BONOMO Jacques

Sur la revue Confidentiel

https://books.openedition.org/pur/46754?lang=fr

En décembre 1978, un certain nombre de dirigeants du Parti des forces nouvelles, parti formé en 1974 suite à la dissolution d’Ordre Nouveau, créent l’Institut européen de recherches et d’études politiques (IREP) dont dépend la revue intitulée Confidentiel créée en 1979. Jean-Marc Brissaud (61), Catherine Barnay (62), Sixte-Henri de Bourbon-Parme (63) et Gérald Penciolelli (64), tous liés aux instances dirigeantes du PFN, participent à la création de cette structure internationale qui vise à promouvoir l’idéal européen sous toutes ses formes et par tous les moyens. Penciolelli est le principal animateur de la revue, essentiellement financée par Sixte-Henri de Bourbon-Parme. Ses antennes italienne et argentine sont mises sur pied quelques mois plus tard (65).

Comme en atteste l’encadré qui détaille la composition de l’édition italienne de Confidentiel, ses responsables sont Mario et Adriano Tilgher ; or, ce dernier est l’un des dirigeants d’Avanguardia Nazionale et bras droit de Stefano Delle Chiaie. Le responsable de l’édition espagnole, Ernesto Mila Rodriguez, est lui aussi étroitement lié au dirigeant d’Avanguardia Nazionale. Des noms familiers de l’extrême droite française, italienne et espagnole apparaissent et attestent de la participation de ces collaborateurs aux activités de la revue Confidentiel. Outre ses responsables, un certain Bonomo, Roland Gaucher, Francisco Alemany, Pierre Hofstetter sont mentionnés parmi les collaborateurs de la revue. Si l’organisation publie régulièrement sa revue anticommuniste qui atteste de la pérennité de certains réseaux d’extrême droite, il semble néanmoins que cette activité officielle cache une activité officieuse et subversive dont se défendent ses principaux responsables.

Le 8 juin 1981, une perquisition au siège de l’IREP permet aux autorités françaises de mettre la main sur une une caisse en bois sur laquelle est écrit : « Militants d’Ordine Nuovo – par secteurs – incomplet ». Elle contient un fichier avec les noms et adresses des militants, classés par ordre alphabétique et par pays. Il s’agit probablement du fichier ayant appartenu à Clemente Graziani, dirigeant du Movimento Politico Ordine Nuovo qui vit alors dans la clandestinité pour échapper à la magistrature italienne. Cette découverte confirme les relations de l’organisation avec l’extrême droite extra-parlementaire et subversive italienne. En outre, la saisie de documents appartenant à Mila Rodriguez lors de son arrestation permet de compléter ce panorama de l’extrême droite subversive européenne : Mila aurait été en contact avec un certain « Gérald », qui désigne vraisemblablement Penciolelli, avec François Duprat et un certain Michel « Focci » – Faci (66). Il entretient également des relations avec un « militant connu de l’extrême droite romaine », propriétaire d’une société « Assierre » qui héberge dans ses locaux, via Alessandria, 129, le siège italien de l’IREP. C’est justement dans le sous-sol de cet immeuble qu’est découvert, le 14 décembre 1979, un véritable arsenal appartenant aux Nuclei Armati Rivoluzionari (NAR). S’il n’est pas formellement exclu qu’il s’agisse d’une coïncidence, la présence d’armes dans les sous-sols de l’immeuble du siège de l’IREP doit être soulignée à deux titres. Elle confirmerait l’action subversive cautionnée par l’IREP et mettrait également en évidence les relations entre générations terroristes, celle de Delle Chiaie et celle des NAR.

Les relations subversives entre le responsable de l’IREP, Sixte-Henri de Bourbon-Parme et Stefano Delle Chiaie sont en outre attestées par un épisode criminel advenu en mai 1976 en Espagne, à Montejurra. Les autorités italiennes soupçonnent en effet très fortement Stefano Delle Chiaie d’avoir été engagé par Sixte-Henri de Bourbon-Parme pour régler une querelle familiale de succession et peut-être, un différend idéologique. Un commando mené par Stefano Delle Chiaie attaque à la matraque et à l’arme à feu une manifestation carliste en faveur du prince Carlos-Hugo de Bourbon-Parme, frère et rival de Sixte-Henri, près de Montejurra. L’agression fait deux morts et de nombreux blessés. Selon l’informateur du SISDE, cette action aurait été utilisée par le gouvernement espagnol pour « provoquer une scission au sein du pouvoir carliste, en opposant les deux frères, Carlos-Hugo, membre de l’aile philo-marxiste appuyée par l’ETA et Sixte-Henri de Bourbon Pame, représentant de l’aile traditionaliste (67) ». La présence de Stefano Delle Chiaie dans les locaux de la société Veronica, propriété de Sixte-Henri de Bourbon-Parme, est attestée tandis qu’il aurait été hébergé dans les locaux de l’IREP, rue de Richelieu.

(...)

Cette enquête permet néanmoins de mettre au jour une structure vaste et ramifiée composée de l’« IREP, AFCOM », de la revue Confidentiel et de la société Veronica (69), financée par le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme et dont on ne peut exclure qu’elle « ait dissimulé, derrière les soi-disant activités culturelles et commerciales, une organisation centrale de gestion d’activités subversives à caractère international ». L’existence d’éditions italienne et espagnole de Confidentiel constitue vraisemblablement « un canal de liaison » entre l’extrême droite française et les extrêmes droites italienne et espagnole.

