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 Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)

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HERVE




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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMar 10 Mai 2022 - 15:16


In December 1991, Elio Ciolini came back to Italy and was arrested. He was under the fake identity of Lando Santoni. The police seized a phone book to him with 2 phone numbers indicated under the name of Michele Papa.

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Cio11

(...)

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Papa10


The Italian SISMI confirmed in a note that one of the numbers belonged to Michele Papa, while another was of a woman, Luigina Bisotti. The origin of the contact between Ciolini and Papa should be the lawyer Federico Federici (Ciolini's lawyer, freemason, friend of Licio Gelli and Michael Ledeen ; Federici took part in the diversion of the investigations on Bologna's massacre).

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Roma10

(...)

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Mipa10


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMar 10 Mai 2022 - 19:58


Michele Papa était associé à Roger D'Onofrio, ancien de la CIA, notamment lors de la création de "IBC" qui avait des relations commerciales avec la Libye.

C'est intéressant de constater qu'Elio Ciolini avait son numéro de téléphone.

Quant à Roger D'Onofrio, il a eu pour complices les frères Herigers (Jacques et Jean-Luc).

Jacques Herigers a eu des contacts avec l'ex-commissaire "Fredo" Godfroid, un proche de Jean Bultot.


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMar 10 Mai 2022 - 20:39


Autre extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Wh10


On retrouve Jack Wheeler dans


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Dra10

July/August 1986

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Frf10


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 9:38


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Pavel10

_ _ _

https://lvb.net/item/4843

(traduction)

(...)

Calvi a également traîné sa mallette avec lui partout dans ses derniers jours, pleine de documents compromettants. Flavio Carboni est allé peu de temps avant ou peu de temps après le meurtre chercher cette mallette. Son contenu mystérieux a ensuite été vendu par Carboni pour 3,2 millions d’euros à l’évêque tchécoslovaque Pavel Hnlica, un confident du pape. L’évêque a payé avec des chèques couverts par l’Institut per le Opere di Religione (IOR), la banque du Vatican.

(...)


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 10:03


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Amaro10


https://www.linkedin.com/in/osvaldo-amaro-92538070/

Osvaldo (Ozzy) Amaro

(...)

Supervisory Special Agent

Drug Enforcement Administration

Sep 1987 - Jun 1991

Miami, Florida

Supervisor of special agents and other state and local law enforcement officers for a High Intensity Drug Trafficking Area (HIDTA) Group entitled South West Texas HIDTA Task Force One. Generated and maintained a budget for Task Force One exceeding $1,900,000 annually. Established enforcement goals and initiatives with other federal, state, and local law enforcement counterparts to effectively work as a task force unit. Established and investigated complex narcotics investigations in Panama City, Panama (Operation Just Cause); Santa Cruz, Bolivia; Bogota, Columbia; Caracas, Venezuela; Lima, Peru; Nassau, Bahamas; Chicago, Illinois; and cities of Fernandina Beach, Miami Beach, Miami, and Tampa Florida, resulting in indictments and prosecution of major narcotics traffickers. Served in an undercover capacity for several complex narcotics investigations both domestically and internationally for over 10 years. Interviewed witnesses and collected evidence as a Special Agent assigned to Operation Just Cause in Panama, which led to the successful prosecution of Dictator Manuel Noriega. Developed a strong liaison between DEA and Bolivian National Police (BNP), The Mobil Drug Unit (UMOPAR) and the Special Forces against Narcotics’ Traffickers (FELCN) while assigned to Operation Snowcap (a DEA cocaine eradication and interdiction program)


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 10:30


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Usc10


https://www.dcms.uscg.mil/Portals/10/CG-1/psc/rpm/RPM-1/Boards-Panels/2018%20Registery/2018_Permanent_Regular_Retirees_min.pdf?ver=2018-04-10-124720-420

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Jef11


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 10:48


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Pip10


https://www.refworld.org/docid/3ae6ace618.html

The Peruvian Investigations Police (Policía de Investigaciones del Perú - PIP) was for many years one of the three branches of the police forces.

https://en.wikipedia.org/wiki/Peruvian_Investigative_Police


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 11:02


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Usa10

(...)

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 State10


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 11:14


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Robert10


https://www.liberation.fr/planete/1996/03/22/le-cartel-de-cali-plie-mais-ne-se-rend-pas-les-barons-de-la-drogue-se-croyaient-invincibles-ils-sont_165110/

publié le 22 mars 1996 à 2h24

(...)

Entre le cartel de Cali et les autorités américaines, les rapports n'ont pas toujours été mauvais. En 1991, interrogé sur les raisons de l'apparente indifférence de la DEA à l'égard des narcos de la vallée du Cauca, un haut fonctionnaire de l'agence, Roberto Nieves, répondait sans sourire qu'elle obéissait «aux règles de sécurité, les Etats-Unis n'ayant pas de consulat à Cali».

(...)


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 11:47


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Oden10


On retrouve le numéro de téléphone  02 652 841, déjà cité :

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Mili10

Sur United States Secret Service (USSS), voir

https://fr.wikipedia.org/wiki/United_States_Secret_Service

'Dept T" est peut-être "Department of the Treasury" (fausse monnaie ?)

_ _ _

https://www.newspapers.com

20 nov. 1980 — ... said San Francisco Secret Service special agent Terry Oden.

_ _ _

Frittered Away and Soon Forgotten
John Stuart Gladwell


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Terry10


John Stuart Gladwell était à l'UNESCO à Paris.


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 12:41


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Mike10

_ _ _

Michael Leeden, représentant de l'administration Carter et plus tard de Reagan, expert en terrorisme et médiateur non officiel entre les services secrets américains et italiens, proche des milieux dirigeants de la P2.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Ledeen


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 11 Mai 2022 - 13:03


Extrait du carnet de téléphone de Elio Ciolini (en 1991) :


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Frank11


https://fr.wikipedia.org/wiki/Frank_Carlucci

(...)

Il devient vice-consul à Johannesbourg en 1958 puis second secrétaire de l'ambassade des États-Unis à Léopoldville, dans ce qui était encore le Congo belge. Il y est soupçonné d'avoir facilité l'accession au pouvoir du général Mobutu et d'être impliqué dans l'assassinat de son rival Patrice Lumumba.

(...)

https://www.nndb.com/people/414/000056246/

(...)

À l'issue de cette fonction, il est recruté par l'entreprise Carlyle dont il devient le directeur de 1992 à 2003. Il va alors développer le groupe, l'orientant résolument vers des investissements dans des entreprises d'armement et de sécurité américaines.
   
US Secretary of Defense (1987-89)
White House National Security Advisor (1986-87)

En 1982, il quitte temporairement le monde politique pour celui des affaires, en particulier dans les domaines de l'armement et de la sécurité.

CIA Deputy Director (10-Feb-1978 to 5-Feb-1981)
US Ambassador to Portugal (1975-78)

(...)


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyVen 2 Déc 2022 - 10:48


https://www.ilfattoquotidiano.it/in-edicola/articoli/2022/12/02/dalle-trame-nere-a-uomo-di-putin-il-ritorno-di-ciolini/6893133/

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Ciol10

_ _ _

https://www.infolibre.es/economia/mercenarios-wagner-venden-diamantes-sangre-republica-centroafricana-traves-facebook_1_1377325.html

(traduction)

décembre 2, 2022 08:20h

Les mercenaires de Wagner vendent des diamants du sang de la République centrafricaine via Facebook

Une enquête menée par le réseau EIC, auquel infoLibre appartient, avec All Eyes on Wagner et Dossier Center, révèle des liens entre le groupe russe et Diamville, une société d’exportation de diamants.

Les sociétés de Wagner opèrent, souvent par des pratiques illégales, dans des zones du pays africain non autorisées par le Processus de Kimberley, qui lutte contre les diamants du sang.

Le propriétaire de Wagner, Evgeny Prigozhin, a répondu aux questions de l’EIC et de All Eyes on Wagner avec moquerie : affirmant que le propriétaire de Diamville n’est pas lui, mais « Emmanuel Macron à travers une figure de proue » et appelant les unités spéciales de l’OTAN SDFA (Stealing Diamonds from Africa).

(...)

Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Za10

Le préfet de Mbaiki salue Dmitriy Sytyi, Evgeniy Kopot, Svetlana Troitskaya et Zalichev Alexander dans une distribution de médicaments.


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptySam 8 Juil 2023 - 18:40


Il faccendiere
Storia di Elio Ciolini,
l’uomo che sapeva tutto


Antonella Beccaria

C'est l'histoire d'une tromperie (depistaggio). En effet, dans la séquence des tromperies qui ont miné l'enquête sur le massacre de la gare de Bologne le 2 août 1980, on l'a appelée la deuxième moitié, celle qui a fait perdre au moins trois ans, sans compter les intempéries ultérieures, alors que nous étions déjà entrés dans la phase du procès.

