Pesenti, Carlo

Au sujet de Irving Brown (que le colonel Solborg a présenté à André Moyen) :

La machine de guerre américaine
Par Peter dale Scott




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http://www.douglasvalentine.com/

Carlo Pesenti a financé l'association de Stefano Delle Chiaie ...

https://archive.org/stream/RogueAgents4thEdition/Rogue-Agents-4th-edition_djvu.txt

(…)  The financing was also provided thanks to a longstanding client of Violet's
whom we have already met as Delle Chiaie's backer - Carlo Pesenti, "that most
Catholic of financiers" who from 1942 on ran one of Italy's largest industrial
conglomerates, Italcementi, inherited from his uncles whose close contacts with
Mussolini had given the firm privileged access to contracts for concrete in Italian-
occupied Ethiopia. After the war, Pesenti would expand his business empire via his
financial holding company Italmobiliare, active in banking, insurance and
newspapers, and would also be owner of Lancia cars from 1956 to 1969 (110)*.
Pesenti was the most senior of a trio of Vatican financial backers, the other two being
P2 members Michele Sindona and Roberto Calvi (111). Pesenti had a long history as a
patron of far-Right groups; in the early 1960s, Pesenti gave a regular gift of 3.5
million lire to Delle Chiaie's group Avanguardia Nazionale, which had begun training
its militants in revolutionary warfare in the spring of 1964 (112). Pesenti would be a
major source of funds for the Cercle Pinay and for Damman's Academy throughout
the early 1970s until Sindona's attempted take-over of his business empire would
force Pesenti to cut their funding.

Whilst Pesenti provided the initial financial backing for the sniffer planes,
Sanchez Bella used his contacts as advisor to the Union des Banques Suisses to
arrange for UBS Director Philippe de Week to come and witness the trials. De Week
was the main financier later implicated in the sniffer plane scandal; he would serve
as Chairman of de Villegas' sniffer plane company, Fisalma (113). The invention
would turn out to be a massive fraud; although de Week would succeed in retrieving
some £50 million of the funds provided by Elf, the French state oil company which
had invested heavily in the project, another £50 million would never be recovered,
spent, according to de Week, on "religious charities and other good causes"  (…)

On retrouve Carlo Pesenti dans

https://www.cia.gov/library/readingroom/docs/LOC-HAK-268-2-27-3.pdf

( à relier à https://www.scribd.com/document/241043341/DNSA-00334-Kissinger-Violet )

Carlo Pesenti a financé Avanguardia Nazionale (créé par Stefano Delle Chiaie).

Cela est repris dans le livre de David Teacher.

C'est intéressant notamment parce que Carlo Pesenti a présidé "Europa Christiana" à l'origine (via un prêtre de la Milice de Jésus-Christ) de la conférence à l'abbaye de Royaumont, avec Giulio Andreotti, Benoît de Bonvoisin, Robert Close, Jacques Jonet, Jean Violet, Monique Garnier-Lançon et d'autres.

Sur ce financement :

In the famous book "La Strage di Stato" (State massacre) by Ligini and Di Giovanni, published after the Piazza Fontana massacre, the authors wrote about the financement of 300.000 lire per month that Avanguardia Nazionale obtained by "a well known cement manifacturer from Lombardia region".





Considering that some pages above the two authors indicated Pesenti as a "cement manufacturer from Lombardia region", it is clear who they were thinking about.





Pesenti didn't denounce them, so we can state that the authors told the truth.

The connection between Pesenti and the far-right was known by the Italian secret services and in a note dated "Turin, 17/09/68", the SID wrote about the financement that Pesenti gave to the neofascist MSI (attachment 1).





The news was reported by the far-left collective "Soccorso Rosso" (Red Rescue) that wrote the newspaper "La Strage di Stato" (like the book cited above, edition of 07/03/72, attachment 2).








