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| Le procès Bouhouche-Beijer | |
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michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Sam 12 Juin 2010 - 13:43 | |
| LES SPECTRRES DE L'EXTREME DROITE BEIJER PREND DES DISTANCES A L'EGARD DE BOUHOUCHE VAN DAMME,GUIDO Jeudi 26 janvier 1995 Les spectres de l'extrême droite Beijer prend des distances à l'égard de Bouhouche Depuis le début de ce procès, les deux accusés principaux, Madani Bouhouche et Robert Beijer, semblaient éviter tout affrontement. Cette neutralité armée devait servir l'avocat général, qui ne semble avoir eu aucune difficulté à rattacher ces deux compères tant liés à une organisation criminelle. Mercredi, poursuivant sa plaidoirie-marathon, Me Pierre Chomé a pris de sérieuses distances à l'égard de Bouhouche qui possède certaines clés du mystère des box et garages suspects, en sait plus qu'il ne dit! L'avocat de l'ancien patron de l'agence de détectives ARI a brossé un tableau de la justice de ces années-là qui glacerait le démocrate le plus tiède. Il dissèque le dossier sous cet angle de chasse aux sorcières noires, et y ajoute même des informations personnelles par le biais du rapport de la Commission d'enquête sur le grand banditisme: - Quand ma mère, qui était la doyenne des juges d'instruction, fut chargée d'instruire le dossier des crimes de la rue de la Pastorale (et les implications du WNP) quelqu'un a demandé communication du dossier personnel de ma mère et de mon père à la Sûreté. Pour quoi faire? Les risques de représailles contre mon client, qui a voulu aider la Justice dans tout ce dossier, sont peut-être encore réels. Quand Beijer a révélé, au cours de ce procès, l'emplacement de la cache d'armes de Sart Dame Aveline, un inconnu a téléphoné le soir même à la maman de l'accusé, laquelle, malade, était chez l'une de ses filles, en lui disant : «Une fois de plus, votre fils parle trop. Il ferait mieux de se taire!» Me Chomé a bien soin de dire qu'il ne soupçonne en rien Bouhouche, mais quel besoin en aurait-il après avoir classé Madani dans le camps de ceux qui se taisent. Très bien amenée, cette succession de révélations faites par Bob Beijer tantôt au capitaine Rousseau, tantôt à l'inspecteur Doraene ou même à l'adjudant Goffinon. Des dates précises, des pièces du dossier, qui semblent bien établir qu'à un moment déterminé, Bob Beijer a pris peur des menées d'extrême droite des petits copains de Madani, et qu'il a mis les enquêteurs sur la piste. On sait que M. Morlet n'a considéré ces révélations de Beijer que comme des manipulations d'enquête. La réplique se devra de rencontrer les arguments de Me Chomé. La défense est-elle parvenue à convaincre? Certainement sur le noyautage des polices d'alors par des éléments d'extrême droite. A-t-elle réussi à placer Beijer dans le camp des bons démocrates en péril? Il faudra d'abord répondre à une question toute simple: si Beijer a pris tant de risques personnels pour se défaire de la peste brune, comment expliquer qu'à la sortie de prison de Bouhouche, il commettra l'imprudence de le choisir comme «équipier» dans l'expédition d'Anvers? Parce qu'enfin, même si tous les avocats parlent de la malheureuse parenthèse d'Anvers, c'est bien avant le départ pour cette mission qui coûtera la vie à Ali Suleiman que Beijer engage Bouhouche. Par pitié? Par commisération sociale? Il faudra plus pour convaincre. On attend toujours que la défense de Beijer s'attaque aux préventions mêmes. Les seules dont le jury aura à connaître lors de sa délibération. GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Lun 19 Juil 2010 - 15:34 | |
| CHACUN POUR SOI AU MEGA-PROCES ! ROBERT BEIJER APPELAIT BOUHOUCHE "M.DUCON" VAN DAMME,GUIDO Vendredi 27 janvier 1995 Chacun pour soi au méga-procès! Robert Beijer appelait Bouhouche «M. Ducon» Les deux compères qui occupent le haut du classement dans les accusations criminelles retenues par M. Morlet, les deux «B» frères d'armes à la section drogues de la gendarmerie, puis associés dans l'agence détective ARI, liés par un alibi le jour du meurtre de Mendès, suspectés du meurtre de Zwarts en raison de l'intérêt soudain de leurs épouses pour les montres Cartier, réunis enfin dans l'expédition anversoise qui signera la mort de Suleiman, les deux «inséparables» de jadis donnent aujourd'hui, à l'heure des comptes à rendre à la Justice, le spectacle de la plus lamentable des désunions. Par avocats interposés. On devait l'apprendre par Me Nicole Galand, conseil du «patron» de l'agence ARI: dans le listing de son PC (pardon: l'agenda tenu sur disquette d'ordinateur), Beijer avait donné à Bouhouche le nom de code de «M. Ducon». Cette appellation est révélatrice des relations ambiguës qui ont toujours existé entre ces deux accusés que M. Morlet réunit dans une même association criminelle. Il aura fallu attendre la treizième et ultime heure de plaidoierie de Me Pierre Chomé pour apprécier à sa juste valeur l'immense travail de fourmi réalisé par cet avocat