Aginter Press

(traduction)

Parmi les différents documents saisis avec la photo de Stefano Delle Chiaie, il y avait

. carte d'identité délivrée par la Direction générale de la radiodiffusion et de la télévision de la République argentine, au nom d'Alberto Santos, conseiller de cette même Direction générale ;

. carte d'identité délivrée par l'agence de presse portugaise "AGINTER PRESS", enregistrée au nom de Martelli Giovanni.

(traduction)

le français Guérin Sérac et Robert Leroy, créé à Lisbonne comme un "réseau" parallèle du Pide, et le recrutement de mercenaires pour combattre dans les colonies portugaises, mais qui, en même temps, est devenu un véritable centre de subversion internationale (l'objectif de Sérac est de favoriser le plus grand nombre possible de coups d'État fascistes dans le monde). La "Aginter Press" était en contact avec Sid, Giannettini, Rauti et, selon certains, Freda.
Avec la fin de la dictature à Lisbonne, Aginter a été liquidé et une partie de son dossier a été saisie par les fusiliers marins révolutionnaires. Mais les hommes se sont échappés. Et aujourd'hui, dans la centrale noire espagnole, ils tiennent des réunions secrètes avec des gens comme Delle Chiaie, Francia, Massagrande et Graziani. Toutes les personnes pour lesquelles, à ce stade, la stratégie de la terreur reste la seule voie.

(traduction partielle)

(...)  En même temps, mais sous des formes plus cachées, il y a eu une activité politique frénétique de coordination des différents groupements et petits groupes néofascistes répartis dans toute l'Italie avec les acronymes les plus divers, et d'établissement de contacts et d'infiltration au sein d'organismes moins soupçonnés de fascisme. Depuis 1964, des contacts ont été établis avec le "P.I.D.E.". (la police secrète portugaise) et les cercles du néofascisme international, dont la "Aginter Press" de Lisbonne, une note centrale liée à l'"ex-O.A.S." français. De plus, en 1966, le nouveau groupe a pu établir des relations avec le cardinal Alfredo Ottaviani, secrétaire de l'ex-Sant'Offizio (aujourd'hui Congrégation pour la défense de la foi) et avec le député de la droite démocrate-chrétienne de l'époque, Agostino Greggi, et par l'intermédiaire de ce dernier avec le Dr Franco Antico  (...)


Note : le cardinal Alfredo Ottaviani est sur la photo suivante

(traduction)

Toujours au même mois de juillet, à une époque que je ne peux pas préciser, se sont rencontrés à Rome à l'Odalprima Fiebelkorn, venant de Bolivie, Olivier Danet dit Le Normand, qui à l'époque était déjà mercenaire au Gabon employé par Bob Denard, collaborateur d'Aginter Presse et Karl Heinz Hoffman d'Allemagne.


Note : c'est une déposition d'Elio Ciolini et doit donc être considéré avec beaucoup de précautions.

(traduction)

TRIBUNAL DE BOLOGNE
Bureau de l'instruction

Aujourd'hui 30 avril 1994, à 11h30, à Bologne, dans les locaux du Bureau de l'Instruction, devant le G.I. Dr. L. GRASSI, assisté par le soussigné M. Ilo SECCARECCIA Corradino du R.O.S. - Sezione Anticrimine Carabinieri -, a comparu VINCIGUERRA Vincenzo, déjà généralisé, actuellement détenu à la Casa Circondariale di Milano-Opera, qui est entendu comme prévenu.

Il convient de noter que l'avocat DESI Bruno du tribunal de Bologne a été nommé d'office, conseillé et n'a pas comparu,

A.D.R. Je maintiens que dire les noms des auteurs des massacres, ou plutôt, fournir des éléments pour leur identification, à l'heure actuelle, ne servirait qu'à produire une confusion. Quel est l'intérêt d'envoyer une personne en prison à vie ?  Le système judiciaire prétendrait avoir résolu la question des massacres et avoir trouvé la vérité et passerait sous silence le fait que depuis l'après-guerre, une organisation de l'OTAN a opéré - également en Italie - à laquelle on peut attribuer les drames et les tragédies du pays et que, dans les différentes contingences historiques, elle a eu recours de temps en temps à des organisations secondaires ou créées par elle-même. Par exemple, la Loge P2 est l'une de ces organisations de l'Organisation, tout comme AGINTER-PRESS.

L'Organisation dont je parle, apparaît mentionnée dans un document qui a été cité lors du procès contre P2 qui a eu lieu à Rome. Sur ces questions, je suis en train d'écrire et je préfère donc vous envoyer mon article lorsqu'il est terminé.

Il vous sera également utile d'acquérir les procès-verbaux que j'ai remis à l'Auditorat militaire de Padoue ainsi que ceux remis au Dr. Salvini sur AGINTER-PRESS et la campagne d'attentats de 1975. Je tiens cependant à souligner le lien étroit qui unit l'Italie et la France, toutes deux considérées par les dirigeants des nations clés de l'Alliance atlantique comme des pays de défense contre le communisme.

L'Italie et la France sont également associées dans le plan "DEMAGNETISE".

A.D.R.  AVANGUARDIA NAZIONALE était la garde prétorienne du Prince BORGHESE. Je suis également en train d'élaborer un texte sur ce sujet. Cependant, le véritable dépositaire des secrets de l'Organisation, en ce qui concerne l'environnement dans lequel elle opérait, était le Prince BORGHESE et non DELLE CHIAIE. Ce n'est pas que DELLE CHIAIE ne savait rien, mais il y avait une nette différence de niveau entre les deux. Je signale que le prince BORGHESE est mort en août 1974 et que sa femme, selon les déclarations du général VIVIANI, était employée par la SID. Je signale également d'autres événements importants qui ont eu lieu en 1974, l'année où, par exemple, l'armée a été interdite de manifester lors des manifestations du 25 avril. En 1974, il y a eu un affrontement très dur au sein des services secrets américains, à tel point qu'à la fin de cette année-là, ANGLETON a été expulsé de la CIA.

Cet affrontement s'est reproduit au sein de nos services (...)