Avant cela, il y avait eu d'autres fausses pistes. Certaines d'entre elles étaient orientées vers l'étranger, la France et l'Allemagne en premier lieu, avec des implications relatives au Moyen-Orient. Le vénérable maître de la P2, Licio Gelli, avait soufflé dessus, tandis que le Sismi, le service secret militaire, tentait de les renforcer avec le faux dossier "Terreur dans les trains", une tromperie qui avait fait long feu et qui constituait à bien des égards la prémisse des informations peu fiables véhiculées par l'affaire Ciolini, celle qui occupera les pages suivantes.

Puis, le 23 décembre 1984, survient l'attentat de San Benedetto Val di Sambro, le massacre de Noël, qui n'est pas une erreur d'aiguillage, mais une bombe qui explose dans le train à grande vitesse 904 Naples-Milan, tuant 17 personnes et en blessant 267 autres, absorbant ainsi toute l'énergie de l'enquête.

Même dans le cas d'Elio Ciolini, il ne faisait guère de doute qu'il s'agissait d'un "nouvel épisode de pollution des enquêtes par des secteurs [...] des services secrets". Et puis, très fort, le spectre de la P2, la loge dont les listes ont été découvertes à Castiglion Fibocchi quelques mois avant l'éclatement de cette affaire, le 17 mars 1981, avec un tremblement de terre institutionnel conséquent, puisque tous les pouvoirs de l'État ont été infiltrés par elle.

Mais qui est Elio Ciolini ? Depuis des décennies, on tente de répondre à cette question sans jamais y parvenir complètement. Sans qu'aucune confirmation officielle n'ait été apportée, Ciolini a été présenté comme un homme du Sdece, le service secret français devenu Dsge, et considéré par beaucoup comme proche des appareils de sécurité de diverses nationalités. Puis, lorsqu'il est apparu sur le devant de la scène judiciaire italienne avec ses étonnantes révélations sur le massacre du 2 août 1980, les magistrats ont émis l'hypothèse qu'il avait collaboré avec les services secrets italiens pour construire son château d'accusations.

Il suffit de penser à un détail que nous anticipons ici, la rencontre qui a eu lieu avec l'un des principaux personnages contre lesquels le trompeur (depistatore) a pointé son doigt, le fondateur et ancien dirigeant de Avanguardia Nazionale, Stefano Delle Chiaie. Cette rencontre a eu lieu par l'intermédiaire d'un ancien officier de marine, le colonel Carlo Taddei, président de l'Association des anciens combattants de Buenos Aires, qui s'était installé dans cette ville et qui était, à son tour, signalé comme un homme des services. Le fait que la rencontre avec le néo-fasciste ait eu lieu sous l'égide de Taddei a d'abord semblé donner à Ciolini un gage de fiabilité. Et pour les "Noirs", il est considéré comme fiable au point qu'il peut connaître la liste des collaborateurs les plus fiables de Delle Chiaie et les contacts sur lesquels, depuis l'Amérique du Sud, il peut s'appuyer en Italie. La confiance entre les deux s'est tellement développée qu'elle est devenue l'objet de critiques dans le monde de l'extrême droite.

En témoigne le récit de Vincenzo Vinciguerra, le membre de Ordine Nuovo condamné à la prison à vie pour avoir avoué le massacre de Peteano du 31 mai 1972 et qui a tant parlé aux magistrats de la constellation noire opérant en Italie après son arrestation en 1979.  Vinciguerra avait séjourné quelques mois en Argentine, où il était arrivé à la mi-mai 1978. Et de cette période, il affirmait


Dès mon arrivée, j'ai été présenté par d'autres camarades au commandant Taddei. J'ai rencontré le sénateur [missino, ancien sénateur à l'époque] [Giovanni] Lanfrè que je connaissais déjà. Au bout d'un certain temps, je me suis rendu compte que j'étais suivi par des personnes dont j'ai appris plus tard qu'elles appartenaient aux services secrets argentins. J'ai pu vérifier que le contrôle de ma personne se faisait par l'intermédiaire de Lanfrè et de Taddei. En effet, chaque fois que je les informais de mes déplacements, Lanfrè plus précisément, qui, selon moi, faisait ensuite son rapport à Taddei, j'étais suivi, tandis que lorsque je me déplaçais dans des endroits [que] Lanfrè ne connaissait pas, j'échappais au contrôle. J'étais donc convaincu que Lanfrè fournissait des informations sur moi et j'étais également convaincu que Taddei était un agent des services secrets italiens. Car ce n'est qu'ainsi que l'on pouvait expliquer le contrôle exercé sur moi. Quand j'ai compris cela, j'ai quitté l'Argentine [où] d'autres camarades étaient restés.

J'ai appris plus tard, pendant ma détention, que Ciolini avait rencontré Stefano Delle Chiaie à Buenos Aires par l'intermédiaire de Lanfrè et Taddei. Je considère qu'il est prématuré d'indiquer la source de mes informations à cet égard, mais je peux certainement signaler que Ciolini était présenté comme un camarade qui avait des problèmes avec la justice italienne parce qu'il avait tiré sur un officier des carabiniers en Calabre lors des événements bien connus qui s'y sont déroulés [en 1970, avec les émeutes suite à la décision de faire de Catanzaro la capitale régionale].

Je note que, selon d'autres versions, Ciolini aurait rencontré Delle Chiaie pour des raisons professionnelles, mais je souligne que cela n'aurait pas été suffisant pour déterminer une relation intime telle que Ciolini aurait été en mesure de connaître beaucoup de choses sur la vie de Stefano Delle Chiaie.

En combinant mon expérience à Buenos Aires [...] et ce qui a été rapporté dans la presse sur le rôle de Ciolini dans l'enquête sur le massacre de la gare de Bologne, j'en suis venu à me persuader, en termes de vraisemblance, que Ciolini a été utilisé par les services secrets italiens pour contrôler Stefano Delle Chiaie. Je suis donc subjectivement convaincu que Ciolini a agi pour le compte d'un service de sécurité italien dès le début.

(...)


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyDim 9 Juil 2023 - 10:44


(suite)

Accélérer le récit, sans trop de préambule, comme si le lecteur le connaissait déjà, permet de poser le contexte. Car il ne s'agit pas du récit des mensonges d'un fou solitaire à tendance graphomane qui aurait joué n'importe quelle carte pour sortir de prison. Certes, retrouver la liberté a joué un rôle, mais ce n'est pas tout. Les déclarations de Ciolini ne sont pas seulement les déclarations de relato d'un collaborateur de la justice qui rapporte des rumeurs qu'il a recueillies. Il s'agit plutôt d'un château articulé, construit avec de vraies briques et de fausses briques, une altération complexe de la réalité qui se nourrit de confirmations et de démentis et qui présente de graves points faibles, peut-être intentionnels.

Les paroles de Ciolini auraient pu faire partie de ce mécanisme de guerre psychologique qu'est la désinformation, des mots transformés en balles figuratives pour atteindre l'ennemi. Et ce n'est sans doute pas un hasard si les services secrets, au-delà de ce qui a été dit et de ce qui sera dit, ont toujours été présents dans cette affaire depuis qu'un officier du Sismi, le capitaine Ugo Reitani, a rencontré Ciolini pour la première fois à la fin de l'année 1981 et ensuite pendant de nombreuses années en prison.

Avec quelques collègues, Reitani l'interroge pour obtenir des informations sur deux journalistes italiens disparus au Liban le 2 septembre 1980, Graziella De Palo et Italo Toni. Ce qu'il est advenu d'eux, qui n'ont jamais été retrouvés, est une autre des affaires noires et non résolues de ce pays. Mais pas pour le Sismi, dont la direction - selon les termes du juge d'instruction de Bologne, Vito Zincani, reprenant les propos du procureur de Rome, Giancarlo Armati - "ne pouvait pas ne pas être au courant". En effet, il a connu "immédiatement ou presque" le sort des deux journalistes et, en accord avec [Giuseppe] Santovito, [le directeur du Sismi, membre de la P2], il a œuvré pour dissimuler la responsabilité palestinienne", qui allait dans le sens de l'enlèvement et du double assassinat par les éléments les plus radicaux de l'OLP proches de Georges Habache, bien que ce dernier ait été acquitté lors de l'enquête préliminaire en raison de l'insuffisance des preuves.

C'est justement parce que les services italiens étaient au courant du sort réservé aux reporters que le Sismi n'avait pas besoin de recueillir les déclarations de Ciolini, surtout à la lumière d'un précédent rapport du Sisde qui était loin d'être flatteur sur sa fiabilité. Alors pourquoi les agents des services militaires se sont-ils rendus en Suisse, dans la prison où était détenu l'Italien, si ce n'est pour d'autres raisons que l'enquête libanaise que ces mêmes services avaient induite en erreur ?

En bref, l'histoire commence à être décrite pour ce qu'elle est, l'histoire d'un "mélange calculé de vérité et de mensonges qui est à la fois captivant et trompeur". Un mélange qui, au-delà de tout scrupule, a impliqué des personnes non seulement totalement étrangères à l'attentat de Bologne, mais aussi à toute activité politique subversive, comme dans le cas d'un groupe de réfugiés chiliens hébergés dans la capitale de l'Émilie.

