les tueries du Brabant

forum sur les tueries du Brabant
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 

 Profileur canadien

Aller en bas 
+13
Manicon
totor
Cheshire cat
Frédéric
arthur29923
question belge
HERVE
Etienne
C.P.
frederic lavachery
Henry
Feu Follet
michel
17 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
arthur29923




Nombre de messages : 509
Date d'inscription : 08/07/2015

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyVen 27 Sep 2019 - 17:52

pour info

.https://en.wikipedia.org/wiki/Pictou_Landing_First_Nation

Les Premières nations de Pictou Landing sont un gouvernement de bande des Premières nations Mi'kmaq situé en Nouvelle-Écosse , au Canada .
(...)

Résidents notables
Anna Mae Aquash , militante, a passé une partie de son enfance ici

https://en.wikipedia.org/wiki/Anna_Mae_Aquash
Elle faisait partie du mouvement indien américain dans l' incident du genou blessé dans la réserve indienne de Pine Ridge , aux États-Unis, en 1973.
Le 24 février 1976, son corps a été retrouvé dans la réserve indienne de Pine Ridge,
(......)

-------
En plus de servir de point focal pour le Fonds de justice Anna Mae Pictou-Aquash et Ray Robinson Jr., ces pages sont consacrées à la collecte d'informations aussi nombreuses concernant Anna Mae Pictou Aquash, de Ray Robinson,

https://web.archive.org/web/20060213192406/http://jfamr.org/

https://en.wikipedia.org/wiki/Ray_Robinson_(activist)

Perry Ray Robinson (12 septembre 1937 - env. 25 avril 1973) était un activiste américain des droits
civiques originaire de l'Alabama, membre du Civil Rights Movement
(.....)
Il a disparu alors qu'il participait à la résistance du American Indian Movement de 1973 dans l' incident du genou blessé dans la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud .
(...)
Ses restes n'ont pas été retrouvés. Le FBI a déclaré qu'il avait fermé son dossier.
-------
Commission de vérité et réconciliation du Canada

Le rapport a noté qu'environ 150 000 enfants ont fréquenté les pensionnats au cours de ses 120 ans d'histoire et que 3 200 d'entre eux sont morts dans les pensionnats. [39] Sur les 70 000 anciens étudiants de l'IRS encore en vie, 31 970 cas d'agression sexuelle ou d'agression sexuelle grave ont été résolus par le processus d'évaluation indépendant et 5 995 plaintes...

https://en.wikipedia.org/wiki/Truth_and_Reconciliation_Commission_of_Canada
Revenir en haut Aller en bas
pyrénéen




Nombre de messages : 1348
Date d'inscription : 25/09/2019

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyVen 27 Sep 2019 - 20:19

Je ne vois pas en quoi il y a contradiction entre " affaire criminelle " et " complot".
Il peut en effet s'agir de criminels psychopates à qui on a dit : vous éliminez telles personnes, et pour le reste vous commettez de bons braquages sanglants, vous pouvez vous lâcher , vous ne serez pas inquiétés.
Revenir en haut Aller en bas
Cheshire cat

Cheshire cat


Nombre de messages : 1425
Date d'inscription : 06/08/2013

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptySam 28 Sep 2019 - 0:28

Frédéric a écrit:
L'explication la plus logique est que au moins un de ces individus a souffert d'une privation de biens matériels durant son enfance ; résultat, il récupère au cours de ses méfaits tout ce qui lui passe sous la main (assiettes à trois sous, pralines, café).

On est loin du grand banditisme et de la piste politique.
Ca s'apparente assez au syndrome de Diogène. Par ailleurs, mon grand-père (qui a connu la famine des camps de prisonnier en Allemagne) avait aussi  pour habitude de stocker de la nourriture dans son garage mais ce n'est pas pour ca que ca en a fait des délinquants
Par ailleurs, ce qui a été volé, ce sont des produit bien spécifique et "du haut de gamme".

Citation :
40 paquets de café Maragogype de 500 gr.
10 paquets de café Maragogype de 2,5 Kgs.
« Elephant Coffee Beans » (Grains de café éléphant) café réputé pour sa légèreté et la douceur de ses arômes qui varient selon le sol où il pousse (je ne saurais pas faire la différence avec un autre café, mais soit....)
C'est la crise de la sécheresse au sahel (pas producteur)
Nicaragua ; les États-Unis avaient imposé un embargo qui empêchait les produits de sortir et de rentrer au pays
Guatemala ; guerre civile (1960-1996)
Mexique ; la libéralisation du commerce provoque une hausse des importations qui coule la production locale et la suppression d’importants combinats agricoles font perdre beaucoup d’emplois ruraux.

