Etienne Van De Voorde (SOVEC, ETRACO ...)http://archives.lesoir.be/etienne-van-de-voorde-en-correctionnelle-a-namur-la-chu_t-19910125-Z03JU6.html
ETIENNE VAN DE VOORDE EN CORRECTIONNELLE,A NAMUR : LA CHUTE D'UN EMPIRE INDUSTRIELGUIDET,PASCALE
Vendredi 25 janvier 1991
Une bataille de gros sous, de comptables... Et le procureur du Roi qui se fait malmener par les avocats.
Trois piles de dossiers, une chambre à trois juges (présidée par Mme Matagne), un peu plus d'avocats et de journalistes qu'à l'accoutumée: ce n'était pas une mince affaire qui venait, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Namur où comparaissait l'homme d'affaires flamand
Étienne Van de Voorde, son réviseur-comptable, Paul Moreau et l'une de ses secrétaires. Tous trois accusés d'être auteurs, coauteurs ou complices de détournements, faux et usage de faux. Quinze faits sont visés par la citation et trois audiences ont été prévues pour en finir avec un «affaire» qui remonte à 1986, année des faillites.
Le nombre de sociétés impliquées dans ce dossier est assez impressionnant. C'est que l'empire de Van de Voorde comptait une trentaine de sociétés, tant en Flandre qu'en Wallonie, impliquées dans les travaux routiers, la construction, les carburants, les carrières, le recyclage de déchets... L'affaire avait fait grand bruit dans la région namuroise, d'autant qu'un avocat connu de la place avait eu, dans ce dossier, maille à partir avec la justice. Il y avait aussi la personnalité de Van de Voorde, qui s'était construit un empire - certes fragile - en un temps record par le biais de rachats, fusions... de sociétés.
Le premier fait examiné, jeudi, concernait l'établissement de documents comptables sur des tractations entre les sociétés
Etraco, Enbelco,
Sovec, Mesdagh, Dewilde, Gaurian transports, Pevalmek. Ces documents ne correspondaient pas à des opérations réelles, selon le Parquet, qui se base sur le rapport de l'expert Lamon attirant l'attention sur le nombre anormalement important d'opérations diverses qui ne sont appuyées sur aucune pièce justificative. Le résultat de ces opérations ayant été d'amener le solde du compte courant à zéro alors même qu'il existait des dettes pour plusieurs dizaines de millions.
Étienne Van de Voorde se défend avec un argument qu'il resservira régulièrement: il n'est pas comptable. Par ailleurs, la remise du compte à zéro faisait suite à une demande des banques de consolider le groupe, ce qui se fit au sein de la société holding Enbelco. C'est son comptable - et coïnculpé - M. Moreau qui fut chargé de voir ce qu'il était possible de faire. La consolidation devait, selon lui, permettre une plus grande clarté (! ) et supprimer l'intervention de personnes privées (en l'occurence Van de Voorde) dans les comptes créditeurs et débiteurs. Il poursuit: On voit mon compte débiteur, mais on oublie toujours mes comptes créditeurs qui ont permis de ramener les comptes à zéro en vendant une partie de mes actions à Enbelco.
Quant à Paul Moreau, il répond que, pour 1984, les comptes avaient été apurés, qu'un banquier les avait vérifiés et approuvés; qu'il n'avait pas, personnellement, à se préoccuper des prélèvements de son patron et qu'il n'a jamais eu à se prononcer sur les comptes de 1985. C'est à ce moment que le procureur du Roi sera quelque peu malmené par les avocats qui feront acter que celui-ci a bien dit qu'il ne contestait pas la régularité formelle de la comptabilité. Ce qui est en cause, c'est la concordance entre une écriture et une situation de fait. Pour les avocats, la citation se base sur 19 pages du rapport de l'expert qui n'a pas cherché à voir cette réalité.
