le cercle Pinay

Die Internationale der Konservativen: Transnationale Elitenzirkel und ...
Johannes Großmann

Autre extrait :  

Le Centre européen de documentation et d'information (CEDI) ainsi créé devait permettre au régime franquiste de nouer des contacts avec des hommes politiques et des fonctionnaires conservateurs de plusieurs pays d'Europe occidentale et de rompre ainsi, du moins en partie, l'isolement international de l'Espagne au début des années 1950. Enfin, le CEDI, qui a également attiré l'attention des gaullistes français et des conservateurs britanniques, est devenu un important forum de contacts diplomatiques non officiels. Tant le mouvement occidental que la première histoire du CEDI en tant que lieu de rencontre germano-espagnol et instance de socialisation européenne pour les conservateurs et les démocrates-chrétiens allemands ont été relativement bien étudiés. Ce que l'on ne sait pas encore, c'est que le CEDI a officiellement continué à exister jusqu'au début des années 1990 et que ses principaux protagonistes ont en outre étendu leur coopération à d'autres formes d'organisation transnationales. Ainsi, dès 1959, quelques membres du CEDI ont fondé au Liechtenstein un club de débat politique exclusif portant le nom anodin d'Institut d'Etudes Politiques Vaduz. Jusqu'à aujourd'hui, le public n'a pas su qu'un cercle choisi d'élites conservatrices de nombreux pays se réunissait plusieurs fois par an dans cet institut pour discuter des développements actuels de la politique mondiale.

Une ligne de communication directe entre le CEDI et le Cercle Pinay ou Cercle Violet, un cercle de discussion informel de politiciens, d'entrepreneurs, de journalistes et d'agents de renseignement de haut rang, issu du réseau international de contacts de l'avocat parisien Jean Violet, a été établie dans les années 1960. La vision du monde conservatrice et anticommuniste défendue par le Cercle ne différait que très peu de celle du CEDI ou de l'Institut de Vaduz. Les protagonistes du Cercle ont toutefois travaillé avec plus de détermination pour orienter les processus de décision politiques et économiques et influencer l'opinion publique. Par conséquent, le Cercle ne s'est pas limité à l'Europe, mais s'est rapidement transformé en un forum transatlantique. Le strict secret et le faible degré d'institutionnalisation du Cercle rendent difficile - comme dans le cas de l'institut de Vaduz - l'accès à des sources fiables. Une tâche essentielle de la présente étude consiste donc notamment à reconstruire les formes d'organisation et les méthodes de travail des groupes de personnes mentionnés dans leur dimension transnationale et à les situer dans le contexte historique plus large des évolutions nationales et internationales. Il s'agit de montrer que le CEDI, le CIDCC, l'Institut de Vaduz et le Cercle étaient des lieux de communication politique et d'interdépendance transfrontalière, des "espaces sociaux transnationaux" entre la sphère étatique et la sphère privée, dans lesquels les idées et les opinions étaient transmises et les décisions préparées. La question des intérêts et des intentions personnels, du poids des expériences biographiques et du rôle des individus au sein des groupes respectifs y est étroitement liée. Enfin, il s'agira d'évaluer l'importance historique de cette "Internationale des conservateurs", qui ne reposait pas uniquement sur une influence politique concrète, mais surtout sur sa fonction de socialisation.

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https://www.amazon.de/Die-Internationale-Konservativen-Transnationale-Internationalen/dp/3486765078

Peu remarquée par le public, une "Internationale des conservateurs" informelle s'est formée en Europe occidentale à partir du début des années 1950, composée de plusieurs cercles d'élites transnationaux étroitement liés sur le plan personnel et intellectuel. Johannes Großmann reconstruit les trajectoires croisées d'hommes politiques, d'entrepreneurs et de publicistes conservateurs de renom. Il analyse leurs efforts de rassemblement international, leur influence sur les processus de décision, leur contribution à l'européanisation de la pensée politique et leur remarquable mutation idéologique entre 1945 et la fin de la Guerre froide.

Une histoire sociale et culturelle transnationale du politique récompensée par le prix scientifique Bruno-Heck.

file:///C:/Users/Jacques/AppData/Local/Temp/MicrosoftEdgeDownloads/5fd278da-eaf8-413d-8d3f-9b4673ace9ac/9783110354263_Inhaltsverzeichnis%20(2).pdf

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https://www.cambridge.org/core/journals/central-european-history/article/abs/die-internationale-der-konservativen-transnationale-elitenzirkel-und-private-aussenpolitik-in-westeuropa-seit-1945-by-johannes-grossmann-munich-de-gruyter-oldenbourg-2014-pp-651-cloth-8495-isbn-9783486765076/B2607B8736377F66D524E6D356FE2C18

Die Internationale der Konservativen: Transnationale Elitenzirkel und ...
Johannes Großmann



(traduction)

Garnier-Lançon s'est engagée en faveur d'une augmentation de la production d'armements en Europe occidentale et a plaidé, dans le cadre de manifestations publiques, pour un "renouveau spirituel, moral et politique" de l'Europe "fidèle à ses meilleures traditions, à sa culture et à son héritage chrétien" 222 . Après le départ de Garnier-Lançon du Cercle, sa fonction a été reprise depuis 1986 par la députée européenne Magdeleine Anglade, qui travaillait également à la Mairie de Paris. Outre Anglade, deux de ses camarades de parti du CNIP conservateur, Raymond Bourgine, éditeur de l'hebdomadaire libéral-conservateur Valeurs Actuelles, et son rédacteur en chef Fran-cois d'Orcival, ont rejoint le Cercle. Depuis le milieu des années 1980, le Cercle a également accueilli régulièrement l'ancien ministre français de l'Intérieur Charles Pasqua, l'ancien représentant de l'ONU au Bangladesh Francis Lacoste, l'ancien chef du service de renseignement extérieur français DGSE, licencié dans le cadre de l'affaire du naufrage du Rainbow Warrior, Pierre Lacoste, le politicien RPR Bernard Asso ainsi que l'entrepreneur médiatique Vincent Montagne.

Comme auparavant au sein du CEDI, les participants des différents pays, de plus en plus souvent désignés comme "membres", étaient de plus en plus perçus comme des délégations nationales et annoncés comme tels dans les invitations. Les groupes les plus importants, composés de huit à vingt personnes, venaient généralement des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne, les Américains étant particulièrement bien représentés lors des réunions annuelles organisées à Washington. Le groupe belge, composé presque exclusivement de représentants de l'IEPS anti-communiste tels que Close, De Decker, Jonet, Nicolas de Kerchove et Vankerkhoven, a également joué un rôle important, car il était en grande partie identique à la participation belge au CEDI et à l'Institut de Vaduz. Dans les années 1980, seuls l'ancien commandant général des carabiniers, Umberto Cappuzzo, et Giancarlo Valori, également engagé dans l'Institut de Vaduz, ont rejoint le Cercle en provenance d'Italie. Les Pays-Bas étaient représentés par le juriste et politologue de Tilburg Frans Alting van Geusau et l'entrepreneur Frans Otten.

