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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptySam 26 Mar 2022 - 10:17


Anime nere. Personaggi, storie e misteri dell'eversione di destra
Massimiliano Griner
(2014)


Aginter Press - Page 15 Agip10

(...)

Aginter Press - Page 15 Roche10

(traduction)

Aginter Presse n'est pas seulement financée par l'État portugais. D'autres fonds proviennent des services secrets espagnols et de ceux de la République fédérale d'Allemagne. A son tour, l'agence finance divers groupes d'extrême droite français, belges, sud-américains et sud-africains, bénéficiant de nombreux soutiens internationaux, dont le Vatican. (50) . L'Agence soutient Ordre et Tradition, une organisation politico-militaire créée par Guérin-Sérac. Cette formation fait du secret sa meilleure arme : ses membres ne sont connus que par un pseudonyme et un numéro de code.

(...)

50. Les noms du cardinal Eugène Tisserant, soupçonné d'avoir accordé sa protection à des terroristes de l'OAS réfugiés en Italie, et de Monseigneur Georges Roche, supérieur général de l'Opus Cenaculi, qui en novembre 1966 a écrit à Guérin-Sérac des mots d'encouragement et envoyé sa bénédiction personnelle à Ordre et Tradition, figureront dans les dossiers de l'Agence. Voir Fabrizio Calvi et Frédéric Laurent, Piazza Fontana, Mondadori, Milan 1997, p. 68. Voir MI, DGPS, note du 20 décembre 1973. Cf. Massimiliano Griner et Lilly Viccaro Theo, Contropotera Nutrimenti, Rome 2011, pp. 102-107.

_ _ _

Le cardinal Eugène Tisserant a été le grand maître de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem de 1960 à 1972.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_%C3%A9questre_du_Saint-S%C3%A9pulcre_de_J%C3%A9rusalem

_ _ _

Die Vereinigten Staaten von Europa: Geheimdokumente enthüllen: Die dunklen ...
Oliver Janich

(traduction)

Que faudrait-il faire pour maîtriser les ordres des différentes religions ? Il vous faudrait une loge qui accepte les membres de toutes les religions. Et de quels pavillons s'agit-il ? Les loges maçonniques !

Grâce au secret de ces loges, un tel lien ne peut généralement pas être prouvé. Mais puisque la loge P2 en Italie a été exposée, nous pouvons au moins enquêter sur cette affaire. Et en effet, c'est chez le chef de cette loge (Maître de Chaise), Licio Gelli, que tous les fils se rejoignent. Il était membre de l'ordre de Malte, de l'ordre des chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem, franc-maçon et travaillait avec l'organisation nazie Odessa. Mais pas seulement. Regine Igel écrit dans son livre Terrorjahre :

C'est Ted Shackley, directeur de toutes les opérations secrètes de la CIA en Italie dans les années 1970, qui a présenté le chef de la loge maçonnique P2 à Alexander Haig (chevalier de Malte). Haig et Kissinger ont donné à Gelli l'autorisation de recruter 400 officiers supérieurs italiens et de l'OTAN dans sa loge à l'automne 1969.

_ _ _

Péché originel : le Pape François seul contre la corruption
Gianluigi Nuzzi

Aginter Press - Page 15 Ispa10


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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyLun 9 Mai 2022 - 15:15


https://123dok.org/document/lq5x6m3z-rapporti-estrema-destra-italiana-organisation-arm%C3%A9e-secr%C3%A8te-francese.html

https://123dok.org/article/aginter-presse-ordre-tradition-organisation-action-communisme-international.lq5x6m3z

6. Aginter Presse, Ordre et Tradition et l’Organisation d’Action contre le Communisme International

(...)

La P.I.D.E. et le ministère de la Défense avaient besoin à l’époque d’un réseau de renseignement pouvant fonctionner dans les pays africains qui abritaient les mouvements de libération des colonies portugaises. Il était difficile pour les agents portugais de circuler dans ces pays. La P.I.D.E. a pensé que des agents d’une autre nationalité, avec une couverture adéquate, pourraient opérer sans problème, en particulier dans les pays africains qui avaient rompu les relations diplomatiques avec Lisbonne.

Au départ, l’action d’Aginter Presse et de son émanation, Ordre et Tradition, s’est donc concentrée sur le scénario africain. Selon certains rapports du SDCI, déjà en 1965, un an avant la fondation officielle d’Aginter Presse, Guillou et ses hommes ont commencé à opérer dans les colonies africaines portugaises en plein accord avec les services secrets basés à Lisbonne, fixant comme objectif « la liquidation des dirigeants des mouvements de libération, l’infiltration, l’installation d’informateurs et de provocateurs et l’utilisation de faux mouvements de libération ».

L’action du groupe de Guillou en Afrique, cependant, a également été exploitée par d’autres pays, comme ce fut le cas en Belgique. En particulier, fin 1966, l’Aginter Presse tente de renverser le gouvernement alors dirigé par Mobutu au Congo pour ramener au pouvoir son prédécesseur, Moïse Tshombe. Pour le plan « Kerillis », l’ancien capitaine décide de recruter des mercenaires dans les rangs de l’Organisation de l’Armée Secrète, afin d’avoir à son service des hommes de confiance et engagés, comme lui, dans la défense des possessions européennes en Afrique, menacées par l’expansion du communisme. Cependant, en raison d’interférences de services français, l’opération a échoué. Le même sort a été réservé à deux autres opérations, l’une toujours au Congo et l’autre au Biafra, mais Guillou n’a pas perdu courage (...)

Le principal domaine d’intérêt d’AGINTER PRESS, dans les premières années de sa vie, avait été les pays africains, en particulier ceux où il y avait encore une présence européenne (Congo, Angola, Mozambique, Rhodésie) menacée par des mouvements anticolonialistes et où il était donc nécessaire d’envoyer des mercenaires experts et aussi de mener une action plus raffinée, caractérisée par l’infiltration (et donc par la désintégration de l’intérieur) dans les mouvements de libération et par la création de « faux » mouvements de libération dans le but spécifique de discréditer les vrais.

À cette fin, par exemple, Roberto LEROY, bras droit de GUERIN SERAC, s’était rendu en Tanzanie, entre 1968 et 1969, sous le couvert d’un militant marxiste-léniniste et pro-chinois et, rencontrant dans ce pays les principaux dirigeants du FRELIMO (le mouvement de libération du Mozambique), il avait effectué un travail minutieux de désinformation en dressant les différentes tendances du mouvement les unes contre les autres et donc certainement en ayant un rôle ou en inspirant l’assassinat d’un seul des dirigeants les plus importants du FRELIMO, Eduardo Mondlane, tué par un engin explosif sophistiqué caché dans un livre, technique dans laquelle GUERIN SERAC avait instruit ses partisans (...)

La seconde, en particulier, a conduit à la création de liens réels d’un point de vue opérationnel avec l’extrême droite de Belgique, de Grande-Bretagne (British National Party) et d’Italie (Ordine Nuovo). C’est à la suite de ces deux rencontres que l’organisation créée par Guillou a pu bénéficier de l’action de propagande menée par un grand nombre de journalistes autoproclamés proches de l’extrême droite, à qui ils ont prêté leurs compétences. En Italie, en particulier, Aginter Presse a pu compter sur les initiatives des agences F.I.E.L. – Notizie Latine, dirigée à Rome par Armando Mortilla, et Oltremare, dirigée par Giorgio Torchia, liées toutes deux aux services secrets italiens (SID) et américains (CIA), qui ont signé un accord de collaboration officiel dès février 1967.

Cet accord stipule la réciprocité des correspondants et l’échange des renseignements et de documentation concernant certains pays d’Afrique; en cas de déplacement de journalistes mutuels, échange de menus services sur le plan de l’information locale et des instructions; l’aide mutuelle sur le plan des relations internationales dans le cadre de la lutte contre le communisme ; la participation à la réalisation pratique d’un centre de liaison et de coordination à l’échelon international ; l’action psychologique et la propagande coordonnée sur des plans opérationnels à définir.

La correspondance entre Mortilla et Guillou confirme l’existence réelle de contacts directs. Dans une lettre datée du 18 juillet 1967, l’Italien confirme qu’il s’engage comme établi mais « La période des vacances ne nous a pas encore permis de vous envoyer le matériel « journalistique » qui vous intéresse », puisque « en cette période nous organisons des camps « récréatifs et éducatifs » qui absorbent toute notre activité". Le court extrait permet aussi pour savoir comment Guillou connaissait les « camps d’été », véritables centres de formation organisés par Ordine Nuovo et auxquels participaient ses adhérents. Ces camps, tout en enseignant des notions et des actions militaires, ont probablement été inspirés par les cours de formation organisés par Guillou pour former les militants d’Aginter Presse.

(...)

_ _ _

https://books.openedition.org/pur/46753?lang=fr#bodyftn33

Officiellement, l’Aginter presse entretient des relations suivies avec les agences de presse Fiel et Oltremare, toutes deux étroitement liées à l’Istituto Pollio et aux services de renseignements italiens. Entre 1966 et 1968, Guérin-Sérac prend contact avec un certain nombre de membres de l’extrême droite italienne, parlementaire et extra-parlementaire. C’est notamment le cas des journalistes Giano Accame, soupçonné d’être lié aux réseaux « Ghelen » de renseignements ouest-allemands et Giorgio Torchia, proche de l’ambassade américaine à Rome.

Oltremare est dirigée par Giorgio Torchia qui a collaboré avec l’Ufficio « REI » entre 1959 et 1965 puis avec l’Ufficio « R » de 1965 au 31 8 1974. La section italienne de la Fiel est dirigée par Armando Mortilla – Aristo – collaborateur historique de l’Ufficio Affari riservati.

_ _ _

Génération Occident
Frédéric Charpier
(2014)

Aginter-Presse collabore avec d'autres agences du même style comme l'agence italienne Oltremare de Giorgio Torchia, ancien responsable de la section extérieure du Front universitaire d'action nationaliste (le FUAN), branche jeune du MSI


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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMar 31 Mai 2022 - 21:04


https://archive.org/stream/CIAInAfrica/CIA%20in%20Africa%20_djvu.txt

"Dirty Work 2: The CIA In Africa"

(...)

According to an American agent, money from the African diamond traffic of the Foccart network was being reinvested in the heroin trade in America to make big profits and finance further dirty work in Africa. The person responsible for this activity was Richard Vautier, one of Foccart’s principal collaborators.

Vautier and a Belgian named Marcel Hambursin were friends and personal advisors to the secessionist Katangan leader Moise Tshombe.

(...)

Richard Vautier and Marcel Hambursin also became known later as financiers of the right-wing terrorist group Aginter Presse in Lisbon.

