les tueries du Brabant

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 Agora Vox (27 janvier 2009)

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michel
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MessageSujet: Agora Vox (27 janvier 2009)   Agora Vox (27 janvier 2009) EmptyMer 28 Jan 2009 - 10:57

un article sur le site d'Agora vox : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50652
Tueurs du Brabant : les masques tomberont-ils jamais ?

Les fouilles menées la semaine dernière près de Dour (Belgique) et la découverte d’ossements humains, ramènent un instant le projecteur sur la noirceur de ce qui restera sans doute le dossier criminel non élucidé le plus fou et le plus dramatique du 20 eme siècle en Europe : les tueries du Brabant. De fin 1982 au 9 novembre 1985, en Belgique et singulièrement dans la province du Brabant Wallon, une quinzaine de braquage sauvages, au butin souvent dérisoire. Un commando de 5 à 8 hommes, calmes, organisés, grimés, dotés d’armes de guerre et riot gun, qui tuent tout sur leur passage sans raison apparente : hommes, femmes, enfants. 28 morts, une dizaine de blessés. Puis le silence, et trop de questions sans réponse. Dans ce sanglant bal masqué, trop de pantins sont tombés pour rien. On sait pour qui a sonné le glas, mais toujours pas qui secouait les cloches.



1/ Les faits :

Même la genèse de ce groupe est nébuleuse. A posteriori, par recoupements et déductions, les enquêteurs datent les débuts de la bande des tueurs du Brabant à 1982. Avec des actes marginaux, qui ne seront reliés aux tueries principales (les attaques de supermarchés) que par les armes identiques, ou volées à cette occasion. Le casse d’une armurerie à Dinant en mars 1982. Une épicerie à Maubeuge (France) en août (un policier blessé). Une autre armurerie en Belgique (un mort, plusieurs blessés), une auberge à Beersel (le concierge torturé puis abattu). L’assassinat d’un chauffeur de taxi à Genval, en février 1983.

Et puis le corps principal de la tragédie : huit attaques de supermarchés Delhaize et Colruyt , des bains de sang calmes et organisées, sans raison apparente, pour un faible butin. Des masques de carnaval, ou des grimages classiques (chapeau de pêche, perruques), des armes de guerre, des voitures puissantes. Et un grand costaud (appelé "le géant"), assis à l’arrière de Golf GTI aménagées, sur un siège spécial pivotant, dos à la route, et qui arrose tout sur son passage, à travers le hayon arrière démonté.
Leur nombre varie, de 5 à huit personnes distinctes, selon les affaires et les témoignages.
Des signalements inutilisables : de 25 à 50 ans. Des petits, des grands, des gros, des minces.

Jusqu’au samedi 9 novembre 1985 à 20 heures. Une boucherie de plus : attaque du supermarché Delhaize d’Alost, quelques caisses volées et des cigarettes pour huit morts et sept blessés dans l’établissement et son parking. Mais cette fois, un policier hors service vient faire ses courses et croise les tueurs en fuite sur le parking. Il vide son chargeur au jugé sur le "géant"assis à l’envers à l’arrière de la GTI, et prétendra l’avoir touché.
De fait, on ne reverra plus jamais les folles équipées des" tueurs du Brabant".

Ces tueries feront vaciller l’état belge, produiront (avec l’affaire Dutroux, quelques années plus tard) , la dissolution de la Gendarmerie. Et des décennies de rumeurs, de livres "révélations" qui ne révèlent rien, de théories du complot.

2/ Des caractéristiques uniques :

-Ce qui frappe naturellement, c’est la violence gratuite : 28 morts et plusieurs blessés alors que jamais le commando n’a été menacé. Jamais (sauf lors du dernier braquage à Alost) ils ne rencontreront la police ni quiconque de gênant sur leur chemin. Et pourtant…

- Le ratio butin / prise de risque / dommages collatéraux est anormal, sans précédent. Quelques dizaines de milliers d’euros en 3 ans, à partager en 8. Des butins parfois dérisoires (quelques paquets de cafés pour 3 morts lors d’une des attaques).

-du professionnalisme mêlé d’amateurisme : les auteurs sont calmes, ne se parlent pas entre eux, ont des rôles bien répartis, prennent le temps d’achever consciencieusement les témoins terrorisés cachés derrière leurs voitures ou les rayons boites de conserve des magasins. Ils conduisent vite et bien, et auront peu d’accidents dans leurs fuites. Alors qu’il n’y a pas encore à craindre les traces ADN, ils brûlent -presque- systématiquement leurs voitures et butins inutilisables (chèques).Ils aménagent leurs fameuses Golf GTI avec un siège arrière pivotant où l’un deux "couvre" la fuite à la Kalachnikov.