dans un dossier de 80.000 feuillets. Chacun s'est énervé à le voir caracoler à la périphérie du dossier, chacun se demandait à quel moment il accepterait enfin le combat des préventions, et puis soudain, tout s'éclaire en une synthèse impressionnante. Quand Me Chomé termine par une longue digression sur les démêlés du baron de Bonvoisin avec la Sûreté, quand il a fait la preuve qu'on essayait, par «Morgen» interposé, d'atteindre la personne de Paul Vanden Boeynants, l'avocat ne doit même plus évoquer la fameuse mission du nom code «Enterprise» par laquelle certains membres, et non des moindres, de la Sûreté auraient confié à Beijer une démarche provocatrice auprès de l'ancien Premier ministre, auquel on proposait de voler son «dossier fiscal»: la chose allait de soi. Comme l'adjudant Goffinon, Me Chomé a le génie pour la reconstitution des pièces manquantes d'un puzzle. Que Me Chomé n'aime point la Sûreté et qu'il excelle dans le rôle de croisé des droits de l'homme, c'est sans doute l'effet d'une double piété filiale. Il a réussi à réintroduire la vraisemblance des explications données par Beijer. Et en droit, il suffit que l'explication d'un accusé soit vraisemblable pour devoir être retenue. Me Nicole Galand a croisé le fer avec M. Morlet sur la définition de l'intime conviction des jurés. M. Morlet avait parlé de «liberté créatrice de la raison.» - Si vous suivez cette «liberté créatrice de la raison», dit Me Galand, je ne vous donne pas quinze jours après l'arrêt de la cour pour vous réveiller en pleine nuit en vous disant: «Et si je m'étais trompé»? GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Mar 27 Juil 2010 - 10:39 | |
| UN EXAMEN DE CREDIBILITE AU MEGA-PROCES DU BRABANT ROBERT BEIJER N'EST PAS UN NOUVEAU HAEMERS! VAN DAMME,GUIDO Lundi 30 janvier 1995 Un examen de crédibilité au méga-procès du Brabant Robert Beijer n'est pas un nouveau Haemers! La défense globale des deux anciens gendarmes de la BSR, Madani Bouhouche et Robert Beijer, qui tiennent les rôles principaux dans le méga procès du Brabant, ne cache pas une certaine crainte. Celle de voir le jury ajuster la sévérité du verdict, d'abord, et la hauteur des peines, ensuite, à l'immense effort qui lui fut demandé. On est proche de la délibération, et le «programme» peut s'esquisser ainsi: Lundi: fin des plaidoiries pour Robert Beijer, avec l'analyse des préventions du dossier d'Anvers: la tentative de vol avec circonstance aggravante de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort d'Ali Suleiman. Mardi: une matinée pour conforter le «bon de sortie» que les débats laissent espérer au gendarme Christian Amory, puis une après-midi pour assurer un sort sinon aussi favorable du moins supportable pour Chang. Après dix jours consacrés aux deux accusés principaux, une seule journée pour les deux figurants ensemble. Mercerdi: journée de répliques pour les parties civiles, essentiellement celles de la famille Mendez et celle de la famille Zwarts. (Surprise possible: il semble que des pistes sont «mises au frigo».) Jeudi: début de la réplique de l'avocat général Morlet, puis les répliques des quatre accusés. Il est fort possible que ces répliques déborderont sur la journée de vendredi. Dès lors, il est probable qu'on accordera un dernier week-end de repos en famille aux jurés, et que leur entrée en délibération dans les installations militaires sévèrement gardées d'Evere ne se fera qu'au début de la semaine suivante. On attendra la fumée blanche ou noire de ce conclave... sans pouvoir préciser quand aura lieu la lecture du verdict. Quel sera l'enjeu de ce lundi? Mes Pierre Chomé et Nicole Galand ont consacré 80 % de leur temps de plaidoirie à l'examen des dossiers les moins accablants pour leur client, et il ne leur restera que les 20 % de ce jour pour contrer les accusations lourdes de conséquences sur le plan pénal dans le drame de l'avenue Van Eyck à Anvers. Ce déséquilibre apparent tient du grand art. En effet, pendant quatre jours, ces deux avocats ont réussi à modifier totalement l'image de Robert Beijer, qui n'est pas une sorte de membre de la bande à Haemers cherchant à faire fortune de n'importe quelle mauvaise façon, mais un passionné des services secrets qui aurait essayé honnêtement, mais à sa manière de joueur d'échecs, c'est-à-dire en distillant ses informations «pour qu'elles ne soient pas gaspillées», de démonter toute une machination criminelle noyautée par l'extrême droite. Pour ce faire, ses avocats ont fait sauter le couple Bouhouche - Beijer dans l'affaire, procédé à une étude approfondie du dossier qui a fait impression et, surtout, tenté de faire la preuve de la crédibilité de leur client. En récolteront-ils les fruits dans l'explication qu'ils donneront ce lundi des faits tragiques d'Anvers? GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Lun 2 Aoû 2010 - 13:44 | |
