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 Massagrande, Elio

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HERVE




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyMer 2 Juin 2021 - 22:33


Sabino Montanaro est sur

http://archive.boston.com/bostonglobe/obituaries/articles/2011/09/12/sabino_montanaro_89_served_in_paraguayan_dictators_cabinet/


Massagrande, Elio - Page 25 Sab10


Il en est question dans

Massagrande, Elio - Page 25 Mm10


Massagrande, Elio - Page 25 Amor10

Massagrande, Elio - Page 25 Hg10

(traduction)

(...)  

Est-ce vrai ce que Bunte dit sur Paul Vanden Boeynants ? Il existe un certain nombre d'indications sur la relation entre l'environnement de droite de Vanden Boeynants et le Paraguay d'Alfredo Stroessner. En 1986, Jean Bultot s'est envolé en direction du Paraguay. Jean-Marie Paul et Béatrice Bosquet ont tué un homme d'origine nord-africaine en 1980. Jean-Philippe Van Engeland a mis le feu à la rédaction de l'hebdomadaire Pour. Tous trois étaient membres du Front de la Jeunesse, un parti d'extrême droite financé par Vanden Boeynants. Tous trois ont fui au Paraguay lorsqu'ils ont rencontré des problèmes avec la justice belge.

En 1988, l'ex-gendarme Daniel (sic : Christian) Amory a déclaré qu'il savait que le ministre paraguayen de l'Intérieur Sabino Montanaro avait des contacts en Belgique. Amory a déclaré que "l'actuel ministre de l'Intérieur du Paraguay (Sabino Montanaro ; éd.) avait étudié en Belgique et était un bon ami de Jean Buttot".

Et il y avait le commerce du bétail et de la viande. Tous les grands seigneurs du régime Stroessner: Montanaro, Rodriguez, Stroessner et aussi Bunte possédaient de vastes ranchs de bétail. Rodriguez possédait un commerce de bétail massif à la frontière avec l'Argentine. Pendant ces années, seule la viande argentine était autorisée à être exportée vers l'Europe; La viande paraguayenne n'était pas autorisée en Europe. Ainsi, les chefs du Paraguay ont fait passer leur viande en contrebande en Argentine, où elle est devenue "le meilleur bœuf argentin" et est toujours partie pour l'Europe. Paul Vanden Boeynants était profondément impliqué dans les importations de bétail en provenance d'Argentine.

Mais rien de tout cela n'a été étudié en Belgique. En Belgique, rien n'a été étudié du tout.

(...)


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HERVE




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 9:46


Massagrande, Elio - Page 25 Kz110


Massagrande, Elio - Page 25 Kz210


Sur Sabino Montanaro, voir

https://www.delpher.nl/nl/kranten/results?query=%22Sabino+Montanaro%22&page=1&sortfield=date&coll=ddd

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HERVE




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 12:47


Un long article sur le Paraguay (en anglais) :

http://www.dispatchesfromthevanishingworld.com/dispatch-28-the-fall-of-general-strossner/

The Fall of General Stroessner

OCTOBER 1, 2005

(...)

“Where’s Benitez now?” I asked. Roberto pulled down his left earlobe, a Paraguayan gesture meaning he’s in prison (as a teacher might haul off a misbehaving pupil by the ear). “He’s cleaning the First Cavalry Division’s stables.”

Benitez’s place was quite modest compared with the compound of Sabino Montanaro, a very greedy man. Montanaro had raked it in every way he could : drugs, money laundering (it had just come out that there was a discrepancy of a billion guaranis, a million dollars, in the public-works budget of the Ministry of the Interior, which he had headed for decades), and trafficking in passports. Middle-level Hong Kong businessmen, anticipating the collapse of that commercial hub in 1997 but not influential enough to get visas to the States or Europe, were re-establishing in Paraguay, and Montanaro had charged them $5,000 to $10,000 apiece for the proper papers. (This was one of Stroessner’s dreams, that Paraguay would become the new Hong Kong.)

Nearby was the residence of the Honduran ambassador, where Montanaro had taken asylum. And what about the other two cuatrinomios, Eugenio Jacquet and Godoy Jimenez? I asked. Roberto pulled down his left earlobe again.

But no house in Asuncion could hold a candle to President Rodriguez’s replica of Versailles, which climaxed our tour. It was built in the early seventies, when Rodriguez was thick with Auguste Ricord, the heroin kingpin of the’ ‘French connection,” who smuggled $145 million worth of the stuff from Marseilles to New York via Paraguay, overseeing the operation from a nightclub in Asuncion, until - despite Rodriguez’s efforts - he was finally extradited in 1972. Rodriguez provided the planes and the landing strip on his ranch, and Montanaro the fake passports. But now, following the coup, Rodriguez was eager to bury the past. “You can be sure that at no moment will it be possible to demonstrate that I really had any connection to these things,” he told the press three days after he overthrew his mentor. Asked how he had managed to build a house like this on an army salary of only $500 a month, he is said to have replied, “I gave up smoking some time ago.”

(...)

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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 13:15


Autre extrait :

http://www.dispatchesfromthevanishingworld.com/dispatch-28-the-fall-of-general-strossner/

(...)

I stayed to talk with Rodriguez’s chief of staff, Conrado Pappalardo, who had also been Stroessner’s chief of protocol, an incredibly smooth transition, but then, men like Pappalardo don’t grow on trees. Pappalardo had been rewarded by Stroessner with the Ford dealership for his good work, but in the end he was one of the men who put the money on the table for the bullets for the coup. As a precautionary measure Stroessner had left the First Cavalry Division with enough rounds for only an hour of fighting, but he hadn’t taken into consideration how fluid the borders are, even though he had made them that way, how arms and ammunition are routinely smuggled in. One of the officers was sent to usher in the shipment from Belgium.

(...)

(traduction)

Un des officiers a été envoyé pour faire entrer le chargement de Belgique.


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HERVE




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 14:27


Il est intéressant de noter que le ministre de l'intérieur Sabino Montanaro a pour épouse Martha Talavera Spinzi de Montanaro.

