les tueries du Brabant

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 Agoravox, 21 septembre 2010

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michel
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MessageSujet: Agoravox, 21 septembre 2010   Agoravox, 21 septembre 2010 EmptyMar 21 Sep 2010 - 12:56

Tueries du Brabant : la piste française
Une sale affaire. Une histoire belge. Mais une histoire ne fait rire personne. Une affaire criminelle hors-norme comme jamais aucun pays européen n’en a connue. Une affaire qui est devenue par la force des choses le plus grand mystère judiciaire du XXième siècle qui pourtant en a vu d’autres en la matière.
Les tueries du Brabant. Une appellation qui résonne encore douloureusement aux oreilles des Belges et qui réveillent de vieilles blessures impossibles à cicatriser.

Les tueries du Brabant, c’est une série de cambriolages et de hold-up sanglants ayant causé la mort de 28 personnes dont des femmes et des enfants entre 1982 et 1985 en Belgique. Une bande de criminels, froids, sans pitié, méthodiques, parfaitement organisés et surtout insaisissables. Vingt-huit ans après le début de leurs exploits criminels, ils ne sont toujours pas identifiés malgré l’existence d’une prime de 250 000 euros qui sera versée à quiconque fournira aux autorités une information permettant leur identification.

Il serait fastidieux de rappeler ici tous les faits commis par les tueurs du Brabant, du nom de cette province belge encore unifiée à l’époque et qui fut le cadre principal de leurs méfaits bien qu’ils frappèrent également ailleurs dans le Royaume mais aussi à, une occasion au moins, en France.

Rappelons simplement que leurs attaques se sont déroulées en deux vagues meurtrières. Une première qui débuta en août 1982 par le cambriolage d’une épicerie à Maubeuge en pleine nuit et où un gardien de la paix fut touché par balles pour se terminer par l’exécution d’un couple de bijoutiers à Anderlues fin décembre 1983. Durant cette période, ils tuèrent douze personnes en s’attaquant à des cibles très hétéroclites comme des supermarchés, une armurerie, des restaurants, une bijouterie ou encore un chauffeur de taxi. Le tout pour un butin dérisoire. Police et gendarmerie seront impuissantes à contrer cette bande qui n’hésite jamais à utiliser ses armes à feu et disparait avec une facilité déconcertante au volant de puissants bolides qu’ils volent avant de les abandonner en feu.

Cette première série a connu un coup d’arrêt suite à l’arrestation de plusieurs individus issus du quart-monde qui furent ensuite libérés avant d’être acquittés par un tribunal populaire en 1986.

La seconde vague s’est concentrée en trois attaques commises en automne 1985. Trois opérations commandos lancées contre des supermarchés du groupe Delhaize à Braine-l’Alleud et Overijse (durant une même soirée) puis à Alost qui firent en tout et pour tout seize morts fauchés à coups de fusils à pompe ou de pistolets-mitrailleurs. Ici aussi, le profit ne dépassera quelques dizaines de milliers d’euros. Ils déposeront les armes ensuite pour se volatiliser pour toujours. Peut-être parce qu’un policier communal d’Alost tua un des auteurs en tirant à trois reprises à travers le hayon ouvert de la VW Golf avec laquelle ils prenaient la fuite. Mais cela reste du domaine de l’hypothèse. Aucun corps ne fut jamais retrouvé.

Ces attaques d’une violence inouïe frapperont les imaginations et plongeront le pays dans la terreur en provoquant au passage des remous politiques atteignant les sommets de l’Etat et faisant crainte même une déstabilisation des institutions.

Depuis lors, ils ont été traqués par une dizaine de juges d’instruction, des centaines d’enquêteurs regroupés dans plusieurs cellules d’enquête et même des profileurs canadiens et français. Sans le moindre résultat probant jusqu’à l’heure actuelle. Deux commissions d’enquête parlementaires se sont penchés sur ce dossier en relevant les incroyables dysfonctionnements de la Justice et la désorganisation voire l’incompétence totale des forces de l’ordre dont les tueurs surent tirer avantage.

Tout ou presque a été dit sur cette affaire. Toutes les pistes même les plus improbables ont été suivies. Deux grands axes d’enquête se sont cependant dégagés : grand banditisme d’un genre nouveau ou terrorisme portant très nettement la marque de l’extrême-droite bien que jamais revendiqué. Mais ce n’est ici que le sommet de l’iceberg. Il a été question aussi de racket sur le groupe Delhaize, la plus importante enseigne de supermarchés du pays, de chantage sur fonds de ballets roses (qui n’ont rien à envier à ceux ayant emporté dans la tourmente en France un haut responsable politique français à une autre époque), de l’implication du réseau secret Gladio, d’exécution ciblée d’individus impliqués dans divers trafics. Arrêtons-nous là.

En Belgique, rares sont ceux qui pensent encore que cette enquête va aboutir. La prescription de ces crimes prévue pour 2015 arrive à pas de géants. Une cellule d’enquête de la police fédérale belge continue à investiguer malgré tout sous la direction de deux juges d’instruction qui malgré les critiques restent persuadés qu’un jour ils arrêteront et feront juger les coupables devant une cour d’Assises. Espoir insensé ? Peut-être pas même s’il faut rester réaliste. Les chances de résoudre le mystère sont très minces.