(...)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _

https://www.monde-diplomatique.fr/1967/08/CHOME/27948

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _

https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/12478/Barnay_Martin_2014_memoire.pdf?sequence=2&isAllowed=y

(...)   S’élevant à 4.000.000 de francs belges, les fonds nécessaires au fonctionnement du bureau avaient été fournis par un « industriel » belge proche de l'UMHK, Marcel Hambursin. Ropagnol promet aux candidats, de préférence des légionnaires parachutistes, un revenu mensuel de 20.000 francs français par mois pour les hommes mariés et 18.000 pour les célibataires, assortis d'une prime d'engagement de 10.000 francs  (238)


(238) Entretien de Romain Pasteger avec Jacques Hambursin le 5 février 2003. Cité dans Romain Pasteger, Le visage des « affreux »... op. cit., p. 16

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Congo. Mémoires à vif: Reportage
Françoise Germain-Robin, Luc Beyer de Ryke


Aginter Press - Page 15 Maha10


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Laurent W




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyLun 4 Juil 2022 - 5:17

Bonjour ou bonsoir,

Le document ci-dessous devrait sans doute vous intéresser...

Aginter Press - Page 15 Dzoczo10
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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyLun 4 Juil 2022 - 8:15


Impressionnant !

Il a donc fini ses jours en France...


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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyLun 4 Juil 2022 - 8:21


Journal officiel de la République française
(1953)

Aginter Press - Page 15 195310

Aginter Press - Page 15 Y11


Aginter Press - Page 15 2210

Aginter Press - Page 15 Marie10


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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyLun 4 Juil 2022 - 8:45


https://www.esquerda.net/dossier/organizacao-armada-secreta-francesa-e-sua-ligacao-portugal/81698

A Organização Armada Secreta francesa e a sua ligação a Portugal

Criada em 11 de fevereiro de 1961 em Madrid, na Espanha franquista, a OAS constituiu o braço armado clandestino e sanguinário dos ultras da "Argélia Francesa". Alguns dos seus membros estabeleceram-se em Portugal durante o Estado Novo e tornaram-se pontas de lança da política colonial portuguesa.

3 de Julho, 2022 - 17:09h

(traduction d'une partie de l'article ; la totalité de l'article et sa bibliographie sont intéressantes)

L'Organisation armée secrète française et ses liens avec le Portugal

Créée le 11 février 1961 à Madrid, dans l'Espagne franquiste, l'OAS était le bras armé clandestin et sanguinaire des ultras de l'"Algérie française". Certains de ses membres se sont installés au Portugal pendant le "Estado Novo" (État nouveau) et sont devenus les fers de lance de la politique coloniale portugaise.

L'Organisation Armée Secrète (OAS) était une organisation paramilitaire clandestine française opposée à l'indépendance de l'Algérie. La base de soutien de l'organisation d'extrême droite comprenait principalement les pieds noirs, mais aussi des militaires français et des Algériens fidèles à la France. De nombreuses actions terroristes sont attribuées à l'OAS, tant dans l'ancienne colonie française qu'en France métropolitaine.

La création de l'OAS

Le 16 septembre 1959, dans une déclaration télévisée, Charles de Gaulle évoque pour la première fois le "droit des Algériens à disposer d'eux-mêmes". Quatre mois plus tard, le mécontentement des opposants à l'indépendance de l'Algérie trouve une nouvelle expression avec le limogeage du général Jacques Massu et son transfert en métropole. Des membres éminents du mouvement des pieds noirs, tels que Pierre Lagaillarde, député d'Alger et ancien parachutiste, et Joseph Ortiz, fondateur en 1958 du Front national français, sont à l'origine de révoltes à Alger. Entre le 24 janvier et le 1er février, des barricades ont été érigées et de nombreux affrontements ont eu lieu, faisant plusieurs morts entre la foule et les forces de police. Ces événements sont connus sous le nom de "Semaine des barricades".

Pierre Lagaillarde et Joseph Ortiz, entre autres, ont été arrêtés et jugés par un tribunal militaire en France métropolitaine. Libérés provisoirement pendant le procès, ils se sont enfuis à Madrid. L'Espagne franquiste a également servi de refuge à Jean-Jacques Susini, président de l'Association des étudiants algériens, au général Raoul Albin Louis Salan et à d'autres militaires et civils français membres d'organisations d'extrême droite.

(...)

La création de OT-OACI

En octobre 1926, Ordre et Tradition (OT) avait été créé en Suisse, qui devait fonctionner comme une sorte d'Internationale fasciste. Le but de l'organisation était de combattre "les forces du mal", "c'est-à-dire le communisme international, et ses satellites connus et inconnus ". Les trois points du programme d'action d'OT étaient bien identifiés : propagande, information et action armée. Au milieu des années soixante, l'OT avait déjà des ramifications au Portugal. Les structures Jovem Portugal et Ordem Nova en sont des exemples.

Avec l'implantation dans le pays de divers éléments qui avaient intégré l'OAS, une structure militaire parallèle à l'OT a été créée, nommée Organização Armada contra o Communismo Internacional (OACI). Avec les intellectuels de l'extrême droite française, les ex-OAS ont commencé à utiliser les acronymes OT-OACI. María José Tíscar précise que ce sont Guérin-Sérac, Guido Giannettini, un journaliste italien qui travaillait pour le réseau Gladio et l'ancien officier SS réfugié en Espagne, Otto Skorzeny, qui ont émis l'idée de créer OT-OACI. La structure avait trois grands piliers géographiques - le Portugal, l'Italie et l'Espagne - et multipliait les connexions avec d'autres groupes d'extrême droite, afin d'avoir la capacité d'intervenir partout dans le monde. Dans sa structure, OACI rassemblait des anciens militaires ayant l'expérience des guerres coloniales, des agents d'information et des intellectuels influents dans les milieux journalistiques et universitaires.

En janvier et mai 1967, Lisbonne a accueilli des réunions à caractère international sous l'égide de OT-OACI. La réunion de janvier 1967 a réuni des membres d'Espagne, de France, de Suisse, d'Allemagne, de Suède, d'Argentine et du Paraguay. Quelques mois plus tard, entre le 29 et le 31 mai 1967, une deuxième réunion internationale a lieu avec Pino Rauti, dirigeant de l'organisation d'extrême droite italienne Ordine Nuovo (Ordre nouveau), qui aidera plus tard les agents et les dirigeants de l'Armée de libération du Portugal (ELP) exilés à Madrid.

Aginter Presse : une agence de presse "de façade"

La création d'Aginter Presse, basée dans le quartier de Lapa à Lisbonne, remonte à septembre 1966, bien que sa constitution juridique n'ait été consommée que le 18 avril 1970. Comme pour OT-OACI, l'agence de presse avait pour fondateurs des membres de l'OAS. Son noyau dur comprenait également des éléments nord-américains associés à la Ligue anticommuniste mondiale, comme Jay Salby, un ancien fonctionnaire de la CIA lié au débarquement raté à Cuba lors de la baie des Cochons (Tíscar : 2021). Daniele Ganser mentionne également la participation de Stefano Delle Chiaie, citant le terroriste d'extrême droite : "Nous agissions contre les communistes, contre la bourgeoisie établie et contre la démocratie qui nous avait privés de notre liberté. Nous avons donc été contraints de recourir à la violence ".

Selon María José Tíscar, "Aginter Presse était l'une des couvertures utilisées par les organisations d'extrême droite européennes pour créer des réseaux d'espionnage pour le compte des services secrets occidentaux. Ils ont établi des accords de collaboration et des opérations de la 'stratégie de la tension' pour faire s'effondrer les fondements des gouvernements de gauche partout dans le monde."

"Au cours de cette période, nous avons établi des contacts systématiques avec des groupes d'idées proches des nôtres, apparus en Italie, en Belgique, en Allemagne, en Espagne et au Portugal, en vue de constituer le noyau d'une véritable Ligue occidentale de lutte contre le marxisme", explique Guérin-Sérac lui-même, cité par l'écrivain et historien britannique Stuart Christie.

En 1990, João Paulo Guerra a écrit un article pour l'hebdomadaire O Jornal dans lequel il identifie Aginter Presse comme une branche du "réseau clandestin créé au sein de l'OTAN [Organisation du traité de l'Atlantique Nord] et financé par la CIA, Gladio, dont l'existence a été dénoncée au Parlement italien par Giullio Andreotti. Le journaliste souligne également ses relations avec le groupe Paladin d'Otto Skorzeny, lié à la Ligue mondiale anticommuniste, et avec le réseau du général de Lorenzo, La Rosa Dei Venti - Giunta Executiva Riscossa Sociale Italiana (La Rose des Vents - Conseil exécutif pour le salut social italien). Dans cet ouvrage, João Paulo Guerra rappelle que, selon Frédéric Laurent et Nicolle Sutton, auteurs du livre Dirty Work : The CIA in Africa, Aginter Presse a été impliquée, en février 1969, et par la main de Robert Leroy, dans l'assassinat d'Eduardo Mondlane, alors président du FRELIMO. Elle laisse également ouverte la possibilité qu'Aginter Presse ait également été associée à l'assassinat du général Humberto Delgado.

Daniele Ganser confirme cette version : "'Aginter Press', conclut le rapport italien sur Gladio, 'en réalité, selon les derniers documents acquis par l'enquête criminelle, était un centre d'information directement lié à la CIA et aux services secrets portugais, spécialisé dans les opérations de provocation". L'historien suisse évoque également l'assassinat d'Humberto Delgado, soulignant que le "général sans peur" a été assassiné en 1965 par un agent de la PIDE "préparé par Gladio, sous le commandement de Rosa Casaco". Dans le même ouvrage, il écrit que "parmi les personnalités les plus importantes qui ont été victimes des assassinats orchestrés par Aginter au Portugal et dans les colonies figurent sans aucun doute Humberto Delgado, leader de l'opposition portugaise, Amilcar Cabral, l'une des figures emblématiques de la révolution africaine, et Eduardo Mondlane, leader et président du parti de la libération du Mozambique, le FRELIMO (Frente de Libertação de Moçambique), qui a été tué en février 1969 ".

L'implication d'Aginter Press dans la mort de Mondlane apparaît dans un document du Servizio Informazione Difesa (SID) cité par Dalila Cabrita Mateus dans A PIDE/DGS na Guerra Colonial (1961-1974). Les services secrets italiens attribuent la co-réalisation du crime à la PIDE, à Uria Simango, vice-président du FRELIMO, à Jorge Jardim et à Aginter Presse.

Stuart Christie cite à son tour un rapport du SDCI portugais - Serviço Diretor e Coordenador de Informação (Conseil de la Révolution), dans lequel il est dit qu'Aginter Press envisageait "un bureau d'espionnage dirigé par la police secrète portugaise et, à travers elle, la CIA, le BND de l'Allemagne de l'Ouest ou "Organisation Gehlen", la Dirección General de Seguridad (DGS) espagnole, le BOSS d'Afrique du Sud et, plus tard, le KYP grec ; un centre de recrutement et de formation de mercenaires et de terroristes spécialisés dans le sabotage et les assassinats ; un centre stratégique pour les opérations d'endoctrinement politique néofasciste et de droite en Afrique subsaharienne, en Amérique du Sud et en Europe, en collaboration avec divers régimes subfascistes, des personnalités de droite bien connues et des groupes néofascistes actifs au niveau international ; une organisation fasciste internationale appelée "Ordre et tradition", dotée d'une aile paramilitaire clandestine appelée OACI (Organisation armée contre le communisme international).