Le deuxième dossier sur lequel le juge a demandé des éclaircissements concernait l'établissement de factures fictives au nom de la
Sovec et la remise de ces pièces comme justificatif à la TVA. Pour Van de Voorde, il n'y avait rien de particulier. Il s'agissait d'un marché avec l'État et celui-ci exigeait que la facturation se fasse au nom de la
Sovec alors qu'elle avait été intégrée entre-temps dans
Etraco, qui, dès lors, lui facturait les frais de personnel, de fournitures et la TVA était d'accord avec cette procédure. Moreau n'avait pas le pouvoir d'établir des factures.
On en restera là, avec ce qu'il convient d'appeler un incident d'audience. L'avocat de la troisième prévenue, la secrétaire de Van de Voorde, a en effet demandé à remettre des conclusions séance tenante en invoquant la nullité des poursuites contre sa cliente qui n'a pu se présenter devant la chambre du conseil, faute de recevoir la convocation, envoyée à une mauvaise adresse. Préjudiciable à la jeune femme, puisque deux autres prévenus ont obtenu la suspension du prononcé à cette occasion.
Suspension de séance et réouverture des débats. Le procureur du Roi demande, à titre principal, de joindre l'incident et, à titre subsidiaire, de déclarer la demande en annulation des poursuites non fondée. On en restera là provisoirement là. On sera fixé sur cet incident le 7 février prochain. Quant à l'affaire Van de Voorde, elle reviendra devant le tribunal le 7 mars.
PASCALE GUIDET
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MULTIPLICATION LES PROCEDURES. EN ROUTE VES LA PRESCRIPTION POUR ETIENNE VAN DE VOORDE ?GUIDET,PASCALE
Vendredi 19 avril 1991
De report en report, l'affaire
Van de Voorde sera-t-elle jugée par le tribunal correctionnel de Namur? Certains en doutent.
Toujours les suites de l'incident qui s'était produit à l'audience du 24 janvier dernier lorsque l'avocat d'une coprévenue avait plaidé la nullité des poursuites contre sa cliente. Le parquet avait demandé la disjonction des dossiers et la semaine suivante, les avocats de la défense avaient plaidé dans le même sens. Un incident qui risque de conduire à la prescription.
Depuis le 24 janvier, Étienne Van de Voorde, l'industriel flamand accusé de détournements, faux et usages de faux qui ont provoqué des faillites en cascade, Paul Moreau, son réviseur comptable, et Chantal Romain, sa secrétaire, n'ont plus comparu devant le tribunal correctionnel de Namur. Lors de cet incident du 24 janvier, l'avocat de la secrétaire de Van de Voorde avait déposé des conclusions urgentes; il y invoquait la nullité des poursuites entreprises contre sa cliente qui n'avait pu argumenter et se défendre en chambre du conseil - comme la procédure le prévoit - parce que la convocation avait été envoyée à une mauvaise adresse! Elle n'avait donc pas pu tenter d'obtenir - comme deux autres prévenus qui en ont bénéficié - la suspension du prononcé. Une atteinte inacceptable aux droits de la défense, s'était exclamé Me D'Heur. Le parquet, par la voix du substitut Appart, rétorquait que la prévenue pourrait se défendre lors des audiences du tribunal correctionnel. Le tribunal avait suivi cette argumentation dans un jugement rendu la semaine suivante, en précisant que tous les moyens de la défense pourraient être développés, quant au fond, devant le tribunal correctionnel. Il ajoutait néanmoins que de toute façon, il n'était pas compétent pour vérifier la validité de l'ordonnance de renvoi de la chambre du conseil. Me D'Heur est allé en appel de cette décision.
En attendant, le substitut Appart avait déposé des conclusions devant le tribunal auquel il avait demandé de disjoindre les dossiers, et les avocats avaient plaidé dans le même sens deux semaines plus tard. Jeudi, le tribunal correctionnel de Namur, présidé par Mme Matagne, a dit qu'il n'y avait pas lieu à disjonction, car il était préférable, en raison de la nature du dossier, de disposer des trois co-prévenus simultanément. Et la cause a été renvoyée sine die.