L’année 2010 marque le vingt-cinquième anniversaire de la fin des tueries. Une date symbolique qui a permis un regain d’intérêt pour cette affaire notamment sous l’impulsion du commissaire principal Eddy Vos, le chef d’enquête, et de la nouvelle juge d’instruction Martine Michel qui fait preuve d’un enthousiaste rafraichissant qui manquait peut-être à d’autres lassés par une suite interminable d’échecs.

Récemment la cellule d’enquête composée d’une dizaine d’hommes et de femmes a lancé un nouvel appel à témoins à une heure de grande écoute tant au nord qu’au sud du pays en espérant recueillir de nouveaux témoignages. Une sorte d’ultime baroud d’honneur. Les enquêteurs se sont donné les moyens de leurs ambitions en faisant diffuser une reconstitution des trente dernières heures des tueurs du Brabant.

https://www.youtube.com/watch?v=9zmLxLlz6Ps

https://www.youtube.com/watch?v=5xrGyGu9Idg

https://www.youtube.com/watch?v=4O5vY4aZf5o



Cette émission permettra également la diffusion d’un nouveau portrait-robot réalisé suite à la nouvelle audition d’un témoin mis sous hypnose plus de deux décennies après les faits.





Le numéro d’appel mis à disposition du public fut véritablement pris d’assaut. En quelques jours, plus de 500 informations parvinrent aux oreilles des enquêteurs. Ce qui démontre que l’intérêt des Belges pour cette affaire reste intact comme en témoigne le succès du livre récent mais controversé du journaliste d’investigation Guy Bouten ou l’existence de plusieurs sites et fora de discussion sur l’affaire regroupant des centaines de passionnés de l’affaire.

Cet appel à témoins fut également diffusé par la suite sur une chaine hollandaise. Il fut question aussi d’une diffusion sur une chaine française. Cela n’a pas encore été fait. Ce ne serait pourtant pas inutile…

La dernière hypothèse d’enquête est pour le moins détonante : Les tueurs du Brabant pourraient bien en effet être originaires de France et plus précisément du nord de l’Hexagone. Les éléments menant à la région des chti’s sont certes encore légers mais cette piste semble être une nouvelle priorité pour le commissaire Vos et ses hommes. Et il n’est pas dans l’habitude des enquêteurs de se braquer sur une piste sans « biscuits » pour utiliser un terme propre au jargon policier.

Eddy Vos pense sérieusement que les tueries du Brabant auraient pu être l’œuvre d’une ou plusieurs bandes françaises actives dans les domaines de la prostitution et du trafic d’armes. Une hypothèse qui a fort étonné les observateurs du dossier même si certains journalistes couvrant la première vague estimaient déjà que le Nord de la France aurait pu être la zone de repli des « tueurs fous ».

Mais sur quoi se basent les policiers pour s’avancer de la sorte ? Le premier fait d’armes attribué à la bande a été commis à Maubeuge où ils prirent la fuite à bord d’une Volkswagen Santana qui quelques jours plus tard munie de fausses plaques d’immatriculation française fut utilisée lors du braquage d’une armurerie à Wavre à un jet de pierre du parc d’attraction Walibi où un policier fut abattu sans autre forme de procès. Les experts de la police scientifique qui examinèrent le véhicule abandonné en pleine forêt dans la périphérie de Bruxelles eurent leur attention attirée par un détail à-priori insignifiant : le système de fixation des plaques était uniquement utilisé en France alors que la voiture avait été volée en Belgique.

Un procès-verbal est également important même s’il fut longtemps perdu dans la masse d’un dossier qui dépasse le million de pages. Une prostituée faisant le commerce de ses charmes dans les environs de la gare du Nord à Bruxelles, le lieu le plus chaud de la capitale où les « belles de nuit », particularité locale, s’offrent aux regards libidineux des clients potentiels dans des vitrines ayant pignon sur rue. La jeune femme y déclare que selon les informations circulant dans le milieu bruxellois l’attaque d’un supermarché Colruyt en 1983 fut exécutée par des truands venus spécialement du nord de la France. Déclaration fantaisiste comme il en existe des centaines dans le dossier ? Pas quand on sait que ce milieu réputé pour sa violence contrôlait le triangle prostitution-drogue-armes dans une zone s’étirant du nord de la France aux Pays-Bas et dont Bruxelles était l’épicentre avec des connexions internationales passant par la Bulgarie et le Liban. Et ce milieu était essentiellement contrôlé par des Français.

C’est dans ce milieu très particulier que les enquêteurs pensent avoir retrouvé une arme volée par les tueurs du Brabant.

