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 Vanden Boeynants, Paul

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HERVE




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MessageSujet: Re: Vanden Boeynants, Paul   Vanden Boeynants, Paul - Page 10 EmptySam 1 Avr 2023 - 8:45


https://www.knack.be/nieuws/belgie/waarom-de-tv-serie-1985-zo-duister-is-deel-6-het-onzichtbare-onverzettelijke-galdio-netwerk/

Waarom de tv-serie ‘1985’ zo duister is (deel 6): het onzichtbare, onverzettelijke Gladio-netwerk

Vanden Boeynants, Paul - Page 10 Geh10
Il existait en effet un réseau secret géré par la gendarmerie, l'armée et la Sûreté de l'État, à l'insu du gouvernement belge.

(traduction)

Pourquoi la série télévisée "1985" est si sombre (partie 6) : le réseau Gladio, invisible et inflexible

Dans le dernier épisode de la série télévisée " 1985 ", un gendarme qui cherche à savoir ce qui s'est réellement passé s'entend dire : "Vous vous trompez. Ce n'est pas une seule personne qui dirige tout. C'est une toile". Depuis 1989, nous savons qu'un réseau clandestin anticommuniste a réellement existé, sans que le gouvernement ne le sache.

Vendredi 9 novembre 1990. La salle de presse exiguë du 16 rue de la Loi est en pleine effervescence. Le Premier ministre Wilfried Martens (CVP/CD&V) est visiblement mal à l'aise, tout comme Guy Coëme (PS), ministre de la Défense nationale et vice-Premier ministre, qui se trouve à côté de lui. Ils parlent à la presse d'un réseau clandestin, Gladio, au sujet duquel il y a soudain beaucoup à faire.

Et dire qu'avant 1990, la presse et le public savaient à peine ce qu'était Gladio. Personne n'aurait pensé qu'en octobre 1990, le premier ministre italien Giulio Andreotti serait le premier à oser briser des années de silence en confirmant l'existence d'un réseau clandestin anticommuniste appelé Gladio (Épée). Ce réseau a vu le jour peu après la Seconde Guerre mondiale sur l'insistance des États-Unis. En cas d'occupation de l'Europe par les Soviétiques, Gladio devait organiser la résistance, se livrer à des actes de sabotage, recueillir des renseignements et fournir des itinéraires d'évacuation.

Andreotti a ensuite expliqué que Gladio fonctionnait au sein de l'OTAN. C'était une véritable bombe. Il était clair que chaque gouvernement de chaque État membre de l'OTAN serait tenu de rendre des comptes. La Belgique en fait partie.

Martens et Coëme n'ont pas déçu. Martens : "J'ai été premier ministre pendant 11 ans, mais je ne savais pas du tout qu'un tel réseau existait dans notre pays". Coëme : "J'ai demandé au chef d'état-major de l'armée, le lieutenant-général José Charlier, si quelque chose comme Gladio existe aussi en Belgique. En outre, je souhaite savoir s'il pourrait y avoir un lien entre les activités de ce réseau secret et le banditisme et le terrorisme qui sévissent dans notre pays depuis quelques années".

Il y avait de l'électricité dans l'air. Même si Coëme nuance ses propos ("Je ne le pense pas moi-même"), pour la première fois, un ministre belge fait un lien possible entre un service de renseignement et le gang Nijvel, le CCC et tutti quanti.

A la première partie de la question, Charlier avait déjà répondu par l'affirmative : oui, ce réseau était également actif en Belgique, et même "encore aujourd'hui". Il a été créé dès 1947, avant même la création de l'OTAN en 1949. Au début, Gladio était composé de personnalités conservatrices, chrétiennes et certainement anticommunistes. Il s'agissait souvent d'anciens membres de la résistance léopoldienne de droite. Il s'agissait de "pères de famille tranquilles", "voire naïfs", pour qui la politique ne devait pas être trop compliquée.