Quelles sont les conséquences de ce jugement? Il faut attendre la décision de la Cour d'appel avant de poursuivre en correctionnelle. Et dans ce cas, la procédure sera suspendue durant plusieurs mois, le temps que la Cour d'appel se prononce sur le cas de Mme Romain avant de revenir sur cet énorme dossier dans lequel sont impliquées de nombreuses sociétés dont les fusions, faillites, reprises... ne semblent pas toujours très catholiques.
Restent des risques. D'abord, il faut savoir que la cour d'appel a un droit d'évocation de tout le dossier; si elle l'utilise, les prévenus perdront un degré d'appel. D'autre part, même si l'appel est suspensif, on peut craindre, en raison du temps qu'il faut pour obtenir une fixation, rentrer éventuellement de nouvelles conclusions... que le dossier ne soit jamais jugé dans les délais prescrits par la loi. Ce que d'aucuns souhaitent peut-être. La cour d'appel peut aussi dire que les droits de la défense ont été violés ou qu'il y a eu irrégalité dans la procédure, auquel cas, l'affaire sera terminée pour la secrétaire.
PASCALE GUIDET
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http://archives.lesoir.be/nouvelle-comparution-de-van-de-voorde-a-namur-proces-d-_t-19910906-Z04DF5.html
NOUVELLE COMPARUTION DE VAN DE VOORDE A NAMUR - PROCES D'UN INDUSTRIEL MALINGUIDET,PASCALE
Vendredi 6 septembre 1991
L'examen du dossier à charge de l'industriel flamand,
Étienne Van de Voorde, s'est poursuivi ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Namur. À sa charge et à celle des deux coprévenus, une quinzaine de préventions relatives à des détournements, faux et usages de faux. Des faits qui remontent aux années 1984, 1985 et 1986... et qui risquent bien de ne pas être sanctionnés. Il y aura en effet prescription en février prochain.
Étienne Van de Voorde était à la tête d'un empire constitué de pas moins de 27 sociétés, regroupées dans le holding
Enbelco. Cinq préventions ont été examinées au cours de l'audience. Elles portaient sur une convention de vente d'immeubles pour laquelle Van de Voorde aurait volontiers prêté une somme de 3 millions à son acheteur pour réaliser l'opération, de fausses procurations relatives à la constitution de la holding Enbelco, et la vente pour une valeur surfaite d'actions de Léopold Oils.
Van de Voorde reste fidèle à sa stratégie de défense: il n'est pas comptable, s'en excuse, proteste de sa bonne foi. Une maladresse du comptable dans la première affaire où des rectifications portent sur 16 millions. Et puis, le groupe a grandi trop vite, invoque-t-il. Van de Voorde aurait confondu son groupe et lui-même.
PASCALE GUIDET
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http://archives.lesoir.be/fin-de-l-examen-des-faits-au-tribunal-correctionnel-de-_t-19911003-Z04GTY.html
FIN DE L'EXAMEN DES FAITS AU TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NAMUR - VAN DE VOORDE A NOUVEAU DEVANT SES JUGESGUIDET,PASCALE
Jeudi 3 octobre 1991
Dernière audience, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Namur, pour l'industriel flamand
Étienne Van de Voorde, au cours de laquelle on a examiné les quelques préventions à sa charge qui n'avaient pas encore été abordées au cours des précédentes audiences. Rendez-vous le 6 novembre pour le réquisitoire et les plaidoiries.
Rappelons qu'Étienne Van de Voorde est prévenu pour faux, usage de faux, détournements... Des faits qui remontent aux années 80, époque à laquelle il se trouvait à la tête d'un réseau d'une trentaine de sociétés, essentiellement dans la construction et les travaux de génie civil. Six préventions - portant sur plus de 46 millions - ont été examinées au cours de cette audience pendant laquelle Étienne Van de Voorde a révélé ses talents de comptable alors que, jusqu'à présent, il insistait précisément sur le fait qu'il n'était pas comptable et que, dès lors, il ne pouvait expliquer les choses qu'en toute simplicité!