Cette dernière, décédée récemment, était la soeur de Blanca Talavera Spinzi, la femme du consul de Belgique Daniel Ceuppens.

https://www.lanacion.com.py/negocios/2020/05/18/la-pradera-conmemoro-25-anos-de-trayectoria-y-calidad/

http://i5.abc.com.py/pub/fune_dia_d.asp?fecha=18.03.2018&nf=72781

Domingo 18.03.2018
Marta Beatriz Alejandra Talavera Vda. de Montanaro

(...)

MARTHA BEATRIZ ALEJANDRA TALAVERA DE MONTANARO (Q.E.P.D.)
Descansó en la paz del Señor el día 17 de marzo . Su hermana BLANCA TALAVERA DE CEUPPENS y sus sobrinos ANA, DANIEL y CRISTINA BORDÓN, BLANCA y DANIEL RÍOS, VIOLETA y JORGE RUCKELSHAUSSEN y sus sobrinos nietos CEUPPENS BORDÓN, RÍOS CEUPPENS y RUCKELSHAUSSEN CEUPPENS participan con mucho dolor su fallecimiento y elevan una oración por su eterno descanso de su alma. Agradecidos en Dios.

(traduction)

MARTHA BEATRIZ ALEJANDRA TALAVERA DE MONTANARO (R.I.P.D.)
Elle s'est reposée dans la paix du Seigneur le 17 mars. Sa sœur BLANCA TALAVERA DE CEUPPENS et ses neveux ANA, DANIEL et CRISTINA BORDÓN, BLANCA et DANIEL RÍOS, VIOLETA et JORGE RUCKELSHAUSSEN et ses petits-neveux CEUPPENS BORDÓN, RÍOS CEUPPENS et RUCKELSHAUSSEN CEUPPENS participent avec grande tristesse à son décès et élèvent une prière pour le repos éternel de son âme. Reconnaissant en Dieu.

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HERVE




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 15:19


Il est question d'un parachutiste de la légion étrangère dans la première commission d'enquête, comme témoin de l'attaque de l'armurerie Dekaise à Wavre...

https://www.dekamer.be/doc/flwb/pdf/47/0059/47k0059008.pdf#search=%22dekaise%20%2047k%20%3Cin%3E%20keywords%22

Massagrande, Elio - Page 25 Com10


A-t-il connu Dominique Erulin ou Ante Gotovina ?

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Human




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 17:50

Oui j'avais lu cela à l'époque et je m'étais demandé s'il ne s'agissait pas d'un faux témoignage Si je me souviens bien les descriptions initiale et finale d'un agresseur ne correspondent pas. Encore un mystère...
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pyrénéen




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 19:20

Human a écrit:
Oui j'avais lu cela à l'époque et je m'étais demandé s'il ne s'agissait pas d'un faux témoignage Si je me souviens bien les descriptions initiale et finale d'un agresseur ne correspondent pas. Encore un mystère...

Ce qui est intéressant, c'est quand on rapproche l'opinion de cet ancien légionnaire des circonstances entourant le coup de fil à M Romeyer.
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Human




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 20:00

bonjour Pyrénéen! Peux-tu être plus explicite?
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pyrénéen




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 21:33

Human a écrit:
bonjour Pyrénéen! Peux-tu être plus explicite?

Je me cite moi-même Surprised
Au passage, un grand merci à Hervé pour ce témoignage que je ne connaissais pas.

Massagrande, Elio - Page 25 Alost529
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pyrénéen




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyJeu 3 Juin 2021 - 21:37

Dans son interview en ligne, M Romeyer ajoute que le TBW qui a tiré sur les gendarmes Sartillot et Campine était positionné " comme dans la méthode cooper " .
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HERVE




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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyVen 4 Juin 2021 - 9:59


En ce qui concerne l'attaque de l'armurerie Dekaise (30 septembre 1982), il y a aussi le journal El Païs avec, selon Hilde Geens, un article citant Stefano Delle Chiaie.

A mon avis, cela devait être l'article suivant :

https://elpais.com/diario/1982/09/12/internacional/400629611_850215.html

Se estrecha el cerco sobre los autores de la matanza de Bolonia

(traduction)

Bologne - 12 SEPT 1982 - 00:00 CEST

Cinq mandats d'arrêt ont été émis hier à l'encontre de trois extrémistes de droite italiens, d'un français et d'un allemand impliqués dans l'attentat à la bombe de la gare de Bologne qui a fait 85 morts et 300 blessés graves le 2 août 1980. Il s'agit de Stefano delle Chiaie, Mauricio Giorgi et Pier Luigi Pagliali, de l'allemand Joachim Fiebelkorn et du français Olivier Danet. L'un de ces cinq extrémistes "est l'homme qui a transporté dans une valise l'explosif qui a provoqué le massacre", selon le juge Aldo Gentile, qui affirme disposer de preuves tangibles en la matière et non de simples indications.

Tous ces hommes, à l'exception de Maurizio Giorgi, qui reste en prison, sont actuellement libres. Delle Chiaie, fondateur du groupe nazi-fasciste National Vanguard, a été poursuivi par la justice italienne pour ses liens avec le massacre de la Piazza Fontana de Milan, qui a fait 16 morts en 1969, et pour le meurtre du juge italien Vittorio Occorsio.

Delle Chiaie, qui a vécu en Espagne à plusieurs reprises grâce à la complicité de ses coreligionnaires espagnols, a également été impliqué dans les événements sanglants de Montejurra en 1976 et a participé peu après à la création d'une usine d'armes clandestine dans la Calle de Pelayo à Madrid. Il vit actuellement en Bolivie.

_ _ _

Note : les enquêteurs en savent certainement plus.


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyVen 4 Juin 2021 - 10:18


Le dictateur Somoza du Nicaragua a trouvé refuge au Paraguay.

Economic Warfare: Sanctions, Embargo Busting, and Their Human Cost
R. T. Naylor


Massagrande, Elio - Page 25 Som110

Massagrande, Elio - Page 25 Som210


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptySam 5 Juin 2021 - 9:52


https://www.assemblee-nationale.fr/11/dossiers/dps/r1622p02.asp

· La société Normandy, SA au capital de 250 000 francs, a son siège 48/50, rue de Sèvres, à Boulogne-Billancourt.