À la lecture des documents reconstituant ces années, Ciolini apparaît comme un "faccendiere" au sens étymologique du terme, c'est-à-dire un homme qui rassemble des affaires différentes et les met en relation. Ainsi, plus qu'un brasseur d'affaires, un homme d'affaires, il était un chargé d'affaires, une sorte d'employé de rang indéterminé qui savait qu'il pouvait y perdre personnellement. Mais qui pensait à son propre intérêt, ainsi qu'à celui de ses clients, et peut-être même avant. Il est donc plausible que, enfermé dans l'institution pénitentiaire suisse de Champ-Dollon, Ciolini, pour en sortir, ait tenté de troquer sa libération contre des informations en sa possession, comme celles recueillies sur Delle Chiaie.

Mais une question demeure, qui rejoint la précédente : où a-t-il trouvé les nombreux rapports authentiques, ensuite pimentés de mensonges, qui lui ont permis d'atteindre sa cible ? En 1986, les juges de Bologne ont écrit :

Penser que Ciolini a menti de sa propre initiative est très illogique. Surtout, on voit mal quel intérêt il aurait eu à faire intervenir des personnes extérieures avec des indications qui, soumises à l'examen des magistrats, se seraient révélées incohérentes. La question est tout autre si l'on fait l'hypothèse d'une intervention des membres des services qui, déjà engagés dans la dissimulation des auteurs du massacre (ainsi que des auteurs de la disparition des deux journalistes et des responsables de la destruction du DC-9 à Ustica), grâce à la direction avisée de Ciolini, avaient la possibilité d'obtenir, comme ils l'ont fait, une perte totale et définitive de crédibilité dans l'enquête sur le massacre et dans les magistrats qui la conduisaient.

(...)

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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyDim 9 Juil 2023 - 14:50


(suite)

En d'autres termes, un objectif possible de cette tromperie était de boycotter les enquêtes. Des enquêtes qui, nettes des nombreuses pollutions et affrontements au sein même de la magistrature, pointaient vers ce qui serait définitivement sanctionné par la Cour Suprême en 1995 : la manœuvre d'attentat était "noire". Certes, dans l'affaire Ciolini, les néofascistes inculpés n'étaient pas ceux qui allaient être condamnés par la suite. Mais si les magistrats cherchaient des extrémistes de droite, qu'ils trouvent des extrémistes de droite. Et puis, tout sauf marginale, la reconstitution de la contribution trop généreuse de Gelli et de ses associés à la tromperie des enquêteurs. Une contribution qui, dans le récit de Ciolini, a été exagérée jusqu'à l'extrême paradoxe, la gonflant jusqu'à atteindre des traits macchiétistes, invraisemblables même pour l'histoire d'espionnage la plus décousue d'un romancier de pacotille.

Bref, il n'est pas exclu qu'il faille faire sauter, après la gare, l'enquête elle-même. Avec pour résultat qu'il nous resterait les fragments d'une pantomime planétaire dénuée de tout fondement.

Il s'agit d'une technique "typiquement piduiste", réalisée par un homme sur lequel pèse, outre l'ombre du Sdece, le soupçon d'être (ou d'avoir été) également membre du Sac (le service d'action civique créé en 1958 par le général Charles De Gaulle), tous deux en poste au-delà des Alpes. Et à ce sujet, Ninetto Lugaresi, devenu chef du Sismi après le scandale de la P2 et la nécessité de faire place nette en interne, du moins en apparence, déclare dans un interrogatoire du 6 février 1985 : "Ciolini est l'un des plus brillants représentants de l'état-major de Gelli". En outre, selon Pasquale Notarnicola, ancien chef de la première division des services militaires, "derrière Ciolini [pourrait] se profiler l'ombre de la P2, intéressée à "faire du bruit" et peut-être même à "déstabiliser" les institutions de l'Etat".

Tout cela se passe alors que la loge secrète du Vénérable, né à Pistoia le 21 avril 1919, est attaquée sur plusieurs fronts, à commencer par le front judiciaire et les conflits de compétence qui veulent traîner l'enquête de Milan à Rome. Il fallait donc s'efforcer de réduire l'ampleur de l'influence que P2 avait exercée sur l'État pendant tant d'années. La loge devait apparaître comme une sorte de "société de joueurs de pétanque idéale et philanthropique", fréquentée par des vieux de la vieille ayant un penchant pour l'ésotérisme et peut-être même par des nostalgiques de l'époque fasciste et de la République sociale italienne, mais qui était loin d'avoir conspiré contre la nation. Dans ce contexte, il était nécessaire de neutraliser un élément très grave : sur les listes figuraient non seulement des francs-maçons âgés à tendance autoritaire, mais aussi 52 officiers des carabiniers, 50 de l'armée, 37 de la Guardia di Finanza, 29 de la marine, 9 de l'armée de l'air et 6 de la sécurité publique. Parmi eux, 92 avaient le grade de général et de colonel et occupaient des fonctions importantes au sein des organes de l'État.

La Commission d'enquête sur la P2, présidée par la démocrate-chrétienne Tina Anselmi, est arrivée à des conclusions très différentes de celles des "joueurs de pétanque", mais les résultats judiciaires, malgré la gravité de ce que l'on pouvait lire dans les documents d'enquête, ont suivi la ligne minimaliste, malgré le fait que le nom de la P2 apparaissait dans beaucoup, beaucoup trop d'enquêtes pour des massacres et des tentatives de coups d'État. Ainsi, en attendant que le processus devant la loi aboutisse à l'issue souhaitée, il fallait ridiculiser la P2. Une cour des miracles composée de personnages aussi grotesques et maladroits que certains de ceux que nous allons rencontrer aurait-elle pu jouer un rôle dans l'effusion de sang des années 1970 et du début des années 1980 ? Le spectacle déséquilibré mis en scène par la représentation de Ciolini semble être la réponse souhaitée à ce point d'interrogation.

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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyDim 9 Juil 2023 - 15:22


(suite)

Un homme, plusieurs vies

Elio Ciolini, qui dit avoir été agent des services secrets français pendant une dizaine d'années lorsqu'il a commencé sa "collaboration" avec les enquêteurs italiens fin 1981, est né à Florence le 18 août 1946 d'une fille sans compagnon. Du père, dit Rolando, typographe décédé en 1967, on ne trouve des traces que dans un dossier du commissariat florentin et dans un télégramme de 1978. C'est tout. Le 12 décembre 1981, lorsque le juge d'instruction de Bologne Aldo Gentile demande au noyau opérationnel des carabiniers une série d'enquêtes, Ciolini semble vivre à Lancy, Genève, bien qu'à cette époque il soit détenu à la prison suisse de Champ-Dollon. Baccioni était son premier nom de famille, hérité de sa mère, décédée quand Elio avait dix-sept ans ; en 1965, il a assumé celui de Ciolini après avoir été adopté par sa grand-mère maternelle, qui s'appelait ainsi lorsqu'elle était encore célibataire.

Il est devenu un jeune homme d'un mètre soixante-dix-huit, et ses cheveux noirs commencent bientôt à se clairsemer sur son front, laissant présager une future calvitie. Au début de l'automne 1969, il épouse une Ombrienne de deux ans sa cadette, Liliana, et un enfant naît de ce mariage en 1970. Mais le malaise s'installe entre eux et ils décident de rompre avec l'intention d'effacer tout ce qui a existé. De sorte que le 26 octobre 1974, la Sacrée Rote a annulé l'union.

Ciolini s'est remarié le 3 septembre 1976, alors qu'il se trouvait déjà à Lancy. Citoyen italien, il s'était mis en règle et avait déposé le 13 juillet de la même année une demande de publication (dans laquelle, sous la rubrique "profession", il indiquait "professeur de littérature") auprès du consulat de Genève, en joignant un mandat postal international de 1500 lires pour les frais de timbre et d'affranchissement. Pour sa deuxième aventure matrimoniale, il choisit la fille d'un policier suisse. Née à Berne en 1945, Marie-Françoise est protestante et se dit secrétaire, alors que certains documents la mentionnent comme infirmière. Elio l'avait rencontrée en 1973 et était parti peu après vivre avec elle en Suisse, où les enquêteurs qui allaient s'occuper de lui dans les années suivantes pensaient qu'il était resté, alors que les documents officiels indiquaient qu'il avait émigré en France le 6 mars 1974.

Il a eu deux enfants avec Marie-Françoise, mais il n'était pas du genre à rester fidèle à une seule femme et, au bout d'un certain temps, il a entamé une relation avec la belle Arlette, qui vivait près de Genève. Si sa vie amoureuse n'était pas tranquille, sa vie professionnelle ne l'était pas non plus. On le soupçonne de fréquenter la gérante d'une boîte de nuit, Pop Corn. Comme Ciolini, l'entrepreneur de plaisirs nocturnes était toscan (de Pistoia), et pour lier les deux - écrivent les enquêteurs - il y aurait eu une affaire bien plus lucrative que le travail de plongeur et d'ouvrier qu'Elio a effectué en 1972, à son arrivée en Suisse, dans un hôpital suisse.