Sans entrer dans les détails de plusieurs heures de débat, précisons que les deux premiers faits concernaient des détournements au préjudice de la société Mesdagh - qui n'était pas en cessation de paiement à l'époque des faits; par ailleurs, si l'argent transitait par un compte de Van de Voorde, c'était parce que la Générale de banque l'avait exigé, selon le prévenu. Autre fait: détournement d'actifs au détriment d'
Etraco pour 15 millions: mêmes explications que pour Mesdagh. Détournements frauduleux pour 900.000 F et 2,3 millions au détriment d'
Embelco (le holding du groupe)? L'argent aurait été versé sur un compte personnel parce qu'il y avait deux conventions en jeu et que l'une compensait l'autre... La plainte de Leyens - lui-même dans une situation semblable à celle de Van de Voorde - concernant une dette de 4 millions? Le chèque a été signé avant que la banque ne dénonce les lignes de crédit et Leyens a voulu l'endosser après. Une pratique courante dans le milieu bancaire, paraît-il. Le non-respect de la loi sur la comptabilité? C'est la faute de l'expert qui a analysé le dossier en partant d'une société, sans voir que des compensations se faisaient au bout du compte entre les créances de X... sur Y..., les créances de Y... sur Z... lui-même ayant des dettes envers X... Sûr que les comptes étaient justes en 1984. En 1985, on n'a pas tout clôturé en raison de la faillite!
P. G.
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http://archives.lesoir.be/van-de-voorde-devant-le-tribunal-correctionnel-de-namur_t-19911107-Z04M01.html
VAN DE VOORDE DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE NAMURSURMONT,EDDY
Jeudi 7 novembre 1991
Une affaire de comptes fantaisistes
Le tribunal correctionnel de Namur a entendu, mercredi matin, l'expert-comptable judiciaire, Anne Liégeois, dans le dossier à charge de l'homme d'affaires flamand
Étienne Van de Voorde et de son expert-comptable M. Moreau.
Une quinzaine de préventions sont à charge de Van de Voorde, dont la plupart sont déduites du rapport d'expertise demandé par le magistrat instructeur à Mme Liégeois. Dès le début de l'examen de cette affaire, les avocats des prévenus s'en étaient pris à la manière dont l'instruction avait été menée, à ce rapport d'expertise qui a été fait alors que tous les documents, concernant toutes les sociétés dans lesquelles Van de Voorde était impliqué, n'étaient pas disponibles...
Ce sur quoi l'expert enchaîne en précisant qu'à aucun moment elle n'a été confrontée avec les prévenus, contrairement à ce qui se passe ailleurs, et qu'elle a donc dû faire avec les moyens du bord. Elle persiste néanmoins dans ses affirmations: lorsque les soldes des comptes ne sont pas les mêmes en fin d'exercice, c'est qu'il s'agit d'une comptabilité fantaisiste, ce que lui auraient confirmé un certain nombre de comptables du groupe, précisant que les écritures comptables «diverses» étaient faites en fonction des besoins.
Pour les avocats de la défense et leurs experts, il était impossible de vérifier la comptabilité consolidée du groupe. Il y a eu des associations momentanées, des fusions entre sociétés du groupe, des facturations faites au nom d'une société disparue mais qui était celle avec laquelle les Travaux publics avaient soumissionné, et Van de Voorde aurait dès lors reçu l'aval de la TVA pour procéder de la sorte. Pas orthodoxe, peut-être mais pas frauduleux non plus, selon la défense.
En attendant, les avocats de la partie civile étaient présents et bien attentifs. S'il y a d'ores et déjà prescription sur le plan pénal, ce n'est pas le cas en matière civile où il y a quelque 13 millions de créances. Et les prévenus sont solvables.