Les pays voisins préfèrent ne pas commenter les questions relatives à Gladio. Le gouvernement ouest-allemand a annoncé que Gladio n'était "certainement pas une unité de guérilla ou un commando secret" et que tout le reste était "strictement secret". Le gouvernement britannique n'a pas non plus donné d'explication : "C'est une question de sécurité. Nous n'en parlerons pas". Un ancien général français a déclaré que Gladio avait déjà été dissous "avant que le général De Gaulle ne devienne président de la France", c'est-à-dire avant 1959.

Là encore, c'était sans compter sur Andreotti : "La France était toujours présente lors de la dernière réunion de l'ACC, le 30 octobre". Ce Comité allié clandestin était l'organe exécutif de Gladio. Son secrétariat se trouvait au siège du SHAPE, près de Mons.


Vanden Boeynants, Paul - Page 10 Servo10


Gladio a peut-être opéré en Europe continentale, mais sa direction et son contrôle étaient entre les mains des Britanniques et des Américains. L'équipement central de communication était également situé à l'étranger, et c'est également là que les dossiers des agents étaient conservés (et détruits si nécessaire), contenant leurs noms (de code), leurs missions, leurs activités et leurs empreintes digitales.

Même le gouvernement belge pouvait, au mieux, demander poliment l'accès à ces informations. À l'époque, plusieurs années avant la création de la Communauté économique européenne (CEE), la Belgique avait donc déjà renoncé à une partie de son autonomie en matière de politique de sécurité.


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Le ministre libéral de la Justice, Jean Gol, a bien été informé de l'existence de Gladio. Le premier ministre chrétien-démocrate Wilfried Martens n'en savait rien.


Il n'y avait vraiment rien de transparent à propos de Gladio, comme cela s'est vite avéré. Le leader de l'opposition libérale Jean Gol, qui fut encore le puissant ministre de la Justice de 1981 à 1988, ajouta du sel sur la plaie : le Premier ministre Martens n'était apparemment pas informé de Gladio, mais il était toujours parfaitement informé. Gol avait même débloqué un budget supplémentaire pour Gladio à la demande du commandement de l'armée.

Même dans les autres États membres de l'OTAN, Gladio déterminait lui-même quels ministres étaient informés de son existence. En Allemagne, le chancelier Helmut Kohl (CDU) a même fait honte à l'opposition de gauche en annonçant que lorsque les socialistes du SPD étaient au gouvernement, leurs ministres étaient eux aussi toujours soigneusement informés.

Aux Pays-Bas, le Premier ministre Ruud Lubbers (CDA) a déclaré que "les Premiers ministres et les ministres de la défense nationale successifs ont toujours choisi de ne pas informer leurs collègues ministres et le parlement". M. Lubbers s'est également déclaré "fier" que, pendant toutes ces années, "une trentaine de ministres aient gardé le secret".

En Belgique, l'atmosphère est devenue encore plus sombre lorsque la structure de Gladio est apparue clairement. Le réseau belge se divise en deux sections totalement distinctes : SDRA-8, gérée par le renseignement militaire, et STC-MOB (Training, Communication and Mobilisation Section), plus tard D-15, dépendant de la Sûreté de l'État.

Coëme ne comprend que maintenant que les hauts gradés de l'armée lui ont délibérément caché l'existence du SDRA-8 en tant que ministre de la Défense nationale au cours des dernières années. Même dans un résumé écrit de ses activités que la Sécurité militaire lui avait envoyé, le SDRA-8 n'était même pas mentionné. Une fois de plus, des informations officielles ont été délibérément dissimulées, et ce par nul autre que le major-général Raymond Van Calster, chef de la Sécurité militaire.

Ces officiers militaires méprisent la police et préfèrent agir seuls, sans contrôle politique. En tant que supérieur du SDRA-8, le général Van Calster trouvait tout naturel de siéger au conseil international de Gladio au nom de la Belgique, sans aucun mandat du ministre ou du gouvernement.