| AU PROCES BOUHOUCHE-BEIJER AUSSI LES PLAIDOIRIES DEBORDENT LES HOUDINI DU DROIT FONT MERVEILLE VAN DAMME,GUIDO Mardi 31 janvier 1995 Au procès Bouhouche-Beijer aussi les plaidoiries débordent Les Houdini du droit font merveille Les jurés du méga-procès du Brabant, qui piaffent d'impatience et souhaitent rejoindre dans un délai raisonnable leur camp de délibération d'Evere, ont eux aussi les pieds dans l'eau. Au figuré, s'entend. Les plaidoiries de Mes Pierre Chomé et Nicole Galand ont non seulement débordé sur toute la journée de lundi mais leurs dernières vagues sont attendues ce mardi. Précisons qu'il ne faut retirer de ces philippiques en faveur de Robert Beijer le moindre passage qui serait inutile. Pas un moment d'ennui, pas une redite, mais une réécriture intelligente des 80.000 pages du dossier à l'encre bleue. Par moments, ils créent l'émotion qu'on peut éprouver au cirque lorsqu'un émule d'Houdini réalise sous vos yeux, mais en droit cette fois, un de ces tours d'illusion ou de magie à vous couper le souffle. Avec le drame d'Anvers (la mort d'Ali Suleiman), on allait sans doute changer de registre? A peine. Certes, Me Galand dira: «Il y a une crevasse dans la vie de Robert Beijer, comme il y a une crevasse dans nos plaidoiries, et elle se situe entre l'avant et l'après drame d'Anvers.» Refus de banaliser les faits. Mais qu'à cela ne tienne, les deux défenseurs désertent aussitôt le terrain miné pour se réfugier dans la procédure et le droit. Et d'accuser aussitôt l'avocat général d'être, sinon un super Oudini, du moins un «faiseur de trucs» pour enfoncer l'accusé. C'est une offensive en règle contre le principe de la «circonstance aggravante objective», que l'on qualifie de «truc» juridique. Rappelons son principe: un crime est commis au cours d'un vol, tous les auteurs du vol seront accusés du crime. La formule a ses détracteurs, certes. Mais il est faux de prétendre que ce serait simplement un «truc» inventé par M. Morlet. Dès lors, les plaideurs veulent évidemment éviter la prévention de «tentative de vol». Et, dans la foulée, rejeter aussi l'accusation de meurtre. Non, on n'a rien volé, on n'a même rien demandé, et Bijer était là pour exécuter une mission de renseignement que des Soviétiques auraient confié à l'agence de détectives ARI. Puis ils invoquent des qualifications antérieures données par la chambre des mises en accusation lors des confirmations des mandats d'arrêt. Ces qualifications étaient de «meurtre et tentative de meurtre». Par la suite, ce devint ce que l'on sait. Et Me Chomé de lancer: «En règlement de procédure, une décision de justice a dit non à la qualification de meurtre». Peut-être aurait-il fallu préciser que les «décisions de justice» rendues par les juridictions d'instruction sont évidemment toujours provisoires. Elles sont même tellement provisoires que Me Chomé a demandé au président Paul Mafféi d'ajouter des questions qui lui paraissent mieux cerner les faits: «menaces, et violation de domicile avec violences». M. Mafféi a promis d'y réfléchir. GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
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| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Mer 4 Aoû 2010 - 11:14 | |
| LES FIGURANTS DU PROCES BOUHOUCHE-BEIJER A CONFESSE, IL ETAIT UNE FOIS UN GENDARME CANDIDE VAN DAMME,GUIDO Mercredi 1er février 1995 Les figurants du procès Bouhouche-Beijer à confesse Il était une fois un gendarme candide Au méga-procès Bouhouche-Beijer, voici venu le tour de parole des petits rôles, du gendarme Christian Amory et de René Chang. Ils comparaissent en liberté, et sauf la parenthèse d'une éventuelle prise de corps pendant les délibérations, il est tout à fait improbable qu'ils puissent retourner en prison. Quoi d'étonnant que dans des perspectives aussi favorables, les défenseurs d'Amory et de Chang tentent de jouer la carte de l'acquittement pur et simple de leur client? Il s'en est fallu de peu pour que la renommée d'Amory, au lieu d'être judiciaire, soit sportive. S'il n'avait pas trouvé sur son chemin le légendaire Robert Van de Walle, Christian Amory aurait gardé ses chances en judo, et son portrait aurait paru en d'autres rubriques. Mes Eric et Alain Vergauwen ont remis une fois pour toute ce «Robin des Bois» de la gendarmerie à sa place véritable: «Christian Amory, dit Eric Vergauwen, a fait preuve d'un idéalisme irréaliste et maladroit. Il a échoué dans son entreprise de don Quichotte.» Persuadé que ses anciens amis de la section drogue de la BSR de Bruxelles Bouhouche et Beijer en savaient un brin sur les événements tragiques du Brabant wallon et leur cortège d'une vingtaine de morts, Amory a voulu utiliser ses bonnes relations de jadis pour découvrir la vérité à lui tout seul, sans mission, sans aide, sans infrastructure. Et devenir finalement une cible de choix pour l'adjudant Goffinon. Du Eric Vergauwen de grand crû. «J'ai toujours pensé, dit-il, que la toile de fond de la justice pénale est l'angoisse. Nous, les avocats, nous sommes les derniers remparts contre l'angoisse.». Et effectivement, c'est au moment précis où son fils Alain Vergauwen devait se rassoir au terme d'une plaidoirie d'une sobriété efficace, qu'on a