PASCALE GUIDET
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LES DECHETS BIENTOT ENLEVES? - FLORZE PRIORITE POUR LA SPAQUERENETTE,ERIC
Samedi 23 mai 1992
L'enlèvement des déchets dangereux et apparents de la carrière de Florzé, dans la commune de Sprimont, pourrait se faire relativement vite, suivant la célérité administrative qu'apporteront les différents intervenants impliqués. C'est du moins ce qui ressort d'une décision de l'exécutif régional wallon qui a débloqué, enfin, des moyens pour réhabiliter les sites pollués.
Par un jeu de conventions, un budget de 400 millions (renouvelable normalement) est attribué à cet effet par la Région à la Spaque (Société publique d'aide à la qualité de l'environnement), via la Sriw (Société régionale d'investissement de Wallonie). Hors de cette somme, 80 millions vont être libérés pour qu'elle réalise une sorte d'audit des sites wallons à réhabiliter en priorité. La Spaque dispose de quatre mois pour déposer ce dossier qu'elle a déjà largement entamé. Toutefois, quatre urgences wallonnes ont été désignées: les sites de Mellery (Villers-la-Ville), d'Anton (Andenne), de Cronfestu (Morlanwelz) et... de Florzé.
Pour ce dernier cas, la Spaque pourrait faire preuve de son efficacité en se servant de la somme débloquée comme base de préfinancement à la «petite dizaine de millions» nécessaire à l'enlèvement et au traitement des 300 à 400 tonnes de pyrites de Tharzée et des marres d'huiles industrielles chargées de solvants. D'autant que les analyses les concernant ont été faites et qu'une solution alternative de financement a été trouvée pour les recherches complémentaires devant encore être effectuées. Pour rappel, quatres partenaires (la Région, la commune, les sablières de Boncelles et Magotteaux) ont été sollicités afin de participer à raison de 250.000 F chacun dans des analyses supplémentaires, notamment du sous-sol.
Reste à savoir quand, concrètement, pelleteuses et camions pourront enlever des déchets dont on connaît l'existence, officiellement, depuis 1987. Visiblement, la volonté commune est que cela se fasse le plus vite possible. On en saura sans doute plus, le 17 juin, lors de la prochaine réunion du comité d'accompagnement.
Enfin, il reste à savoir également qui, «in fine», payera l'addition. Dans le cas de Florzé, une partie des retards et des hésitations à agir proviennent de l'attente des conclusions de l'action judiciaire entamée envers les pollueurs, identifiés depuis l'origine de l'affaire. Elle devrait connaître un épilogue ce 22 juin, au tribunal correctionnel de Liège.
L'un des principaux prévenus étant
un Hollandais, Étienne Van de Voorde, bien connu dans le milieu du trafic de déchets, certains s'interrogent sur sa présence à l'audience...
Néanmoins, l'essentiel reste l'attribution de moyens d'action à la Spaque. Pour elle, le travail risque de ne pas manquer... après Florzé.
E. R.
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http://archives.lesoir.be/l-homme-d-affaires-importait-des-dechets-illicites-van-_t-19921209-Z064UY.html
L'HOMME D'AFFAIRES IMPORTAIT DES DECHETS ILLICITES - VAN DE VOORDE CONDAMNE A 4 ANSBELGA
Mercredi 9 décembre 1992
Le tribunal correctionnel d'Anvers a condamné mardi l'homme d'affaires de Saint-Trond,
Etienne Van de Voorde, à quatre ans de prison ferme et à une amende de 160.000 FB. Il a été reconnu coupable de multiples violations de la législation nationale et régionale en matière d'environnement, commises grâce à un réseau de plus de quarante entreprises.
Etienne Van de Voorde importait des déchets de toute nature avant de les «traiter» et de les faire déverser dans différentes décharges du pays. Au moyen de faux documents, les déchets étaient «convertis» en matières premières pour la construction de routes ou pour d'autres applications civiles ou encore en combustible.