La traduction en anglais de la vidéo suivante

https://www.youtube.com/watch?time_continue=17&v=qqCFYC6nF7I

Kennzeichen D Report: False Flag Terrorism in Italy (ZDF 16.2.2000)

est sur

https://web.archive.org/web/20160412154446/https://www.scribd.com/doc/212742949/Kennzeichen-D-Report-False-Flag-Terrorism-in-Italy-English-Subs

[00:00.00] … officials and military, even those who moved in terrorist circles. [00:05.
00] On his crusade against the red menace. [00:08.00] Whether money by check or in cash, Franz Josef Strauss [00:10.00] brought it personally. [00:12.00] Egmont Koch and Oliver Schröm have been following the traces [00:15.00] for years in the course of their Kennzeichen-D research. [00:19.00] Rome. Stefano delle Chiaie, the man with the crutch, [00:22.00] leaves with his circle of comrades [00:25.00] the office of his neo-fascist movement. [00:28.00] Since more than thirty years he is held responsible [00:30.00] for multiple murders and bomb attacks. [00:33.00] Time and again he was able to get out of a tight spot. [00:37.00] Prominent prosecutors claim, the "Carlos" oft the fascists, [00:40.00] is still under political protection. [00:44.00] Delle Chiaie, proven by these newly surfaced documents, [00:48.00] was head of a guerilla operation operating worldwide. [00:52.00] During the 60s and 70s Western secret services used [00:57.00] the right-wing band for bloody terror attacks. [01:00.00] In their fight against communism, mercenaries and agents [01:04.00] disguised themselves as a press agency called "Aginter Press". [01:11.00] "Back then we thought violence is justified, because we were [01:14.00] steadily confronted with acts of violence by the communists." [01:17.00] "We were in total opposition towards the state, [01:20.00] because it wanted to prevent us from realizing [01:22.00] our political goals. We thus fought [01:26.00] against communism, the civil state, [01:28.00] and democracy, who took away our freedom." [01:30.00] "And we were convinced, violence was necessary [01:35.00] in our fight." [01:38.00] On December 12th, 1969, the first bloody attack occurs in Milan. [01:42.00] In a bank on Piazza Fontana [01:44.00] a bomb explodes. 17 humans were blown up. [01:50.00] The objective of the operation: Communists should be blamed [01:54.00] for the attacks. [01:57.00] The neo-fascist and Aginter agent Guido Giannettini is considered [02:01.00] to be the one of the masterminds behind the devastating attack. [02:07.00] "We found unambiguous reports and evidence [02:09.00] that reveal a collaboration of Giannettini and delle Chaie [02:14.00] with several Italian secret services [02:16.00] and reveal their joint responsibility for the attack in Milan. [02:21.00] According to that, Giannettini was delle Chiaie's liaison [02:24.00] with the secret services, who helped him escape after the attack [02:27.00] on Piazza Fontana." [02:35.00] Aginter agent Giannettini was also working with the CIA and BND. [02:39.00] His Task: to destabilize the political system with attacks. [02:44.00] Right-wing terrorism that should appear as terror from the left. [02:50.00] Shortly before the attacks on Piazza Fontana, Giannettini [02:53.00] is guest of the arms manufacturer Krauss-Maffei, is allowed to inspect [02:57.00] inspect a tank type "Leopard", which is still held under strict secrecy. [03:00.00] Furthermore Giannettini is allowed to visit an army academy in Hamburg,

the Heeresoffiziersschule, [03:04.00] and is even received in the Ministry of Defence. [03:08.00] Officially he is considered a journalist, an employee of Aginter-Press. [03:13.00] But behind the scenes his secret service background is known. [03:16.00] For its real objectives, the front organization Aginter needs [03:22.00] logistic and financial support. [03:26.00] The now surfaced papers show close contacts to Marcel Hepp, [03:30.00] back then the right-hand man of chairman of the CSU, [03:32.00] Franz-Josef Strauss. [03:36.00] One Aginter agent was even in direct contact with Strauss. [03:40.00] The documents contain a long list of cover names. [03:45.00] They reveal ominous german sponsors, cover name: “Industry”. [03:52.00] 4th of August, 1974: The terror continues. An attack on the [03:57.00] express train from Florence to Bologna leaves 12 dead and 48 wounded. [04:00.00] Again Stefano delle Chiaie is suspected. [04:03.00] He leaves for Spain using a forged pass port [04:07.00] and an Aginter press card with the name Martelli. [04:10.00] In the meantime Aginter-Press has built up a worldwide network. [04:13.00] With delle Chiaie's escape the bloody terror [04:18.00] shifted to Spain. Declared enemies are all those [04:24.00] who act against dictator Franco. [04:27.00] "Aginter was to put up resistance against communism, [04:30.00] mainly by propaganda. At that time it was a civic duty [04:33.00] to counter the communist threat, such as the ETA. [04:37.00] I took part in this struggle. [04:40.00] And what means violence? Violence came from the communists [04:44.00] and we reacted with counter-violence of course. [04:48.00] That was the only language they understood." [04:53.00] He was among the financiers oft he ultra-right wing in Europe. [04:57.00] Franz-Josef Strauss. He supported his political friends in Spain and Italy [05:01.00] repeatedly with cash in thick envelopes. [05:05.00] His close employee, Dieter Huber, was serving as money courier, here shown on the left. [05:11.00] Sometimes Strauss hands over the money personally. [05:14.00] For Payments, up to 100.000 Mark, the chairman of the CSU obtains [05:18.00] donation receipts. The money possibly came from the [05:22.00] budget of the BND. [05:26.00] Madrid: With the death of dictator Franco, the fascist [05:30.00] terror group Aginter-Press has lost its Spanish supporter. [05:34.00] During a raid in February 1977, weapons cache of [05:39.00] Stefano delle Chiaie was busted. Seven of his comrades were taken in custody, [05:43.00] among them Italian neo-fascist Mario Tedeschi. [05:48.00] Tedeschi, shown on the left visiting an art show together with Marc Chagall, [05:52.00] was promptly released and returned back to Rome. [05:55.00] He wants to found a new right-wing party and is seeking [06:00.00] support from Germany. Via the deputy of the CSU-linked foundation [06:03.00] "Hans-Seidel-Stiftung" Joachim Schilling. [06:09.00] Schilling, a friend of Italian right-wingers, establishes the contact between

[06:13.00] Tedeschi and Franz-Josef Strauss. In the Roman luxury hotel Hassler [06:18.00] the first meeting was held. [06:20.00] Strauss promises support for the Italian neo-fascist, too. [06:25.00] "I brought Tedeschi and Strauss together, that’s right." [06:30.00] "But Mario Tedeschi was also a fascist [06:35.00] (corrects himself) was no fascist." [06:40.00] "He was a national conservative." [06:49.00] Hardly. Tedeschi was not only political friend of Aginter [06:52.00] agent Stefano delle Chiaie, but he was also one of his financiers. [06:58.00] Bologna, August 2nd 1980. During a bomb attack 85 people were killed, [07:04.00] among them many children. More than 200 were heavily wounded [07:07.00] and salvaged from the wreckage of the train station. [07:12.00] Again neo-fascists connected to Stefano delle Chiaie are suspected, [07:15.00] who meanwhile is gone to South America into hiding. [07:20.00] Only years later, in 1987, his arrest and extradition to Italy were successful. [07:27.00] He was put to trial, because of the Bologna bombing. [07:31.00] But again there is not enough evidence for a conviction. [07:40.00] "Well, I don’t want to present myself as a virgin, who is guilty of nothing." [07:44.00] "I have taken on many debts during our political struggle, [07:48.00] which I fought for our ideals. But I was and I am strictly [07:52.00] against assassinations." [07:55.00] Until today, the Italian justice is investigating delle Chiaie. [07:59.00] Also investigated are the backers in the secret services, who [08:03.00] financed the right-wing terror to blame it on the left. [08:10.00] "Terror attack in Bologna. Yes, but this was carried out by communists."