pu voir pour la première fois à quoi pouvait bien ressembler un vrai sourire de Christian Amory. Tous deux ont demandé l'acquittement de leur client. Pour deux préventions auxquelles le premier avocat général Pierre Morlet a déjà renoncé: non, Amory n'a pas fait partie d'une association de malfaiteurs, non il n'a volé de bateau gonflable. Pour deux préventions annexes aussi pour lesquelles M. Morlet s'en remet aux jurés: une détention illégale d'arme, et port d'arme illégal. Probable, mais non certain. Les Vergauwen ont eu l'honnêteté de faire remarquer que même un verdict de culpabilité sur ces derniers points serait frappé de prescription dans l'arrêt. L'occasion peut-être, pour les jurés, de faire à peu de frais de la morale aux gendarmes marginaux. GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
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| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Mar 10 Aoû 2010 - 12:09 | |
| APRES D'ULTIMES REPLIQUES,LES JURES ENTRERONT EN DELIBERATION BOUHOUCHE-BEIJER:FIN DES PLAIDOIRIES VAN DAMME,GUIDO Jeudi 2 février 1995 Après d'ultimes répliques, les jurés entreront en délibération Bouhouche-Beijer: fin des plaidoiries René Chang est le dernier accusé dans le box des assises du Brabant. Il est celui qui participa au «vol d'un dinghy», qui creusa un bout de tunnel dans le hangar de la rue de la Buanderie, et qui évacua, à la demande de Bob Beijer, les «armes chaudes» entreposées dans une «planque». Le premier avocat général Pierre Morlet avait déjà déblayé considérablement le terrain au cours d'un réquisitoire qui estimait excessif de retenir la prévention de participation à une bande de malfaiteurs retenue initialement contre Chang, et il n'avait pas insisté pour le bateau gonflable. Ne restait sur l'ardoise qu'un de recel d'armes: celles qu'il avait évacuées de la planque «Louise» pendant que Beijer était en prison. Les défenseurs de René Chang offriront, pour reprendre l'expression de Thierry Moreau, une «valse chinoise en trois temps» dont le terme devait être une demande d'acquittement pure et simple pour cet ami d'université de Beijer «qui a été piégé, qu'on a voulu exploiter, qui n'a accepté d'évacuer le matériel se trouvant dans la planque qu'en cédant aux larmes de l'ex-Mme Beijer.» C'est avec une finesse toute orientale que Me Réginald de Beco traça le parcours peu banal d'un Chinois de la diaspora, né à La Réunion, parti pour l'Angleterre, l'Allemagne et finalement la Belgique où il étudiera le journalisme à l'ULB. C'est sur le tapis des arts martiaux puis dans un club de tir que Chang rencontrera Beijer et se liera d'amitié. Beijer l'entraînera vers la vie de détective. Une dérive? Une série de collaborations accidentelles. Et quand «le Chinois» apprend que le tunnel qu'on lui fait creuser doit servir à une prise d'otage, il fait échouer le projet. Réinsertion sociale? Elle est réalisée déjà, puisque Chang est marié, a une fille, et un patron qui attend la fin de tout ceci pour lui rendre son emploi. Extraordinaire plaidoirie du jeune Thierry Moreau. Le jour où l'on décida, au Palais de justice de Nivelles, de confier le «dangereux Chang» au stagiaire pro Deo Moreau, qui n'avait que trois mois de barreau, doit être sans doute un des rares moments où le saint-esprit a fréquenté ces lieux. Il plaide avec force la «provocation policière», il affirme que l'adjudant Goffinon a dû savoir que Chang vidait la planque, soutenant même qu'un accord secret aurait existé entre Beijer et Goffinon. Une fougue avouée: «Je suis jeune, je suis naïf, mais je suis un démocrate. Les lois doivent être respectées par tous, y compris par ceux qui doivent faire respecter les lois». Avec Me Anne Krywin, ce long procès a atteint son sommet. Le seul moment où le jury tout entier se trouva subjugué par la magie du verbe et la force du raisonnement. Avec un humour qu'elle chipe à Boris Vian pour affirmer qu'il est, cet humour, la «politesse du désespoir». TINTIN AU DOSSIER? Et de terminer en comparant son infortuné client au Chang d'Hergé, dans le célèbre final du «Lotus bleu». - Faut-il que je verse ce Tintin au dossier?, dit le président Mafféi, jamais en retard quand il s'agit de placer un trait d'esprit. Entre deux, une estocade définitive à l'égard des magouilleurs et rédacteurs de faux PV: - Les règles de droit et de procédure n'ont pas été faites pour Chang. Ce code, j'y tiens pour vous, j'y tiens pour moi. Vous voterez «non» sur tout, pour sauver notre démocratie. GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Jeu 12 Aoû 2010 - 20:40 | |
