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 Raes, Albert

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michel
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MessageSujet: Raes, Albert   Raes, Albert EmptyVen 13 Juin 2008 - 9:29

Albert Raes est l'ancien directeur de la Sûreté de l'État belge de 1993 à 1999, et consul honoraire du Maroc en Belgique. Il fut écarté de ses fonction par le ministre de la Justice Melchior Whatelet en juin 1990. Le 10 octobre 2000, M. Albert Raes a reçu l'autorisation nécessaire pour exercer les fonctions de consul honoraire du Maroc à Bruges, avec une circonscription consulaire s'étendant aux provinces d'Anvers, de Flandre occidentale, de Flandre orientale, de Limbourg et de Brabant flamand.

Source : Wikipédia

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michel
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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptyVen 13 Juin 2008 - 9:30

Raes, le patron de la Sûreté, sort de son mutisme

HAQUIN,RENE

Lundi 19 juin 1989

Raes, le patron de la Sûreté, sort de son mutisme

mais ses réponses ne font pas tomber le rideau...

Les premiers articles publiés en septembre et en octobre 1983 par Le Soir, qui révélèrent l'existence du Westland New Post de Paul Latinus, les vols de telex à l'armée et l'emprunt de documents aux Affaires étrangères, mais surtout les «cours» donnés par le commissaire Smets de la Sûreté aux élèves du WNP, ont hypothéqué la confiance dans cette administration. Ni les explications fournies depuis 1983 par le ministre Gol ni celles données sous serment lors de la comparution du responsable et d'agents de la Sûreté au procès du double assassinat de la rue de la Pastorale en 1987, puis au procès de la filière boraine à Mons en 1988, n'ont levé l'hypothèque. Au contraire. Aux accusations lancées par les extrémistes du WNP se sont ajoutées la plainte de Benoît de Bonvoisin que le parquet aurait voulu classer mais que la cour d'appel a remise à l'instruction, puis les accusations de l'ancien gendarme Robert Beijer arrêté l'an dernier dans le cadre du dossier Mendez, enfin les récentes critiques du doyen des juges d'instruction de Bruxelles, Francine Lyna.

Maintenant qu'avec l'accord du ministre Melchior Wathelet il s'est décidé à parler, après sa comparution devant la commission parlementaire d'enquête sur le banditisme et le terrorisme, l'administrateur-directeur général de la Sûreté publique, Albert Raes, reste pourtant insaisissable. Il a choisi de donner sept interviews. La dernière était pour nous, avec des questions pointues auxquelles il n'avait pas encore répondu, ou qu'il avait esquivées.

Début octobre 1983, nous avions rencontré discrètement le patron de la Sûreté. Il connaissait nos premiers articles sur le WNP et nous avait remercié d'être jusque-là resté discret sur les accusations portées par Latinus et d'autres contre la Sûreté. C'était donc l'objet de notre rencontre. Dès le lendemain paraissait dans Le Soir le premier d'une série ininterrompue d'articles soulevant toujours ces mêmes questions. Depuis, le secret dont s'entoure l'administrateur-directeur général de la Sûreté publique Albert Raes (on se souvient de sa discrétion très remarquée sur la place de Mons en avril 1988) n'a certes pas contribué à clarifier les choses.

Je ne suis pas un homme secret, dit-il, mais je suis aussi discret que possible. Pas seulement à cause de certaines missions qui demandent la discrétion, mais parce qu'il est inutile pour ceux que je rencontre d'être vus avec l'administrateur de la Sûreté. J'ai été trop secret? Vous avez peut-être raison. J'ai sur ce point plaidé coupable auprès de mon ministre. Mais je demande l'indulgence: je suis aussi entre l'enclume, l'obligation de réserve, et le marteau, les attaques de personnes qui savaient que la Sûreté ne réagirait pas. Je n'ai pas réagi en temps utile. Je m'en réfère au prophète Isaïe qui disait: «Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et du crachat, je garderai un visage de pierre, je ne serai pas confondu». Isaïe, chapitre 30, verset 5...

Beijer et les garages

Allusion directe notamment à l'ancien gendarme Robert Beijer, qui a accusé des hommes de la Sûreté, dont Albert Raes en personne, d'avoir utilisé l'agence de détectives ARI, de Beijer et Bouhouche, pour certaines missions troubles autour d'un réseau de garages et de flats loués depuis des années à Bruxelles, et qui touchent aux vols des armes de la gendarmerie en 1981 et peut-être aux tueries du Brabant.