Les relations personnelles qui sont mises en évidence mettent en lumière les ramifications de ces réseaux d’extrême droite européens : Sixte-Henri de Bourbon-Parme admet connaître Francisco Alemany, tandis qu’Ernesto Mila Rodriguez confirme être un vieil ami et camerata de Stefano Delle Chiaie, rencontré à plusieurs reprises et dans plusieurs pays depuis sa fuite d’Italie (70). Quant à Adriano Tilgher, il affirme s’être rendu cinq ou six fois au siège de l’IREP pour la seule année 1979, y avoir rencontré Gérald Penciolelli et Jean-Marc Brissaud mais n’avoir pas fait connaissance avec Ernesto Mila Rodriguez (71).

Extrait de la revue Confidentiel n°6 :  

Dans ce qui était très probablement un carnet d'adresses de Stefano Delle Chiaie...

CdM, Dossier de procédure pénale no 9/82_ A contre Stefano Delle Chiaie et d’autres, Documents saisis via Sartorio, 51, Rome, Liste des noms extraits de l’agenda « A » valisette cabine.






_ _ _

A la même page :

Maurice Bardèche

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Bard%C3%A8che


Yves Bataille

https://books.openedition.org/pur/46761?lang=fr

(1949-…)

En 1970, il est le responsable à Nantes du Mouvement Jeune Révolution (MJR). Il rejoint Ordre Nouveau (membre du Conseil National, congrès constitutif en mai 1970). En 1971, il crée le Cercle Lutte du Peuple qui devient l’Organisation Lutte de Peuple : il se déclare contre « l’impérialisme russo-américain » et se veut solidaire de la Libye, du Fatah palestinien et du « monde arabe ». Fin 1974, Bataille rallie le CDPU de Michel Schneider (1974-1975) puis se rapproche de l’Œuvre française de Pierre Sidos.

Sur ce carnet d'adresses :  

https://books.openedition.org/pur/46753#bodyftn80

(...)

La proximité entre l’Aginter presse et Avanguardia Nazionale est en outre confirmée par la saisie, en 1975, dans une planque d’AN à Rome, d’une carte de l’Aginter presse, datée du 21 décembre 1971, au nom de Giovanni Martelli, collaborateur accrédité, portant la photo de Stefano Delle Chiaie (78) et signée par Yves Guérin-Sérac. L’Italien a par la suite assuré que cette carte avait été antidatée et qu’il ne l’avait obtenue qu’en 1974. Lors de cette perquisition, un agenda, vraisemblablement imprimé en Espagne et susceptible d’avoir appartenu à Stefano Delle Chiaie (79), voyait figurer dans ses pages les noms et coordonnées de deux membres de l’Aginter presse – Raingeard de la Bletière et Robert Leroy – parmi d’autres membres de premier plan de l’extrême droite française ou francophone des années 1970 : Yves Bataille, Francis Bergeron, Maurice Bardèche, Gaston Amaudruz, Jean-Robert Debbaudt, Henry Coston, Joël Freymond, Saint-Loup, Saint-Paulien, Jacques Bonomo et Romain Spazziari – codification maladroite de Delle Chiaie pour masquer ses relations avec Albert Spaggiari (80).

(...)

Sixte-Henri de Bourbon-Parme s'est aussi intéressé à la Belgique :

https://www.amazon.fr/monarchie-sauverait-Belgique-observations-royaume/dp/2841912531

Une double monarchie sauverait la Belgique, observations d'un ami du royaume
Sixte-Henri de Bourbon-Parme
(11 janvier 2011)

Un lien Stefano Delle Chiaie - Mafia n'est pas étonnant quand on relit ce qui s'est passé aux Açores (voir ci-dessous) à l'époque de la révolution des oeillets.

Voir ce qui concerne Jacques Bonomo (et les Açores) dans

L-orchestre-noir.pdf (archive.org)

https://ia800901.us.archive.org/16/items/LorchestreNoir/L-orchestre-noir.pdf

(notamment la mention du "American Security Council" et de la mafia)

Jacques Bonomo et les catholiques traditionnalistes (Fraternité Saint Pie X)

https://www.booklooker.de/B%C3%BCcher/Angebote/verlag=Priesterbruderschaft+St+Pius+X

Jacques Bonomo:
Hammer, Sichel und Kreuz: Die Befreiungstheologie am Werk: Eine Neunländerfahrt für das "Figaro-Magazine"
Priesterbruderschaft St. Pius X., 1989

L’archiduc Otto de Habsbourg-lorraine, prétendant au trône austro-Hongrois était le fils de l'impératrice-reine Zita de Bourbon-Parme

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zita_de_Bourbon-Parme

Zita de Bourbon-Parme était la soeur de Sixte de Bourbon-Parme (à ne pas confondre avec Sixte-Henri de Bourbon-Parme).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sixte_de_Bourbon-Parme

Zita de Bourbon-Parme était aussi la soeur de François-Xavier de Bourbon-Parme et du prince Félix de Luxembourg.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Xavier_de_Bourbon-Parme

En 1914, Sixte de Bourbon-Parme s'est engagé avec son frère François-Xavier dans l'armée belge, la reine Elisabeth de Belgique, épouse du roi des Belges Albert 1er, étant une de leurs cousines.

Sixte-Henri de Bourbon-Parme est le fils de François-Xavier de Bourbon-Parme .

Otto de Habsbourg et Sixte-Henri de Bourbon-Parme sont donc cousins.

Parmi les nombreux petits-enfants de Charles et Zita, l'archiduc Carl-Christian a épousé en 1982 la princesse Marie-Astrid de Luxembourg (fille du couple grand-ducal) et l'archiduc Lorenz a épousé en 1984 la princesse Astrid de Belgique et a été titré en 1995 prince de Belgique par son beau-père le roi Albert II (ses cinq enfants sont inscrits dans l'ordre de succession au trône belge).