Also, the federation of the Italian Communist Party in Milan published this information in the book "Indagine su un movimento al centro di ogni complotto", p.87 (attachment 3). At the time, the "MSI" and Avanguardia Nazionale had close ties as they both supported the strategy of tension, with "AN" doing the dirty work for the neofascist party. Delle Chiaie even imposed some of his trusted men in the "MSI" lists for the 1972 election, as he stated in his autobiography.







Traduction d'un extrait de la page 87 :

Pour Pesenti aussi, l'indice le plus évident est son activité de propriétaire de journaux : dans le journal milanais de l'après-midi, La Notte, Nino Nutrizio, qui le dirige pendant la dernière campagne électorale a écrit ouvertement qu'il voulait voter pour le MSI et a participé à un forum politique télévisé afin d'expliquer aux Italiens qu'ils n'étaient en rien en danger à accorder leur vote à la "droite nationale"

This was not a surprise, as Pesenti owned various newspapers in Lombardia (the most important was "La Notte" in Milan) who supported the far right and attacked the left daily, harsher after the Piazza Fontana massacre.

But it is to take in consideration that Pesenti's financement probably arrived to Avanguardia Nazionale in an indirect way: the 14th October of 1974, Adriano Tilgher (Delle Chiaie's most trusted man and leader of the neofascist movement in Italy while he was fugitive) did a conference where he attacked the director of the far-right newspaper and P2 member Mario Tedeschi, as he criticized Avanguardia Nazionale in his newspaper. Tilgher stated that Tedeschi in the 60s financed "AN" (as in the note of the Carabinieri di Roma 341659/12, attachment 4) even if now was attacking them. This is how "Avanguardia Nazionale" could have received Pesenti's financement: the cement manufacturer paid Mario Tedeschi, who later paid "AN". Tilgher's father, Mario Tilgher, was a P2 member and so later emerged to be Mario Tedeschi (even if, at the time, resulted to be member of the "Adriano Lemmi" covert lodge of the Gran Loggia degli ALAM, the second masonic obedience of Italy).

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26 avril 1973





(traduction d'extraits)

Caste. Les livrets bancaires sous des noms fictifs et les transferts d'argent liquide sous la table constituent une barrière difficile à franchir pour la curiosité publique. Une sorte de sentiment de caste qui unit les entrepreneurs les empêche également de clarifier pleinement les épisodes qui surgissent de temps à autre dans les conversations confidentielles, comme celui concernant l'avion bimoteur acheté par un syndicat industriel (coûtant environ 40 millions de lires) et destiné à maintenir les jeunes parachutistes en forme.

Toutefois, en rassemblant diverses indications obtenues à partir d'avis confidentiels recueillis dans le monde des affaires lui-même, il devient possible d'obtenir une image suffisamment indicative des canaux qui alimentent les caisses des organisations et des groupes fascistes : un financement régulier demeure dans les budgets secrets de nombreuses associations territoriales et commerciales parmi les entrepreneurs (à côté du MSI, d'autres partis politiques apparaissent également dans la liste des subventions), mais la plus grande contribution est globalement donnée par les sommes que de nombreux industriels moyens et petits versent à titre personnel et de précaution. Seuls deux grands noms ont émergé : celui d'Attilio Monti (sucre et pétrole) et celui de Carlo Pesenti (financier du ciment).

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Accueil bienveillant. Pour Pesenti aussi, l'indice le plus évident est son activité de propriétaire de journal : le journal milanais de l'après-midi La Notte.

Nino Nutrizio, qui le dirige avec un professionnalisme remarquable, a écrit ouvertement pendant la dernière campagne électorale qu'il voterait pour le MSI et a participé à un forum politique télévisé pour expliquer aux Italiens qu'ils ne risquaient rien à accorder leur vote à la "droite nationale", un mouvement de personnes honnêtes et pacifiques.

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(traduction)

Grâce à la position dominante qu'il a acquise au sein de la société financière Bastagi, Carlo Pesenti est à nouveau un acteur clé de la vie économique italienne. Sa domination, fondée sur le ciment, s'étend aux banques, aux aciéries et aux compagnies d'assurance par un jeu complexe de participations.