En 1988, il y eut un communiqué du ministre de la Justice, basé sur des déclarations signées de mes collaborateurs jurant n'avoir pas loué de garages. C'était catégorique. J'aurais peut-être dû donner un peu plus d'explications. En 1988, M. Beijer- citait des noms. A la télévision, récemment, M. Beijer a dit qu'il n'a jamais été question de payement de la part de la Sûreté, il ne cite plus de noms, plus même le mien, il ne parle plus que de contacts avec deux «représentants» de la Sûreté. Nous avons entrepris des recherches pour découvrir de qui il peut s'agir. Pour moi, c'est une affaire vulgaire et subalterne.

Contacté samedi, Beijer dit ne rien retirer à ses premières accusations et affirme les avoir répétées et avoir cité des noms au juge d'instruction. Il avait rencontré des fonctionnaires de la Sûreté et de l'office des étrangers au temps où il était gendarme. Selon nos informations également, Beijer, il y a une dizaine d'années, en réponse à une annonce cherchant des collaborateurs pour une agence de renseignements (on nous affirme que cette annonce était placée par la Sûreté), avait envoyé sa candidature, signalant qu'il était gendarme à la BSR. Sur ce point, Beijer dit ne pas s'en souvenir:

J'ignore tout de ceci. Ça m'étonnerait fort. Je n'ai pas connaissance qu'on ait jamais employé cette méthode. De plus, mes collaborateurs ne sont pas autorisés à faire appel à des membres de services de police comme informateurs, parce que nous avons des relations officielles avec les responsables de ces services.

Campagnes

orchestrées?

Tout au long de ces années, aux questions que se posaient certains médias sur la Sûreté, d'autres articles de presse prenaient votre défense, comme s'ils participaient à une campagne orchestrée. Tout récemment encore, on a lu dans deux journaux des interviews anonymes d'agents X... et Y... de la Sûreté blanchissant le service et lançant des accusations (parfois fausses) contre la gendarmerie.

Je n'oserais pas appeler cela des contre-articles. Il est normal que des journalistes défendent des thèses opposées. Je ne sais pas qui est X... Un collectif d'agents? C'est une hypothèse parmi d'autres. Nous nous intéressons à la manière dont certaines informations ont été transmises à la presse, sans autorisation des supérieurs. Peut-être les agents X... et Y... sont-ils les mêmes...

La série d'interviews données ces deux semaines par Albert Raes, l'homme qui devait rester discret, signifierait-elle qu'il s'apprête à changer de chapeau, à quitter la Sûreté?

Il y a trois ou quatre ans que mes supérieurs me conseillaient d'expliquer un peu plus l'action, les moyens, les défaites du service. Je regrette de n'avoir pas rencontré plus tôt certains chroniqueurs judiciaires bien informés pour leur donner un peu plus d'explications. Ça se fera peut-être un peu plus par la suite.

Jusqu'ici, le contrôle sur la Sûreté se réduisait au contrôle exercé par le ministre sur cette administration, via l'administrateur général. Un projet de loi se prépare, on le sait, pour instituer un contrôle plus efficace sur la Sûreté.

Il y avait des contrôles extérieurs, celui du pouvoir judiciaire, de l'administration de la Justice, de l'inspection des Finances, de la Cour des comptes, et un contrôle intérieur par la hiérarchie. Nous sommes également demandeurs d'un contrôle extérieur de la part du pouvoir législatif, comme aux Pays-Bas, en Allemagne et en Italie. On a parlé de fonds spéciaux, alimentés notamment par de l'argent donné par certaines personnalités étrangères lors de voyages dont la Sûreté assurait la protection. C'est une fable. Ça n'existe pas. Les fonds spéciaux sont purement belges.

Il a été question de relations difficiles entre le chef de la Sûreté et certains services de renseignements étrangers, notamment ceux des Etats-Unis.

J'ai dit à la commission que, de temps à autre, j'avais été amené à rappeler à plusieurs services correspondants, pas seulement des Etats-Unis, que j'espérais qu'ils respecteraient la souveraineté belge. Mais ce n'était pas très important.

Menti au Premier?

En 1979, lors du recrutement de mercenaires dans la région liégeoise pour prendre part à une opération de déstabilisation au Zaïre, lancée du Rwanda, ces mercenaires étaient encadrés par des hommes de la PJ et de la Sûreté. A la base de ce recrutement se trouvait M. Monguya, qui aurait reçu à l'époque une protection de la Sûreté, donnée personnellement par Albert Raes.