Rendue célèbre par une intervention nocturne, le 7 février 1982, contre des grévistes de la fromagerie Besnier à Isigny dans le Calvados, Normandy a été fondée par l'ancien militant OAS - décédé le 29 décembre 1993 - Fernand Loustau. Ses fils, Philippe - actuel directeur général et administrateur de la société - et Axel - administrateur également - comptaient, il y a quelques années, parmi les principaux animateurs de Groupe Union Défense (GUD). Durant la campagne électorale des régionales de 1992, M. Axel Loustau assurait la coordination entre Normandy et le GUD pour la fourniture de renforts au service d'ordre du Front National. A cette occasion, M. Fernand Loustau lui-même a été remarqué à plusieurs reprises, dirigeant les effectifs sur le terrain.

Les liens privilégiés et historiques de la société Normandy avec le Front National et son service d'ordre (chargé de l'organisation d'un dispositif de sécurité pour le Front National lors de la célébration nationaliste parisienne de la fête de Jeanne d'Arc, le 10 mai 1981, l'ancien mercenaire Dominique Erulin était directeur technique de Normandy cette même année) en font, actuellement encore, selon toute vraisemblance, une des principales filières d'approvisionnement, notamment en matériel, du DPS. En effet, lors d'une perquisition au siège de la société le 22 janvier 1997, 32 armes à feu, la plupart en vente libre, ainsi que des manuels de fabrication d'engins explosifs, ont été découverts par la brigade criminelle.


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptySam 5 Juin 2021 - 15:56


Schmutzige Hände
Jürgen Roth

Wie die westlichen Staaten mit der Drogenmafia kooperieren

(traduction)

Mains sales

Comment les pays occidentaux coopèrent avec la mafia de la drogue
_ _ _

Ces graves accusations sont confirmées par un entrepreneur allemand qui a visité Monzer Al Kassar à plusieurs reprises. Au moins Erich Bunte, un homme qui, plus tard, a même agi comme agent secret pour le BKA (voir page 117 et suivantes), fait état de "transactions de drogue à grande échelle en 1986".
_ _ _

(page 117)

6.  Une affaire haute en couleur ou : comment le BKA a voulu démanteler les cartels de la drogue

L'histoire de l'entrepreneur allemand Erich Bunte est pleine de mystère. Au début de l'automne 1987, 115 kilogrammes de cocaïne d'une valeur de 113 millions de marks sur le marché noir ont été saisis à l'aéroport de Zaventem à Bruxelles. Selon le parquet de Bruxelles, il s'agissait de la "plus grande découverte de cocaïne en Europe" à ce jour, et la cocaïne était d'une "pureté exceptionnelle". Erich Bunte a été arrêté au volant d'une camionnette dans laquelle il avait l'intention de transporter une partie des stupéfiants vers les Pays-Bas. L'Allemand n'était pas un inconnu pour les autorités chargées de l'enquête. Comme nous l'avons déjà mentionné, il avait visité la maison de Monzer Al Kassar en 1986 et aurait rencontré des barons de la drogue colombiens. La "plus grande découverte de cocaïne en Europe" a fait les gros titres même dans la capitale paraguayenne Asunciön, loin de Bruxelles. Le quotidien La Tarde, publié sur place, rapporte qu'un certain Erich Bunte a été arrêté alors qu'il tentait de récupérer la cargaison. La référence au Paraguay provenait non seulement du fait que Bunte vivait dans ce pays d'Amérique du Sud, mais aussi qu'il y avait eu des arrestations au Paraguay en relation avec l'arrestation à Bruxelles. Entre autres, le beau-père de Bunte et un agent des douanes ont également été touchés.

Délicatement, pas un mot n'a été dit au Paraguay sur le fait que les cerveaux de l'affaire étaient des politiciens très respectés : le ministre de l'Intérieur ainsi que le futur président paraguayen Andrés Rodriguez. Quoi qu'il en soit, Bunte, qui possédait quatre sociétés au Paraguay, a été une nouvelle fois condamné - cette fois à une peine de dix ans de prison. C'était en fait le début d'un nouveau chapitre

(page 118)

de la vie aventureuse d'un homme qui a connu les grands noms de la politique et des affaires dans le domaine du crime.

La carrière de Bunte et son implication dans le trafic de drogue sont gardées secrètes jusqu'à ce jour en tant qu'"informations classifiées" à l'Office fédéral de police criminelle. Personne n'est censé savoir quoi que ce soit. Pourtant, son "affaire" illustre parfaitement la manière dont les cartels de la drogue sont imbriqués jusqu'aux plus hauts niveaux financiers en Europe. En même temps, ses multiples expériences, qu'il fera plus tard en tant qu'agent infiltré de l'Office fédéral de police criminelle, prouvent la timidité et la pusillanimité bureaucratique des forces de l'ordre lorsqu'il y a une réelle chance d'infiltrer les financiers des cartels de la drogue et leurs commanditaires et de les traduire en justice.


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptySam 5 Juin 2021 - 16:48


(suite)

Trois ans seulement après son arrestation à Bruxelles, Bunte a été libéré par anticipation. La raison officielle : une amnistie du roi des Belges. Sa libération pourrait également avoir eu un autre contexte. Peu après sa condamnation, il a contacté la DEA américaine depuis sa cellule, a coopéré avec les autorités belges et enfin avec l'Office fédéral de police criminelle. Ils voulaient utiliser les contacts de Bunte en Amérique du Sud pour leurs enquêtes.

Par conséquent, la question passionnante est de savoir ce qui s'est passé pendant la période entre 1992 et 1995. Il n'est pas moins intéressant de découvrir quel personnage haut en couleur est utilisé par la police pour infiltrer les cartels de la drogue et comment Bunte est devenu ce qu'il est aujourd'hui.

Il est né pour être un escroc, un escroc professionnel, disent certains de lui. D'autres louent son intelligence commerciale, sa capacité à approcher les gens, à les utiliser pour lui-même et pour ses objectifs commerciaux. C'est un "admirable talent d'organisation", le caractérise de manière appréciable un procureur de Krefeld. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une personnalité dont les caractéristiques oscillent entre une gentillesse charmante et une avidité glacée pour le profit. Si l'on se fie aux sources accessibles au public de l'Office fédéral de police criminelle,

(page 119)

la seule chose que l'on pouvait lire sur lui était la suivante : "Il mesure 1m70, a de grandes oreilles décollées et une cicatrice sur la première phalnge de son annulaire droit." Et c'est certainement la partie la moins importante de sa biographie.

