http://archives.lesoir.be/stay-behind-et-les-autres-reseaux-les-mysteres-du-major_t-19910904-Z04D57.html
"L'affaire de Florennes
Le 29 mars 1984, plusieurs coffres contenant des grenades [NDLR: il sagit en fait d'obus] pour avion ont été volées à la base aérienne de Florennes.
La gendarmerie de Leopoldsburg a reçu un coup de téléphone anonyme, dont l'auteur cite le nom d'un étudiant de Louvain, Rudy Daems, qui est un militant pacifiste, et indique l'endroit, le long d'une autoroute, où l'on pourrait retrouver les munitions.
La majeure partie de ces munitions fut effectivement retrouvée à l'endroit indiqué.
La partie manquante fut retrouvée au camp des militants pacifistes néerlandais situé non loin de la base aérienne de Woensdrecht, par quelques-uns de ces militants.
Wood, qui se faisait appeler Gardiner à l'époque, reconnut qu'il avait infiltré le milieu des militants pacifistes et qu'il avait commis le vol avec des militants belges.
Les militants pacifistes néerlandais organisèrent une sorte de «happening» au cours duquel ils transmirent les munitions à la police néerlandaise, en présence d'un avocat et de journalistes, pour montrer clairement qu'ils se distanciaient de l'affaire.
Wood fut extradé vers la Belgique avec quelque retard dû à un recours en cassation. Daems fut arrêté à Dinant et maintenu en détention provisoire. Le tribunal correctionnel de Dinant acquitta Daems et condamna Wood; l'acquittement de Daems fut confirmé en appel; quant à la peine infligée à Wood, elle y fut quelque peu allégée.
Wood a précisé que, pour les militants pacifistes néerlandais, son ordre d'infiltration émanait du BVD (Binnenlandse Veiligheids-dienst = Service de la sécurité intérieure, qui fait partie du ministère néerlandais de l'Intérieur). Il a également communiqué le numéro de téléphone de son correspondant au sein de ce service, ce qui a permis l'identification de ce dernier sur l'ordre de l'officier de justice.
Wood tenait le BVD en permanence au courant de ses activités et il est clair que c'est le BVD qui s'est occupé de rapatrier les munitions en Belgique et d'informer la gendarmerie.
Wood a encore expliqué qu'il est entré en contact sur l'ordre du colonel américain Stevenson en poste à Francfort, avec un certain Blackburn de l'ambassade américaine à La Haye, lequel est, à son tour, entré en contact avec le BVD.
Wood a précisé, en outre, que sa mission consistait non seulement à identifier les militants pacifistes et à découvrir quelles actions ils projetaient, mais aussi à déterminer by all means [NDLR : par tous les moyens] qui, parmi eux, était prêt à mener des actions violentes, ce qui l'obligeait à encourager de telles actions.
Il est à noter, au passage, que le volumineux dossier pénal n'a été inventorié que très imparfaitement. C'est pourquoi l'on a recherché et photocopié les pièces probantes les plus intéressantes.
- Procès-verbal de la police nationale, avec annexes. L'interrogatoire au document 21.
- L'identification du numéro de téléphone du BVD Kievits, un collaborateur de ce service, reconnaît que «Hans» (le contact de Wood) est un fonctionnaire du BVD, mais il refuse de l'identifier plus précisément.
- L'on notera que Wood a été formé à Fort Bragg; voir également ci-après.
- Instructions attribuées au général Westmoreland. Le point 11 semble bien être un schéma de ce qui s'est passé à Woensdrecht et à Florennes."
Quelqu'un a plus de renseignements sur ce "Wood"?
Cette affaire me fait un peu penser à l'affaire de Vielsalm. Des armes sont volées (obus pour Florennes, fusils pour Vielsalm). Même période (03/1984 pour Florennes, 05/1984 pour Vielsalm). Le butin est retrouvé (chez des pacifistes de gauche pour Florennes, chez les CCC pour Vielsalm).
Ce qui m'intrigue le plus, c'est ce "Wood". Wood est impliqué dans le vol de Florennes. D'après les rumeurs, c'est le groupe des "Woods" de Bruxelles qui ont volés les armes à Vielsalm. Est-ce que ce groupe se faisait appeler ainsi par analogie avec Wood (qui se faisait appeler à l'époque Gardiner???