221 Le fils de Jean Violet, Paul Violet, faisait également partie de l'équipe personnelle de Chirac au début des années 1980.

222 Discours de Garnier-Lançon dans le cadre de la semaine évangélique Paris-Munich, 22.3.1982, in : Garnier-Lançon  Box 32/1.

Dans le message ci-dessus :

Le groupe belge, composé presque exclusivement de représentants de l'IEPS anti-communiste tels que Close, De Decker, Jonet, Nicolas de Kerchove et Vankerkhoven, a également joué un rôle important, car il était en grande partie identique à la participation belge au CEDI et à l'Institut de Vaduz. Dans les années 1980, seuls l'ancien commandant général des carabiniers, Umberto Cappuzzo, et Giancarlo Valori, également engagé dans l'Institut de Vaduz, ont rejoint le Cercle en provenance d'Italie.

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Giancarlo Elia Valori mérite plus d'attention vu qu'il était membre de la loge P2.

https://saeeg.org/index.php/2020/09/14/documento-inedito-carta-de-juan-domingo-peron-a-su-amigo-el-profesor-giancarlo-elia-valori/

https://www.infobae.com/sociedad/2022/02/05/poder-negocios-y-un-dato-inquietante-sobre-las-manos-de-peron-como-se-infiltro-la-logia-masonica-p2-en-la-argentina/

https://www.infobae.com/sociedad/2019/06/29/las-manos-de-peron-un-complot-politico-esoterico-en-el-que-todos-los-que-investigaron-pagaron-con-atentados-robos-y-muerte/

(traduction)

Une semaine après la rencontre de Rome, Gelli écrit au Grand Maître argentin César de la Vega que Cámpora et Perón "ont non seulement confirmé ce qu'ils avaient promis, mais ont également demandé leur collaboration pour l'avenir et pour toute la durée de leur gouvernement (...) Les choses évoluent comme ils l'avaient prévu, mais nous devons agir avec diplomatie et politique, non seulement pour réaliser ce qu'ils avaient promis, mais également pour consolider ce qu'ils accorderont. Il serait souhaitable que vous prépariez des listes de noms de magistrats, de militaires et de médecins, qu'ils soient ou non inscrits dans notre famille. J'entrevois cette opportunité pour nous placer plus loin dans le gouvernement avec un plus grand nombre de sièges.

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http://conti.derhuman.jus.gov.ar/2021/08/seminario/mesa_8/bonavena_mesa_8.pdf

(traduction)

Plus précisément, les liens de la P2 avec l'Argentine ont été établis par l'intermédiaire de la famille Valori et de son réseau d'affaires. En particulier, la figure de Giancarlo Elia Valori, homme d'affaires, lobbyiste, directeur international de la radio-télévision italienne, proche collaborateur de l'ambassade américaine et membre éminent de la P2, a été mise en avant (Larraquy, 2007 ; 205, 223). Valori a rencontré Frondizi en premier, et Frondizi a été le pont vers Perón. Valori a ensuite tissé les liens de Perón avec des hommes d'affaires italiens tels qu'Augusto Tibaldi (Banco Ambrosiano) et Agostino Rocca, président de Techint (Tognonato, 2018 : 193 ; Tognonato, 2013 : 402). En raison de la relation étroite avec la famille Agnelli, propriétaire de FIAT, une autre motivation est apparue pour huiler le lien entre Valori et Perón, car l'homme d'affaires a demandé au général d'instruire le syndicalisme péroniste à Cordoba dans le but de neutraliser les directions conscientes de la classe des syndicats ouvriers de la Concorde (SITRAC) et de Materfer (SITRAM) (Csipka, 2013 : 172).

Cette concordance, au début de 1971, à Puerta de Hierro, a favorisé la rencontre de Perón avec Gelli, bien que certains historiens affirment qu'ils s'étaient rencontrés dans les années 1940 à Rome. Afin de gagner la confiance et la loyauté du général, selon Enrique Pavón Pereyra dans son livre Yo, Perón, Gelli et Andreotti (alors chef du bloc parlementaire démocrate-chrétien) lui ont proposé les services de la loge pour récupérer le corps d'Eva Duarte.

(...)

Valori a été le porte-parole et le messager de Perón et a obtenu la "médaille péroniste", une distinction qui lui a été décernée par Perón et López Rega (Larraquy, 2007 : 224). Il n'est pas le seul membre de la loge à avoir été décoré. Gelli et Valori ont facilité le premier retour de Perón en 1972 (ils ont loué l'avion d'Alitalia qui est arrivé à Ezeiza) et son dernier retour en juin 1973. Ils ont obtenu pour Perón la réhabilitation et la protection du Vatican (en guise de bonne volonté, Perón a promis de décourager l'expansion du Mouvement des prêtres du tiers monde en Argentine) (Gasparini, 2011 : 88. Tcherkaski, 2016 : 114, 115, 149 ; Lejtman, 2012 : 232). Elles ont facilité les déplacements de Perón et de ses collaborateurs entre Madrid et Rome (Perón a utilisé l'avion FIAT à plusieurs reprises), elles ont financé le séjour de l'entourage de Perón en Italie avec l'argent des entreprises FIAT, Pirelli, Techint et Olivetti.

Le rapprochement étroit avait une base idéologique dans l'anticommunisme qui, cependant, s'accompagnait d'une autre facette : les attentes et les promesses d'investissement de la bourgeoisie italienne en Argentine (Lejtman, 2012 : 232). Il y avait une forte conviction sur l'aide européenne à l'économie argentine, surtout celle qui pouvait venir de la péninsule italienne (Bozza, 1997 : 177).

Gelli et Valori sont rentrés avec Perón lors du dernier voyage qui a mis fin à son exil, mais pas avant d'avoir apporté une contribution financière significative à la campagne FREJULI, qui avait le soutien de la Démocratie chrétienne italienne et allemande (Bozza, 1997 : 177). Gelli est même invité à l'inauguration de la troisième présidence de Perón le 12 octobre 1973 (Lejtman, 2012 : 269 ; Willians, 2015 : 84 ; Yallop, 1984 : p.132).

Au-delà des anecdotes et des données, objectivement, P2 a joué un rôle clé dans le retour de Perón en Argentine après 18 ans, à travers l'opération connue sous le nom de " Gianoglio ", qui s'est dessinée plus clairement à partir de mars 1972 (Tognonato, 2018 : 194 ; Tognonato, 2013 : 402 ; Alaniz, 2015).