Aginter Presse a trouvé un écho au Portugal dans l'émission Voz do Ocidente, diffusée par l'Emissora Nacional de Rádio Difusão à partir de 1962 et dans laquelle intervenait Maria da Paz de Barros Santos. Avec l'entrée dans l'émission française de Ploncard d'Assac, qui se consacre à la lecture de ses éditoriaux, plus tard rassemblés et publiés sous forme de brochures ou de petits livres, l'émission devient "l'antenne portugaise du mouvement fasciste européen ". Aginter a également trouvé un soutien dans d'autres stations de radio, ainsi que dans les pages du journal Agora, dirigé par José O'Neil, et de A Vanguarda.

(...)

_ _ _

Dans la bibliographie :

https://www.foiaresearch.net/organization/aginter-press




Dernière édition par HERVE le Lun 4 Juil 2022 - 10:22, édité 3 fois
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Laurent W




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyLun 4 Juil 2022 - 8:58

HERVE a écrit:

Impressionnant !

Il a donc fini ses jours en France...



En effet !

J'attire par ailleurs l'attention sur le fait que Guérin-Sérac est mort au Revest-les-Eaux, petite commune du Var qui jouxte immédiatement la commune de Toulon, ville où est mort Robert Leroy le 22 décembre 1982. Leroy (ex-Waffen-SS) était l'un des adjoints de Guérin-Sérac du temps d'Aginter Press.

Et à mon avis, cette promiscuité géographique ne doit rien au hasard...

Aginter Press - Page 15 Leroy10
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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyLun 4 Juil 2022 - 9:29


Giuseppe De Lutiis, 2010, pg. 189: «Le juge Salvini écrit : "La preuve que Robert Leroy, à la fin des années soixante, s'est infiltré dans des groupes pro-chinois italiens est pleine de sens. En fait, cela montre que les hommes de Aginter Press ont agi directement dans notre pays (Italie), l’un des pays les plus exposés au conflit non déclaré entre l’Occident et le monde communiste, et que aussi en Italie, il fallait expérimenter le protocole d'intervention qui prévoyait avant tout la défense préventive par la terreur, l'infiltration dans le champ adverse pour semer la confusion et créer les conditions permettant d'attribuer la responsabilité aux forces "subversives". Exactement la même stratégie préparatoire que [...] aurait été utilisée par Mario Merlino à Rome et par Giovanni Ventura à Padoue, respectivement dans les milieux anarchiste et pro-chinois, pour constituer un paravent de gauche pour ce qui était prévu ».


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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMar 5 Juil 2022 - 14:56


https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-chez-jean-yves-camus/20100127.RUE9021/l-assassinat-de-pierre-goldman-entre-barbouzerie-et-fascisme.html

(...)

En 2009, les universitaires François Cochet et Olivier Dard ont dirigé la publication, chez Riveneuve éditions, d’un ouvrage intitulé « Subversion, anti-subversion, contre-subversion ». On y lira avec intérêt la contribution de leur collègue suisse Luc Van Dongen sur la personnalité de Robert Leroy, un ancien volontaire français de la Waffen SS qui fut sans doute un des cadres les plus sérieux d’Aginter, centrale contre-révolutionnaire qui effectuait pour le compte de plusieurs États occidentaux les sales besognes qu’ils ne pouvaient (ou ne voulaient) pas assumer. Y compris le travail d’infiltration, voire de manipulation de certains groupuscules gauchistes, ce dont le catholique intégriste Leroy se fit une spécialité.

(...)

_ _ _ _

Van Dongen Luc, « La guerre contre-révolutionnaire et contre-subversive selon Robert Leroy », in Cochet François, Dard Olivier, Subversion, anti-subversion, contre-subversion, Paris, Riveneuve, 2009, p. 283-300.


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HERVE




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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyJeu 25 Aoû 2022 - 11:07


https://ilmanifesto.it/le-trame-nere-di-guerin-serac

Le trame nere di Guérin-Serac

25 agosto 2022

(traduction)

La trame noire de Guérin-Serac

Sur les traces d’un homme sans visage sans histoire, protagoniste de la droite internationale


Aginter Press - Page 15 Gs10


Le 9 mars, en France, est mort un homme qui toute sa vie a essayé de ne pas être retrouvé. Il avait 95 ans, il est né à Ploubezre, en Bretagne, et il s’appelait Yves Guillou. Dans la maison pour personnes âgées du Revest-les-Eaux, le village de la périphérie de Toulon où il a passé les cinq dernières années de son existence, tout le monde se souvient de lui comme d’un homme souriant et paisible, dont la nature taciturne était certainement à attribuer à la maladie d’Alzheimer dont il souffrait depuis longtemps. Personne au Revest-les-Eaux n’aurait pu imaginer que ce vieil homme aux manières douces, aux cheveux argentés et au regard légèrement vide, avait quelque chose de terriblement dérangeant à cacher.

Portugal
C’était le 22 mai 1974 quand un peloton de fusiliers de la marine sous le commandement du lieutenant Matos Moniz a attaqué 13 Rua das Praças, dans le centre de Lisbonne. Au Portugal, la révolution des œillets avait éclaté et le Movimento das Forças Armadas traquait tous les collaborateurs de l’ancien régime néofasciste. Au 13 Rua das Praças – selon certains rapports – il y avait une fausse agence de presse qui a agi sous couverture avec la Pide, la police politique de Salazar, et il était donc nécessaire d’aller jeter un coup d’œil. Le nom de l’organisation était « Aginter Press » et ses bureaux se composaient de quatre salles pleines de papiers et de dossiers. Le lieutenant Matos Moniz n’a eu besoin que de quelques instants pour deviner que « Aginter Press » traitait de tout sauf du journalisme : il y avait des machines pour la fabrication de faux documents et de microfilms, des manuels de contre-guérilla, de longs dossiers avec les noms de militants d’extrême droite, des notes sur la guerre psychologique, la subversion et les coups d’État. L’un des dossiers contenait une courte feuille dactylographiée, « Notre action politique ». Le texte, en français, se lisait comme suit : « Nous pensons que la première partie de notre action politique devrait être de favoriser l’installation du chaos dans toutes les structures du régime. Cela conduira à une situation de forte tension politique, de peur dans le monde industriel, d’antipathie envers le gouvernement et tous les partis. Dans cette perspective, un organisme efficace capable de rassembler autour de lui les mécontents de toute classe sociale doit être prêt : une vaste masse pour faire notre révolution ». L’armée portugaise ne pouvait pas le savoir, mais le nom de cette étrange agence était déjà apparu cinq ans plus tôt dans une note rédigée par les services secrets italiens à la suite du massacre de la Piazza Fontana, le 17 décembre 1969 : « L’esprit organisateur [des attentats] – pouvait-on lire – serait M. Guérin-Sérac, un citoyen allemand, qui réside à Lisbonne où il dirige l’Agence Ager Interpress ». Le vrai nom de Guérin-Sérac – qui avait la nationalité française et non allemande, né à Ploubezre, en Bretagne, en 1926 – était Yves Guillou.

Banque de l’agriculture
Ce qu’était exactement « Aginter Press », nous ne le saurons probablement jamais. Grâce aux recherches du juge Guido Salvini, qui dans les années quatre-vingt-dix a mené la dernière enquête sur le massacre de la Banque nationale de l’agriculture, on sait que la fausse agence de presse de la Rua das Praças a été fondée en septembre 1966 par Yves Guillou et son bras droit Robert Leroy, ancien membre de la légion Wallonie (sic) de la Waffen SS. Guillou avait quarante ans à l’époque et s’est proclamé champion de l’anticommunisme le plus intransigeant. Jeune officier du onzième régiment parachutiste de choc, il avait combattu en Corée, en Indochine et en Algérie. En 1962, il rejoint l’OAS, l’organisation terroriste-militaire qui s’oppose à la décolonisation de l’Afrique du Nord française. Puis, après la victoire du FLN, il avait trouvé refuge dans le Portugal de Salazar « pour poursuivre la lutte et l’étendre à sa véritable dimension, qui est celle de la planète », comme il l’aurait précisé dans l’une de ses rares interventions publiques. Les moyens, bien sûr, n’auraient pas été ceux de Gandhi.

En Italie
À partir du milieu des années soixante, Guillou et Leroy ont commencé à tisser des liens opérationnels avec les principaux groupes subversifs du néofascisme mondial. En Italie, les principaux contacts ont été avec Ordine Nuovo et Avanguardia Nazionale, dont les militants ont été invités au Portugal pour s’entraîner à l’utilisation d’armes et d’explosifs. Il est certain qu’entre le 30 janvier et le 1er février 1968, Yves Guillou a eu une longue rencontre avec Pino Rauti, tandis que les relations avec Stefano Delle Chiaie se prolongeront pendant la majeure partie des années soixante-dix. Ainsi, en peu de temps, « Aginter Press » est devenu le centre opérationnel de la soi-disant « Internationale noire », dont les bras s’étendaient de l’Europe occidentale à l’Afrique du Sud de l’apartheid.

Afrique
Dans le tiers monde, les hommes d’Aginter se mettent au service des mouvements anti-décolonisation, organisant des attaques et des opérations de contre-guérilla en Algérie, en République du Congo, en Tanzanie, en Angola et au Costa Rica. Selon les enquêteurs italiens, ils ont assassiné en 1969 le chef du Front de libération du Mozambique Eduardo Mondlane, « coupable » de s’être rebellé contre les autorités portugaises. Mais la véritable spécialité des « Lisboètes » était avant tout l’infiltration : à la fin des années soixante, après s’être fait passer pour un reporter maoïste, l’ancien Waffen SS Robert Leroy a réussi à se faufiler dans différents groupes de l’extrême gauche italienne, les poussant à des positions subversives et leur offrant des armes et du "tritolo" (T.N.T.). « À notre avis, la première action que nous devons lancer est la destruction des structures étatiques sous le couvert de l’action des communistes et du peuple pro-chinois. Cela créera un sentiment d’antipathie envers ceux qui menacent la paix de chacun et de la nation. » C’est le schéma de base de ce qu’on appellera la stratégie de la tension : organiser des attaques, les faire tomber sous la responsabilité des groupes de gauche et déclencher ainsi la réaction répressive de l’État. Bientôt, il y aura le massacre fasciste du 12 décembre – et le bouc émissaire, sans surprise, sera les anarchistes.

Il y a quelques années, l’ancien terroriste noir Vincenzo Vinciguerra, ancien militant d’Ordine Nuovo et de Avanguardia Nazionale, et auteur, en 1972, de l’attaque de Peteano, a déclaré : « Les agents de Guillou ont participé directement aux événements italiens, y compris l’opération sur la Piazza Fontana ». Vinciguerra et Guillou se sont rencontrés à Madrid en 1974. Ils étaient tous deux des fugitifs : le premier a fui un mandat d’arrêt de la justice italienne, le second a dû quitter Lisbonne à la hâte après le triomphe de la Révolution des œillets. « Idéologiquement, Guillou était un fondamentaliste catholique », a déclaré Vinciguerra. C’était un homme très dangereux, très charmant et très intelligent. Derrière lui se trouvaient sans aucun doute les services secrets américains : le but était de vaincre les mouvements ouvriers et de stabiliser l’Europe dans un sens anticommuniste.

Tracts
On ne sait pas quel a été le rôle exact de « Aginter Press » dans le massacre de la Banque nationale de l’agriculture. Certes, en plus de ce fameux papier du 17 décembre, il y a le fait que près du site du massacre ont été trouvés de faux tracts ornés de drapeaux rouges, avec l’inscription: « Automne 1969, début d’une lutte prolongée ». Le procureur adjoint de l’époque, Ugo Paolillo, qui a été le premier magistrat à enquêter sur le massacre, expliquera: « Nous avons constaté que la carte provenait de Suisse et que les affiches étaient liées à l’OAS ». Et puis : « C’est une signature qui a ramené à Guérin-Sérac, le chef militaire d’Aginter Press. Une personne, peut-être liée aux services secrets, m’a parlé de Sérac, et a demandé à me voir quelques heures après le massacre. Ne faisant pas confiance, j’ai enregistré l’interview. Malheureusement, cette bande a été perdue. »

Au printemps 1974, alors que les hommes du commandant Matos Moniz attaquaient la Rua das Praças, les vétérans de « Aginter Press » avaient déjà trouvé refuge dans l’Espagne franquiste. De là, grâce également au soutien de Vinciguerra et d’autres « évadés » italiens, ils organisèrent de nombreuses opérations de « contre-guérilla » au Portugal et aux Açores, dans une vaine tentative de renverser le nouveau gouvernement antifasciste. L’entreprise la plus sensationnelle, cependant, remonte à l’été 1975, lorsque Guillou et ses lieutenants ont conçu une série d’attentats à la bombe contre les bureaux des ambassades algériennes à Rome, Bonn, Paris et Londres. Les actions ont toutes été revendiquées par une organisation inexistante, les « Soldats de l’Opposition Algérienne », mais ce qui a le plus attiré l’attention, c’est que neuf cartouches d’explosif militaire C4, produites aux États-Unis et fournies aux forces de l’OTAN, avaient été utilisées pour la bombe placée en Allemagne.

Chili
Jusque dans les années quatre-vingt-dix, la seule image connue d’Yves Guillou était un vieil instantané en noir et blanc, d’ailleurs pris de dos. Le « grand vieil homme » de la stratégie de la tension était un homme sans visage et sans histoire. Personne ne savait ce qui lui était arrivé : après la mort de Francisco Franco, en novembre 1975, il s’était probablement installé au Chili de Pinochet, se mettant au service de nouveaux meurtriers et de nouveaux bouchers. Après cela, il avait littéralement disparu dans les airs. Entre 1999 et 2010, dans le cadre de l’enquête sur le massacre de la Piazza della Loggia, le parquet de Brescia produira en son nom deux commissions rogatoires distinctes adressées aux autorités françaises et espagnoles. En réponse, en plus d’une récente photo de passeport de l’ex-soldat désormais âgé, les magistrats lombards recevront une longue liste d’adresses de résidence présumées dispersées entre les îles Canaries, Madrid, Séville et la Côte d’Azur – toutes invariablement désertes. « Il conclut – dit le dernier rapport de la Fiscalía Provincial de Madrid – qu’Yves Guillou se trouve dans un lieu inconnu ».

Comment est-il possible que les institutions de deux pays européens, à la demande précise de la justice italienne, n’aient pas été en mesure d’identifier un citoyen résidant sur leur territoire est une autre question qui restera probablement non résolue. Ce que nous savons avec certitude, c’est que le 12 mars, sur un site français, l’annonce suivante est apparue : « Nous sommes attristés de vous informer du décès de Monsieur Yves Guillou, survenu au Revest-les-Eaux à l’âge de 95 ans. » C’est là que nous avons commencé.

Pour atteindre Le Revest-les-Eaux, vous devez grimper le long d’une route sinueuse faite de virages en épingle à cheveux sans fin. Le village est perché au sommet d’une colline, au pied d’une ancienne tour sarrasine du XIIIe siècle. Les habitants sont un peu plus de trois mille, pour la plupart très vieux et très riches. C’est dans ce coin de paradis que le fondateur de « Aginter Press » est décédé avec sérénité par une chaude journée de fin d’hiver. Il n’a pas été difficile, se présentant aux employés municipaux comme de vieux amis de la famille, de découvrir qu’Yves Guillou avait comme dernière résidence la maison de retraite locale, une petite maison de retraite à la façade blanche et pleine de fenêtres. Il souffrait de la maladie d’Alzheimer – nous a-t-on dit – et parlait donc très peu. « Le pauvre M. Yves est arrivé ici en 2017 – explique le directeur de l’institut dans un anglais chaluté –. Il n’avait eu aucune relation avec sa famille depuis des années. Mais il s’est retrouvé avec beaucoup d’amis, et c’étaient des gens qui devaient l’aimer beaucoup. Ils venaient le voir pratiquement tous les jours, malgré le fait qu’il était presque impossible d’avoir un dialogue avec lui. C’était un gars très spécial, notre M. Yves. »

Comment « M. Yves » était vraiment « spécial » le directeur de la maison de retraite ne peut même pas imaginer. Les amis mystérieux qui sont venus discuter avec lui si assidûment malgré la maladie d’Alzheimer, cependant, sont susceptibles d’en savoir plus. Après une certaine insistance, jouant toujours la carte des anciens liens familiaux, nous avons réussi à obtenir le contact de l’un d’entre eux. Nous l’appellerons Monsieur B., il a environ 65 ans et est entrepreneur dans une petite ville de la Côte d’Azur. L’histoire qu’il nous a racontée est la suivante : lui et Yves Guillou se sont rencontrés il y a une dizaine d’années à Villefranche-sur-Mer, une station balnéaire tranquille en périphérie de Nice. À l’époque, l’ancien officier partageait un appartement avec sa compagne et Monsieur B. était son voisin. En 2016, la fiancée de Guillou est décédée subitement et ses enfants, qui ne l’avaient manifestement jamais eu en sympathie, ont claqué le vieux soldat au milieu d’une rue. Monsieur B. accompagne donc son aîné près du Revest-les-Eaux et l’aide à s’installer dans la petite maison de retraite au sommet de la colline. « Lui avez-vous rendu visite souvent ? » lui avons-nous demandé. « Bien sûr, chaque semaine. » « Et avez-vous déjà eu l’histoire de votre vie racontée? » « Oh non, M. Guillou n’en a jamais parlé », s’empressa de répondre Monsieur B. Je sais qu’il était soldat en Corée et en Algérie, et je pense qu’il a également eu des problèmes juridiques avec les autorités françaises. Mais ce qu’il a fait ensuite, disons entre 1960 et 2010, je n’en ai aucune idée. Il est probable qu’à Villefranche-sur-Mer certains documents ont été conservés à ce sujet, mais quand ils ont quitté l’appartement, les enfants de la dame ont tout jeté à la poubelle. Vous savez: ce sont des gens qui consomment de la drogue...

Ne pas être trouvé, dans un monde interconnecté comme celui dans lequel nous vivons, est quelque chose de très compliqué. Ou peut-être qu’il suffit d’avoir les bons amis, surtout si votre silence est maintenant plus pratique pour les autres que pour vous. Yves Guillou da Ploubezre, qui a passé sa vie au service du pouvoir, assassinant des innocents et essayant de revenir en arrière sur l’histoire, a finalement réussi. Aujourd’hui, nous l’avons trouvé, mais ce qu’il aurait pu dire, il ne le dira plus jamais.

_ _ _

Le texte italien dit bien : " Robert Leroy, un ex membro della Legione Wallonien delle Waffen SS ".

Il semble établi que Robert Leroy était membre de la Waffen SS mais j'ai des doutes sur la "légion Wallonie" (même si je l'avais recopié sur le forum il y a quelques années)

https://books.openedition.org/pur/46761?lang=fr

Robert Leroy (1908-…)
Robert Leroy est né le 27 novembre 1908 à Paris. Étudiant en droit à Paris, il milite dans les rangs de l’Action Française et dans la Cagoule. Engagé volontaire aux côtés des Franquistes durant la guerre d’Espagne, il déclare en 1941 avoir travaillé pour les services de renseignements vichystes avant de collaborer, en tant que journaliste, à plusieurs publications collaborationnistes parisiennes. Il rejoint ensuite les rangs de la « Phalange Philippe Henriot », dirigée par Skorzeny. Il s’engage en 1944 dans la Waffen SS et rejoint la division Charlemagne. De 1958 à 1966, il aurait été informateur pour le compte de l’OTAN, spécialisé dans les informations anti-communistes, sous la couverture de journaliste au journal suisse L’Étincelle, organe du Parti Populaire Suisse. En 1967, il rejoint l’Aginter presse.

Voir aussi :

https://www.39-45.org/viewtopic.php?f=21&t=54685&start=70

https://ia800901.us.archive.org/16/items/LorchestreNoir/L-orchestre-noir.pdf

Aginter Press - Page 15 Leroy10

https://www.youtube.com/watch?v=c9LFPSxdNFA


Aginter Press - Page 15 Role10


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptySam 27 Aoû 2022 - 18:15


Une publication de Aginter Presse (dans les archives de Kyril Drenikoff) :


Aginter Press - Page 15 Agp12

Aginter Press - Page 15 Agp210

Aginter Press - Page 15 Agp310

Aginter Press - Page 15 Agp410


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMar 30 Aoû 2022 - 10:30



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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMar 30 Aoû 2022 - 10:42


https://www.editorialedomani.it/idee/cultura/silenzio-per-scomparire-era-la-tecnica-del-neofascista-serac-fondatore-dellaginter-press-gl9q0d5l

Silenzio per scomparire era la tecnica del neofascista Sérac, fondatore dell’Aginter Press

Lunedì 29 agosto 2022

Aginter Press - Page 15 Serac10

(traduction)

SOUS LES TRAITS D'YVES GUILLOU

Sérac et Aginter Presse, l'astuce était le silence pour disparaître

L'ex-militaire français lié aux principaux groupes subversifs néo-fascistes est mort discrètement le 9 mars.

Son nom apparaît dans d'innombrables documents judiciaires relatifs aux années de la stratégie de la tension.

Sa dernière apparition publique remonte à la fin du mois de juin 2006, lorsqu'il a participé au "Foro Espiritual Estella" à Navarra, en Espagne : il s'agissait d'une réunion interconfessionnelle et il y était sous son vrai nom, Yves Guillou, en tant qu'érudit religieux. Mais le profil d'un catholique traditionaliste n'est qu'une partie de la figure complexe d'Yves Guérin-Sérac, le nom le plus connu sous lequel il a opéré au fil des ans. De sales, très sales opérations, puisqu'il est mentionné dans d'innombrables documents judiciaires relatifs à à la saison amère de la stratégie de la tension : surtout le massacre de Piazza Fontana, mais pas seulement.

Son nom a encore résonné il y a une douzaine d'années à la Cour d'assise à Brescia, lors du troisième procès sur l'attentat de Piazza della Loggia du 28 mai 1974 : depuis l'Espagne, alors dernière résidence connue de Guillou/Guérin-Sérac, une communication de la police annonce cependant qu'elle a perdu sa trace.

(...)

Et c'est ainsi que l'on a découvert qu'il ne s'agissait pas d'une simple agence de presse. Ces documents, comme le résume l'arrêt Cavallini, contiennent un nombre impressionnant de références à des pratiques terroristes et guerrières peu orthodoxes, pour lesquelles Aginter Presse disposait de centres de formation, dans lesquels étaient enseignées les techniques de surveillance, de filature, de contact entre agents, d'interrogatoire (comment le mener et le subir), d'alibis, de faux aveux en cas d'arrestation et, surtout, les techniques de subversion et de sabotage dans toute situation politico-géographique.

"Une attention particulière - lit-on dans l'arrêt - était consacrée aux missions spéciales, visant à l'infiltration et à la guerre psychologique, jusqu'à l'élimination de cibles matérielles ou humaines, missions décrites en détail dans leur déroulement, depuis la phase préparatoire et l'arrivée du premier exécutant sur place, qualifié par une activité de couverture et un passé fictif et étudié uniquement pour les tiers qui entraient en contact avec lui, jusqu'au débriefing, avec l'effacement de toutes les traces humaines et matérielles de la mission qui avait eu lieu".


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMar 30 Aoû 2022 - 18:44


Extraits de l'arrêt Cavallini (2020)

Pages 1011-1012 :  


Aginter Press - Page 15 101110

Aginter Press - Page 15 101210

(traduction)

Se référant au concept de "guerre totale", théorisé lors de la conférence de Pollio en 1965, Vinciguerra a également déclaré que dans et pour cette guerre, il y aurait "non seulement une composante militaire, mais aussi une composante politique et une composante civile, à utiliser dans des structures adaptées à la réalisation de ce type de guerre...". En parlant de "guerre totale", je veux faire référence à l'idée de "guerre non orthodoxe"... Les services, en s'engageant dans ce type de guerre, utilisent de nombreuses structures, c'est-à-dire une structure unique divisée en plusieurs sous-structures. Les personnes que j'ai mentionnées il y a six ans (lors d'un autre interrogatoire), parmi lesquelles je me souviens de Delfo Zorzi, Marcello Soffiali, Carlo Maria Maggi, Massimiliano Fachini, Enzo Maria Dantini et Pino Rauti, faisaient certainement partie d'une de ces structures. J'attire ensuite l'attention sur un certain Arnaldo Ronchini ... Par exemple, Delfo Zorzi avait toutes les caractéristiques indiquées par Amos Spiazzi pour entrer dans une structure très secrète des Forces Armées ... Delfo Zorzi, en me parlant, a admis avoir des contacts avec un très haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur ... "

Par la même occasion, il a ensuite réitéré sa position personnelle :

"J'affirme que le fait de dire les noms des auteurs des massacres, ou plutôt de fournir des éléments pour leur identification, ne servirait actuellement qu'à produire de la confusion. Quel est l'intérêt d'envoyer une personne en prison à vie ? La justice prétendrait avoir résolu la question des massacres et avoir trouvé la vérité, et passerait sous silence le fait qu'à partir de l'après-guerre, une organisation de l'OTAN a également opéré en Italie, à laquelle on peut attribuer les drames et les tragédies du pays et qui, dans les diverses contingences historiques, a eu recours de temps en temps à des organisations secondaires ou créées par elle-même. Par exemple, la loge P2 est l'une de ces organisations, tout comme l'était Aginter Presse ... En 1974, un conflit amer éclate au sein des services secrets américains, à tel point qu'à la fin de cette année-là, Angleton est renvoyé de la CIA. Ce clash a été reproduit au sein de nos Services, et avait pour objet la ligne à suivre à l'égard du Parti communiste.... Le massacre d'Italicus s'inscrit dans cette progression qui devait aboutir à l'état d'urgence ... Pour l'Histoire, il n'est pas important de savoir si Cauchi ou Freda ou Delle Chiaie ont matériellement perpétré un massacre. Il importe plutôt de connaître les motivations de la stratégie globale dans laquelle s'inscrivent les massacres et qui a été développée sur l'ensemble du continent européen pour la défense des intérêts des États-Unis d'Amérique.... "  
(dich. C.I. Bologna du 9.11.1990, dans la sentence G.l. Bologna 3.8.1994, pp. 128-129).


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMer 31 Aoû 2022 - 9:19


Autre extrait de l'arrêt Cavallini (2020) :  

Aginter Press - Page 15 Gss10

(traduction)

- cette stratégie avait été introduite dans notre pays grâce à l'élaboration théorique et à l'inspiration de "Aginter Press" de Guerin Serac (int. 9.3.1992), qui était le "cerveau" des attentats et, en particulier, était en contact avec Stefano Delle Chiaie (int. 20.5.1992) ; (401)

_ _ _

(401) Il est bon à ce stade de s'attarder sur "Aginter Press" pour comprendre de quoi il s'agissait et constater qu'une fois de plus, les déclarations de Vinciguerra sont fiables.

Comme indiqué dans l'ordonnance de condamnation de la G.I. de Milan, Dr. Salvini du 3.2.1998 (ch. 58). En mai 1974, un groupe de militants appartenant au nouveau gouvernement portugais, issu de la révolution des œillets du mois d'avril précédent, a fait une descente dans les locaux d'une agence de presse au numéro 13 de la Rua des Pracas, à Lisbonne, où un fonctionnaire de la PIDE, l'ancienne police politique du régime salazariste, avait révélé se cacher, sous le couvert de l'agence "Aginter Press", un centre d'information qui avait travaillé pour la PIDE elle-même.

Dans les locaux semi-abandonnés de l'agence, on a découvert d'énormes archives contenant des documents et des microfilms de tous les continents et pays du monde, ainsi qu'un atelier de fabrication de faux documents, notamment des cartes de journaliste et de policier de nombreux pays, ainsi que des visas et des timbres relatifs aux principales frontières européennes. On a également trouvé des documents commerciaux concernant des transactions importantes et des registres concernant les paiements de militants individuels, indiqués par des initiales et des noms codés.

La documentation a été examinée par la Commission portugaise pour le démantèlement de la PIDE, qui a conclu que "Aginter Press" avait été, jusqu'en avril 1974, un centre de subversion internationale, financé non seulement par le gouvernement portugais, mais aussi par d'autres gouvernements européens, derrière lequel se cachait un centre d'espionnage lié aux services secrets portugais et à d'autres services secrets occidentaux tels que la C. I. A. et le réseau ouest-allemand Gehlen ; un centre de recrutement et d'entraînement de mercenaires et de terroristes spécialisés dans les attentats et le sabotage ; une organisation fasciste internationale appelée "Ordre et Tradition" et son bras militaire O.A.C.I.. ("Organisation d'Action Contre le Communisme International").

La documentation présente un nombre impressionnant de références aux pratiques terroristes et à la guerre non orthodoxe, pour lesquelles l'"Aginter Press" disposait de centres de formation, dans lesquels étaient enseignées les techniques de surveillance et de filature, les techniques de contact entre agents, les techniques d'interrogatoire (comment les mener et les subir), les techniques d'alibi et de faux aveux en cas d'arrestation et, surtout, les techniques de subversion et de sabotage dans toute situation politico-géographique.

Une attention particulière a été accordée aux missions spéciales, visant à l'infiltration et à la guerre psychologique, ainsi qu'à l'élimination de cibles matérielles ou humaines. Ces missions ont été décrites en détail, depuis la phase préparatoire et l'arrivée sur place du premier auteur, qualifié par une activité de dissimulation et une vie passée fictive étudiée uniquement pour les tiers qui entrent en contact avec lui, jusqu'au débriefing, c'est-à-dire l'effacement de toutes les traces humaines et matérielles de la mission qui s'est déroulée.


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMer 31 Aoû 2022 - 10:55


(suite)

Aginter Press - Page 15 Sor10


(traduction)

Il ne s'agissait donc pas seulement d'une structure terroriste, mais d'une véritable structure de renseignement internationale, qui combinait des techniques de guerre peu orthodoxes avec des outils typiques d'un service de sécurité non officiel (comme le "Anello" en Italie).

Le système cryptographique utilisé et le code alphanumérique attribué à chacun des membres dirigeants de l'Agence (qui a été acquis par le R.O.S.) en sont les signes les plus évidents.

Le système cryptographique fonctionnait en attribuant à chaque mot d'intérêt une clé secrète à deux lettres qui pouvait être déduite d'une table de référence utilisée par toute l'organisation (par exemple, le mot aéroport pouvait être indiqué par les lettres AN ou NA), de sorte que les concepts clés de toute action pouvaient être échangés d'exposant à exposant de la structure, même par radio, sans aucun risque.

Les noms réels des membres les plus importants de l'organisation apparaissent dans la documentation, accompagnés non seulement d'un nom de bataille, mais aussi d'un code alphanumérique pour chaque sujet : par exemple, Guerin Serac était "Ralph", et son code alphanumérique était "C11" ; Jean Marie Laurent était "Joël" et son code était "R22" (les codes alphanumériques sont typiques des structures militaires ou de renseignement et ont été utilisés principalement pour les communications radio).

Le rédacteur en chef de "Aginter Press", fondé en septembre 1966 à Lisbonne, principalement par des éléments français, était Yves Guillou, alias Guerin Serac, qui avait fait défection de l'armée française à Oran en février 1962 et rejoint l'OAS.

Après la défaite en Algérie, Guerin Serac, avec d'autres vétérans de l'O.A.S., s'était réfugié au Portugal pour échapper à une condamnation pour désertion et trahison, et avait créé une organisation anticommuniste internationale (une sorte d'O.A.S. internationale) composée de spécialistes de la lutte contre la "subversion", visant avant tout à défendre les "valeurs occidentales" partout où elles étaient menacées par les communistes et leurs alliés et, au début des années 1960, à défendre la "présence blanche" dans les rares territoires africains restés aux mains des Européens.

Tout cela impliquait des contacts avec les services de sécurité des principaux pays occidentaux, également engagés dans la lutte commune contre le communisme, et qui pouvaient être intéressés à "contracter" l'Agence pour des opérations sales telles que des attentats ou des actions de sabotage ou le recrutement de mercenaires pour les pays du Tiers Monde, qui ne pouvaient pas être menées officiellement et personnellement par des entités gouvernementales (et en fait, des traces de contacts et d'échanges d'informations ont été trouvées dans les archives de la Rua des Pracas, couvrant presque toute la planète, y compris l'Italie).

Après les troubles estudiantins et ouvriers de 1967/1968 et le développement des forces de gauche dans les pays européens, "Aginter Press" s'est tournée vers l'Europe, et en particulier vers des pays comme l'Italie, qui étaient plus exposés sur ce front (également par à leur position géostratégique).

Avec la chute du régime de Caetano et la "révolution des œillets" d'avril 1974, Guerin Serac, les vétérans de l'O.A.5. à son service et de nombreux militants portugais s'installent à Madrid, où ils renforcent leurs relations avec les membres de Ordine Nuovo et de Avanguardia Nazionale, comme Stefano Delle Chiaie et les siens.

C'est ainsi qu'est né le "groupe de Madrid", dans la continuité de "Aginter Press", qui s'est mis à la disposition des structures de sécurité espagnoles dans la lutte contre les militants (...)


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyMer 31 Aoû 2022 - 16:07


(suite et fin)

Aginter Press - Page 15 Oas2110

(traduction)

de l'E.T.A., continuant également à opérer dans d'autres pays d'Europe et d'Amérique du Sud.

A la mort du général Franco à l'automne 1975, de nombreux éléments du groupe s'installent en Amérique du Sud, mettant leurs compétences opérationnelles au service des forces spéciales chiliennes et argentines notamment.

Cette nouvelle "migration" a été décrite par Vinciguerra (qui a également rejoint l'Argentine et le Chili, comme Delle Chiaie, Pierluigi Pagliai, Augusto Cauchi et plusieurs Espagnols et Français), en particulier dans les interrogatoires donnés au procureur de Rome dans le cadre de l'enquête sur la tentative d'assassinat du démocrate-chrétien chilien Bernardo Leighton et d'autres dissidents chiliens.

Guerin Serac, on le verra, était également en contact étroit avec Carlo Maria Maggi.


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyVen 28 Oct 2022 - 15:11


Les droites nationales et radicales en France
Jean-Yves Camus et René Monzat
(1992)


Sur Jean-Pierre Stirbois (1945-1988)


Aginter Press - Page 15 Stirbo10

(...)

Stirbois enfin participait de l'ambiguïté du courant solidariste qui comprenait à la fois des catholiques traditionaistes et des païens.

_ _ _

https://fr.wikipedia.org/wiki/Solidarisme

(...)

En 1975, l’Union solidariste fut notamment créée autour de Jean-Pierre Stirbois et Michel Collinot. Ses militants venaient en partie du Mouvement solidariste français (MSF) et du Mouvement jeune révolution (MJR), lui aussi « solidariste ». Le discours du parti incluait la défense des travailleurs. En 1977, l’Union solidariste rejoignit le Front national dont Jean-Pierre Stirbois devint secrétaire général en 1981, où il maintint une tendance dite « solidariste ».


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyVen 28 Oct 2022 - 16:26


Les droites nationales et radicales en France
Jean-Yves Camus et René Monzat
(1992)


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptySam 3 Déc 2022 - 16:40


https://www.lemonde.fr/international/article/2022/11/30/les-deux-vies-d-yves-guillou-ex-homme-orchestre-de-l-internationale-neofasciste_6152268_3210.html

Vie et mort d’Yves Guillou, personnage-clé des réseaux internationaux d’extrême droite

Publié le 30 novembre 2022 à 05h15


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Recherché durant des décennies, cet activiste, soupçonné d’avoir commis des actes terroristes dans les années 1960 et 1970, est décédé en mars dans un Ehpad du Var, à l’âge de 95 ans. « Le Monde » lève le voile sur ses dernières années, au contact des milieux templiers.

Un vieillard est mort. Son nom était Yves Guillou. Il avait 95 ans et souffrait de la maladie d’Alzheimer. Le décès remonte au 9 mars, au Revest-les-Eaux, paisible commune varoise, où le personnel de son Ehpad garde de lui l’image d’un « monsieur doux, gentil et cultivé qui, de temps à autre, parlait soudainement en espagnol ou en portugais ». Sur une photo, on le voit sourire, pressant une peluche dans ses bras. La directrice de l’établissement, Sybille Dollé, se souvient de ses nombreux visiteurs. « J’ai pensé que ce monsieur était un homme extraordinaire tant il était l’objet d’attentions de la part de son groupe d’amis, confie-t-elle. Durant les cinq années passées ici, il n’a pratiquement jamais été seul. »

« Extraordinaire », ce vieillard l’était, mais pour des raisons que Mme Dollé n’imagine sans doute pas. Dans une autre vie, avant l’Ehpad, ce pensionnaire-là fut, en effet, une figure de l’activisme d’extrême droite en Europe de l’Ouest. Un terroriste, même, selon plusieurs sources. Son parcours a fait de lui un saute-frontières doué pour jongler avec les identités : Yves Guillou, donc, mais aussi Yves Guérin-Sérac, alias « L’homme au cigare », « Ralf », ou encore « Stan »… Des décennies durant, des magistrats, des journalistes, des universitaires ont cherché sa trace. Beaucoup le croyaient mort, ou à l’abri d’un couvent espagnol. Aucun ne pouvait l’imaginer dans un Ehpad des environs de Toulon…

Yves Guillou voit le jour, le 2 décembre 1926, à Ploubezre, petite ville bretonne, dans une famille modeste ancrée dans le catholicisme traditionnel. En 1947, alors qu’il brûle de combattre, il rejoint l’armée de terre. Quatre ans plus tard, on le retrouve au sein du bataillon français de l’Organisation des Nations unies engagé en Corée. Dans son livret militaire, ses supérieurs soulignent « son audace, son courage et son aptitude de meneur d’hommes ».

(...)


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptySam 3 Déc 2022 - 20:56


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MessageSujet: Re: Aginter Press   Aginter Press - Page 15 EmptyDim 4 Déc 2022 - 8:40


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Un vieillard est mort. Son nom était Yves Guillou. Il avait 95 ans et souffrait de la maladie d’Alzheimer. Le décès remonte au 9 mars, au Revest-les-Eaux, paisible commune varoise, où le personnel de son Ehpad garde de lui l’image d’un « monsieur doux, gentil et cultivé qui, de temps à autre, parlait soudainement en espagnol ou en portugais ». Sur une photo, on le voit sourire, pressant une peluche dans ses bras. La directrice de l’établissement, Sybille Dollé, se souvient de ses nombreux visiteurs. « J’ai pensé que ce monsieur était un homme extraordinaire tant il était l’objet d’attentions de la part de son groupe d’amis, confie-t-elle. Durant les cinq années passées ici, il n’a pratiquement jamais été seul. »

« Extraordinaire », ce vieillard l’était, mais pour des raisons que Mme Dollé n’imagine sans doute pas. Dans une autre vie, avant l’Ehpad, ce pensionnaire-là fut, en effet, une figure de l’activisme d’extrême droite en Europe de l’Ouest. Un terroriste, même, selon plusieurs sources. Son parcours a fait de lui un saute-frontières doué pour jongler avec les identités : Yves Guillou, donc, mais aussi Yves Guérin-Sérac, alias « L’homme au cigare », « Ralf », ou encore « Stan »… Des décennies durant, des magistrats, des journalistes, des universitaires ont cherché sa trace. Beaucoup le croyaient mort, ou à l’abri d’un couvent espagnol. Aucun ne pouvait l’imaginer dans un Ehpad des environs de Toulon…

Yves Guillou voit le jour, le 2 décembre 1926, à Ploubezre, petite ville bretonne, dans une famille modeste ancrée dans le catholicisme traditionnel. En 1947, alors qu’il brûle de combattre, il rejoint l’armée de terre. Quatre ans plus tard, on le retrouve au sein du bataillon français de l’Organisation des Nations unies engagé en Corée. Dans son livret militaire, ses supérieurs soulignent « son audace, son courage et son aptitude de meneur d’hommes ».

Il gravit les échelons. Entre 1956 et 1961, il s’illustre notamment en Algérie, dans les commandos parachutistes du « 11e choc », orchestrant parfois des opérations délicates. Au contact de la doctrine contre-insurrectionnelle mise au point par les officiers français, il devient un soldat politique aguerri, doublé d’un catholique intégriste, convaincu d’être en croisade, au service du pays et de Dieu.

Assassinats de leaders politiques

Arrive 1962, année charnière. A l’heure où la France lâche l’Algérie, Yves Guillou veut poursuivre le combat au sein de l’Organisation armée secrète (OAS) et bascule dans la clandestinité. Les tribunaux français ont beau le condamner par contumace à trois ans de prison pour désertion, il rejoint ses camarades de l’OAS en Espagne, puis au Portugal. Dorénavant, il évoluera dans l’ombre.

Qui sont les soldats perdus d’Yves Guillou, devenu Yves Guérin-Sérac ? Beaucoup se revendiquent de l’OAS. D’autres proviennent de la Waffen-SS ou sont des activistes néonazis et néofascistes.

En 1963, le voici installé à Lisbonne, sous une identité d’emprunt : Yves Guérin-Sérac. Ce sera son nom de guerre, celui d’un maître manipulateur obsédé par la lutte contre le communisme et la sauvegarde de l’Occident chrétien.

Pour parvenir à ses fins, il crée une société baptisée Aginter Press. Officiellement, une agence de communication lisboète. En réalité, l’instrument de ses combats, une officine de déstabilisation au service du dictateur portugais Antonio Salazar et de tous ceux qui, en Europe et au-delà, ont besoin de soutien. Son champ d’action : le renseignement, l’infiltration des formations de gauche, la « provoc » dans les manifestations ou les meetings, la désinformation, l’instruction militaire, mais aussi la mise à disposition de mercenaires, voire l’assassinat de leaders politiques, ou le terrorisme.

Qui sont les soldats perdus d’Yves Guillou, devenu Yves Guérin-Sérac ? Beaucoup se revendiquent de l’OAS. D’autres proviennent de la Waffen-SS ou sont des activistes néonazis et néofascistes habitués à grenouiller dans divers groupuscules à travers l’Europe. Journalistes, étudiants, syndicalistes… Ils sont recrutés selon leurs compétences et en fonction des besoins. Au cœur de la toile qu’il a lui-même tissée, Guillou choisit des compagnons à son image : entraînés, prêts à l’action, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, où les blocs Est-Ouest s’affrontent.

Réseaux néofascistes

Un magistrat milanais, le juge Guido Salvini, a recherché le Français pendant dix ans. Pour lui, il ne fait aucun doute qu’il a participé à des attentats en Italie, dans le cadre de la « stratégie de la tension », cette ultraviolence d’extrême droite destinée à terroriser la population et à favoriser l’avènement d’un pouvoir « fort ». Interrogé par la RAI en 1997, le juge définissait Aginter Press comme une « structure détachable », utilisée par les services de renseignement européens et américains pour mener des opérations clandestines.

D’après lui, ces services déléguaient les « sales besognes » à l’agence et évitaient de se compromettre. Les transcriptions des enquêtes du magistrat révèlent également ses soupçons sur le rôle d’Aginter Press dans un attentat commis en 1973 contre le consulat d’Algérie à Marseille (quatre morts, 83 blessés). M. Salvini évoquait même son implication dans certaines phases de l’opération « Condor », le plan d’élimination des opposants aux dictatures d’Amérique du Sud dans les années 1970-1980.

En 1978, deux journalistes de Libération, Frédéric Laurent et Fabrizio Calvi, auteurs du livre L’Orchestre noir (première édition chez Stock), révèlent que l’activiste français est depuis des années dans les radars des services italiens. En enquêtant sur les réseaux néofascistes, ils exhument une note du renseignement militaire transalpin datée du 12 décembre 1969, jour de l’attentat à la bombe de la Piazza Fontana, à Milan (seize morts, 88 blessés), un événement souvent considéré comme le point de départ de la « stratégie de la tension ». Cette note comporte trois noms, présentés comme ceux des organisateurs de l’attentat : Robert Leroy, Stefano Delle Chiaie et Yves Guérin-Sérac, autrement dit Guillou. Leroy, mort dans les années 1980, était l’un de ses affidés. Quant à Stefano Delle Chiaie, décédé en 2019, c’était une figure majeure de l’extrême droite italienne, fondateur du groupuscule Avanguardia Nazionale.

En ce mois de décembre 1969, un autre document, émanant du même service de renseignement, mentionne pour la première fois le nom de la structure ayant servi à « couvrir » les activités de Guillou : Aginter Press. Entre 1969 et 1974, cette précision restera confidentielle.

« Allez donc au 13, rua das Praças »

L’agence cesse de fonctionner à la chute de la dictature portugaise, en avril 1974. Le 22 mai suivant, les militaires du Movimento das Forças Armadas (MFA), qui ont renversé Salazar lors de la « révolution des œillets », perquisitionnent un appartement de la rua das Praças, au cœur de Lisbonne : le siège d’Aginter Press. Guillou n’est plus là, ses nervis non plus. Seul reste un comptable qui ignore où il a mis les pieds en acceptant ce job…

En ce même printemps 1974, un journaliste du magazine italien L’Europeo, Corrado Incerti, est présent dans la capitale. Alors qu’il n’a pas encore entendu parler d’Aginter Press, il fait la connaissance d’un dirigeant du Parti socialiste portugais tout juste libéré de prison. Se sentant en confiance, ce dernier lui glisse : « Allez donc au 13, rua das Praças, les militaires ont saisi une avalanche de documents provenant d’une agence terroriste appelée Aginter Press. Je suis convaincu que cette information intéressera beaucoup l’Italie. »

Le reporter arrive un peu tard et ne trouve rien sur place. Mais il lance les démarches pour accéder aux documents transférés au fort de Caxias, célèbre lieu de détention du temps de la dictature. Au mois d’août, un hebdomadaire portugais dévoile la découverte de l’officine. Le temps presse et Corrado Incerti, rentré en Italie, insiste auprès de ses sources pour être le premier à consulter les dossiers saisis. Le 28 septembre 1974, il reçoit le feu vert des autorités et fonce au Portugal avec deux collègues.

Gardiens soudoyés

Sitôt au fort, les journalistes se plongent dans les archives, prennent des notes et des photos. C’est alors qu’un certain « Garibaldi », se présentant comme un confrère français, se joint à eux. Il est affable, sympathique, la discussion s’engage. Tous sont excités par la profusion d’informations inédites et planifient déjà le travail des jours suivants.

Sauf que, le lendemain, les Italiens se voient interdire, sans explication, l’accès aux archives. Ils apprendront plus tard que ce refus est l’œuvre du dénommé Garibaldi : il a soudoyé les gardiens et emporté une partie du « trésor », en France a priori. A ce jour, impossible d’identifier ce Garibaldi. Un agent chargé de faire le « ménage » pour l’un des Etats ayant eu recours à Guillou, alias Guérin-Sérac ? Un ancien d’Aginter Press ?

Le maître des coups tordus n’a pas de visage. Nul ne sait trop où il se trouve. En Amérique du Sud ? En Espagne, le pays de Franco ?

L’article de L’Europeo aide à mieux connaître cette agence structurée en deux entités. La première était l’Organisation armée contre le communisme international (OACI), une branche paramilitaire dont il est difficile d’identifier les membres car les noms ont été chiffrés. L’autre entité, baptisée Ordre et tradition, présente des contours plus nébuleux, à mi-chemin entre une association et un manifeste politico-religieux.

Un document intitulé « Notre action politique » figure aussi parmi les documents saisis. Des années plus tard, le juge Guido Salvini y verra un « manuel opérationnel de la guerre psychologique, inspiré de la contre-insurrection française et des opuscules de sabotage de l’armée des Etats-Unis », en d’autres termes « le mode d’emploi de l’instauration du chaos dans les régimes considérés comme trop libéraux ».

En cette année 1974 marquée par la chute de la dictature au Portugal, un nouveau chapitre s’ouvre dans la vie d’Yves Guillou, contraint de redoubler de discrétion. Une seule photo de lui circule, prise par la PIDE – la police politique portugaise –, mais elle est de qualité trop médiocre pour l’identifier avec certitude.

Dans les années suivantes, seuls deux autres clichés feront surface. Le maître des coups tordus n’a pas de visage. Nul ne sait trop où il se trouve. En Amérique du Sud ? En Espagne, le pays de Franco ? La deuxième option paraît plus probable. On apprendra bien plus tard que son épouse, Jacqueline Gaudin, est morte à Madrid, en 1987.

Au fil du temps, des bribes d’informations affleurent malgré tout grâce à la ténacité des magistrats italiens chargés de pister les néofascistes. Parmi ces activistes, un certain Vincenzo Vinciguerra, un ex-membre d’Ordine Nuovo et d’Avanguardia Nazionale. A son actif, citons l’organisation d’un attentat commis dans le nord-est du pays, en 1972 (trois carabiniers tués). Fuyant la justice, Vinciguerra s’est caché en Espagne, au Chili, en Argentine. C’est au cours de cette cavale qu’il a côtoyé Guillou, alias Guérin-Sérac, à Madrid, en 1974.

Les Italiens louent ses postures de moine soldat ; en France, les nostalgiques de l’OAS l’admirent ; en Amérique du Sud, son anticommunisme est salué.

Dans une lettre envoyée en 2012 à un chercheur de l’université Paris-X, Vincenzo Vinciguerra confirme l’implication du Français dans des attentats en Italie : « L’Aginter Press y a participé, et notamment à celui de la Piazza Fontana, en 1969. »

Cet homme, qui est toujours incarcéré dans son pays en 2022, gardait un souvenir précis de ce compagnon qu’il appelait volontiers « Ralf » : « La chose qui m’a frappé, c’est sa religiosité. Ralf était un homme très catholique. Catholique intégriste ! Tous les soirs, il faisait la prière du para. La civilisation chrétienne s’est bâtie sur des millions de morts et il n’avait aucun scrupule s’il fallait en faire autant pour la préserver ! »

Si l’ex-chef d’Aginter Press fait parfois parler de lui dans les années 1990, il demeure insaisissable. En 1994, un mercenaire français affirme au journaliste Frédéric Laurent qu’il fut un temps le conseiller de paramilitaires colombiens. Deux ans plus tard, un autre journaliste, espagnol cette fois, retrouve sa trace à Séville, où il a ouvert une école de langues, Interschool. Mais le reporter est repéré et l’établissement cesse ses activités en quarante-huit heures. Le jeu de piste reprend…

Au tournant du siècle, Guillou réside ailleurs en Espagne (Tenerife, Madrid), puis en France, du côté de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Dans le même temps, ses décorations et son dossier militaire circulent chez les collectionneurs, au point d’apparaître sur le site d’un négociant londonien. A-t-il voulu s’en débarrasser ? Liquide-t-il son passé ou bien est-ce un proche qui s’en charge, à la suite de son décès ?

A l’extrême droite, la seule évocation de son « nom de guerre », Yves Guérin-Sérac, alimente le mythe et les fantasmes : les Italiens louent ses postures de moine soldat ; en France, les nostalgiques de l’OAS l’admirent ; en Amérique du Sud, son anticommunisme est salué. Pour beaucoup, Guillou incarne l’époque héroïque, mais révolue, de la guerre froide et de la violence politique.

Convaincu de son implication dans des attentats des années de plomb, un journaliste italien, Andrea Sceresini, l’a cherché ces dix dernières années, retrouvant notamment d’anciens membres d’Aginter Press. Dans le lot, son propre frère cadet, Jean-Joseph Marie Guillou, ou encore Jean-Marie Laurent (aucun lien de parenté avec Frédéric Laurent).

Celui-ci, connu sous le pseudonyme de « Laffite », a croisé Yves Guillou en Algérie. Leurs liens ont perduré par les réseaux de l’OAS dans le sud de la France. Interrogé par Andrea Sceresini, Laffite a livré des précisions, à ce jour invérifiables, sur Aginter Press, en particulier des « services rendus » au SDECE (service de renseignement français, ancêtre de la DGSE) à la fin des années 1960 ou encore des opérations menées en Afrique (Congo, Tanzanie, Zambie). Malgré tout, les vides restent nombreux dans la biographie d’Yves Guillou.

En août 2022, quand Andrea Sceresini révèle son décès dans le journal communiste italien Il Manifesto, la nouvelle met en ébullition le microcosme des reporters, magistrats, historiens et militants des deux bords qui n’ont eu de cesse de le pister. Ainsi le mythique « soldat politique » s’est éteint en paix, le 9 mars, dans le Var. « Tout près de nous », se disent les vétérans français de l’antifascisme. En effectuant des recherches, ils vont alors relever deux traces numériques pour le moins déroutantes, susceptibles d’éclairer d’autres facettes du personnage.

La première date de 2002. Elle concerne un colloque organisé, cette année-là, à Madrid par une émanation de la secte coréenne Moon, l’Association des femmes pour la paix mondiale. Guillou y participe sous son nom pour prôner le « rapprochement des femmes d’Occident et d’Orient ». La deuxième trace numérique date de 2006, toujours en Espagne. Cette fois, il est question d’une rencontre spirituelle œcuménique, le Foro Espiritual. Yves Guillou, qualifié de « chercheur en religion », doit intervenir comme conférencier. Comment en est-il venu à se découvrir ainsi ? Pourquoi prendre part, lui le catho intégriste au passé d’ultraviolence, à de telles assemblées ? Pour expliquer ce virage, peut-être faut-il se tourner vers ses derniers visiteurs, à l’Ehpad Les Jardins du Revest…

Situé sur les collines de l’arrière-pays toulonnais, l’endroit est paisible et bien tenu. Les pensionnaires sont choyés, appelés par leur prénom. Le personnel se souvient des discussions, parfois sans queue ni tête, entre « Monsieur Yves » et Marie-Antoinette, une vieille dame souffrant, comme lui, de la maladie d’Alzheimer. Mais tous admettent avoir peu échangé avec ce pensionnaire, tant il était occupé par ses amis, présents pour ainsi dire chaque jour, séparément, un peu comme s’ils se relayaient. En août 2017, ils avaient même organisé à son intention un voyage en Espagne. « Ils y sont allés tous ensemble, c’était touchant », résume une aide-soignante.

Bernard, Sylviane, Thomas, Pierre, Danièle et les autres, une dizaine de personnes, au total… Difficile, à première vue, de deviner les liens entre ces visiteurs aux profils variés. Un point commun, tout de même : la discrétion. Ceux qui acceptent de s’exprimer le font de façon anonyme, et parce qu’il faut rendre hommage à « Yves », « un homme lumineux », voire « un exemple ».

Le plus assidu à son chevet fut Bernard, un sexagénaire courtois mais avare de mots et d’explications. Il affirme avoir connu Yves Guillou du temps où celui-ci vivait à La Farlède (Var), à quelques kilomètres de chez lui. A la mort de sa dernière compagne, prénommée Edith, Yves Guillou s’était retrouvé seul. Bernard dit avoir été ému par sa détresse et lui être venu en aide à l’apparition des premiers signes d’Alzheimer. En mars 2017, c’est lui qui a géré son installation à l’Ehpad. Avec son épouse, il allait le voir au moins une fois par semaine. Bernard est le dernier à l’avoir vu vivant, le premier à l’avoir vu mort. Les autres visiteurs ? « Peut-être nous sommes-nous croisés, mais je n’ai jamais échangé avec eux », glisse-t-il d’une voix douce.

