Partouzes de Bultot on line
(16/02/2008)
Dans ces années-là, le directeur adjoint de la prison de Saint-Gilles savait s'amuser...
BRUXELLES De vieilles vidéos de partouzes dans la confiture font bizarrement surface, vingt ans après, sur... You Tube. Ce sont les vidéos du Jonathan. Il y a 20 ans, existait à Bruxelles un club privé, appelé le Jonathan, où s'organisaient des soirées de sexe et où l'on finissait nu dans la gelée de groseilles. C'était connu. Ce qui ne l'était pas, c'étaient les vidéos : les partouzes étaient-elles filmées et, si oui, était-ce à des fins de chantage.
L'homme qu'on voit sur les photos n'est pas n'importe qui : à l'époque, Jean Bultot est le directeur adjoint de la prison de Saint-Gilles et le juge de Termonde Freddy Troch qui enquête sur la tuerie du Delhaize d'Alost (8 victimes tuées en novembre 1985) pense qu'il est peut-être la clé de la solution : ses enquêteurs viennent de trouver des notes manuscrites près d'une voiture à Braine-le-Comte utilisée par les tueurs; pour l'expert graphologue Guillaume qui fait autorité, l'écriture est celle de la femme de... Bultot.
Du coup, les vidéos de partouzes du Jonathan deviennent la base d'une théorie qui cherche à expliquer par le chantage l'exécution qui ne serait pas due au hasard de certaines des 28 victimes des tueurs du Brabant wallon. Mais les vidéos du Jonathan existent-elles ? Elles ont fait partie pendant 20 ans de la légende : c'est clair aujourd'hui que ce n'était pas qu'une légende.
Depuis très peu de jours (le 28 janvier 2008), des extraits figurent sur You Tube. Exactement 42 secondes qui apportent la preuve aussi qu'elles n'ont pas été détruites. Leur qualité est médiocre. Elle pourrait permettre néanmoins d'identifier les participants et participantes.
Aucun doute sur leur authenticité : on a même pris la peine de faire précéder la séquence du nom du club, Jonathan. Et c'est bien le Jean Bultot de 1984/1985. À l'époque, le club est tenu par son ami Pierre-Paul De Rycke trouvé mort en 2001, suicidé à Koekelberg d'une balle dans la tête. À l'époque, le Jonathan est dénoncé comme un repaire de l'extrême droite - pour laquelle De Rycke et Bultot ont des sympathies -, fréquenté par des policiers, des truands, des filles et des jouisseurs qui aiment le mélange des genres.
Très bon tireur, Bultot croise d'autres fines gâchettes qui, comme Madani Bouhouche (ex-gendarme mort tué par la chute d'un arbre), intéresseront aussi les enquêteurs. Pour autant, il n'y aura jamais l'ombre d'une preuve : Bultot en fuite est rattrapé au Paraguay, puis dès qu'il le peut s'exile au Mozambique, d'où il ne revient que l'an passé. En 17 ans, beaucoup de choses se sont calmées. Mais Bultot cherche toujours à expliquer par quel sortilège des notes écrites par sa femme se seraient retrouvées près de la voiture VW Golf des tueurs du Brabant.
Il a parlé de manipulation : ces 42 secondes que l'on trouve depuis 3 semaines sur You Tube relèvent-elles de la même explication ? Qui a diffusé ces extraits (http://www.bloglog.ro/youtube.vf-confiture) ? Dans quel but ? Et pourquoi maintenant ? Faut-il y voir une sorte de message ?
Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant mais, ces derniers temps, Jean Bultot est très difficilement contactable.
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"Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve."
( Dr. Robert RENDU)