Ce travail lui avait permis d'être engagé comme infirmier dans un hospice, et d'une certaine manière, il devait lui sembler, à lui, groom d'hôtel dans son adolescence, qu'il vivait une lente ascension sociale, faite de nombreuses étapes. Lorsqu'il était encore en Italie, de 1963 à 1971, il avait travaillé comme facteur, mais dès 1973, certains voyaient en lui un homme d'affaires en Suisse, jusqu'à un autre tournant, en 1977, où il s'était réinventé comme opérateur de théâtre et, en 1978, comme médiateur dans l'achat et la vente d'œuvres d'art.

Il avait déjà eu des démêlés avec la justice. Au début de l'année 1971, la brigade mobile de Florence l'avait dénoncé pour "usurpation de titres et de fonctions et autres". Bref, il s'agissait d'un personnage connu de la police, d'autant plus que cette année-là, il était également soupçonné d'activités peu orthodoxes. En outre, lorsque les enquêtes ont commencé à son sujet, plusieurs histoires plus ou moins anciennes ont refait surface.

En avril 1979, il a déclaré au commandement de la gendarmerie d'Annecy, en France, le vol de son passeport délivré par le consulat général d'Italie à Genève le 10 octobre 1978 (passeport qui indiquait qu'il résidait toujours à Florence). Selon ses déclarations aux militaires transalpins, il l'avait laissé dans une voiture garée devant l'hôtel Mercure de Seynod, à l'intérieur d'un sac qui contenait également une carte de crédit à son nom, son code fiscal et son permis de conduire. Une somme d'argent, cinq cents francs suisses et mille francs français, ainsi que deux cartes eurochèques et un chéquier, s'y trouvaient également.

Par ailleurs, quelques mois après la déclaration du vol, le 26 juillet 1979, la Questura de la capitale toscane écrit au bureau de la police des frontières de Linate-Malpensa, en envoyant une copie de divers éléments de sécurité publique appartenant au ministère de l'Intérieur, dont l'Ucigos (Office central des enquêtes générales et des opérations spéciales, actif entre 1978 et 1981, date à laquelle il a été transformé en Direction centrale de la police préventive). Elle a été informée que Ciolini, le 26 juin, alors qu'il rentrait de Suisse en Italie, a atterri à Milan et a été fouillé parce qu'il était soupçonné de trafic d'armes. Cet épisode se réfère aux informations du Viminale de l'année précédente. En effet, un télex du 26 août 1978 envoyé à tous les organes de police avait fait état de ce qui avait été rapporté par une source. Selon les informations recueillies, Ciolini "avait été contacté sur le territoire suisse par des éléments d'une organisation terroriste vraisemblablement arabe dans le but de commettre un attentat à la bombe dans un lieu non précisé". Deux jours plus tard, une nouvelle communication du ministère de l'Intérieur fait état de sa possession en France d'explosifs et d'instructions pour la fabrication d'un colis piégé à déclencher à l'aide d'un détonateur.

Qui a fourni ces informations au ministère de l'intérieur ? En réponse au juge d'instruction de Bologne, la direction générale de la sécurité publique a écrit qu'"aucun élément utile n'était apparu concernant l'origine et le développement du rapport". Il se peut donc que ce ne soit pas vrai ou pas tout à fait vrai, mais les informations transmises aux magistrats de Bologne ont également été complétées par le résultat de certaines vérifications demandées au Sisde. Le service civil avait répondu à la fin du mois de juin 1982 :

Les notes [...] des 26 et 28 août 1978 proviennent de rapports du service parallèle israélien. L'affaire n'a pas eu de suite, puisqu'il a été constaté que Ciolini était connu comme un fanfaron, sans scrupules et prêt à tout pour de l'argent. Il avait déjà été impliqué dans diverses actions frauduleuses, se faisant passer pour un officier de l'armée. À toutes fins utiles, il convient de noter que, dans le cadre de l'affaire Toni-De Palo, ce service a envoyé le 8 de ce mois toute la correspondance au procureur adjoint de Rome, le Dr [Giancarlo] Armati, qui l'avait demandée par l'intermédiaire du département des services aux magistrats de la légion des carabiniers de Rome.

Une note ultérieure du Sisde, non datée mais vraisemblablement rédigée en 1982, a ajouté d'autres éléments à cet égard :

Le 26 août 1978, le service [...] israélien [...] rapporte que le sujet, qui s'est présenté dans une représentation diplomatique israélienne non précisée, a déclaré avoir été approché par un terroriste arabe du nom de Salah Yassine El Chouk, qui lui aurait proposé de partir pour la Syrie afin d'y être formé, puis d'être amené en Israël pour y commettre des attentats. Les deux devaient partir le 24 août 1978 pour Montpellier afin de récupérer du plastique et de la nitroglycérine [...]. Le rapport indique que le compatriote [...] est effectivement parti le 24 août pour Montpellier en compagnie [également] d'un autre dénommé Georges. [Qui] Ciolini y rencontra deux Arabes qui lui donnèrent des instructions sur la manipulation de matériel de sabotage et l'extraction d'un détonateur d'un colis. A la fin de la réunion, on lui remet un paquet sans détonateur qu'on lui rendra avant le départ pour la mission. Ciolini se verra également remettre un passeport français avant son départ.

Le 30 août 1978, le Sisde avait déjà communiqué aux Israéliens du Mossad les informations peu flatteuses sur Ciolini, de même que les Ucigos, le centre Sismi de Florence et le commandement général des carabiniers. Quelques années plus tard, en revanche, le Cesis, Comité exécutif pour les services secrets d'intelligence et de sécurité, se réfère dans une note confidentielle remise à la magistrature de Bologne à une "seule note contenant les éléments disponibles " sur Ciolini. Il y rend compte des voyages qu'il a effectués en République fédérale d'Allemagne en 1964 et en Tchécoslovaquie en 1970, où il est retourné le 7 octobre 1982, alors qu'il avait déjà commencé à parler de l'attentat de Bologne en obtenant une caution des autorités suisses après avoir été arrêté pour une escroquerie présumée. À l'époque, selon les documents, il avait séjourné à Bratislava avec un visa touristique de trente jours délivré par le consulat tchécoslovaque de Berne. Il a ensuite déménagé en Suisse et en France. Et puis, en plus de la cartographie de ses voyages, d'autres antécédents judiciaires ont été cités.

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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyDim 9 Juil 2023 - 16:34


(suite)

En les parcourant, on constate qu'en 1971, il a été condamné pour lésions corporelles par le magistrat de Sienne et que la peine a été suspendue jusqu'à une ordonnance de Terni en 1972. L'amnistie de 1978 avait ensuite clos ce chapitre, mais il y en avait d'autres qui, toujours à partir de 1971, concernaient des délits tels que l'émission de chèques sans provision entre San Giovanni Valdarno, Florence, Rovigo, Terni, Rome et Empoli. En 1972, il avait été déclaré en faillite par le tribunal de Florence et, en 1974, il avait eu des ennuis pour fausse attestation d'identité à un fonctionnaire public, usurpation de titre, falsification matérielle et détention illégale de cartouches. L'année suivante, il y a eu violation des obligations d'assistance familiale et falsification de billets à ordre. En 1976, il a été accusé de faux dans les titres, d'escroquerie et de banqueroute simple.

La note confidentielle que le Cesis a transmise au bureau d'instruction de Bologne parle d'un certificat de fin d'études primaires comme qualification, mais le décrit comme un homme "de culture supérieure, d'un abord facile, d'une bonne présence et de manières polies, inspirant la confiance et la sympathie. Passionné d'aventures féminines, [il est] doté d'une grande imagination et enclin à la mégalomanie". En plus de se faire passer pour un maréchal des carabiniers, Ciolini s'était également fait passer pour un journaliste de La Nazione et un enseignant. C'est lui qui a confirmé, toujours selon les services secrets, des contacts en 1978 avec de prétendus terroristes arabes afin d'organiser un attentat en Israël et qui, une fois en prison en Suisse, a tenté de fournir des informations fantômes "dans le but évident d'obtenir des facilités".

Cela s'est passé fin 1981, lors de l'enlèvement du général américain James Lee Dozier, et ses prétendues informations concernaient les Brigades Rouges, auteurs de l'enlèvement. Mais la "piste Ciolini" a ensuite été abandonnée dans cette affaire, les vérifications ayant révélé le caractère infondé des révélations. La note des services secrets italiens conclut en disant que Ciolini, bien qu'il soit sorti indemne de ces accusations, a été "soupçonné de trafic de drogue, se vanterait d'avoir conclu une affaire non précisée de plusieurs milliards, serait en possession de fausses cartes d'identité et de faux passeports, et se vanterait d'avoir obtenu, en payant une forte somme de francs suisses, un certificat de licence en littérature et philosophie d'une université italienne non précisée".