Le pari de Gelli reposait sur un diagnostic qu'il partageait avec Valori, la FIAT et le Vatican : " seul Perón pouvait contrôler la mobilisation populaire montante " (Verbitsky, 2013). Valori pensait que Perón était le seul à pouvoir empêcher le socialisme d'arriver au pouvoir par les urnes, et ainsi éviter une répétition de l'expérience chilienne (Tognonato, 2013 : 404 ; Alaniz, 2015 ; Piñero, S/f : 16). Fort de cette conviction, Gelli a travaillé avec ténacité pour persuader les Américains et l'Église catholique de la nécessité d'intervenir fortement dans la politique argentine et de tronquer ainsi la résurgence de la radicalisation politique qui inondait le pays, menacée par l'effet de contagion qui pouvait venir de l'autre côté des Andes. Selon Larraquy, Gelli, en accord évident avec Valori, "pensait que la décision politique de permettre à Perón de retourner dans son pays favoriserait la construction d'une barrière contre l'expansion socialiste en Amérique latine" (Larraquy, 2007 : 204 et 207). La "tendance socialiste" au sein de l'alliance exprimée dans FREJULI était particulièrement préoccupante.

Note : la bibliographie à la fin du document est très fournie...

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https://www.ellitoral.com/index.php/diarios/2015/05/06/opinion/OPIN-03.html

López Rega: El peronismo y la Triple A
Marcelo Larraquy







(traduction)

La passerelle de Gelli vers Perón était Giancarlo Elia Valori.

Valori était également membre de la P2 et avait même fait un passage dans la Loggia Romagnosi, mais ses réseaux de soutien étaient plus étroitement liés à la Curie romaine : de nombreux cardinaux le considéraient comme une éminence grise. C'est dans ce rôle que Valori se sentait le plus à l'aise. Né en 1940, à l'âge de 30 ans, il est diplômé en économie aux États-Unis, directeur international de la Radiotelevisione Italiana (RAI) - grâce à laquelle il profite de son amitié avec le président roumain Nicolae Ceau§escu - et spécialiste de la géopolitique de la Chine et de la Méditerranée. Membre fondateur de l'Institut des relations internationales de Rome, Valori fréquente hommes d'affaires, intellectuels et chefs d'État. Il a également été lobbyiste pour Fiat.



(traduction)

Les liens de Valori avec l'Argentine ont été renforcés par les conférences qu'il a données à l'Universidad del Salvador dans les années 1960, mais surtout par l'intermédiaire d'Arturo Frondizi. Valori a été une sorte d'ambassadeur de l'ancien président argentin et, lors de chacun de ses voyages en Europe, il a organisé pour lui des réunions politiques et religieuses. Parallèlement, il rendait visite à Perón à Puerta de Hierro. Il était toujours accompagné de sa mère, Emilia, qui avait sauvé la vie de 120 juifs pendant l'occupation allemande de l'Italie et qui était devenue une amie proche d'Isabel, ce qui ajoutait une dimension émotionnelle à chaque rencontre. Mais le lien entre Perón et Valori était également entretenu par le souvenir de feu Leo Valori, frère de Giancarlo, qui, en tant que représentant en Argentine de l'entreprise publique italienne d'hydrocarbures, avait rencontré le Général au cours de sa deuxième présidence.




(traduction)

À partir des relations bilatérales avec Frondizi et Perón, Valori a commencé à lutter pour la réalisation du "Plan Europa". Il s'agissait d'un projet stratégique pour l'Argentine, fondé sur des bases politiques et économiques : il réunissait la force populaire du général Perón et la vision politique et le prestige européen de Frondizi, avec l'appui et la tutelle des entreprises italiennes les plus puissantes - Fiat, Techint, Pirelli - et du Marché commun européen, qui étaient prêts à investir dans le Cône Sud.

Valori sentit que le Plan Europa commençait à prendre forme après les deux réunions entre Perón et Frondizi à la Puerta de Hierro, les 13 et 29 mars 1972, dont il fut l'un des architectes avec Rogelio Frigerio. À l'issue de ces réunions, Frondizi déclara à la presse qu'ils étaient parvenus à des accords sur la formation d'un front civique. Le Général ne fait aucun commentaire, mais quelque chose bouge autour de lui : Jorge Antonio tente de minimiser la figure de Frondizi, López Rega enregistre les conversations entre les deux anciens présidents et Valori transmet les informations sur les entretiens à l'ambassade des États-Unis à Rome.



(traduction)

En tant que membre de la P2 - il était inscrit au Centre culturel européen, le refuge de la loge - Valori présenta à Licio Gelli ses relations avec l'Argentine : Perón et son épouse Isabel. Bien que la date du début des rencontres entre Perón et Gelli diffère selon les sources, il est certain que le chef de la P2 a profité de ce contact. Perón s'en servait pour se montrer à nouveau comme un champion de l'anticommunisme.

Le plan de Gelli est conçu différemment de celui de Valori. Sa priorité politique, en relation avec le retour de Perón, était d'éviter que l'Argentine, sur la base du discrédit des militaires, de la guérilla et des bouleversements sociaux internes, ne déraille et n'imite la voie révolutionnaire du Chili, où le socialiste Salvador Allende était arrivé au pouvoir par la voie électorale. L'idée d'utiliser Perón dans le cadre d'un plan institutionnel visant à contenir le danger de l'expansion du communisme en Argentine a été expliquée par Gelli au Vatican et au secrétaire d'État Henry Kissinger, qui l'a transmise au président américain Richard Nixon. L'accord pour le retour de Perón, conçu par Gelli, réunissait la franc-maçonnerie P2, le rabbinat de New York - dont l'homme de pouvoir était Kissinger lui-même -, le Vatican et le gouvernement américain.

https://isgp-studies.com/david-teacher

The attendance list for the January 1972 Grand Dinner included a certain Mr.
Valori, credited as Secretary-General of the Institute for International Relations in
Rome. Giancarlo Elia Valori was far more than that - at the time of the Grand
Dinner, he was one of the most powerful men within P2 and right-hand man to P2
Grand Master Licio Gelli. As an international financial advisor for important sectors
of Italian industry (138)*, Valori had excellent overseas connections, particularly to
Latin America, connections which he used to assist Gelli. Only one year previous to
this 1972 dinner, Valori had personally introduced Gelli to the Argentinian
strongman Perón, then in exile in Spain (139)*. At the time of the meeting with Perón
in early 1971, Gelli had just been named organising secretary of the P2 lodge, but by
July of the same year, his infiltration of Masonic circles and his plans for a coup had
gone far enough to provoke Grand Master Salvini into warning a meeting of the
Governing Council of the Grand Orient of Gelli's intentions.