Pourtant, ils garderont les mêmes armes pendant les 3 ans de leur funeste périple. Pourtant, ils ne savent pas voler les voitures qui serviront aux braquages (pourtant peu sophistiquées à voler à l’ époque). Ils les voleront à main armée chez des concessionnaires, ou en "car jaking".
Ils peineront à les incendier, s’acharnant sans résultat au riot gun sur le bouchon du réservoir d’essence ( alors que le réservoir ne s’y trouve pas et qu’une balle calibre 12 ne met le feu à une voiture que dans les films).
Dans les supermarchés , ils se contenteront souvent du contenu des caisses des employées, et non de la caisse centrale, plus lucrative. Ils ne s’attaqueront jamais, malgré leur armement, leur organisation et leur détermination, à des agences bancaires ou à des fourgons blindés, où le ratio coût/avantage des opérations eut été meilleur.
-Ils ont cessé leur activité un an et demi, en 1984.
-Ils ont disparus de la scène des faits divers en novembre 1985 comme ils étaient apparus : sans raison apparente.
-Et surtout, malgré des années d’investigations , les primes à la délation, l’écoeurement général de la population, personne n’a parlé. Ni dans le "milieu", ni ailleurs.

3/ Les pistes, les échecs et les rumeurs :

=La piste de banditisme classique :
Bien que peu cohérente avec les modes opératoires, la violence gratuite et la faiblesse des butins, elle a cependant longtemps prévalu, entraînant même une série d’inculpation dans le "milieu borain" ( du nom d’un quartier de Charleroi). Les inculpés sont de piètres nez-cassés, essentiellement mis en cause par la découverte d’une arme ayant appartenu à un gendarme, et dont les premières analyses balistiques belges la reliait à certaines tueries. Une contre-expertise confiée à l’Allemagne prouvera le contraire, et les individus furent acquittés.
Du reste, durant leurs deux ans d’incarcération , les tueries continueront (certains allant même jusqu’à dire qu’elles émanaient de complices tentant de disculper leurs amis).

=La piste du rackett des supermarchés Delhaize et Colryut :
Plus séduisante, elle sous-tend que ces chaînes d’hypermarchés, victimes de rackett, n’y aurait pas cédé. Par rétorsion, pour terroriser la clientèle et faire chuter le chiffre d’affaire, des voyous auraient organisé les tueries.
Mais rien n’est découvert dans la comptabilité des entreprises. Et 25 ans après, le calme et la clientèle revenus, qui n’aurait pas enfin parlé dans ces grands groupes de distribution ?

=La piste politique :
Très prisée des complotistes de tous genres, cette rumeur indique qu’en lien avec le terrorisme d’extrême gauche européen alors en vogue en Europe ( notamment les CCC, "Cellules Communistes Combattantes" démantelées en Belgique), un complot contre l’occident et l’OTAN récemment installé à Bruxelles aurait été décidé, visant à déstabiliser la Belgique.
A l’inverse, d’autres estiment qu’il s’agit d’un complot fomenté par les USA et certains alliés, via des mercenaires ou anciens légionnaires, pour terroriser la population, et obliger l’état belge , trop libéral et bon enfant, a entrer dans une spirale plus répressive.

Peu probable : 30 ans après, presque tous les complots ou "accidents collatéraux d’Etat"en Europe on vu le jour, levée du secret défense aidant. De la chute d’un Caravelle au large d’Ajaccio à l’affaire Dominici en passant par d’autres, la vérité transpire toujours. Pas ici. Et le terrorisme d’extrême gauche de l’époque ( Action Directe et Rote Armée Fraction en tête) ont toujours fait dans l’exécution ciblée de symboles , pas dans la boucherie aveugle ( à l’exception de l’attentat de la gare de Bologne).

=les "cadavres exquis" :
Sous ce vocable, emprunté au terrorisme italien des années 70, on désigne le fait pour des commandos de tuer un maximum de témoins innocents dans des tueries opérées dans des lieux publics, pour masquer que seul l’un d’entre eux était la cible d’un "contrat".
A l’appui de cette thèse, l’examen minutieux du passé de certaines victimes ferait apparaître des liens avec le milieu, des affaires de mœurs, ou des possibilités de chantage politique.
Cette thèse est largement battue en brèche par le fait que les braqueurs, qui enchaînaient parfois deux attaques en 30 minutes à 20 kilomètres de distance, ne pouvaient savoir si les "cibles" allaient ou non faire leur course aux jours, lieux et heures considérées.

=les ballets roses :
Cette piste est partie des doutes d’un médecin de Waterloo sur la fidélité de sa femme. La faisant suivre, est découvert un réseau de prostitution et de partouzes dans une villa, incluant des mineurs. Des cassettes compromettantes pour des hommes politiques et un chantage subséquent seraient la cause du "contrat" sur certains d’entre eux, dont deux étaient au nombre des victimes.