Les comparses d'Etienne Van de Voorde ont également écopé de lourdes peines. M. Van Hoegee, un Néerlandais, a été condamné à un an de prison ferme et à une amende de 4 millions de francs. Rosemarie J. a écopé de 9 mois de prison et d'une amende de 2,4 millions de FB d'amende. Deux inculpés ont encore été condamnés à 3 et 6 mois de prison, alors que les autres personnes poursuivies ont écopé de peines assorties d'un sursis.
En plus des amendes qui leur ont été infligées, Etienne Van de Voorde et consorts devront également s'acquitter de dommages et intérêts. C'est ainsi que la Région wallonne recevra 850.000 FB. Si les déchets n'ont pas quitté le sol wallon avant le 1er septembre 1993, une astreinte de 100.000 FB par jour devra en outre être versée à la Région. Dix millions de FB devront par ailleurs être versés à la Région flamande qui obtient en outre 12 millions de dommages à titre provisionnel. Les autres parties civiles reçoivent quant à elles 1 franc à titre provisionnel. (B.)
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http://archives.lesoir.be/arm%C9e_t-19940928-Z08KRN.html?queryand=%22Etienne+Van+De+Voorde%22&firstHit=0&by=10&when=-1&sort=dateasc&pos=7&all=10&nav=1
MELLERYHerman Stevens interjette appel lui aussiL'organisateur du trafic de déchets toxiques vers la décharge de Mellery, Herman Stevens, a lui aussi interjeté appel après le jugement prononcé contre lui, mercredi dernier, par la 25e chambre «bis» du tribunal correctionnel d'Anvers. Lundi, l'exploitant de ladite décharge, Joseph Heremans, avait accompli la même démarche. Les avocats de Joseph Heremans et de Herman Stevens ont trouvé quelque raison d'espérer dans l'arrêt rendu il y a quelques jours par la cour d'appel d'Anvers dans un dossier similaire.
Etienne Van de Voorde a en effet bénéficié, vendredi, d'une importante réduction de sa peine, passée de quatre ans de prison ferme à trois mois avec sursis. La cour s'est, pour ce faire, appuyée sur la législation en matière d'environnement qui, au moment des faits, soit dans les années 80, n'était pas aussi précise et restrictive qu'elle ne l'est aujourd'hui. (Belga.)
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http://archives.lesoir.be/environnement-le-dossier-retrouve-de-la-decharge_t-20020508-Z0LU2A.html?queryand=%22Etienne+Van+De+Voorde%22&firstHit=0&by=10&when=-1&sort=dateasc&pos=9&all=10&nav=1
Environnement Le dossier retrouvé de la décharge controversée n'a pas livré tous ses secrets - Les sombres dessous de Tarcienne L'enlisement d'une affaireSCHOUNE,CHRISTOPHE
Mercredi 8 mai 2002
Un rapport d'analyse des déchets de Tarcienne effectué en 1989 manquerait dans le dossier de la Région. Les verts s'interrogent et remarquent les liens passés entre un fonctionnaire mis à l'écart et le monde industriel.
CHRISTOPHE SCHOUNE
Il aura fallu plus d'un mois à l'administration de la Région wallonne pour remettre la main sur le dossier de la décharge du Lumsonry, à Tarcienne, au sud de Charleroi. Suspectée d'être à la base d'une série impressionnante de cancers dans ce hameau de 350 habitants, cette décharge illégale avait accueilli, fin des années quatre-vingt, des déchets sidérurgiques allemands.
Depuis la révélation des faits, le 28 mars dernier, le ministre de l'Environnement Michel Foret (MR) a fait procéder à des analyses du sous-sol de ce terrain appartenant à Claude Barbiaux, condamné en 1991 à enlever des déchets sans doute constitués des pailles de laminoir imbibées d'huile. Les prélèvements effectués ces dernières semaines par la Spaque (Société publique d'amélioration de la qualité de l'environnement) devraient permettre d'y voir plus clair.