Pour information, Franz Josef Strauss apparaît (très brièvement) dans le documentaire suivant :

https://www.youtube.com/watch?v=6b0Y4upfg7I

(traduction)

(...) Il ajouta, en conclusion, qu'il avait appris que Salvimi s'était récemment rendu à Munich et à Nuremberg pour des contacts avec l'homme politique allemand Strauss, afin d'agir contre l'entrée des communistes dans le gouvernement ; et que dans le même but, Salvimi partirait pour l'Amérique. (...)

(traduction)

Connexions européennes

D'autres pays européens connaissent également le fléau des principes oligarchiques. En Allemagne de l'Ouest, le plus célèbre porte-parole des groupes oligarchiques est Otto de Habsbourg, chevalier de Malte, fils du dernier empereur austro-hongrois, il est également devenu citoyen allemand grâce au soutien de son ami Franz Josef Strauss, dont il est le conseiller spécial pour la politique étrangère. Otto, qui sera candidat au Parlement européen lors des prochaines élections, est l'auteur d'une proposition qui a fait sensation en Allemagne lorsqu'il l'a proposée il y a quelques mois. Il a proposé qu'en cas d'attaque terroriste contre l'État, un dictateur assumerait le pouvoir de vie et de mort sur toute la population, en état de siège.

(traduction)

De Lutiis poursuit dans sa brève biographie du partisan Fumagalli, chef du Mouvement d'Action Révolutionnaire (Mar) : "Nous ne nous souvenons pas de ces épisodes lointains uniquement pour mémoire : Fumagalli a maintenu le contact au cours des décennies suivantes avec les Américains et le capitaine Motta, qui allait ensuite travailler au Sifar jusqu'en 1972, date à laquelle il a pris sa retraite avec le grade de général. Au nom des Américains, Fumagalli se rendit au Yémen du Sud pour organiser la guérilla contre le gouvernement de gauche. Mais ce n'étaient pas les seuls contacts de l'ancien chef des "Gufi". En 1970, il a révélé au journaliste Giorgio Zicari [du Corriere della Sera] qu'il avait eu des relations avec les émissaires de Strauss pour former "un mouvement politique dont le but serait de subvertir légalement le système de gouvernement actuel". Nous verrons ensuite que le Sid était parfaitement au courant de ces rapports : il a été découvert en 1974, lorsque Giorgio Zicari rapportera qu'il avait eu depuis avril 1970, pour compte des services secrets, une série d'entretiens avec Fumagalli et avec son bras droit Gaetano Orlando, que ces entretiens ont été régulièrement enregistrés par le Sid"

https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/general/comment-l-union-miniere-a-sape-l-independance-du-congo/10235696.html

Comment l'Union Minière a sapé l'indépendance du Congo

(...)

Sur Franz Josef Strauss

Article de la revue "Confidentiel"





(traduction)

Ciarrapico Editore s'efforce depuis des années d'offrir aux lecteurs italiens un espace de critique et d'analyse politique qui soit une alternative au conditionnement culturel de l'inspiration et de l'empreinte marxistes.

Aujourd'hui, avec "F.J. Strauss - un combattant pour l'Europe anticommuniste" de Bruno Zoratto, une autre lacune bien nécessaire est comblée.

Zoratto est bien qualifié pour traiter le sujet : il vit en Allemagne, il dirige un magazine pour les émigrants italiens et a édité plusieurs publications sur la politique de la République fédérale d'Allemagne.

On a dit du mal de beaucoup d'hommes politiques, mais jamais avec autant de férocité que de Strauss, ce "chien de chasse" bavarois, solide et massif dans ses idées et son physique comme un bon fermier enraciné dans le sol de sa terre. Peut-être même que son apparence, si carrée et imposante, suscite l'aversion et l'hostilité de ceux qui, bilieux, flasques ou maigres en idées et en physique, n'acceptent rien en dehors et au-dessus de la pauvreté de leur propre être.

Il est certain qu'une image claire du leader bavarois et de son parti, la C.S.U., faisait défaut en Italie, car - pratique invétérée - l'approximation ou la mystification est préférée à une analyse approfondie et sérieuse, exempte de préjugés idéologiques et partisans. Pourtant, Strauss est quelque chose de plus - beaucoup plus - que le chef d'un parti à empreinte régionale et le C.S.U. est quelque chose de plus - beaucoup plus - qu'un parti lié aux démocrates-chrétiens allemands.

Strauss représente à juste titre un point de référence précis pour la droite européenne, surtout aujourd'hui que dans de nombreuses régions d'Europe - il suffit de se souvenir de l'Angleterre et des récentes élections portugaises - elle se présente comme une force gouvernementale ayant toutes les cartes en main pour administrer et préserver cette fonction. Et Strauss vise la Chancellerie et, même si l'on veut lui donner peu de chance, le dernier mot n'a pas été dit, compte tenu de l'évolution de la situation européenne et internationale, qui déjoue toute illusion de détente et de confrontation pacifique entre l'Ouest et l'Est.

En tout cas, le fait qu'il puisse se présenter pour aspirer à la plus haute fonction du gouvernement donne la mesure de son ascendant et de son influence dans la politique de la République fédérale. Mais enfermer Strauss dans la simple sphère de la politique allemande, aussi fondamentale soit-elle dans le contexte européen, c'est méconnaître la portée de son travail. Et là, peut-être, le livre de Zoratto est insuffisant, montrant quelques lacunes, ne valorisant pas pleinement cet aspect qui - au contraire - nous semble d'une importance fondamentale pour une vision européenne combative et dynamique.

(...)