Dernier élément que nous connaissons : le dernier portrait-robot en date a été réalisé par un des artistes-dessinateurs de la police fédérale belge suite au témoignage d’un conducteur qui a doublé sur l’autoroute la Gti des tueurs avant qu’ils ne s’attaquent au Delhaize d’Alost le 9 novembre 1985. Il a eu le temps de dévisager et de soutenir le regard inquiétant du conducteur. En dépassant la Volkswagen, il a eu son attention attirée par une Mercedes qui semblait rouler en binôme avec le véhicule des tueurs. Le témoin est formel : la Mercedes n’avait pas de plaques belges mais bien hollandaises ou françaises.

La bande du Brabant est également soupçonnée de plusieurs autres méfaits commis sur le territoire français : le meurtre d’un postier pour faciliter le vol à Lille le 22 février 1982 et le cambriolage d’une armurerie à Paris le 14 septembre 1982, Le « modus opérandi » de ces attaques ressemble à s’y méprendre à celle des tueurs mais aucun lien matériel ou balistique n’a pu être établi de manière formelle.

C’est tout ? Oui mais c’est bien assez pour ouvrir de nouvelles perspectives. Il semble très clair que les enquêteurs belges possèdent d’autres éléments qui n’ont pas été communiqués, secret de l’instruction oblige. Mais une liste de truands français susceptibles d’avoir trempé dans les tueries du Brabant se trouve sur le bureau des juges d’instruction belges. Et les vérifications ciblant plusieurs suspects potentiels ont commencé.

Alors piste sérieuse ou volonté délibérée d’utiliser un vieux truc de prestidigitateur, la misdirection ou détournement d’attention ? Regardez ma main gauche pendant que j’utilise ma main droite pour faire apparaitre un lapin sorti de ma manche… L’avenir nous le dira.

Ecran de fumée ou pas, c’est une porte qui vient d’être entrouverte. Il faut maintenant la fermer ou au contraire l’ouvrir et offrir aux familles des victimes un nouvel espoir que la plupart ont perdu depuis fort longtemps.

Le silence de la presse française sur ces nouveaux éléments est assourdissant surtout quand on connait la qualité de ses journalistes d’investigation qui ont souvent démontré leur savoir-faire en traitant d’affaires sensibles. Comme si le fait d’aborder cette affaire concernant essentiellement les voisins d’Outre-Quiévrain provoquait un malaise dans les rédactions. Un malaise ou alors un réel désintérêt. Désintérêt qu’on ne s’expliquerait pas.

Messieurs les journalistes français, la balle est dans votre camp.

D’outre-tombe les vingt-huit victimes de la bande demandent que Justice soit enfin rendue.

Michel Leurquin


Source : http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/tueries-du-brabant-la-piste-81607#forum2694758

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MessageSujet: Re: Agoravox, 21 septembre 2010   Agoravox, 21 septembre 2010 EmptyMar 21 Sep 2010 - 16:29

En effet si la piste française est privilégiée, comment avancer sans un exposé de l'affaire en France ?
Si la presse n'en parle pas les enquêteurs auront du mal à trouver des témoignages.
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michel-j




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MessageSujet: Re: Agoravox, 21 septembre 2010   Agoravox, 21 septembre 2010 EmptyMar 21 Sep 2010 - 18:33

Encore faut-il que les présomptions côté Belge soient recevables côté Français !

Je me souviens d'un pataquès mémorable entre la BSR de Charleroi et le BRB français quant un braqueur (Français) ayant sévi en Pays Noir s'envola pour les Antilles.... L'adjudant chef H..., qui n'hésita pas par la suite à soumettre une gamine de onze ans plusieurs heures de suite à un interrogatoire serré pour la même raison; s'offrir un séjour en Guadeloupe aux frais des contribuables Belges... sans le moindre espoir de dénicher une aiguille dans une botte de foin (argument fondé des autorités françaises); la population des Antilles quadruplant en fin d'années, essentiellement grâce aux Européens !... Mais H... le prit très très mal... jusqu'à accuser les flics français de protéger le braqueur !... Un rfien de plus d'insistance de sa part, et c'est la totalité des mandats Interpoles qui terminaient leur carrière en papier Q !

Le même bouffon judiciaire harcela par la suite la même gosse pour lui faire avouer quelle famille de truands renommés, installés aux Antilles, elle voulait protéger en parlant (chose ahurissante à ses yeux) de patrons d'hôtel.... Noirs !... Un non sens absolu pour ce péquin convaincu que la majorité de la population antillaise était de race... blanche... comme au Congo Belge, une fois !

Sérieusement... Si les flics français ont des criminels du grand banditisme "ordinaire" à confondre, ils n'ont certainement pas besoin de campagne publicitaire pour faire le ménage !!... S'il s'agit maintenant de banditisme inféodé à la politique, les "mains sales" des "cols blancs"... alors là, faut certainement pas rêver plus haut que le trou de balle du Manekenpis non plus !... Le banditisme d'Etat en France, on connait autant qu'en Amérique depuis 47... et je dirais même MIEUX... Jamais ils n'ont eu de préfet de police sortant du bagne... ni de ministre de l'intérieur étant parvenu à l'éviter des dizaines de fois; grâce à ses dossiers !
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