chiaie, avait révélé qu'en avril 1992, Stefano Delle Chiaie était venu à Palerme, avait rencontré un patron appelé Troia, ils s'étaient occupés de la recherche d'explosifs pour Capaci. La chose extrêmement pertinente est qu'en octobre 1992, personne ne connaissait le rôle de Troia Antonino dans le massacre de Capaci. Ce n'est que plus tard que seront recueillies les preuves qui conduiront à la condamnation de Troia Antonino et on s'assurera que c'est bien lui qui avait gardé l'explosif et accueilli le commando du massacre de Capaci. Sauf que ce qui est très étrange c'est qu'alors cette piste d'investigations n'était absolument pas approfondie par les carabiniers et que cette note a disparu.
PAOLO MONDANI HORS ÉCRAN Voici la note d'information du 5 octobre 1992 signée par le capitaine des carabiniers Gianfranco Cavallo (aujourd'hui général du corps d'armée) et envoyée aux magistrats Aliquò, Tinebra et Celesti et aux officiers des carabiniers Borghini et Adinolfi. On lit qu'en avril 1992, un mois avant le massacre de Capaci, Stefano delle Chiaie accompagné de son avocat Stefano Menicacci a pris contact avec le patron Troia et aurait parlé de se rendre à Capaci pour obtenir des explosifs de la carrière d'un certain Sanzana. En réalité, c'est la carrière de Giuseppe Sensale qui, avec Antonino Troia (parent de Mariano Tullio Troia) sera arrêté pour le massacre un an après l'information. Et pourtant, aucune enquête sur Stefano Delle Chiaie.
(...)
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Mer 4 Jan 2023 - 20:34
SIGFRIDO RANUCCI DANS LE STUDIO 7 Le Gip du tribunal de Caltanissetta, Graziella Luparello, le pense également, qui a rejeté en mai dernier la demande de destitution des instigateurs externes du massacre de la Via d'Amelio. Luparello demande que 32 points soient explorés : en particulier, l'existence d'un pacte caché entre la mafia, la franc-maçonnerie, P2, les services secrets et la droite subversive visant à apporter un soutien aux forces politiques pro-atlantiques. Il demandait aussi à approfondir le rôle des ligues dans les années 1990 et à acquérir les déclarations d'Antonio D'Andrea, secrétaire national adjoint de la Ligue du Sud qui confiait à Report pour la première fois la présence de Riina à une conférence. De toute évidence, Riina se sentait en sécurité dans ce contexte. On se souvient qu'ils avaient rejoint la ligue, Vito Ciancimino, puis le fils du pape de Cosa Nostra Michele Greco et aussi Licio Gelli. C'était un projet politique qui avait le soutien obscur de Cossiga et d'Andreotti et celui de Monseigneur De Bonis, le véritable dominus de l'IOR. Ce qui, entre 1989 et 1993, aurait déplacé un bon 310 milliards de lires sur les comptes de l'IOR. Grâce aussi à un réseau financier composé de fondations caritatives qui lui ont pourtant servi à dissimuler les comptes secrets d'hommes politiques, dont celui d'Andreotti. Maintenant, Antonio D'Andrea a parlé des 100 milliards de lires levés par des entrepreneurs proches de la mafia et a déclaré qu'ils étaient nécessaires pour déstabiliser le pays. Ils étaient censés être destinés à l'IOR et avaient été garés chez Monseigneur Cassisa, archevêque de Monreale. Cassisa qui a fait l'objet de nombreuses enquêtes mafieuses infructueuses.
L'aquila e il condor Stefano Delle Chiaie, Massimiliano Griner, Umberto Berlenghini
(traduction)
Francia a parlé amèrement de Massagrande, affirmant qu'il était entièrement responsable de la dette d'ENIESA. Il a raconté l'affaire des lingots d'or de Spaggiari et a dit que je m'étais toujours bien comporté, les ayant tous aidés. En bref, une véritable apologie déclamée en présence d'Adinolfi, Vincenzo Nardulli, Saverio Fontana et d'autres personnes présentes dans la salle.
HERVE
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Sujet: Re: Massagrande, Elio Jeu 5 Jan 2023 - 13:58
Alberto Spaggiari déclare qu'il a agi pour financer la "CATENA", une soi-disant chaîne de solidarité fasciste dont personne n'avait entendu parler (voir 28:40 / 1:10:33).
