Michel PIRO, un proxénète touche-à-tout.Michel Piro est né à Charleroi le 12 février 1946 et est a été assassiné sur un parking d’autoroute à Luttre le 05 décembre 1996 dans les circonstances que l’on connaît.
En 1977, il déclarait être agent immobilier mais était surtout l’exploitant d’un dancing à Jumet rue de la Station, le « Sabayon ». Il était domicilié rue Puissant dans la même localité et vivait séparé de sa première épouse depuis 1976, celle-ci résidant à Marchin en province de Liège. Il apparaît qu’il était également le gérant d’un deuxième établissement, à l’enseigne « Les Deux Clés » situé rue Ledoux à Jumet .
Toujours en 1977, Michel Piro était réputé pour placer des « filles » dans des bars de différentes régions du pays et même à l’étranger. C’est ainsi qu’il aurait placé une fille à DINANT, une autre rue de Stassart à BRUXELLES en face du restaurant « Chez Antonio », et une troisième dans un bar à CHIMAY. On parle aussi d’HAMBOURG en Allemagne…
Certaines des « filles » de Piro ont été identifiées à l’époque où elles travaillaient dans un bar appelé « Au Paradis » à KORTENBERG, Leuvensesteenweg. Il s’agit d’une jeune fille de 19 ans fugueuse et ayant adopté le pseudonyme de Sonia, d’une certaine Tania et de Marie-Yvonne. Cette dernière est en fait Maryvonne Van B*** qui gérera par la suite le « Sapin Vert » à Nalinnes. Il en sera question plus loin.
On lui connaît quelques fréquentations plutôt intéressantes avec qui il allait jouer de grosses sommes d’argent dans un café d’Ostende, « Chez Willems ». Il s’agit en premier lieu de Serge D***, alias Serge d’Ostende, ancien catcheur né en 1941 et exploitant d’un bar « Le Nieuwe Kat » à Belegem , Kortrijksestraat. Les prénommés Dédé et Guy, non-identifiés les accompagnaient souvent. Le Guy en question était réputé avoir plusieurs bars en Allemagne .
En 78 ou 79, Michel Piro a séjourné en Italie en compagnie d’un nommé Vincenzo Del Pezzo connu pour trafic de fausse monnaie et de sa femme Eliane Pinon (sans relation avec le fameux Docteur Pinon) connue elle, pour être de « mœurs légères ». Cette dernière a exercé entre-autres au « Nieuwe Kat » mentionné plus haut, au « Repos de la Montagne » à Anvaing chaussée de Leuze et dans un établissement de Villers-la-Ville chaussée de Namur, le « Nut’s ». Piro semble avoir réglé la note d’hôtel, la location d’un yacht à 150 000 lires par jour et autres menus frais de sa poche. On parle ici d’une somme globale dépassant les 6 000 000 de lires italiennes de l’époque. Cette somme convertie en Euros égale environ 3100€, multipliés par environ 320% d’inflation répartis sur quarante ans donnerait un budget « vacances » d’une dizaine de millier d’euros actuels. Somme plutôt coquette .
C’est fin 1979 que Michel Piro va faire la connaissance d’une jeune etterbeekoise, Véronique LAURENT . Celle-ci, alors âgée de 19 ans, s’était présentée pour y travailler, au bar « LE SAPIN VERT » situé chaussée de Philippeville à Gerpinnes. Un certain « Lucien » les aurait mis en contact. S’agit-il de Lucien VIAL proche voisin d’un établissement de PIRO ?, nous l’ignorons jusqu’à présent. Toujours est-il que Michel Piro et Véronique Laurent se soient très bien entendu d’amblée au point d’acquérir très vite et ensemble un autre bar à proximité, le « ROMEO et JULIETTE » . Il semble que Véronique LAURENT ait eu en août 1980 un grave accident de voiture au point de rester dans le coma durant 2 mois environ .
Il semble qu’à cette période, PIRO avait aussi un bar ou club appelé le « GOELAND » et que le « SAPIN VERT », lui, était géré par Maryvonne VAN BIESBROUCK citée plus haut . Les relations entre Véronique LAURENT et Michel PIRO connaissent alors des hauts et des bas, mais ce dernier parvint à convaincre la jeune femme de se prostituer dans un bar de Gembloux, l’ « ODEON » . Renseignement pris, il apparaît que l’ « ODEON » était en fait situé rue St Nicolas à NAMUR, et que le nom d’un certain André N*** y soit lié .