Van Calster alternait avec le grand patron du STC-MOB, qui n'était autre qu'Albert Raes. Le numéro un de la Sûreté de l'Etat et celui de la Sécurité militaire avaient décidé à eux deux qu'ils pouvaient le faire, sans que le Premier ministre (Wilfried Martens), le ministre de la Défense nationale (Guy Coëme) et celui de l'Intérieur (Louis Tobback) n'aient besoin d'en être informés. Les agents secrets n'ont pas besoin de voyeurs.

Cependant, plus de respect et de volonté de coopération auraient permis d'obtenir plus de résultats, notamment dans la lutte contre le terrorisme dans les années 1980. La Sûreté de l'État et la Sécurité militaire ne savaient que trop bien que les craintes exprimées par Guy Coëme lors de la conférence de presse en question pouvaient être justifiées. En effet, il existait des indices concrets selon lesquels des agents du Gladio ou des militaires belges étaient en contact avec des terroristes des CCC.

En 1985, la justice et la police avaient été surprises de constater que les CCC possédaient des armes qui avaient disparu de la caserne Ratz des chasseurs ardennais à Vielsalm le 13 mai 1984 à la suite d'un violent cambriolage. Le mystère reste entier : les hommes des CCC ont-ils agi eux-mêmes ou un intermédiaire leur a-t-il fourni ces armes ?

Entre-temps, seules la Sûreté de l'État et la Sécurité militaire, les "patrons" de la partie belge de Gladio, avaient pu se faire une idée assez précise de ce qui s'était passé à Vielsalm. En effet, des agents Gladio (civils) s'y trouvaient également.

Tout a commencé par un exercice d'entraînement commun entre l'armée belge, les agents stay-behind belges et les forces spéciales américaines. L'exercice était censé être un test de résistance pour les casernes. Seulement, les troupes d'élite américaines avaient une autre idée - plus dure, plus brutale, plus violente - de ce type d'"entraînement".

Les choses ont complètement dégénéré lorsque les forces spéciales ont commencé à tirer à balles réelles. Ce n'est qu'une fois la poussière retombée qu'elles ont remarqué que des armes avaient disparu. Elles sont réapparues un an plus tard lors d'une attaque des CCC au cours de laquelle des coups de feu ont exceptionnellement été tirés. Par la suite, il était dans l'esprit de l'époque de dissimuler les faits gênants et, surtout, de ne pas communiquer à leur sujet.

Un tel secret conduit naturellement à un Etat impuissant, surtout dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Louis Tobback (PS) l'a fait savoir avec la pédagogie qui lui est propre au Parlement : "Je n'insisterai sans doute jamais pour que la gendarmerie donne les noms de ses informateurs, car je n'en vois pas l'intérêt. Mais si je les exigeais, il ne devrait pas être question que cela me soit refusé au motif que je représente un 'risque de sécurité'. Comment puis-je encore me porter garant d'informateurs si l'on me refuse les informations nécessaires à l'intérieur du service en tant que soi-disant "homme politique indigne de confiance" ? C'est la clé du problème".


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HERVE




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MessageSujet: Re: Vanden Boeynants, Paul   Vanden Boeynants, Paul - Page 10 EmptyDim 2 Avr 2023 - 11:41


https://www.knack.be/nieuws/belgie/waarom-de-tv-serie-1985-zo-duister-is-toen-belgie-een-bende-werd/

Waarom de tv-serie ‘1985’ zo duister is (deel 7): toen België een bende werd

Vanden Boeynants, Paul - Page 10 Kor10
L'esprit de corps de la gendarmerie a conduit à sa chute.

(traduction)

Pourquoi la série télévisée "1985" est si sombre (partie 7) : quand la Belgique est devenue un gang

Il n'y a pas que des gangsters qui ont fait trembler la Belgique dans les longues années 1980. Le mal a également été commis par des hommes en uniforme, ainsi que par des fonctionnaires dévoués qui avaient souvent à cœur les intérêts de ce pays.

