Parquet fédéral au Justitia le vendredi 28 juin 2024

https://www.lesoir.be/598248/article/2024-06-28/lenquete-sur-les-tueries-du-brabant-abandonnee-quatre-pistes-ayant-debouche-sur

L’enquête sur les tueries du Brabant abandonnée : quatre pistes ayant débouché… sur rien

Pas de coupable. Plus de suspect. Les tueries du Brabant restent un mystère judiciaire qui hante le pays depuis 40 ans. Pourtant, à plusieurs reprises, les enquêteurs ont cru tenir une piste. Avant que leurs théories ne se dégonflent.

Publié le 28/06/2024 à 22:47

La filière boraine

En 1983, les enquêteurs, emmenés par le procureur de Nivelles Jean Deprêtre, croient avoir résolu l’affaire, en arrêtant une bande de marginaux du Hainaut, surnommée « la filière boraine ». Tout commence lorsqu’une femme, Josiane De Bruyn, remet un Ruger P38 spécial à la gendarmerie, en venant dénoncer les comportements violents de son mari Jean-Claude Estiévenart. Celui-ci aurait acheté l’arme à un certain Michel Cocu, ex-policier au chômage. Des expertises balistiques relient l’arme aux attaques de 1983 à Genval et Hal. Mis sous pression par les enquêteurs, Cocu avouera, livrant le nom de complices, avant de se rétracter. L’histoire raconte qu’il a livré 28 versions différentes.

Une contre-expertise allemande conclura que le Ruger n’a pas été utilisé dans les braquages, un rapport ignoré pendant neuf mois par le juge d’instruction. Les suspects, connus pour des délits mineurs, seront jugés à Mons en 1988. Le public découvre des suspects qui ne correspondent pas au profil de violents braqueurs. De plus, une nouvelle vague d’attaques, plus meurtrière encore, s’est déroulée en 1985, alors que les suspects étaient en détention. Face à tant de doutes, le jury populaire acquitte les accusés. Un premier échec.

Le grand banditisme

Plusieurs figures du grand banditisme ont été citées dans l’affaire des tueries du Brabant. La piste la plus crédible étant sans doute celle de la bande de Baasrode, avec Philippe De Staerke et Léopold Van Esbroeck. Le premier fut inculpé en juin 1987 pour la tuerie au Delhaize d’Alost, la plus sanglante (huit morts), avant de finalement bénéficier d’un non-lieu.

Van Esbroeck, alias « Dikke Léopold » ou « Popolino », était quant à lui une figure emblématique du banditisme belge, avec près de 30 ans de prison à son actif pour divers délits. Il a été soupçonné d’être « le Géant », l’une des figures des portraits-robots, en raison de sa grande taille. Il a été soumis en 2020 à un test ADN pour une hypothétique correspondance avec des traces retrouvées sur un gilet pare-balles dans le canal de Ronquières. Sans succès. Van Esbroeck a toujours nié toute implication dans les tueries, affirmant haut et fort que ses délits n’ont jamais impliqué de violence sanguinaire.

D’autres noms du grand banditisme, comme Patrick Haemers ou les ex-gendarmes Madani Bouhouche et Robert Beijer ont également été mentionnés. Sans preuve concluante.

Les clubs de tir

Autre piste envisagée : des amateurs de tir auraient décidé de s’entraîner… sur des cibles humaines. La maîtrise des armes par les tueurs suggère en effet une expérience acquise en club de tir, en milieu militaire ou au sein de la gendarmerie. Les tueurs utilisaient également des méthodes de repli complexes. Les enquêteurs ont donc scruté les membres des clubs de tir et anciens militaires, sans résultats concrets.

Parmi les personnes visées par l’enquête ayant fréquenté ces clubs : Jean Bultot, ex-directeur de la prison de Saint-Gilles, ou encore Christian Bonkoffski, ex-gendarme de l’Escadron spécial d’intervention, dont les aveux sur son lit de mort ont fait couler beaucoup d’encre, sans réellement convaincre.

En 2020, un avis de recherche mettant en lumière une photo de 1986, illustrant un inconnu avec un fusil de la marque italienne Franchi SPAS-12, a refait parler de cette piste. Mais la juge Michel ne semble pas y avoir trouvé son bonheur.

Un racket

Impossible de lister toutes les théories dans ces quelques lignes. On aurait pu citer la piste du mouvement d’extrême droite WNP, qui aurait voulu faire régner un climat de terreur pour encourager l’Etat à développer sa politique sécuritaire. Mais évoquons plutôt celle d’un possible racket ciblant le groupe Delhaize. Ce qu’aurait laissé entendre un membre du conseil d’administration de la marque au lion. Selon cette hypothèse, la mafia américaine aurait orchestré ce racket à une époque où Delhaize s’implantait aux Etats-Unis en rachetant des concurrents, passant de 22 à 226 magasins Food Lion en 1983. Cette expansion rapide aurait attiré des intentions malveillantes.

