Tueurs du brabant Wallon : Robert Massart, les tueurs du Brabant wallon ont pourri ma vie
Les faits :
Le 14 juin 1985, Robert Massart entre en possession d’informations qui vont complètement bouleverser sa vie.
Du 14 juin 1985 à nos jours, à de nombreuses reprises, il a tenté sans grand succès et parfois bien maladroitement d’expliquer ce terrible évènement.
Il faut dire que la peur et la culpabilité ne lui ont pas facilité les choses et ont peu le comprendre.
Robert a des sœurs et plusieurs beaux-frères. Ceux qui nous intéressent sont Christian et Raymond. Ce sont des anarchistes et en particulier Christian qui déteste la société et ses contraintes morales.
Dans la famille, d’étranges rumeurs circulent sur Christian. Il se promène toujours armé, il est propriétaire d’un stock impressionnant d’armes qu’il détient illégalement et qu’il cache chez ses parents dans une ancienne citerne qu’il a asséché et aménagé. Il partage sa passion pour les armes avec son frère Raymond.
Il possède également un important matériel de rechargement de munitions et est un vrai spécialiste en la matière.
Les sœurs, neveux et la nièce de Robert Massart sont au courant et ont vu le matériel et les armes. Il possède également de nombreux livres et revues sur le sujet.
Toujours d’après les bruits de couloir familiaux, Christian et Raymond exercent un chantage sur un bijoutier. La matière du chantage aurait été fournie par la sœur Jeanine.
Robert Massart relate tous ces faits en tremblant car le bijoutier et son épouse ont été exécutés par les tueurs du Brabant wallon.
Un autre fait tout aussi étrange interpelle et inquiète aussi très fort Robert Massart. Léon Finné, celui là même qui a été exécuté de manière horrible par les TBW, était le banquier et l’assureur de ses 2 beaux-frères. Christian avait contracté par ses soins une assurance-vie hors de propos avec ses revenus.
Une émotion incontrôlable envahi Robert Massart chaque fois qu’il parle de cette affaire. En plus de la peur, c’est la culpabilité qui le ronge. Il ne se pardonnera jamais d’avoir laissé sans suite l’appel au secours que lui a fait son neveu Alain.
En tremblant, les larmes aux yeux, il relate :
Le 14 juin 1985, mon téléphone sonne, je décroche. A l’autre bout du fil, mon neveu Alain, en sanglotant, me fait la terrible révélation qui va changer ma vie : « Mon oncle, je vais dénoncer Christian. J’ai compris qu’il est un des tueurs du Brabant wallon, j’ai très peur, je dois te voir d’urgence. »
Pour la xième fois, Robert murmure « Je ne me le pardonnerai jamais » et sur sa lancée, il continue son triste récit.
Plutôt que de foncer à la rencontre de mon neveu et de le mettre en sécurité, je le rassure, lui dit que cela n’est pas possible, je vais réfléchir et on en reparle demain.
A l’époque, j’étais plus jeune, je n’avais pas le calme qui est le mien aujourd’hui. Je connaissais la violence de Christian, je savais qu’il pouvait être un des tueurs. En fait, j’étais aussi effrayé que mo neveu, j’étais paralysé, envahit par un étrange et indescriptible malaise.
Je ne reverrai plus mon neveu et depuis, je vis avec la terrible culpabilité de na pas avoir été capable de réagir plus énergiquement.
Dans les heures qui suivent, mon pauvre neveu est lâchement exécuté. Christian l’attendait, dissimulé dans sa chambre et dès qu’il est entré, il a tiré, il l’a lâchement abattu et se serait suicidé peu après.
J’utilise volontairement le conditionnel car j’ai de sérieux doutes sur le déroulement du drame. D’après mes sœurs, les évènements se seraient déroulés tout autrement. Après l’exécution de mon pauvre neveu, Christian ne se serait pas suicidé, il aurait été à son tour exécuté par son frère para-commando qui aurait maquillé l’exécution en suicide.
Ma sœur Jeanine m’a affirmé que Christian et Alain avaient été tués par Raymond. C’était nécessaire pour les empêcher de parler.
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Robert précise encore au niveau de la description physique que Christian mesurait 198 cm pour 100 kg, ses cheveux étaient blonds, coupés courts et sa ressemblance avec le portrait-robot est stupéfiant et il ajoute, « Je sais qu’il a fait plusieurs séjours à l’hôpital Reine Fabiola pour blessures par balles. Je suis sur qu’il a fait partie de la première vague des lâches attaques des TBW et que probablement son frère a fait partie des deux vagues. Par peur et par faiblesse, liens familiaux obligeants, j’ai accepté de faire disparaître des armes appartenant à Christian. Je les ai jetées dans la Darse de la Sambre. C’était avant l’exécution de mon neveu. Je peux facilement retrouver l’endroit sans difficulté.
Quand aux armes dissimulées dans la citerne sèche, ma sœur Jeanine m’a affirmé qu’elle les avait remises à un flic en échange d’une rondelette somme d’argent. Cela me laisse penser que c’est de cette manière que les armes sont passées des auteurs de la première vague de tuerie à ceux de la deuxième vague. »
Robert termine son triste récit avec les mêmes paroles qu’il a commencé : « Alain, je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir su réagir à tes appels au secours. Sur ton cercueil, j’ai juré qu’un jour les coupables payeraient et depuis, je cherche désespérément comment tenir mon serment. »
Propos recueillis par Léon ROUFOSSE