- FAITESVITE a écrit:
@sansavis Désolé je ne me suis pas connecté depuis un moment. Je ne pensais pas forcément à l'affaire Dekaize, je l'avais lu sur le forum, mais j'avais oublié ce passage. Mais c'est sur que c'est ce genre de témoignage qui est interresant...
Pour ma part depuis l'histoire du pistolet Bolognaise, si on ajoute à çà le fait que la justice à quand même tout fait pour lier les TBW avec MD sans resultats, j'ai pas l'impression qu'il est été mélé aux TBW. A la limite je suis presque mal à l'aise de voir que malgrè tout même si vous le pensez egalement hors de cause (si j'ai bien compris), vous semblez garder un petit doute[/quote]
Sorry pour l'absence mais je reviens de votre Belgique où j'ai entre autres, été occupé par la recherche du corps de Zwarts.Pour répondre à votre interpellation au sujet du petit doute que je semble garder en moi, je vous renvoie aux pages 171 à 173 de mon livre, pages que je recopie ci-dessous.
Je ne saurais pas mieux exprimer autrement pourquoi une accumulation de petites remarques et faits me laisse un doute tout en rappelant bien que cela ne constitue aucunement des preuves de quoi que ce soit.
Bouhouche quitte A.R.I.
Beijer/Dernier mensonge.indd 171
Le dernier mensonge
Plutôt que de suivre un chemin paisible, l'Agence A.R.I. fait donc
flèche de tout bois. Les affaires privées, commerciales, politiques affluent
régulièrement, de sources diverses, à tel point que j'engage rapidement
une secrétaire pour me seconder dans les tâches administratives. Une
ombre vient pourtant assombrir ce tableau quasi idyllique. Mes relations
avec Bouhouche deviennent de plus en plus difficiles. Les raisons en sont
nombreuses. D’abord, je sais qu'il me cache pas mal de choses mais je
ne parviens pas à percer ses secrets, tout étant rigoureusement cloisonné
chez lui. Je suis certain qu'il mène une double vie, je le sens. Double
ou triple, peut-être. Je pense à tout ce qui tourne autour des armes, du
milieu de l’extrême droite aussi. Le WNP peut-être. Je fais malgré moi,
à tort ou à raison, la relation avec le climat de peur qui commence à
envahir le pays à la suite des actions sanglantes menées par les insaisissables
tueurs du Brabant wallon ou les CCC (Cellules communistes combattantes).
Bouhouche fait preuve d'une extrême prudence et d'une
totale discrétion pour tout ce qui ne concerne pas A.R.I. et, dans la
mesure où je ne fais pas partie de sa vie privée – elle-même soigneusement
cloisonnée – il m'est difficile d'obtenir des informations sur les
milieux qu’il fréquente, informations qui intéressent pourtant au plus
haut point mes Maîtres. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de le
questionner car son attitude, ses réactions parfois et certaines découvertes
que je fais m'interpellent.
Ainsi un matin, au bureau, à la lecture du quotidien Le Soir qui parle
d’un possible suicide de Latinus, il s’exclame: «C’est bien fait, c’est ainsi
que crèvent les traîtres!» À une autre occasion, comme je l'ai déjà mentionné,
il me propose de devenir officier de sécurité dans un mouvement
qui prône le renouveau des valeurs de l’Occident. Où veut-il en venir?
Et pourquoi vais-je retrouver un jour, dans la réserve de l'agence, un
montage de deux cartes d'état-major de la région de Court-Saint-Étienne
où l’emplacement de la maison de Latinus est clairement indiqué alors
que nous n'avons jamais utilisé ces cartes pour une mission?
Pourquoi et dans quel but a-t-il remis à Dossogne, par l'intermédiaire
de son ami Alain Weykamp, les trois dossiers qu'il m'a demandé
de sortir le temps d'un week-end de la section info? Pourquoi, comme
va me l'apprendre René Haquin (et je vérifierai l'information), a-t-il
fourni des cartes de service de l'Agence A.R.I. à un certain Libert, bien
connu au WNP? Pourquoi (encore une découverte que je vais faire)
a-t-il établi de fausses factures au nom de A.R.I. pour la vente de cibles
à un club de tir de la PJ de Liège alors que nous n'avions pas ce genre
de contact dans le cadre de l'agence?
Pourquoi, alors que les tueurs du Brabant sèment la terreur dans le
pays, va-t-il demander à son ami et ancien collègue Amory de lui expliquer
le fonctionnement du système de surveillance par des tireurs d’élite
des principaux établissements Delhaize?
Pourquoi, au sujet du pistolet FN 9 mm dit «à la bolognaise» dont
il sera question plus tard, pistolet reconstitué par mes soins à partir de
deux des armes de Bouhouche, l'expert Dery arrivera-t-il à la conclusion
qu’une cartouche de référence tirée avec cette culasse présente des
similitudes avec des cartouches retrouvées dans le Bois de la Houssière,
endroit prisé par l’extrême droite pour ses entraînements au tir et situé
non loin de déchets calcinés abandonnés par les tueurs du Brabant wallon?
Pourquoi vais-je découvrir qu’il a utilisé certains box à des fins personnelles,
box dans lesquels j’ai aperçu des voitures qui n’appartenaient
pas à «notre» charroi, ainsi que des armes douteuses que je ne connaissais
pas?
Pourquoi… Pourquoi… Pourquoi…?
Quand je lui pose ces questions mais aussi bien d’autres sous la forme
d'un quasi-réquisitoire, Bouhouche a presque toujours réponse à tout!
Et, bien que sachant pertinemment qu'il me ment, je ne suis pas en
mesure de le contredire. En réalité, je crains essentiellement deux choses.
Tout d'abord, je ne veux être ni le dindon de la farce, ni l'arroseur
arrosé car l’Agence A.R.I. m'est bien trop utile pour la mission qui est
la mienne au service de mes Maîtres. Or, je constate régulièrement que,
profitant d'un congé ou de vacances, Bouhouche utilise sans vergogne
l’agence à des fins personnelles, sans que j'aie les moyens de contrôler
quoi que ce soit. En outre, je commence à me poser des questions sur
l'éventualité d'une relation entre Bouhouche et les tueries du Brabant,
par l'intermédiaire, peut-être, de la branche dure et dissidente du WNP
au sein de laquelle il a, à tout le moins, quelques amis ou connaissances.
Certes, j'ai personnellement pu vérifier qu’il ne pouvait pas être présent
pendant qu'étaient commises certaines actions. Mais après tout, je n’étais
pas présent non plus lors de l’explosion de la bombe à la BSR ou pendant
l’opération à Zaventem. Et pourtant! Il est tout à fait possible, en
tout cas techniquement, qu'il soit intervenu là-dedans d’une façon indirecte,
par exemple en fournissant des armes. Néanmoins, je dois reconnaître
que toutes les vérifications que j'effectue (comme d'ailleurs toutes
celles qui seront diligentées par la suite par les enquêteurs) n'aboutissent
à rien. Je n'ai donc aucune certitude, aucune preuve qui vienne étayer la
thèse de l’implication de Bouhouche dans ces événements. Juste un sentiment
de malaise persistant! Et la crainte d'être mêlé, tant personnellement
que professionnellement, à une affaire aussi monstrueuse qui
signerait l'arrêt de mort de l'Agence A.R.I. ………..