| APRES CINQ MOIS DE DEBATS,LE PROCES BOUHOUCHE-BEIJER TOUCHE ASA FIN LA CASERNE D'EVERE S'OUVRIRA LUNDI AU JURY VAN DAMME,GUIDO Vendredi 3 février 1995 Après cinq mois de débats, le procès Bouhouche-Beijer touche à sa fin La caserne d'Evere s'ouvrira lundi au jury Lundi matin, après avoir donné la parole à chacun des accusés comme le prescrit la loi, le président Paul Mafféi prononcera la clôture des débats de ce méga-procès Bouhouche-Beijer, qui aura battu le record absolu de durée: cinq mois avant d'entrer en délibération. M. Mafféi donnera ensuite lecture des 392 questions auxquelles les jurés devront répondre en organisant entre eux, hors présence de la Cour, 392 discussions suivies de 392 votes au scrutin secret. Le jury sera conduit dans une enceinte sévèrement gardée au coeur des cantonnements militaires d'Evere. Défense absolue de communiquer avec l'extérieur, pas de sortie de détente, rien qu'une salle de délibération, une cantine et des dortoirs. C'est purement sinistre, ont dit les avocats, qui ont visité les installations avant son ouverture. La loi interdit toute sortie. Les jurés auront à leur disposition les 80.000 pages du dossier, les pièces à conviction (un arsenal capable de soutenir un siège) et 4.704 bulletins de vote préimprimés revêtus du sceau de la cour. Et puisque les bulletins doivent être brûlés par les jurés eux-mêmes après délibération, dans un petit four, personne ne pourra jamais vérifier si, par lassitude, ces jurés ne finiront pas par voter à main levée, ce qui serait dommage. Pour la défense, ce qui devait être une grande oeuvre de justice se présenterait à l'heure de la délibération, comme une baudruche fripée. La mort de Zwarts? Réduite à des préventions de recel de montres Cartier. D'autres pistes ont été abandonnées, et Me Bergé, conseil de la famille du disparu, a fait état d'un dossier «introuvable». M. Morlet n'a pas répliqué aux avocats de Christian Amory et de René Chang qui ont demandé un acquittement. Beijer? Si les jurés admettent la thèse de la «mission d'information commanditée par des agents soviétiques», l'avocat général, qui ne partage pas cet avis, trouverait cependant normal que le drame d'Anvers se limite alors pour ce Beijer, assommé par les agressés, à des menaces et à une violation de domicile. Si la baudruche ne s'est pas totalement effondrée, pense la défense, c'est parce que chacun s'est ainsi arrangé pour faire retomber tout le poids des charges restantes sur le seul Madani Bouhouche. La mort de Mendez, sur la foi des expertises balistiques, et la mort de Suleiman, par extension d'un aveu partiel de l'ancien gendarme pendant le procès. Dernières répliques pour Bouhouche et Beijer ce vendredi. Déjà Me Martial Lancaster a tenté un coup de barre en disant: Tout de même! N'oubliez pas que, s'il n'y avait pas eu Beijer, Bouhouche ne se serait jamais trouvé à Anvers! GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Ven 13 Aoû 2010 - 12:43 | |
| FIN DES DEBATS DE L'AFFAIRE BOUHOUCHE-BEIJER LES FAUSSES ENIGMES DU PROCES VAN DAMME,GUIDO Samedi 4 février 1995 Fin des débats de l'affaire Bouhouche - Beijer Les fausses énigmes du procès Les débats du procès le plus long des annales judiciaires sont clos, et, dès la fin d'après-midi de lundi, après avoir pris connaissance des 392 questions et avoir reçu toutes les recommandations pratiques utiles, les douze jurés et six suppléants de l'affaire Bouhouche - Beijer vont rejoindre leur lieu de délibération sévèrement gardé et isolé dans les installations militaires d'Evere. Raisonnablement, leur retour peut être attendu pour jeudi. Pourquoi tant de questions? Il faut répondre par oui ou par non aux nombreuses préventions relatives au vol, puis au meurtre de Juan Mendez, à la disparition corps et bien de l'agent de la Sabena Francis Zwarts, à la tentative de vol à Anvers avec circonstances aggravantes de meurtre sur la personne d'Ali Suleiman et à la tentative de meurtre sur Ali Saïd, au vol d'armes à l'escadron spécial de la gendarmerie, à un vol avenue Louise, à un autre au greffe de correctionnelle, à l'attentat contre le major Herman Vernaillen et sa femme, à l'explosion d'une bombe dans une voiture de la BSR... Vaste programme! TOUT N'A PAS ÉTÉ DIT Croire que cinq mois auront suffi à connaître en détail ce dossier de 80.000 pages est illusoire. Tout n'a pas été dit, pas été révélé, et le secret le plus lourd reste le lieu de sépulture du pauvre Francis Zwarts, agent de la Sabena, dont chacun s'accorde à penser qu'il a été tué après que sa cargaison d'or, de montres Cartier et de Kruger rands eut été volée. Deuxième énigme: qui a tué Juan Mendez? L'accusation tient pour certain, sur foi des expertises, que Mendez a été tué par l'arme personnelle de Madani Bouhouche. Aucune preuve que la main de Bouhouche se trouvait au bout de l'arme au moment du crime. Une énigme qui est partiellement le fruit des incuries policières. Sachant que les suspects étaient des spécialistes des écoutes téléphoniques, personne (foi de recherches dans les 80.000 pages du dossier) n'a songé à vérifier dans la cabine locale d'Overijse si la ligne de Mendez n'avait pas été mise sur écoute. Troisième énigme: la Sûreté de l'État. A-t-elle ou non chargé Bob Beijer de certaines missions? Des 26 heures de plaidoirie de l'équipe Chomé - Galand, on aura surtout retenu que la crédibilité de Beijer n'a pas été mise sérieusement en doute. On ne peut dire la même chose de l'autre côté. M. Vanden Boeynants est venu dire à la barre qu'à