Le « ROMEO et JULIETTE » ainsi que le « GOELAND » seront revendus peu de temps après, ce qui permettra au couple PIRO/LAURENT d’ouvrir alors le « MISS BAR » situé rue des Ecoles à Nalinnes. Pour contribuer au financement de ce nouvel établissement, Véronique LAURENT va devoir se prostituer au « RIO BAR » tout proche . Il n’est pas possible de dater précisément ces évènements mais il certain que cela se passe avant novembre 84…
Entre-temps, PIRO à maille à partir avec la justice comme en témoigne cette photo judiciaire prise le 27 octobre 1982 par la BSR de Charleroi.
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Au passif de Michel PIRO, on peut ajouter sa participation à un cambriolage nocturne au préjudice de Monsieur Gilbert G***, rue du Bois de Thuin N°7 à Biercée. Le butin d’une valeur de plusieurs millions de FB à l’époque était constituée de statuettes, vases et bibelots divers (sic) . Le préjudicié en question apparaît être un habitué des bars de la N5 .
On peut ajouter que, quand on connaît le chemin d'accès à la propriété de M. G***, on connaît bien d'autres recoins du val de Sambre. Biercée, entité de Thuin, avec l’ Abbaye d'Aulne qui jouxte Landelies, Biercée localité aussi traversée par le N59 qui mène à Lobbes, son ContrôleTechnique à gauche et son bois de Hourpes à droite, qui continue ensuite sur Anderlues, traverse la région du centre pour devenir la "route Baccara" de Manage à Ronquières, etc.
Tous ces endroits sont liés à divers degré aux tueries du Brabant wallon.
Les complices de PIRO pour ce cambriolage étaient un certain Jean-Claude M*** originaire de la région de Reims (Epernay) et un certain Joël W*** de Charleroi ... Ce dernier a été aussi complice de Serge THIRY et Mohamed DJEDAINI dans un super coup plus tôt dans l'année 84, l'affaire dite des lingots d'or.
A propos de ces deux truands montois, juste après avoir réalisé leur « casse du siècle » au préjudice d’une dame MAZUY de Mont-sur-Marchienne pour un butin global de plus de trente millions de FB en lingots d’or et en obligations au porteur, ils se sont offert trois jours de folie au « Miss Bar » … et ont continué leur virée sur la Côte d’Azur en compagnie de Véronique LAURENT. Cette compagnie fut négociée sous la forme d’un prêt pour les uns ou d’un don selon les autres d’un lingot d’or destiné à financer des travaux d’aménagement dans le fameux « Miss Bar ».
Assez curieusement, alors que Serge et Momo sont en préventive en France et Joël en Belgique, ils parviennent à commanditer une expédition punitive en novembre 84 chez Michel PIRO. Expédition menée par des français, paraît-il ...
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Que s’est-il passé la nuit du 8 au 9 novembre 1984 ?
Trois inconnus pénètrent dans le « MISS BAR » peu après minuit et commettent un vol avec violence et menaces, des coups et blessures volontaires par arme et un viol sur la personne d’une des serveuses.
Après avoir maîtrisé les trois serveuses et le client présent à ce moment-là, il fouillent le bâtiment, commentent des dégradations et s’emparent d’un fusil « Riot Gun », d’une carabine « Winchester » et d’une somme supérieure à 40 000 FB. Pendant ce temps, Michel PIRO se reposait à l’étage et ne semble n’avoir rien vu, ni rien entendu, et s’est retrouvé ligoté sur son lit. Il y a eu un coup de feu tiré accidentellement lorsque Véronique Laurent s’est rebiffée contre son agresseur et a été légèrement blessée à la main. Elle déclarera par la suite que les deux hommes présents dans le bar ont dit venir de la part de THIRY et DJEDAINI .
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FLASHBACK sur 1982.
L’un des assassins présumé de Michel PIRO, le dénommé Patrick V***, bien connu des services de police français et belges pour faits d’escroquerie et de proxénétisme aggravé, déclare avoir fait la connaissance du couple PIRO-LAURENT en 1982 . Le dit V***, alias « DOUN' », réfute cette période dans son livre autobiographique « 25 Ans avec Thierry S. » et la situe vers 1986, soit après la période des tueries du Brabant wallon. Son compagnon Thierry SLIMAN aurait aussi fait la connaissance du couple en cette même période ou en 83.
A suivre...