Erich Bunte, né à Haan près de Düsseldorf en 1943 sous le signe du Sagittaire, a fréquenté le lycée Humboldt de Hilden, en Westphalie, en 1953. Là, selon son école, il a attiré l'attention pour des "infractions à la discipline et à l'ordre" parce qu'il empruntait de l'argent à d'autres élèves et ne les remboursait pas. Après avoir passé deux fois la Quarta, il quitte le lycée en 1958 et s'engage comme mousse dans une compagnie maritime. Ses années d'apprentissage en tant que garçon de pont l'ont d'abord conduit dans certains pays scandinaves, puis il a fait un "grand voyage". Des plaintes ont été déposées à son sujet. Là encore, il s'agissait de certaines "irrégularités financières". C'est ainsi que le Schulschiffverein envoie un télégramme à ses parents avec le texte suivant : "En raison de son mauvais comportement, le fils Erich doit être licencié immédiatement".


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptySam 5 Juin 2021 - 17:56


(suite)

Maintenant, il fait son chemin dans la vie en tant que marin sur d'autres navires. À l'âge de seize ans, il a émis son premier billet à ordre de 750 DM, qu'il n'a pas pu rembourser. Après tout, il a fait le tour du monde à un jeune âge. De Masawa, en Érythrée, il écrit à ses parents : "Tout Masawa est une Freudenstadt, et ici il y a environ 5 filles pour chaque garçon, qui se donnent pour 5 cigarettes ou une bouteille de parfum." De retour en Allemagne, il se marie pour la première fois. Au cours des années suivantes, divers crimes ont été enregistrés : vol et fraude, vol qualifié, fraude aux chèques et condamnations correspondantes. Il s'est retrouvé en prison, a fui, s'est enfui et est soudainement réapparu, par exemple au Biafra, qui avait été saigné à blanc par la guerre civile. En 1969, il a été arrêté pour des ventes d'armes douteuses dans la capitale nigériane, Lagos. Cette fois, il a même été menacé de la peine de mort. Ce n'est qu'après l'intervention de l'ambassade d'Allemagne qu'il a été libéré.

Il a tout juste 30 ans lorsqu'il découvre l'Amérique du Sud comme un nouveau tremplin pour de nouvelles aventures commerciales.

(page 120)

Il s'est marié pour la deuxième fois et vit maintenant dans une petite maison à Montecarlo, une petite ville sur l'Alto Paranä, la frontière avec l'Uruguay. Le pays est peu peuplé et les prix des terrains sont bas par rapport aux normes allemandes, ce qui en fait un endroit idéal pour les affaires véreuses. Il a donc fondé une société et s'est lancé dans le secteur de l'immobilier. Sa nouvelle base est maintenant le Paraguay.

Est-ce une césure dans sa vie qu'il ait été arrêté en novembre 1975 au Paraguay pour fraude par chèque et emprisonné pendant trois ans dans la prison de la ville d'Asuncion ? En tout cas, son séjour là-bas lui a ouvert de nouvelles perspectives dans la vie. Il a eu la chance que le directeur de la prison soit Hiran Delgado de Lepel. Il était également le gestionnaire des biens du dictateur de l'époque, Alfredo Stroessner. Une amitié intime s'est développée entre le directeur de la prison et le prisonnier. Une relation encore plus intime a germé à travers les murs de la prison avec la fille du chef de la police locale. Les mœurs de la prison étaient assez lâches, ce qui l'a amené à avoir un enfant avec la fille en prison. De retour en liberté, il épouse la jeune femme, alors qu'il n'est pas encore divorcé de sa seconde épouse. Son nouveau beau-père était riche et influent, et grâce à ce mariage, Bunte faisait désormais partie de la "famille". Peu de temps après, il a fondé plusieurs entreprises, dont un supermarché, un concessionnaire automobile, une salle de jeux et plusieurs sociétés immobilières. En 1983, il devient président du club de basket-ball "Juan Perez Cardozo", qui remporte deux fois le championnat sud-américain.

L'idéal pour lui est d'avoir pu établir les meilleures relations avec la famille du dictateur de l'époque, Stroessner. Un escroc parmi les bandits - rien ne pouvait vraiment mal tourner.

Stroessner a dirigé le Paraguay d'une main de fer pendant 35 ans. Pendant son règne, il a offert son aide aux fascistes italiens, aux nazis allemands, aux terroristes anticommunistes et à toutes sortes de personnalités militaires et civiles impliquées dans des violations des droits de l'homme, des trafics d'armes ou des opérations criminelles.


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptySam 5 Juin 2021 - 19:37

(suite)

(page 121)

Le gouvernement américain l'a promu au maximum, car il était un axe stratégique pour la lutte contre le communisme en Amérique latine. En vain, il a été accusé par des organisations internationales de défense des droits de l'homme d'avoir torturé ou assassiné des figures de l'opposition pendant sa dictature. Il incarnait le dirigeant sud-américain typique, courtisé par le gouvernement américain et uniquement préoccupé par la préservation de son pouvoir politique et l'accroissement de la richesse de sa famille et de ses partisans.

Dans ce contexte, il est assez révélateur d'apprendre dans quelle mesure les agences du gouvernement américain de l'époque étaient prêtes à coopérer avec des politiciens corrompus et des trafiquants de drogue connus en Amérique latine. Les pistes mènent en Bolivie, non loin du Paraguay. En septembre 1986, trois biologistes ont découvert un grand laboratoire de cocaïne dans la jungle près de la frontière avec le Brésil, à Huanchaca. Deux d'entre eux ont été assassinés, un s'est échappé. Les autorités alarmées ont alors voulu détruire l'atelier de cocaïne. Mais elles ont été arrêtées par le chef de la DEA américaine en Bolivie, ce qui a suscité une incompréhension totale sur place. Une commission d'enquête a alors été mise en place au sein du parlement bolivien. Il s'agissait de découvrir pourquoi le gouvernement américain a empêché la destruction du laboratoire. Lorsqu'un membre de la commission, le député Edmund Salazar, a tenté de rendre publiques certaines des conclusions de l'enquête en annonçant une conférence de presse, il a été abattu en chemin. Six ans plus tard, en 1992, la veuve du député a donné sa première interview. Elle a présenté des notes manuscrites de son mari, dont les suivantes : "L'ambassade des États-Unis a confirmé qu'elle connaissait l'existence du laboratoire de drogue des mois avant le meurtre des biologistes. Un mois avant leur meurtre, le 3 août 1986, le chef de la DEA a survolé le laboratoire de la jungle et pris des photos."