When Perón visited Rome in November 1972 - ten months after this AESP
Grand Dinner – Valori arranged a lengthy meeting with Giulio Andreotti; Perón then
returned to Argentina temporarily, accompanied by Valori and Gelli. After Perón's
permanent return to Argentina in June 1973 and his investiture on 12th October as
Argentinian President, a ceremony observed by Valori, Gelli and Andreotti, Perón
appointed Gelli his Honorary Consul in Florence, a post that gave Gelli Argentinian
nationality and diplomatic immunity. Gelli's contact with Perón via Valori also gave
the P2 Grand Master an essential powerbase in Argentina, where Gelli set up a sister
lodge to P2, just as well-connected to government as was the Italian lodge; the
Argentinian P2 included Admiral Emilio Massera, head of the three-member ruling
Junta of the 1970s and 1980s.

Gelli's relationship with Perón was more than intimate; Andreotti was amazed
to note that Perón treated Gelli with remarkable deference and respect. Having won
over Perón, Gelli then tried to cut Valori's contacts to Perón. The two became bitter
rivals for economic and political influence, and Gelli finally expelled Valori from P2 in
1974. Valori would go on to provide some very significant testimony about Gelli's
activities in Argentina and Uruguay to the Italian parliamentary commission
investigating P2 in 1983. A likely cause for the rivalry was the extremely lucrative
nature of Gelli’s Argentinian business activities. Together with Gelli's confidant and
fellow P2 member Umberto Ortolani, Valori and Gelli had founded a company called
Ase (Agenzia per lo sviluppo economico or Agency for Economic Development), with
the capital being divided into 50% for Gelli, 25% for Valori and 25% for Ortolani. "Gelli
brokered three-way oil and arms deals among Libya, Italy and Argentina through the
quaintly named Agency for Economic Development, which he and Umberto Ortolani
owned. In 1976 Italy sold Argentina $239 million worth of arms; by 1978 the total had
hit $1.27 billion" (140)*.

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(138) In 2002, Valori was the President of the Industrialists Union of Italy
(Confindustria) and a UNESCO Goodwill Ambassador - see the UNESCO Appeal in
International Herald Tribune, 12/06/02.

(139) Perón's Italian contacts came via his wartime service as Argentinian Consul in
Rome.

(140) Naylor, pg 138; information from Jeff Bale; Raw, pg 143; Willan, pgs 60-61;
Buongiorno, pgs 111-115; Cecchi, pgs 75-85. On the November 1972 meeting
between Perón, Valori and Andreotti, see ABC (Madrid) of 15/11/72 pgs 29 and 35-
36.

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ABC (Madrid) of 15/11/72 pgs 29 and 35-36

https://www.abc.es/archivo/periodicos/abc-madrid-19721115.html





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(Klaartje Schrijvers)

Académie Européenne de Sciences Politiques

Membres perpétuels de l’AESP (1978)

(traduction)

Dans les années 1980, seuls l'ancien commandant général des carabiniers, Umberto Cappuzzo, et Giancarlo Valori, également engagé dans l'Institut de Vaduz, ont rejoint le Cercle en provenance d'Italie.

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Feu le général Umberto Cappuzzo était commandant général des carabiniers du 01/02/1980 au 13/09/1981.

Il était très proche de Giulio Andreotti et, ce qui était très surprenant, lorsque Cappuzzo est entré en politique, le sénateur Andreotti l'a fait candidat en Sicile dans une circonscription "blindée", à tel point qu'il a lui aussi été élu sénateur. C'était le collège de Palerme de Termini Imerese-Cefalù.

A noter que c'était de 1987 à 1994.

La raison pour laquelle Cappuzzo n'était pas candidat dans sa région natale du nord de l'Italie, le Frioul, reste un mystère.

Le général Cappuzzo faisait partie des membres de l'Ordre des Chevaliers du Saint-Sépulcre de Palerme, qui de 1981 à 1988 a été présidé par l'entrepreneur Arturo Cassina, l'homme qui contrôlait la ville. Selon le maire de Palerme Giuseppe Insalaco, plus tard assassiné par la mafia, le groupe parareligieux était en fait un centre de la mafia et du pouvoir maçonnique. En plus de Cappuzzo, qui a rejoint en 1984 avec Licio Gelli, Pino Mandalari, le comptable Corleonesi et Bruno Contrada, chef des services secrets civils à Palerme, se sont également inscrits cette année-là.

Malheureusement, le siège des Chevaliers du Saint-Sépulcre bénéficie de l'extraterritorialité, il n'est donc pas possible d'y accéder et il n'y a pas de liste des Chevaliers et Dames.

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Voir le film de Giuseppe Ferrara

Cent jours à Palerme (Cento giorni a Palermo)

1 h 40 min

L'histoire vraie des cent derniers jours du général des carabiniers et plus haute autorité pour lutter contre la mafia Carlo Alberto dalla Chiesa, préfet de Palerme, qui fut assassiné à la mitraillette avec sa femme et son garde du corps par un escadron de mafieux le 3 septembre 1982.

https://ok.ru/video/1926970346095

https://www.gettyimages.ca/detail/news-photo/strauss-franz-josef-politiker-csu-d-mit-otto-von-habsburg-news-photo/537123273?language=fr

Strauss, Franz Josef - Politiker, mit Otto v. Habsburg

https://www.cairn.info/revue-histoire-economie-et-societe-2016-2-page-32.htmTest

L’« Internationale des Conservateurs ». Cercles d’élites transnationaux, diplomatie informelle et biographies croisées en Europe occidentale depuis 1945

Johannes Grossmann

(...)

Notre contribution essayera de nuancer voire de déconstruire cette idée prédominante niant l’existence d’un « vrai » internationalisme conservateur dépassant le cadre du pragmatisme politique et des alliances ponctuelles. Elle le fera en présentant quatre cercles d’élites : le Centre européen de documentation et d’information (CEDI), le Comité international de défense de la civilisation chrétienne (CIDCC), l’Institut d’études politiques de Vaduz et le Cercle. Liés entre eux de manière plus ou moins étroite, ces quatre forums de rencontre interpersonnel partageaient un certain nombre de caractéristiques : le rôle éminent – d’élites – de la plupart de leurs protagonistes dans la vie politique, économique, militaire, scientifique ou culturelle de leurs pays respectifs ; le caractère « privé » et secret de leurs activités, portées par un esprit d’amitié et de consentement mutuel ; leur composition transnationale ; et – surtout – l’affirmation explicite et offensive de leur orientation conservatrice.

(...)

Il semble donc fructueux pour la recherche de percevoir et d’analyser des cercles d’élites transnationaux tels que le CEDI, le CIDCC, l’Institut de Vaduz et le Cercle comme des lieux de rencontre et de communication interculturelles, des " espaces sociaux transnationaux " entre sphère publique et sphère privée, facilitant un rapprochement et une compréhension au-delà des frontières nationales, permettant un échange ouvert d’idées et d’opinions, et préparant le terrain pour la diplomatie officielle.

(...)

