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Des policiers à Cartagène pour retrouver une arme des tueries du Brabant
CHARLEROI Depuis le week-end, des enquêteurs de la Cellule Brabant wallon sont à pied d'oeuvre à Cartagène (sud de l'Espagne, 250 km d'Almeria). Retour mercredi soir. Pour le président Jean-Claude Lacroix, du tribunal de 1re instance de Charleroi, les policiers belges exécutent une commission rogatoire délivrée avant l'été par le juge d'instruction Jean-Louis Raynal, magistrat en charge de l'enquête sur les tueries du Brabant wallon (28 victimes tuées en Belgique entre l'été 1982 et novembre 1985).
L'objectif n'est rien moins que de mettre la main sur l'arme la plus meurtrière utilisée par les tueurs. La panoplie repêchée dès 1986 dans le canal Bruxelles-Charleroi, en aval du Plan incliné de Ronquières, réduit les armes manquantes aux deux riot guns qui firent tant de victimes au Colruyt de Nivelles et dans les Delhaize de Beersel, Braine-l'Alleud, Overijse et Alost le 9 novembre 1985. En 24 ans, c'est la première commission rogatoire du genre.
Nos policiers ne partent pas à l'aventure. Les recherches sont faites chez une personne et à un endroit précis. Si l'enquête n'a jamais cessé, elle prend depuis l'an passé des orientations nouvelles. Des témoins sont réinterrogés. À ceux qui estiment que le temps est un ennemi de la vérité, la justice rétorque qu'il peut aussi s'avérer d'une aide précieuse.
Des témoins qui avaient hésité à parler se montrent plus loquaces. En tout début d'année, l'un d'eux a donné des précisions sur l'endroit où pourrait se trouver l'une des armes.
S'il se vérifiait, un indice matériel évidemment de la première importance. Le témoignage a été analysé et c'est sans doute ce qui explique qu'il n'est exploité que cette semaine, après 8 mois. Il a été jugé qu'il a été livré dans un contexte précis et cohérent, et ce qui a pu être vérifié depuis la Belgique s'est avéré exact. À l'époque, les experts déterminent que les tueurs utilisent deux riot guns que les enquêteurs baptisent RG1 et RG2 . Selon l'expert bruxellois Claude Dery, entre-temps décédé, il pourrait s'agir d'armes de la marque italienne Fabarm , de Brescia.
Hier, la justice carolo tempère les enthousiasmes : "C'est un renseignement que nous ne pouvions pas ne pas vérifier sur place."
Les autorités espagnoles sont informées de la présence des policiers belges. Elles ont marqué leur accord et apportent leur aide. Le président Lacroix refuse d'indiquer s'il a déjà obtenu des informations en Espagne. Rien ne sera communiqué, dit-il, avant le retour en Belgique.
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"Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve."
( Dr. Robert RENDU)