Cependant, cette piste n’a jamais fait l’unanimité. Delhaize n’a jamais admis être victime de chantage et proposait même une prime de 250.000 euros pour toute information menant aux tueurs. De plus, cette théorie ne peut expliquer la totalité des attaques, notamment celles visant les supermarchés Colruyt et les particuliers.

Les cinq suspects de Braine-l'Alleud (cfr. initiales données par Jean Deprêtre avant son décès en 2012) n'ont JAMAIS été auditionnés Michel ? Mais c'est horrible et honteux...
Comme toi (je te l'ai déjà dit il y a quelques années) je pars du principe qu'une personne qui va mourir ne ment pas.

Robbedoes a écrit:

Les cinq suspects de Braine-l'Alleud (cfr. initiales données par Jean Deprêtre avant son décès en 2012) n'ont JAMAIS été auditionnés Michel ? Mais c'est horrible et honteux...
Comme toi (je te l'ai déjà dit il y a quelques années) je pars du principe qu'une personne qui va mourir ne ment pas.

Le journaliste a mal compris ou je me se mal exprimé. Je voulais dire que la Cbw n'a pas donné suite à un courrier du Procureur. Les 5 avaient été entendus déjà après Nivelles 83.

Merci beaucoup por les précisions Michel. Bonne soirée.

https://www.facebook.com/patrick.ramael/posts/pfbid0v8JuiLZF6epq3wa1RGzGt5y9EM4ZeBHCBLYzdvk7Vm34RN2HbTa9hXsiS1Foukz2l

Patrick Ramaël, Samedi 29 juin 2024

Le dossier des "tueries du Brabant" en Belgique: je n'accompagnerai pas le cercueil car il n'y aura pas d'enterrement.

Je suis, depuis peu, l'avocat de 4 parties civiles dans ce dossier de deux millions de pages.

Hier, dans la ville de Magritte, j’ai assisté à un numéro de surréalisme judiciaire.

En plus de quarante ans d’expérience pénale, je n’ai jamais ni vécu, ni même imaginé vivre une telle séquence, terme repris du monde du cinéma, car parfaitement adapté au show minutieusement chorégraphié par le Parquet fédéral.

Le Justitia, Palais de Justice construit pour le procès des attentats de Bruxelles, était un décor magnifique. L'organisation était parfaite et les acteurs excellents. Mais le scénario écrit n’était pas digne des victimes, de leurs proches et de la Belgique.

Madame Ann FRANSEN, Procureur fédéral, avec une solennité et une émotion que je veux bien croire sincères, a annoncé: "aujourd’hui, malheureusement, nous ne pouvons que constater qu’aucun autre acte d’enquête actif ne peut être posé dans ce dossier ».

C’est inexact. J'ai demandé des actes d'enquête sur une piste française, documentée dès l'origine du dossier, loin des fantômes de ce dossier.

Peut-être est-ce trop simple et risquerait de montrer que cette bande de malfaiteurs aurait dû être neutralisée dès 1982. Mais alors il faudra reconnaître que tous ces morts, tous ces blessés, toutes ces vies gâchées auraient pu être évités? Bien sûr. Et c’est ce qui dérange forcément.

Mais enterrer un dossier encore vivant est la meilleure manière d’ajouter un scandale à un autre scandale. Les magistrats qui le feraient trahiraient leur mission.

Le peintre Magritte dans "la Trahison des images » représente une pipe avec comme légende: « ceci n’est pas une pipe » pour illustrer que tout est une question de point de vue. Hier on nous a présenté un dossier en nous disant « ceci est un dossier mort ». Non, ceci est un dossier encore vivant.

Cette enquête doit être poursuivie.

https://www.youtube.com/watch?v=v-gX6pDQ3Ps

Tueurs du Brabant : la fin de l'enquête, les familles des victimes sous le choc - RTBF Info

28 juin 2024 - 19h30

TopTurboCommando a écrit:

https://www.facebook.com/patrick.ramael/posts/pfbid0v8JuiLZF6epq3wa1RGzGt5y9EM4ZeBHCBLYzdvk7Vm34RN2HbTa9hXsiS1Foukz2l

Patrick Ramaël, Samedi 29 juin 2024

Le dossier des "tueries du Brabant" en Belgique: je n'accompagnerai pas le cercueil car il n'y aura pas d'enterrement.