LE CERCLE

Si l’Institut de Vaduz était clairement un rejeton direct du CEDI, le Cercle, Cercle Pinay ou Cercle Violet, parait plutôt en être un « enfant adoptif ». L’histoire du Cercle est étroitement liée à l’étonnante carrière transnationale de l’avocat français Jean Violet, militant anticommuniste, conseiller politique, consultant d’entreprises et agent secret. Né en 1917, Jean Violet avait grandi dans un milieu bourgeois, conservateur, catholique et antilibéral. Étudiant en droit à Paris, il semble avoir sympathisé avec des groupuscules antidémocratiques et proto-fascistes pendant les années 1930. À la fin des années 1940, il devint observateur officieux du Saint-Siège auprès de la Commission du droit international de l’Assemblée générale de l’ONU. En 1952, le président du Conseil français, Antoine Pinay, recruta Jean Violet comme conseiller et collaborateur informel. Celui-ci initia une campagne de lobbying internationale destinée à empêcher toute condamnation de la politique coloniale française en Afrique du Nord par l’ONU. Il encouragea aussi une politique de rapprochement vis-à-vis de l’Espagne franquiste. Il servit enfin d’intermédiaire entre Antoine Pinay et plusieurs hommes politiques allemands tels que le chancelier Konrad Adenauer et le jeune ministre fédéral Franz Josef Strauß, afin d’apaiser les polémiques autour du projet de la Communauté européenne de défense. À partir de 1955, Jean Violet fut également un correspondant bénévole du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE).

Pendant les années 1960 et 1970, avec le soutien d’Antoine Pinay et de Franz Josef Strauß, Jean Violet transforma son réseau de contacts internationaux en un forum « privé » de discussions et de négociations diplomatiques, réunissant des hommes politiques d’affiliation conservatrice venant de tous les pays occidentaux : le Cercle. Les animateurs du Cercle organisèrent deux ou trois conférences par an, en vue d’un « échange des avis et des informations sur la situation mondiale » et de la création de « relations interpersonnelles d’importance politique. Les lieux de ces rencontres secrètes variaient. Parmi ses participants réguliers, il y avait plusieurs protagonistes du CEDI, dont Otto de Habsbourg, Alfredo Sánchez Bella et le général Pierre Marie Gallois, l’un des artisans de la stratégie française de dissuasion nucléaire. Mais le Cercle recruta également des participants en dehors du CEDI. Cela vaut par exemple pour le président du Conseil italien, Giulio Andreotti, le journaliste et militant anticommuniste Brian Crozier, le député du Bundestag Alois Mertes, l’ancien ministre de Finances libanais Pierre Eddé, l’ancien directeur de la Banque centrale d’Argentine Luis María Otero Montsegur et l’industriel italien Carlo Pesenti.

À partir de la fin des années 1960, les animateurs du Cercle commencèrent à revoir leurs anciennes positions antilibérales et à surmonter leur attitude antiaméricaine. Le Cercle fut élargi et progressivement transformé en lieu de rendez-vous transatlantique. Le premier participant des États-Unis fut David Rockefeller, président de la Chase Manhattan Bank et l’un des hommes d’affaires les plus influents dans les coulisses de la scène politique de Washington. Sa relation étroite avec Henry Kissinger dotait le Cercle d’un accès privilégié au nouveau président américain Richard Nixon. Jean Violet essaya d’en tirer profit en prévenant Henry Kissinger du danger d’un prétendu noyautage communiste des milieux ecclésiastiques en Amérique latine et en initiant une campagne destinée à convaincre les gouvernements occidentaux que la « libre circulation des hommes et des idées » devait être érigée en principe fondamental de la Détente et des accords d’Helsinki. Dans la deuxième moitié des années 1970, le Cercle devint le pivot d’une diplomatie parallèle visant à contrer la politique des gouvernements occidentaux jugée trop conciliante vis-à-vis du communisme. L’idée de Franz Josef Strauß de créer un « front conservateur au sein de la Communauté Européenne » attira l’attention de Jacques Chirac, qui était en train de se positionner pour la campagne présidentielle de 1981, et des Tories britanniques qui venaient de prendre un tournant néoconservateur sous l’impulsion de leur nouveau leader, Margaret Thatcher. La présence britannique et américaine aux rencontres du Cercle s’intensifia considérablement .

Tandis que Margaret Thatcher et Ronald Reagan réussirent à gagner leurs campagnes électorales, Franz Josef Strauß et Jacques Chirac échouèrent. Au surplus, le Cercle commença à souffrir d’une mauvaise presse qui soupçonnait ses membres de sombres machinations et attaquait Jean Violet pour son implication dans l'« affaire des avions renifleurs » révélée en 1983. Une partie considérable des protagonistes européens se retira. Le Cercle devint un « think tank » de hauts fonctionnaires gouvernementaux, de conseillers politiques et d’anciens officiers de renseignement britanniques et américains qui entendaient expliquer les politiques de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan à des interlocuteurs européens de plus en plus marginalisés dans leurs pays respectifs. Néanmoins, le Cercle survécut à la fin de la Guerre froide en Europe et même à la mort de son père fondateur, Jean Violet, en décembre 2000. Ses membres continuent à se rencontrer deux fois par an dans différents endroits.

Les services secrets français neutralisent l’ONU
Roger Faligot

En ce mois de décembre 1959, la maison de verre de l’Organisation des Nations unies (ONU) à New York – le « Machin », comme l’appelle le général de Gaulle – est en pleine effervescence. De nombreux représentants des États présents à l’Assemblée générale exigent la condamnation de la France pour sa politique en Algérie, tout comme en septembre 1955 lorsque l’affaire algérienne a été inscrite pour la première fois à l’ordre du jour.

À l’époque, la délégation dirigée par Antoine Pinay, ministre des Affaires étrangères, crie au scandale et quitte New York. On rameute les amis de la France, on organise une campagne de presse et on évite le pire : l’ONU adopte une résolution modérée pour une « solution pacifique démocratique et juste, trouvée par des moyens appropriés conformément aux principes de la charte des Nations unies ». Mais les partisans de l’indépendance algérienne gagnent du terrain. En décembre 1958, ils remportent un premier vote. Le groupe « afro-asiatique » frôle la majorité réglementaire des deux tiers. À une voix près…

Pour de Gaulle, la diplomatie officielle ne suffit plus. Le général Paul Grossin, le chef du SDECE (surnommé la « Piscine »), est mis à contribution. L’ancien résistant, franc-maçon et socialisant, renforce le poste SDECE de New York du colonel Jacques Hervé avec l’aide de deux « honorables correspondants » hors pair : l’avocat d’affaires Jean Violet et le père dominicain Yves-Marc Dubois.