Par ailleurs, en 1982, le parquet de Rome chargé de l'enquête sur la disparition de Graziella De Palo et d'Italo Toni a reçu un rapport indiquant que ce dernier et des complices avaient été arrêtés par la police française en avril 1978. Cela s'est passé à "Annemasse, car il a été accusé d'avoir tenté de vendre cinq kilogrammes de lidocaïne en la faisant passer pour de la cocaïne". Mais dans la liste des connaissances de Ciolini, les pays européens francophones ne sont pas en reste : ses traces apparaissent également en Belgique.

A la fin des années 70 et au début des années 80, un gang spécialisé dans l'attaque de fourgons blindés opérait en Belgique. Son chef, Patrick Haemers, né en 1953, se serait suicidé à l'âge de quarante ans en prison, après avoir été soudainement privé de la méthadone qu'il utilisait pour gérer sa toxicomanie. Si l'on remonte aux origines, le premier noyau de la bande Haemers avait fait ses débuts en 1978, réussissant à s'emparer de l'équivalent de 235.000 euros après avoir pris 28 personnes en otage. Par la suite, le jeune braqueur s'était associé à deux autres bandits, Philippe Lacroix et Thierry Smars, et tous trois avaient entamé une carrière criminelle avec sept braquages et un butin de cinq millions d'euros, calculé en monnaie d'aujourd'hui.

Mais en 1985, tout a changé. Lors d'une agression, deux personnes sont tuées et Haemers se retrouve en prison. Il s'évade cependant peu de temps après et décide de donner un tour à son palmarès en kidnappant des personnalités célèbres, bien qu'apparemment en disgrâce. C'est ainsi que le 14 janvier 1989, l'ex-premier ministre Paul Vanden Boeynants, appelé "Vdb" dans son pays, condamné trois ans plus tôt pour fraude et évasion fiscale, est enlevé. Et c'est une organisation qui n'a jamais existé, la Brigade Socialiste Révolutionnaire, qui a signé l'action. À ce jour, les contours de cet épisode restent si flous que le soupçon selon lequel le représentant du parti social-chrétien aurait été impliqué dans son enlèvement ou convaincu par les ravisseurs de collaborer avec eux n'a pas été dissipé. Des rapports officiels indiquent toutefois que l'ancien premier ministre a été retenu pendant un mois et qu'une rançon de près d'un million et demi d'euros a été versée pour sa libération, qui a eu lieu près de la gare de Tournai.

C'est dans l'histoire de la bande Haemers que Ciolini apparaît, se présentant sous l'un des nombreux pseudonymes qu'il utilisera au fil du temps. Les braqueurs l'appelaient le colonel Bastiani, un soi-disant officier de l'armée française, et son travail consistait à infiltrer le tissu criminel de la Belgique. D'après ce qui a été reconstitué par les enquêteurs dans ce pays et par les commissions parlementaires qui ont enquêté sur un autre chapitre national grave, les tueurs du Brabant wallon, la présence du faux colonel a coïncidé dans le temps avec un changement stratégique et opérationnel de Haemers et de ses camarades, qui sont passés de la criminalité de droit commun à la criminalité politique. À un certain moment, l'officier inexistant a disparu dans la nature en même temps que des sommes d'argent appartenant à la bande et jamais retrouvées. Enfin, outre la circonstance rapportée par plusieurs sources de la disparition de l'argent, Haemers parle d'une "organisation très puissante" composée de "fous dangereux" qui avaient leurs propres avocats et médecins et pour lesquels ils travaillaient. Une organisation qui n'a jamais été identifiée mais à laquelle Elio Ciolini appartiendrait".

En octobre 2012, une série télévisée reconstituant l'histoire de la bande, De bende Haemers, a été diffusée en Belgique. Pour l'anticiper, une partie du contenu de la reconstitution a été publiée sur le web, dont une reproduction d'un document portant la date du 16 décembre 1985. Il s'agit de l'insigne (pas nécessairement authentique, mais apparemment utilisé à l'époque) avec l'empreinte digitale d'un certain Roland Baccioni, né à Florence le 18 août 1946 et répertorié comme membre du SIS (Service d'intervention spécial, une force de police ayant des fonctions anti-terroristes) avec le grade de colonel et d'officier coordinateur.

La photographie correspond au visage d'Elio Ciolini (à noter que Rolando est le nom de son père et Baccioni celui de sa mère) et la signature de l'auteur du document est celle du baron René Pierre Paulus de Chatelet, désigné comme "le président" du service et, selon des sources belges, en relation avec des groupes extrémistes "noirs" francophones. Parmi les différents témoignages recueillis pour le film sur Haemers, il y a aussi celui de son associé Philippe Lacroix qui, à propos de son ancien complice Thierry Smars et de présences qui n'avaient rien à voir avec la bande, déclare : "Thierry a fait confiance à quelqu'un d'extérieur au groupe, quelqu'un qui n'avait pas une "philosophie" comme la nôtre. Notre réaction a été d'écarter Thierry. C'était mon ami, je l'aimais beaucoup, mais nous étions à deux niveaux différents".

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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyLun 10 Juil 2023 - 9:49


Traduction d'un autre extrait du livre de Antonella Beccaria...

(mars 1982)

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(traduction)

Italiens d'Argentine

Cependant, l'effondrement était encore assez lointain et, revenant aux appels téléphoniques passés lors de ce séjour printanier de Ciolini dans la caserne de San Pietro in Casale, une série d'appels intercontinentaux a commencé qui a duré des jours et au cours desquels les interlocuteurs latino-américains de Ciolini ont déclaré (1) que Delle Chiaie était «à l'état-major général [de l'armée bolivienne], tandis que Bonomi est à La Paz». Lorsque ce dernier a été sollicité au ministère de l'Intérieur, "l'opérateur a répondu qu'il n'était pas parti et qu'il arriverait" plus tard.

«[Ciolini] a ensuite poursuivi les recherches en appelant le septième département du siège de Santa Cruz, où l'on a appris que Modugno Alfredo travaillait via Viernes, au siège.» Mais le coup de téléphone jugé le plus intéressant avait été passé au début de l'après-midi du 13 mars 1982 et était celui avec Giovanni Lanfrè, alors en fuite (2). Au cours de la conversation, qui se déroula en allemand, la référence à un autre « frère » présumé de la Loge Réservée, Andrea Von Berger, est venu à Gelli et aux avocats venus de loin :

