Les proches des victimes des tueurs du Brabant wallon étonnés : plus de réunion annuelle depuis... 2005 !
BRUXELLES L'habitude était prise. Depuis quinze ans, la fin de l'année correspondait à l'organisation, par le parquet de Charleroi et le juge d'instruction en charge, d'une réunion particulière réservée aux familles des 28 victimes assassinées entre 1982 et 1985 en Belgique par les tueurs du Brabant wallon, tueurs jamais jugés, jamais arrêtés et même jamais identifiés.
Le parquet faisait le point sur les progrès du dossier. Aujourd'hui, les familles craignent un enterrement de première classe.
Elles avaient observé en 2006 que, pour la première fois, la réunion annuelle ne s'était pas tenue. Elles avaient mis l'oubli sur le compte du départ à la retraite du président du tribunal de 1re instance Jean-Claude Lacroix qui avait le dossier en charge. Mais cette année, les familles constatent que, pour la seconde fois d'affilée, la réunion annuelle n'est pas programmée.
En tout cas, elles ne sont plus informées de rien. Fille d'une victime, Patricia Finné parle d'un "manque d'élégance : je pense que, depuis deux ans, on aurait quand même pu nous envoyer un courrier".
Si les proches conviennent qu'elles n'apprenaient pas forcément grand-chose, du moins ces réunions leur apportaient-elles "la certitude que l'enquête n'était pas oubliée".
Patricia Finné : "La dernière réunion date du 20 octobre 2005. Nous nous étions quittés sur des points d'interrogation, avec l'espoir qu'on y verrait plus clair en 2006. On allait utiliser des procédés nouveaux, comme la géomatique. Nous avions retenu qu'il restait l'espoir de faire la vérité. Ces réunions, c'était aussi une sorte de reconnaissance..."
Les familles auraient aimé savoir à quoi correspondent ces deux ans de silence (seulement rompu par de rares indiscrétions dans la presse).
À l'arrivée d'un nouveau magistrat, M. Jean-Pol Raynal, qui aurait décidé de ne pas reconduire ce que faisait son prédécesseur Lacroix ?
"Nous aurions aimé au moins une lettre d'information. "
20 octobre 2005
Des réunions se sont tenues au musée du Verre à Charleroi, d'autres à Jumet.
Par leur présence, des ministres de la Justice, Tony Van Parijs, Marc Verwilghen voulaient prouver que la justice ne laisserait pas tomber. En 2005, la ministre, Laurette Onkelinx, avait montré la couleur, en se faisant représenter.
Aujourd'hui, l'enquête n'est plus menée que par sept policiers.
Et pourtant, l'espoir subsiste : car cette enquête progresse. Et le temps n'empêche rien.
On apprenait hier au Grand-Duché que la police luxembourgeoise vient d'identifier après 21 ans les 4 auteurs présumés de 18 attentats à l'explosif commis dans ce pays en 1985 et 1986 : parmi eux... deux policiers (dont un des responsables de l'époque de l'unité spéciale d'intervention grand-ducale : le policier aurait voulu prouver les failles énormes de la sécurité dans ce pays, NdlR).
Enfin, ce vendredi, La Une (RTBF) consacre la soirée (de 20 h 45 à 23 h) aux... tueries du Brabant.
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"Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve."
( Dr. Robert RENDU)