(extrait du courrier du Crisp 1350)
2 - Le Parti libéral chrétien-PLC
Historique
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Le Parti libéral chrétien est apparu en octobre 1982. Il se situait dans le prolongement d’une des anciennes “familles” du Parti social-chrétien, le Centre d’études politiques des indépendants et cadres chrétiens-CEPIC. Fondé en décembre 1975 autour du manifeste Solidarités Nouvelles, le CEPIC regroupait différentes fractions de droite du PSC, opposées à la main-mise de la démocratie chrétienne sur l’appareil du parti, à l’alliance gouvernementale avec le PS privilégiée par le PSC à la fin des années 1970 et à la mauvaise gestion financière de l’État [12][12] Voir le témoignage de Gérard Deprez in Philippe Brewaeys.... La presse belge a fait état de liens existants entre certains responsables du CEPIC et l’extrême droite (Nouvel Europe Magazine, Front de la jeunesse et Parti des forces nouvelles). En mai 1981, le quotidien De Morgen publia une note émanant du cabinet du ministre de la Justice de l’époque relevant l’existence de ces relations et d’un financement indirect des trois organismes précités par le baron Benoît de Bonvoisin, trésorier du CEPIC [13][13] Voir Walter De Bock e.a., op. cit.. Le contenu de cette note a été contesté en mars 1983, près de deux ans après sa publication, par le baron de Bonvoisin qui déposa plainte contre X ainsi que contre certains responsables du service de renseignements belge. Le 12 mars 1992, la Chambre des mises en accusation de la Cour d’Appel de Bruxelles a débouté le baron de Bonvoisin en confirmant ses liens avec l’extrême droite.
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La parution de cette note a provoqué des réactions à l’intérieur du PSC comme du CEPIC. D’autant que, en novembre 1981, le PSC a subi “une des plus lourdes défaites électorales de son histoire” [14][14] Philippe Carlot, Le CEPIC, histoire, idéologie, structure,....
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En janvier 1982, Gérard Deprez a accédé à la présidence du parti sans faire mystère de sa volonté de supprimer les “familles” au sein du PSC. De plus en plus marginalisés au sein du PSC, les éléments les plus radicaux du CEPIC ont décidé de quitter le parti en octobre 1982 et de fonder le Parti libéral chrétien.
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Le docteur Georges Henrard, dernier président du CEPIC, est devenu le premier président du PLC. A ses côtés au sein du comité directeur du PLC, on retrouvait Jean Breydel, Edmond Nerincx, Michel Frippiat, Albert Gobbe, Dominique Collinet, Désiré de Lamalle et Angèle Verdin, qui étaient tous d’anciens membres du CEPIC. Le nouveau parti paraissait cependant affaibli par rapport à l’ancien CEPIC : tous les mandataires étaient restes fidèles au PSC, tandis que certains membres avaient rejoint le Parti réformateur libéral-PRL et que d’autres avaient mis fin à leurs activités politiques.
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Signalons que Georges Henrard, dernier président du CEPIC et président-fondateur du PLC, était membre de l’Institut européen de développement, créé en 1980 et établi au château de Maizeret, propriété du baron Benoît de Bonvoisin. L’objectif de l’institut est de promouvoir une plus grande unité idéologique à l’échelle internationale de la droite catholique. Il a également été administrateur du Mouvement d’action pour l’unité européenne-MAUE, qui, installé dans le même immeuble que le CEPIC et le PLC à Bruxelles, est une des associations de la nébuleuse catholique ultra-conservatrice évoluant autour d’Otto de Habsbourg [15][15] Pierre Péan, Les V, Fayard, 1984 et Thierry Wolton,....
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Un an à peine après sa création, le PLC a connu une profonde crise. En novembre 1983, par 27 voix contre 12, le comité directeur du parti décida de dissoudre le PLC. G. Henrard, J. Allard, L. Vincent, J. Breydel, M. Frippiat, D. Collinet, A. Gobbe notamment, ont rejoint le PRL. Certains fondateurs du PLC se sont vu refuser l’entrée au PRL ; parmi eux, E. Nerincx et A. Verdin. Le PRL n’a en rien modifié son programme suite à ce ralliement et seuls cinq membres du Parti libéral chrétien sont devenus membres du comité directeur du PRL. Ils ne sont pas restés longtemps au sein des organes dirigeants du parti libéral.
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Tous les membres du PLC n’ont pas approuvé la dissolution du parti et son intégration au sein du PRL ; certains voulaient maintenir le mouvement et s’organisèrent autour de Luc Eykerman et de Jacques Van de Casteele. Tous deux ont été membres de l’Union démocrate pour le respect du travail-UDRT. Luc Eykerman a repris la présidence du PLC. En octobre 1982, lors des élections communales, Luc Eykerman, pharmacien de profession, se présenta sur la liste Nouvelles orientations pour les libertés à Schaerbeek-NOLS, du bourgmestre de cette commune, Rogers Nols. Jacques Van de Casteele, quant à lui, était secrétaire du comité d’action politique de l’UDRT.