deux reprises M. Albert Raes, l'ancien patron de la Sûreté qui nie avoir jamais rencontré Beijer, a dit au Premier ministre de l'époque (le témoin lui-même) la chose qui n'était pas. D'UN PROCÈS À L'AUTRE... Le hasard fait que deux dossiers submergent en même temps notre table de travail: celui du méga procès et celui de la Cidep qui doit démarrer en mars devant le président Bernard Fabri en correctionnelle. Commun dénominateur: les agissements réels ou supposés de la Sûreté en coulisse. À noter qu'il y a un pont entre les deux, puisque le juge d'instruction Hennart a reçu, en mai 1991 déjà, copie de pièces du dossier Benoît de Bonvoisin transmises par M. Van Espen. La Sûreté loue-t-elle des box de garage par l'entremise de tiers? Deux malheureux petits box à Mons, a-t-on dit à l'audience. On ne fera pas aux truands le cadeau de donner les adresses, mais qu'on sache qu'il résulte d'une analyse du Comité supérieur de contrôle que la Sûreté en a loué à Arlon, à Gand, à Charleroi, à Ostende, à Courtrai, à Anvers, à Liège, à Mons et qu'il résulte de l'analyse de documents saisis à la Sûreté que «la location de deux garages était couverte par des paiements prélevés sur les fonds spéciaux». «Alea jacta est.» Ce jury a été très attentif. C'est la seule assurance qu'on ait avant la délibération. GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Sam 14 Aoû 2010 - 10:17 | |
| LES JURES ONT REJOINT LEUR CASERNE D'EVERE BOUHOUCHE-BEIJER : L'HEURE DE VERITE MILUTIN,ROGER; VAN DAMME,GUIDO Mardi 7 février 1995 Les jurés du méga procès ont rejoint leur caserne d'Evere Bouhouche - Beijer: l'heure de vérité Lundi, vers 16 heures, dans une atmosphère bon enfant, un autocar trop vaste comme le fut tout le procès de Madani Bouhouche et consorts a quitté le palais de Justice de la place Poelaert et a emporté les douze jurés vers leur quartier de délibération dans l'enceinte militaire de la Force aérienne à Evere. Beaucoup plus à l'étroit, les cinq jurés suppléants suivaient, dans un minibus à ligne rouge, semblable à celui qui barra la route au pauvre Francis Zwarts dans le tunnel de Zaventem, il y a douze ans. En haut du grand escalier, le troisième accusé, toujours en liberté, Christian Amory, observait la scène, plongé dans une méditation profonde. L'avocat général Morlet avait renoncé, étant donné l'évolution des débats, à exécuter la traditionnelle prise de corps pendant les délibérations des accusés comparaissant librement: Amory et Chang. 393 QUESTIONS! La journée de lundi avait débuté par l'ultime déclaration des accusés, comme le veut la loi. Madani Bouhouche: Je suis très fatigué, mais content: j'ai pu m'expliquer. Je n'ai pas trahi, volé ni tué Mendez. Je n'ai rien à voir dans les affaires Zwarts, Vernaillen ou dans l'explosion de la voiture de la BSR. Anvers? Je suis responsable, puisque j'étais là. Mais je ne suis pas de ceux qui tirent sur un homme à terre puis vont demander grâce par après. J'ai repris confiance en la justice. Robert Beijer: J'ai fait des erreurs, mais je ne suis pas un malfaiteur. Je ne suis pas allé à Anvers pour voler. Christian Amory: Amertume depuis sept ans. Aujourd'hui, l'espoir qu'on me dise que ma place n'était pas aux assises. René Chang: Vous avez été très attentifs. Je pense que vous m'avez entendu... Puis ce fut, pendant des heures, la lecture marathonienne des 393 questions par le président Paul Mafféi. Eh oui! Aux 392 questions initiales s'est jointe une question 202 «bis» qui intéresse particulièrement Christian Amory puisqu'elle ramène la période infractionnelle à un temps couvert par... la prescription. Malgré certaines bizarreries, la rédaction des questions ne provoqua aucune remarque de la défense. Curieux d'avoir étalé les faux de locations de box sur 146 questions, et d'avoir regroupé en une seule toutes les armes volées chez Mendez, en ce compris le petit ordinateur Epson! On sait qu'à propos de cet ordinateur «aux petits trous d'origine et non bricolés par Mendez», Me Lempereur obtint un joli succès. Les jurés convaincus par la démonstration devront-ils du même coup évacuer les armes volées? LE CONCLAVE Ce lundi soir, les jurés auront donc passé leurs premières heures au lieu du conclave. Certes, ils sont maîtres de leur horaire de travail, mais on leur a fait comprendre tout de même qu'il serait sage de neutraliser le temps entre 18 et 8 heures. En tout cas pour les appels à l'aide «technique» qui permettent au président (accompagné de la présidente suppléante Hauzeur, des accusés, de l'avocat général, des avocats et du greffier...) de se rendre dans la salle de délibération. Ce n'est pas la vie de château. Le bâtiment qui leur est réservé se trouve au centre de l'enceinte militaire. Il est ceinturé de barbelés. Les fenêtres ont été aveuglées par un papier qui laisse passer la lumière du jour mais ne permet pas de voir à l'extérieur. À l'entrée, fouille en règle pour vérifier que personne n'a emporté de poste portatif ni de téléphone mobile. Les repas? Servis par un gendarme condamné à être muet. Les lits? Chambrettes séparées pour les sept dames et cinq messieurs. Un bar avec jus de fruits. Ration d'un quart de bière par jour. Tout cela ne doit pas donner l'envie de traîner. GUIDO VAN DAMME _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | Kranz