Les gens sont plus habitué à reconnaitre les produits "bas de gamme"

Un "complot" est "une entreprise en préparation formée secrètement entre deux ou plusieurs personnes contre l’intérêt d’un état" et c'est donc "par définition" une entreprise criminelle Laughing
Revenir en haut Aller en bas
arthur29923




Nombre de messages : 509
Date d'inscription : 08/07/2015

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyMar 1 Oct 2019 - 13:59


pour info

Georges Schoeters, le Belge qui voulait libérer le Québec

Christophe.Lamfalussy@lalibre.be
Publié le dimanche 06 janvier 2013 à 08h51 - Mis à jour le dimanche 06 janvier 2013 à 11h42

Dans les années 60, Georges Schoeters fut l’un des fondateurs du FLQ. Il fraya avec Che Guevara. Il est mort dans l’oubli le plus total en Suède. Quel fut son parcours ? "La Libre" a enquêté sur l’histoire de cet Anversois, dont le dossier à la Sûreté est toujours classé secret.

Le 25 décembre 1967, jour de Noël, un certain Georges Schoeters est placé dans un avion à Montréal à destination de Bruxelles. L’homme est plutôt costaud, de taille moyenne, ses cheveux sont en brosse, ses lunettes sont épaisses. Il a 37 ans. Il vient de passer trois ans et sept mois en prison.

Schoeters a la nationalité canadienne, mais il est né à Anvers le 22 avril 1930. Son retour dans son pays natal se déroule dans la plus grande discrétion. La presse n’en parle pas. Les autorités belges ne sont pas vraiment heureuses du retour de cet encombrant personnage...

Georges Schoeters est en effet l’un des fondateurs du Front de Libération du Québec (FLQ), un groupe qui a revendiqué plusieurs attentats au Canada et réclame, en s’appuyant sur fond de révolution cubaine et de décolonisation, l’indépendance de la Belle Province. C’est un agitateur né, et la Belgique d’alors n’avait pas envie de voir s’installer chez elle - et surtout à Louvain, où il voulait terminer ses études - un homme qui risquait d’attiser les tensions communautaires dans la ville universitaire.

Qui était Georges Schoeters ? D’où venait-il ? Quand est-il mort ? C’est à ces questions que La Libre Belgique va tenter de répondre. Après de longues recherches, elle a retrouvé certains témoins de l’époque et éclairci les dernières années de la vie de Schoeters jusqu’ici restées mystérieuses.

Très peu a été écrit sur ce Belge qui voulait libérer le Québec. Son dossier est toujours classé "secret" à la Sûreté de l’Etat. Et pourtant, sa trajectoire fut étonnante et tragique.

Une enfance tourmentée

Georges Schoeters est un enfant illégitime, un francophone né à Anvers d’une mère flamande et d’un père inconnu qui aurait été un diplomate des Balkans. Il a vécu au 16 rue Valkenburg à Berchem. Ce qu’on sait de lui tient surtout à ce qu’un psychiatre d’origine suisse, Gustave Morf, a appris de lui lors de ses visites à la prison fédérale de Saint-Vincent-de-Paul (Canada) où le fondateur du FLQ était détenu.

Le jeune Schoeters a grandi dans un orphelinat belge jusqu’à l’occupation allemande. Durant la guerre, il fut, vers l’âge de 13 ans, messager pour le compte de la résistance belge. Les soldats de la Wehrmacht, disait-il, ne se souciaient pas de lui, un minuscule espion.

Cet épisode est cité dans de nombreux ouvrages relatifs au FLQ et considéré comme un des éléments fondateurs de la personnalité de Schoeters et de ses capacités en matière d’explosifs. Pourtant, son appartenance à la résistance est loin d’être claire. Certains affirment qu’il opéra pour le compte de la Witte Brigade très active à Anvers, mais les archives de ce réseau, dans la ville portuaire, et celles du Ceges à Bruxelles ne mentionnent pas son nom. Les fichiers de l’Armée secrète dans l’arrondissement d’Anvers ne le signalent pas non plus.

