L’indic des fouilles de Jumet reste en prison (30/04/2010)
Refus de sortie pour le pédophile à l’origine des six mois de recherches inutiles
JUMET L’administration pénitentiaire a la dent dure. Après 17 ans de détention, pourtant, le pédophile bruxellois Jean-Paul Raemaekers estime le temps venu de recouvrer la liberté et vérifier à quel point le monde a changé depuis son premier jour en prison le 7 janvier 1993.
Mais au SPF Justice, la Direction générale des établissements pénitentiaires a du mal à pardonner : Raemaekers est à l’origine des fouilles entreprises entre octobre 1996 et mai 1997 à Jumet dans des galeries de mines désaffectées à la recherche de cadavres d’enfants après ceux d’An, Eefje, Julie et Mélissa et l’arrestation de Dutroux, à ce jour le plus vaste chantier de fouilles menées en Belgique… et pour rien.
Après 17 ans, la Direction pénitentiaire refuse à Raemaekers l’idée même de son premier congé pénitentiaire. Condamné à perpétuité le 26 janvier 1995 par la cour d’assises de Bruxelles pour les viols de trois mineures d’âge, Raemaekers est détenu depuis 1993 à Ittre. Il a voulu attaquer ce refus de congés mais, selon nos infos, sans succès auprès du Conseil d’État qui se déclare incompétent.
Le coût de ces fouilles près des étangs Caluwaert à Jumet n’a jamais été connu. La Protection civile a facturé 43.000 heures de travail et si l’ex-gendarmerie n’a rien communiqué, la presse de l’époque a avancé entre 6,2 et 12,5 millions d’€.
C’est dans l’espoir d’un rabais de peine que Raemekers avait informé la cellule de Neufchâteau enquêtant pour le juge Connerotte et le procureur Bourlet : un compagnon de cellule, Guy F., se vantait selon lui d’avoir “enterré plusieurs cadavres d’enfants à Jumet sur le site de l’ancien charbonnage Saint-Louis”.
En 1995, il n’avait pas fallu 90 minutes de délibéré aux jurés pour le condamner à perpétuité. Ses tuyaux pris à la lettre n’avaient pas seulement coûté 8 mois de travaux inutiles : ils avaient tenu le pays en haleine. Alors qu’au procès déjà, l’avocat général – “La vie entière de Raemaekers est consacrée à la mise en scène” – avait rejoint son avocat en le traitant de “mytho, mégalo et paranoïaque”.
Gilbert Dupont