Depuis deux mois, son nom avait disparu de toutes les chroniques financières. On ne le voit plus ni aux réunions du syndicat de la Montedison ni à celles du conseil d'administration de la Confindustria ; toutes les réunions du conseil d'administration de ses entreprises sont reportées ; sa Flaminia bleue ne stationne plus pendant des heures devant le siège de ses banques.

Les porte-parole de Carlo Pesenti, responsable du ciment et des finances, ont déclaré que l'ingénieur (ou "Monsieur l'ingénieur", comme il préférait être appelé) avait pris des vacances. Une autre version parle plus crûment d'une crise cardiaque (la troisième de la série) et de la nécessité d'une très longue convalescence dans sa villa de la Côte d'Azur, loin des téléphones, du petit magnétophone avec lequel il enregistre toutes les instructions pour ses collaborateurs et de l'appareil de poche avec lequel il photographie, tel un agent secret, tous les documents qui l'intéressent.

Bastogi. Mais au début du mois d'avril, après avoir prudemment navigué à profondeur périscopique pour se remettre d'une dangereuse grippe avec des complications bronchiques et pulmonaires, à l'âge de 66 ans, Pesenti a soudainement refait surface, battant les dangereux concurrents qui visaient à s'emparer de Bastogi, la première société financière italienne, qui est aussi l'une des charnières sur lesquelles repose le carrefour complexe des participations de son empire.

Alors que tout le monde supposait déjà que la société financière passerait sous le contrôle de Banco Ambrosiano, Pesenti a réussi à obtenir la parcelle de 20 millions de livres de Bastogi (environ 16% du capital) que Montedison avait décidé de vendre. Ajouté aux autres qu'il avait déjà, il est donc arrivé à environ 24 %, une part absolument sûre.

Bastogi a toujours été une épine dans le pied de Pesenti. En fait, le holding possédait un grand nombre d'actions (10,5 %) d'Italcementi, la plus grande entreprise italienne de ciment (environ 50 % de la production nationale), qui était à la tête du groupe de Pesenti et qu'il ne pouvait contrôler qu'en conservant les actions du Vatican (10 %) et de diverses familles de Bergame (10 %), la ville où l'entreprise était basée, liées à sa famille. S'il avait perdu le soutien de Bastagi, qui avait toujours voté en sa faveur, l'empereur du ciment aurait vu avec crainte son château financier vaciller.

Pour cette raison, il a préféré renoncer à des parts importantes dans quatre de ses banques (28 % de Provinciale Lombarda, 12 % de Credito Commerciale, 30 % de Credito Legnanese, 25 % de Banca Alto Milanese), qu'il a vendues à Montedison en échange de la parcelle Bastagi, d'une valeur d'environ 45 milliards de lires. Toutefois, le contrôle des quatre banques reste entre ses mains, ce qui a en partie atténué, selon ses collaborateurs, "la profonde tristesse de devoir céder ne serait-ce qu'une partie de ses actifs : il a souffert plus que Scrooge McDuck lorsque Rockerduck a réussi à obtenir le plus gros diamant du monde".

Bien qu'avec douleur, Pesenti a cependant consolidé sa position à la tête de la finance italienne, que Michele Sindona avait menacée à plusieurs reprises ces trois dernières années.

La Curie. L'empire de Pesenti (voir graphique page 123) semble ne pas avoir de frontières : du ciment, il s'étend aux banques (s'il pouvait les fusionner toutes, il créerait une institution presque aussi grande que la Banca Commerciale elle-même), il touche le secteur de l'acier (Falck), embrasse les secteurs des transports et de la presse (La Notte di Milano, un journal d'extrême droite de l'après-midi, et Il Giornale di Bergamo), il est ancré dans le secteur des assurances (Ras) et a des liens solides avec la bourse (l'une de ses sociétés financières, Cimsa, gagne des centaines de millions à la Bourse de Madrid, profitant du boom économique espagnol) et maintenant aussi avec la chimie (Montedison).