L’absence de toute information sur le passé de résistant de Schoeters peut s’expliquer "car il fallait avoir 14 ans pour être reconnu résistant", note Paul-M. Renard, secrétaire général de la Royale Union des Services de Renseignement et d’Action. "A son âge, il ne pouvait se voir confier de missions importantes et donc ne pouvait pas fort logiquement jouer un rôle qui aurait pu le faire arrêter". Plusieurs résistants en herbe ne furent jamais reconnus après la guerre. Mais il se peut aussi que Schoeters ait exagéré son rôle de résistant.



Messager pour la résistance ?

Les archives du Ceges contiennent cependant une fiche sur Schoeters émanant de la Sûreté de l’Etat. Elle indique que le jeune Anversois chercha après la guerre à se faire reconnaître comme un membre du Groupe G, un groupe de sabotage contre l’occupant créé dans les milieux de l’ULB. L’agent considéra après examen du dossier que le jeune Schoeters avait eu une "activité insuffisante" dans le domaine du renseignement et ajouta que sa demande devait être traitée par la Résistance armée.

Durant la guerre, grâce à la Croix-Rouge, Schoeters effectua deux séjours de trois mois, en 1942, dans une famille suisse qui habitait près du lac d’Obersee, non loin de Zürich. Les Neukomm devinrent une famille adoptive et jouèrent un rôle important bien plus tard, quand Schoeters devint persona non grata un peu partout en Europe. Les époux Neukomm, qui habitaient Stafä, une commune de 14000 habitants, sont aujourd’hui décédés.

Dans son livre, intitulé "Le terrorisme québécois" (1970), Gustave Morf dresse une biographie peu précise de Schoeters. L’auteur explique que sa mère ne lui rendit jamais visite pendant toute la guerre et qu’en plus, "il fut le témoin de scènes atroces, de fusillades, d’exécutions de maquisards, de jeunes gens tout simplement soupçonnés d’appartenir à la résistance belge".

Schoeters raconta plus tard qu’il avait été marqué par ces années où il devait se tapir dans la forêt pour échapper aux patrouilles allemandes, avec ses messages en poche.

Au foyer du chanoine Houtart

Tourmenté par l’expérience de la guerre, le jeune Anversois est placé après la guerre dans un collège classique. Il n’y reste pas longtemps et fait sans doute quelques mauvais coups. En 1947, il "monte" à Bruxelles où il devient commis de bureau. Il est recueilli dans le foyer de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), au 31 rue Philippe Le Bon à Bruxelles. "C’est à ce moment-là que je l’ai connu", nous raconte le chanoine François Houtart, l’aumônier qui allait être ordonné prêtre en 1949. "Ce foyer des jeunes travailleurs accueillait des enfants du juge."

Le foyer autorisait les jeunes à travailler en ville pendant la journée et les gardait pendant la nuit. Il était tenu par un jeune couple. "Pour ma part, je travaillais dans un garage de la chaussée de Haecht à Schaerbeek. Je gagnais sept francs l’heure. Cinq francs allaient au foyer, les deux restants me permettaient de payer mes sorties", raconte Jean Buvens, un ancien jeune du foyer qui a connu Georges Schoeters, aujourd’hui retraité en Allemagne.

Une "cabane au Canada"

Dans la Belgique de l’après-guerre, les jeunes du foyer rêvent de quitter la Belgique. Certains vont s’engager dans la guerre de Corée, d’autres, comme Schoeters, rêvent d’Amérique, et plus précisément du Canada et de ses mines d’or.


Déraciné, Schoeters voulait faire sa vie ailleurs. Il rêvait d’avoir sa "cabane au Canada". Il partit en 1951, après avoir revu sa famille adoptive en Suisse. Il s’embarqua à Rotterdam dans un paquebot pour New York. Le voyage dura quatorze jours.

Dans une lettre émouvante écrite cette année-là aux jeunes du Foyer, une lettre miraculeusement conservée par Jean Buvens, il leur souhaite le bonheur de trouver un nid familial et les remercie pour les années passées auprès d’eux. "Croyez-moi", écrit-il, "si vous continuez à rester sur le droit chemin et que vous gardez le même courage, je suis certain qu’un bel avenir vous est réservé où le soleil luira souvent. J’espère que ceux qui plus tard auront un foyer auront beaucoup de chance et pourront afficher dans leur maison : ici règne tous les jours le bonheur en maître".