=l’extrême droite policière :
Des gendarmes ou policiers "extrémistes", déplorant le manque de moyens qui leur étaient alloués et la marche impunie du crime, auraient exécuté ces actions, pour attiser la peur, faire prendre des lois répressives et muscler les moyens des "services".
Force est de constater que ce scénario aurait échoué : les gendarmes, accumulant légèretés procédurales et dysfonctionnements dans ce dossier, seront la risée de la population , aucun moyen ne sera alloué, et la Gendarmerie sera même dissoute, quelques années plus tard.

=les adeptes du "practical shooting" :
Des adeptes des stands de tir, paint ball et autres jeuxvirtuels pour amateurs de sensations fortes auraient décidé de passer à l’action réelle. Inconnus de la police, ils auraient ainsi tué "pour le fun" et seraient restés impunis.
Piste très irréaliste, on voit encore moins comment il n’y aurait eu aucune fuite, 30 ans après, dans l’entourage des intéressés.

Jamais le dossier ne sera élucidé, ni judiciairement, ni même "policièrement".Pourtant, il pèse plusieurs centaines de kilos, les scellés abondent. Près de 30 ans après, une équipe de 10 enquêteurs de la Police fédérale ("le cellule de Jumet") travaille à plein temps sur le dossier, pour tenter d’entraver la prescription. Mais il n’y a pas d’ADN, ni de vidéo- surveillance, les témoignages s’affadissent avec le temps, les scellés sont pollués par le ans et les manipulations. La police a même, aveu d’échec, engagé il y a deux ans une "profileuse" formée aux USA…

4/ Pourquoi les masques ne sont pas tombés, et quand tomberont-ils ?

Ce qui est étonnant et troublant dans cette affaire, c’est que personne, près de 30 ans après , n’ait parlé. Pas même une relation, un complice annexe fournissant du matériel, une femme, une maîtresse, un membre éconduit de l’équipe. Ni les confidences d’une "relation périphérique" des 6 ou 8 hommes, écoeurée par la boucherie.
Pas même une confession de quelqu’un sur son lit de mort, pour "soulager sa conscience" ou obtenir une prime pour ses proches. Aucun "sachant" ne se sera "lâché". L’étanchéité de cette affaire est frappante, et rompt avec les traditionnelles visicitudes du banditisme ou de la moyenne délinquance.
Car il faut bien admettre que les auteurs, s’ils ne sont pas déjà morts, sont aujourd’hui des vieillards bedonnants et dégarnis (certains étaient décrits comme ayant 45 ou 50 ans en 1983/1985).
Le mystère n’est pas que l’affaire n’ait jamais été élucidée au sens judiciaire du terme (c’est à dire avec des condamnations définitives), mais quelle n’ait jamais été "policièrement élucidée".
Les cadavres, dans cette affaire, ne sont pas exquis. Ils semblent, à ce stade, horriblement fortuits, terriblement contingents.

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Note : Les fouilles de la semaine dernière à Elouges , et la découverte d’ossements humains dans les restes d’une ancienne "casse" de voitures remblayée depuis , peut sembler de nature à relancer l’affaire, par l’éventuelle identification du "géant", qui aurait été enterré là par ses complices. Mais la prudence reste de mise, eu égard aux nombreuses précédentes "fausses pistes"déjà suivies en vain.
Toutefois, le fait qu’on apprenne ce 26 janvier qu’elles sont fondées sur les "confessions" d’un ancien voyou sur son lit de mort constitue le fait saillant le plus troublant intervenu dans le dossier depuis plus de 20 ans.

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michel
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MessageSujet: Re: Agora Vox (27 janvier 2009)   Agora Vox (27 janvier 2009) EmptyMer 28 Jan 2009 - 11:25

Une bonne réflexion de l'auteur de l'article dans la rubrique commentaires de l'article :

Chez certains membres de la comunauté des gens du voyage, en revanche, on ne parle pas, on a accès aux casses de voitures, on est plutot bricoleur, on n’a pas peur de faire des dégats, on n’est pas connus du milieu et peu surveillés par la police, on est par définition mobile (d’où l’interruption d’un an en 84, d’où le "silence radio total" après 85, quand les choses ont commencé à mal tourner et qu’il est facile de quitter la Belgique).Mais ce n’est qu’une construction intellectuelle , bien sur.

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MessageSujet: Re: Agora Vox (27 janvier 2009)   Agora Vox (27 janvier 2009) EmptyMer 28 Jan 2009 - 11:55

bcp d'imprécisions et d'incohérences, dans cet article (tentative assez vaine de résumé) sur agoravox, on dirait un récitent ânonnant bêtement une leçon mal apprise. Le découpage des faits n'a rien de pertinent. et cette façon de ne voir les choses qu'en couleurs franches. Et ce qui n'est pas noir serait forcément blanc.
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