Qui sont-ils ? Le petit avocat chauve, le colonel Hervé le décrira plus tard dans un ouvrage satirique : « Les yeux noirs sous les épais sourcils gris brûlent comme la braise, la dialectique est précise, l’homme possède le ton assuré de ceux dont les appuis sont bien placés, la phrase brève de ceux dont les minutes ne se discutent pas [1]

C’est Pinay qui a recommandé naguère Me Violet au SDECE, au début de la guerre d’Algérie. Son système d’influence est très élaboré. Grâce aux réseaux du cardinal Eugène Tisserant [▷ p. 603], chef français de la diplomatie papale et parrain de l’Église d’Orient, Violet a obtenu en 1956 du président libanais que son pays ne rompe pas ses relations diplomatiques avec la France au lendemain de l’offensive franco-britannique sur Suez. En Suisse, les mêmes réseaux cléricaux aident Me Violet à vendre les premiers Mirage fabriqués par Marcel Dassault. Depuis, Grossin l’a installé dans un bureau près du sien, et le charge de missions derrière le rideau de fer ou en Amérique latine avec le soutien de religieux anticommunistes très militants.

Le père Yves-Marc Dubois est de ceux-là. Ancien aumônier du corps expéditionnaire en Indochine, ce bon vivant fait partie de la délégation pontificale à l’ONU, et tout comme le cardinal Tisserant, il a deux patries : la Cité éternelle et la France, « fille aînée de l’Église ».

Désormais, Yves-Marc Dubois et Jean Violet déambulent à l’ONU où, lors de chaque session, ils assurent la défense des intérêts français. Or, l’année 1959 s’annonce mal. Plusieurs pays, tels le Chili, jusqu’ici favorables à la France, ont décidé de s’abstenir lors du prochain vote. L’Élysée tempête. En septembre, André Malraux, ministre des Affaires culturelles, gagne l’Amérique latine afin de rallier les brebis égarées. À l’ONU, Yves-Marc Dubois et Jean Violet s’activent. La quatorzième session s’ouvre en décembre dans un climat détestable. On pense que le généralissime Rafael Trujillo, dictateur de la République dominicaine, va voter contre Paris. On l’en dissuade. Puis Yves-Marc Dubois apprend que le Brésil va basculer, car sa délégation onusienne a rencontré des représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA)… On pare au plus pressé. À Rio de Janeiro, Jean Violet déploie son « système d’influence ». Quelques heures avant le vote, le président brésilien Juscelino Kubitschek ordonne à sa délégation de voter en faveur de la France.

Autre satisfaction : le Pérou, qui s’était abstenu en 1958, penche in extremis du « bon » côté. Par l’entremise de son ami Fernando Belaúnde, le secrétaire général péruvien de l’ONU, Jean Violet a convaincu le président de ce pays andin.

Mais tout au long du vote, article par article, le Nicaragua et le Paraguay font monter les enchères. Tantôt ils soutiennent la motion afro-asiatique, tantôt ils s’abstiennent ou ne prennent pas part au scrutin. Yves-Marc Dubois les « retourne » avec force arguments sonnants et trébuchants. Au moment du vote final, ces pays rejoignent le camp français : la majorité des deux tiers n’est pas atteinte. De Gaulle peut se réjouir : il a les coudées franches pour poursuivre sa politique algérienne. Et il le doit en grande partie à ces services secrets qu’il avait l’habitude de mépriser.

Seuls les amateurs de romans d’espionnage auront quelque lueur sur cet épisode étonnant : en 1962, l’écrivain Pierre Nord publie un livre, intitulé Pas de scandale à l’ONU (Fayard), dans lequel un certain colonel Dubois des services secrets français met en échec un terrible complot monté par une « coalition afro-asiatique d’États totalitaires, esclavagistes voire cannibales »…


[1]
Jean-Michel Barrault et Jacques Henri, Vade-mecum du parfait agent secret, Arthaud, Paris, 1972

https://www.lepoint.fr/monde/revelations-sur-les-agents-secrets-du-pape-14-04-2021-2422208_24.php

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Les espions du Vatican: De la Seconde Guerre mondiale à nos jours
Yvonnick Denoël
(2021)







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L'Opus peut donc ouvrir des portes pour Violet et Dubois, qui entament la tournée des capitales sud-américaines. Certains pays, dont les dirigeants écoutent les conseils de l'Opus, acceptent de changer leur vote moyennant telle ou telle compensation. D'autres comme le Nicaragua et le Paraguay restent ambigus jusqu'au bout afin de faire monter les enchères. In fine, la balance penche du côté français. De Gaulle reste libre de mener sa politique algérienne sans la pression d'une condamnation internationale. Et l'avocat d'affaires Violet a encore élargi son prestige et son réseau international

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Note : les autres mentions du père Dubois sont liées à l'affaire des avions renifleurs.



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Note : il ne faut pas oublier que le frère de William Donovan était dominicain et que celui de Alexander Haig était jésuite.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Pinay

(...) Antoine Pinay est le fils de Claude Pinay (1852-1919), industriel, fabricant de chapeaux de paille, et de Marie Besson (1861-1936). Il a une sœur aînée, Jeanne Pinay (1886-1953) qui fut religieuse dominicaine à Orléans (1,2). (...)


(1) Jean-Antoine Giansily, Pinay l'indépendant, Éditions Denoël, 1995, 232 p. (ISBN 978-2-207-14762-7, lire en ligne [archive])

https://books.google.fr/books?id=hsuBDwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

(2) Acte de naissance de Jeanne Marie Pinay, État-civil numérisé de la ville de Saint-Symphorien-sur-Coise, Archives départementales du Rhône, vue 5 (lire en ligne [archive]).

https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Farchives.rhone.fr%2Fark%3A%2F28729%2Fa011303477584YTd0eJ%2F1%2F1#federation=archive.wikiwix.com&tab=url

Die Internationale der Konservativen
Johannes Großmann




(traduction)

Outre Pinay et Violet, Otto von Habsburg, Strauss, Pesenti et le banquier et entrepreneur brésilien Antonio Sánchez de Larragoiti ont été parmi les premiers participants. Dubois, Marmier et le secrétaire général des Dominicains d'Espagne, Tomás Tascón, ont souligné par leur présence l'intérêt particulier avec lequel l'entreprise était suivie dans les milieux ecclésiaux.