Schoeters ne cache pas qu’il a traversé l’Atlantique pour refaire sa vie, mais écrit quand même à ses amis : "Je tiens à vous dire que vous habitez un bien beau pays qui n’a certainement rien à envier à personne et que si jamais un jour ma nationalité devient canadienne comme je l’espère, malgré tout je suis et resterai Belge de cœur".

Que fera-t-il au Canada ? Manifestement, l’exil canadien est dur à Montréal. Il travaille comme aide dans un restaurant, puis comme ouvrier électricien pour les chemins de fer de la Canadian Pacific (CP). François Houtart, qui poursuit ses études en sciences sociales à Chicago, vient le voir à Montréal. Le jeune Schoeters est en dépression. Houtart doit traverser les Etats-Unis pour revendre sa voiture à San Francisco. Il prend Schoeters avec lui. "Nous avons voyagé aux Etats-Unis pendant au moins quinze jours", se rappelle-t-il. "Un des symptômes de sa dépression est qu’il parlait, il parlait sans arrêt. Mais il n’était pas politisé."

Schoeters, qui se débrouille dans quatre langues, est finalement engagé au service d’accueil des immigrants. Il s’inscrit en 1953 à l’Université de Montréal pour un baccalauréat en sociologie et en économie politique. L’avenir, enfin, semble s’éclaircir.

La même année, en 1953, François Houtart se rend pour la première fois à Cuba, avec Monseigneur Cardijn, pour le Congrès de la JOC d’Amérique centrale et de la Caraïbe.

Les deux hommes entament des destins séparés, l’un en Belgique, l’autre au Québec. Ils ignorent à ce moment-là que la révolution qui, quelques années plus tard, en 1959, va propulser Fidel Castro au pouvoir à Cuba sera un élément fondateur de leur vie. L’un deviendra celui qu’on surnommera le "chanoine rouge" et le "Pape de l’altermondialisme". L’autre s’engagera dans l’action violente, pour libérer le Québec des "requins voraces" de la finance et du patronat, exploiteurs "sans scrupules", dira le manifeste du FLQ.

Pour découvrir la suite de cet article, cliquez ici.

https://www.lalibre.be/international/georges-schoeters-le-belge-qui-voulait-liberer-le-quebec-51b8f6dfe4b0de6db9c9233e
Revenir en haut Aller en bas
Cheshire cat

Cheshire cat


Nombre de messages : 1425
Date d'inscription : 06/08/2013

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyMer 2 Oct 2019 - 0:41

arthur29923 a écrit:

pour info

Georges Schoeters, le Belge qui voulait libérer le Québec
Il y a plein d'info sur le web dont notamment ; https://www.wikiwand.com/fr/Front_de_lib%C3%A9ration_du_Qu%C3%A9bec
Revenir en haut Aller en bas
arthur29923




Nombre de messages : 509
Date d'inscription : 08/07/2015

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyLun 28 Oct 2019 - 12:51

Publié le dimanche 06 janvier 2013 à 08h52 - Mis à jour le lundi 07 janvier 2013 à 13h56

Deuxième et dernière partie de l’enquête sur Georges Schoeters, un Anversois qui fut l’un des fondateurs du FLQ, le Front de libération du Québec.

La vie de Georges Schoeters, le Belge qui allait devenir l’un des fondateurs du Front de libération du Québec (voir le début de l'article ici) a basculé le 26 avril 1959. Ce jour-là, le leader de la révolution cubaine Fidel Castro est accueilli en héros à Montréal. Après des années de guérilla, Fidel vient de renverser définitivement la dictature de Batista. Le maire de Montréal donne à Castro les clés de la ville. Les journalistes l’assaillent de questions. Et le soir, Fidel parle aux étudiants de l’université de Montréal.