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(suite)

Lorsque Pesenti a repris les rênes du groupe familial en 1946, il n'y avait qu'Italcementi, . une entreprise créée à la fin du 19ème siècle et qui s'est ensuite développée surtout lorsque Antonio Pesenti (l'oncle de Carlo, grand chasseur de chamois, sénateur et proche de Benito Mussolini) avait fait de bonnes affaires avec l'exportation de ciment en Abyssinie et avec la création de cimenteries éthiopiennes. Cependant, il était trop compromis avec le régime pour rester à la tête de l'entreprise même après la guerre.

Carlo Pesenti, en revanche, était resté dans une position plus prudente pendant les vingt ans de la période fasciste, même si ses idées étaient déjà plus ou moins les mêmes que celles de son oncle. Lycéen au Real Collegio Carlo Alberto de Moncalieri (où il s'est habitué à se lever tous les matins à 5 heures pour aller à la messe de 5h30), diplômé en ingénierie mécanique de l'école polytechnique de Milan, il avait même collaboré avec les partisans au point d'être emprisonné pendant cinq jours dans la prison bergamasque de S. Agata, parce qu'il était soupçonné d'être impliqué d'une manière ou d'une autre dans la mort de l'officier fédéral d'un village près de Bergame.

Avec cette étiquette presque antifasciste, Pesenti a donc eu les coudées franches et a surtout obtenu le soutien de la puissante Curie bergamasque. Ami personnel de Massimo Spada, l'homme de confiance du Vatican pour les activités financières, il parvient, en 1951, à obtenir de l'Istituto opere di religione qu'il lui cède le contrôle de la Banca Provinciale Lombarda en échange d'actions Italcementi. Le crâne déjà lissé par la calvitie, le visage crispé et sur les lèvres un sourire glacial et ironique, il avait compris que pour avancer dans l'industrie, il lui fallait le soutien inconditionnel des banques.

Enquêteur pointilleux et lucide, habitué à démonter et remonter chaque objet et chaque raisonnement avec la logique d'un ingénieur, il avait créé en 1946 une mystérieuse société financière, Italmobiliare, détenue à 100 % par Italcementi. La première fois que les actionnaires d'Italcementi ont entendu parler de cette nouvelle société, c'était le 28 octobre 1950 : Pesenti a épuisé le sujet en disant que la société avait terminé son organisation et pris possession du siège de Milan. Depuis lors, le mystère ne s'est pas beaucoup atténué. Tout ce qui a été dit, c'est qu'Italmobiliare est devenue propriétaire des participations qu'Italcementi possédait en dehors du secteur du ciment.

En effet, selon la propre définition de Pesenti (qui en est le président, l'administrateur délégué et le directeur général), Italmobiliare est "un cercueil fermé, la tirelire d'Italcementi, une tirelire dont même mes collaborateurs ne connaissent pas le contenu". Toutes les transactions effectuées par Pesenti sont passées par Italmobiliare.

Italmobiliare s'est vu attribuer les actions de contrôle de Ras (deuxième compagnie d'assurance italienne) qu'elle avait lentement acquises en bourse dans les années 1950. Toutes les actions des banques dont Pesenti a pris le contrôle, y compris Ibi, la troisième banque privée d'Italie, se sont progressivement retrouvées dans son portefeuille.

Opération Guglielmone. Ibi peut être considéré comme le chef-d'œuvre de Pesenti : il y a six ans, elle n'existait pas. Habile parleur, courtisé par de nombreux politiciens, mais particulièrement proche de Giulio Andreotti (il dînait souvent dans la pièce que le Premier ministre avait dans son bureau privé en face de Montecitorio) et d'Emilio Colombo, lorsqu'il était ministre du Trésor, Pesenti a proposé de retirer des mains de la DC la patate chaude qu'étaient devenues les banques du sénateur Teresio Guglielmone. Utilisées sans scrupules par le parti pour diverses rondes administratives, ces banques avaient accumulé des dettes s'élevant à plus de deux tiers des dépôts. Quand Guglielmone est mort, le furoncle a menacé d'éclater.