Épisode après épisode, les téléspectateurs de la série " 1985 " de la VRT - une fiction obsédante mais pas l'histoire - sentent que quelque chose de maléfique couve au sein de la gendarmerie. Même si le public ne le voyait pas clairement dans les années 1980 : lorsque des gendarmes en uniforme se tenaient en rang, la gendarmerie avait fière allure.

Chaque fois que le commandant - dans la série -  s'adressait à ses hommes, ses mots venaient détruire un peu plus cette image : "Tout ce qu'on dit de la gendarmerie est vrai, messieurs. Que nous sommes des salauds qui frappent les manifestants plus fort que nécessaire. Que nous sommes des racistes qui contrôlent toujours les mêmes personnes dans les rues. Que nous sommes des barbares qui ne savent même pas écrire leur nom. Et, bien sûr, que nous sommes l'État dans l'État. Mais messieurs, tant que ces fables seront racontées, nous gagnerons. C'est leur façon maladroite de nous témoigner leur respect. Leur façon de dire qu'ils sont heureux que nous les protégions de la racaille qu'ils craignent. Et plus ils crient, mieux nous nous en sortons. Parce que nous sommes l'incarnation parfaite de ce qu'est une démocratie. Bienvenue à l'élite. Bienvenue à la gendarmerie".

Un corps, un groupe comme une élite. C'est aussi ainsi que se voyait le Front de la Jeunesse (FJ) raciste. Il en va de même pour les rédacteurs bourgeois du Nouvel Europe magazine (NEM) et ses associations de lecteurs, les clubs NEM. Et certainement le méli-mélo qui, en 1973, mettait en pratique ses fantasmes d'un régime nouveau et meilleur en préparant un coup d'État. Les dangereux cinglés du Westland New Post (WNP) se considéraient comme les libérateurs de l'Occident. Ils avaient donc été choisis parmi les éléments les plus radicaux de la FJ - il est alors difficile de se considérer comme autre chose que "l'élite de l'élite" ayant le droit de sévir contre les institutions étatiques inférieures.

Paradoxalement, c'est aussi l'avis de l'étrange groupuscule qui s'est baptisé Cellules Communistes Combattantes (CCC) - au pluriel - alors qu'il n'avait même pas assez de membres pour former une cellule. Et pourtant, quatre jeunes anonymes d'extrême gauche ont pu donner le coup de tonnerre à tout le pays (voir encadré ci-dessous).

Peut-être s'agissait-il de réactions à une société et à une démocratie qui avaient soudain profondément changé à la fin des années 1960 ? Même les responsables de Gladio, organisation internationale créée précisément pour défendre l'Occident libre, estimaient que les hommes politiques démocratiques ne devaient pas se mêler de leurs opérations ou en être informés.

Tout cela a été toléré, voire encouragé par les politiciens à la Paul Vanden Boeynants. Avant et après VDB, ce pays n'a pas connu de Premier ministre aussi folklorique. Aucun homme politique belge ne s'est autant rapproché de Donald Trump que Vanden Boeynants.

Il a fait et osé quatre ou cinq décennies plus tôt tout ce qui rend Trump si difficile à combattre aujourd'hui. Être imbattable à la télévision. S'adresser à des intellectuels d'extrême droite, mettre les idées de l'extrême droite au centre du débat social. Qui restent en contact avec des voyous extrémistes par le biais d'intermédiaires : FJ et WNP en tant que précurseurs belges des Proud Boys, et le "coup d'État" de 1973, heureusement jamais réalisé, en tant que variante précoce de la prise d'assaut du Capitole. À l'époque également, le premier objectif des insurgés était l'occupation physique des hémisphères de la Chambre et du Sénat. Ils sont semblables, VDB, Trump et leurs clans : des parvenus pleins de mépris pour le peuple souverain.

Heureusement, toutes ces tentatives d'abolition ou de contournement de la démocratie n'ont finalement pas porté leurs fruits. Dans la gendarmerie, l'esprit de corps a conduit à la disparition de son propre corps. La mort de la réfugiée nigériane Semira Adamu en 1998 a été la dernière fois que les gendarmes ont eu le sentiment que les règles et les procédures ne s'appliquaient pas à eux.