(page 122)

Quelques heures après son interview, la veuve de Salazar a été tuée dans un "accident de la circulation". Par la suite, une deuxième commission parlementaire a enquêté sur le rôle des États-Unis par rapport à ce laboratoire. "Mais", s'est plaint Gregorio Lanza, membre de la commission, "le Pentagone et le Département d'État ne veulent nous donner aucune information parce qu'ils disent que toute information compromet la sécurité nationale des États-Unis." Pourquoi "mais" ? "Il y a une forte probabilité que le laboratoire ait fourni de la cocaïne au cartel colombien de Medellin, puis que la drogue ait été transportée aux États-Unis pour financer les Contras au Nicaragua", a déclaré M. Lanza. Ce soupçon a été confirmé par l'ancien agent de la DEA Michael Levine, qui était en poste en Bolivie à l'époque. Dans son livre "The Big White Lie", il écrit que l'un des plus grands laboratoires de cocaïne de Bolivie, celui de Huanchaca, était géré par la CIA pour financer des opérations secrètes en Amérique latine. Certains témoins oculaires ont même vu Oliver North dans ce laboratoire.

_ _ _

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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptySam 5 Juin 2021 - 20:51


(suite)

Dans ce marécage de corruption et de criminalité, que ce soit en Bolivie ou au Paraguay, les hommes comme Erich Bunte ne sont pas les seuls à pouvoir prospérer. Ici, les affaires douteuses peuvent être menées à bien sans entrave. Une personne qui le connaît de cette époque raconte : "En tant qu'Espirito Santo et avec la boîte postale de la famille, il a joué le jeu suivant : des lettres du Dr Kurtz circulent en Allemagne proposant, entre autres, des permis de conduire et des passeports. Le fournisseur voulait ou était censé être Bunte. Les lettres par avion sont ensuite arrivées en grand nombre avec de l'argent liquide ou des chèques joints et diverses demandes d'achat de terres, de naturalisation, de passeports et de permis de conduire."

A un moment donné pendant cette phase, Erich Bunte est entré en contact avec un Dr. H.. Ils ont fondé plusieurs sociétés aux noms euphoniques comme "Sociedad Alemana Paraguaya de Inversion" ou "Immobiliaria Asunciön". Puis Bunte a vendu un terrain marécageux, que sa femme avait acheté pour seulement 2 000 dollars US, pour 500 000 dollars à la "Urbanisacion SRL".

(page 123)

Comme H. et Bunte avaient chacun une participation de moitié dans la société, H. a apporté 250 000 $ en espèces et Bunte a apporté 250 000 $ sous la forme de terres marécageuses à la société. Ensuite, ces terres devaient être morcelées et vendues aux parties allemandes intéressées, la parcelle pour 5 000 marks chacune. Bunte, cependant, a revendu les parcelles pour 750 marks chacune et n'a pas transféré les recettes à la société commune, mais les a gardées pour lui-même. Des brochures Bunte ont été imprimées et distribuées aux acheteurs potentiels en Allemagne. Beaucoup ont été éblouis par les usines promises au Paraguay, où, selon la publicité, "le monde est encore en ordre et vous pouvez donner une maison à l'avenir". Par conséquent, l'intérêt des Allemands qui espéraient investir leur argent au Paraguay avec de grands rendements était énorme. Mais pour certains, cela s'est avéré être un échec, par exemple pour une entreprise de Sankt Wendel dans la Sarre. Elle a payé à Bunte 225 000 dollars américains pour une parcelle de terrain au Paraguay, alors que le prix d'achat réel n'était que de 2 000 DM.

En 1986, une vieille connaissance est entrée sur la scène sordide du demi-monde en tant qu'acteur. Il s'appelait Leif Rasmussen, et l'Allemand l'avait déjà rencontré au Biafra. Rasmussen, ancien pilote, avait de bons contacts, qui n'étaient pas seulement dus au fait qu'il allait et venait chez Monzer Al Kassar. En tout cas, Bunte l'a invité à Asuncion. Au début, la coopération entre les deux était assez harmonieuse. Rasmussen lui a dit qu'il prévoyait d'importantes ventes d'armes à l'Iran depuis le Paraguay, difficiles à organiser depuis l'Allemagne. Il a demandé à Bunte d'établir des liens avec les militaires, car un représentant de l'Iran arrivera bientôt. Bunte lui a accordé son souhait. Sur la base des télégrammes envoyés par Rasmussen depuis le bureau de Bunte, ce dernier était convaincu qu'il s'agissait bien de ventes d'armes concrètes. "Il a demandé à ma secrétaire de rédiger des listes d'achats de matériel de guerre, notamment des moteurs de chars, des boîtes de vitesse, des munitions pour fusils. Il cherchait également des avions de combat pour lesquels il existait déjà un certificat dit d'utilisateur final."

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Note :

Cocaine Politics: Drugs, Armies, and the CIA in Central America
Peter Dale Scott, ‎Jonathan Marshall · 1998

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Dernière édition par HERVE le Lun 7 Juin 2021 - 22:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyDim 6 Juin 2021 - 10:21


(suite)

(page 124)

De mauvais chèques, cette fois de Rasmussen à Bunte, ont brisé l'amitié masculine. En juin 1987, Bunte raconte : "Je lui ai dit lors d'un de mes 'rappels téléphoniques' qu'il y avait un moyen pour moi de rembourser sa dette. J'ai été impliqué dans une affaire de drogue où j'ai été forcé d'organiser un trafic de drogue, sous la menace de la vie de ma famille, sous le couvert légal de ma société." Que s'est-il passé ? En 1986, la guerre du Golfe entre l'Iran et l'Irak fait rage. L'ayatollah Khomeini avait fait passer une loi selon laquelle même les enfants, les garçons de quatorze ans, devaient aller au front. Les Iraniens vivant à l'étranger ne voulaient pas que leurs fils meurent inutilement dans des batailles sanglantes et ont refusé d'obéir à cet ordre. Par conséquent, leurs passeports ont été invalidés. En conséquence, leurs permis de séjour dans les pays d'accueil n'ont pas été renouvelés et ils ont été contraints de retourner en Iran. Selon M. Bunte, "les Iraniens vivant en Europe ont donc uni leurs forces et ont chargé un certain Shoukir de rechercher des solutions alternatives appropriées".

