- HERVE a écrit:
Vous parlez sans doute de
https://www.youtube.com/watch?v=NEpcTYIx4i8&t=2802s
Je ne sais pas d'où vient ce schéma mais cela ne doit pas être un "stay-behind" puisque les identités sont toujours secrètes (apparemment pas pour Armand De Decker).
Cela fait partie des vidéos que j'ai mises sur Youtube :
https://www.youtube.com/user/jeanherve11/videos?shelf_id=1&view=0&sort=dd
Il y a une erreur dans le titre du fil de discussion : cela devrait être "Dekaise" avec "s" ...
Un patronyme relevé sur le schéma.
Quant au lien avec les TBW .....
UN MEMBRE DU CLAN HAMADE ARRETE A BRUXELLES ARROGANCE BELGE SELON LES AUTORITES DU LIBAN LE CLAN HAMADE,ENTRE TERRORISME...
Mis en ligne le 19/03/1993 à 00:00
Alain Guillaume, Lucien George et Jean-Pierre Borloo
Poussée de fièvre entre Beyrouth et Bruxelles pour l'extradition d'un chiite libanais terroriste ou truand
Un membre du «clan Hamadé» arrêté à Bruxelles
Nous ne l'avons découvert qu'aujourd'hui... mais c'est en décembre dernier que la gendarmerie a arrêté, à Bruxelles-National, Nehme Hamadé, l'un des cousins de Mohamed et
Abbas Hamadé (des chiites libanais qui seraient proches du Hezbollah iranien, lourdement condamnés en Allemagne pour divers actes de terrorisme).
Arrêté à la demande de la justice libanaise pour des faits de banditisme - l'attaque sanglante d'une bijouterie de Beyrouth en décembre 1992 -, Nehme Hamadé est aussi sous le coup d'une demande d'extradition qui risque de le ramener au Liban.
Un tribunal belge s'est déclaré favorable à cette extradition mais c'est à présent au gouvernement de prendre une décision définitive. Elle ne sera pas simple et quantité de complications politiques se profilent déjà à l'horizon pour le ministre de la Justice, Melchior Wathelet.
Nehme Hamadé affirme en effet que, malgré son appartenance à une famille musulmane, il combattait au Liban contre l'occupant syrien dans les forces du général chrétien Aoun. S'il est extradé, poursuit-il, la torture et la mort l'attendent à Beyrouth. Il réclame donc à la Belgique un statut de réfugié politique.
Au Liban, comme nous le rapporte notre correspondant Lucien George, on hausse le ton. Un procureur général y dénonce en effet l'attitude honteuse, arrogante et insultante de la Belgique qu'il compare à l'attitude de la Syrie, pleinement respectueuse de notre souveraineté.
L'«arrogance» dénoncée par le procureur n'est autre que l'inquiétude (rapportée à Beyrouth) du ministre Wathelet tenu d'appliquer un traité d'extradition signé en 1953 avec le Liban... mais aussi la loi de 1985 qui empêche l'extradition d'un suspect qui serait condamné à mort et exécuté. C'est là un «problème technique» qui tombe à point, car, aujourd'hui, si tous les services de renseignement occidentaux portent un exceptionnel intérêt à la personne de Nehme Hamadé, aucun d'entre eux n'est capable de dire s'il s'agit d'un «simple truand», d'un combattant ou d'un terroriste proche-oriental, ni même à quel «camp» il appartient.
ALAIN GUILLAUME
Articles page 21
UN HAMADÉ DISCRÈTEMENT DÉTENU
Truand ou terroriste libanais? Et que faire de ce colis encombrant détenu depuis trois mois?
Nehme Hamadé, accompagné de son épouse et de ses enfants, a atterri à Bruxelles le 28 décembre 1992, en provenance de Prague et en partance pour l'Allemagne. Les gendarmes l'attendaient, prévenus de son arrivée par un télex-interpol lancé de Beyrouth.
Au Liban, le juge d'instruction Jagher suspectait en effet Nehme Hamadé d'avoir accompli, le 22 décembre 1992, avec deux Syriens, l'attaque de la bijouterie Antonios, à Beyrouth, dans laquelle deux bijoutiers avaient perdu la vie. Les documents officiels attestant de ce soupçon furent d'ailleurs rapidement apportés en Belgique par le général Issoun Abou Zacki, des Forces de sécurité intérieures libanaises. La preuve, bien sûr, de l'extrême intérêt que portent les autorités libanaises à la personne de Nehme Hamadé.