Dans l’assistance il y a là Georges Schoeters, alors âgé de 32 ans et marié depuis deux ans à la Québécoise Jeanne Pépin. L’étudiant en sociologie est fasciné par ce ténor qui fume des cigares. Castro déclara ce soir-là aux étudiants que " le pouvoir est une suite infinie de batailles et sacrifices, de nuits sans sommeil. Ce n’est pas, croyez-moi, une question de gloire, d’ambition ou de satisfaction personnelle ". Comme dans toutes les universités du monde occidental, les départements de sociologie constituaient un véritable bouillon de culture. Etudiants et professeurs vivaient dans une fièvre révolutionnaire. Certains étaient fascinés par la révolution cubaine, d’autres, malgré le sang versé, par l’Union soviétique ou la Chine de Mao. Dans quelques mois, en juillet 1960, le Québec lui-même allait être emporté par la vague. Jean Lesage, considéré comme le père de la Révolution tranquille, allait accéder au poste de Premier ministre du Québec.

Ce soir-là, si on en croit le journaliste canadien Michael McLoughlin ("Last stop Paris : the assassination of Mario Bachand and the death of the FLQ", 1998), Schoeters parla une heure avec Fidel Castro et ce dernier l’invita à venir à Cuba avec d’autres étudiants de l’université de Montréal. L’invitation ne tarda pas. Elle émana de l’Institut national pour la réforme agraire (INRA) qui avait pour but de nationaliser les terres des grands propriétaires.

En août 1959, Schoeters, son épouse et une dizaine d’étudiants débarquèrent à La Havane. Castro vint leur rendre visite à l’université où ils logeaient. A Schoeters, il montra le pistolet FN qu’il gardait dans sa jeep. "C’est le meilleur au monde", déclara-t-il à l’étudiant belge exilé au Québec. Cette première visite à Cuba fut suivie de bien d’autres. Schoeters retourna à Cuba en 1960 à l’invitation de l’Institut cubain pour l’amitié avec les peuples (ICAP), fondé par le nouveau régime pour tisser des liens avec l’international. L’ICAP était fortement influencé de l’intérieur par des membres du renseignement (DI). En invitant des étrangers, l’ICAP espérait évidemment que ceux-ci deviennent des promoteurs de la cause cubaine dans leur pays d’origine. Schoeters, comme les autres, reçut un logement, de la nourriture et un per diem de 250 pesos par jour.

La création du FLQ

De cette expérience, Schoeters garda une profonde admiration pour la révolution cubaine qui promettait la redistribution des terres aux plus pauvres. La rencontre avec Che Guevara l’amène aussi à se former aux techniques de la guérilla, au maniement des armes et à la fabrication des cocktails Molotov. Il se perfectionne en 1962 en Algérie et en Tunisie, qui s’affranchissent de la France. Il revient définitivement au Canada en 1963 et rejoint le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), créé trois ans plus tôt par des intellectuels souhaitant libérer le Québec du joug anglophone. Le Belge arrivé comme un simple immigré au Québec est donc devenu en un peu plus de dix ans un révolutionnaire de l’indépendance québécoise. Certains membres du RIN créent ensuite le Réseau de résistance (RR) avec pour but de faire des opérations plus spectaculaires. Les actions vont crescendo. On commence par badigeonner les inscriptions en anglais. Finalement, on jette un cocktail Molotov dans la vitrine d’une station de radio anglophone de Montréal. Le RR est dissous mais trois de ses membres radicaux décident d’aller plus loin.

En février 1963, Georges Schoeters, 33 ans, Raymond Villeneuve, 19 ans, et Gabriel Hudon, 21 ans, décident de fonder le Front de libération du Québec (FLQ). Ils optent pour la clandestinité et la violence. Schoeters, le plus âgé, exerce un ascendant sur les deux autres militants. C’est lui par exemple qui dessine le drapeau du FLQ : "Le bleu pour la France, le blanc pour la liberté et l’étoile rouge pour la révolution" , dira-t-il plus tard. Mais Schoeters a vite été débordé par ses deux compagnons plus jeunes et plus radicaux. Le FLQ va se lancer d’emblée dans une campagne d’attentats. Schoeters aurait préféré attendre que la cellule mûrisse avant de se lancer dans l’action.

"Lors de mes conversations avec lui, il m’est apparu comme un homme très sensible, un peu instable, déchiré entre son engagement révolutionnaire et le bien-être de sa famille" , raconte à "La Libre" Pierre Schneider, ancien membre du FLQ. "Il aurait aimé appliquer ici les méthodes de guérilla à la cubaine dans les campagnes québécoises, ce à quoi nous, citadins, nous nous opposions fortement."