Pour identifier ce groupe informel, mieux vaut chercher du côté de la Mercia Academy, un collectif basé en Suisse dont le site Internet propose des cours liés au « développement personnel ». Au programme : « sciences énergétiques », « danses vibratoires », « tellurologie »… Une membre de cette académie – Danièle, l’une des visiteuses de l’Ehpad – semble avoir connu l’ex-para. Son adresse de Villefranche-sur-Mer était la même que celle mentionnée sur la carte d’identité de Guillou. Etrangement, cette adresse apparaît aussi dans une enquête parlementaire menée en 1999 sur « Les sectes et l’argent » : il s’agissait alors du siège d’une association chapeautant deux ordres templiers, l’Ordre nouveau des templiers opératifs, et l’Ordre du temple de la Jérusalem céleste.

Là réside sûrement l’élément déclencheur qui a conduit Yves Guérin-Sérac, le champion des identités multiples, à redevenir Yves Guillou : les ordres templiers des années 1970 et 1980. Ces organisations, qui alliaient une spiritualité inspirée de la mystique chrétienne à une structuration quasi militaire, accueillirent des anciens de l’OAS. « Je suis à peu près sûr que Guillou fréquentait ce milieu, dit Andrea Sceresini. D’ailleurs, la structure Ordre et tradition incorporée à son agence avait été conçue comme un ordre templier. Et je présume aussi qu’Yves Guillou et Luc Jouret se sont fréquentés. » Luc Jouret, numéro deux de l’Ordre du Temple solaire (OTS), a péri en 1994, en Suisse, avec vingt-trois autres personnes, dans le suicide collectif de la secte qu’il avait contribué à créer.

La mystérieuse « Danièle », désormais établie en Suisse, n’a pas souhaité répondre au Monde. Selon son époux actuel, elle n’aurait pas côtoyé Yves Guillou de façon assidue : « Je pense que c’est surtout son ex-mari qui était en contact avec Yves à Monaco à la fin des années 1980. » De fait, une source différente situe la rencontre entre Yves Guillou, Danièle et l’ex-mari de celle-ci dans le cadre d’une autre organisation, l’Ordre souverain du Temple solaire (OSTS) de Monaco. Créé en 1967 et dissous en 1994, l’OSTS rassemblait des templiers de la Côte d’Azur et d’ailleurs.

Quel fut le parcours de Guillou dans cet ordre ? Là aussi, les zones d’ombre sont légion. Mais l’année 1981 semble avoir été celle d’une cassure au sein de l’OSTS. Cette année-là, ses membres se déchirent sur la pratique des rites, le groupe se scinde en deux branches : l’une reste fidèle à la hiérarchie initiale, d’inspiration militaire ; la seconde, que vont suivre Danièle et les futurs visiteurs de l’Ehpad du Revest, s’oriente davantage vers un mysticisme new age. C’est ce dernier courant que suit Yves Guillou. Autrement dit, à en croire ses amis, il aurait continué à combattre mais « pour la paix », faisant progressivement son adieu aux armes, lui qui fut un temps capable, à l’entendre, de « monter au braquage » en Espagne, pour renflouer les organisations templières.

Au cours des années 1990 et 2000, l’un de ses « frères » templiers voyage souvent avec lui : un certain Henri. Nous l’avons retrouvé, dans le Var. C’est un homme d’une soixantaine d’années, traversé par des sentiments contradictoires. D’un côté, il veille à ne concéder aucune confidence sur ses amis templiers. De l’autre, il veut saluer la mémoire du défunt.

Ensemble, ils auraient étudié différentes formes de spiritualités. D’après lui, Guillou avait une connaissance pointue des écritures saintes, ainsi qu’une approche ouverte de l’islam soufi ou du bouddhisme. Lors d’un voyage à Beyrouth, il avait aussi rencontré des membres de la branche spirituelle du Hezbollah. « Nous allions avec Yves partout où il nous semblait que les hommes avaient besoin d’apaisement, assure Henri. Nous l’avons accompagné dans sa nouvelle mission, celle de la non-violence et de l’acceptation de l’autre, d’où qu’il vienne, chrétien, juif, musulman ou, plus simplement, tous ceux qui placent la lumière au-dessus de tout autre chose. »

Cette posture surprenante a semble-t-il donné à l’ex-para une place de choix dans le milieu des spiritualités alternatives. « Vous devriez voir une vidéo tournée au Costa Rica en 2013, suggère Henri. En Amérique latine, dans notre communauté spirituelle, Yves, c’était le pape ! Il était bien plus écouté que d’autres frères et sœurs qui, dans notre hiérarchie, lui étaient pourtant supérieurs. »

Le Monde a exhumé ces images sur YouTube. Elles nous viennent d’une association basée au Costa Rica dont les membres pratiquent la méditation, le chamanisme, la transe, les « danses vibratoires »… En cette année 2013, tout cela semble convenir à Yves Guillou. Il a 87 ans, des muscles encore noueux d’ex-commando, il s’exprime face caméra durant quatre minutes, en espagnol, proclamant la nécessité d’accéder à la « lumière » par l’amour des autres et de la nature : « J’ai fait beaucoup de bêtises durant cette vie et toutes les expériences qu’il est possible de réaliser, dans les airs, la terre et la mer, j’ai voyagé à travers le monde. Dans la vie, il y a un choix à faire entre la lumière ou la matière. Je suis et reste un combattant, un combattant de la lumière. »

Un autre événement a marqué son ami Henri et pourrait confirmer ce changement de cap. Au cours d’une cérémonie d’initiation templière, Guillou entre en transe, puis explose. « Il tremble, il crie, il a du mal à se contenir, je vois bien qu’il est bouleversé, se souvient son ami. Jamais je ne l’avais vu perdre le contrôle. Ce jour-là, il finit par crier : “Oui, j’ai tué ! J’ai tué !” Mais ce n’est pas à nous qu’il s’adressait, c’était à Dieu, à la lumière qui guidait sa vie. » Henri affirme n’avoir jamais évoqué ce moment avec lui. « Je suis convaincu que personne ne connaissait vraiment ses activités antérieures. Il ne parlait jamais de politique ! »

Sur ses vieux jours, Yves Guillou avait encore des réflexes d’autrefois, comme sa tendance à se montrer directif ou à piquer de sombres colères. « Mais rarissimes et rapidement oubliées », relativise Henri. Surtout, il gardait tout ce qu’il possédait dans deux valises, comme s’il voulait être prêt à filer en urgence. Sur ses terres natales, en Bretagne, sa sépulture, simple et discrète, est à son image, noyée dans la masse, histoire de brouiller les pistes une dernière fois.


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Voir aussi :

https://ilmanifesto.it/le-trame-nere-di-guerin-serac

Le trame nere di Guérin-Serac

Andrea Sceresini - Edizione del 20 agosto 2022

(traduction)

Les complots noirs de Guérin-Serac

(...)


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https://www.ilgiornale.it/news/cronache/james-jesus-angleton-quarta-puntata-podcast-2032964.html

James Jesus Angleton, la spia che ha ispirato pellicole e libri

10 Maggio 2022 - 14:00

James Jesus Angleton, per gli amici Jim, fu l’uomo cerniera tra i servizi segreti americani e quelli inglesi. La sua vita straordinaria ha ispirato numerose pellicole e libri

(traduction)

James Jesus Angleton, l'espion qui a inspiré films et livres

James Jesus Angleton, que ses amis appellent Jim, est l'homme charnière entre les services secrets américains et britanniques. Sa vie extraordinaire a inspiré de nombreux films et livres

(...)

L'ombre d'Angleton s'étend également sur une autre organisation à cheval entre le renseignement et l'extrême droite, Aginter Presse, dont le siège opérationnel se trouve à Lisbonne. Dans un document inédit des Carabiniers du Ros, Guido Giannettini, "Agent Z", impliqué dans le massacre de Piazza di Fontana du 12 décembre 1969, fait allusion aux liens de l'ancien chef de l'OSS avec Aginter Presse.

(...)

_ _ _

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(traduction à vérifier)

AUDITION :  -  d'une information donnée par une personne informée des faits.  

* VINCIGUERRA Vincenzo, né à Catania le 03.01.1949 détenu à la maison d'arrêt Opera (Mi).
 
............

Le 12 janvier 1995, à Opera, dans les locaux de la prison locale, à 9 h 45.  

Les officiers du Ministère Public soussignés, le Capitaine CC Massimo Giraudo et le Brigadier CC D'Anna Romualdo, agissant en tant qu'officiers du "Département" en mon nom, par délégation écrite du Ministère Public de Brescia émise le 11.01.1995, signée par Sost. Proc. Dr. Francesco Piantoni, dans le cadre de la procédure pénale n° 1353/93, nous prenons acte du fait que le détenu VINCIGUERRA a spontanément souhaité répondre aux questions suivantes :

A.D.R.:- Je ne suis pas en mesure d'affirmer avec certitude l'utilisation de la structure appelée AGINTER PRESS par l'opération de la C.I.A. nom de code "CHAOS". Cependant, je peux signaler que l'activité menée par l'Agence avec cette opération sur le territoire des Etats-Unis correspond à l'activité menée en Europe par AGINTER PRESS.

Je peux également préciser que l'activité d'infiltration dans les groupes d'extrême gauche a été initiée par AGINTER PRESS après le lancement de l'opération CHAOS.

Je tiens à souligner que, comme cela est déjà apparu dans le passé, il serait opportun d'approfondir les relations entre le Prince BORGHESE et James Jesus ANGLETON, et entre le Prince et Avanguardia Nazionale, surtout après 1965, lorsque l'activité d'infiltration susmentionnée a commencé.

Je tiens également à répéter qu'il n'est pas correct d'inscrire AGINTER PRESS dans le cadre de la C.I.A., car il s'agissait plutôt d'une structure de l'O.T.A.N., tout comme l'O.A.S..

Je voudrais également suggérer une approche avec M. Umberto Federico D'AMATO historiquement mise en place et visant à clarifier et à identifier l'autorité politique qui a donné au préfet l'ordre de ne pas poursuivre les militants de l'O.A.S. présents en Italie, se limitant à les accompagner à la frontière aux points de passage choisis. J'insiste sur la gravité de ce comportement, car ces militants avaient été responsables de plusieurs tentatives d'assassinat du Président DE GAULLE et de nombreuses autres personnes.

On ne peut pas non plus dire que l'O.A.S. est une structure de l'O.T.A.N., car c'est le résultat d'une opération ponctuelle et non une entité avec une continuité d'action stratégique. Le "point" de contact avec AGINTER PRESS, outre l'arrestation évidente de SALBY, est GUERIN SERAC, qui s'est prévalu, pour cette opération, de ses connaissances antérieures avec la direction politique marocaine, dont il s'est vanté à plusieurs reprises, en mentionnant même le monarque actuel".

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Le "monarque actuel" était Hassan II.

Ce dernier était proche de Alexandre de Marenches (SDECE et Safari Club) et proche de Ronald Reagan.

Sur Vincenzo Vinciguerra :  

https://www.editorialedomani.it/idee/cultura/chi-e-vincenzo-vinciguerra-stragista-ergastolano-irriducibile-documentario-film-kd4ykm8a

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