(traduction)

Dans ses mémoires, Rockefeller donne une impression vivante de ces performances : « À l'aide d'un rétroprojecteur, Violet a présenté diapositive après diapositive pleine de données destinées à documenter l'infiltration soviétique des gouvernements du monde entier. Il croyait fermement que le danger d'une victoire communiste mondiale était réel. Nous savions tous que les Soviétiques étaient à l'origine des « guerres de libération » en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Personnellement, cependant, je ne pensais pas que la Menace Rouge était aussi dangereuse que Maître Violet le prétendait. Cependant, j'étais minoritaire dans mon point de vue dans ce groupe. »131. L'orientation du Cercle, que même des sympathisants qualifient de « réactionnaire » 132 , est soulignée par une surcouche résolument religieuse. Ainsi Dubois célébrait la messe pour tous ceux qui souhaitaient y assister et offrait de brèves méditations pendant les séances. 133

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The U. S. A. Up Close: From the Atlantic Pact to Bush
Giulio Andreotti

Die Erinnerungen
Franz Josef Strauß






(traduction)

Cette confusion atteignit son paroxysme avec la conférence au sommet de Genève fin juillet 1955. Mon ami Antoine Pinay m'avait informé, également pour le transmettre à Konrad Adenauer, que lors de cette conférence une dernière tentative serait faite pour résoudre à l'amiable la question allemande avec les Soviétiques. L'Occident voulait poser aux dirigeants soviétiques la question cruciale avec une grande urgence : que pensez-vous de la réunification allemande et de la création d'une Allemagne unifiée démocratique sur la base d'élections libres ? Si les Soviétiques n'étaient pas d'accord, la conférence se terminerait par un tumulte. Pinay : « Alors il faut tout compter. » Cependant, la conférence se déroule dans le meilleur des esprits, et « l'esprit de Genève » est né. "Le règlement du problème allemand et la réunification de l'Allemagne au moyen d'élections libres", selon le communiqué, devaient être discutés lors d'une conférence des ministres des Affaires étrangères à l'automne. C'est arrivé comme ça devait arriver - aucune action n'a suivi l'annonce.

Die Internationale der Konservativen
Johannes Großmann

(traduction)

Afin d'inscrire son action sur une base internationale plus large et de l'ancrer dans la vie politique, Lesourd a contacté l'ancien Premier ministre belge Paul van Zeeland. Il était connu pour ses sentiments catholiques et anticommunistes et, en tant qu'homme politique européen renommé, il entretenait d'excellentes relations personnelles (170). Dans le contexte de la guerre civile grecque, Lesourd et Van Zeeland ont lancé un appel international contre la déportation en 1948 de milliers d’enfants aux mains des rebelles communistes (171). Cela a finalement abouti à la création d’un Comité International pour le Rayonnement et la Défense de la Civilisation Chrétienne (172).

L'objectif déclaré de cette organisation, qui n'apparaîtra bientôt que sous le nom de Comité International de Défense de la Civilisation Chrétienne (CIDCC), était la formation d'un front chrétien commun, une «Internationale chrétienne» contre une «internationale communiste et anti-chrétienne» bien organisée.

Ce qui était nouveau dans l'appel du CIDCC, c'est qu'il ne s'adressait plus exclusivement aux catholiques, mais aussi explicitement aux croyants d'autres confessions. Elle se définit également consciemment comme une organisation laïque indépendante des hiérarchies ecclésiales, mais souhaitant tenir compte autant que possible des conseils et des directives de l'Église (173).

(...)

Le CIDCC, dont le siège est à Bruxelles, est enregistré selon le droit belge en tant qu'association internationale à but scientifique.

Un « comité directeur » présidé par Van Zeeland assurait la représentation légale de l'organisation (183). Cependant, le travail proprement dit était réalisé par Lesourd et Duchon-Doris au Secrétariat général de Paris.

(...)

La section belge, présidée par le ministre d'État Albert Édouard Janssen, comprenait, outre les anciens Premiers ministres Carton de Wiart et Georges Theunis, un grand nombre d'anciens et d'actifs hommes politiques tels que Pierre Harmel et Étienne de La Vallée Poussin (186).

(...)

Contacts, coopération et expansion du CIDCC

Au niveau international, le CIDCC distingue les pays « derrière le rideau de fer » où les croyants sont ouvertement persécutés, les pays comme la France, l'Italie, la Belgique et les Pays-Bas, où la propagande communiste avait déjà eu une influence durable sur la population, et les pays comme l’Espagne, le Portugal et le Canada, qui ne sont actuellement pas menacés

(...)

Paul van Zeeland, président du CIDCC, connaissait le fils du jeune empereur depuis ses années d'étudiant à l'Université catholique de Louvain. Cela explique également pourquoi Otto von Habsburg a pu présenter sa vision de la situation actuelle en Europe dans une petite publication publiée par le CIDCC en 1951 : « Jamais depuis les heures sombres de l'invasion d'Attila, l'assaut des hordes germaniques contre l'Empire romain ou le siège de Vienne, notre continent n'a été poussé plus à l'ouest et n'a été plus vulnérable aux invasions d'une Asie triomphante. […] Les Mongols montent la garde sur l'Ems. Hormis la péninsule ibérique, tout ce qui reste de l’Europe est une étroite bande de terre le long de la côte atlantique, dont la force n’est guère adaptée aux opérations défensives » (203).

Le fait que le prétendant au trône autrichien ait vanté la péninsule ibérique comme un rempart fiable contre la menace communiste n’est guère surprenant compte tenu de ses excellentes relations avec le régime de Franco.

(...)

Antoine Pinay et la « refondation » du CIDCC

(...)

Il a apparemment agi en étroite coordination avec l'ancien Premier ministre français et ministre des Affaires étrangères Antoine Pinay. Pinay, politiquement conservateur mais économiquement libéral, s'était distingué à plusieurs reprises comme un fervent anticommuniste. Il considérait le CIDCC comme une plate-forme utile pour ses ambitions de politique intérieure et étrangère. Selon ses projets, qu'il avait transmis à Adenauer par l'intermédiaire de Jean Violet (188), la section française devait être complètement réorganisée en termes de personnel et d'organisation.

(...)

Le prétexte nécessaire pour destituer l'ancien président international Paul van Zeeland était sa nomination comme président d'honneur du Comité européen de Paix et Liberté, qui fonctionne depuis 1956 sous le nom de Comité International d'Information et d'Action Sociale (CIAS)  (193).

(...)

Deux semaines plus tard, Jäschke, Ruppert et Junges rencontrèrent à nouveau à Paris Violet, le confident de Pinay, qui leur fit part des mesures prises par le nouveau Secrétariat général « pour ouvrir davantage de pays et de contacts dans le monde occidental ». Pour Violet, la section française devrait se concentrer sur l'Afrique du Nord, la Suisse, la Belgique et le Luxembourg, et la section allemande sur l'Autriche, les Pays-Bas et la Scandinavie. Outre l’Italie, il considère également l’Espagne comme le futur pilier du CIDCC, qui devrait prendre en charge les pays d’Amérique latine.

(...)

En faisant référence à la nécessité d’une « Action Psychologique » contre le communisme, Violet aborde un sujet qui est débattu depuis longtemps dans le monde occidental. Par exemple, au début des années 1950, Paix et Liberté a fait campagne pour la création d’un bureau central de propagande au sein de l’OTAN (206).

(...)