En faveur de l'intervention de Pesenti se trouvait le gouverneur de la Banque d'Italie, Guido Carli, soucieux d'éviter l'un des plus graves crashs bancaires de l'histoire. Il a donc garanti à Pesenti les 20 milliards de lires nécessaires pour couvrir les dettes des banques et lui a également accordé l'autorisation de fusionner ultérieurement les banques de l'ex-Guglielmone.

Habitué à travailler jusqu'à minuit, constamment en déplacement, soit dans la Flaminia bleue équipée d'un lit de camp, où il dort paisiblement, soit dans le jet personnel acheté après sa deuxième crise cardiaque pour combattre l'angoisse du temps, Pesenti n'a pas de véritables collaborateurs. Le seul qui avait du pouvoir au sein d'Italmobiliare, Roberto Ardigò, est parti il y a trois ans parce que Pesenti n'acceptait plus aucun de ses conseils. Il est maintenant rejoint par Franco Barlassina, 45 ans, le fils d'un ancien collaborateur. Mais on l'a baptisé "l'homme-baguette", car il risque de temps en temps d'être écrasé par les ordres de Pesenti.

Même Luigi Ciocca, 70 ans, récemment élu président de la Banca Provinciale Lombarda et son collaborateur le plus direct dans le domaine bancaire, lorsqu'il veut lui parler, doit attendre des heures et des heures devant des hommes politiques importants (l'un d'entre eux était et est toujours l'ex-secrétaire des monarchistes, Alfredo Covelli), qui sont eux aussi obligés d'attendre interminablement. La seule fois où Ciocca parvient à lui parler sans antichambre est lorsque, étant à Bergame, Pesenti va à la messe dans l'église des Capucins, toujours suivi de son garde du corps personnel, Michele Rinaldi, ancien champion européen de boxe amateur dans la catégorie des poids lourds. Ou lorsqu'ils partent ensemble en retraite dans un couvent de moines trappistes au-dessus de Monte Carlo, sur la Côte d'Azur.

Jusqu'à présent, son fils Giampiero (Pesenti a aussi trois filles), 43 ans, ingénieur, marié à la fille de Giulio Natta, prix Nobel, est complètement exclu de la gestion économique des entreprises. La plus grande mission qu'il a eue est la gestion technique de certaines usines.

Isolé de tout et de tous (même les variations climatiques ne l'affectent pas et, été comme hiver, il dort toujours avec une couverture thermoélectrique sur son lit), Pesenti a voulu faire cavalier seul, même lorsque ses opérateurs boursiers l'ont averti que Sindona raflait systématiquement les actions d'Italcementi, dans le but de s'emparer de tout l'empire d'un seul coup. "Laissez-le faire", Pesenti a coupé court.

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(suite)

Tache noire. Sindona réussit toutefois à mettre en place un paquet pour prendre le contrôle d'Italcementi et Pesenti n'est sauvé que grâce à l'aide du ministre du Trésor Emilio Colombo, qui, dans une conversation confidentielle avec Sindona, a laissé entendre que le ciment risquait d'être nationalisé. À ce moment-là, Sindona a répondu que tout avait un prix et qu'il pouvait donc aussi rendre Italcementi. L'opération a coûté à Pesenti la dépense de 45 milliards de lires et une perte d'au moins 10 milliards, car Sindona a exigé un prix beaucoup plus élevé que la valeur réelle de l'action.

Pour ce sauvetage, Pesenti a ensuite trouvé l'argent dans des banques suisses, auxquelles il est lié par l'intermédiaire d'Ernesto Jaeger, qui siège au conseil d'administration de plusieurs de ses sociétés et est également conseiller de l'Union des banques suisses et de la Société de banque suisse. Depuis lors (1969), M. Pesenti se rend en Suisse au moins une fois par an pour une visite de courtoisie aux plus importants banquiers suisses.