Nombre de messages : 823 Date d'inscription : 08/11/2008
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Sam 14 Aoû 2010 - 16:48 | |
| - michel a écrit:
Madani Bouhouche: Je suis très fatigué, mais content: j'ai pu m'expliquer. Je n'ai pas trahi, volé ni tué Mendez. Je n'ai rien à voir dans les affaires Zwarts, Vernaillen ou dans l'explosion de la voiture de la BSR. C'est ici qu'on mesure la duplicité du personnage, la seule interrogation qui subsiste est l'assassinat de Mendez, mais si on compare à ses autres dénégations... |
| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Lun 16 Aoû 2010 - 12:17 | |
| UN VERDICT QUI LAISSE BIEN DES QUESTIONS SANS REPONSE,LA DERNIERE PAGE JUDICIAIRE DES ANNEES DE PLOMB EST TOURNEE HAQUIN,RENE; DEWEZ,ALAIN Samedi 11 février 1995 Un verdict qui laisse bien des questions sans réponse La dernière page judiciaire des années de plomb est tournée Il n'y avait guère de monde vendredi au coup de sonnette de 15 h 45 annonçant la reprise de l'audience pour la lecture du verdict au procès Bouhouche, Beijer et consorts. Outre les journalistes et les gendarmes, vingt-six personnes dans la salle des assises, principalement les parties civiles et quelques proches des accusés. Deux acquittements. Un verdict de culpabilité nettement plus lourd à l'égard de l'ancien gendarme Madani Bouhouche, que vis-à-vis de son ex-collègue et associé Robert Beijer. Après quatre journées de délibérations, les jurés ont donc fait un sort aux multiples accusations tirées des quatorze chapitres de cette longue enquête criminelle déclenchée en 1986 par l'assassinat de l'ingénieur Juan Mendez, et qui évolua en remontant jusqu'en 1981, à des vols d'armes et des attaques contre des gendarmes, en 1982 à un vol d'or à l'aéroport et la mort de l'agent de la Sabena Francis Zwarts, pour se clôturer en 1989 par l'agression mortelle d'Anvers. UNE «ASSOCIATION» Au terme de cinq mois de procès, face à un dossier des plus touffus mais aussi des plus flous, qui ne recélait au total que peu de preuves, les réponses aux 394 questions montrent que les jurés se sont démarqués de la thèse du ministère public en disant que ni Amory, ni Chang n'ont fait partie d'une association formée dans le but d'attenter aux personnes ou aux propriétés, et en les acquittant purement et simplement. Et surtout en disant que Bouhouche a bien été le provocateur ou le chef d'une telle association, et pas Beijer. De quelle association ou de quelle organisation structurée, pour reprendre les termes de ses propres déclarations au cours de l'instruction? Le saura-t-on jamais? En acquittant Beijer sur le long chapitre des locations de flats et boxes dans les années 80, le jury a fait payer à Madani Bouhouche ses silences délibérés, et a en quelque sorte rendu à tout le moins crédible la thèse de Robert Beijer qui, sans discontinuer depuis 1988, impliquait des hommes de la Sûreté dans ces locations, en dépit des dénégations de la hiérarchie et des intéressés. Mais le long travail de défrichage de ce méga-procès n'a pas pour autant levé les zones d'ombre du dossier. La vérité judiciaire est dite, mais la justice n'a pas pu dire qui voulut faire sauter une voiture de la BSR ni qui s'en fut tirer sur le major Vernaillen et son épouse en 1981, qui a volé les armes de l'escadron antiterroriste de la gendarmerie, ni qui a assassiné l'ingénieur Mendez en janvier 1986. Si certains crurent, à la faveur de ce procès, lever une partie du voile sur «les années de plomb», force est de constater que de lourds points d'interrogation subsistent. Même si on eut droit au cours des débats à quelques moments chauds, comme lorsque Robert Beijer conduisit les enquêteurs à la cache d'armes de Sart-Dames-Avelines. La justice était malade de ce dossier, des hésitations, des lenteurs et des traficotages de cette enquête qui, comme pour celle sur les tueries du Brabant, laisse dans l'opinion un profond malaise. On a en mémoire l'une ou l'autre phrase des responsables de l'enquête qui, il y a plusieurs années déjà, promettaient que le procès éclaircirait beaucoup de choses. L'image des enquêteurs, des experts en balistique et des magistrats instructeurs en sort ternie, cette fois encore. TOURNER LA PAGE? On l'a explicitement rappelé à l'audience: ce n'était pas le procès des tueries du Brabant. Mais, comme lors du procès de 1987 sur le double assassinat de la rue de la Pastorale à Anderlecht, comme après l'acquittement de la filière boraine en 1988, comme l'annonce de la double prescription des dossiers du groupe néo-nazi West-land New Post à la fin des années 80, l'épilogue judiciaire du méga-procès Bouhouche-Beijer ne lève aucune des lourdes questions que reprenait dans son rapport en 1990 la commission parlementaire d'enquête sur le banditisme et le terrorisme. Sans élément nouveau pour relancer l'instruction en veilleuse, il faudra se résoudre à tourner la page. RENÉ HAQUIN _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | michel Admin