Un "terroriste belge" au Québec

La première mouture du FLQ tombera très vite dans les mailles de la police. Car dans la nuit du 20 au 21 avril 1963, une bombe déposée derrière un centre de recrutement de l’armée canadienne, rue Sherbrooke à Montréal, tue le gardien de nuit, Wilfried O’Neil, 65 ans. D’autres attentats suivent. La police redouble d’ardeur et annonce l’arrestation, le soir du 2 juin 1963, de huit membres du FLQ, dont Schoeters. Le Canada découvre l’existence d’un "terroriste belge". La presse l’épingle au point que l’ambassadeur belge finit par s’alarmer et prévient Bruxelles. Schoeters est condamné à dix ans de prison.

"J’allais régulièrement au Canada", raconte François Houtart, qui l’avait connu au Foyer de la JOC à Bruxelles. "J’ai été le voir en prison. Il était consterné que la bombe qu’il avait posée avait fait une victime. Ce n’était pas son intention. Dans un sens, il ne se sentait pas coupable mais il était culpabilisé. Il croyait dans l’indépendance du Québec." Pour le chanoine, Schoeters "avait tendance à exagérer son rôle" dans le FLQ car "pour lui qui avait été humilié dans sa vie, c’était un accomplissement" .

Tous les détenus ont été libérés avant la fin de leur peine à la Noël 1967, mais les conditions de la libération de Schoeters ont été négociées avec les autorités canadiennes par François Houtart et l’abbé Norbert Lacoste. Ce dernier avait fait un doctorat à Louvain et gardait des liens avec l’UCL. La condition fut que Schoeters, en dépit du fait qu’il était devenu canadien, ne remette plus jamais les pieds au Canada. Véritable pestiféré, l’Anversois fut placé dans un avion pour Bruxelles le 25 septembre 1967. Il ne put revoir ni sa femme ni ses deux enfants, Karl et Marie-Astrid.

Schoeters avait perdu toutes ses illusions. Son épouse Jeanne avait été libérée sous caution dès juillet 1963. La caution de 10 950 dollars avait été payée par un artiste anglophone et propriétaire immobilier de Westmount, John Spendlove. Elle avait obtenu le divorce la même année. Et Schoeters se retrouvait dans un avion vers la Belgique, sans aucune certitude.

La Belgique le refuse

L’UCL l’inscrit comme étudiant mais Louvain lui refuse un permis de séjour car Schoeters arrive dans une ville où monte la contestation communautaire et estudiantine. Rejeté par son pays natal, qu’il quitte selon la Sûreté de l’Etat le 17 février 1968, Schoeters part vers sa famille d’accueil en Suisse où il demande l’asile politique. Grosse erreur : après enquête, les autorités bernoises se rendent compte de son passé tumultueux et rejettent sa demande. Il part aussi vers Paris où la France lui donne un permis de séjour de trois mois pour autant qu’il ne travaille pas. "Mais il travaille six semaines" , affirme une source qui a eu accès à son dossier en Suisse. Schoeters obtient cette année-là de l’université de Montréal une maîtrise en sciences économiques car, en prison, il avait pu poursuivre ses études. Mais ce sera une maigre consolation car l’Europe ne veut pas de lui. Le Danemark lui ferme aussi les portes. La Suède l’accueille en dernier ressort, le 22 octobre 1969, en provenance de Suisse.

Les années suédoises

Les années suédoises n’ont jamais été rendues publiques. François Houtart a pourtant entretenu un maigre échange de lettres avec Schoeters. Grâce à ces lettres qui sont consignées aux Archives du monde catholique (ARCA) à Louvain-la-Neuve, on sait que le fondateur du FLQ travaillera plusieurs années à la poste de Stockholm et changera au moins deux fois d’adresse. Il voyagera encore, au Nicaragua et en Union soviétique. Sa fille Marie-Astrid tentera en 1987 de renouer avec son père. Elle le verra une fois, sans grand succès. Il n’y aura pas de deuxième occasion. En février 1993, le chanoine est chargé d’annoncer à Schoeters la mort subite de sa fille au Canada.