Ciolini : Salut Giovanni !
Lanfrè : Qui parle ?
Ciolini : Elio !
Lanfre : Qui ?
Ciolini : Elio !
Lanfre : Elio ?
Ciolini : Genève !
Lanfre : Ah ! Oh! Quel plaisir de t'entendre !
Ciolini : Comment vas-tu ?
Lanfrè : Eh bien, nous nous arrangeons avec nos amis de Florence… Si tu m'écoutais, tu n'allais pas en Bolivie, tu venais ici…
Ciolini : Eh, il s'est passé quelque chose en Bolivie, tu sais
Lanfrè : Je sais, j'ai tout entendu, il est vraiment énervé, ce mec… Mais toi non… Si ça ne te va pas… Écoute, j'ai dit : « Tu es venu ici et on se verrait »…
Ciolini : Eh.
Lanfrè : Avec celui-là, rester là ne sert à rien…
Ciolini : Euh… Mais dis-moi ce qu'il t'a dit… Qu'est-ce que Delle Chiaie t'a dit là-bas en Bolivie, qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Lanfrè : Eh, ne mentionne pas le nom... Il m'a dit que tu lui as volé cinq mille dollars...
Ciolini : Euh… C'est fou !
Lanfrè : Que vous êtes allé là-bas avec le ciseau, que vous lui avez volé cinq mille dollars et que vous avez ensuite voulu le dénoncer…
Ciolini : Ah, mais ce type est fou !
Lanfre : Euh…
Ciolini : Quoi qu'il en soit, dis-moi…
Lanfrè : C'est pas que je... Oui, je t'ai dit... de les garder comme ça... C'est pas que je ne voulais pas être ensemble, hein... Je t'ai dit : « Qu'est-ce que tu vas faire en Bolivie».
Ciolini : Euh… Euh…
Lanfrè : Tu étais là, d'une manière ou d'une autre… D'une manière ou d'une autre, avec un peu d'argent, beaucoup de choses pourraient être faites, hein ?
Ciolini : D'accord, Giovanni, d'accord, mais quand même...
Lanfrè : Maintenant il vient ici… Maintenant Von Berger arrive, nous avons contacté… Je l'ai présenté à des gens très puissants, nous préparons des affaires extraordinaires !
Ciolini : Est-ce que Von Berger vient là-bas maintenant ?
Lanfre : Hein ? Beaucoup d'argent!
Ciolini : Dites-moi, est-ce que Von Berger vient en Argentine ?
Lanfrè : Eh, il est déjà venu en octobre, maintenant il doit revenir dimanche prochain.
Ciolini : Ah, ici ! Je comprends. Écouter'… […].
Lanfrè : Nous avons… J'ai pris contact avec le gouvernement du Paraguay, d'Haïti, pour acheter des compagnies aériennes que vous m'avez suggérées, vous comprenez ?
Ciolini : Ici, ici, à droite, à droite…
Lanfrè : Nous faisons des choses extraordinaires…
Ciolini : D'accord, d'accord… Écoutez, Giovanni…
Lanfre : Hein ?
Ciolini : Je suis désolé pour toi, je ne pouvais pas subvenir à tes besoins, mais j'ai… été…
Lanfrè : Non, j'ai entendu dire que toi aussi tu avais des problèmes et donc...
Ciolini : Eh, j'ai eu d'énormes ennuis, oui... Écoute, Giovanni...
Lanfrè : Tu es un ami, vraiment…
Ciolini : Je sais, chéri, je sais [...].
Lanfrè : Qu'êtes-vous allé faire en Bolivie ?
Ciolini : Euh, qu'est-ce que tu veux, ça...
Lanfrè : Ce Cettaro, ce Cinelli… Tous des gens bon marché, non ?
Ciolini : Eh, je sais, je sais…
Lanfre : Euh…
Ciolini : Dis-moi, tu te souviens quand… quand Mais… quand Mario Bonomi était au dernier… J'étais avec lui la dernière fois en Argentine, tu te souviens ?
Lanfrè : Avec qui ?
Ciolini : Avec Mario… Bonomi… Mario, l'ami de Stefano là-bas !
Lanfrè : Ah, je sais qui c'est !
Ciolini : Oui, je sais qui c'est aussi, mais… Tu ne te rappelles pas quand c'était la dernière fois que tu y étais ?
Lanfrè : Mais je n'ai jamais rencontré ce type !
Ciolini : Non, je sais que tu ne l'as jamais rencontré... Mais Mario, la dernière fois que tu t'en souviens. Étions-nous ensemble à l'hôtel International là-bas ?
Lanfre : Internationale ?
Ciolini : Oui, en face d'où il était... d'où ils avaient leur bureau de Confidenziale [le magazine de Delle Chiaie Confidentiel] là-bas...
Lanfrè : Ah, le président !
Ciolini : Eh, Président… hôtel Presidente, oui…
Lanfrè : Ah bon, c'était en décembre… En décembre il y a deux ans, je crois…
Ciolini : Eh bien, exactement, oui […].
Lanfrè : Parce que saviez-vous que je l'ai trouvé en Argentine… Je l'ai trouvé en Bolivie qui s'est marié avec une argentine là-bas…
Ciolini : Comment a-t-il épousé une Argentine, s'il est marié en Italie ?
Lanfrè : Ah, est-il marié en Italie ?
Ciolini : Euh…
Lanfre : Ah ! Mais lui… parce qu'il… Non, mais on parle de la même personne alors ! Parlons d'Alfredo !
Ciolini : Non ! Je parle de Mario Bonomi !
Lanfrè : Mais je n'ai jamais rencontré ce Mario !
Ciolini : Ah, tu ne le connaissais pas ?
Lanfrè : Mais à moins que ce ne soit sous un autre patronyme ! Ah, c'est peut-être celui qui était en Bolivie et qui s'appelait Gigi.
Ciolini : Ici, oui, oui, lui, oui !
Lanfrè : Eh, je ne savais pas qu'il s'appelait Mario Bonomi [...]. Il a épousé cette argentine ici…
Ciolini : Oui, ça, oui... Eh bien, tu comprends qui c'est là-bas ?
Lanfrè : Est-ce que je comprends, celui-là, ce Milanais ?
Ciolini : Ce milanais, oui […]. C'est Pagliai, tu le sais […] ?
Lanfrè : Ah, je ne sais rien !
Ciolini : Non, non, mais tu sais, non, parce qu'il est descendu… Il était en bas avec Stefano etc… Oui, mais il s'appelle Gigi à Buenos Aires, oui, c'est ça, oui [...].
Lanfrè : Je ne connais pas tous ces gens [...]... Ils ne se font pas connaître [...] !
Ciolini : Et vous... mais il s'est passé un gros gâchis là-bas, compris [...] ?
Lanfre : Pourquoi ?
Ciolini : Non, en Bolivie, avec tous ces gens.
Lanfrè : Ah, mais pourquoi tu ne sais pas ? Avec celui que tu appelles Gigi […]… Ils se sont disputés entre eux [et] ils ne se voient plus.
Ciolini : Ah ! Ah ! Et comment le savez-vous ?
Lanfrè : Eh, je l'ai dit, parce que notre ami était là il y a peu de temps […]. Il m'a parlé de ton affaire et de celui-ci qui s'est disputé avec cet autre aussi [...]. Il se serait disputé avec ce Gigi.
Ciolini : Ah, il s'est disputé avec ce Gigi, oui. Mais vous souvenez-vous de ce Gigi qui était le premier en Argentine ?
Lanfrè : Oui, oui, avant d'aller en Bolivie il était en Argentine […] !
Ciolini : Oui, il était déjà allé en Argentine. Vous vous souvenez de vous, n'est-ce pas ?
Lanfrè : Oui, oui, d'accord.
Ciolini : Ici, oui. Eh bien, écoute, cher ami, alors, je… je ne te promets rien, mais si je peux je descendrai […] et nous ferons des affaires, toi et moi, sans cette bande de… de malheurs [ …].
Lanfrè : Mais tu les connais bien, ça fait cinq ans maintenant, je les connais tous bien, hein…
Ciolini : Tu connais bien Stefano, hein ?
Lanfrè : La seule personne en qui tu peux avoir confiance, c'est Taddei !
Ciolini : Eh, je sais, je sais…
Lanfrè : [Incompréhensible] En fait, je fais tous ces travaux avec Von Berger avec Taddei, je l'ai présenté à des gens qui sont au niveau du gouvernement [...].
Ciolini : Et dis-moi un peu, et à propos de ton ami Gelli, qu'est-ce qui se passe en bas ?
Lanfrè : Ah, je ne sais rien…
Ciolini : Mais tu ne l'as jamais revu ?
Lanfrè : Un avocat de Rome est venu, hein... je ne sais rien, je ne sais rien [...], je ne l'ai jamais rencontré.
Ciolini : Eh bien… un avocat de Rome est venu, que s'est-il passé ?
Lanfrè : Oui, un avocat de Rome qui, je suppose, a pris contact à New York, mais je n'en sais rien [...].
Ciolini : Mais c'est un gros gâchis, mon fils, tu sais ?
Lanfrè : Eh, oui, ben, en Europe ça va être un gros bordel, mais ici si on arrive à rester et à rentrer dedans, comme je te l'ai toujours dit, y'a de quoi bien faire [...]. Ici-bas ce n'est pas comme ceux de la Bolivie [...] ! Avec le parc d'attractions et ainsi de suite, rien n'a été fait.
Ciolini : Eh, je sais, je sais… Je suis content d'avoir eu de tes nouvelles et je te quitte…
Lanfrè : Je vais te faire un câlin aussi et me montrer, hein ?
Ciolini : Merci, au revoir !

Il est donc difficile de nier la connaissance entre les différentes personnes citées. Et lorsque la nouvelle du massacre et les paroles de Ciolini sont arrivées d'Italie, une tempête de polémiques a éclaté en Amérique latine contre l'ancien sénateur du MSI Giovanni Lanfrè, alors en fuite pour crimes économiques, et le commandant Carlo Taddei, appelé en Italie par les magistrats de Bologne, Florence et Livourne. Contre eux - accusés d'avoir protégé des fugitifs "noirs", collaboré avec des personnages comme Elio Ciolini et entretenu des amitiés avec des officiers des forces armées en odeur d'ambitions putschistes - les autorités diplomatiques italiennes en Argentine et les associations d'anciens combattants, dont Taddei avait fait partie , se sont déchaînés.

Ce dernier, aujourd'hui âgé de soixante-quinze ans, s'est déclaré ignorant de la politique au point de la définir comme "une chose immonde" à ignorer complètement. Il ne la suivait même pas à travers les pages des journaux, dont il ne lisait que les reportages sportifs, "la seule chose sérieuse", et il reprochait à Ciolini sa façon de faire des affaires, qui, selon lui, lui coûtait de mauvais chiffres avec Sociétés sud-américaines avec lesquelles il était en relation d'affaires. Il a ajouté que l'homme d'affaires l'avait rencontré au Sheraton de Buenos Aires le 1er mai 1980 par l'intermédiaire de l'avocat Federici et qu'il lui avait été présenté comme le président de la Polymega suisse.