Bunte a alors proposé au gouvernement paraguayen de demander l'immigration d'un total de 2000 Iraniens. Cela inclut la délivrance de passeports paraguayens. Officiellement, les Iraniens devaient s'installer dans les régions septentrionales encore inhabitées et se concentrer uniquement sur l'agriculture. Après avoir informé le président Stroessner du projet, Bunte rencontre le ministre de l'Intérieur responsable, Montanaro. Il a approuvé le projet. Or, l'une des entreprises de Bunte, la "Urbanisacion Internacional", a demandé aux services d'immigration l'autorisation d'immigrer 2000 agriculteurs iraniens. "De tels soutiens", a dit Bunte, "ne pouvaient être délivrés que par un décret. Montanaro a voulu soutenir cette démarche. Pour ce soutien, et pour chaque passeport, il a exigé 4 000 dollars, payables à la remise des passeports."

En fait, la demande a été approuvée par le Parlement et même annoncée publiquement dans le Journal officiel du Paraguay.

(page 125)

Chaque immigrant devait payer 10 000 dollars, ce qui incluait non seulement le paiment du ministre de l'Intérieur, mais aussi une licence et un vol aller-retour pour l'Europe. Il fallait déposer 10 000 dollars pour l'achat de terrains. Pour les premiers, 1 000 Iraniens, Bunte a reçu 1 000 passeports vierges, d'un coût de quatre millions de dollars, payables au ministre de l'Intérieur. Montanaro a exigé le montant sous forme de chèques. "J'ai dû signer une lettre de cession d'un montant de quatre millions de dollars américains en faveur du bureau de change Cambio Guarani, et Montanaro a reçu son argent", raconte Bunte. Mais l'accord est tombé à l'eau. Le partenaire iranien de Bunte a annulé le contrat. Bunte était assis sur 1000 passeports sans valeur et 4 millions de dollars en chèques sans provision. "Un jour, Andres Rodriguez [le général qui a renversé son père adoptif politique Alfredo Stroessner en février 1989 et s'est installé à la présidence] et Montanaro m'ont fait appeler pour me faire une proposition alternative." Selon eux, Bunte pouvait résoudre ses problèmes financiers en utilisant ses sociétés et ses moyens personnels pour organiser des expéditions de cocaïne vers l'Europe. "On m'a assuré que je n'aurais rien à faire moi-même, mais que je n'aurais qu'à fournir la structure." Pour donner à la demande l'importance qu'elle mérite, sa femme a été enlevée à la mi-mai 1987. "Elle ne reverra pas la lumière du jour si vous n'acceptez pas l'offre", lui a-t-on dit avec force.

Son ex-copain Rasmussen était censé organiser cette cargaison de drogue, 115 kilogrammes de cocaïne, en Europe, ce qu'il a fait à sa manière. Il a informé le bureau américain de la DEA à Francfort-Zeppelinheim, sachant qu'il serait grassement récompensé pour cette information. "Avec la police belge", se souvient Bunte, "il a été convenu que Rasmussen devait continuer à jouer le 'Willigen' ". La cocaïne était temporairement stockée dans une ferme d'élevage que Bunte avait achetée au président Stroessner.

(page 126)

Il fallait ensuite préparer la suite du transport vers Asunciön, ce dont s'est chargé le général Andres Rodriguez. On lui a fourni un avion de transport militaire et le vol a été déclaré comme "formation externe". L'avion a ensuite atterri à la base aérienne avec sa cargaison explosive. Là, il a été emballé avec 3000 kilos de savon de coco et envoyé par avion à Bruxelles. Et c'est ainsi qu'Erich Bunte est tombé dans le piège le 14 août 1987.

Dans ce contexte, ce n'est probablement qu'un détail : un mois après l'arrestation de Bunte, un autre avion a décollé de l'aéroport d'Asunciön, avec à son bord 191 sacs en plastique remplis de cocaïne. L'avion s'est écrasé. En rapport avec le crash, le Miami News a rapporté que "des fonctionnaires de haut rang étaient impliqués dans la cargaison de cocaïne". Un fait qui devait avoir d'autres conséquences au Paraguay.


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyDim 6 Juin 2021 - 11:31


(suite)

Un autre des partenaires de Bunte est tombé amoureux de Rasmussen. Rasmussen a contacté cet homme d'affaires allemand dès mars 1987 et lui a demandé s'il était en mesure de fournir du Captagon. L'Allemand était Udo Werner B., qui travaillait avec Bunte dans la société "German-Investment Corporation" au Paraguay. Dans son journal, B. note : "Un avion survole un ranch appartenant à Bunte. Plus tard, un capitaine et deux fils d'un général et une nièce de Stroessner avec enfant arrivent. Tous avaient été pêcher dans le nord, étaient sur le chemin du retour vers Asunciön et ont atterri au ranch à cause du mauvais temps. Bunte a tenu une conversation suivie avec le capitaine."

(...)

(page 128)

Condamné à dix ans de prison à Bruxelles pour trafic de drogue, Bunte semblait initialement avoir été mis hors d'état de nuire pendant un certain temps. Mais un homme comme lui ne s'est pas laissé abattre par de tels accidents opérationnels. Il voulait retrouver la liberté aussi vite que possible. Il ne pouvait se résigner à la perspective de passer les dix prochaines années à fabriquer des sucettes pour les bébés belges "à la maison". Depuis sa minuscule cellule de la prison de Saint-Gilles, il a immédiatement développé à nouveau son considérable talent d'organisateur. Il l'a prouvé en ne restant pas un détenu sans nom, mais en gérant de manière responsable la cuisine de la prison. En outre, il avait suffisamment de temps pour réfléchir à des moyens d'échapper à l'enfermement mental et à la monotonie de l'existence derrière les barreaux. Quoi de plus naturel que d'offrir sa coopération à la police ? Après tout, il avait les meilleures relations en Amérique du Sud et en Espagne. La police belge a été la première à accepter son offre. Pour eux, il a organisé quelques petits trafics de drogue fictifs depuis la prison, toujours contrôlés par des policiers, dans le strict respect des règles.