La tentative de rachat par Sindona n'est pas le seul point noir dans la brillante carrière de Pesenti. Une autre opération qui lui a coûté 45 milliards de lires est Lancia, la société automobile qu'il avait reprise de la famille turinoise du même nom. Passionné d'automobiles au moins autant que d'avions (il possède aussi deux hélicoptères), de golf (il a fondé le club Albenga) et de chiens (il a une femelle boxer à qui il permet de tout faire, même de salir les précieux tapis de son palais de Bergame Alta), Pesenti a conduit Lancia au bord de la faillite parce qu'il était déterminé à construire des véhicules militaires spéciaux et futuristes pour les vendre à l'OTAN.

Pendant des années, des milliards et des cerveaux ont été investis dans ces projets, jusqu'à ce que Pesenti doive vendre la société à la famille Agnelli, qui lui a versé une lire par action.

Généreux envers l'Église (à Sotto il Monte, la ville de Jean XXIII, il a fait construire un jardin d'enfants), inflexible avec les employés (pendant les grèves de 1969, il a demandé au préfet d'envoyer la police, et pendant la Semaine Sainte, il a obligé tout le monde à écouter les sermons tenus à l'intérieur d'Italcementi), Pesenti n'a jamais accepté la défaite, sans penser immédiatement à la vengeance.

Avec Michele Sindona, l'ennemi qui lui a plus d'une fois coupé la route, il a eu l'occasion de se rattraper il y a deux ans, lorsque le financier sicilien a lancé l'Opa sur Bastogi. Ennemi juré jusqu'alors du capital public et de ceux qui le représentent, Pesenti n'a pas hésité à se ranger du côté du président de Montedison, Eugenio Cefis, pour faire échouer la tentative de Sindona. Avec Cefis, il forme désormais une paire presque inséparable.

Soutenu également par des amitiés et des alliances aussi importantes, l'empire de Pesenti semble désormais à l'abri des attaques. Mais selon une analyse faite par un grand financier milanais, ces liens étroits avec des personnes comme Cefis - encore en pleine force et assoiffé de résultats - contribuent à rendre la grande construction industrielle et financière de Pesenti moins solide qu'il n'y paraît.

"Les dettes d'Italmobiliare envers les banques dépassent les 100 milliards", dit-on à la bourse, "alors que les bénéfices d'Italcementi sont en baisse". Bref, le pied que la Cefis a mis dans le groupe bancaire n'est peut-être que le premier pas vers une prochaine offensive massive.

Dans la même revue : Peter Bridges et Stefano Delle Chiaie




(traduction)

Les bombes de la Piazza Fontana. En 1968, Peter Bridges, deuxième secrétaire de l'ambassade américaine à Rome, entre en scène : la CIA, en effet, n'envoie pas seulement de l'argent au MSI mais aussi des "conseils". Bridges prend contact avec Stefano Delle Chiaie, fondateur de Avanguardia Nazionale (en fuite depuis trois ans) et d'autres représentants officieux du parti néofasciste, et participe à une série de réunions qui se tiennent tout au long de l'année 1969 dans une maison près de la Via Cristoforo Colombo, à Rome. Panorama n'a pas été en mesure de vérifier la véracité de ces informations : selon les auteurs anonymes du livre La strage di Stato (Le massacre de l'État), c'est toutefois lors de l'une de ces réunions qu'a été décidée l'action à Milan, le 12 décembre 1969, lorsqu'une bombe a explosé à la Banca Nazionale dell'Agricoltura, faisant 16 morts et 88 blessés. Elle devait être le résultat tangible d'une stratégie à long terme qui n'avait qu'un seul objectif : créer un choc dans le pays qui, fatigué de l'interminable série d'émeutes, commencerait à souhaiter un changement de cap. Exactement ce qui s'est passé. Au début de 1970, Bridges est transféré à la hâte à Prague.