Dans le même numéro de Confidentiel

Dans le rapport de Aldo Sabino Giannuli :





(traduction)

Du moins, en ce qui concerne le transfert de militants monarchiques au Psdi, la nouvelle est confirmée par une note interne de l'IM (envoyée pour information au Sid) datée du 18 novembre 1966 (annexe 84).

Dans ce contexte, la nouvelle de la rencontre entre l'agent Philippe, de l'Aginter Presse, et l'aide de camp de l'ancien souverain, qui a eu lieu à la Villa Italia à Cascais le 13 février 1968 (FLAMINI voI. I p. 174), afin d'illustrer les activités de l'agence de Guérin Serac, est d'un intérêt considérable.

Une citation de Guido Giannettini








(traduction)

(...)

Je n'ai aucune preuve du recrutement de SERAC par DE VOSJOLI pour la CIA. Les réflexions que je vous ai exprimées Capitaine GIRAUDO et que j'ai verbalisées avec le Dr. SALVINI provenaient du fait que vous m'aviez informé que SERAC était en contact avec la CIA. Sur la base des informations que j'ai apprises après mes contacts avec l'OAS et sur la base de mes évaluations, fondées également sur mon expérience au sein du SID, des textes publiés, j'ai expliqué qu'à mon avis il était logique que si un contact existait entre la CIA et SERAC, il soit représenté par le célèbre HELMS. Pour renforcer ma conviction, je me souviens que j'ai remis au Dr SALVINI une page d'un livre où il est fait mention d'une rencontre à Washington entre HELMS, le chef de l'OAS à l'époque JACQUES SOUSTELLE et, je pense, DE VOSJOLI. D'autre part, DE VOSJOLI était un transfuge français et donc certainement le plus apte à entretenir des relations avec les citoyens français qui voulaient collaborer avec les Américains.

Je précise que je n'ai pas été infiltré à l'OAS mais que j'ai été en contact avec cet environnement pour mes idées politiques de droite et pro-atlantiques, partagées par cette structure, et que ce n'est que plus tard que je suis devenu un collaborateur du SID.

Je dois également ajouter que lorsque je suis sorti de l'environnement de l'OAS, un départ qui coïncide plus ou moins avec la date de la célèbre conférence de l'Institut POLLIO, j'ai eu l'occasion de comparer mes réflexions avec celles du célèbre PARVULESCU qui représentait pour moi une activité de contrôle par la CIA sur la structure de l'OAS. En ce qui concerne cette représentation, je dois préciser que PARVULESCU n'était pas seulement en contact avec les milieux gaulistes, l'OAS, mais aussi avec les milieux gouvernementaux. Je crois aussi qu'il était en contact avec les cercles des services de sécurité français.

Je peux étayer cette affirmation en précisant que PARVULESCU est la source qui m'a permis de transmettre au SID, au cours de l'été 1968, un rapport intitulé "OPERATION BELVILLE", dont je ne me souviens plus de l'origine, concernant l'identification d'un employé de l'ambassade des États-Unis à Rome, infidèle, collaborant avec le KGB.

Ce n'est qu'en 1983 que le président CRAXI a dissimulé et déclassifié ce rapport. Je me souviens que lorsque j'ai remis le rapport, j'ai été convoqué par GASCA QUElRAZZA, VIOLA et JUCCI, qui m'ont instamment prié d'obtenir des informations complémentaires. Je l'ai fait et, en pratique, j'ai mis le SID en mesure d'identifier la source du PARVULESCU gaulliste. Je voudrais souligner qu'à l'époque, il y avait une dichotomie au sein de l'appareil français d'information de sorte que, pour simplifier, on peut dire qu'en principe le SDECE était pro-américain et pro-atlantique tandis que la DST était nationaliste et gaulliste. Je pense donc que PARVULESCU était proche de l'environnement de la DST.

Il est évident que si j'illustrais un contrôle de la CIA sur l'OAS, puisque cette dernière structure est celle qui a fourni le plus de personnel à AGINTER PRESSE, il s'ensuit que la structure d'information américaine pourrait, si elle le souhaitait, continuer à recevoir des informations ou à influencer l'ancienne OAS.

(...)

(traduction)

Des documents explosifs d'Aginter Presse prouvent de façon concluante que les services secrets atlantiques, en 68, ont planifié l'infiltration
"Nous utiliserons le mécontentement qui existe dans le milieu étudiant comme un moyen de rupture politique Ils iront dans la clandestinité..."

Le terrorisme rouge en éprouvette

La naissance des groupes armés a été prévue et favorisée

La naissance du terrorisme rouge a été prévue et favorisée par les théoriciens de la "guerre non orthodoxe" liés à la CIA. Certains documents secrets dans les archives d'Aginter Presse démontrent sans équivoque que, même avant la fondation des Brigades rouges, des hommes étaient prêts à être infiltrés dans ce qui allait devenir le parti armé. "Il est nécessaire d'utiliser des provocateurs pour créer un climat de chaos".

(traduction)

QUESTION : Nous parlons de quelle période ?

REPONSE - Nous sommes en 75 - 76, les attentats contre les représentations diplomatiques algériennes à l'étranger, dans lesquels un agent de la CIA a également été impliqué, preuve d'un contact constant. Les SOA sont organisés par Aginter Press. Et sur le fragment de bombe placé à Londres, on trouvera une empreinte de l'agent Castor de la CIA. Il y a donc cet épisode, ce nom.

QUESTION - La question serait donc, en substance : après la Révolution des Œillets, puis après que Aginter Press, ou plutôt son directeur, se soit réfugié en Espagne, vraisemblablement comme invité de Vinciguerra, de Delle Chiaie, etc., l'activité de Aginter Press se poursuit-elle, ou par l'agence dans son ensemble ou par Ordre et Tradition, si nous voulons, ou ses membres ou anciens membres, continue à..., c'est-à-dire, y a-t-il des preuves documentaires qui peuvent nous amener à croire que ces personnages ont continué à agir à ces fins ou non ?

(...)

REPONSE - Aginter Presse ne se dissout pas après la chute du régime portugais. En attendant, la seule photo que nous ayons de Guerin Serac, du moins de l'époque, est celle d'une réunion dans le nord du Portugal qui a eu lieu après la Révolution des Œillets et qui, d'une certaine manière, visait à tenter de renverser le régime des capitaines, ce qui n'a pas eu lieu.

L'agence sera impliquée en Espagne dans les tentatives extrêmes du régime de Franco pour régner.