Pour la première fois, le commandant en chef de la gendarmerie a dû démissionner, un général portant le nom malheureux de De Ridder, et l'on est passé en droite ligne à l'absorption de la gendarmerie dans la nouvelle unité de police.

Mais à quel point la société était-elle aveugle à ce danger qui couvait ? Les journaux étaient remplis de témoignages et d'interviews inquiétants. Ils ont été lus avec attention et même avec un certain amusement, puis nous avons tous repris nos activités habituelles. C'est pourquoi il est bon de relire ce que disait par exemple l'ancien gendarme Martial Lekeu dans La Dernière Heure en 1989 à propos de "la culture" de la gendarmerie :

[traduction de la traduction]

En entrant dans la gendarmerie, je suis devenu un fasciste convaincu. Dans le groupe Diane, j'ai rencontré des gens qui avaient les mêmes idées que moi. Nous nous saluions comme des nazis. Lorsque nous faisions claquer nos talons à la cantine ou dans les couloirs du bâtiment de la BSR, rue de Louvain à Bruxelles, nous entendions les autres faire de même. C'était un signe de solidarité. Nous avons ri des migrants dont nous avons détruit les visages. Chaque fois que nous avons participé à une action dans un quartier de migrants, nous nous sommes acharnés. Je me demande aujourd'hui ce que nous aurions fait si nous avions reçu l'ordre de tirer sur ces personnes à un tel moment. En y repensant, j'ai honte. Avec une douzaine d'autres gendarmes, nous avons écouté la musique de marche de la Waffen SS. Des drapeaux nazis étaient accrochés aux murs".

Pourtant, ces chansons allemandes nous étaient familières, de l'innocente Erika au Lied de Horst Wessel ("Die Fahne hoch") en passant par le Panzerlied, carrément belliqueux. Nous savions sûrement ce que les hommes qui chantaient ces chansons faisaient au même moment.

https://www.youtube.com/watch?v=LzCjrZ4lF5I


Vanden Boeynants, Paul - Page 10 Lied10
Selon l'ancien gendarme Martial Lekeu, des drapeaux nazis étaient accrochés dans la gendarmerie dans les années 1980, et les hommes écoutaient des chants de guerre allemands. Parmi eux, ce Panzerlied.


Telle était la réalité crue, non seulement dans les clubs rances, mais aussi dans les organisations dont les dirigeants auraient dû être plus avisés. À l'extérieur, le silence était élevé au rang d'art. D'ailleurs, n'était-ce pas la devise officielle de Gladio, "Silendo libertatem servo", "Je sers la liberté en silence" ?

On en arrive alors à des situations telles que le sommet du renseignement militaire est furieux contre le ministre de la défense nationale, uniquement parce que Guy Coëme (PS) a osé demander la liste des noms des agents secrets de Gladio, afin de vérifier discrètement s'il n'y avait pas de chevauchement avec la bande, le FJ ou le WNP. Non, le colonel Bernard Legrand, chef du SDRA-8 (la branche militaire de la branche belge de Gladio), a alors ostensiblement levé le majeur vers le gouvernement belge.

En 1990, il réussit (par l'intermédiaire d'une taupe de la rédaction ?) à faire publier en première page du Soir, en deux langues nationales, un article destiné à envoyer un message à peine codé aux agents du Gladio. Le ton rappelle les rapports de guerre de Londres - ou leur satire dans la série télévisée 'Allo 'Allo !

"Ici Radio Bruxelles. Chers amis Staybehind, la section SDRA-8 vous exprime sa plus haute appréciation et vous remercie tous pour votre dévouement au pays. Nous vous assurons que toutes les pressions et menaces sont vaines et que nous donnons tout son crédit à la parole donnée. Adolphe se porte bien". (Adolphe est un nom de code, mais de qui ?) C'était littéralement la première page du principal journal francophone du pays en 1990.


