Je reprends ici le post de Michel
publié précédemment. Sauf erreur cette déclaration est l'une des premières faites par M Cocu.
Voici l'extrait des
déclarations de Michel cocu devant le juge d'instruction le 24 novembre 1983 :
Je vais vous dire toute la vérité. '
J’ai commencé par être le chauffeur du hold up de Genval, ensuite J’ai participé,toujours comme chauffeur,aux hold up de Uccle, fin Février, de Halle, le 3 mars 1983,- c'était, je crois, un vendredi,-
et du Colruyt de Nivelles,Je me souviens qu'à Genval et a Uccle, il s'agissait de hold up dans magasin Delhaize.
En ce qui concerne Nivelles, je vous affirme que, comme pour tout le reste, j’étais chauffeur.
Je vous assure que je n'ai jamais tiré.
Je n'ai jamais voulu personnellement être armé à l'occasion de tous ces hold up. --
Pour le Colruyt de Nivelles, nous sommes partis à trois de Wasmessoit moi-même,Baudet et Adriano
dans la voiture R. 4 rouge d'Adriano aux environs de 21 heures.30 ou 22 heures. Nous nous sommes rendus au garage de Drogenbos.
Dans ce garage on pouvait mettre cinq ou six voitures.
Là se trouvaient la voiture Saab de couleur genre gris métallisé et la B.M.W. que j'ai conduite.
De là Adriano et Baudet ont pris place dans la voiture BMW que j'ai conduite. Nous sommes venus par l'autoroute et nous sommes sortis de celle-ci pas loin du Colruyt. Les autres,au nombre de quatre,ont pris la SAAB. Nous nous sommes suivis jusqu'au lieu des faits.
La Saab a pénétré la première sur le parking du Colruyt de Nivelles. La Saab s'est d'abord garée sur le parking arrière du Colruyt par rapport à la chaussée. En ce qui me concerne, je me suis arrêté avec la B.W. à hauteur de la porte arrière qui .devait être en métal. Pendant que je restais au volant de la voiture, Adriano et Baudet ont déchargé deux bonbonnes et un chalumeau, ainsi qu'une pince Monseigneur. On a encore déchargé un marteau et des tournevis. Dès que les .deux voitures ont pénétré sur le parking les phares ont été éteints. D'après mes souvenirs,il devait être entre minuit et une heure du matin. D'après moi pour faire le trajet de Wasmes à Bruxelles, nous avons mis à peu près une heure.
Deux des quatre personnes qui se trouvaient dans la voiture Saab sont descendues pour aider à décharger le matériel se trouvant dans la B.M.W.
Une fois ce déchargement effectué, je me suis mis avec la BMW sur le parking du bâtiment d'à côté de façon à pouvoir partir directement sur Bruxelles, l'avant de la voiture étant dirigé vers la chaussée.
De l'endroit où je me trouvais avec le moteur en marche, je pouvais voir le magasin et les pompes à essence, mais pas l'arrière du magasin, ni la porte de derrière. Pendant que j’attendais seul à l'endroit que je viens de vous indiquer,Baudet se trouvait sur un coin du magasin soit au point 1 du-croquis que je dresse devant vous. J'indique au point 2 l'endroit où je stationnais à l’intérieur de la B.M.W.
Je vous indique au point 3 l'endroit approximatif des Pompes à essence, au point quatre l’endroit où la Saab a été chargée de marchandises provenant du magasin. A leur manière de porter les affaires, j’ai vu que c'était des marchandises et non de l'argent. Par après, j'ai appris qu'ils avaient pris du whisky, des alcools, des cigarettes, du café et des bouteilles d'huile.C'est eux qui me l'ont dit.
A votre question je vous réponds que les deux bonbonnes avaient une taille entre cinquante et quatre-vingt centimètres, l'une m’a semblé être de couleur rouge et l'autre de couleur bleue. Il ne s'agissait en tout cas pas de grandes bonbonnes.
Alors qu'ils étaient en train de charger les marchandises, une voiture Mercédès est arrivée, c'était une voiture de couleur blanche ou crème, en tout cas de couleur claire, pour prendre de l'essence puisqu'elle s'est arrêtée aux pompes. En réalité,je ne l'ai pas vue au moment où elle arrivait mais je l'ai vue au moment où elle était arrêtée aux pompes, J'ai dirigé mon regard vers les pompes, puisque j 'ai entendu que Baudet criait. Baudet a alors couru vers ma voiture et s'est assis à l’arrière. Pendant que Baudet se dirigeait vers ma voiture; j’ai vu que l'homme conducteur de la voiture Mercédes en sortait.