Par la suite, Vinciguerra parle d'un rôle de Guerin Serac au Costa Rica, en 1979. Ce n'est plus ce nom, mais les mêmes personnages qui animent l'Agence Paladin, qui reviendra à l'honneur des chroniques après l'attentat de Bologne grâce à l'identification de Fiebelkorn Joachim, un mercenaire qui avait des précédents en Afrique.

Non seulement cela, mais dans une période encore plus récente, des nouvelles sont apparues dans la presse concernant une implication probable des hommes de Aginter Press, mais sur ce point, je crois que le lieutenant-colonel Giraudo a fait état, dans l'affaire du GALL, des groupes d'action couverts contre les terroristes de l'ETA. L'affaire sur laquelle le juge espagnol Baltasar Garzon a mis l'accent.

QUESTION : Des faits de quelle époque ?

RÉPONSE - Nous voici déjà à la fin des années 80, presque 90. En fait, je me souviens, mais il faut demander cela à Giraudo, qu'à l'époque nous avons obtenu une photo de Guérin Serac, une photo couleur, un homme très distingué d'environ 70 ans, dépeint à cette occasion et diffusé, je crois, par un service parallèle étranger.

(...)

REPONSE : Il y a une chose intéressante, le livre La Strage di Stato fait référence à des cours sur les explosifs faits au siège de l'Avanguardia Nazionale à Rome par un officier français, Jean Marie et puis il y a des initiales, qui seront reconnues, je parle de l'enquête Salvini, comme Jean Marie Rangiar de la Blatiere, un officier français qui avait fait partie de l'OAS et qui est passé ensuite à Aginter Press. Les rencontres ont eu lieu à Rome, Via Michele Amari, et c'est en fait cette constatation qui concernera Rangiar de la Blatiere. Il y a ensuite d'autres notes, Aristo lui-même parle de telles formations. Il y a des indices à cet effet, donc oui. Et puis, il y a beaucoup de choses dites à ce sujet par Vinciguerra.

(traduction)

Pour qu'il y ait eu cette attitude répandue dans les corps de police, je pourrais mentionner bien d'autres épisodes, je me limiterai à celui-ci. Ici, nous n'avons pas une note anonyme, nous avons un rapport, un rapport signé par la personne directement responsable de l'opération. Après la rupture avec les Espagnols, le point de référence devient le Portugal où, en particulier, au-delà des relations avec les structures gouvernementales du pays, les relations deviendront très étroites avec l'organisation Aginter Press. Qu'est-ce qu'Aginter Press ? La presse Aginter est une organisation formée par d'anciens membres de l'OAS, notamment par un ancien officier, Guérin Serac, en fait il nous a appelé Ghiù (phonétique), il avait comme nom de couverture celui de Guérin Serac, qui avait été lieutenant dans le corps des parachutistes engagés notamment en Kabylie algérienne. Cette organisation s'est essentiellement spécialisée dans deux activités : la collecte d'informations et le recrutement de mercenaires. Il faut se rappeler qu'à cette époque, le Portugal était confronté à la guerre, aux guérillas de l'indépendance en Angola, au Mozambique et en Guinée. Les forces armées régulières s'en occupaient en partie, mais cela ne suffisait pas. Il faut se rappeler que le Portugal est un petit pays, avec 9 millions d'habitants, et qu'il ne disposait donc pas, à certains égards, d'une force armée extrêmement importante. D'où la nécessité de trouver du personnel, surtout spécialisé, en le recrutant sur le marché des mercenaires qui, dans ces années-là, en raison des conflits africains, connaîtra une expansion considérable. Ce travail pour le Portugal sera réalisé en grande partie par Aginter Press.

INTERVENTION DU MINISTÈRE PUBLIC (M. DI MARTINO) - Voulez-vous expliquer, à la connaissance de la Cour, quel régime était en vigueur au Portugal à l'époque, si Aginter Press était une entreprise clandestine ou si - en ce qui concerne le régime - elle agissait au grand jour ?

RÉPONSE - Au Portugal, il y avait un régime fasciste, pas exactement comparable aux régimes fascistes d'Italie et d'Allemagne, parce que - par exemple - il y avait périodiquement des élections présidentielles, des élections non régulières, des élections tenues entre un candidat qui avait un parti stable et organisé et un candidat qui, au contraire, ne pouvait pas avoir un parti stable et organisé à tout moment, mais ne pouvait former des comités électoraux que dans les 45 jours précédant le vote. Donc, d'une certaine manière, des élections fictives.

Mais il reste un vestige, à certains égards, de la démocratie, utile pour permettre au Portugal d'adhérer à l'OTAN. Contrairement à l'Espagne, le Portugal faisait partie de l'OTAN. Contrevenant, d'une certaine manière, à l'une des clauses fondatrices du pacte pour laquelle seuls les pays démocratiques peuvent adhérer à l'Alliance atlantique. Et en fait, le précédent portugais sera celui qui, d'une certaine manière, permettra de maintenir la Grèce et la Turquie au sein de l'OTAN, après les coups d'État. C'est donc un cas un peu particulier. Un régime de type fasciste avec une autre variante du régime fasciste traditionnel : la nette prédominance de l'appareil de l'État sur le parti.

Le parti était tout à fait secondaire et subordonné à l'appareil de l'État. D'une certaine manière, cela reflétait également la structure sociale du Portugal, qui était en grande partie un type de pays plus moderne, avec une élite extrêmement étroite concentrée essentiellement dans deux villes. Donc pas besoin d'un parti de masse comme - par exemple - le cas allemand et dans le cas italien où il a des caractéristiques complètement différentes. Aginter Press a sa propre vie officielle en tant qu'agence de presse, car Aginter Press se présente - précisément - comme une agence de presse. Dans le cadre duquel, cependant, il existe une activité de collecte d'informations, qui n'est pas publiée et qui est utilisée de manière différente, et une activité opérationnelle, qui est celle du recrutement de mercenaires, mais aussi de l'exécution, souvent par des mercenaires, de ce qu'on appelle les "sales jobs", les jeux dits "sales" que les services secrets préfèrent normalement ne pas traiter eux-mêmes, mais déléguer à des organismes tiers.

C'est une habitude assez répandue, précisément parce qu'il est certainement plus embarrassant de traiter une situation dans laquelle un meurtre ou un enlèvement met directement en cause un agent des services secrets, plutôt que de le faire faire par un organisme tiers, avec lequel on peut toujours nier avoir eu des relations.

