Note "Westmoreland" (Field Manual 30-31B)

Une note signée par le général américain William Westmoreland qui aurait été publié comme annexe à un "Field Manual". La note décrit le role que que le service de renseignement de l'armée devrait joué dans le cadre ce la guerre froide envers des "pays amis" et décrit ce que nous appellons aujourd'hui communément la politique de la tension.

La note est reprise partiellement dans le rapport du sénat belge sur le STBH (p.80-81)
http://www.senate.be/lexdocs/S0523/S05231297.pdf

Une traduction allemande de la note comme elle est reprise dans le rapport du sénat ital. sur P2

http://se2.isn.ch/serviceengine/Files/PHP/20208/ipublicationdocument_singledocument/64E9F891-B607-4360-8B13-D6AFCEDD3E74/de/7003_field_manual.pdf

Un appercu sur la discussion autour de la note aur wikipedia
http://en.wikipedia.org/wiki/US_Army_Field_Manual_30-31B

Ah bah, je suis revenu pour poster un lien à propos de cette note que je n'ai découvert que récemment, et je m'apperçois que c'était déjà sur le forum...

Le lien en question, du département d'Etat US : http://www.america.gov/st/pubs-english/2006/January/20060120111344atlahtnevel0.3114282.html

La note a été dénoncée comme un faux lors d'une audition de la commission de la chambre des représentants en 1980. Ce qui n'empêche pas qu'il soit régulièrement repris, notamment en 2005 dans deux ouvrages, un d'un Grec et celui d'un Suisse (Daniele Ganser dont le livre a été publié dans je ne sais combien de pays).

Près de 30 ans après, et 25 ans après qu'elle ait été dénoncée comme un mensonge, l'intox continue. C'est sans doute l'opé de désinformation plus réussie de feu le KGB...

Le document n'est pas seulement repris par deux livres, mais aussi par deux commissions d'enquetes GLADIO de deux pays OTAN. Etonnant, non ?

Mais vous avez raison, il est difficilement vérifiable si la note est un vrai ou un faux. Mais peu-importe s'il existait une note ou pas. Si cette note existait ou pas. La conviction qu'on devait manipuler sa propre population qui devenait de moins en moins convaincu d'une menace communiste. Cette conviction était bien réelle. Ainsi que la détermination de le faire par des actions musclées. Cette certitude, je l'ai gagné d'une multitude d'entretiens que j'ai menés.

titu a écrit:

La conviction qu'on devait manipuler sa propre population qui devenait de moins en moins convaincu d'une menace communiste. Cette conviction était bien réelle.

Je pense que ca a son importance à propos de l'éventuelle implication US.

Pour le document, je suis convaincu que c'est un faux :
- les Américains n'ont jamais eu beaucoup de mal à reconnaître plein de turpitudes, et dans le même genre, il y a eu l'affaires des manuels de la CIA au Nicaragua vers 1984
- la source du manuel est plus que douteuse (document apparaissant miraculeusement dans une boîte aux lettres)
- j'ai du mal à voir pourquoi ce genre d'idée, plus politique que tactique, figurerait dans un manuel de renseignement de l'US Army. De telles actions seraient menées par la CIA, et quand cette dernière se fait piquer ses missions par les militaires, se sont les forces spéciales qui les reprennent. Le renseignement... reste à faire du renseignement.

titu a écrit:

Le document n'est pas seulement repris par deux livres, mais aussi par deux commissions d'enquetes GLADIO de deux pays OTAN. Etonnant, non ?

Est-ce que le rapport italien est disponible en ligne ? Je me demande s'il détaille les doutes à propos de l'authenticité du rapport.

Source le soir:Le prérapport du Sénat sur le réseau Gladio en Belgique (III).

UN DOCUMENT SURPRENANT

La Commission a pu prendre connaissance d'un document «Top secret», daté du 18 mars 1970, conservé dans un des coffres déposés à Washington; il est attribué au Général Westmoreland, alors chef d'état-major de l'armée américaine. Une certaine prudence s'impose néanmoins, la Commission n'ayant aucune certitude de l'authenticité.

Ce document apporte quelques précisions capitales sur ce qu'aurait été la stratégie américaine:

- on y traite des mesures à prendre contre les individus ou des groupes du «Host Country» (pays hôte) qui mettent en danger les intérêts des États-Unis; aussi, si ces derniers sont menacés, le service de renseignement de l'armée américaine peut recommander, en collaboration avec le Gouvernement du pays hôte, mais sans que cela soit obligatoire, des mesures appropriées pour lutter contre ces individus et ces groupes;

- on insiste sur la nécessité de collaborer avec les services, officiels ou non, du pays hôte et de disposer de ses propres agents dans ces services et d'entretenir des liens privilégiés avec des officiers qui auraient laissé une excellente impression lors de leur programme d'entraînement aux tats-Unis;

- on met en exergue le rôle que peuvent jouer les ressortissants américains à l'étranger; à ce propos, même si l'on doute de l'authenticité de la note Westmoreland, force est de constater que cette technique est confirmée par les mémoires de W. Colby: les réseaux «Stay behind» créés pour le compte de l'OPC en Europe l'ont été, notamment en Scandinavie, en recourant aux services de citoyens américains bien implantés;

- on préconise dans le point 11 de la «note Westmoreland» des interventions directes des agents on special operations dans les pays hôtes soupçonnés de faire preuve de trop de timidité à l'égard du communisme ou de la subversion d'origine communiste; ces interventions ont pour but de convaincre leurs gouvernements et leurs opinions publiques des réalités du danger et de l'impérieuse nécessité d'un sursaut [Traduction par nos soins]:

«Il peut venir un temps où les gouvernements des pays hôtes font preuve de passivité ou d'indécision face aux communistes ou à la subversion d'inspiration communiste, et réagissent avec une vigueur inadéquate selon les estimations transmises par les agences américaines. De telles situations sont particulièrement vraissemblables lorsque les insurgés paraissent gagner un avantage tactique en restreignant temporairement leur violence, amenant ainsi les autorités des pays hôtes à un faux sentiment de sécurité. Dans de tels cas, les services de renseignement militaires US doivent avoir les moyens de lancer des opérations spéciales qui convaincront le gouvernement du pays hôte et l'opinion publique de la réalité du danger insurrectionnel et de la nécessité d'y réagir.

A cette fin, les renseignements militaires américains devraient chercher à pénétrer les forces insurrectionnelles au moyen d'agents en mission spéciale ayant la tâche de former des groupes d'action spéciaux au sein des éléments les plus radicaux de l'insurrection. Quand surgit le genre de situation envisagée plus haut, ces groupes, agissant sous le contrôle des services de renseignement US, devraient être utilisés pouyr lancer des actions violentes ou non violentes, selon le cas. De telles actions pourraient comprendre celles décrites dans [NDLR: la note] FM 30-31, caractéristiques des phases II et III d'une insurrection.

PSYOPS
70 ans de guerre psychologique en Italie
Solange Manfredi
(2019)














(...)

https://www.arte.tv/fr/videos/057385-002-A/vietnam-2-9/

https://www.arte.tv/fr/videos/057385-002-A/vietnam-2-9/