Son plan ingénieux pour faire passer 400 kilogrammes de cocaïne du Paraguay à Berlin a été moins respecté. Depuis sa cellule, il avait déjà tout organisé à l'automne 1988. Il était loin de se douter que des enquêteurs allemands sous couverture attendaient déjà de dénoncer l'affaire. Le contexte de l'opération est le suivant : le 1er septembre 1988, un quotidien paraguayen a publié un article disant

(page 129)

que la police avait saisi et ensuite détruit environ 468 kilogrammes de cocaïne. En fait, cependant, seule une petite quantité avait été brûlée, et plus de 400 kilogrammes avaient été détournés. Sur la base des enquêtes menées par les autorités allemandes et des informations fournies par un agent secret, "les 400 kilogrammes de cocaïne sont actuellement entre les mains de personnes influentes de l'entourage du secrétaire général Carlos Rioz - du parti du président général Stroessner".

Le plan était d'introduire clandestinement cette cocaïne à Berlin aux alentours du 27 septembre 1988. La substance devait être emballée dans des boîtes de cœur de palmier, les palmitos, par la société Industria Brasilia et transportée à Madrid par un avion de Linas Aereas Paraguayas (LAP), puis amenée à Berlin par voie terrestre. L'accord aurait été conclu, confirment les responsables concernés. Ce n'est qu'en raison de violents conflits politiques internes au Paraguay que l'accord a échoué en février 1989.

Bunte lui-même n'avait aucune idée de ce que les autorités belges organisaient dans son dos. Leur plan a été consigné dans un mémo de l'Office fédéral de police criminelle en 1990. Selon les conclusions du BKA, des "négociations secrètes" ont dû avoir lieu entre la Belgique et le Paraguay. Bunte devait être extradé vers le Paraguay par le biais d'une "procédure d'échange". En contrepartie, le Paraguay extraderait un colonel belge accusé de plusieurs vols en Belgique et se trouvant au Paraguay. Cependant, cela ne s'est pas produit. Le "colonel" était l'ancien directeur de la prison de Saint-Gilles. Il avait été condamné par un tribunal à une longue peine de prison pour trafic d'armes et vol qualifié, mais a réussi à s'échapper à temps. Le fait qu'il ait créé, pendant son séjour en prison, un club de tir et un magasin d'armes pour ses amis d'extrême droite n'a pas eu beaucoup d'importance.

Ce que contenait également la note du BKA aurait dû faire scandale en Belgique. Selon la note, l'Office fédéral de la police criminelle savait que "l'organisation de narcotiques derrière Bunte

(page 130)

avait des liens étroits avec un ministre belge". Mais en Belgique, aucune enquête n'a été ouverte à l'encontre de ce ministre. L'Office fédéral de police criminelle avait-il dissimulé l'information ou personne ne voulait-il déranger le ministre dans le marais profond de la corruption belge ?


Dans sa prison de Bruxelles, Erich Bunte a également été contacté par des fonctionnaires de la DEA américaine. Ils avaient appris que Bunte avait reçu la visite de "personnes intéressantes". Il s'agissait de Dominguez Dipp, le gendre du président paraguayen, qui était escorté par l'ambassadeur du Paraguay à Bruxelles, Evrinoff. Tous deux ont exigé qu'il garde le silence sur les personnes à l'origine de l'affaire des 115 kilos qui l'a conduit derrière les barreaux. En termes clairs, ils lui ont fait comprendre que sa femme et ses enfants étaient sous la "garde des autorités" jusqu'à nouvel ordre, ce qui est une façon fantaisiste de dire "prise d'otages".

_ _ _

Note : dans les articles de Hilde Geens dans la magazine Mao, il est précisé que ce ministre était Paul Vanden Boeynants.

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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyDim 6 Juin 2021 - 13:05


(suite)

Les agents de la DEA se sont montrés particulièrement intéressés par le ministre de l'Intérieur du Paraguay, le procureur général du Paraguay et le général Andres Rodriguez. Tous, selon la DEA et le trafiquant de drogue Bunte, auraient été impliqués dans un trafic de drogue à grande échelle. Les autorités savaient déjà que Bunte était en contact étroit avec Andres Rodriguez, dont l'imposante demeure au cœur d'Asuncion faisait l'objet de nombreuses spéculations depuis quelque temps. Rodriguez était lié à Stroessner par le fait que sa fille Martha a épousé le plus jeune fils Stroessner, Alfredo. Après sa nomination comme général, Rodriguez devient commandant de la 1ère division de cavalerie et chef du corps d'armée. Cela faisait de lui l'"éminence grise" derrière Stroessner et le responsable de tout le commerce illégal de bétail, du trafic de drogue et du blanchiment d'argent. Il possédait, par exemple, le plus grand bureau de change du Paraguay, avec des succursales en Argentine, en Bolivie, au Brésil et aux États-Unis. "Rodriguez sera le futur président de l'État", ont dit les agents de la DEA à Erich Bunte en prison. Ces événements au Paraguay jettent une lumière particulière sur les visites des agents de la DEA à Erich Bunte.

(page 131)

D'une part, ils étaient accompagnés d'agents de la CIA et, d'autre part, il ne s'agissait pas du tout d'exploiter les connaissances privilégiées de Bunte ni même de lui demander de coopérer dans la lutte contre les trafiquants de drogue. Et ce malgré le fait que le département d'État américain ait souligné que "le Paraguay est un partenaire dans la lutte contre le trafic international de drogue et le blanchiment d'argent".

Au moins, les agents de la CIA poursuivaient des intérêts bien différents. "Ils m'ont dit qu'ils savaient que Rodriguez était impliqué dans le trafic de drogue, après tout, il était considéré comme l'un des plus grands trafiquants de drogue. Mais il va devenir président, m'ont-ils dit, et sera soutenu par les États-Unis dans un coup d'État. Je ne devrais donc pas faire de déclarations contre lui."