En fait, Aginter Press a été particulièrement impliqué dans l'enlèvement et l'assassinat du général Delgado, qui était la référence de l'opposition portugaise et qui, lors des élections de 1963, si je ne me trompe pas, s'était présenté comme une alternative à Salazar, obtenant un flatteur 25%, ce qui, étant donné les conditions de la lutte politique au Portugal, était tout sauf un résultat négligeable. Pour cette raison, la dangerosité du général Delgado a conseillé au régime de l'éliminer physiquement. Et c'est précisément ce qui se passera en 1965, avec l'utilisation de Aginter Press, c'est-à-dire d'une structure collatérale. Il y aura un procès, assez célèbre, dans lequel l'avocat de la défense de la famille Delgado sera le futur président portugais, Mario Soares. Les actes de ce procès ont été publiés.

(traduction)

Le 3 mai 1974, une unité des Fusiliers de la Marine s'est introduite dans la Rua de Plazas, où se trouvait Aginter Press. On y trouve une série de documents qui, pour la plupart, confirment les notes d'Aristo sur les relations avec l'Ordine Nuovo italienne, etc, etc, etc. Il y aura une liste de soi-disant officiers opérationnels qui ont participé aux activités d'Aginter Press, et puis il y aura un procès, un procès qui verra les principaux dirigeants de la structure d'Aginter Press in absentia, qui pendant un certain temps auront été en Espagne, où plus tard, avec la chute du régime espagnol de Franco, ils émigreront à nouveau en Amérique latine. Le procès, dont nous avons recherché les actes dans les Archives nationales portugaises à Torre Do Tombo, n'est pas retrouvé car le dossier est mystérieusement vide. Le dossier est là, mais les documents du procès ne le sont pas. Toutefois, à l'époque, le procès a été largement couvert par la presse internationale, en Italie par L'Europeo, et en particulier par Sandro Ottolenghi et Corrado Incerti, et vous trouverez une grande partie de ces informations dans cette correspondance, et dans un journal français par le journaliste Yves Laurent, qui a écrit le livre L'Orchestre Noir. Je vous donne donc un peu de des références, et il y en a d'autres si vous voulez.

Pour en revenir à Aginter Press, Aginter Press développe donc ce type de relation avec les services portugais, étant à toutes fins utiles une sorte de structure non officielle du service, de l'appareil de sécurité portugais. Que ce soit pour les relations antérieures avec l'OAS, ou pour cette mission de Rauti au Portugal, liée à la vente de ce lot de pistolets Beretta, une relation est née entre Ordine Nuovo et Aginter Press, qui représente un des moments les plus importants de la vie de Ordine Nuovo. Une relation, à vrai dire, pas très simple, voire très contrastée, avec des phases de rapprochement assez lentes.

(...)

Et il ressort précisément que les relations concernent trois domaines : le premier concerne la collaboration d'ordre politique, le deuxième la collecte d'informations, le troisième la spécialisation d'Aginter Press dans le recrutement de mercenaires. La relation entre Ordine Nuovo et Aginter Press commence donc à se caractériser par cette complexité des relations. Et une bonne partie des relations politiques, etc., qui seront médiatisées par Aginter Press, une chose est symptomatique.

Après toute une série de relations, de rencontres avec Aristo, il y a finalement eu la première rencontre entre Rauti et Guérin Serac à Rome, si je ne me trompe pas, le 5 janvier 1968.

Après une longue préparation, avec Guérin Serac pas exactement sûr de l'opportunité de cette rencontre.

Finalement, la réunion a eu lieu et lors de la première réunion, Guerin Serac a demandé à Rauti quelle était la position de son groupe par rapport aux États-Unis. Et c'est logique car le problème... (...)

Le voici, c'est la note du 1er février 1968 et nous sommes à l'annexe 115 du premier rapport à Salvini. "Guérin Sérac a également beaucoup insisté pour connaître l'orientation d'O.N. par rapport à la politique américaine dans le monde et si, le cas échéant, l'organisation de Rauti serait prête à soutenir certains choix politiques". La nécessité d'intensifier l'échange d'informations, etc.

Quel est le problème ? Le problème est le suivant : au départ, les organisations de la droite radicale n'avaient pas une attitude pro-américaine. Héritiers de la république sociale et du bloc italo-allemand, ils considéraient les États-Unis et l'Angleterre ainsi que le communisme russe comme des ennemis. Le processus d'adaptation, au lieu d'absorption dans une culture politique de type occidental, par lequel la solidarité avec les États-Unis contre l'Union soviétique est établie, se fera plutôt progressivement. À mon avis, le tournant sera notamment la guerre d'Algérie et l'OAS, où sera affirmée la valeur de la défense de l'Occident et donc - par exemple - des colonies contre l'alliance afro-asiatique représentée par le communisme. Il est symptomatique que Guérin Serac, en 68, demande à Rauti sa carte d'identité, lui demande "quelle est votre position". Et évidemment, il reçoit des nouvelles rassurantes car dans la même réunion, Guérin Serac se fait comprendre, il raconte une prochaine réunion de la Jeunesse Anticommuniste prévue à Athènes pour la Pâque suivante. Ce sera la célèbre Pâques des colonels à laquelle participeront 58 Italiens, presque tous de Ordine Nuovo, cela nous le savons avec certitude, aussi parce qu'il y a la liste de la police des frontières au passage des ordinovistes et donc, c'est évident que cela signifie que d'une certaine manière Rauti a répondu positivement à la sollicitation de Guérin Serac. Il a suffisamment rassuré sur sa vocation pro-américaine, précisément parce qu'il sera invité. En effet, ici naîtra le troisième pôle de l'histoire de Ordine Nuovo et c'est Athènes. Après la période espagnole, et presque en même temps que la période portugaise, Ordine Nuovo trouvera un nouveau point de référence et un nouvel accueil de la part du régime des colonels d'Athènes.

(traduction)

Oui, bien sûr, nous y retournons. Au point que la Grèce a été confrontée à un problème constitutionnel très délicat, car le roi, chef de l'État le 5 décembre 1967, avait tenté son propre coup d'État pour renverser les colonels, un coup d'État qui a mal tourné, et le roi s'est donc enfui à Rome. Le roi Constantin s'est enfui à Rome, il y avait donc une situation délicate pour laquelle le régime athénien n'avait pas le chef d'État qui est celui qui a la signature, la représentation internationale du pays, cela crée des problèmes avec l'OTAN, crée une situation très particulière. D'où la nécessité d'élaborer une nouvelle constitution, qui est en fait apparue en 1973 avec la proclamation de la république et donc la déposition de la monarchie. En charge de l'étude de la nouvelle constitution, au moins un des consultants chargés d'étudier la nouvelle action athénienne sera le chef de Ordine Nuovo, Giulio Maceratini. Alors que dans les cas portugais et espagnol, les relations ont toujours été au niveau des fonctionnaires, il y a peut-être eu des rencontres occasionnelles avec un sous-secrétaire, mais les relations ont toujours été cultivées dans le domaine de l'intelligence, ou, tout au plus, des associations culturelles d'amitié comme l'Association Italie-Espagne ou l'Association Italie-Portugal, dans le cas de la Grèce, au contraire, il y a une collaboration directe avec les organismes gouvernementaux. Même la consultation constitutionnelle. Nous pouvons maintenant retourner au Portugal.

