- michel a écrit:
TRADUCTION
De Fiancieel Economische Tijd – samedi 21 juin
"Je devais éliminer des fiches de police"
Le major Vernaillen ignore tout des ballets rosesBRUXELLES (Belga/tijd) – Vendredi, devant la deuxième commission d'enquête sur les tueurs du Brabant wallon, l'ancien colonel de gendarmerie Herman Vernaillen a développé une série d'arguments pour démontrer qu'il n'a jamais détruit de preuves à propos de la "clientèle" de Fortunato Israël. Son ancien collègue Marchoul, ex-commandant de gendarmerie de Bruxelles, avait porté différentes accusations à son encontre lors d'une audition précédente.
"Marchoul confond avec une autre affaire tout aussi glauque", a expliqué le major. Qui n'a pas caché les tensions qui régnaient entre lui-même et le staff général. Celui-ci, d'après Vernaillen, avait réagi mollement contre l'infiltration de l'extrême droite dans la gendarmerie.
Il y a quelques semaines, Marchoul déclarait devant la commission tueurs du Brabant wallon qu'en avril 1979, en sa présence, Vernaillen avait mentionné par téléphone au staff général qu'il avait éliminé quelques pages comportant des numéros de téléphone compromettants du carnet de Fortunato Israël. L'histoire veut que le nom de l'ex commandant général Beaurir s'y trouvait. Vernaillen souhaitait, par son "geste" s'attirer les bonnes grâces de son grand patron.
Vendredi, Vernaillen contenait sa colère quand il a réagi à ces accusations. Il les qualifie de ridicules. "Je ne doute pas de la bonne foi de Marchoul, mais il se trompe. Je n'ai été nommé commandant de district à Bruxelles qu'un mois après cette perquisition, et je ne peux imaginer que cette information accablante trainait encore dans le district à ce moment-là.
Pas de manipulationSon deuxième argument fort était qu'il ne s'était jamais laissé manipuler par sa hiérarchie. Ce qui expliquerait qu'il n'a pas toujours eu les meilleures relations avec certains de ses chefs. "Pourquoi aurai-je fait dans les dossiers des ballets roses – sur lesquels je n'ai du reste jamais enquêté – ce que j'ai toujours refusé systématiquement de faire dans d'autres ?
Tout le monde sait que j'ai toujours persévéré dans le dossier François par exemple (l'échec spectaculaire d'une opération secrète à la fin des années septante, dans laquelle un certain nombre de gendarmes du Bureau National des Drogues (BND) ont vraiment dépassé les bornes). Malgré l'insistance du staff général, je n'ai jamais mis la pédale douce dans cette enquête.
Vernaillen a encore expliqué d'autres éléments du même genre. Il a ainsi déclaré qu'en 1986 le staff général avait injustement rapporté au procureur général Van Honste que dans l'enquête sur le vol d'armes à la brigade Diane (nouvel an 82) on avait examiné en profondeur l'implication éventuelle de gendarmes d'extrême droite et/ou de membres du BND. "Le colonel Lhost a sciemment négligé cette possibilité de l'extrême droite" a déclaré Vernaillen. "Le staff général affirmait en outre que j'avais moi-même enquêté sur un lien possible avec l'extrême-droite. C'était absolument faux."
Son explication du pourquoi Marchoul se serait trompé a éveillé l'attention de plus d'un commissaire. Dans le courant du printemps 82, en prévision d'une visite de travail de la commission Wijninckx, le staff général lui avait ordonné de faire disparaître temporairement des fiches documentaires à propos de certains politiciens et autres. "Je l'ai fait contre mon gré, parce qu'à la gendarmerie un ordre est un ordre, sans cela c'était le tribunal militaire.
Le staff général m'a aussi recommandé à l'époque de me calmer un peu dans mes contrôles autour de la gare du Nord."