« Je suis, depuis peu, l'avocat de 4 parties civiles dans ce dossier de deux millions de pages.
…
Peut-être est-ce trop simple et risquerait de montrer que cette bande de malfaiteurs aurait dû être neutralisée dès 1982. Mais alors il faudra reconnaître que tous ces morts, tous ces blessés, toutes ces vies gâchées auraient pu être évités? Bien sûr. Et c’est ce qui dérange forcément.
…

Cette enquête doit être poursuivie.

Cher TopTurboCommando,

Cette éventualité, relevée par maître Patrick Ramaël, est, tout au moins dans l’esprit, probablement au cœur d’un certain embarras…voire de certaines réticences…


De là à considérer que certains aient préféré  qu’il n’y ait pas de vérité du tout, plutôt qu’une vérité potentiellement fort embarrassante…au sens où l’entend maître Ramaël…

Il y a un pas à franchir…c’est à la discrétion de chacun.

Il faut se rappeler en ce sens que, dès le début des années nonante, le procureur Demanet, tout en privilégiant la thèse du banditisme, évoquait déjà le « concept » de « réponse cohérente », à fournir à l’opinion publique…

Réponse cohérente…théories séduisantes…présentation « acceptable » des choses…

Tout ces « concepts », n’ont-ils finalement pas pris le pas sur la réalité factuelle…

La question risque fort, de rester en suspend…

Darnay, moi je ne fais que relayer, vous savez bien

Darnay a écrit:

…
Il faut se rappeler en ce sens que, dès le début des années nonante, le procureur Demanet, tout en privilégiant la thèse du banditisme, évoquait déjà le « concept » de « réponse cohérente », à fournir à l’opinion publique…

Réponse cohérente…théories séduisantes…présentation « acceptable » des choses…

Tout ces « concepts », n’ont-ils finalement pas pris le pas sur la réalité factuelle…

La question risque fort, de rester en suspend…

Il faut également se rappeler que, dans les années nonante, la preuve en matière judiciaire s’est vue bouleversée par l’analyse ADN…
On s’est donc retrouvé dans une situation où l’on devait juger des faits « ante-ADN », selon les nouveaux « codes » de la justice en matière de preuve…
Peut-être que certains ont, dès lors, envisagé que les choses se présentaient sous de très mauvais auspices… l’augure d’un nouvel échec était à craindre…
Cette crainte de ne surtout pas reproduire un fiasco judiciaire tel que celui de la filière boraine n’a-t-elle pas été dissolvante de tout le reste…?

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Je ne suis pas certain que les derniers développements des études génétiques ont été utilisés. Je pense notamment à la généalogie génétique qui permet actuellement de résoudre de nombreux "cold cases".

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HERVE a écrit:

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Je ne suis pas certain que les derniers développements des études génétiques ont été utilisés. Je pense notamment à la généalogie génétique qui permet actuellement de résoudre de nombreux "cold cases".

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Cher HERVE,

Espérons-le !

Tout ceci est néanmoins largement conditionné par la pertinence des échantillons ADN en possession de la justice…

L'enquête est close, mais elle peut aboutir si on nomme une nouvelle équipe composée de Michel, Chronos, C.P, moi-même et j'en oublie (On met Hervé aux archives). Avec l'aide de profileurs du FBI. En un an, c'est terminé.

Allons, quelle naïveté, quelle incompétence de la part des enquêteurs pendant 40 ans. Ils ont refusé de voir la réalité en face. Si des cartes routières ont été  trouvées, c'est que certains auteurs venaient de (très) loin. Un PR ressemble comme deux gouttes d'eau à un suspect identifié dans ces colonnes. De nombreux éléments le désignent comme un suspect sérieux. Il n'a jamais été inquiété, ni interrogé.

Pire que cela, les contributions publiées sur ce présent forum ont été ignorées, les contributeurs sérieux pris pour des farfelus. Cela, je lai souvent vu dans mon travail comme étant le pire travers. Se croire plus compétent que les autres parce que l'on est investi de responsabilités officielles. Et bien non, il faut écouter le terrain. Carton rouge aux enquêteurs.

Il faut maintenant non pas abandonner cette enquête, mais la relocaliser à un autre échelon (ex: Interpol) et commencer les choses sérieuses. Deux pistes sont à explorer, je ne reviens pas sur ce sujet qui est bien connu de nos contributeurs. Patrick Ramaël n'a pas tort dans son raisonnement mais il y autre chose à explorer.

A partir du moment que la cbw recevait des informations en "beton", ils ne pouvaient pas de leurs propres initiatives aller sur places pour au moins vérifier certaines choses !