(...)

Aginter Presse a une relation directe de collaboration avec la CIA, c'est une organisation à laquelle il y a.... En attendant, il faut garder à l'esprit que Aginter Presse a sa propre subjectivité, d'une certaine manière dans l'ensemble du domaine.

Une relation particulière qui ressort des documents que nous avons vus, est celle avec l'ambassade de la République populaire de Chine. Jusqu'à un certain point, on a cru que Leroy, un homme de Aginter Press, avait obtenu la reconnaissance de l'ambassade de Chine à Berne, en fonction de son infiltration. En réalité, il s'avère que les Chinois n'ignoraient pas tant que ça qui était Leroy. Et donc, disons que Aginter Presse joue ce rôle extrêmement peu scrupuleux dans tous les domaines, mais son point de référence privilégié est précisément celui avec la CIA. Là où, même pour les briefings du Home Office, mais trouvés en dix mille autres occasions, Aginter Press est systématiquement lié à des secteurs du parti républicain américain, par exemple son soutien passé à la candidature de Barry Goldwater en 64 apparaît dans un mémo...

(traduction)

Dans ce document, il est explicitement dit que Aginter Presse a trois formes d'action : l'action publique et populaire, le contrôle de l'information et l'espionnage et l'action armée. La collaboration qui est demandée à Ordine Nuovo pourrait concerner ces trois domaines. En réalité, que se passera-t-il ? En réalité, il y a certainement eu une confluence d'actions publiques et populaires. Sur l'action de contrôle, d'information et d'espionnage, il existe de nombreux éléments qui parlent d'échange d'informations.

En ce qui concerne l'action armée, nous devons réfléchir à une chose : nous ne savons pas exactement s'il y a eu des développements dans un contexte différent de celui de l'Italie. Je me souviens que Aginter Press s'intéresse à tout ce qui concerne la question africaine et dans l'un des rapports, il est fait mention d'une offre faite par Ordine Nuovo, dont l'un des éléments aurait été disponible à Mogadiscio, la Somalie étant récemment devenue indépendante. Disons donc que, d'une certaine manière, il n'est pas exclu qu'il y ait eu des actions...

(...)

Nous voici à la page 107 de mon rapport sur Ordine Nuovo, le dernier, qui résume à son tour l'annexe 104, mais nous sommes à la page 107.

Dès son retour à Rome, Aristo a envoyé une lettre le 6 juin, vraisemblablement à Guérin Serac, faisant état des réactions de Rauti à son rapport sur la réunion de Lisbonne, et offrant la disponibilité d'éléments pour des initiatives spécifiques, entre guillemets, souhaitant sortir d'Italie. Il s'agit de l'annexe 104 du rapport 1 à l'autorité judiciaire de Milan. Le directeur général d'Aginter Press a répondu le 14 juin suivant, saluant les réactions positives d'O.N. à l'offre de collaboration, mais précisant que "l'ouverture que j'avais faite dépassait le cadre de l'utilisation de vos éléments disponibles. Je vous proposais, si, comme vous l'aviez déclaré, vous aviez des cadres compétents pour prendre en charge une affaire en votre nom". En d'autres termes, nous sommes à l'annexe 105 du rapport numéro 1, c'est Rauti qui demande à être inclus, à inclure son organisation dans les activités, disons, de nature spécifique, telles qu'elles sont définies par euphémisme dans la lettre. C'est Rauti qui demande à être inclus dans ce type d'activité d'Aginter, à la place c'est Guerin Serac qui dit : non, tout au plus j'aurais proposé, étant donné votre volonté de vous lancer dans une activité à votre compte. C'est-à-dire une sorte de franchise, pour ainsi dire, de ce type d'activité, par laquelle une affaire est cédée pour être résolue, mais l'organisation Ordine Nuovo, en tant que telle, n'est pas absorbée dans l'appareil défensif de Ordre et Tradition.

Cette réponse, en effet un peu froide, de Guérin Serac, a provoqué une nouvelle lettre d'Ordine Nuovo, dont Aristo se réfère dans son rapport du 26 juin, annexe 106, A propos du troisième point (c'est-à-dire celui des activités spécifiques) il est clair qu'un malentendu s'est produit dans la dernière correspondance avec Lisbonne, et à cet égard Rauti a précisé : "La disponibilité d'éléments de Ordine Nuovo pour collaborer avec l'organisation centrale à Lisbonne, la possibilité d'assumer certains engagements d'action politique à l'étranger, pour cette combinaison, il s'agirait toutefois de trouver un accord sur le financement de l'opération. Une action commune dans certains pays, en faisant appel à la collaboration d'éléments locaux de Ordine Nuovo".

Et à cet égard, Aristo a porté à la connaissance du bureau des affaires confidentielles, l'offre faite à Aginter d'un contact à Mogadiscio et la disponibilité de trois parachutistes pour des actions à l'étranger et ce sont les faits, avec toutes les preuves, la référence est à Tronfi, Brillo et les autres qui iront.

Il a été question d'un prochain voyage de Rauti à Lisbonne pour rencontrer le dirigeant de Aginter Press, mais en fait, comme nous l'avons déjà dit, la réunion aura lieu à Rome quelques mois plus tard. Guerin Serac a répondu à nouveau le 5 juillet, en joignant le 107 aux autorités judiciaires de Milan, se déclarant fortement intéressé par le contact somalien à Mogadiscio, et prenant note de la disponibilité de personnel qualifié d'Ordine Nuovo, mais ajoutant : "Je n'hésiterai pas à faire appel à vous au moment opportun. Je crois, à cet égard, que la difficulté d'intégrer ces éléments dans une seule formation homogène ne se pose pas a priori. Pouvez-vous me rassurer à cet égard ?".

