GEORGES PRESENTE COMME LE COMPLICE DE SON FRERE PHILIPPE ON REDOUTAIT L'EVASION DE LACROIX
Mis en ligne le 13/05/1997 à 00:00 Par Jean-Pierre Borloo
Georges présenté comme le complice de son frère Philippe
On redoutait l'évasion de Lacroix
Pas facile de s'appeler Lacroix, quand on a, de plus, des fréquentations et des activités douteuses. Le plus connu de la famille, c'est Philippe Lacroix. Mais, hier, c'était au tour de son frère Georges de comparaître devant la 45e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles.
Philippe Lacroix a été condamné par la cour d'assises de la capitale à la peine de mort. C'était en janvier 1994 au cours du procès-fleuve de la bande Haemers. La semaine dernière, il devait à nouveau comparaître devant la justice, en compagnie de Murat Kaplan et de Basri Bajrami. Mais, cette fois, pour la spectaculaire évasion de la prison de Saint-Gilles en mai 1993. L'affaire a été remise à une audience de la fin de l'année. Curieusement, les trois prévenus n'avaient pas été extraits de leurs cellules comme cela se fait d'habitude afin de leur signifier la remise.
Ce n'est qu'hier qu'une explication plus précise est intervenue. En fait, une information anonyme a circulé au cours de l'année 1996 dans les milieux policiers. Elle faisait état de l'organisation de hold-up et d'attaques de fourgons dans le chef du frère Lacroix. Ceci afin de se procurer de l'argent pour organiser l'évasion de Philippe lors de sa comparution à l'audience de la semaine dernière.
Georges a donc été suivi et surveillé. C'est ainsi qu'on a cons-taté qu'il avait des contacts avec David Marloye, surnommé «le métis», notamment dans un courrier adressé par Philippe Lacroix à Patrick Haemers, quand celui-ci était au Brésil. David a de bonnes idées, écrivait Lacroix qui le qualifiait aussi de professionnel et d'ingénieux.
Georges Lacroix fréquentait aussi Stéphane Van Isterdael, condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour meurtre pour faciliter le vol.
Les surveillances ont permis de retrouver un box de garage où se trouvaient des voitures et des motos volées, ainsi qu'une carabine. Et, au cours des filatures, les surveillés se sont trouvés à deux reprises sur le passage de fourgons Securitas...
Il n'y avait aucune intention, expliquent les prévenus. C'est par hasard qu'ils ont croisé des fourgons. Qui n'en croise pas au cours d'une journée en ville ?
Interrogé sur ses intentions, Georges Lacroix a reconnu qu'il gardait des contacts réguliers avec son frère, qu'il servait d'intermédiaire entre Philippe et ses amis, et que ce n'est pas facile à vivre cette situation. Mais il le faisait pour remettre Philippe sur la bonne voie.
Les prévenus sont poursuivis pour association de malfaiteurs, recel de voitures et de motos, et détention d'arme à feu.
Le tribunal a aussi examiné un autre dossier à charge de David Marloye : une tentative de parricide. Il a tiré sur son père suite à une dispute anodine.Suite le 26 mai.
JEAN-PIERRE BORLOO