IL DEVIENT COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE A BRUXELLES LES SOUVENIRS DU PJMAN BERNARD GLIMES
VANDENDRIES,JEAN
Jeudi 21 août 1997
Il devient commissaire divisionnaire à Bruxelles
Les souvenirs du PJman Bernard Glimes
Jolie promotion pour l'ensemble de la Police judiciaire de Nivelles et plus encore pour... l'intéressé. Bernard Glimes vient d'être nommé commissaire divisionnaire à la PJ de Bruxelles, un nouveau «titre» qui fleure bon la France et qui correspond à celui de commissaire principal de première classe.
Bernard Glimes a 44 ans. Entré en 1972 à la PJ de Charleroi comme employé, il fut muté à Nivelles en 1976 avec le grade d'inspecteur. En 1982, sa nomination comme officier l'amena à un transfert d'un an à Bruxelles. Il ne se retrouvera donc pas en pays totalement inconnu.
A Nivelles, il dirigeait la section «crime/banditisme» qui s'illustra à de multiples reprises et dans des domaines variés. Parmi les affaires les plus spectaculaires dans lesquelles il s'illustra, comprenez les plus médiatisées, le dossier ouvert à charge de Jean Houdy et Jean-Louis Paul, les chefs d'une bande de redoutables agresseurs. Ils s'évadèrent de la prison de Nivelles le 3 mars 1984 et écopèrent respectivement de... 91 et 77 ans de prison, peines ramenées au maximum légal de 20 ans puis à 12 et 15 ans en degré d'appel.
Au cours de la nuit du 10 au 11 juillet 1987, Werner Engel-brecht et René De Grove, deux «spécialistes», volèrent trois tableaux de maîtres au château de Merode, à Rixensart. Ils écopèrent, en mars 1988, de quatre ans de prison ferme.
Le 20 mars 1988, un autocar «bourré» de stup fut découvert à Hélécine. Il provenait du Maroc et devait théoriquement prendre la direction de la Hollande.
Autres mauvais souvenirs, ceux laissés par le «trio infernal » composé de Legros, Hamsters et un mineur d'âge qui sévirent (et tuèrent) en 1991 ainsi que les Chuat père (Jacques) et fils (Philippe) venus de Tournai abattre le baron de Moffarts à Grez-Doiceau le 14 juillet 1994.
L'été le plus chaud fut celui de 1991 : douze cadavres en un peu plus d'un mois. Douze élucidations.
UN TRUAND ARR ETÉ À WAVRE
ET ABATTU DANS SON BUREAU
Le dernier «gros dossier» est l'attaque du fourgon du Groupe 4 Sécuritas, dans les ruines de Villers-la-Ville, le 26 juin 1996.
Des regrets ? L'inconnue des tueries du Brabant (wallon) dans lesquelles Bernard Glimes ne travailla que quelques mois et le mystère continuant de planer sur la mort de Régina Gillard, retrouvée le crâne fracassé, le 28 décembre 1994, près de la gare d'Ottignies.
Un dernier souvenir marquant ? Une autre mort, survenue dans les locaux de la PJ nivelloise, le 12 juin 1986. Pietro Santini, condamné à douze ans de prison pour hold-up à Jemappes, était recherché suite à son évasion de la prison de Verviers, le 21 avril précédent. Une information parvint à la PJ de Nivelles : l'homme allait se rendre dans un café de la place du Sablon à Wavre. Un piège fut tendu.
Un inspecteur de la PJ et une femme jouèrent le rôle d'amoureux. Ils quittèrent les lieux une fois Santini arrivé et attablé avec trois autres personnes. L'établissement fut aussitôt envahi par une dizaine de PJmen.
Le quatuor fut solidement encadré et emmené à Nivelles. Dans le bureau du commissaire Glimes, Santini se retourna brusquement, plongea la main dans son pantalon et sortit de son slip un «baby» pistolet qu'il braqua sur l'inspecteur verviétois ayant pris part à l'intervention. Pour son malheur, ce dernier était moniteur de tir. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il abattit le truand.
Bernard Glimes, qui prendra ses fonctions le 1er septembre, laissera à Nivelles le souvenir d'un flic dynamique et brillant. Il ne rechigne jamais devant le travail, passant jours et nuits à traquer les malfrats. Il n'hésite pas à prendre des initiatives, quitte à bousculer quelque peu la hiérarchie. Il ne laisse pas davantage occuper le terrain qui lui est confié, conclut l'ex-juge d'instruction nivellois Luc Maes, lui aussi en partance pour Bruxelles où il a été nommé conseiller près la cour d'appel.
J. V.D.
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"Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve."
( Dr. Robert RENDU)
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