L'offre des émissaires américains était claire : soit Bunte se taisait et récupérait la plupart de ses biens au Paraguay, soit il parlait, et la situation sur place devenait insupportable pour sa femme et ses amis. Pourquoi, on ne le saura que bien plus tard. Bunte a décidé de se taire, et peu de temps après, certains de ses biens confisqués ont effectivement été libérés. Mais sa famille est restée "quasi-otage", comme le décrit Bunte.

Et en effet, comme si les représentants des États-Unis le savaient déjà : en février 1989, Rodriguez, membre comme Alfredo Stroessner du parti Colorado, au pouvoir depuis plus de 50 ans, met fin à la dictature d'Alfredo Stroessner, qui dure depuis plus de trois décennies, par un coup d'État. Trois mois plus tard, des élections présidentielles et législatives ont eu lieu. Comme prévu, Rodriguez est élu président et le parti Colorado devient le parti le plus fort. En 1992, une nouvelle constitution a garanti pour la première fois un système de gouvernement démocratique et les droits de l'homme fondamentaux. Pendant ce temps, la fortune de Rodriguez s'accroît, atteignant la somme impressionnante de cinq milliards de dollars à la fin de sa présidence en 1993. Il a été démis de ses fonctions de président en 1993 et a siégé au Sénat jusqu'en 1996, mourant de mort naturelle fin 1996.

(page 132)

L'homme contre lequel Erich Bunte ne devait pas témoigner à la prison de Bruxelles sur recommandation de la CIA et de la DEA, Andrés Rodriguez, aurait pu mener une vie de retraité luxueux s'il n'avait pas été accusé de trafic de drogue par deux témoins en octobre 1994 et si un meurtre spectaculaire et des menaces de mort contre son successeur régulier Juan Carlos Wasmosy n'avaient pas fait scandale.

Le 10 octobre 1994, Ramon Rosa Rodriguez se rendait chez le président Carlos Wasmosy pour l'informer des liens découverts entre le trafic de drogue et les forces politiques au Paraguay. En chemin, il a été abattu. Après sa mort, le rapport a disparu. Jusqu'à ce que des journalistes du journal Noticias découvrent une copie du rapport à la fin de 1996. Le document confirme qu'Andrés Rodriguez était le personnage central du trafic de drogue au Paraguay, ce qui, soit dit en passant, confirme aussi pleinement les déclarations d'Erich Bunte.

(...)

(page 173)

La lutte contre la drogue est efficace lorsque vous mettez les petits dealers et les lots de taille moyenne derrière les barreaux. Elle est entravée ou rendue impossible lorsqu'il s'agit des têtes pensantes stratégiques, des bénéficiaires sans scrupules dans le monde financier et politique international. Comme si un projecteur était soudainement braqué sur un coin sombre de la politique, il devient soudain évident que certains cercles des forces de l'ordre, qui ont pris fait et cause pour une "lutte efficace contre la drogue", étaient et sont eux-mêmes impliqués dans le sale business.

Vus sous cet angle, les événements entourant Erich Bunte sont plus que la tragédie personnelle d'une personnalité éblouissante qui a été froidement et malicieusement brûlée. Il y a beaucoup de gens comme Bunte. Derrière son cas, il y a des structures de lutte contre le crime qui se transforment en l'inverse de ce qu'elles prétendent vouloir réaliser. Elles ne combattent pas la criminalité liée à la drogue, mais la promeuvent. C'est précisément la raison pour laquelle le comportement de certaines autorités policières, telles que la très respectée DEA américaine ou le BKA, apparaît plus que douteux. Leurs méthodes sont inacceptables pour un État constitutionnel. Il est tout aussi inacceptable que le public soit trompé sur le véritable contexte du trafic de drogue à grande échelle, sur la manière dont il est utilisé pour les intérêts politiques et économiques des États démocratiques. Et comment les financiers du commerce de la drogue peuvent continuer à opérer sans entrave.


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyDim 6 Juin 2021 - 16:46


https://www.jstor.org/stable/3338752?read-now=1&refreqid=excelsior%3Ac138818ba9bac1531b4b46e68543978e&seq=18#page_scan_tab_contents


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyLun 7 Juin 2021 - 21:51


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(traduction)

L'Amérique du Sud reste toujours l'une des principales destinations des fugitifs italiens d'extrême droite, où existe une vaste et active organisation impliquée dans le trafic international de cocaïne dirigée par d'anciens nazis, qui bénéficient souvent de protections gouvernementales. Delle Chiaie et Pagliai s'y étaient réfugiés. Ce dernier arrêté (10.10.1982) après l'avènement de l'actuel gouvernement démocratique en Bolivie.


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MessageSujet: Re: Massagrande, Elio   Massagrande, Elio - Page 25 EmptyLun 7 Juin 2021 - 22:31


Au sujet de Erich Bunte, il est écrit plus haut ce qui suit :

En 1986, une vieille connaissance est entrée sur la scène sordide du demi-monde en tant qu'acteur. Il s'appelait Leif Rasmussen, et l'Allemand l'avait déjà rencontré au Biafra. Rasmussen, ancien pilote, avait de bons contacts, qui n'étaient pas seulement dus au fait qu'il allait et venait chez Monzer Al Kassar. En tout cas, Bunte l'a invité à Asuncion. Au début, la coopération entre les deux était assez harmonieuse. Rasmussen lui a dit qu'il prévoyait d'importantes ventes d'armes à l'Iran depuis le Paraguay, difficiles à organiser depuis l'Allemagne. Il a demandé à Bunte d'établir des liens avec les militaires, car un représentant de l'Iran arrivera bientôt. Bunte lui a accordé son souhait. Sur la base des télégrammes envoyés par Rasmussen depuis le bureau de Bunte, ce dernier était convaincu qu'il s'agissait bien de ventes d'armes concrètes. "Il a demandé à ma secrétaire de rédiger des listes d'achats de matériel de guerre, notamment des moteurs de chars, des boîtes de vitesse, des munitions pour fusils. Il cherchait également des avions de combat pour lesquels il existait déjà un certificat dit d'utilisateur final."

Il est question de Monzer Al Kassar dans The Shadow World inside the Global Arms Trade de Andrew Feinstein :


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