Ce qui l'a impressionné positivement, c'est la multitude de références que Ciolini a présentées et son niveau de vie apparemment élevé. Ainsi, lorsqu'il lui a demandé de représenter son entreprise en Amérique latine, Taddei a accepté, bien qu'il ait prétendu l'avoir regretté plus tard. Et puis, a encore dit Taddei, il y avait l'ancien parlementaire Lanfrè à régler, dans le mauvais sens, qu'il a tenté d'impliquer lorsqu'un possible deal se profilait. C'était aussi l'idée d'étendre l'invitation à Ciolini, tombé en disgrâce, et il écrivit en rappelant ce fait :

C'est certain qu'il y a eu une présentation [entre Ciolini et Delle Chiaie] et j'étais présent et c'est ainsi que les choses se sont déroulées. Delle Chiaie a été présenté à Ciolini, [dont personne ne pouvait connaître le parcours à l'époque et il était connu comme président d'une société anonyme à Genève appelée Polymega, par le sénateur Giovanni Lanfrè [...]. Pour cela, nous devons prendre du recul, en partant du principe que tout ce que j'écris est déjà contenu dans les procès-verbaux de la justice italienne [...]. Je ne me souviens plus très bien si c'était en 1978 ou 1979 [en fait, c'était en 1980], un matin, j'ai été appelé par téléphone du Sheraton. [C'était un] Federici qui m'a supplié d'aller lui rendre visite. Arrivé à l'hôtel, je le vis accompagné d'un monsieur d'allure respectable qui me dit qu'il était un ancien capitaine des carabiniers [qui avait repris] le métier [...]. Il a ajouté qu'il avait reçu d'excellentes références à mon sujet de la part de Federici et m'a proposé de prendre en charge la représentation de son entreprise en Argentine. Bien sûr pas moi
Je n'étais pas du tout désolé de cette proposition […].

Celui qui a dit être le président de Polymega était Elio Ciolini et je ne pouvais certainement pas imaginer, avec une pompeuse carte de visite, avec divers téléphones, télex, hébergement dans un hôtel très cher, que plusieurs années plus tard, il était l'individu qui faisait des gens parlent en Italie la presse sérieuse et les magazines sensationnalistes […]. [Concernant la présentation] Ciolini ne connaissait pas l'existence du pseudonyme Alfredo [de Delle Chiaie], mais c'est Alfredo qui voulait être présenté [...] pour un marché, si je me souviens bien, de maisons préfabriquées au Paraguay.
(3)

À la fin de la réunion rappelée par Taddei, selon son récit, chacun est parti de son côté, sauf Lanfrè qui est resté avec Ciolini "pour préparer un déjeuner qui serait utile pour quelques jours". Il a affirmé qu'il n'avait jamais été un ami d'Alfredo - Delle Chiaie ou de ses hommes, et il se peut qu'il les ait appelés «des patriotes qui ont besoin d'aide», il ne se souvenait pas exactement, mais il n'avait pas eu de raison de croire les rumeurs qui circulent sur leur passé car à Buenos Aires ils se sont promenés sans être dérangés, sans présenter aucune sorte de gêne.

"Ils nous ont dit qu'ils étaient des membres persécutés des Brigades rouges", a encore écrit Taddei, "et qu'ils n'avaient pas de travail qui leur permettrait de vivre". Donc, tout au plus, pour Delle Chiaie et son groupe « au début j'avais de la sympathie et de la pitié en croyant qu'ils agissaient pour le bien du pays [...] et quand ils avaient faim je les aidais à avoir au moins une tasse de café et de lait. Puis je les ai perdus de vue pour la simple raison que j'habite loin et que je n'aime pas beaucoup me promener».

Bref, bien que de manière non linéaire et avec des aspects boiteux, le récit de Ciolini concernant la rencontre à Buenos Aires pour préparer le massacre semblait suffire à lui valoir sa libération le 8 juin 1982. C'est d'ailleurs le jour où il a obtenu la liberté provisoire de Suisse après le versement par l'Italie d'une caution de 80 000 francs suisses (près de 67 000 euros). Et en même temps il s'occupa de faire en sorte que le juge Aldo Gentile ait deux autres enveloppes.

(...)

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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyLun 10 Juil 2023 - 16:53


Autre extrait :

L’Uruguay era il paese prescelto anche da un altro dei vertici della P2, Umberto Ortolani, braccio destro di Gelli, che aveva casa in avenida Costa Rica, sempre a Montevideo, presso la sede del Sovrano ordine militare di Malta (Smom), di cui era ambasciatore. Detto in altre parole, la mente finanziaria della P2 risiedeva in una zona che stava in Uruguay, ma che per ragioni diplomatiche esulava dalla sua territorialità.

(traduction)

L'Uruguay a également été le pays choisi par un autre des dirigeants de la P2, Umberto Ortolani, le bras droit de Gelli, qui possédait une maison sur l'Avenida Costa Rica, également à Montevideo, au siège de l'Ordre Souverain Militaire de Malte (SMOM), dont il était ambassadeur. En d'autres termes, l'esprit financier de la P2 résidait dans une zone qui était en Uruguay, mais qui, pour des raisons diplomatiques, dépassait sa territorialité.


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMar 11 Juil 2023 - 14:24


Conclusion (traduction) :

Dans toute cette affaire, comme l'a justement souligné Marcella Andreoli en 1987 lors d'une interview de Ciolini pour L'Europeo, après la bombe du 2 août 1980, un autre massacre avait été perpétré, celui de la vérité. "Aujourd'hui, il n'est plus à la mode de poser des bombes dans les gares", lui dit l'interviewé. "Il est préférable de jeter d'autres bombes, de lancer des informations gênantes en faveur de quelqu'un et au détriment des autres. C'est aussi comme cela que l'on fait de la politique". Et lorsqu'on lui demande pourquoi ne pas dire la vérité une fois pour toutes sur la dissimulation de l'attaque du 2 août 1980, il répond : "Je dis ce que je peux [...]. Je dois réfléchir parce que je ne veux pas finir en héros, un héros qui n'est plus capable de parler. [Et puis] même si on me le demandait, je ne pourrais jamais dire : c'est le type qui m'a ordonné d'intoxiquer l'enquête. Je ne connais pas son nom, je ne sais rien de lui".

Cela aussi fait partie du massacre - du moins tenté après celui, réussi, des êtres humains - de la réalité. Un massacre fait d'allusions, de non-dits, d'informations que l'on ne peut que croiser à la recherche de réponses encore manquantes aujourd'hui. Parmi les enquêteurs et les magistrats qui, au fil du temps, ont travaillé sur Elio Ciolini et ses paroles, un certain nombre de questions restent sans réponse, à commencer par celle de savoir qui il était vraiment et pour qui il travaillait exactement. Et ce sont ces mêmes enquêteurs et magistrats qui, bien que dans de nombreux cas ils ne soient plus en service, sont convaincus que si la recherche des instigateurs des massacres était réellement menée, comme le demandent les associations de familles de victimes, il serait alors possible de dresser un tableau complet des faux-fuyants et de découvrir qui a voulu et conçu ce massacre de la réalité.


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyJeu 24 Aoû 2023 - 13:32


L'avis d'un expert (dont la langue maternelle n'est pas le français) sur Elio Ciolini...

_ _ _

Elio Ciolini a fourni des informations sur la stratégie subversive de 1992-1994.

Ce personnage ambigu lié au monde des services secrets, ainsi qu'aux milieux maçonniques et à la subversion noire, a informé l'autorité judiciaire de l'existence du « plan » avant même qu'il ne se manifeste de manière frappante avec l'assassinat de Lima, étant donné que d'une pertinence incontestable et objective.

Arrêté fin 1991, le 4 mars 1992 (et donc huit jours avant l'assassinat de Lima), Ciolini a en effet envoyé la lettre suivante au juge d'instruction du tribunal de Bologne, ayant pour objet explicite la "nouvelle stratégie en Italie – point final : mars-juillet 1992”.

"Au cours de la période mars-juillet de cette année, il y aura des événements destinés à déstabiliser l'ordre public, tels que des explosions de dynamite destinées à frapper les gens "ordinaires" dans les lieux publics, l'enlèvement et l'éventuel "assassinat" d'un représentant politique du PSI, du PCI, DC, enlèvement et possible « assassinat » du futur Président de la République.

Tout cela a été décidé à Zagreb - Yu - (septembre 91) dans le cadre d'une "réorganisation politique" de la droite européenne et en Italie, il s'agit d'un nouvel ordre "général" avec les avantages économiques et financiers relatifs (déjà en cours) des responsables de ce nouvel ordre maçonnique politique et culturel dévié, actuellement basé sur la commercialisation de la drogue.

L'« histoire » se répète après presque quinze ans de retour à des stratégies meurtrières pour réaliser leurs intentions ratées.

Ils reviennent comme le phénix."


Si Ciolini n'est pas doté d'une clairvoyance « paranormale », cela signifie qu'il était entré en possession d'informations précieuses sur la stratégie à mettre en œuvre prochainement. L'extraordinaire précision de l'identification de la période de mise en œuvre de la stratégie ne peut échapper : mars - juillet 92, période pendant laquelle le sénateur Lima (12 mars), Dr. Falcone (23 mai) et Dr. Borsellino (19 juillet).