Je n'ai jamais donné une protection personnelle ou autre à un seul Africain, sauf à des personnalités. Nous avons eu des difficultés pour suivre ce mouvement. Le gouvernement nous avait demandé des renseignements qu'on a réussi à avoir. Vous savez, on parle facilement de la Sûreté, mais ce ne sont pas toujours nos agents. Certains se font passer pour des membres de la Sûreté.

Paul Vanden Boeynants était Premier ministre intérimaire. Il nous jura à l'époque n'avoir reçu aucune information à ce sujet et en fit le reproche à Albert Raes. Comme il lui reproche aussi d'avoir menti, en 1978, quand la Sûreté fit état de l'existence d'un dossier sur le colonel De Vlieghere au moment où le gouvernement devait se prononcer sur sa candidature, appuyée par André Cools, au poste d'administrateur adjoint à la Sûreté. Plusieurs personnalités de l'époque le confirment. Vérification faite par M. Van Elslande, ministre de la Justice, il n'y avait aucun dossier. Certains affirment que M. Raes avait «inventé» ce dossier pour aider le CVP à écarter la candidature de De Vlieghere.

Les personnes qui vous ont raconté ces histoires vous ont dit des blagues...

Prenons le temps d'une respiration: la suite de cette interview, demain...

RENÉ HAQUIN.


Source : Le Soir, 19 juin 1989

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HERVE




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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptyDim 24 Mai 2020 - 17:28


De Westland New Post: Pop-up van een veranderende samenleving ?

Lander Van de Sompel

Masterproef voorgelegd aan de Faculteit Letteren en Wijsbegeerte voor het behalen van de graad van Master in de Geschiedenis

Academiejaar 2016-2017

(traduction)

3.3.1. Raes et les Américains

Au milieu des années 1970, l'attitude de la Sûreté envers les Américains a changé. L'homme qui s'est occupé de cela était Albert Raes. Il a rejoint la Sûreté publique en 1965 - service de tutelle pour la Sûreté de l'État et le Département des étrangers - et en 1977, il a succédé à Ludo Caeymaex en tant que directeur général de la Sûreté publique. Avant cela, il était administrateur adjoint de la Sûreté. Raes s'est principalement concentré sur la Sûreté de l'État et a négligé - bien que ce soit un mot lourd - le département des étrangers. 298  Dans les années qui ont précédé la nomination de Raes, il a pu se faire une bonne idée de la manière dont les Américains opéraient. Lorsqu'il a été nommé, Raes les a immédiatement mis à leur place. Cela a été confirmé dans la "Première Commission" par Jacques De Vlieghere (le numéro deux de la Sûreté à l'époque du WNP) 299 , dans la série du De Morgen de Walter De Bock sur la "Sûreté de l'État" et peut être lu principalement dans le livre de Carpentier et Moser. 300  Kausse a également raconté cela à Guy Bouten dans son premier livre.  301  Raes a introduit de nouvelles affaires presque immédiatement. C'est ainsi qu'il a voulu, à partir de ce moment, dresser la carte des mouvements d'extrême droite au niveau national, et ne pas se concentrer uniquement sur le "danger rouge". Cette nouvelle orientation de Raes (avec le ministre Philippe Moureaux) a fait sortir involontairement la Sûreté de l'ombre, car c'est précisément au moment où le service de renseignement surveillait le petit monde des de Bonvoisin et consorts que les problèmes ont commencé. 302