"Je n’ai aucun détail sur les circonstances de son décès", écrit-il dans une lettre retrouvée aux Archives du monde catholique. "C’est l’abbé Lacoste qui m’a envoyé un mot, disant qu’il avait reçu la nouvelle par ton ex-femme sur son répondeur automatique mais aucune indication de téléphone ou d’adresse." Schoeters s’est donné la mort un peu plus d’un an plus tard. Selon le service de taxation suédois, qui gère le registre national et que "La Libre Belgique" a consulté, Schoeters est décédé le 26 mai 1994 dans son appartement de la banlieue de Stockholm, à Trangsund. Le révolutionnaire d’Anvers est mort dans l’oubli le plus total.

https://www.lalibre.be/international/georges-schoeters-le-belge-qui-voulait-liberer-le-quebec-51b8f6dfe4b0de6db9c9233e
.
Revenir en haut Aller en bas
arthur29923




Nombre de messages : 509
Date d'inscription : 08/07/2015

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyLun 28 Oct 2019 - 14:17


Georges Schoeters, le Belge qui voulait libérer le Québec

Le foyer autorisait les jeunes à travailler en ville pendant la journée et les gardait pendant la nuit. Il était tenu par un jeune couple. "Pour ma part, je travaillais dans un garage de la chaussée de Haecht à Schaerbeek. Je gagnais sept francs l’heure. Cinq francs allaient au foyer, les deux restants me permettaient de payer mes sorties", raconte Jean Buvens, un ancien jeune du foyer qui a connu Georges Schoeters, aujourd’hui retraité en Allemagne.
---------------
pour info
6 juin 2016 - Jean Buvens. Mon père ce collabo: la vie d'un collaborateur belge racontée par son fils. 2016Jean Buvens189 pages.

Profileur canadien - Page 2 Lesbro10

------------
pour info
Mis en ligne le 23/02/1991 à 00:00 par Michel Bailly
HOMMAGE AUX FONDATEURS DU FRONT DE L'INDEPENDANCE TROIS MOUSQUETAIRES DE LA RESISTANCE

Ce samedi à 16 heures, une plaque commémorative sera apposée sur la façade portant le n° 82 de la rue Lesbroussart, à Ixelles, à l'initiative du Cercle d'histoire locale de cette commune. Elle est dédiée à ceux qui, au début de 1941, fondèrent le Front de l'indépendance (FI), un des plus importants organismes de résistance à l'occupant allemand.
(...)
Marteaux et Demany avaient connu l'abbé Boland au sein de l'Association Belgique-Chine où retentissait l'indignation que l'invasion de la Chine par le Japon avait suscitée en Belgique. L'abbé avait été missionnaire en Chine.

https://www.lesoir.be/art/hommage-aux-fondateurs-du-front-de-l-independance-trois_t-19910223-Z03N4C.html
Revenir en haut Aller en bas
Loli




Nombre de messages : 4
Date d'inscription : 27/01/2020

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyJeu 18 Fév 2021 - 17:23

HERVE a écrit:

-> Parce qu'ils ont considéré qu'il s'agissait d'un moment festif pour eux.

Ce qui fait croire qu'ils avaient obtenu ce qu'ils voulaient ... (qu'ils avaient trouvé les documents qu'ils cherchaient ? des documents liés à Léon Degrelle ?)



Est-ce qu'on est sûr qu'ils ont mangé après ? Ils connaissaient peut-être le concierge et ont pu éventuellement boire et manger avant et en sa compagnie, avant que ça ne dégénère. Quoi qu'il en soit - avant ou après
- ça ne fera guère avancer l'affaire.
Revenir en haut Aller en bas
pyrénéen




Nombre de messages : 1348
Date d'inscription : 25/09/2019

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyJeu 18 Fév 2021 - 18:52

Loli a écrit:
HERVE a écrit:

-> Parce qu'ils ont considéré qu'il s'agissait d'un moment festif pour eux.

Ce qui fait croire qu'ils avaient obtenu ce qu'ils voulaient ... (qu'ils avaient trouvé les documents qu'ils cherchaient ? des documents liés à Léon Degrelle ?)



Est-ce qu'on est sûr qu'ils ont mangé après ? Ils connaissaient peut-être le concierge et ont pu éventuellement boire et manger avant et en sa compagnie, avant que ça ne dégénère. Quoi qu'il en soit - avant ou après
- ça ne fera guère avancer l'affaire.

