- x a écrit:
- J'avoue qu'à la lecture de cet article récent, j'ai failli ''tomber de ma chaise''
J'ai toujours eu du respect voire de la sympathie pour E.V. Un homme ayant les deux pieds sur Terre pensais-je, avec une grande objectivité. J'ai aussi toujours cru qu'il avait pour rôle essentiel d'assurer une participation néerlandophone à l'enquête, vu que l'affaire avait un rayonnement national. D'ailleurs, il fallait aussi tenter d'amortir du mieux que l'on pouvait le ''choc'' produit par l'installation de la Cellule à Jumet après qu'elle avait pris ses quartiers à Termonde...
Je n'avais jamais pensé que les pistes politico-mafioso-gladio-nato s'étendaient au-delà du seul domaine de l'opinion publique, jusqu'à être officialisées en termes d'organisation dans la Cellule d'enquête elle-même...
Sachant cela, faut-il encore s'étonner de la quantité de fantasmes qui s'est accumulée en 40 ans ?
Surtout que même 10 ans après avoir quitté la Cellule, E.V. nous ressert les mêmes hypothèses sans que sa conviction semble avoir changé d'un iota.
Si des enquêteurs s'y mettent à leur tour.....
En fait, d'un point de vue temporel, c'était logique et "sain" d'investiguer au départ en ce sens.
- On sort d'un procès magistral qui a mis à jour une enquête et ses méthodes que l'on peut qualifier de pathétiques et honteuses.
- Une première commission d'enquête parlementaire (fait plutôt rare en 1988) a élargit le champ des possibles quant à ce qu'il fallait investiguer. Et avec ça, toute la dimension politique avec ses impacts sur l'opinion public était devenue réalité.
- On est en pleine concomitance avec le début du scandale "Gladio".
- L'appareil judiciaire doit redorer son blason et "ne rien négliger" après des années 70-80 dramatiques pour ce dernier (les années 90 amèneront, pourtant, le coup de grâce).
Donc que ça ait été fait en ce sens, ça ne me pose pas problème, que du contraire.
Maintenant, vient le côté "mécanique" de l'enquête.
Il est évident que se répartir les tâches, à l'époque, avait une forme de logique. Maintenant, l'hyper-cloisonnement n'est jamais source de réussite. Sachant en plus qu'assez rapidement, c'était Alain Lachlan qui a été le référent de récolte des données pour le volet WNP, ce dernier étant dans l'"équipe" de Ruth. (le pauvre a du récolter les logorrhées de Libert, il doit y en avoir des encyclopédies). Sur ce point, il y a tellement d'inconnues que pour avoir une esquisse réelle de l'enquête. Ce serait tellement intéressant (en tout cas à mes yeux) d'en savoir plus à la prescription, mais j'ai des doutes, "les chiens mânnets recouvre très vite leurs misères" comme on dit par chez moi...
Enfin, pour parler d'Eddy Vos en tant que tel. Je comprends et pardonne ses conclusions. Etre confronté à un constat d'échec évident, affecte la personne que nous sommes.
Certains choisissent une fuite en avant et ne lâchent jamais l'affaire jusqu'à l'obsession,..
D'autres, plus sages, admettent leur échec, "ils étaient plus forts/malins que nous". Mais on peut avoir de la sagesse et quand même une petite pointe d'orgueil
C'est cela qui fait dire : "pourquoi étaient-ils plus forts/malins que nous?" Parce qu'ils étaient puissants ou "téléguidés" par des puissants, pardi! En plus, admettre cela, c'est un immédiat capital sympathie auprès du "bon peuple" qui "n'est pas dupe", qu'on "ne lui dit pas tout" et que des "personnalités puissantes" doivent "tirer les ficelles". (Je me suis permis d'utiliser la terminologie des fins limiers de la BSR de Wavre, devant "une commission d'enquête médusée").
En bref, "Oui, j'ai échoué, je l'admets, mais comme vous, bonnes gens, c'est le système qui était plus fort" Je suis donc "humain", "faillible" et je reprends ma place parmi vous en rejetant toutes possibilités d'être une partie prenante d'un échec.
Finalement, beaucoup de choses sont simples, basiques, banales dans cette histoire. C'est plutôt la succession d'encoche manquantes qui empêche la mécanique de tourner. Ni plus, ni moins. AMHA.