Le fait que la Sûreté concentre désormais son attention non seulement sur la gauche, mais aussi sur la droite, signifie que les Américains reçoivent moins d'informations. Il a également réformé le service de contre-espionnage (B4), fleuron de la Sûreté d'après-guerre. Pendant la guerre froide, les services de renseignements occidentaux ont accordé une grande importance au contre-espionnage. Comme le dit le terme, le contre-espionnage a pour objectif de contrer l'espionnage. Leur tâche consiste à localiser, identifier et neutraliser l'espionnage. Le département était divisé en sections : observation, technique et trois sections d'information (Union soviétique et États satellites, interrogatoires et enquêtes). 303  Les personnes qui y travaillaient étaient l'élite. Cette brigade monopolisait pratiquement toutes les ressources et le travail des autres brigades lui était subordonné. "Les personnes et les ressources ont ainsi été réparties pendant des années selon une échelle de valeurs et de priorités qui correspondait exactement à ce que les Américains et l'OTAN attendaient de nous", dixit le correspondant (anonyme) de Walter De Bock. 304  La brigade de contre-espionnage étant située ailleurs que dans les autres services  305 , elle était plus difficile à contrôler. Les Américains entraient et sortaient du bâtiment Stuyvesant à la Louisaplein, le quartier général de la B4, et souvent ils se contentaient d'emporter des dossiers. Personne ne les a arrêtés, même s'il y avait un bureau de liaison. La CIA a même examiné des dossiers avant que le chef de service ne les voie. Raes a réagi et a créé une nouvelle brigade (B6) en 1981, à laquelle seront désormais affectés tous les services logistiques. Avant les réformes de Raes, les services logistiques étaient exclusivement rattachés au B4. Les tâches des services logistiques comprenaient le placement de microphones et l'entretien des moyens de communication ; le B6 était également chargé de faire de l'observation des personnes. Grâce aux modifications apportées par Raes, le commissaire en chef a pu décider quelle brigade pouvait faire appel en priorité à la B6. Raes a également fondé la brigade B7 en 1985. En conséquence, le contre-espionnage a généré moins d'informations et les Américains en ont donc reçu moins également  306.  Raes a apparemment reçu beaucoup de critiques pour cela. La presse et les politiciens lui reprochent d'avoir démantelé le service de contre-espionnage et d'avoir ainsi donné libre cours aux agents du KGB. La personne interrogée a réfuté ces accusations et a souligné que Raes n'avait fait que modifier les structures internes, afin que toutes les brigades puissent faire appel aux services d'urgence communs en fonction de leurs besoins. À la suite des réformes, les Américains ont été laissés plus sur le côté. Les fichiers devraient être demandés par les moyens normaux et il devrait y avoir une interaction dans l'échange d'informations. 307  Raes a également rendu le soutien financier et logistique des Américains. De cette manière, la Sûreté belge s'est considérablement appauvrie, mais aussi rendue plus indépendante. Jacques De Vlieghere a confirmé les déclarations de l'agent anonyme dans la "Première Commission". "C'est en effet l'un des mérites de M. Raes. À la fin des années 70, il a dû appliquer une politique de "retour en arrière" à la CIA. Les Américains sont des impérialistes. Ils considèrent les services de renseignement de leurs alliés comme subordonnés à leur CIA. Mais ils ne sont pas ici en territoire occupé. Depuis lors, nous avons pu tendele (sic) redresser la situation. Je dis tendele (sic) parce qu'il est certain qu'ils mènent encore des opérations sur notre territoire sur lesquelles nous n'avons pas le contrôle ou les informations nécessaires " 308  Les deux brigades nouvellement formées (B6 et B7) ont non seulement suscité le ressentiment des Américains, mais aussi au sein de leur propre service. La création des nouvelles brigades a entraîné une perte de personnel et d'autorité pour les brigades B2 et B4. Le B4 (contre-espionnage), en particulier, a connu des difficultés et a perdu beaucoup de ressources. Cela a provoqué un mécontentement permanent et des guerres internes prolongées. L'existence de deux clans au sein de la Sécurité a certainement contribué au climat orageux dans lequel la Sûreté s'est retrouvée, les fuites dans la presse n'y sont pas étrangères.

Christian Souris, le rédacteur en chef du Pourquoi Pas, a déclaré au juge d'instruction Schlicker que Raes avait des contacts suspects avec des collègues yougoslaves. 309  Geens a appris de ses sources que Raes avait essayé de trouver une ouverture en Europe de l'Est par le biais de ses contacts en Yougoslavie : "D'après l'article que Souris a écrit à ce sujet, j'en ai conclu qu'il n'y avait pas d'applaudissements dans le coin anticommuniste et atlantique. Selon mes sources, à la fin des années 70, il y a eu des attaques soudaines sur des cibles yougoslaves sur le territoire belge qui n'ont pas été clarifiées". 310  Raes aurait donc eu de bons contacts avec la Yougoslavie. Il a été fortement critiqué pour cela d'un point de vue anticommuniste, et les Américains ne pouvaient pas non plus se moquer des liens du haut responsable de la Sûreté avec un pays communiste. Les attaques contre des cibles yougoslaves ont brouillé les relations entre Raes et les Yougoslaves. 311  On peut dire que Raes cherchait des ouvertures vers l'Est. Il pourrait être un partisan de la doctrine Harmel, élaborée en 1967. La doctrine porte le nom de Pierre Harmel. Il a été actif dans la politique belge et européenne du début des années cinquante jusqu'à la fin des années soixante-dix. Il a rapproché les pays du bloc de l'Est et a souhaité une relation plus stable entre l'Ouest et son homologue. L'OTAN décrit la doctrine Harmel comme suit : "La "Doctrine Harmel" préconise une défense forte combinée à de bonnes relations diplomatiques avec les pays du Pacte de Varsovie, et a contribué à ouvrir la voie à la détente Est-Ouest du début des années 1970. Si la situation internationale en matière de sécurité a considérablement changé depuis lors, le "processus Harmel" reste un exemple et une source d'inspiration pour l'Alliance alors que nous préparons un nouveau concept stratégique "  312

Il est frappant que les Américains aient voulu avoir autant d'influence en Belgique. Il y a plusieurs facteurs à cela. Tout d'abord, en 1967, le centre de commandement des forces alliées de l'OTAN (SHAPE) a été transféré dans notre pays. Deuxièmement, le siège du centre de commandement secret des réseaux Stay Behind (A. C. C) était également situé dans notre pays. Ces réseaux seront examinés plus en détail dans le cadre de cette recherche. Troisièmement, d'importantes institutions européennes étaient ou sont également installées ici. Quatrièmement, au début des années 1980, la nouvelle s'est répandue que les Américains allaient installer des missiles nucléaires.  313  Au début de 1981, un rapport de la CIA qualifiait la Belgique de pays hautement stratégique, mais instable.  314  Instable car apparemment un fort mouvement de paix est apparu. La question des missiles a provoqué de grandes manifestations dans notre pays. Bien que la guerre froide ait dégelé, les Américains - dont Ronald Reagan était entre-temps devenu président - ont jugé nécessaire de placer davantage d'armes sur le sol européen. La population n'a pas accepté cela et est descendue dans la rue en masse.  315 La nomination de Reagan en 1981 a été un bouleversement majeur qui peut aussi expliquer les attaques contre la Sûreté de l'État. Reagan était un républicain et était connu comme un anticommuniste enragé. Il voyait l'Union soviétique comme "un empire du mal" avec de "sombres desseins". Sous son règne, nous avons assisté à une dernière montée de tension entre les deux puissances mondiales. Le placement de missiles nucléaires n'y était pas étranger. 316  Reagan et son administration trouvaient également l'approche précédente des communistes trop douce. L'acte a été ajouté au mot et "l'évinceur communiste" Bill Casey est devenu directeur de la CIA. 317  Ces transitions importantes se sont produites au moment où la WNP développait ses activités. Les commanditaires américains dont parlait Latinus pourraient bien venir de ces cercles. Lorsque cette étude porte sur "les Américains", il est important de garder cette information à l'esprit.

Ce qui précède a montré clairement que la Sûreté sous Raes a subi une métamorphose complète. D'un côté positif : la Sûreté est devenue moins dépendante de son allié étranger. Par contre, négatif : pour la première fois, la Sûreté est vraiment sortie de l'ombre et s'est empêtrée dans de nombreux scandales. Quelques années après la nomination de Raes, les accusations ont commencé, en fait à l'insu du chef de la Sûreté. Raes était censé être un agent du KGB, Raes était censé être impliqué dans des affaires louches, Raes avait des liens avec le WNP, Raes avait quelque chose à voir avec les tueurs du Brabant, et ainsi de suite. Que ces soupçons aient été mis en scène par les Américains est un raccourci, mais il est clair que pour beaucoup, il n'était pas le bon homme à cet endroit. Il est clair que la CIA aurait préféré revenir à la situation d'avant 1977, où elle avait tout à dire. Des soupçons profonds et des attaques répétées de Benoît de Bonvoisin, entre autres, ont amené Raes à se mettre à l'écart. Lorsque, près de trois ans plus tard, il a été acquitté de toutes les charges par le Conseil d'État, Raes a voulu reprendre son ancien poste. Melchior Wathelet - alors ministre de la Justice et ancien membre du CEPIC -  immédiatement n'a pas aimé cela et a proposé un autre poste à Raes. Il est devenu administrateur-directeur général du droit civil et des services honoraires.  318 Plus tard, il a été acquitté de toutes les accusations par la Cour d'appel de Bruxelles.