Quelqu'un avait déclaré en son temps , avant de se rétracter, que le concierge connaissait ses meurtriers ( voir file : " la bande Van Binsst / Louvaert " ).
Votre réflexion n'est donc pas dénuée d'intérêt.
Revenir en haut Aller en bas
Frédéric

Frédéric


Nombre de messages : 1371
Age : 56
Localisation : En vadrouille
Date d'inscription : 12/05/2012

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyJeu 4 Aoû 2022 - 21:33

Et le Québécois d’esquisser le profil des tueurs de la manière suivante : « Des criminels ultra violents, antisociaux, motivés par l’adrénaline et le profit immédiat. Ca ressort clairement du dossier si on veut bien ne pas le voir au travers du prisme des hypothèses et des préjugés ».

C'est exactement cela. On s'étonne que les enquêteurs belges aient été aussi longtemps obnubilés par la piste de l'extrême droite.
Revenir en haut Aller en bas
13




Nombre de messages : 550
Date d'inscription : 13/09/2021

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyJeu 4 Aoû 2022 - 22:27

Je pense que certaines  personnes  ayant (eu ) des responsabilités dans la conduite  et la gestion des enquêtes devront rendre des comptes .apres 2025 . IL n'est pas normal que des erreurs et insuffisances ne soient pas sanctionnées

En plus des errements , de l'amateurisme  et de l'opacité des enquêtes ,il y a eu une gabegie et des financements inconsidérés et ruineux ( a un certain moment 75 enquêteurs plein temps ) par l'argent public des aspects de l'enquête qui ne donnaient strictement rien ..

Pauvre Belgique
Revenir en haut Aller en bas
pyrénéen




Nombre de messages : 1348
Date d'inscription : 25/09/2019

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyVen 5 Aoû 2022 - 1:07

Rappelons que les profileurs consultés ont analysé uniquement les faits de la 1 ere vague.
Beaucoup concluraient dans ces conditions de la même façon.
Revenir en haut Aller en bas
Manicon




Nombre de messages : 568
Date d'inscription : 02/05/2018

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyVen 5 Aoû 2022 - 10:07

pyrénéen a écrit:
Rappelons que les profileurs consultés ont analysé uniquement les faits de la 1 ere vague.
Beaucoup concluraient dans ces conditions de la même façon.

Non!

Seule Danièle Zucker n'a travaillé que sur la première vague. Il était prévu qu'elle le fasse également pour la seconde vague. Mais, on le sait, la fatuité de Christian de Valkeneer est passée, avec fracas médiatiques, par là.

L'équipe de Landry et Jean-Pierre Bouchard ont travaillé sur l'ensemble du dossier.

Pour le dernier cité, (Bouchard), il est intéressant de noter qu'il y a un large pan de son analyse qui s'est axé sur la victimologie et la recherche de liens objectifs et factuels entre les uns et les autres.

Il sera intéressant, une fois la prescription entérinée, d'avoir accès à ces travaux.
Revenir en haut Aller en bas
x




Nombre de messages : 1170
Date d'inscription : 08/04/2019

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyVen 5 Aoû 2022 - 11:28

Profileur canadien - Page 2 274c


Dernière édition par x le Mar 31 Oct 2023 - 11:37, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
pyrénéen




Nombre de messages : 1348
Date d'inscription : 25/09/2019

Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 EmptyVen 5 Aoû 2022 - 12:41

Manicon a écrit:
pyrénéen a écrit:
Rappelons que les profileurs consultés ont analysé uniquement les faits de la 1 ere vague.
Beaucoup concluraient dans ces conditions de la même façon.

Non!

Seule Danièle Zucker n'a travaillé que sur la première vague. Il était prévu qu'elle le fasse également pour la seconde vague. Mais, on le sait, la fatuité de Christian de Valkeneer est passée, avec fracas médiatiques, par là.

L'équipe de Landry et Jean-Pierre Bouchard ont travaillé sur l'ensemble du dossier.

Pour le dernier cité, (Bouchard), il est intéressant de noter qu'il y a un large pan de son analyse qui s'est axé sur la victimologie et la recherche de liens objectifs et factuels entre les uns et les autres.

Il sera intéressant, une fois la prescription entérinée, d'avoir accès à ces travaux.

Autant pour moi.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Profileur canadien - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Profileur canadien   Profileur canadien - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Profileur canadien
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
les tueries du Brabant :: LES TUEURS: INDICES, PROFILAGE, PORTRAITS ROBOTS... :: Profilage criminel-
Sauter vers: