Napolitano, Renato

https://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/1991/08/21/la-banda-delle-coop-dietro-la.html

1991 > 08 > 21

LA BANDA DELLE COOP DIETRO LA ' UNO BIANCA'

(traduction)

Le gang "Coop" derrière le gang "Uno Bianca"

Des cendres du gang "Coop" aurait pu naître le gang "Uno bianca".

C'est l'une des hypothèses de travail sur lesquelles s'appuient les enquêteurs de Rimini. Le substitut du procureur général, Roberto Sapio, l'a clairement indiqué. Selon lui, il pourrait s'agir de Renato Napolitano, qui, depuis la prison, a dirigé les activités criminelles du gang qui a frappé San Mauro Pascoli l'autre jour, tuant les deux Sénégalais; Renato Napolitano, l'un des hommes clés du groupe spécialisé dans les braquages de supermarchés.

L'hypothèse est considérée froidement par les enquêteurs bolonais, pour qui Napolitano, qui jouait un rôle central dans le premier groupe, ne pouvait pas jouer un rôle aussi sophistiqué et complexe. Le "gang des coopératives", qui a été démantelé en 1989, est actuellement jugé à Bologne pour répondre d'une longue série de crimes, dont certains meurtres odieux. L'un des meurtres les plus féroces a été attribué à Napolitano lui-même, qui est accusé d'avoir participé au braquage de la Coop de la rue Gorkij en juin 1989, qui s'est terminé par le meurtre d'Adolfino Alessandri, un inoffensif retraité qui avait osé s'adresser aux braqueurs en disant "Délinquants, qu'avez-vous fait !".

Selon les enquêteurs de Rimini, un portrait-robot révèle une similitude remarquable entre Napolitano et un membre du gang du Brabant wallon, le groupe criminel qui opérait en Belgique au début des années 1980. Mais pour les magistrats de Bologne, il n'existe aucun élément objectif reliant Napolitano aux bandits de la bande, qui a agi pour des raisons terroristes et criminelles. D'autre part, Napolitano a vécu pendant plusieurs années en Belgique, où il est accusé d'avoir soudoyé un gendarme qui lui aurait remis le plan d'un bureau de poste où un braquage devait être effectué. Napolitano est également soupçonné de plusieurs braquages effectués en Belgique avec d'autres membres du gang "Coop". Un des fils de Luigi Marletta, considéré comme un chef de l'ancienne bande, a été blessé et capturé lors d'un vol à Charleroi, et a été aidé par Napolitano. Selon les enquêteurs, cela lui a valu la gratitude éternelle du "dôme" de Marletta.

https://www.lesoir.be/art/un-adjudant-gendarme-tuyautait-le-gang_t-19900226-Z02EAX.html

UN ADJUDANT GENDARME TUYAUTAIT LE GANG

Publié le 26/02/1990

Tribunal correctionnel de Charleroi . Un adjudant gendarme tuyautait le gang .

Eclaboussée par de multiples scandales, la gendarmerie va, une nouvelle fois, faire la une de l'actualité judiciaire. C'est ce matin, en effet, que s'ouvre, au palais de Justice de Charleroi, un procès exceptionnel, à la fois par le nombre de prévenus (18) que par la qualité d'un de ceux-ci: le commandant en second de la brigade carolorégienne de gendarmerie.

Arrêté en juin 1988, André Delforge (40 ans) révéla qu'il fréquentait les milieux du grand banditisme italien opérant dans la région; il reconnut encore avoir fourni des indications susceptibles de faciliter l'attaque du centre postal de Charleroi.

Il avait fallu quarante-huit heures au parquet de Charleroi pour confirmer les informations que nous révélions (Le Soir du 28 juin 1988): l'arrestation d'un sous-officier de gendarmerie, placé au secret à la prison de Nivelles.

En fait, c'est à la suite d'un hold-up sanglant, commis à la poste de Gouy-lez-Piéton, un an plus tôt, que les enquêteurs allaient apprendre l'existence d'un commandant, ami de truands italiens.

Ce jour-là, vers 11 h 45, trois hommes attaquaient le bureau de la rue de la Gare, selon un modus operandi bien rodé: à l'aide d'une masse, ils brisent les protections des guichets pour s'emparer d'une somme d'un demi-million. Mais l'affaire tourne mal: Ali Sbai est abattu par un policier, tandis que Hasan Guzel (34 ans), domicilié à Montignies-sur-Sambre, est blessé à l'épaule par un gendarme. Le troisième homme, Jésus Taboada-Vasquez (25 ans), résidant à Farciennes, est arrêté alors qu'il tente de s'enfuir le long d'une voie ferrée.

Tomberont, par la suite, plusieurs «gros bras»: Renato Napolitano (38 ans), domicilié à Montignies-sur-Sambre, qui porte le titre de directeur commercial, Antonio (33 ans) et Francesco Tursi (26 ans), résidant en Italie et en Allemagne, Antonio Lenti (34 ans), de Lodelinsart, Donato Maffuci (34 ans), de Charleroi, Sergio Pastorelli (38 ans), de Gilly, ainsi qu'une série de personnages qui faisaient partie du gang «à la masse».

Dirigé par Napolitano, avec pour lieutenants les Lenti, Guzel et Pastorelli, la bande a attaqué de nombreux bureaux de poste, entre février 1987 et mars 1988 (Marchienne, Familleureux, Saint-Denis-Bovesse, Godarville, Forville, Somzée...). Au total, c'est un butin de près de trois millions de francs qui serait tombé entre les mains de ces personnages déterminés.

Aux côtés de ce beau linge, figureront encore, sur le banc des prévenus, Philippe Stappaerts (33 ans) et Alexandre Varga (28 ans), tous deux d'Ham-sur-Heure.

Stappaerts est administrateur de société: il semblait tellement s'intéresser au monde des affaires qu'il y prit pied, physiquement, le 22 mai 1988. Cette nuit-là, il fit main basse sur dix millions de francs à la poste de Couvin...

Mais, dans les mailles du filet qu'ils tendirent autour du gang, les enquêteurs allaient ramener un poisson inattendu: l'adjudant Delforge.

Dénoncé par les indics, le gendarme semblait entretenir une relation avec une personne proche du milieu. La femme fatale des polars? C'est elle qui paraissait assurer le lien entre le commandant et les truands.

Dans une habitation repaire de Courcelles, les policiers découvraient une série de documents internes à la gendarmerie: plans d'organismes financiers, fiches de suspects, copies de procès-verbaux...

Arrêté, Delforge reconnut avoir, notamment, fourni des indications à Lenti: ils permettaient d'attaquer le centre postal de Charleroi X, opération qui ne se réalisa finalement pas.

Depuis son séjour en prison, Delforge semble s'être rétracté: nul doute que son avocat tentera de plaider la thèse de l'infiltration.

Si vous maîtrisez l'italien :

https://www.radioradicale.it/scheda/45492/processo-per-le-rapine-alle-coop?i=2533032

Processo per le rapine alle Coop

Un livre qui vient de sortir :

La falange armata
Giovanni Spinosa, ‎Michele Mengoli
(2022)

(traduction d'un extrait du livre)

(...)

Il avait semblé le reconnaître lors d'une reconnaissance effectuée lors d'une audience à la Cour d'Assises dans le cadre du procès Amato. Cependant, la personne vue à la Coop avait des cheveux plus épais. Le doute est dissipé par des photographies de l'époque, par le maréchal des carabiniers qui le connaissait bien et, surtout, par son barbier. Ils parlent de 1989 comme d'une époque plus heureuse pour les cheveux de notre personnage, même s'il se battait déjà avec des lotions anti-chute. Il s'agit de René Napolitano, gérant du restaurant Parco Covignano, sur les collines de Rimini, et résidant dans la région de Ravenne, à Lido di Savio, lieu d'où, comme l'explique un autre témoin, il était parti le matin du 26 juin pour se rendre à Bologne.

D'autre part, Fontana avait accompagné Emilio Platania au restaurant Parco Covignano au cours des mois précédents. Mais nous n'avons même pas besoin de ses mots pour établir la relation entre Platania et René Napolitano. En 1988, le restaurant qu'il gérait avait fait l'objet d'écoutes téléphoniques par le parquet de Ravenne. Grâce à l'écoute des appels téléphoniques, le procès de la Banda delle Coop, qui, au su de la prostituée bolonaise, ne concernait que quelques équipes de voleurs, prend des couleurs complètement différentes. Et cela donne un sens à ce "nous n'avons pas affaire à vous, nous avons affaire à l'État" avec lequel les voleurs se sont présentés à Fava Favalini.

Voyons quels sont les personnages qui fréquentent le club de la colline de Rimini, qui, après les paroles des frères Savi, bénéficieront d'un acquittement salvateur pour tous les événements, également en contexte, qui remontent à l'Uno Bianca. Commençons par le manager. Avant Parco Covignano, depuis 1974, Napolitano vit en Belgique, à Charleroi, où il gère "La Camorra", une pizzeria au nom évocateur. Delforge, policier de cette ville, entendu sur commission rogatoire le 26 décembre 1991, indique qu'il s'intéresse aux vols et qu'il est l'ami de différents bandits belges. En outre, dans les dépendances d'une maison en sa possession à Lido di Savio, on a trouvé une mitrailleuse sans numéro de série qui, selon Delforge, ressemblait à une autre arme qu'un homme de l'entourage de Napolitano lui avait montrée dans la pizzeria belge. L'un des invités de Napolitano est Francesco Sgrò, le concierge romain qui a été condamné pour avoir caché l'enquête sur le massacre d'Italicus et qui se vante également d'avoir été membre du secrétariat de Giulio Andreotti. Dans le procès Banda delle Coop, il est accusé - et condamné en première et deuxième instance puis acquitté par la Cour suprême - d'avoir procuré des documents à certains fugitifs.

Un homme d'État peut-il manquer dans un tel groupe ? Certainement pas. Il s'agit de l'ancien magistrat - ancien car il a été radié - Nicola Marcucci. Il raconte un dîner organisé au Parco Covignano, où l'on parle de l'organisation de vols en Emilie-Romagne avec des alibis de fer. Luigi Marletta, dit "zu Ginu", et ses fils, qui appartenaient à une "puissante famille à l'origine du vol à Catane", selon la sentence de premier degré (confirmée en appel et également annulée par la Cour de cassation), ont également participé au dîner. La Cour d'Assises a entendu personnellement les interceptions téléphoniques en chambre du conseil et est impitoyable en décrivant l'attitude anormale "d'humilité et d'insécurité" avec laquelle Platania téléphone à Luigi "zu Ginu" Marletta de Parco Covignano pour demander l'autorisation d'effectuer ces vols en Emilie-Romagne.

Au Parco Covignano, inévitablement, on trouve aussi Emilio Platania, le contremaître du vol Fava Favalini. Et le contenu des appels téléphoniques ne nous éclaire pas seulement sur son rôle de braqueur, mais montre aussi qu'il est une personne bien insérée dans une organisation criminelle mafieuse.

Sur la colline de Rimini, il y a aussi des voleurs calabrais avec lesquels Emilio Platania, selon le Tribunal de Première et Deuxième Instance, devait réaliser une série de vols. (...)

Il est difficile de ne pas remarquer les liens entre certains suspects (notamment les extrémistes italiens réfugiés en Espagne) et le grand banditisme. Renato Napolitano pourrait être une autre pièce du puzzle.

Je pense notamment au témoignage sur une rencontre à Bangkok entre Guillaume Vogeleer et Stefano Delle Chiaie.

Guillaume Vogeleer a tenu un bar ("Pan-Pan") à Bruxelles avec un certain Romain, bras droit de Havelange. Un autre membre de la bande d'Havelange était Albert Gillet (trafic de drogues).

Dans le même cadre, les liens entre Elio Ciolini et la bande Haemers-Lacroix.

A noter aussi, dans la région de Rimini :




Un lien entre Yvonne Van Oirbeek (orthographe exacte) et Robert Van Oirbeek, dit «le petit Robert» (récemment décédé) ?

D'où l'intérêt de creuser ce qui s'est passé entre Stefano Delle Chiaie et Cosa Nostra...

Intéressante, cette filière italo/sicilienne.

Les noms de SPODO, BAGARELLO, RALLO apparaissent-ils dans votre documentation?

Déjà bien bien avant comme en témoignent les chiffres avancés en 1984 :



Parmi les innombrables holdups commis dans les postes de cette époque, on note fréquemment les mots-clés :

- FILS DE TELEPHONE ARRACHES
- FUSIL A CANON SCIE
- MASQUES DE CARNAVAL
- LANGUE ETRANGERE
- ETC.

C.P. a écrit:

Intéressante, cette filière italo/sicilienne.

Les noms de SPODO, BAGARELLO, RALLO apparaissent-ils dans votre documentation?

Spoto plutôt que Spodo

@13 @C.P.

Je n'ai pas d'informations à leur sujet.