Les conséquences de la Banque de l'agriculture ont été plus graves que ce que les agents de la CIA avaient prévu. En outre, après les premières semaines de consternation, les nouvelles ont commencé à filtrer rapidement et les morts, les blessés, les bombes dans les trains et à la foire de Milan se sont révélés pour ce qu'ils étaient : un plan sanglant de provocation avec l'objectif politique évident de faire passer le pays à droite.

Les hommes des services secrets américains ont rapidement tiré les rames du bateau. Aujourd'hui, ce sont des individus qui travaillent apparemment seuls qui entretiennent des relations avec le MSI : précisément un petit groupe d'ex-diplomates, installés dans une villa de l'élégant quartier de Parioli à Rome. Le cordon ombilical est constitué par Boris De Raquewils, archéologue, auteur de nombreux ouvrages très remarqués sur l'Égypte ancienne et gendre d'Ezra Pound, le poète américain qui a fait campagne pour les nazifascistes pendant la guerre. De Raquewils a comme interlocuteur régulier Pio Filippani Ronconi, comte, spécialiste du sanskrit et des langues orientales, traducteur au bureau du chiffre du ministère de la Défense.

Alors que les Américains sont soudainement devenus prudents, les Grecs continuent à entretenir des relations très cordiales et pratiquement publiques avec les fascistes italiens. Il n'est pas question d'argent (jusqu'à présent, pas un seul drachme), (...)

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Sur Peter Scott Bridges :

http://lcweb2.loc.gov/service/mss/mfdip/2007/2007bri01/2007bri01.pdf

Interview with Ambassador Peter S. Bridges

AMBASSADOR PETER S. BRIDGES

Initial interview date: October 24, 2003

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https://ryanscoville.files.wordpress.com/2018/05/foia-docs-7.pdf

Sur Alfredo Covelli :  

Price of Fame: The Honorable Clare Boothe Luce
Sylvia Jukes Morris







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Les démocraties aux États-Unis et en Europe de 1918 à 1989
Sylvie Guillaume




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Histoire de l'Italie depuis 1943 à nos jours
Frédéric Attal




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L'Italie à vif
Jacques Nobécourt




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Démocraties occidentales et bouleversements de l'histoire, 1918-1989
Michel Catala, Jean-Claude Lescure, Yves-Henri Nouailhat, Jacques Tranier, Alfred Wahl

Il caso Luky Luciano: protocollo dei Gruppi verità e libertà
Gaetano Rizzo Nervo

(traduction)

Gaetano Rizzo Nervo (...) Expert en organisation politique, consultant pour les campagnes électorales de Gaetano Martino, Gianfranco Alliata di Montereale, Tommaso Marchesano, Achille Lauro, Silvio Milazzo, Luigi Gedda, Nino Gullotti, Alfredo Covelli, Uberto Bonino. (...)

Grand connaisseur de la planète mafia, il a connu et pratiqué Genco Russo, Nitto Santapaola, Lucky Luciano et Paolino Bontade. Sa rencontre avec Lucky Luciano a lieu pendant les élections politiques de 1958, au cours desquelles Luciano fait campagne en Campanie pour la liste du Parti monarchiste populaire d'Achille Lauro et en Sicile pour le Parti démocrate chrétien.  (...)

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Dans la liste des participants à ce qui a sans doute été le 25ème et dernier congrès du CEDI :

Madrid - 25-28 Novembre 1976

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Benoît de Bonvoisin

Jean Bougerol

Brian Crozier

Florimond Damman

Jacques Jonet

Bernard Mercier

Carlo Pesenti

Antoine Pinay

Angèle Verdin  

Jean Violet

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Note :

Carlo Pesenti était lié à la Milice de Jésus-Christ et a lancé les invitations pour la réunion de Royaumont ; il a aussi supporté financièrement Avanguardia Nazonale de Stefano Delle Chiaie...

Florimond Damman était en contact avec Yves Guérin-Sérac de Aginter Presse (où on retrouvait aussi Stefano Delle Chiaie).

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