Il a été membre de l'O.A.S., se revendiquait comme fascisant, d'extrême-droite, se considérait comme le dernier rempart de l'Occident...
Jacques Médecin... cité en lien avec l'Ordre du Rouvre...
Nice... où le mot "parcage" était utilisé.
Nice... où Jean Violet a résidé.
Marié religieusement... par l'intégriste Mgr Marcel Lefebvre à l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Invité à des dîners d'anciens de l'O.A.S. et voit ses amis de l'extrême-droite.
Il a son couvert à la table de l'écrivain Alain de Benoist et de l'éditeur Alain Lefebvre.
Nombre de messages : 21412 Date d'inscription : 08/12/2009
Sujet: Re: Massagrande, Elio Sam 7 Jan 2023 - 14:53
(traduction)
Qu'est-ce que "Confidentiel" ?
Aujourd'hui, les idéaux, tant anciens que modernes, n'occupent plus la place qui leur revient. Marx est mort, Freud agonise, les héritiers de Lénine sont devenus conservateurs, sinon réactionnaires à leur manière ; la civilisation du Coca et de la croisade démocratique a perdu sa bonne conscience et n'a plus la vigueur qu'elle avait autrefois. Un grand nombre de valeurs ont été attaquées, renversées, niées.
L'Europe traîne les pieds à la recherche de sa propre image. N'étant plus au centre du monde, elle a pris conscience que les grandes puissances européennes ont disparu avec la Seconde Guerre mondiale.
Se sentant dépassée par les événements, elle semble accepter avec résignation sa division artificielle en deux blocs antagonistes et la permanence sur son sol d'immenses forces d'occupation soviétiques et américaines qui, tout en la maintenant divisée, lui assurent une paix armée.
L'"impasse" persiste donc. Les structures provisoires dont l'Europe se dote reflètent cet état de fait, tout aussi sombre que cette mentalité. Ils deviendront l'embryon de une Europe intégrée politiquement, militairement et économiquement, capable de garantir sa sécurité. sa propre cohésion d'indépendance ? Il faut l'espérer, sans oublier que l'avenir... reste entièrement à construire.
C'est dans cet esprit que nous avons créé "Confidentiel".
Face à ce "chaos" qui semble incohérent pour certains, nous voulons chercher, comparer, étudier, comprendre, car les faits et gestes des hommes ne sont jamais dénués de sens. Mais nous devons être capables de reconnaître et de cadrer les événements si nous voulons les comprendre, au lieu de simplement les étudier.
Ni l'utopie marxiste ni l'idéalisme libéral n'ont pu et ne peuvent nous aider. Nous pensons que la voie de la recherche qui s'impose aujourd'hui doit être empirique dans son esprit et européenne dans ses dimensions.
C'est ce à quoi nous avons aspiré en créant "Confidentiel", un magazine à la fois réaliste et européen. Nous n'avons évidemment pas la prétention de dévoiler des "secrets" ! Nous essayons seulement de faire connaître à nos lecteurs des faits et des idées qui, bien que ne faisant l'objet d'aucune censure officielle, restent peu connus, voire inconnus.
De nos jours, les médias de masse ne cessent d'accroître leur puissance quantitative, mais la présence envahissante de la presse, de la radio et de la télévision s'accompagne d'un conformisme croissant à leur égard. Un conformisme à double sens, entre autres parce que : d'une part, il sert les intérêts de pouvoir des grands partis, du grand capital et des idées simples ; d'autre part, il fait habilement appel à la tendance du public au moindre effort de réflexion et de critique. Un grand nombre de faits et d'idées restent ainsi dans l'ombre, ou du moins dans la pénombre, de cette censure sournoise que nous imposent les conformistes de tous bords.
Et c'est ce silence, souvent aggravé par la complicité, que la grande presse utilise pour tout ce qui dérange les "vérités officielles", que nous voudrions briser. Convaincus que la réalité, aussi désagréable soit-elle, doit être préférée aux apparences, aussi rassurantes soient-elles, nous nous proposons d'examiner ouvertement ce que d'autres veulent faire oublier ou disparaître.
L'avenir nous dira dans quelle mesure nous y sommes parvenus.
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