A votre question je vous précise que pour moi je n'ai pas vu cet homme faire le plein de sa voiture. Deux des auteurs occupants de la SAAB. se sont mis à courir sur la voiture Mercédes. J'ai entendu des coups de feu et j’ai vu l’homme tomber par terre, Ensuite j’ai vu qu'on tirait la femme de la voiture, mais je n'ai pas vu qu'après l' avoir sortie de la voiture, on a tiré -dessus.. .
A ce moment là l'un des auteurs dont je viens de parler ci-avant est monté et a pris le volant de la Mercédes. Je dois préciser qu'au moment des coups de feu Adriano est arrivé en courant pour monter dans ma voiture. Baudet faisait le guet et n'était donc pas armé.
Adriano avait un 38 spécial. Comme arme je me souviens d'un riot gun et je sais qu'ils ont tiré sur les gendarmes avec cette arme. Je suis sûr et certain qu'il y avait également un 9 mm automatique. Un des quatre auteurs de la SAAB avait un revolver à barillet 22LR.
C'est pendant que j’étais parqué après le déchargement du matériel que les armes qui se trouvaient dans la SAAB ont été distribuées. Je peux vous dire que tout le monde avait des gilets pare-balles à l'exception de Baudet et de moi-même. Je vous assure que je ne sais pas où ils les avaient obtenus. Ils ont dit que c'était la première fois qu’ils les mettaient. J’ai ainsi compris qu'ils les avaient depuis quelques jours.
Ce que je sais c'est qu'au garage de Drogenbos, les gilets pare balles ont été distribué à tous ceux qui devaient rentrer dans le magasin plus au chauffeur de la Saab. Je peux vous dire que comme carabine il n'y avaient que des riot guns. Quand je vous ai parlé d’un 22 LR je n'exclus pas l'hypothèse qu'il pourrait en fait s'agir d'un pistolet avec chargeur.
Personnellement je n'ai pas eu l'arme en main. il se pourrait également que celui qui avait le 22 LR a déchargé son revolver pour le recharger ensuite. Ce que je peux dire également qu’ au moment des coups de feu tirés sur les occupants de la Mercédes, ils ont tiré avec des armes de poing,
(…)
J'ai quitté le parking où je me trouvais en direction de Bruxelles en ayant à mon bord Baudet et Adriano.
Dans notre voiture seul Adriano avait un 38 spécial.(…). Pendant qu'un des auteurs montait dans la Mercédes et que l'autre traînait la femme, un troisième auteur est arrivé à côté de la voiture Mercédes et il s'est abaissé. Je n'ai rien vu d'autre parce que tout de suite après j'ai démarré.
Au moment où j'allais rejoindre la chaussée en quittant mon parking j' ai vu les phares d'une camionnette. Adriano a dit c'est les gendarmes. J’ai entendu ainsi que mes passagers des coups de feu. J’ai alors arrêté ma voiture BMW à cinq ou six cents mètres du Colruyt. On a attendu quelques minutes, j'ai alors vu la Mercédès arriver et nous dépasser et plus exactement nous contourner et la Saab qui la suivait. Je les ai laissé prendre une distance de cinq ou six cents mètres devant moi et je les ai suivis. Je voyais les feux de position de la Saab. On a roulé jusqu'au moment où il y a eu un barrage. (…) J’ai alors pris la première route pour sortir de la chaussée.
Nous avions prévu un point de chute avec une voiture Fiat 132 qui avait été amené la veille sur le parking de la gare de Braine-l'Alleud. Cette voiture ne se trouvait pas à l'entrée principale de la gare mais un peu plus loin.
J’ai omis de vous dire qu'il y avait un quatrième auteur dans ma voiture. (…)Celui-ci m'a été présenté comme habitant la région de Baine-1'Alleud et connaissant bien la route.
Donc,pour en revenir au point de chute à la gare il était convenu que nous nous retrouvions tous à la gare et que là on verrait s’il n’y avait pas de problèmes.
