Date:
Edition: Namur
Section: INFORMATIONS GENERALES
Sous Section: UNE
Dans une cage à bord d'un C-130
BRUXELLES En novembre 1985, après la dernière tuerie, celle du Delhaize d'Alost qui a fait 8 morts le 9 novembre, la VW Golf volée utilisée par les tueurs est retrouvée en feu dans les bois de la Houssière, près de Ronquières . Un endroit stratégique, encore fouillé il y a deux ans dans l'espoir d'y déterrer le Géant des tueries probablement blessé par un policier et peut-être achevé par ses complices dans la nuit du 9 au 10.
Donc, dans ces bois stratégiques, on trouve aussi plusieurs indices à moitié brûlés - un ticket de train, des fragments de notes manuscrites, le dessus d'une photo d'enfant blond - qui, réunis, désignent... Jean Bultot. Bultot qui parle de manip. Il n'a jamais caché ses sympathies politiques, sa passion pour les armes et le tir pratique, ses contacts dans le milieu - comme directeur de prison. Et comme si cela ne suffisait pas, Madani Bouhouche (l'ancien gendarme de la BSR de Bruxelles, décédé accidentellement en 2005) a été son moniteur de tir.
C'en est trop pour Bultot qui fuit une première fois en Amérique du Sud, est rattrapé au Paraguay et extradé en Belgique encagé (comme Haemers) dans un C-130.
Bultot nie, n'est pas inculpé mais dénonce un complot avec de hauts personnages de l'État. En 18 ans, Bultot n'a pas changé. Hier, il ressort ses grandes théories pour expliquer ces indices fabriqués jetés par les tueurs dans les bois de la Houssière pour le désigner.
Il exprime des doutes sérieux sur les analyses graphologiques de l'époque. Il tique au décès "accidentel" de Bouhouche mais confirme que, pour son vieil ami P.-P. De Rijcke, c'était un vrai suicide. Bultot veut tourner la page : "J'ai droit comme tout le monde au bonheur", dit-il en présentant Marta.
Condamné dans les années 1980 pour des faits mineurs, Jean Bultot peut obtenir sa réhabilitation mais refuse devant le coût. "Je suis fauché", répète-t-il.
Gil.