298 C. CARPENTIER EN F. MOSER, De staatsveiligheid, p. 236.
299 Verslag Eerste Bendecommissie, getuigenverhoor Jacques De Vlieghere, p. 322. (Deel 4).
300 C. CARPENTIER en F. MOSER, De staatsveiligheid, 293 p.
301 G. BOUTEN, De Bende van Nijvel. Het dossier, het complot, de leden, p. 356.
302 C. CARPENTIER en F. MOSER, De staatsveiligheid, p. 78
303 W. SPIESSCHAERT, “Contraspionage. Van Koude Oorlog naar partnership”, in: M. COOLS, ed., De Staatsveiligheid. Essays over 175 jaar Veiligheid van de Staat, Brussel, Politeia, 2005 pp. 115-128.
304 W. DE BOCK, “Het CIA-koninkrijk”, in: De Morgen, 27/05/1989.
305 De andere diensten waren gevestigd in de Wolstraat, Brussel. Later werden alle diensten samengebracht op de Meeûssquare.
306 W. DE BOCK, “Het CIA-koninkrijk”, in: De Morgen, 27/05/1989.
307 C. CARPENTIER EN F. MOSER, De staatsveiligheid, pp. 237-238.
308 De informatie wordt uit een krantenartikel van W. De Bock gehaald: W. DE BOCK, “Ons werd nooit gevraagd naar een politieke piste”, in: De Morgen, 26/05/1989. Zelfde informatie wordt teruggevonden in: Verslag Eerste Bendecommissie, getuigenverhoor Jacques De Vlieghere, p. 322. (Deel 4).
309 Persoonlijk archief, correspondentie met Hilde Geens, 15 mei 2017.
310 Persoonlijk archief, interview door Lander Van de Sompel met Hilde Geens, 20 december 2016.
311 Persoonlijk archief, interview door Lander Van de Sompel met Hilde Geens, 20 december 2016.
312 NATO, Statement by the NATO Secretary General on the passing away of Pierre Harmel 16 Nov. 2009, in: , geraadpleegd op 28/12/2016.
313 G. DENECKERE, T. DE PAEPE en B. DE WEVER, Een geschiedenis van België, Gent, Academia Press, 2012, pp. 226-227.
314 G. BOUTEN, De Bende van Nijvel en de CIA, p. 12.
315 G. DENECKERE, T. DE PAEPE en B. DE WEVER, Een geschiedenis van België, p. 227.
316 R. PALMER, J. G. COLTON en L. KRAMER, A history of the modern world since 1815, Boston, McGraw-Hill, 2007, pp. 1022-1023.
317 G. BOUTEN, De Bende van Nijvel en de CIA, p. 13.
318 Archief Walter De Bock, transcriptie interview van Walter De Bock met Albert Raes, doos 1.18, rubriek 3.

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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptySam 8 Mai 2021 - 21:34


https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Raes

(...)

De 1977 à 1990 Raes fut le doyen du Club de Berne, réunion périodique des chefs d'une douzaine de services de renseignement européens, y compris la Suisse, dont il fut le co-fondateur en 1970. Ces réunions permettaient la mise en commun confidentielle d'informations sur des dossiers sensibles.

(...)


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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptyMer 30 Nov 2022 - 17:48


(1993)

Raes, Albert Rr12


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Raes, Albert R311


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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptyMar 6 Déc 2022 - 10:12


Raes, Albert Alr110


Raes, Albert Alr210

_ _ _

Note : il est intéressant de relire l'autobiographie du "Chef de Station" de la CIA en Belgique, Dick Holm, et notamment ce qu'il dit de ses rencontres avec Albert Raes.




Dernière édition par HERVE le Mar 6 Déc 2022 - 14:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptyMar 6 Déc 2022 - 14:04


https://pnws.be/hoe-mossad-aan-alle-telefoonnummers-van-informanten-van-vsse-kwam/

(traduction)

Ce n’est un secret pour personne : jusqu’à la fin des années 70, la Sûreté de l’Etat belge était une branche de la CIA. Ce n’est que sous Albert Raes et Christian 'Canard' Smets qu"une autre direction a été imprimée.

(...)


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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptySam 24 Déc 2022 - 16:55


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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptySam 24 Déc 2022 - 17:04


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MessageSujet: Re: Raes, Albert   Raes, Albert EmptyDim 25 Déc 2022 - 10:04


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