Dans le cas où il n’y aurait pas eu de problèmes, le contenu de la SAAB devait être déchargé dans la Fiat pour éviter des problèmes en cas de contrôle et cette Fiat ne devait être récupérée que le lendemain. Quand je parle du contenu ici,je veux préciser qu'il s'agissait de l'argent qu'on aurait dû normalement avoir, des armes, des gilets pare-balles chalumeau et bonbonnes etc. ..
Je ne sais pas si la voiture Fiat avait été volée ou non.
mais étant donné l’incident du barrage, ( …) j’ai sur les indications du brainois qui se trouvait dans la BMW rejoint la gare de Braine-l’Alleud.
En compagnie dtAdriano et de Baudet, nous avons attendu environ une demi-heure. Voyant le temps passer, nous avons pensé que les autres avaient été pris. Nous avons décidé de partir de notre côté à Bruxelles pour reconduire la B.M.W..
Sur les indications du Brainois, j’ai traversé Braine-l’Alleud et nous avons pris une chaussée en direction de Bruxelles.
Arrivés à un carrefour, un des auteurs de la SAAB nous a fait des signes sur la route alors que les autres étaient camouflés. Je crois qu'ils ne s'attendaient pas a nous voir. Quand à quatre ils sont montés dans la voiture, l'un d’eux a dit que si ce n'était pas nous ils auraient braqué le premier automobiliste te venu pour prendre sa voiture et foutre le camp.
ls ont précisé que la SAAB avait été abandonnée à 500 mètres du carrefour. Etant huit dans la B.M.W. nous sommes donc retournés à la gare de Braine-l'Alleud où les quatre de la Saab sont montés dans la Fiat. Je précise qu’Adriano, le Brainois et les quatre de la Sa'ab avaient chacun leur gilet pare-balle mais ils avaient chacun un autre vêtement là dessus. Ils avaient repris leurs armes et je crois qu'ils les ont conservées en mains parce que je n'ai pas ouvert le Coffre. Ils ont dit que les marchandises étaient restées dans la Saab. Je suis certain qu'ils n'ont pas chargé dans la BMW les bonbonnes, Il me semble que j'ai revu le chalumeau une fois que nous étions de retour dans le garage de Drogenbos. Revenu à la gare de Braine-l'Alleud,j’ai débarqué les quatre occupants de la Saab et j'ai démarré tout de suite par la route que m'indiquait le Brainois et je suis ainsi repassé au même carrefour en prenant par la suite un morceau d'autoroute jusqu'à Drogenbos.
Mon retour s'est ensuite passé sans incident.
Je peux vous dire que la BMW que je pilotais avait des plaques belges. Il en était de même pour la SAAB.
(…) Je ne sais rien vous dire pour la SAAB, mais je peux vous dire pour la B.W. que je conduisais que celle-ci était munie de plaques authentiques provenant d'un autre BMW du même type , soit une 520 et que les papiers provenaient de cette même B,MW. de même type ainsi en cas de contrôle, il n'était pas possible de se faire prendre sauf si on s'intéressait au numéro du châssis et moteur.(…).
AU garage de Drogenbos toutes les armes ont été rassemblées et pour ma part, j’en ai vu une qui n'était pas dans le lot lorsque nous sommes partis. Il s'agissait d'une arme de poing. Ils m'ont dit également qu'ils avaient pris une mitraillette aux gendarmes et qu'ils avaient utilisé cette mitraillette.
(…)
Question: Au sujet de la SAAB, vous a-t-on précisé, si elle avait crevé un pneu, au moment où elle a été abandonnée ?
Réponse :Sincèrement, j'ai oublié de vous dire que les autres m'ont dit que la saab avait un pneu crevé en plus du fait qu'elle avait pu être répérée à cause du barrage et qu'en outre elle portait des impacts de balles. En ce qui concerne la BMW j'ai également remarqué que le poste de radio avait été enlevé.
Si je ne veux pas vous révéler malgré vos insistance les cinq auteurs que je vous ai cité, c'est parce qu'en ce qui concerne.le Brainois, je ne le connais pas. Pour les quatre autres, j’en ai une frousse terrible. Il s’agit de gens extrêmement dangereux.
Quant à Baudet et Adriano, bien qu'il ne faille pas se fier à ce dernier je n'en ai pas vraiment peur.