A cela il faut ajouter que la référence, par Ciolini, aux objectifs de la stratégie identifiés par les représentants politiques de la DC et le P.S.I. et chez le futur Président de la République trouve une confirmation extraordinaire dans le fait que, selon des acquisitions convergentes, l'hon. Lima, homme politique de DC et ambassadeur en Sicile du sénateur Giulio Andreotti, alors considéré comme le futur Président de la République, a également été tué pour empêcher la candidature d'Andreotti à la Présidence de la République (déclarations de Vito Ciancimino et Giovanni Brusca).

Et il existe de nombreuses acquisitions qui témoignent dans le sens que Falcone a été tué, entre autres, également dans le même but et que les deux massacres de 1992 visaient également à s'en prendre à un représentant politique du P.S.I., à savoir Claudio Martelli (notez que Falcone et Borsellino étaient les deux candidats du ministère de la Justice de l'époque au Parquet national anti-mafia).

Mais Ciolini a fourni des informations sur des événements qui étaient en eux-mêmes « imprévisibles », non seulement avant le meurtre de Lima, mais il a fait de même après, avant le massacre de Capaci.

Le 18 mars 1992, il écrit en effet une autre lettre au juge d'instruction de Bologne :

« Objet : REF Lettre du 03/04/1992

Cher Monsieur,

Ce n’est pas un hasard si mes informations sur les événements se sont malheureusement révélées exactes.

Lors de la réunion (Sissak), ils parlaient anglais, j'ai eu un peu de mal à me souvenir, et c'est pour cette raison que je vous écris seulement aujourd'hui.

Désormais, « il faut » s’attendre à une opération terroriste dirigée contre les dirigeants du PSI, contre une personnalité… »


Dans ce cas également, l'importance extraordinaire des informations fournies plus de deux mois avant le massacre de Capaci est évidente, si l'on prend en compte les relations étroites établies ces dernières années entre Falcone et Martelli et les méthodes exécutives de type terroriste adoptées pour le massacre de Capaci.

Le même 18 mars 1992, des agents du ROS, la Section Anti-Crime de Bologne, ont eu un entretien en prison avec Ciolini. Ce dernier a commencé par dire : "Vous avez vu ce qui s'est passé", en référence au meurtre de Lima qu'il a annoncé dans la lettre du 4 mars.

Il a ensuite déclaré avoir appris l'existence du plan subversif lors d'une réunion tenue à Sissak (centre de l'ex-Yougoslavie), à ​​laquelle - selon lui - participaient certains représentants de la droite internationale, dont un Américain et un Autrichien. Le financement de cette organisation proviendrait de la vente d'importantes quantités de stupéfiants et de la gestion de raffineries de drogue. Il a également précisé que cette organisation possédait les "dossiers" de quelques personnalités politiques italiennes importantes. Et il s'est dit préoccupé par le fait que certains documents prouvant sa présence en Croatie pourraient tomber en possession de Licio Gelli.

Il a donc produit une note explicative, un document d'une importance extraordinaire, où Ciolini a fourni une clé pour comprendre l'assassinat de Lima, interprété comme une "pression" sur Andreotti pour l'orienter vers de nouvelles orientations politiques (la note mentionne également les "ligues") et a réitéré , avant les massacres de Palerme en mai et juillet, que la nouvelle "stratégie de tension" s'étendrait sur la période mars-juillet 1992.

En outre, il semble extrêmement significatif que Ciolini ait déjà indiqué en mars 1992 que le développement ultérieur du projet criminel prévoyait la création d'un "risque différent et plus grand que celui de la mafia" pour "créer l'intimidation" à l'égard des institutions et pour "détourner l'engagement de l'opinion publique dans la lutte contre la mafia ». Considérons en effet que les massacres de 1993, perpétrés dans le centre-nord du pays, ont créé un climat d'intimidation à l'égard des institutions et ont été propres à détourner l'attention de l'opinion publique de la lutte contre la mafia en raison de l'émergence d'un climat de terreur aussi parce que les auteurs des massacres étaient cachés et que leurs motivations ne semblaient pas déchiffrables.

L'importance des informations fournies par Ciolini apparaît donc encore plus significative si l'on prend en compte le fait qu'il attribue précisément à la franc-maçonnerie et à la droite subversive nationale et internationale un rôle moteur dans l'élaboration du plan subversif, ainsi que comme – d’un point de vue différent – ​​l’ont fait divers collaborateurs issus des rangs du crime organisé. Il convient de noter que Ciolini situe la réunion au cours de laquelle le plan subversif a été discuté dans un centre de l'ex-Yougoslavie (Sissak) et que le gangster Giovanni Di Stefano a opéré précisément pendant des années dans l'ex-Yougoslavie.

À partir des enquêtes menées, on a reconstitué les déplacements d'Elio Ciolini avant son arrestation survenue à Florence le 2 décembre 1991. Il se trouvait déjà en compagnie d'un certain Cubas Pena Carmen Rosa, citoyen péruvien, à l'occasion de son arrestation, qui, avant de venir en Italie, jusqu'en mars 1991, avait été au service de son pays en qualité de policier. Les deux se sont rencontrés au Pérou, où Ciolini dirigeait officiellement une agence de surveillance privée, et fin mars 1991, ils ont déménagé en Suisse, où ils ont séjourné dans une pension au centre de Zurich. En outre, il s'est avéré que Ciolini avait séjourné à Bruxelles entre le 6 et le 11 mai 1991, avec des vols à destination de Zurich.

Concernant les raisons de sa présence à Bruxelles, lors de l'interrogatoire effectué le 10/01/1992 en exécution d'une commission rogatoire internationale demandée par le P.G. de Belgique, Ciolini a déclaré que :

".....à cette date (6.5.1991) j'étais en Belgique avec un passeport effectivement délivré par les autorités péruviennes au nom de Riveira, pour me rendre aux bureaux de l'OTAN.....". Et il n’est certainement pas étonnant que Ciolini ait fréquenté les bureaux de l’OTAN.

Cubas, également entendu sur leurs déplacements, a déclaré qu'entre septembre et octobre 1991 Ciolini avait effectué un voyage de dix jours en Yougoslavie, prétendument pour se rendre à un endroit appelé Sissak. Une nouvelle confirmation de la fiabilité des déclarations de Ciolini.

L'Américain et l'Autrichien n'ont jamais été identifiés.

(...)


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 30 Aoû 2023 - 10:31


Extrait de l'agenda 1991 signé Yves Saint Laurent qui appartenait à la compagne d'Elio Ciolini, Carmen Rosa Cubas Pena.

Agenda saisi chez la demi-soeur d'Elio Ciolini, Franca Ghelli, le 26 mars 1992 à Florence.

On a reconstitué les déplacements d'Elio Ciolini avant son arrestation survenue à Florence le 2 décembre 1991. Il se trouvait déjà en compagnie de Cubas Pena Carmen Rosa, citoyenne péruvienne qui, avant de venir en Italie et jusqu'en mars 1991, avait été au service de son pays en qualité de policière. Ils se sont rencontrés au Pérou, où Ciolini dirigeait officiellement une agence de surveillance privée. Fin mars 1991, ils ont déménagé en Suisse, où ils ont séjourné dans une pension au centre de Zurich. En outre, il s'est avéré que Ciolini avait séjourné à Bruxelles entre le 6 et le 11 mai 1991, avec des vols à destination de Zurich.

Lors de l'interrogatoire effectué le 10/01/1992 en exécution d'une commission rogatoire internationale demandée par le P.G. de Belgique, Ciolini a déclaré que :

".....à cette date (6.5.1991) j'étais en Belgique avec un passeport effectivement délivré par les autorités péruviennes au nom de Riveira, pour me rendre aux bureaux de l'OTAN.....".

Agenda 1991 :  


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Mayo10


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Cio19910


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Six10


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Huit10


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Dix10

_ _ _

https://www.archivioantimafia.org/sentenze2/archiviazione_sistemi_criminali_gelli.pdf

http://www.genovaweb.org/indagine-SISTEMI-CRIMINALI.pdf

_ _ _

Les bonnes volontés sont les bienvenues pour déchiffrer cet agenda.

En ce qui concerne l'acronyme " LPO " à côté de " Hilton ", il y a une liste de possibilités dans

https://acronyms.thefreedictionary.com/LPO

Peut-être (sans certitude !) : ' Loss Prevention Officer '

https://www.brittainresorts.com/careers/loss-prevention-officer/#:~:text=Monitor%20entrance%20and%20departure%20of,windows%3B%20submits%20information%20to%20supervisor.


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 30 Aoû 2023 - 12:29


Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 Varig10

VARIG was a Brazilian flying company which, in Italy, had nominated the neofascist Romano Coltellacci as national manager (the Italian branch had his office in the studio of the chartered accountant Coltellacci, which had stock participation in the firm). The company was chosen for their flights by Delle Chiaie and Paolo Bellini, probably because they knew that they would have remained anonymous (through Coltellacci).


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MessageSujet: Re: Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie)   Ciolini, Elio (Bande Haemers, Loge P2 en Italie) - Page 36 EmptyMer 30 Aoû 2023 - 14:04


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