C'est-à-dire que, d'après cet échange, il est clair que c'est Rauti qui fait pression pour participer à une action militaire, les actions à l'étranger dont ils parlent sont évidemment des actions militaires, car sinon on ne sait pas très bien pourquoi trois parachutistes sont proposés, c'est-à-dire qu'une offre qualifiée de ce genre n'aurait pas beaucoup de sens. C'est plutôt Guérin Serac qui résiste d'une certaine manière et qui est dubitatif, au point de dire : "Mais peut-être que de notre part, il n'y aurait aucune difficulté à intégrer des éléments de votre part dans nos formations, mais êtes-vous capable, pouvez-vous garantir que cela est possible ?

La question sera résolue avec le fonctionnement des trois parachutistes. Ces trois jeunes hommes, Tronfi, Brillo et... qui se sont en fait rendus à Lisbonne en juillet de cette année-là et ont eu une très mauvaise impression, qu'ils ont signalée à Rauti, parce qu'ils avaient le sentiment de quelque chose de mal organisé, d'un accueil très froid, d'un manque d'intérêt substantiel pour leur offre. Et, en réalité, il est entendu, étant donné que les inefficacités organisationnelles mentionnées sont des inefficacités dont nous savons qu'elles ne sont pas propres à Aginter Press, qu'il s'agissait, au contraire, d'une organisation assez efficace et assez bien organisée, tout porte à croire que c'est Aginter Press qui n'a pas l'intention d'absorber les trois hommes proposés par Ordine Nuovo et, en fait, la relation... cette occasion laissera une certaine froideur entre les deux organisations.

Il est donc possible qu'au niveau armé, il n'y ait pas eu de véritables opérations communes entre les deux structures. Peut-être en Afrique, mais nous ne savons pas, en Italie cela ne semble pas être le cas, laissons de côté - évidemment - les questions qui font l'objet de ces procès. Il ne semble pas qu'il y ait eu des opérations de ce type, mais s'il n'y en a pas eu, l'idée que l'on se forme à la lecture des documents est qu'il n'y a pas eu, avant tout, par la mauvaise volonté d'Aginter, c'est Aginter qui se montre réticent, et la réunion avec Rauti est reportée, elle a lieu en janvier, en janvier la première question est : quelle est votre position sur les États-Unis. Ensuite, il y a l'invitation à la rencontre européenne d'Athènes, etc. Le rapport sera toujours là, il y a beaucoup de briefings, je les lui ai tous lus, donc elle est contente. De nombreuses informations nous renseignent sur la persistance de la relation entre les deux organisations. Mais outre les rapports, il existe aussi des dossiers officiels de la police.

(traduction)

Ordre et Tradition est la structure politique, Aginter Press est l'agence de presse, au sein de laquelle les services secrets actuels opèrent avec leur structure militaire, qui est mentionnée à plusieurs endroits, tant dans mon rapport que dans les documents qui ont été mis au jour. Aginter Press a donc tendance à être le véritable cerveau politique d'Ordre et Tradition. Ordre et Tradition est plutôt une sorte, entre guillemets, d'organisme de masse qui est utilisé pour des initiatives politiques, comme le sera par exemple la conférence de Sintra. Cependant, Ordre et Tradition participe à son tour aux initiatives militaires de Aginter Press. Au point que dans l'un des rapports informatifs, je ne me souviens pas si celui-ci du 4 juin, annexe 108, il y a précisément une référence à cela. Presque toujours, Aristo parle indifféremment d'Ordre et Tradition et d'Aginter Press comme de choses qui se chevauchent. Concernant les liens et la collaboration qui existeraient entre Ordre et Tradition avec les brunchs spéciaux, avec les services de renseignements spéciaux de certaines polices politiques : "Sur la base d'éléments fiables qui ont été fournis à Madrid, par une personne liée à Ordre et Tradition, il est en mesure de rapporter que le groupe de Lisbonne a joué un rôle décisif dans l'élimination physique de l'ancien général portugais Umberto Delgado...", c'est donc une confirmation de ce que vous me demandiez. "... qui avec sa notoriété, et malgré le fait qu'il se soit récemment éloigné des courants marxistes des opposants anti-salazaristes opérant en Afrique méditerranéenne, constituait en tout cas un élément de cohésion pour les opposants au régime. Du côté espagnol, le soutien serait venu de la branche secrète spéciale de la police, qui a un bureau (camouflé, bien sûr) à Madrid dans la Calle Fuencarral. La branche correspondante du PIDE portugais l'a laissée tranquille, même si elle a été informée de ce qui était prévu. Le gouvernement de Lisbonne n'en aurait pas eu connaissance". Un autre document parle de la relation avec certains secteurs politiques, comme l'aile droite du parti républicain américain, la CSU bavaroise, etc. Ce qui donnera ensuite naissance à la structure européenne de la WACL, la Ligue Anticommuniste Mondiale.

En fait, l'Aginter Press est régulièrement en contact avec les organisations de la WACL, tant sur le scénario européen que sur le scénario latino-américain. La WACL est le résultat de la confluence de diverses organisations continentales. En Europe, il y avait l'EUROWACL, en Amérique latine, il y avait la CAL, la Confédération anticommuniste latino-américaine.

Aginter Presse rapporte régulièrement, par exemple, que le groupe Taquara, qu'Aristo mentionne dans l'un de ses briefings, était un groupe qui allait plus tard fusionner avec CAL.

Ainsi, d'une certaine manière, Aginter Presse est organique à ce genre d'environnement et le fait, la plupart du temps, par l'émanation légale, officielle, politique de Ordre et Tradition.

(traduction)

92.  Le juge d'instruction Guido Salvini a écrit dans son ordonnance de jugement : " (...) il est très probable qu'Aginter Press a fonctionné comme une sorte de sous-agence, tant en Afrique et en Amérique du Sud qu'en Europe, chargée des actions les moins confessables qui devaient être menées sans intervention directe des organismes officiels afin de ne pas créer de problèmes ni dans les relations entre les États ni, éventuellement, dans l'opinion publique (...). Les relations entre Aginter Presse et de nombreux représentants de la droite institutionnelle et extra-parlementaire italiennes sont documentées. Voir le jugement contre Rognoni Giancarlo + autres, 3 février 1998. Au cours de ces mêmes années, des organisations ouvertement atlantiques entretenant des relations étroites avec des groupes de droite, telles que la Ligue mondiale anticommuniste, la Ligue de la liberté et le Centre international de lutte contre le communisme (Interdoc), ont été actives.

Capitaines d'Avril / Capitães de Abril

https://www.youtube.com/watch?v=SUqH_rC0iGY

VOSTFR

https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitaines_d%27avril

Capitaines d'avril retrace la Révolution des œillets qui se déroula les 24 et 25 avril 1974 et renversa l'Estado Novo créé par Salazar et poursuivi par Marcelo Caetano.