Nombre de messages : 8625 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 16/11/2005
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Mar 17 Aoû 2010 - 19:44 | |
| VINGT ANS POUR BOUHOUCHE QUATORZE POUR BEIJER HAQUIN,RENE Mardi 14 février 1995 Vingt ans pour Bouhouche, quatorze pour Beijer Après le verdict hétérogène des jurés vendredi, un arrêt plus modulé a «rapproché» les condamnés. Madani Bouhouche condamné à vingt ans de travaux forcés et Robert Beijer à quatorze ans de réclusion: ce fut l'épilogue, hier après 22 heures, au Palais de Justice de Bruxelles, du «procès des cent jours» (106 exactement, compte tenu des quatre journées de délibération du jury). Procès le plus long de notre histoire mais aussi des plus nébuleux, et dernier procès des assises dites du Brabant. Acquitté vendredi pour l'assassinat de l'ingénieur Mendez, en 1986, mais condamné pour le vol de sa collection d'armes en 1985, l'ex-gendarme Bouhouche, 43 ans, dit coupable de crimes dont l'un remonte à 1982 (un vol d'or à Zaventem aggravé par le meurtre de Francis Zwarts) et le plus récent à 1989 (l'expédition meurtrière d'Anvers), risquait la mort. Beijer, 42 ans, son ex-collègue, coupable d'un vol de cartes d'identité en 1981, de corruption, de recels et de port illégal d'armes, du recel (criminel) des montres de Zaventem, et de participation à l'expédition d'Anvers, risquait 15 ans de réclusion au maximum. On n'a plus revu Christian Amory, acquitté vendredi: on dit qu'il a réendossé l'uniforme et qu'il s'est présenté dès hier à la gendarmerie. Acquitté aussi, René Chang est venu assister à la dernière journée d'audience au début de laquelle il a fallu remplacer une dame malade, troisième juré. Aux marches du Palais, Chang répétait hier soir: C'est fini, mais j'ai toujours peur de me réveiller, de me dire que ce n'était qu'un rêve... Un peu plus loin, la maman de Francis Zwarts gémissait: Pour moi ce n'est pas assez. Je n'ai toujours pas mon fils. J'espère qu'il (Bouhouche) va dire ce qu'ils ont fait de mon fils. Thème principal des derniers débats: faire ou non bénéficier les accusés d'une circonstance peu évoquée aux assises: le dépassement du délai raisonnable de la détention déjà subie. Six ans de préventive pour Bouhouche, auquel la cour et les jurés ont accordé ce bénéfice, en «descendant» jusqu'à vingt ans. Deux pour Beijer, qui n'a pas bénéficié de la même clémence, après son «doux» verdict de vendredi. Pour Bouhouche, l'avocat général Pierre Morlet avait laissé la question en suspens: s'il a pu être victime des errements de l'instruction dans la première phase de détention, de 1986 à 1989 pour l'affaire Mendez, il n'en fut plus ainsi lors de la seconde détention après l'expédition d'Anvers. M. Morlet avait refusé ce bénéfice à Beijer: le lui accorder revenait à ramener la peine au taux des peines correctionnelles, soit un emprisonnement d'un mois à 5 ans au maximum, insuffisant pour un homme dont M. Morlet disait qu'il avait moralement du sang jusqu'aux épaules!. Pour Bouhouche, Mes Lempereur et Lancaster avaient rappelé que, coupable du vol de Zaventem, il n'est pas pour autant le meurtrier de Francis Zwarts. Pour Beijer, Mes Chomé et Galand disaient que l'homme aux méthodes douteuses, qui avait aussi mis en cause les institutions, avait changé. A la clôture des débats, Bouhouche avait dit aux jurés n'avoir pas tout à fait compris certains points du verdict. Trop tard. On ne peut pas réparer le passé. Je crois que vous saurez peser. Ce qu'ont fait hier la cour et le jury pendant plus de quatre heures pour rapprocher les deux accusés que le verdict avait éloignés l'un de l'autre... Peines sévères qui ne doivent pas vous ôter tout espoir, a conclu le président Paul Mafféi avant de lever l'audience. RENÉ HAQUIN _________________ "Ne rien nier à priori, ne rien affirmer sans preuve." ( Dr. Robert RENDU)
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| | | romain gary
Nombre de messages : 313 Date d'inscription : 10/10/2009
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Mer 18 Aoû 2010 - 13:44 | |
| merci pour cette retranscription, Michel.
Elle a le mérite de nous replonger dans l'ambiance qui prévalait à l'époque. Ces articles donnent une perspective judiciaire à ces deux protagonistes.
On sait aujourd'hui des aveux mêmes de Beijer que l'affaire Zwarts était bien leur forfait.
Reste l'affaire Mendez, le pourquoi des boxs et flats (soutien logistique aux TBW comme l'affirment certains?), l'appartenance au groupe G (cfr. autre fil), le projet d'extorsion de fonds au groupe propriétaire des Quick.... la liste n'est pas exhaustive. C'est le moins que l'on puisse dire. |
| | | K
Nombre de messages : 8603 Date d'inscription : 15/02/2009
| Sujet: Re: Le procès Bouhouche-Beijer Sam 11 Fév 2012 - 21:10 | |
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