https://books.google.be/books?id=XPk2OrdGyMcC&pg=PT45&dq=Brian+Crozier,+camus&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwje9aXMyZDWAhWDJ1AKHR9XAUEQ6AEILjAB#v=onepage&q=Brian%20Crozier%2C%20camus&f=false
V...: Enquête sur l'affaire des «avions renifleurs»Par Pierre Péan
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Dans les extraits ci-dessus, il est question deux fois du colonel
Camus.
Je me demande s'il s'agit de la personne du même nom, décédée en 1987, citée dans le livre (2010) suivant :
https://www.scribd.com/document/264418532/25-ans-dans-les-services-secrets-Siramy-Pierre-epub
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Le colonel André
Camus, chef de la section P (P pour « pénétration »), avait été à cette époque responsable de ses interrogatoires, probablement musclés. Grand et fort, le crâne rasé, amateur raisonnable de champagne,
Camus règne sur l'univers glauque des officiers traitants ayant abandonné le droit chemin. Quand je l'ai connu, il disposait de quatre bureaux hautement sécurisés. Il fallait sonner pour que sa secrétaire vienne ouvrir la porte blindée. Depuis ce bunker, André
Camus se livre à la chasse aux membres du Service susceptibles de travailler pour une puissance adverse, voire un service allié. Depuis l'épisode Rondot, il fait une fixation sur ce dernier. Il le tenait à l'œil au même titre que l'ami de Philippe, le commandant Richard, fondateur d'une ONG, les Enfants du Soleil, très active dans la corne de l'Afrique.
Officier traitant des agents roumains
Le colonel, de par ses fonctions et son physique d'armoire normande, jouit lui-même d'une réputation en demi-teinte au sein de la DGSE. Certains disent qu'il assure seul une relation privilégiée avec James Jesus Angleton, le chef du contre-espionnage à la CIA et grand chasseur de taupes devant l'éternel, au point que les autres affirment qu'il en voit partout. Sachons raison garder : Angleton comme
Camus n'ont pas toujours tort. Des taupes, les Services en débusquent plus qu'on ne le croit… André
Camus entretient aussi des contacts et débriefe des défecteurs, des membres des services de l'Est qui ont décidé de passer à l'Ouest pour faire état de leur connaissance sur leurs maisons respectives et leurs sources de renseignements.
Personnellement, ces gens-là, je ne les appellerai jamais des traîtres. Ceux qui dévient ainsi au profit d'une puissance étrangère ont toujours une raison de basculer de l'autre côté du miroir. Pour les comprendre – et ainsi les repérer, quand on en a la charge –, le facteur humain et un accès de faiblesse, à un instant donné, sont les bons critères d'approche. Je crois que le colonel
Camus, décédé en 1987, ne contredirait pas cette grille de lecture.
Car quelles sont les motivations qui poussent des hommes ou des femmes dans les bras ennemis ? Les services secrets de la planète les connaissent, à force d'en tirer les ficelles et d'en faire jouer les ressorts. Bien sûr, le sexe : de l'infidélité conjugale à l'attirance immodérée des situations les plus scabreuses. Ensuite, l'argent, la promesse de sommes souvent rondelettes pour arrondir les fins de mois. Ressort plus rare : l'idéologie, qu'il s'agisse du communisme soviétique ou du libéralisme américain, voire du soutien à Israël. L'ego, enfin : le plus souvent les agents ayant choisi une autre voie sont des déçus, des carriéristes effrénés regrettant de ne pas être reconnus selon eux à leur juste valeur. On appelle cet ensemble de paramètres l'effet MICE (Money, Ideology, Compromission, Ego), une formule mnémotechnique anglo-saxonne résumant la base de tout recrutement d'honorables correspondants ou d'agents. Voilà l'univers dans lequel le suspicieux André
Camus, que l'écrivain Gilles Perrault a brocardé dans l'un de ses livres, L'Erreur, évolue jour après jour.
Le colonel est ainsi entouré de la légende de plusieurs rencontres avec le lieutenant général Ion Pacepa, vétéran de la Securitate, les services spéciaux roumains, à l'envergure démesurée au sein de l'ensemble de la société roumaine. Pacepa s'est réfugié aux États-Unis en 1978 mais, toujours selon les on-dit circulant à la DGSE,
Camus traite plus particulièrement et encore plus secrètement un officier de renseignement roumain encore en poste. Ce serait lui qui aurait évoqué d'éventuelles activités obscures de Philippe Rondot.
Le colonel
Camus, qui sait que je travaille beaucoup sur le monde arabe, m'a déclaré un jour que, pendant sa mystérieuse absence, le capitaine Rondot, grand arabisant, avait été approché par la Securitate. Les agents des services roumains auraient employé des photos pour le faire chanter et basculer. N'ayant jamais eu ces clichés entre les mains, je suis toujours resté sur mes gardes quant à ces assertions. Les preuves seront longtemps recherchées au sein de la Boîte, les archives fouillées dans tous les sens, sans succès. Aucune trace de ces fameuses images – qui seraient au nombre de trois – n'a été trouvée. Ont-elles seulement existé ? Beaucoup en doutent. L'ultra-cloisonnement qui règne au sein de la DGSE ne permet pas aujourd'hui d'en savoir plus. Le colonel
Camus a emporté ses convictions avec lui.
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Voir :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/06/08/dgse-l-espion-qui-parlait-trop-devant-le-tribunal_1715417_3224.html