Pourtant, des analyses existaient déjà et n'ont jamais été évoquées officiellement. Elles ont été menées avant que la commune de Walcourt ne prononce un arrêté d'expulsion de déchets contenant des hydrocarbures le 25 mai 1989. L'ancien bourgmestre a pris son arrêté sur base d'analyses. Réalisées par la Région wallonne, elles ont disparu, affirment Agnès De Groote et Philippe Weverbergh, conseillers écolos à Walcourt. Nous avons épluché le dossier retrouvé par l'administration wallonne et communiqué à la commune de Walcourt. Seule y figure une contre-expertise demandée par Claude Barbiaux. Or, si cette contre-expertise a été demandée à l'époque, c'est qu'elle voulait sans doute atténuer les résultats de l'étude disparue...
En possession de cette contre-expertise, « Le Soir » l'avait soumise la semaine dernière aux professeurs Noirfalise et De Graeve, toxicologues à l'Université de Liège. Prudents, tous deux nous ont fait état du caractère partiel et difficilement interprétable de cette étude qui ne précise pas la nature des déchets analysés. On y mentionne des dépassements des valeurs admises au plan de l'arsenic et de l'aluminium. Mais ces valeurs étaient jugées « acceptables » par ce rapport qui ne mentionnait pas de substance cancérigène comme le benzène recherché aujourd'hui.
Le dossier de la Région wallonne parle de boue noirâtre, exposent encore nos interlocuteurs. Et il précise qu'au départ de l'Allemagne les déchets comportaient 4 à 5 % d'huile. A l'arrivée, ils en comportaient 17 %...
Au cabinet du ministre Foret, on refuse toute déclaration à propos des « analyses disparues ». Tout au plus remarque-t-on que ce qui préoccupe le ministre, c'est le rapport éventuel entre cette pollution ancienne et les cancers actuels. Les résultats seront connus la semaine prochaine.
Quel que soit le résultat des nouvelles analyses, les verts demandent une réhabilitation du site
Autre fait troublant : l'intervention répétée dans ce dossier d'un fonctionnaire inculpé de corruption et mis à l'écart en 1997 dans l'affaire Falkenberg. Actifs dans le domaine des déchets industriels, ces deux frères sont suspectés d'avoir corrompu, entre autres, plusieurs fonctionnaires pour mener à bien leur juteuse activité. Le jugement n'est pas encore intervenu. Enfin, les verts rappellent que
Claude Barbiaux travaillait pour l'ancien baron des déchets Etienne Van de Voorde. Ce dernier avait mis en place un réseau de décharges illégales à travers tout le pays.·RÉTROACTES
Le 10 avril 1989. Permis de bâtir délivré par Wacourt à la société Construlac (Claude Barbiaux) pour un bureau modulaire au lieu dit Les Biaux.
Le 10 mai 1989. Découverte par le service gestion des déchets de la Région d'un dépôt illégal de pailles de laminoir le long de la nationale 5, à Tarcienne. Un prélèvement contradictoire d'échantillons a lieu.
Le 22 mai 1989. Face au caractère dangereux des déchets, le bourgmestre prend un arrêté d'expulsion. Les Allemands récupèrent une centaine de tonnes. Mellery accueille quelque 90 tonnes. Il resterait 141 tonnes à Tarcienne.
Le 19 septembre 1991. Le tribunal de première instance de Dinant condamne Claude Barbiaux et ordonne l'élimination des déchets.
Le 16 février 1994. La cour d'appel de Liège réforme le premier jugement. L'affaire s'enlise. Les déchets aussi.
Le 21 mars 2002. Les riverains écrivent à la police de l'environnement (DPE). Ils relèvent un nombre de cancers inquiétants depuis 1989 (38 recensés actuellement) dans ce quartier de 350 habitants (150 à l'époque). Les hypothétiques polluants auraient un parcours de dispersion qui conduit aux habitations.
Le 26 mars. Le ministre Foret informe le parquet, les habitants et commande des prélèvements à la Spaque. L'étude toxicologique est confiée au professeur De Graeve. Une enquête épidémiologique est également en cours dans les communes voisines.·