Vanden Boeynants, Paul - Page 10 Legran10
Le colonel Legrand (à droite), dernier chef du SDRA-8, la branche belge du réseau staybehind connu sous le nom de Gladio, a lui-même participé à des exercices de plongée.


Au cours de ces longues années 1980, la démocratie a été simultanément érodée de l'intérieur (par exemple par la gendarmerie et Gladio) et menacée de l'extérieur (FJ, WNP, tueurs du Brabant, CCC). Une dangereuse collusion entre les attaquants internes et externes de la démocratie était imminente.

C'est pourquoi il ne faut pas encore devenir paranoïaque et voir des connexions partout, comme si un grand réseau terroriste noir était sur le point de prendre le contrôle de l'Europe occidentale, en commençant par la Belgique. Cela n'a jamais été le cas. La plus grande erreur que l'on puisse commettre est d'opter pour l'amalgame.

En réalité, l'homme politique Paul Vanden Boeynants et son acolyte Benoît de Bonvoisin étaient les ennemis jurés d'Albert Raes de la Sûreté de l'État : ils pouvaient boire le sang l'un de l'autre. Mais ils partageaient une même mentalité : la loi ne pouvait pas déterminer et limiter leurs actions, ils fixaient eux-mêmes les lois. Cette attitude se retrouvait aussi bien chez les gens en bottines et en vestes de camouflage, chez les types qui se croyaient intouchables parce qu'ils appartenaient à un corps, que chez les messieurs en tenue de soirée qui siégeaient au Cercle des Nations.

Les habitudes ont la vie dure. Jusque dans les années 1990, cette attitude a continué à causer des dégâts incalculables. Combien de souffrances ont été causées par l'enquête secrète parallèle que la gendarmerie, entre 1994 et 1996, a voulu mener seule, si nécessaire, sur les enlèvements de Marc Dutroux ? Et ce, à l'insu des autres services de police, et surtout sans communiquer leurs propres conclusions à la justice. C'est finalement un simple procureur et un juge d'instruction des Ardennes profondes qui ont mis la main sur Dutroux. Malheureusement, il était trop tard.

Ils ont mené la Belgique au bord du gouffre dans ces fatales "longues années 80", tous ces gens et ces organisations qui pensaient savoir et pouvoir faire mieux que nos institutions démocratiques et nos politiciens élus.

_ _ _ _ _ _

Le magazine étudiant Veto et les CCC de Louvain

Pour les personnes en uniforme, les "années de plomb" étaient synonymes de journées pleines de stress. Parfois, c'en était trop pour quelqu'un.

Dans les grands magasins, des clients se font tirer dessus. Dans les banques, des bombes explosaient. Des hommes politiques ont comparu devant les tribunaux. L'ancien premier ministre Paul Vanden Boeynants a même été décrit dans un verdict comme "un fraudeur profondément enraciné, invétéré et incorrigible". Dans les années 1980, l'État belge est au bord de l'éclatement. L'image du pays et l'image de soi des Belges sont déjà en lambeaux.

Lorsqu'un Français trouve quelque chose de "typiquement français", il fait l'éloge d'un vin ou de la haute couture. Les Français sont fiers de ce qui est typiquement français. En cela, ils ne sont pas différents des Américains, des Italiens ou des Turcs. En revanche, lorsqu'un Belge utilise l'expression "typiquement belge", il s'agit de défauts improbables ou de lois et règlements surréalistes. Même l'expression "météo belge" signifie invariablement "mauvais temps". Pluie sur la côte.

Des livres intitulés "La fumée de la rue de la Loi" et "Le pays des mille scandales" ont été publiés. Il en va de même pour le "Le livre belge des gaffes". En fait, il s'agissait du rapport annuel de la vénérable Cour des comptes. Dans ce pays, il a été lu comme une nouvelle confirmation de ce que nous savions déjà : "Quels abrutis sont nos politiciens et nos fonctionnaires".

C'est la maladie des années 1980. Et nous, Belges, n'en sommes toujours pas débarrassés.


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