Frédéric a écrit:

L'enquête est close, mais elle peut aboutir si on nomme une nouvelle équipe composée de Michel, Chronos, C.P, moi-même et j'en oublie (On met Hervé aux archives). Avec l'aide de profileurs du FBI. En un an, c'est terminé.

Allons, quelle naïveté, quelle incompétence de la part des enquêteurs pendant 40 ans. Ils ont refusé de voir la réalité en face. Si des cartes routières ont été  trouvées, c'est que certains auteurs venaient de (très) loin.

Cher Frédéric,

Je souhaite très sincèrement bon courage à votre « Dream Team ».
Dès lors que l’enquête est close, le forum pourrait devenir un lieu privilégié d’échange de la part de toutes les bonnes volontés, notamment celles que vous citez.

Concernant l’assertion : « …certains auteurs venaient de très loin… ».

Il faut prendre en compte le fait que, d’Overijse à Alost, en passant par Maubeuge et Mons, cela fait quand même une sacrée superficie…

Il faudrait une vie pour connaître tout les itinéraires possibles sur un tel secteur…

D’autre part, on peut noter que certains, parmi les suspects « institutionnels », venaient effectivement de très loin.
Un certain A.V, auteur d’aveux très interpellants, n’est arrivé en Belgique que vers la trentaine…après avoir vécu un certain temps à…Marseille.
Pour de tels profils, une carte routière n’aurait, éventuellement, pas été superflue.
En disant cela, je me remémore d’ailleurs que Marseille était aussi, sinon un point de chute, tout au moins un « lieu de rencontre » entre certains autres suspects « institutionnels »…

Et qu’éventuellement, certains d’entre-eux, auraient pu être vus ensemble, quelques jours avant les faits d’Alost à l’Osbroekpark…

Et que certains, parmi tout ce « petit monde », étaient également très liés aux auteurs des faits ô combien interpellants, dans l’absolu, de Lokeren…

Mais bon, tout ceci est une autre histoire, comme le dirait le membre C.P. …
Pour ma part, je me contenterais d’un : « …ceci est, peut-être, une autre histoire… ».

P.S: le membre C.P., dit aussi qu’il faut savoir remettre mille fois le métier sur l’ouvrage…

Frédéric a écrit:

Un PR ressemble comme deux gouttes d'eau à un suspect identifié dans ces colonnes. De nombreux éléments le désignent comme un suspect sérieux. Il n'a jamais été inquiété, ni interrogé.

Des portraits ressemblants, il y en a eu un certain nombre…
Pourriez-vous, éventuellement, être plus explicite ?

Selon Knack :

" De overheid moet een taskforce van historici en criminologen samenstellen om het dossier over de Bende van Nijvel te onderzoeken "

(traduction)

" Les autorités devraient constituer une task force d'historiens et de criminologues pour enquêter sur le dossier des tueurs du Brabant "

HERVE a écrit:

Selon Knack :

" De overheid moet een taskforce van historici en criminologen samenstellen om het dossier over de Bende van Nijvel te onderzoeken "

(traduction)

" Les autorités devraient constituer une task force d'historiens et de criminologues pour enquêter sur le dossier des tueurs du Brabant "

Ce serait une bonne chose, à condition qu' ils puissent avoir accès à l' intégralité du dossier :

Il y a deux éléments :
- quelque soit la sophistication des méthodes de l'analyse ADN il faut etre certain qu'on mesure l'ADN chez les bonnes personnes . Etre suspect ne suffit pas. Il faut avoir des vrais suspects . En 5 ans on a exhumé quarante " suspects " sans rien trouver. , hélas
- les technologies modernes ne remplacent pas les bonnes enquetes et hypotheses de travail

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Il y a des approches innovantes utilisant les analyses génétiques...

Poursuivi pour cinq viols, le «prédateur des bois» s'est suicidé en détention (msn.com)

(...)

Bien qu'ayant laissé des traces ADN sur les scènes de crime, il n'a pu être retrouvé pendant plus de 20 ans, les enquêteurs n'ayant pas trouvé de correspondance avec les profils génétiques présents dans leurs fichiers. Il a finalement été confondu avec le concours du FBI, la police fédérale américaine, grâce à la généalogie génétique, une technique inédite en France consistant à comparer un ADN inconnu avec les bases de données américaines, en espérant y trouver des correspondances avec des ascendants ou descendants.

Son ADN avait permis d'identifier un couple, mort dans les années 1970, comme faisant partie de ses ascendants. Les enquêteurs avaient alors exploité leur arbre généalogique et avaient pu remonter jusqu'à lui. Son âge et sa voiture correspondaient aux éléments de l'enquête.

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