Le 29 décembre, un juge bruxellois décerna donc à l'encontre du Libanais un mandat d'arrêt pour «homicide prémédité dans le but de faciliter le vol». La procédure prévue par un traité d'extradition signé avec le Liban le 24 décembre 1953 fut mise en route, et les autorités libanaises commencèrent à transmettre les pièces de leur dossier et leurs requêtes au gouvernement belge. Parmi ces requêtes, une demande d'extradition et une demande d'audition sur le sol belge.
Dans un premier temps, la Chambre du Conseil rendit une «ordonnance d'exequatur» confirmant la régularité des procédures suivies et le bien-fondé de la détention de Hamadé.
Le détenu - représenté par Mes Paelinck et Bodart - refusa une procédure d'extradition rapide et nia formellement les faits qu'on lui reprochait. Aux enquêteurs, il déclara - ce qui reste à démontrer - qu'il était bien un cousin des frères Hamadé détenus en Allemagne (lire ci-contre) mais que malgré cette appartenance à une famille musulmane, il combattait dans la milice chrétienne du général Aoun, par souci de défendre avant tout le Liban contre les occupants syriens. À l'appui de ses dires, Hamadé dessina un organigramme de la milice où il prétendait servir et affirma combattre sous les ordres du général Faouzi et de ses adjoints Ghassan et Zyiad. Il affirma encore avoir participé à diverses actions armées, dont un attentat à la voiture piégée et une attaque de commissariat. Des faits qu'il aurait accomplis en compagnie d'un certain Ali Saïd Kredia... disparu en Syrie. Bref: Nehme Hamadé revendique un combat politique... et demande à ce titre l'asile politique à la Belgique.
Le 25 février dernier, la Chambre des mises en accusation n'a pas suivi cette thèse. Dans un avis secret remis au ministre de la Justice, elle a fait part de son avis favorable à une extradition de l'inculpé. C'est maintenant au gouvernement belge de prendre une décision. Mais d'abord, on attendra que soit remis un avis officiel sur la demande d'asile politique présentée par Hamadé. Ensuite - une loi de 1985 l'exige - il faudra que la Belgique ait toutes ses assurances sur la non exécution d'une peine de mort qui pourrait être infligée, à Beyrouth, à l'extradé.
Ces deux exigences tombent à point, car depuis l'arrestation d'Hamadé, la Belgique est dans une situation inconfortable. Si l'homme dit vrai sur son appartenance à la milice du général Aoun, son extradition déplaira aux combattants chrétiens libanais et dans les rangs de leurs alliés. Au contraire, un éventuel refus d'extradition irritera Libanais et Syriens avec lesquels les relations internationales tendent à se normaliser.
Pis encore: personne ne peut dire aujourd'hui si Nehmé Hamadé est un truand, un combattant, un terroriste, un militant chiite ou chrétien. Et quoi qu'on fasse de ce «colis encombrant», une seule chose est sûre: la décision déplaira à quelqu'un au Moyen-Orient.
C'est sans doute la raison pour laquelle tant de services de renseignement (belge, américain, allemand, français...) s'intéressent à cette affaire fort habilement tenue secrète jusqu'ici.
ALAIN GUILLAUME
«Arrogance» belge selon les plus hautes autorités du Liban
BEYROUTH
De notre correspondant
particulier
Le procureur général de la république du Liban a carrément mis en accusation la Belgique pour son refus de livrer le criminel de droit commun, Nehme Hamadé. La Syrie ayant, pour sa part, livré mercredi ses deux ressortissants impliqués dans le même crime, qui se trouvent de surcroît être deux soldats, le refus des autorités belges a pu d'autant mieux être dénoncé par les autorités libanaises. C'est une honte, a fait valoir le procureur, M. Mounif Oueidate.
«UN CRIMINEL
DE LA PIRE ESPÈCE»
Nous avons demandé l'extradition de Hamadé, un criminel de la pire espèce, depuis trois mois. En vain, malgré l'accord qui nous lie à la Belgique dans ce domaine.