La tentative finalement réussie de fonder la section italienne, qui eut lieu en mai 1958, fut également initiée à l'origine par Violet, qui avait confié la direction de la section allemande au Père Félix Morlion et à Pro Deo. (111) Cette influence discrète mais révolutionnaire a permis à Violet de coordonner le travail du CIDCC avec les intentions de la Commission et d'utiliser les ressources financières considérables de la section allemande pour ses propres objectifs, au moins indirectement. En plus de son travail d'avocat et de son engagement au sein du SDECE, Violet dispose désormais d'un autre pilier pour ses activités avec « Opération Pax ».

Hayek: A Collaborative Biography: Part XIII: 'Fascism' and Liberalism in the ...
publié par Robert Leeson




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Note : Marcel Collet était à la réunion de Royaumont.

https://archive.org/details/lobster-26-d

Il y a des archives qui pourraient être intéressantes en Suisse :

https://davel.vd.ch/detail.aspx?ID=716115

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V...: Enquête sur l'affaire des «avions renifleurs»
Pierre Péan




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“l’Europe sera de droite ou ne sera pas !"
Klaartje Schrijvers



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"Le Monde"

Les missions secrètes de Me Jean Violet

Publié le 28 décembre 1983

Nice. - Sans sa médiation, le fameux " projet X " n'aurait sans doute jamais vu le jour. Elf-Aquitaine ne serait pas sur la sellette. Un ancien haut magistrat n'aurait pas été accusé publiquement de " forfaiture ". Les rêveries d'un ingénieur bruxellois n'auraient pas pris les dimensions d'une affaire d'État.

Au départ de la rocambolesque aventure des " avions renifleurs " apparaît, en effet, le nom de Me Jean Violet, avocat honoraire à la Cour, aujourd'hui retiré à Nice. C'est lui qui, en 1975, servit d'intermédiaire dans les négociations engagées entre le comte Alain de Villegas et les dirigeants d'Elf-Erap. C'est lui aussi qui, par la suite, fut à l'origine de la procédure arbitrale qui permit à la société pétrolière française de rompre son contrat avec l'" inventeur " belge et de récupérer une partie de ses fonds.

Spécialiste de droit public international, il n'était connu jusqu'ici que dans les sphères restreintes de la haute finance et de l'économie politique. Les multiples voyages qu'il a faits pendant vingt ans, d'un continent à l'autre, pour prodiguer ses conseils à d'importantes sociétés ou à des responsables d'organisations diverses, ont pris fin en 1975. Sa santé gravement altérée, Me Violet, un petit homme au teint pâle et aux cheveux blancs clairsemés, avait alors été contraint, à cinquante-huit ans, d'abandonner sa profession.

L'opinion, désormais, s'interroge sur la personnalité et le rôle de ce juriste discret, brusquement projeté sous les feux de l'actualité. Dans son appartement, au deuxième étage d'un luxueux immeuble du centre de Nice, son téléphone relié à un répondeur ne cesse de sonner. Après trois jours de déclarations mesurées à la presse, Me Violet nous a accordé un entretien sur sa carrière. Son inscription au barreau de Paris, en 1941, avait fait suite à de solides études en droit et sciences politiques complétées par une brassée de diplômes et certificats (Instituts des hautes études internationales et de criminologie, Académie de droit international de La Haye).

Sa passion : les relations internationales. Dès 1948, après l'Assemblée générale de l'ONU à Paris, il s'y consacre entièrement et commence à fréquenter assidument toutes les réunions dans le monde où se rencontrent des personnalités " de tous ordres et de toutes opinions, quelquefois du plus haut niveau ". C'est au cours de ces réunions, généralement limitées à une trentaine de participants triés sur le volet, que l'avocat a l'occasion de lier connaissance avec d'anciens ou de futurs chefs d'État, des ministres, de hauts fonctionnaires et des dignitaires de différents régimes. Les contraintes et les privilèges du métier d'avocat d'affaires, sans plus...

Les rumeurs sur l'aide financière qu'il aurait apportée à certaines organisations internationales ? Pas de quoi fouetter un chat, selon lui.

Me Violet admet volontiers qu'il a soutenu, par conviction personnelle, l'action de l'Académie européenne de science politique, fondée dans les années 70 par un Belge, M. Florimond Damman, mais sa contribution n'a pas excédé " une bonne cotisation " et un certain prosélytisme en faveur de l'appel lancé par M. Damman pour obtenir la libre circulation des hommes et des idées entre l'Est et l'Ouest.

Quant à son assistance à l'Institut londonien d'étude des conflits, créé par le journaliste du Times M. Brian Crozier, elle ne se serait concrétisée que par un abonnement aux publications diffusées par cet organisme. " C'est à partir de ces quelques faits, affirme Me Violet, que l'on a monté cette histoire funambulesque de financier d'organisations internationales. "

Correspondant du SDECE

Fin 1982, cependant, l'hebdomadaire ouest-allemand Der Spiegel avait révélé que l'avocat appartenait au service de contre-espionnage français et qu'il avait été à ce titre le " salarié " du général Gehlen, chef des services de renseignements de la R.F.A. En fait, Me Violet ne fait pas mystère de son affectation, comme officier de réserve, au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, aujourd'hui : D.G.S.E.). Il précise qu'en 1958 il avait été nommé auditeur à l'Institut des hautes études de défense nationale, ce qui lui donne droit au titre d'officier de réserve du service d'état-major.

A-t-il été chargé de missions par le SDECE ? Le général Paul Grossin, ancien directeur du SDECE de 1958 à 1962, répond à sa place. Il confirme que Me Violet était l'un des correspondants de ses services et qu'il a rempli " avec succès " d'importantes missions, notamment auprès de certaines organisations internationales. C'est ce qui lui a valu de recevoir la Légion d'honneur, en 1969, " au titre des armées " et " à titre et pour service exceptionnel ".

Au sujet des informations publiées par Der Spiegel, le général Grossin indique que l'avocat avait été chargé d'une " opération commune interrégionale contrôlée par la direction à Paris ", mais il qualifie d'" idiotie " l'information selon laquelle Me Violet aurait reçu des subsides du général Gehlen. " Comme tous les correspondants du SDECE, déclare-t-il, Me Violet n'a jamais reçu la moindre rétribution et je n'avais pas besoin de lui pour nouer des contacts avec le chef des services secrets allemands, que je rencontrais régulièrement. "

Sur ses relations avec le Vatican, Me Violet se borne à indiquer qu'il avait à Rome comme dans d'autres capitales, " un certain nombre d'amis personnels ". Il est vrai que l'avocat a été fait commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire sous le pontificat de Paul VI. " Je dois cette distinction, explique-t-il, à un dominicain de mes amis, le Révérend Père Dubois, avec lequel j'ai participé à des séjours aux îles de Lérins, près de Cannes. " L'avocat affirme, en revanche, n'avoir jamais eu le moindre contact avec l'Opus dei.


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