La Belgique s'est même montrée insultante à notre égard, demandant que notre président de la République s'engage, à l'avance, à grâcier Hamadé s'il était condamné à mort, ce qui revient à exiger de lui qu'il anticipe la sentence de la Cour de justice. Je ne peux que mettre en regard l'attitude de la Syrie, pleinement respectueuse de notre souveraineté, et celle, arrogante, de la Belgique.
Le procureur a affirmé à cette occasion que Nehme Hamadé, qui se trouve en Belgique, n'a rien à voir - sinon une simple homonymie - avec les frères Hamadé incarcérés en Allemagne à la suite d'un attentat terroriste et dont le «Jihad islamique» a exigé la libération, avec prise d'otages à l'appui. Avant de mettre une sourdine à son exigence. Un accord négocié à l'époque, qui, bien que cela ait été démenti, comportait manifestement un règlement à terme de la détention des frères Hamadé, avait clos cette affaire.
«CRIME CRAPULEUX,
DU BANDITISME PUR ET SIMPLE»
On estime à Beyrouth que c'est pour ne pas se retrouver confrontée à une affaire similaire - même si les prises d'otages n'ont plus cours ces temps-ci au Liban - que Bruxelles a préféré éviter l'extradition de Nehme Hamadé. Pour ce faire, elle s'est notamment, dit-on, réfugiée derrière un argument que l'on estime ici fallacieux: le fait qu'en Belgique il est de tradition que tout condamné à mort de droit commun soit grâcié. Ce qui explique la condition posée au président libanais.
Puis, Bruxelles a prétendu que le crime de Hamadé était politique, bien que notre ministre de la Justice ait tenu au courant les autorités belges quasi quotidiennement des éléments de l'enquête démontrant qu'il s'agissait d'un meurtre crapuleux dont le mobile était le vol et le banditisme.
LUCIEN GEORGE
Le clan Hamadé, entre terrorisme, prises d'otages et chantage
Hamadé, un nom connu, très connu même dans les années 80, en pleine période de détournements d'avions vers Beyrouth, d'enlèvements d'Occidentaux et d'actions terroristes. La famille Hamadé forme un véritable clan. Un clan de chiites libanais.
Parmi les membres les plus éminents, les frères Mohamed, Abbas et Abdel Hadi Hamadé. Nehme Hamadé se dit cousin de Mohamed et Abbas.
Mohamed Hamadé, le plus connu, a été arrêté en Allemagne, à l'aéroport de Francfort, le 13 janvier 1987. Les États-Unis l'accusaient d'avoir détourné, en juin 1985, un Boeing de la TWA d'Athènes vers Beyrouth et d'y avoir tué un «marine» américain. Washington a lourdement insisté pour faire extrader le terroriste vers les États-Unis.
Mais, quatre jours après son arrestation à Francfort, deux Allemands étaient enlevés à Beyrouth... Une pression des extrémistes chiites pour que Bonn refuse ce transfert.
Son extradition vers les États-Unis ayant été refusée par le gouvernement de Bonn, Mohamed Hamadé a été jugé en Allemagne et condamné à la réclusion à perpétuité. Mais, avant ce procès, les chiites du mouvement Moudjahiddin pour la liberté (MPL), lié au Hezbollah pro-iranien, ont tenu à saluer le geste de l'Allemagne qui n'a pas cédé à la pression américaine: les deux otages allemands furent ainsi libérés.
Autre opération d'intimidation, mais quelques jours avant le verdict du procès de Mohamed Hamadé cette fois: deux autres Allemands ont été arrêtés. Et le MPL a tenté, en vain, de se servir de ces otages pour obtenir la libération des frères Mohamed et
Abbas Hamadé. Au centre du MPL, on retrouve un frère de Mohamed Hamadé: Abdel Hami Hamadé, un des chefs présumés du Hezbollah. De sa prison en Allemagne, Mohamed a tenté maintes fois de lui écrire pour qu'il ne fasse pas libérer les otages. Mais les lettres ont été interceptées...
Troisième personnalité du clan, le frère aîné:
Abbas Hamadé. Celui-ci a également été condamné en Allemagne, à Düsseldorf, un an avant la condamnation de Mohamed, pour détention illégale d'explosifs et tentatives d'actions terroristes. Il «en a pris» pour treize ans. Abbas et son frère Abdel Hadi sont aussi tenus pour responsables de l'enlèvement des deux Allemands, Alfred Schmidt et Rudolf Cordes, le 17 janvier 87.
J.-P. B.